Dans le dos de Kiriko, Namoria était, pour ainsi dire, aux anges. Et à la fois frustrée... Elle aurait voulu déchirer cette combinaison étanche et moulante, sentir au plus près la peau de la belle sorcière, mais elle devait rester fidèle aux ordres de Titska. Il n’y avait qu’à ce prix qu’elle avait eu le droit de jouer avec Kiriko. Car, si Namoria avait conduit une étrangère dans l’antre de Mère, c’était bien parce que cette dernière l’avait autorisé. Autrement, elle n’aurait jamais osé le faire. L’Enfer n’était pas un lieu de vacances, et même les bordels infernaux n’étaient pas très reluisants. Kiriko était dans l’endroit le plus sensuel, mais il suffisait de se rappeler de cet immense stade de sexe et de débauche pour voir que ceux qui, dans la vie, passaient leur temps à pratiquer la luxure à outrance, pouvaient avoir une situation cauchemardesque. Tous ces corps graisseux et huileux, amorphes, n’étaient que des coquilles vides. Même des bêtes ne seraient pas aussi avachies qu’eux. Certains faisaient l’amour avec des cadavres, baisant jusqu’à épuisement, noyés sous leur propre foutre. Kelly pouvait s’estimer chanceuse, car elle avait évité de plonger dans cette marée, grâce à l’odeur de Kiriko, et, surtout, grâce à la présence divine de Sha dans son corps. Et c’était tant mieux, car, autrement, Titska n’aurait sans doute pas accepté qu’une femme aussi timide daigne rejoindre les étages supérieurs de son établissement. Namoria pouvait le voir : elle était soumise face à Kiriko.
*En même temps, c’est une sorcière... Et les sorcières aiment bien dominer les autres...*
Il n’était donc pas anormal que Kiriko domine, mais Kelly était naturellement soumise à cette dernière. Voilà sans doute autre chose qui avait attiré Titska. Kelly était amoureuse, et l’amour, pour les démons, était une bizarrerie. Quelque chose qu’ils ne comprenaient pas, et dont ils essayaient d’en comprendre la raison. Car, sans amour, aucune société ne peut se construire. L’amour est le ciment de la confiance, de la solidarité, et d’un sentiment de vie collective. La peur était le moteur de la vie, mais l’amour était son ciment, un lien qui permettait d’unir sur le long terme. Titska voulait étudier cet incompréhensible phénomène. Comment pouvait-on aimer d’autres personnes, au point de se sacrifier pour elles ? Au point de se faire souffrir ? C’était quelque chose que Namoria ne comprenait pas.
« J'aime un peu de douceur... haaan mais tu veux me faire jouir, soit un peu plus sauvage ! »
Namoria esquissa un léger sourire, et tendit l’une de ses mains, caressant l’une des joues de Kiriko, la griffant presque, et la força à tourner la tête pour l’embrasser, fourrant sa langue dans sa bouche, tandis que sa double queue continuait à pénétrer les deux femmes.
« Tu nargues une succube, jeune femme ? Serais-tu inconsciente ?! »
Avec sa main libre, Namoria leva sa main, et gifla les fesses de la Celkhane. Elle savait que les Celkhanes étaient de ferventes opposées à l’esclavage, mais, visiblement, Kiriko n’était pas contre la domination, comme elle l’avait prouvé avec Kelly. La claque de Namoria résonna dans la pièce, faisant rebondir le beau petit cul bien moulé de Kiriko. Avec sa main, Namoria attrapa la tête de Kelly, et la força à sucer l’un des seins de la femme. La pirate avait du mal à parler, car ses lèvres ne restaient jamais inactives bien longtemps. Elle suça le sein de Kiriko comme une possédée.
« Crois-moi, j’aurais adoré déchiré ta tenue, et te faire goûter ton propre sang, mais Mère ne sera pas contente si je le fais... »
Pour autant, Namoria savait y faire, et caressa le ventre de la Celkhane, en utilisant ses griffes, se débrouillant pour approcher du point de rupture de la combinaison, mais sans le faire. Elle remonta ainsi lentement, tendant la tenue, effleurant la peau de la Celkhane, provoquant des frissons. Kelly releva alors la tête, et embrassa la Celkhane dans le cou.
« Haaan... Mon... Mon objectif, Kiriko, c’est... C’est de devenir une succube pour te dresser, et que tu me lèches les pieds. Ce n’est que quand ce sera fait que je serais digne d’être une succube. »
Namoria n’aurait pas dit mieux. Il y aurait du boulot, mais, si Kelly était motivée... Et ce qui la motivait était l’amour. Pour les humains, c’était l’un des plus puissants moteurs qui soient.
*Je n’arriverais décidément jamais à les comprendre...*