Pour Mélinda, c’était un jour important. Sya connaissait le rêve de sa Maîtresse, ce fantasme qui était le seul capable de la faire pleurer : avoir un bébé. Un véritable bébé, au sens humain du terme. Le rêve de Mélinda avait toujours été d’être enceinte, ou d’enfanter quelqu’un d’autre, mais, du fait de ses gènes vampiriques, elle s’était toujours heurtée à une bannière. Au début, elle avait trouvé l’entêtement de Sya amusant. L’Ange de la Luxure avait juré qu’elle rendrait sa Maîtresse enceinte, car, si Sya aimait bien une chose encore plus que le sexe, c’était bien le fait d’avoir des filles. Mélinda savait qu’elle était déjà mère de plusieurs filles, mais, visiblement, ce n’était pas encore assez pour Sya, qui avait relancé ses réseaux et ses contacts, les amenant ainsi devant la puissante Sha. Intimidée et nerveuse, Mélinda était surtout... Hésitante. Pour le dire honnêtement, elle n’avait pas trop envie de croire en les chances de succès de ce rituel, car elle était convaincue qu’il échouerait. Les nanomachines tekhanes n’avaient pas réussi, pas plus que les rituels magiques de Samara. En son for intérieur, Mélinda avait fini par presque se convaincre qu’elle n’aurait jamais eu une fille biologique. C’était, tout simplement, la redoutable malédiction des vampires.
Sya avait donc insisté, et avait été jusqu’à organiser ce rituel. Et, si Mélinda était sceptique, il y avait indéniablement, en elle, autre chose que du pur scepticisme. Elle savait que Sha était une puissante Déesse, surtout depuis les épreuves de Wallündrill, ou depuis l’épisode de la Tour de Zäazel, qui lui avait permis de récupérer d’anciennes sorcières, et, surtout, d’établir une solide alliance avec Sanguilia. Le projet de Sha était pour l’heure le plus complet, ce qui rendait Mélinda assez étonnante aujourd’hui, car son calme légendaire laissait place à une sorte d’excitation fébrile, dont Sya profitait bien, puisqu’elle lui transmit ses exigences.
En souriant, la vampire alla tendrement l’embrasser, caressant ses hanches, et glissa encore :
«
Si tu portes mon ventre, Sya, tu dois déjà te douter que je ne te refuserai jamais rien. »
Même avant ça, Mélinda aimait déjà beaucoup Sya. Sa beauté, sa perversion, son endurance, sa puissance, le goût magnifique de son sang... Autant de qualités inestimables chez l’Ange, alors, si, en plus, elle lui offrait une fille... Mélinda ne saurait tout simplement pas comment la remercier, et, pendant que Sya alla embrasser le ventre de Sha, Mélinda, elle, rejoignit sa femme,
Vanillia, qui l’avait naturellement accompagné. Elle lui sourit, et elles s’embrassèrent encore. Vanillia était ravie de ce moment, car elle savait combien sa petite femme désirait avoir un enfant.
«
Mais je ne me fais pas trop d’illusions, tu sais... -
Ne dis pas ça, tu as vu toutes les femmes puissantes qui vont s’occuper de toi ? S’il y a bien quelqu’un qui mérite d’avoir un petit bébé à tenir dans ses bras, c’est bien toi ! »
Vanillia avait pu remarquer que sa femme ne loupait jamais aucune naissance. Elle tenait toujours les bébés dans ses bras, et, à chaque fois, on pouvait lire un regard de profond plaisir se dessiner dans ses yeux en tenant ces petites choses. La vampire avait longtemps refoulé son instinct maternel, mais, depuis qu’elle avait fondé un clan, et, surtout, obtenu une fille vampirique (Akira), ce besoin compulsif de maternité avait resurgi des tréfonds de son inconscient.
Les deux femmes se déplacèrent donc, allant dans une petite pièce, où Mélinda entreprit de se changer. Sya, elle, se tint donc face à Sha, qui sourit en la voyant.
«
Oui, Sya, tu n’es pas la seule à vouloir répandre tes gènes. Mes cinq bébés vont bien, oui... »
Deux bébés dans son ventre, et un bébé dans celui de chacune de ses trois femmes : Kiriko, Açoka, et Sanguilia. Le bébé de Sanguilia et de Sha était le plus avancé, et serait une fille à la puissance colossale. De la main, Sha caressa le visage de Sya, et, pour lui donner de quoi s’occuper, lui demanda de s’attaquer à son sexe. Il fallait qu’il soit en érection, et Sya s’appliqua donc, pendant qu’Açoka et Kiriko venaient embrasser leur femme, se glissant dans ses bras. Entre les deux rivales, le courant passait mieux depuis quelques semaines. Elles continuaient à s’entraîner ensemble, et, maintenant qu’Açoka était mariée à Sha, et portait son ventre, elle avait enfin surmonté sa grave crise de confiance en soi.
Au bout de quelques instants, la porte de la loge de Mélinda s’ouvrit, elle sortit, amenée par Vanillia et par
Akira, sa fille, dans sa robe chinoise rouge fendue le long de la jambe.
«
Cette tenue a été faite sur mesure, Sya... »
En la voyant, Ai Aihara eut des étoiles dans les yeux. Pour une fois, Mélinda avait changé son habituel latex par une tenue beaucoup plus élégante, un
ensemble magnifique de haute lingerie, avec de multiples lacets entre le soutien-gorge et une très fine culotte. Elle portait également, dans son dos, une élégante cape en dentelle, et finement transparente, et s’approcha lentement, faisant claquer ses talons.
Tous les convives l’observèrent, puis Sha sourit, sa queue maintenant trempée, recouverte de salive, et bien redressée.
«
Bien ! Commençons... Mélinda, couche-toi sur le dos, au milieu du glyphe, et Sya va se mettre à quatre pattes sur toi. Vous pouvez vous embrasser et vous caresser, mais c’est moi qui vais ouvrir le bal. Il faut que mon sperme soit déjà dans le corps de Sya, et mes spermatozoïdes se mélangeront ensuite avec les tiens pour faire ovuler notre amie angélique. »
Mélinda acquiesça, et s’installa donc, puis, quand Sya la rejoignit, son visage proche du sien, les pointes de leurs seins venant se titiller, elle caressa doucement son visage.
«
Comment tu me trouves ? Je crois qu’Ai est en train de devenir folle, elle... »