106-8713 Seïkusu-to,
Minami-ku Minato-Azabu,
6-67-99,
Mlle Calliope Tick.
Calliope. Ma chérie. Tu me manques tant.
Je ne dors plus sans toi, je ne fais que te voir tout le temps. Je rêve éveillé à ta sublime chevelure de feu. Ton teint d’albâtre sous mes doigts hâlés me manque. Tes yeux d’émeraude hantent mes pensées en permanence. Le souvenir du galbe de tes lèvres couleur cerise m’obsède. J’aimerais tant que tu reviennes, que tu viennes nicher ton adorable menton volontaire dans mon cou pour cacher la petite fossette que tu n’aimes pas, que tu puisses me sourire à nouveau. Je suis fou de toi, et de ton corps aux courbes si douces, surtout lorsque tu viens te coller à moi, te frotter contre mon torse… Calliope, reviens-moi je t’en prie. La paume de mes mains était parfaitement adaptée à ta poitrine ronde et ferme. J’aimais sentir ton corps se cambrer contre moi, tenir tes hanches généreuses, effleurer tes fesses bombées… Oh Calliope…
Tu dois me trouver fleur bleue, mais tu étais la chaussure adaptée à mon pied, tu étais (et tu es toujours) mon âme sœur. Tu es celle qui me fait vivre. Mon cœur ne bat que pour toi. Mon corps te demande, et mes pensées me harcèlent. Je te sais rancunière, mais tu connais la notion de repentir, de pardon. J’ai été naïf de croire que je pouvais te tromper, et entretenir plusieurs femmes à la fois. Mais j’ai compris. Tu n’es pas partageuse. Tu aimes être unique, et tu souhaites laisser un souvenir inoubliable à chaque personne que tu côtoies. Je suis désolé, sincèrement, de t’avoir blessée. Je te connais. Malgré ton air hautain, et inaccessible, tu as mal. Laisses-moi réparer mes erreurs, laisses-moi guérir les blessures que j’ai infligées à ton petit cœur sensible. Tu as le cœur sur la main, et je regrette de tout cœur de t’avoir blessée. J’ai abusé de ta générosité, et de ta confiance. Je t’en conjure, je rampe à tes pieds pour te supplier, laisses-moi te faire oublier ma trahison. Je serais fidèle, je te le jure.
Aimes-moi à nouveau Calliope, comme je ne n’ai jamais cessé de t’aimer.
Rin Itô.
L’air sombre, Calliope froissa la lettre. Elle prit soin d’en faire une toute petite boulette de papier, ayant du mal à cacher la rage et la douleur qui l’ont saisie en lisant ces mots.
Rin Itô était son ex-fiancé. Ils avaient prévus de se marier au mois de Mai 2015, mais heureusement, elle a découvert à temps qu’il entretenait, en plus d’elle, trois maîtresses. Toutes trois d’une origine ethnique différente. Il y avait eu Jun Tanaka, une petite japonaise décolorée avec de gros seins siliconés. Il y avait aussi eu Teri Costello, une italienne brune toute en formes généreuses, factices elles aussi. Il y avait également Maureen Balievka, une splendide femme russe, blonde, qui avait autant de chaleur qu’un iceberg. Et puis il y avait elle, Calliope Tick, une irlandaise de naissance, rousse et volcanique.
Elle avait aimé Rin. Sincèrement. Découvrir autant de secrets l’avait anéantie. Il lui avait fallu six mois pour s’en remettre. Et alors qu’elle commençait à reprendre goût à la vie, une lettre de Rin venait gâcher sa renaissance.
Se tournant alors vers le feu, la belle rousse lança la boulette de papier avec dextérité. La force du lancer donna une impulsion qui fit que la boulette rebondie sur une bûche, avant de tomber à l’arrière du foyer, se consumant lentement. Un peu comme la jalousie qui l’avait rongée quand les soupçons sur la fidélité de Rin sont apparus.
Elle se détourna de l’âtre, et saisi son téléphone. Un IPhone 5s, tout juste sorti d’usine. Il ne tarda pas à sonner. Elle aurait voulu préméditer ce coup du sort qu’elle n’aurait pas pu le faire.
« Calli’ ? »
De l’américain. Ce ne pouvait qu’être Susan.
« Oui Sue. Tu vas bien ?
— Très bien. Dis-moi, tu es toujours au Japon ?
— Oui, oui. Je songe à m’y installer définitivement.
— Oh. On ne te verra plus alors.
— Vous pourrez toujours me rendre visite, ou je viendrais en vacances.
— Mais on ne pourra plus faire la tournée des bars chaque vendredi soir…
— Il y a toujours Amber et Cass’.
— Ce ne sera pas pareil, sans toi.
— Et puis, il y a Skype, chérie. Et les textos.
— Calli’… Tu ne veux vraiment pas revenir à Boston ?
— Non. Je ne peux pas. Je ne veux pas.
— Tu sais, j’ai vu Tim l’autre jour. Il est toujours célibataire.
— Tim ? Tu essaies de me recaser avec Tim ?
— Enfin, Calli’. Il est temps que tu songes à te poser, et à faire des enfants… Tu as presque vingt-six ans !
— Je me fiche de ça, Sue. Et puis, il est hors de question que je revienne pour Tim, alors que j’ai justement quitté le pays à cause de lui. Entre autres choses.
