Écoutez, les gars, je comprends que je suis la seule femme à la base de Seikusu, et que vous me donniez des missions, hors de mon champs d’expertise, que seul une femme puisse réaliser, mais est-il si important que je sois dans cette tenue?
Shunï regarda les vêtements qu’on lui avait demandé de porter; une chemise blanche, où le tissu s’arrêtait entre ses seins et son nombril, une minijupe mauve, traversé de plusieurs lignes blanches et noires s’entrecroisant pour former des carreaux, des bas de nylon qui montaient aussi haut que s’arrêtait la jupe, c’est-à-dire juste en dessous des fesses. Et pour couronner le tout, des bottes, montant jusqu’à la fin des mollets, lui donnaient plusieurs centimètres en plus. Elle était sexy, y’avait pas à dire, les hommes dans le camion de filature, quand ils la regardaient, avaient du mal à garder leurs yeux sur le visage de la demoiselle. Le chef de l’opération prit alors la parole.
Shunï… C’est un membre éminent des Yakuzas qu’on traque depuis des années. Il ne va jamais deux fois au même endroit excepté ici, qui est une habitude récurrente. Il commande une escorte, et repars le lendemain matin. Donc, tu es une escorte, comporte-toi comme tel.
Soupirant, la jeune femme décida de s’asseoir devant l’écran, regardant le hall d’entrée, pour voir si sa cible n’arriverait pas bientôt. Soudainement, le téléphone sonna. Alors que le chef de l’opération répondit, sans parler ou presque, il raccrocha et donna à Shunï le feu vert de commencer la mission.
Entrant dans l’hôtel, la jeune femme avait l’impression d’être tout sauf inaperçue, sentant les yeux d’hommes comme de femmes se poser sur elle et son accoutrement, mais elle devait en faire abstraction, et continuer sa mission. Passant devant le comptoir de réception, elle fit un signe de la tête à celui qui semblait être le propriétaire de l’endroit, lui signalant qui elle était au passage.
Ça y est, elle était maintenant devant la porte de la chambre indiquée. Ça serait une mission risquée, car même s’il était censé être seul, rien n’empêchait qu’il y ait un garde du corps à l’intérieur, et elle n’avait qu’un petit couteau pour remplir sa mission. Mais elle se résout tout de même à frapper à la porte, attendant qu’on lui donne la permission d’entrer. Tiens, au lieu d’être la voix d’un homme approchant la cinquantaine, ce fût une jeune femme qui avait répondu… Shunï n’aimait pas avoir à tuer les femmes, mais bon, elle pourrait s’en occuper pour cette fois.
Entrant dans la chambre, le spectacle que l’infiltrée avait sous les yeux était vraiment étrange; des jouets sexuels pour femme partout, et une jeune femme aux cheveux gris, ayant un cache-œil, assise sur le lit. Agissant comme la fille qui en avait vu d’autres, Shunï entra, d’une démarche assurée, les yeux légèrement arrogants.
Bonsoir… L’est où, ton patron, aux toilettes?
Alors qu’elle regarda vers les WC, Shunï remarqua bien vite qu’il n’y avait personne, la porte étant grande ouverte. Bon sang! C’était la troisième fausse piste que l’équipe suivait, mais la première à laquelle la jeune femme participait. Laissant tomber immédiatement son rôle, et ne s’occupant que très peu de la fille, elle attrapa le combiné, une voix féminine répondit presque aussitôt.
Lieutenant Shunï Azikamü. Transférez moi à la bande d’incapable planqués dans le camion noir…. Caporal? Repliez vous immédiatement, c’était une fausse information, vous vous êtes plantés!
Encore?! Daccord, on vous attend
Hors de question, je rentre chez moi, donc partez maintenant avant qu’un curieux ne vous repère.
Raccrochant, frustrée d’avoir fait un coup dans l’eau, Shunï se ressaisit bien vite, souriant à la jeune dame, un peu gênée de ce qui venait de se passer.
Vraiment désolée de ce qui vient de se passer, donc, si vous le permettez, je vais donc partir. Bonne… soirée à vous!