MÉLINDA WARREN
La vampire esquissa un léger sourire. Elle avait une vaste garde-robes, et Harmony savait que sa Maîtresse était du genre à porter des tenues indécentes. Dans sa belle robe en latex, la jeune Harmony se mit donc à choisir, et opta pour une culotte en dentelles très belle, qu’elle enfila sur le corps de sa Maîtresse. Celle-ci sourit doucement en penchant la tête sur le côté, avant de faire une légère précision :
«
Tu sais, Vanillia m’a offert cette culotte pour pouvoir me sodomiser sans avoir à me déchirer ma culotte... »
Au royaume de Mélinda, le sexe était roi ! Elle se moquait de la jeune femme, parlant, comme à son habitude, de sexe. C’était à croire que Mélinda était profondément frustrée... Ce qui, somme toute, ne serait pas si faux. La vampire avait une profonde carence affective résultant de son enfance, une carence qu’elle avait su combler par une consommation excessive de sexe, et qui se retrouvait toujours en ce moment. Dans son esprit, le sexe était une manière de se rapprocher, de franchir toutes les barrières, et de fonder une nouvelle famille. Et, à ses yeux, Harmony était une femme qui avait besoin d’une nouvelle famille.
Une fois la culotte mise, la jeune femme alla chercher une belle paire de gants, en l’occurrence des mitaines en dentelles. Mélinda sourit à nouveau, laissant Harmony lui mettre les gants, et les observa doucement, avant de se livrer à un nouveau commentaire, toujours destiné à perturber la jeune femme :
«
Ce sont les goûts vestimentaires d’Ai qui t’inspirent ? »
En soi, ce n’était pas pour rien si, après avoir noté la proximité entre les deux femmes, Mélinda s’était débrouillée pour les rapprocher davantage. Un choix gagnant, puisque les deux se complétaient. Harmony apportait à Ai une certaine stabilité dont la jeune lycéenne débordante d’énergie avait bien besoin, et, en retour, celle-ci lui apportait la fantaisie dont la vie d’Harmony avait également bien besoin.
Une fois les sous-vêtements mis, il restait encore la robe. Mélinda avait, là aussi, un assortiment de tenues, mais, par défaut, elle portait sa robe dorée aux motifs verts. Harmony avait appris comment la lui mettre. Elle la posa sur le sol, et Mélinda se mit dessus, puis Harmony la remonta jusqu’à atteindre les seins de Mélinda, tirant la robe par le haut à l’aide du lacet noir, et le noua à hauteur de ses seins. Ainsi, la robe entière put tenir, lui donnant cette apparence à la fois sauvage et mignonne, comme une petite poupée avec un fond de perversion. Mélinda se retourna ensuite vers Ai, qui lui demanda si elle devait faire quelque chose de particulier.
Une question qui amena un nouveau bref sourire sur le visage de Mélinda, dont les mains caressèrent les hanches de la femme :
«
Ma douce Harmony, toujours aussi serviable... »
Harmony savait que Mélinda était du genre à bouleverser son planning, souvent parce qu’elle s’attardait un peu plus que nécessaire. Avant de lui répondre, Mélinda l’embrassa longuement, collant ses lèvres contre les siennes, ses doigts caressant la robe de latex, la faisant doucement crisser. Elle continua ainsi à l’embrasser, faisant volontiers durer le baiser, le rompant pour mieux le reprendre, l’embrassant encore. Un geste d’affection dont la vampire était indéniablement une spécialiste, car elle ne manquait pas d’en faire régulièrement.
Après ce baiser, Mélinda sourit une nouvelle fois à la jeune femme, et caressa son visage :
«
Dame Samara sera là d’ici une heure, sûrement en compagnie de Sya. Je la rencontrerai dans le Salon d’Automne. Je compte sur toi pour bien préparer les lieux d’ici là. Vérifie que tout est bien propre, dispose les fauteuils l’un face à l’autre avec des coussins rembourrés, et prépare-nous du thé avec une infusion de camomille. Répands aussi de l’encens dans le salon. Je compte évidemment sur ta présence lors de ce rendez-vous. »
Autant dire qu’un rendez-vous avec Samara n’était jamais très reposant pour le petit personnel comme Harmony...
«
Il existe des grottes suffisamment grandes pour permettre à un chariot de passer, surtout par ici, expliqua Karin.
Même si c’est une forêt, il existe de multiples mines et autres carrières dans la région. »
Ces mines avaient permis de fonder l’Empire, en exploitant de la pierre pour bâtir les solides remparts entourant la capitale, ainsi que le fer et les autres minerais pour forger les premières armures impériales. Les grottes avaient été taillées pour permettre le passage de chariots d’un bout à l’autre de la montagne. Depuis le temps, certaines grottes avaient été condamnées, car les filons s’étaient taris, mais il était toujours possible de les ouvrir. Au moins, Karin démontrait à Hardos sa connaissance historique et géographique des lieux. La magicienne était après tout originaire de l’Empire, et rejoindre la capitale était la preuve de son talent. Elle avait pu s’inscrire à l’académie magique de la capitale, et non à des écoles secondaires dans des régions provinciales, ce qui témoignait de son talent. Elle s’était donc fortement renseignée sur le passé de la capitale afin de pouvoir participer à des réceptions mondaines organisées par l’académie.
Répondant aux interrogations d’Hardos, elle lui expliqua qu’il n’était pas fréquent de capturer des prêtresses.
«
Ces bandits escomptent sans doute en tirer une quelque rançon... Ou alors, ils ont des ambitions plus sournoises. Nous serons fixés bientôt. »
Tandis qu’ils se rapprochaient, Hardos, toujours aussi curieux, lui demanda alors si elle avait des moyens de se défendre. En souriant, Karin tourna la tête vers lui, et des tentacules violets jaillirent brusquement dans son dos. L’un d’eux fila caressa la joue d’Hardos.
«
Mes tentacules ne servent pas qu’à coucher avec mes partenaires, tu sais... »
Elle les générait depuis son corps, et reprit ensuite sa marche en les rétractant. La grotte était solitaire, au fond du col, et elle s’en approcha, ne sentant aucune présence. Il n’y avait aucun garde à l’entrée, et, depuis sa main, elle généra une sphère lumineuse, ce qui lui permit de voir à l’intérieur de la grotte. Les traces du chariot étaient plus faciles à observer, et elle constata vite qu’elle s’était trompée. Les ravisseurs n’avaient pas cherché à fuir, car le chariot était entreposé au fond de la grotte. Il était vide.
Regardant autour d’elle, Karin aperçut une ouverture dans la paroi, et s’en approcha. Elle descendit une volée de marches, et sentit vite une odeur de charogne la saisir. Rapidement, ses yeux se posèrent sur les cadavres de plusieurs goules.
«
Au temps pour moi, ils ne veulent pas vendre la prêtresse. Ces bandits cherchent quelque chose dans cette grotte. Une ancienne crypte scellée, peut-être ? »
Si c’était le cas, alors peut-être avaient-ils capturé la prêtresse pour déverrouiller cette crypte ? Si c’était le cas, Karin ne pouvait qu’espérer qu’il y aurait de puissantes reliques à l’intérieur ! Mais, pour l’heure, il n’y avait encore aucune trace des bandits, qui devaient être enfoncés plus profondément dans la grotte...