Virginie marchait faiblement dans les rues de Seikusu, sans même regarder où elle allait, les larmes aux yeux. A moins que ce ne soit les gênantes gouttes de pluies, qui s'abattaient sur son visage profondément affligé ? Sans doute les deux ... Toujours est-il qu'elle errait, sans but, dans les rues de la ville, que le soleil éclairait de moins en moins à mesure qu'il déclinait. Bientôt, très bientôt même, la lycéenne devra retourner à l'internat, si elle ne voulait pas rester bloquée dehors pour le reste de la nuit. Mais elle n'y pensait pas du tout. Dans l’immédiat, c'était loin d’être son plus gros souci ...
Quelques heures auparavant, elle avait fait une bêtise. Une grosse bêtise, même. Ignorant les mises en garde que sa conscience lui prêchait, elle n'écouta que son désir, cette intense sensation qui la poussait parfois à faire des folies. Et à s'envoyer en l'air avec un surveillant du lycée dans l'enceinte même de l'établissement, par exemple ... Ce qu'elle avait fait tout à l'heure, et qu'elle regrettait énormément maintenant. Elle détestait ses moments là, où elle perdait le contrôle de ses actes, et n'écoutait que ses instincts les plus primitifs au détriment de la moral ou du bon sens. Même si c'était tellement agréable de se laisser aller ...
Elle continuait à marchait, inconsciemment, jusqu'à ce qu'elle se rende compte que ses pas l'ont mené devant une église. Malgré le fait que ses parents étaient de confessions chrétiennes, elle ne s'était jamais vraiment intéressée à la religion. Peut être était-ce pour ça qu'elle avait si peu de volonté quand cela concernait le vice charnel ? Même si c'était un état passager, elle était désespérée, et serait prête à faire n'importe quoi pour changer ...
Elle entra timidement dans ce bâtiment sacré, sans grande conviction, mais avec la détermination de celle qui n'avait rien a perdre. C'était la première fois qu'elle entrait dans un lieu comme celui-ci, et il était tel qu'elle se l'imaginait. Au fond se tenait un autel, au dessus d'une estrade, sans doute le lieu depuis lequel le prêtre prêchait. Sur le chemin qui y menait, des bancs étaient disposées à droite et à gauche, sur lesquels des gens étaient assis et priaient. C'étaient les seules personnes qu'elle voyait pour le moment, et elle ne tenait pas à les déranger pendant leurs prières.
Confuse, Virginie ne savait pas vraiment quoi faire, et regarda longuement l'ensemble de l’intérieur, debout près de l'entrée, avant de se décider à s'asseoir sur le banc le plus proche. Elle cherchait des yeux quelqu'un à qui parler, ne serait-ce que pour se renseigner un peu sur la démarche à suivre, avoir un peu d'aide, mais il semblerait que personne ne soit libre et enclin à être dérangé. Elle baissa alors la tête, joignit ses mains devant son visage, ferma les yeux, et commença à prier à voix basse, avec ferveur et dévotion. Faisant abstraction de ce qui l'entourait, elle commença à prier Dieu, de lui pardonner ses écarts, de lui donner la force de résister face aux tentations, de l'aider à surmonter sa faiblesse ... Une larme, discrète, perla doucement sur sa joue ...