Mélinda alla donc prendre une douche, et, dans la salle de bains, s’observa devant le miroir. Nue. Il n’y avait aucune cicatrice sur son corps, aucun poil. Elle nota que son sexe était parfaitement épilé, et ses doigts se posèrent furtivement dessus. Elle s’humecta les lèvres et, en fermant les yeux, se vit en train de s’épiler, dans une autre salle de bains, avec plusieurs femmes autour d’elle. Une image momentanée, qui disparut assez rapidement. Elle resta encore silencieuse, s’observant encore, croisant son regard.
*Qui es-tu ?*
C’était à en devenir fou ! Tout était là, à portée de doigt... Mais elle n’arrivait pas encore à se rappeler clairement qui elle était, à établir le lien manquant entre elle et... Et ce qu’elle était maintenant. C’était un scénario digne d’un film de science-fiction, où l’amnésique héros apprenait qu’il se battait contre lui-même, son ancien « moi » étant un être maléfique et cruel. Mais... Mélinda ne pensait pas avoir été cruelle dans le temps. Plus elle y pensait, plus elle travaillait sur elle-même, et plus elle se voyait comme une femme forte, mais aimante, et qui était très entourée. Une famille nombreuse ?
Ses pas la guidèrent dans la cabine de la douche. Elle referma la porte derrière elle, et fit progressivement couler une eau qui était, non seulement chaude, mais aussi, et surtout, bouillante. Mélinda avait toujours pris des bains ou des douches à une forte température quand elle était seule. On recommandait aux humains de prendre une douche entre 30 et 39° Celsius, où la douche devenait apaisante, calme. Au-delà, elle était déconseillé, car elle posait des problèmes, la forte chaleur n’étant pas agréable pour la circulation sanguine. Cependant, en ce qui concernait une vampire, l’eau chaude permettait, au contraire, de faire circuler le sang bien plus facilement. Ainsi, la chaleur monta dans la cabine, car Mélinda prenait une eau dont la température dépassait les cinquante degrés. Tout son corps en frissonnait, et elle prenait conscience qu’elle adorait prendre des douches. Elle adorait sentir l’eau glisser sur ses cheveux, remuer ensuite le long de son corps.
« Haaa... »
Agréable, c’était si agréable ! L’eau chassait tous ses soucis, et, tandis qu’elle soupirait, et que la buée venait recouvrir son corps, si on venait à voir son visage, on pourrait voir que ses canines étaient sorties. Cette eau chaude l’excitait, d’un point de vue sanguin, ce qui avait pour effet de faire ressortir ses attributs vampiriques... Et, ce que Mélinda ne savait pas, ce dont elle ne pouvait pas se dater, c’est que son corps, en ce moment, avait faim... Une faim vampirique dont elle n’avait pas idée, mais qui était, peu à peu, en train de se réveiller.
La douche se termina au bout d’un quart d’heure, et Mélinda entreprit de se sécher, s’enroulant dans une serviette, et eut une autre vision... Où elle voyait des femmes la nettoyer, frottant des serviettes sur son corps, tout en la coiffant.
*Impossible que toutes ces images sortent de mon imagination... Est-ce que je suis une femme riche ? Suffisamment pour avoir des domestiques ?*
Tant de questions, tant de questions... Mais, peu à peu, un profil se défilait. Mélinda aimait bien la viande rouge, elle était vraisemblablement riche, et aussi belle... De fait, elle adorait s’observer dans le miroir, caresser son visage, ses joues, se tripoter les lèvres. Elle prenait aussi visiblement grand-soin de sa beauté, surtout de ses cheveux, qui tombaient en cascade le long de son dos. La femme, plongée dans ses réflexions, finit par enfiler son pyjama... Un pyjama rose constitué d’un débardeur et d’une minijupe rose. Une couleur assez pimpante, qui tirait un peu à hauteur de ses seins.
*Hum... J’espère que je pourrais le retirer, ça me colle...*
La jeune femme retourna ensuite dans le salon, ses pieds partant dans des chaussons en forme de chat. Si l’une de ses esclaves l’aurait vu en ce moment, elle n’y aurait tout simplement pas cru. Ce n’était pas Mélinda qui pouvait se tenir là ! Tessou alla prendre sa place dans la douche en la voyant revenir.
« Oui, je vais surveiller Kyoko en attendant ! »
C’était un plan qui lui convenait tout à fait, et elle s’assit donc sur le canapé. Kyoko était occupée à jouer, et Mélinda n’eut donc pas grand-chose à faire. Un talk-show était en ce moment sur la télé’, parlant de la tenue du prochain forum entre Beijing et Tokyo. Le 11ème forum allait avoir lieu à Pékin, et qui, cette année, parlait des relations sino-japonaises, avec, comme thème plus emblématique, la place du Japon et de la Chine, les deux éternels frères rivaux, dans le monde du 21ème siècle. Mélinda n’écoutait pas vraiment, plongée dans ses réflexions...
...Puis Tessou finit par revenir, et Mélinda ne put s’empêcher de loucher sur son corps, que ce soit ses longues jambes fuselées (qu’elle s’imaginait bien lécher), son petit cul, parfaitement moulé dans son minishort, ou encore ses seins, qui apparaissaient clairement par son décolleté. Elle ne dit rien pendant quelques secondes, en sentant quelques frissons la traverser. Est-ce que Tessou cherchait à l’allumer, ou est-ce qu’il n’y avait aucun message là-dedans, mais simplement l’imagination perverse d’une jeune femme ?
*C’est pas vrai, je repense encore au cul !*
Le pire, c’est que, non seulement elle y pensait, mais le fait d’y penser ne suscitait en elle aucune gêne quelconque. Tessou proposa d’aller baigner Kyoko, et Mélinda acquiesça.
Elle retourna donc dans la salle de bains, où Kyoko fut posée dans une bassine, et se mit à se tortiller. Mains jointes dans le dos, Mélinda s’était un peu reculée, afin de laisser à Tessou l’espace nécessaire pour s’occuper de sa fille... Et elle en profitait pour loucher délibérément sur son cul. À travers son minishort, elle pouvait voir les deux bosses, avec une légère ligne qui les séparait. Elle avait vraiment un magnifique cul, et Mélinda devait serrer ses doigts.
*J’ai envie de palper ses fesses, de les embrasser, de les mordiller...*
Pourquoi est-ce qu’elle ne ressentait aucune gêne ?! Pourquoi est-ce que tout ça lui semblait être terriblement normal ? Pourquoi est-ce qu’elle n’entendait pas, dans sa tête, une petite voix lui dire de calmer ses ovaires ?! Au contraire, tout son esprit semblait la pousser à venir palper son cul, et... Et à faire plus ! Comme pour l’arracher de ses pensées, Tessou se mit alors à lui parler, et Mélinda haussa les épaules.
« Oh... Je... Je ne sais pas... Je pense qu’on se réveillera en même temps... »
Si, toutefois, elles arriveraient à dormir...