Papua, le Royaume de Sable, Terres Désertiques, Pays des Mille Joyaux de Sable… Un pays autant connu pour ses vestiges historiques, d’une exceptionnelle richesse, que pour ses souks, ses minarets… Ou pour le charme et la beauté légendaire de ses habitants. Ou encore pour la férocité de ses guerriers. Papua était un royaume très touristique, qui accueillait régulièrement quantité de visiteurs… Il bénéficiait en effet d’une situation géographique très avantageuse, car il bordait un immense lac, si vaste qu’il en était une mer intérieure, et qui permettait de rallier d’autres riches provinces ashnardiennes. La Mer de Papua, ainsi qu’on l’appelait, s’étalait sur des centaines de milles nautiques, et menait à un fleuve qui filait vers l’océan. Et, au niveau de la terre, Papua était le long de plusieurs grandes routes commerciales. Tout ceci faisait du royaume de Sable une région riche, mais aussi régulièrement envahie par des bandits, et autres menaces. Papua était un royaume riche et beau… Et beaucoup de gens voyaient en Rhian Thoris une mine d’or.
En ce jour, la belle Princesse venait à nouveau de faire scandale. Dans les rues de la capitale, les gens jasaient, rigolant beaucoup sur ce qui venait de se passer. Un baron ashnardien était venu avec toute sa suite pour tenter d’avoir la main de la Princesse, et cette dernière avait, comme à son habitude, répondu en lâchant sur lui ses tigres. L’homme avait fui à toute allure, et s’était vautré dans la fange de la porcherie. Furieux et outré, il était ressorti du Palais en puant la merde, déclenchant la colère du Roi de Papua, le puissant
Roi Tomeyrus.
«
J’en ai assez de tes singeries, Rhian ! Chacune de tes actions irréfléchies menace de déclencher des représailles diplomatiques dont je me passerais volontiers ! »
Et, pour seule réponse, Rhian avait brisé un vase… Et, comme à chaque fois,
Khaora, sa belle et puissante mère, la Reine de Papua, avait pris sa défense, en arguant que son rôle était autre que de simplement trouver un bon parti. Et, comme à chaque fois, Rhian était restée bouder entre sa chambre et le harem pendant plusieurs jours... Et, comme toujours, comme à chaque fois, le royaume avait dû envoyer une lettre d’excuse à la famille du prétendant lésé, accompagné d’une dotation, afin de faire passer la pilule. Aussi têtue que son père, Rhian refusait d’être réduite à un bout de viande.
Par conséquent, elle attendait avec une certaine impatience la délégation qui venait, car, pour une fois, il ne s’agit pas de la marier ! Il s’agissait de la venue de la Princesse d’Edoras, le prétexte officiel étant d’honorer l’anniversaire d’un vieux contrat passé entre Papua et Edoras, à l’époque du mariage entre
Elmyra Thoris et
Raku Kaguya, la «
Reine Rose ». Un couple atypique, qui avait fait jaser à l’époque. Papua avait dénoncé une atteinte à sa souveraineté, Ashnard avait redouté une invasion tekhane, mais la seule chose qui avait uni Elmyra et Raku était un amour sans bornes. Le mariage d’Elmyra et de Raku avaient fait jurisprudence, et Rhian s’en inspirait volontiers, en disant que, comme Elmyra, elle ne se marierait qu’avec l’élue de son cœur. Et, en définitive, cette union avait été très prolifique, car elle avait permis d’instaurer de bonnes relations marchandes, les Edorassiens appréciant les bijoux papuans, et, inversement, les Papuans appréciant la nourriture d’Edoras.
Elmyra avait été l’une des filles du Roi de l’époque, Jeömer. C’était une femme qui adorait la vie, la poésie, et la littérature érotique. Beaucoup d’écrivains et de penseurs affirmaient même qu’elle avait écrit différents récits pornographiques, sous un nom de plume. Une amatrice des arts, et Rhian s’était toujours demandée... Laquelle des deux, entre Raku et Elmyra, avait engrossé l’autre ?
En tout cas, Rhian était assez ravie de la voir, et la jeune femme était au château, pendant que Tomeyrus et Khaora se trouvaient à l’entrée du Palais. Hinata Kaguya fut accueillie à l’entrée de la ville par
Herebos en personne, le Prince héritier de Papua, qui arriva accompagné de soldats, dont une femme, sa lieutenante (et amante occasionnelle),
Nola. Leurs chevaux croisèrent la caravane aux abords de Papua, et Herebos et Nola s’approchèrent du chariot royal.
«
Majesté ! Je suis le Prince Herebos, et je vous souhaite la bienvenue à Papua. J’ai l’immense honneur de vous guider jusqu’au Palais Royal. Le Roi et la Reine de Papua ont très hâte de vous voir. Nous espérons que ce long voyage ne vous a pas trop fatigués... »
Herebos n’était pas très au fait du protocole diplomatique, étant surtout un guerrier... Ce qui ne l’empêchait pas, au demeurant, de se montrer charmant et sympathique.