Shizuka jouit avant Hinata, ce qui, en un sens, était normal et compréhensible. Elle était encore vierge, relativement ignare des choses du sexe, et venait de se les prendre de plein fouet. Elle n’avait pas l’expérience nécessaire pour se retenir, pour tempérer sa passion, pour contrôler les tremblements nerveux de son corps, et la guérisseuse avait laissé tout ça s’exprimer avec une passion débordante et vibrante. Elle avait donc joui, mais ne se relâchait pas pour autant, continuant à remuer nerveusement sa langue. Shizuka y allait avec force et envie, une puissance que seul l’amour véritable pouvait donner. L’Edorassienne ne se retenait pas, ses mains se crispant davantage sur les fesses tendres de la Princesse... Princesse qui était maintenant son amante, et, si Hinata avait des visions d’un futur idyllique, Shizuka les voyait ainsi. Quand elle fermait les yeux, elle se voyait, plus vieille, en compagnie de la Princesse, dans l’un des jardins du Temple de la Lune, prenant le thé en surveillant une myriade de marmots, aussi bien des filles que des garçons... Leurs propres enfants. Vision heureuse et pure, naïve et pleine d’innocence, un instant de bonheur éparpillé dans des vies brisées et fragmentées. Ce n’était plus le cauchemardesque passé avec cette porte close et ce rai de lumière filant sous le lit qui revenait la hanter, mais un futur différent, plein de promesses, un futur où les discriminations pourraient être combattues. Comment Shizuka pouvait-elle donner à ses enfants autre chose que de l’amour ? Elle ne savait rien de plus que l’amour ! Oui, en ce moment, alors qu’elle léchait intimement Hinata, et qu’elle sentit la Princesse jouir en elle, Shizuka était profondément convaincue de la justesse de sa cause, profondément persuadée que, à partir de maintenant, tout irait pour le mieux. Quoi qu’il arrive, elle ne serait plus jamais seule, plus jamais abandonnée, elle n’aurait plus jamais à devoir affronter seule les adversités de la vie. C’était comme si les sentiments qu’elle éprouvait pour Hinata ne remontaient pas simplement à la journée précédente, mais étaient le fruit d’une longue évolution, et admis depuis longtemps. Dans sa tête, il n’y avait désormais plus qu’Hinata, et rien qu’Hinata... Comme si elle avait toujours aimé cette dernière, et que, avant de la rencontrer, elle était comme une âme errante, une moitié de corps incapable d’avancer sans trouver le morceau manquant. C’était une vision extrêmement romantique, extrêmement poétique, mais, après tout, c’est ce que Shizuka avait toujours fondamentalement été : une fleur bleue.
La Princesse jouit donc, et Shizuka se retrouva avec la bouche pâteuse, enfiévrée, et sentit cette dernière se déplacer. Elle releva un peu la tête, après avoir pris soin d’avaler cette délicieuse texture, puis vit son amante se lover contre elle. Shizuka rougit poliment, se mordillant les lèvres, sa main venant se glisser dans le dos de la femme. La Princesse d’Edoras se mit alors à parler, de sa voix magnifique, en expliquant bien des choses, et en lui promettant bien des choses... Attentive, Shizuka écoutait, sentant chacun des mots glisser le long de ses oreilles, comme de délicieuses et magnifiques sucreries. Oh oui, c’était très agréable à entendre ! Hinata parla sans ombrage de leur futur bébé... En ce moment, il leur semblait tout simplement impossible de ne pas continuer ainsi. Peut-être que cela venait de cette pièce hors norme, cette pièce où la magie vibrait et pulsait, mais la guérisseuse ne pensait pas que ce ne soit que cela. Elle savait que la magie ne pouvait pas créer le désir, simplement l’amplifier, réveiller les pulsions secrètes, briser les inhibitions et faire sauter les barrières. Hinata n’exprimait que le fin fond de sa pensée, et Shizuka, en l’entendant dire qu’elle voulait un bébé, sentit une vague d’émotions la saisir. Ses yeux papillonnèrent, s’embuèrent légèrement, et elle se mordilla les lèvres.
Elle termina sa tirade par un tendre baiser, qui fit soupirer Shizuka. La jeune femme se tortilla un peu sur le lit, levant sa main pour caresser les cheveux de la Princesse durant cet échange buccal. Le baiser dura quelques secondes, et, quand il se rompit, un mince filet de salive relia brièvement leurs bouches. Shizuka déglutit, retrouvant son souffle. Elle savait que c’était à elle de parler, d’exprimer ce qu’elle ressentait, mais ses pensées étaient tellement confuses, les émotions qu’elle ressentait tellement fortes, qu’il lui était effectivement difficile de se concentrer, et de parvenir à dire des choses cohérentes :
« Je t’aime aussi, Hinata... Je crois que j’ai toujours aimé, sans jamais vraiment le réaliser... »
C’était ça, c’était forcément ça... Sa main caressa la joue de la femme, et elle lui sourit à nouveau, infiniment heureuse. En ce moment, sur ce lit, plus rien d’autre n’importait que d’aimer cette femme, que de la voir, que de la sentir, que de l’embrasser, que de la sentir se serrer contre soi, de la tenir dans ses bras, de respirer son odeur...
« Rassure-toi, je pense que même mes parents ne verront aucun problème à ce que je t’épouse... Tu es la Princesse d’Edoras, après tout ! »
Elle imaginait déjà la réaction de ses parents... Son père, médusé, sa mère, les larmes aux yeux... Oh oui, ce serait formidable ! Elle en sourit, les yeux rêveurs, puis cligna des yeux... Et descendit l’une de ses mains pour caresser les fesses de la Princesse, appuyant dessus.
« Et puis, c’est vrai que ce lit est bien... J’ai juste envie d’être avec toi, Hinata... De te sentir contre moi. Nous pouvons bien y rester encore un peu, non ? Je veux en savoir plus sur toi... Afin de continuer à t’aimer. »