— Calli’…
— Bonne journée Sue. »
Raccrochant rageusement, Calliope réfréna son envie d’apprendre à voler au téléphone. Mais ce n’était pas de sa faute à ce petit truc. C’était de sa faute à elle. C’était ses problèmes qui resurgissaient comme ça.
Vingt-six ans plus tôt, Calliope était née et avait grandi à Boston. Ses parents, médecins, étaient rarement là. Elle avait vite été dissipée. En classe, elle était bonne élève, mais pas très studieuse pourtant. Toujours à bavarder, à jouer à droite et à gauche.
Quand l’adolescence est arrivée, les délinquants aussi. Traînant avec les mauvaises personnes, faisant les mauvais choix, Calliope a eu beaucoup de contacts avec la police. Garde à vue, arrestation, simple sermon… Elle a été finalement inculpée pour possession et consommation de stupéfiants. Incarcérée en centre pour délinquants juvéniles à l’âge de quinze ans. C’est dans ce centre qu’elle a rencontré son premier amour. Elijah. Un type renfermé, mystérieux, tatoué. Pile le type de garçon qu’elle affectionnait, à cette époque.
Ils sont sortis ensemble au centre. Pendant un an, ça a été parfait entre eux. Puis Elijah est sorti, deux mois avant elle. Quand elle l’a recontacté, à sa sortie, il avait replongé, et se complaisait à baiser des putes. Première déception.
Décidée à se reprendre en main, Calliope fit plusieurs formations. Infirmière, secrétaire et animatrice de petits talk-shows passant sur des chaînes locales. Elle fréquentait toujours ses anciens camarades dealeurs, braqueurs et faussaires. Elle leur blanchissait l’argent, principalement. Pourtant, elle finit par céder, et rendre « service » à un ami. Elle accepta d’escorter des hommes les soirs de week-end. Ça rapportait pas mal, et elle n’était pas obligée de faire ce qu’elle ne voulait pas. Pourtant, elle était toujours dans l’illégalité.
Un jour, alors qu’elle avait dix-neuf ans, Timothy Kol, un fonctionnaire de police infiltré, lui demanda d’être son indic’. En échange de quoi, il tairait son implication dans les affaires de drogues et de blanchissement d’argent. Elle accepta, et livra ses amis, le cœur serré. C’était ça, ou la prison pour elle. Surtout que Timothy exerçait une pression sur elle. Il menaçait d’aggraver les faits. De l’inculper pour meurtre, prostitution, et autres crimes.
Le temps s’écoula, et même si Timothy était bel homme, il était tordu. Il était mesquin, sadique et graveleux. Plusieurs fois, il la força à coucher avec lui. Usant de force si nécessaire.
Le déclic se fit à la mort de ses parents. Calliope empocha l’héritage, et passa par un avocat pour demander à ce que Timothy Kol ait une interdiction de l’approcher. Par la suite, elle fit ses bagages, et alla vivre chez une de ses tantes, à Kyoto.
A vingt-trois ans, elle avait commencé à apprendre le japonais. Elle travaillait dans un bar, pour se familiariser. C’est là qu’elle a rencontré Rin. C’était un type mignon. Il l’avait abordée au bar, et il l’avait draguée durant de longues semaines. Ensemble, ils avaient perfectionné le japonais de Calliope. Et ils ont fini par sortir ensemble. Rin avait été étudier à Oxford, en Angleterre, et il connaissait donc bien l’anglais. Plutôt pratique pour aider sa nouvelle copine à assimiler le japonais.
Un an plus tard, ils se fiançaient. Un an après, Calliope découvrait les multiples liaisons de son fiancé. Et elle le quitta. Elle partit s’installer à Seïkusu, trouvant un travail comme secrétaire pour un PDG dans la mode. Et voilà, alors qu’elle était parvenue à retrouver une certaine joie de vivre, qu’on lui rappelait Rin et Tim.
Séchant les quelques larmes de rage qui avaient coulées, Calliope pianota sur son IPhone, appelant une de ses collègues et amie de travail. Juul Makoto.
« Juul ? C’est Calli’. Vingt-heures, au Bronze. On va s’éclater le crâne. »
Elle avait besoin d’oublier. De s’aérer l’esprit. De s’évader.
Âge : 27 ans.
Race : Humaine.
Orientation Sexuelle : Hétérosexuelle.
Situation de départ : Expérimentée.
Points particuliers :
- Calliope à tendance à choisir les hommes qui lui sont néfastes. Des voyous, ou bien des hommes infidèles, ou encore, des cinglés psychopathes pervers. C’est un peu comme une sorte de malédiction. Chaque homme qui lui plaît n’est pas un homme sain. Encore que, les voyous, ça passe plutôt bien. Il arrive qu’ils soient violents, mais jamais avec elle.
- Elle a aussi tendance à boire beaucoup en soirée. Et à ne pas tenir l’a lcool. Depuis qu’elle est au Japon, elle s’est déjà pris des cuites mémorables. Ou, plutôt, dont elle ne se rappelle absolument rien. Ces trous de mémoires sont nombreux.
- Rien n’a été diagnostiquée pour le moment, mais il se pourrait que Calliope soit stérile.
- Même si elle ne le veut pas, Calliope se fourre toujours dans les ennuis.
DC ? Yup. Je met la liste.
- Camille Temple ;
- Cindy Terreur ;
- Catalina Taylor ;
- Calliope Tick ;
- Cassandre Trésor ;
- Christy Torres ;
- Charis Trident ;