Si peu de chose... Avec elle il ne peut pas y avoir "peu de choses". Elle me rend folle, toutes les barrières tombent devant elle. Et je me rend compte que je n'avais pas à m'en faire. Elle me pousse tendrement pour m'allonger sur le dos. Tout en douceur, elle calme la bête que je croyais furieuse et indomptable. Elle me met à sa merci sans avoir à lutter et je m'offre à elle, tout simplement. Je la laisse être qui elle est, ou qui elle veut être, avec moi. Je la dévore encore des yeux, à n'en plus finir, me mordillant la lèvre en buvant ses paroles. Ma main a quitté sa culotte pour que je puisse pleinement caresser ses cuisses posées autour de mes hanches.
" Mon amour, tu auras surement tout le temps de me dompter tôt ou tard mais pour le moment... je te veux au point de prendre le dessus, de te montrer que derrière celle que tu avais connu à l'école, l'adulte que je suis aujourd'hui à bien changer... mais en mieux évidemment! "
Je n'ai pas le temps de répondre, ou plutôt je n'ai pas assez de souffle en la voyant se pencher sur moi. Ma main droite remonte jusque derrière sa nuque pour accompagner le baiser qu'elle me donne, et je ferme les yeux. Nos lèvres s'étreignent pour encadrer la danse de nos langues, farouche et langoureuse, vive mais pourtant douce, aussi torride qu'amoureuse. Ce baiser est un accord parfait, une symphonie improvisé, naturelle, sans fausse note. Un diamant brut et délicieux. Si peu et tellement à fois. Quand nos lèvres finissent par se quitter, je garde les yeux fermés pour soupirer ma réponse, ou plutôt ma supplique.
" Montre-moi. "
Je les rouvre à temps pour la voir se débarrasser de son soutien-gorge, la moitié de l'excuse qu'elle m'a donnée pour enfin franchir le pas. Dans le fond c'est moi ai fait tout le boulot, je devrais la retourner à nouveau pour réclamer ma récompense. D'un autre côté j'ai bien assez pris les choses en main pour l'instant, à elle de me récompenser. Et si je me sens toute chose, c'est justement pour être la sienne, de chose. Quand elle pose son doigt sur mes lèvres je les entrouvre à peine, me retenant de laisser glisser ma langue pour goûter de tout petit morceau d'Aoki si tentant. Mon regard est captivé par le sien.
" On avait raison... je sens ton petit cœur battre si fort pour moi... "
Il n'y a qu'à voir à quel point ma poitrine se soulève, et c'est bien pour elle. Son visage descend, ma main ne quitte pas ses cheveux, et ses lèvres viennent déposer un petit baiser sur mon cœur. Elle ne veut pas que lui, et je ne veux surtout pas la priver du reste. Ma main l'accompagne alors qu'elle dévale lentement mon corps. Chaque pas de ses lèvres sur ma peau nue me fait frissonner, m'électrise des orteils aux cheveux. Je l'aime et je la désire, les deux à la fois, plus intensément à chaque seconde. Aoki. Pas celle avec qui je n'ai pas osé m'avancer, une nouvelle Aoki, qui a grandi rien que pour moi.
Après ces petites vaguelettes c'est au tour de la foudre de s'abattre sur moi, au creux de mes cuisses. Le tonnerre fait frémir mes lèvres intimes, gonflées par le désir, à chaque tendre baiser qu'elle dépose sur le tissu humide. Puis après le doux assaut de sa main, l'ultime rempart tombe à son tour, enfin ! Et laisse ma petite fente découverte, offerte au tendre courroux de mon amour si longtemps refusé. Et soudain une petite pensée rigolote me vient en tête. Nous sommes toutes les deux à moitié nu, mais pas la même moité. Un soutien-gorge en haut, tout en haut, et une culotte en bas, tout en bas. je ne vois pas le problème, d'ailleurs il n'y en a pas. Ça teinte juste d'une pointe d'amusement mon sourire aussi amoureux qu'enfiévré.
" Ça me fait bizarre de te dire ça maintenant mais... plus d'une fois, après notre séparation, j'ai voulu faire ça... "
Je me mordille la lèvre, la tête relevée pour voir la sienne descendre comme le soleil couchant entre mes cuisses. Un magnifique soleil blond, chaud et doux, qui vient enfin apaiser le froid de sa propre absence. Je sens une petit boule dans mon ventre, qui palpite et qui grossit doucement. Elle n'a rien à voir avec les passages délicieux de la langue d'Aoki. D'ailleurs je recommence à rire, doucement, en caressant ses cheveux.
" Hin !... Hin-hin.. ! Hmmmmm... ! Dire que moi... Je voulais te le faire... Bien avant qu'on se quitte... Haaa... "
Bien avant toutes ces années, toutes ces blessures que j'ai endurée et dont elle ne sait rien. Tout ce temps que j'ai passé à porter à bout de bras un cœur trop gros pour moi, qui tombait en morceaux. Mon cœur. je laisse ma tête retomber sur le lit, et ma main libre vient caresser mon ventre, à l'endroit où la petite boule chaude a déjà grandit. Le bonheur, au milieu de tout le plaisir qui fourmille dans mon corps. Entre deux soupires d'extase, qui se font peu à peu gémissement, ma gorge se serre. Je pleure, de joie. Je n'en ai pas honte, je n'ai même pas peur de gâcher ce moment, parce qu'il parfait jusque dans mes larmes.
" Je t'aime, Aoki-chan... Haaan...! Je t'aime tellement !... "
Enfin un souvenir qui ne sera pas un regret, un rêve qui se sera réalisé pour de bon. Au moins un morceau déchiré de mon cœur retrouve une vraie place dans l'ensemble, et s'y fond, le fait battre plus fort. Une douleur s'envole et fait taire toutes les autres, je suis heureuse, seulement heureuse. Mon corps frissonnant remue doucement pour répondre aux attentions de plus en plus enthousiastes de belle, ma magnifique, mon inestimable Aoki. Personne n'a su me mettre dans cette état, personne avant elle et peut-être plus personne après. Il a fallu que je la perde sans l'avoir vraiment eu, que j'en oublie les rêves plus que les souvenirs, qu'elle me manque à ce point avant de me retrouver. Et qu'enfin j'arrive la prendre à bras le corps au risque de la perdre pour de bon.
Elle est mon tout. Suffisante pour que je ne pense à rien d'autre, excessive au point de m'écraser. Mon seul refuge, ma seule prison. Elle me comble toute entière, me réunie, me rassemble autour d'elle. Elle soigne mon cœur, apaise mon âme, et fera bientôt jouir mon corps à n'en plus finir. Elle me fait pleurer de joie et gémir de plaisir, elle m'assomme d'une chaleur brûlante et me donne la chair de poule. Elle me fait oublier tout ce que je suis en m'offrant ce répit absolu dans une vie avec laquelle je fais parce que je n'ai pas le choix. Mes doigts massent ses cheveux sans les tirer.
Même transi de plaisir, cambré et tendu comme un arc bandé, mon corps sait à quel point elle est précieuse. Il l'abreuve à flots de tout le nectar qu'il peut lui offrir. Il trésaille et ondule, danse langoureusement pour celle qui le charme. Les lèvres intimes se contractes autour de cette langue qui me chavire. Je sens que je vais jouir, ou que je suis déjà en train de le faire. Je ne sais pas, je me sens tellement bien. La seule présence d'Aoki est un plaisir, chaque contact de son corps est aussi intense qu'un orgasme. Alors je ne sais pas... mais j'aime.