Bouh ... suis-je bête, vous ne me voyez pas, ni ne m'entendez. Après tout je n'ai pas encore croisé quelqu'un capable de voir et parler avec un fantôme. Les médiums arrivent à peine à me sentir, c'est dire combien il est difficile de me repérer.
Je me nomme Sakura. J'ai oublié mon nom, mais on me surnomme La Pianiste. Il faut dire que je suis ici depuis un sacré moment. J'étais un esprit alors que ce lycée était encore petit et peu développé.De plus j'ai vite arrêté de compter les jours qui passaient, me contentant de savoir si on était un lundi ou un dimanche. Pour savoir quel jours on est, je n'ai qu'à écouter les personnes pour savoir.
Je suis une femme, même si je sais que les esprits peuvent, avec beaucoup, beaucoup, beaucoup d'entrainement, prendre d'autres apparence, souvent cauchemardesque, mais je ne souhaiterais pas devenir une créature malfaisante, ça non.
En ce qui concerne mon expérience sexuelle, je suis morte vierge de toute luxure. Je ne suis pas une Dame Blanche pour autant, je ne connais pas la mort des personnes à l'avance. On peut plus me rapprocher à un Poltergeist.
Pour le moment j'ai mon apparence lors de ma mort. J'ai une chevelure brune, qui se tortille un peu partout, j'ai beau essayer de la coiffer, elle n'en fait qu'à sa tête, me donnant une apparence un peu glauque. On dirait des tentacules, beurk. J'ai des yeux bleu, je n'aime pas ce mélange avec mes cheveux, je trouve ça ... bizarre. Je suis assez mince, je ne peux parler de mon poids, car un fantôme ça ne pèse rien, ce n'est que de l'énergie, enfin je crois. J'ai une poitrine assez généreuse, on me regardait beaucoup quand j'étais vivante et mes parents avaient du mal à faire en sorte de ne pas être trop aguicheuse. Nana mais sérieusement, n'importe quelle tenue ne peut cacher ma poitrine, sauf peut être un gros sac à patate. Après elle est mise ne avant par le fait que j'ai une taille fine, le fruit du port de serre-taille assez jeune, afin de rester mince et être un bon parti. Du fait que je sois un fantôme, je n'ai pas de pied, se perdant sous une forme d'ectoplasme.
Concernant mon caractère. Je ne suis pas un de ses méchants fantômes. J'ai tendance à vouloir aider les vivants, mais je suis assez maladroite, comme cette fois où j'ai voulu maintenir des agrafes d'une lycéenne, mais j'ai fini par avoir mes mains sur sa poitrine. J'ai été très honteuse de la sensation et aussi peinée de voir que mon action avait engendré plus de soucis qu'aider. Je m'ennuie beaucoup, mais je vais en cours, ça se répète tous les ans, il n'a pas de changement. J'aime bien me balader dans le lycée, découvrant d'autres lieux, me reposer dans les lits de l'infirmerie, n'ayant pas de chambre dans le dortoir.
Je n'aime pas quitter le lycée, tout simplement car le monde autour à trop vite évolué, de plus je pourrais me perdre dans la ville. Même si je suis un fantôme, je déteste entendre les histoires qui font peur. Je déteste que l'on m'énerve, sachant que les objets volent autour de moi et peuvent blesser les vivants. Être fantôme ce n'est pas drôle tout les jours, surtout quand on entends de méchantes rumeurs sur soi.
Je n'aime pas les serpents, par contre j'adore les chats, pour les chiens ... moyen je dirais.
Comme je m'ennuie assez rapidement, la nouveauté m'attire.
Il m'arrive de posséder les personnes, bon bien sûr je fais attention à ne pas trop faire de bêtise. Je ne fait ça que lorsque la cantine sert un menu qui semble alléchant. Non je ne suis pas gourmande, c'est juste qu'en tant que fantôme ben ... je n'ai pas le sens du goût, ce qui est dommage.
Je ne me rappelle plus trop de ma vie avant ma mort. Je peux affirmer que c'était à une autre époque où internet et Youtube, Dailymotion et le reste n'existait pas. Il fallait dire que l’électricité c'était pas encore ça aussi. Personnellement la bougie ça éclaire moins, mais ça semble plus vivant que les ampoules ou encore les LED. C'était l'époque où la mixité dans les lycées n'étaient pas encore totalement acceptée, aussi il s'agissait d'un lycée pour fille, avec tout les cours comme il se doit. Je n'étais pas une fille particulièrement turbulente, venant d'une bonne famille ... je crois. Par contre je me rappelle très bien que j'étais puni assez souvent pour ma maladresse, comme quoi certaine chose perdurent après la mort. Par contre, j'étais très douée pour faire du piano, ça personne ne pouvait me battre. Mais je parle beaucoup et cela doit vous ennuyer, non ? Parlons alors de ma mort.
J'avais une journée tout à fait normale, rien n'indiquait que cela allait être ma dernière journée en tant que personne vivante.
J'étais montée sur le toit du lycée, on pouvait sentir le vent caresser son visage, c'était un lieu apaisant et où l'on avait aucune crainte. Il fallait dire qu'à l'époque aucun incident n'avait été constaté, donc il n'y avait aucune protection au niveau du toit. Je m'étais approchée du bord, m'asseyant pour battre mes jambes dans le vide, comme le ferais une enfant. J'ai entendu un bruit et, craignant l'arrivé d'un enseignant, je vins à me lever, c'est à ce moment là que j'ai sentis deux mains me pousser dans le vide.
Avant de me rendre compte de quoi que ce soit j'ai chuté la tête la première et suis morte.
J'ai vite constaté ma mort et ai essayé de retrouver la personne qui m'avait tué. Mais au final j'ai comprit que c'était une fille de ma classe qui voulait simplement me faire peur et avait été surprise que je sois autant déséquilibrée. Elle semblait tant regretter son geste et semblait mortifiée à l'idée d'avoir tuée une fille de sa classe. Elle avait un motif, apparemment la fille la plus intelligente de ma classe semblait vouloir confesser son amour pour moi, la tueuse n'avait pas aimé cette situation et voulait me faire peur pour que je ne sois pas attirée par les filles. Au final, je n'avais aucune haine envers cette fille. Elle ne pouvait pas me faire renaître et allait vivre toute sa vie avec le poids de ses actes.
Dès lors je vins à rester dans le lycée, le voyant s’agrandir, voyant les évolutions, comme les classes mixtes, les difficultés des relations entres filles et garçons. L'époque d'un petit lycée pour fille était révolue et je ne pouvais m'empêcher de suivre une classe, vivre une journée de cours, aller dans les vestiaires pour faire semblant de me changer, participer au cour d'éducation physique et sportive.
Il m'arrivait le soir de jouer du piano, avec beaucoup de concentration je pouvais bouger les touches, si bien que je devins rapidement un des mystères du lycée. Ce n'était pas agréable d'être sujette à des rumeurs, mais cela prouvait que j'existais.
Comme je suis un fantôme, je peux traverser les murs et toute matières, solide, liquide et gazeux. Je peux faire bouger des objets en me concentrant et aussi posséder les gens. On ne peut pas me voir et je n'ai pas de reflet, sauf si je me concentre assez avec le but que l'on me voit. Par contre ça épuise beaucoup, je ne m'entraine pas tout le temps et j'avoue avoir du mal à trouver de l'intérêt à développer mes pouvoirs de fantôme.