Il faisait froid. Très froid. Beaucoup trop froid pour que ce soit vrai.
La petite fille marchait, de son pas silencieux, parmi les décombres et la pluie de cendre qui tombait dans ses longs cheveux bruns. Pieds nus, elle foulait la terre dans un silence presque serein. Ses grands yeux verts, il y a peu de temps émerveillés, cherchaient maintenant frénétiquement deux corps, parmi tous ces autres corps. Ils étaient calcinés, recroquevillés, aplatis, souffrants. Mais aucun ne correspondait. Comment pourraient-ils correspondre ? Ils n'étaient qu'amas d'os noirs, qu'un tas de cendre, pas ses parents. Ses parents devaient être partis, car ils ne pouvaient pas ressembler à ses choses cauchemardesques.
Un incendie avait frappé, comme souvent à cette période dans la ville de Nexus. Les brigades qui se chargeaient de détourner et détruire les dévorantes flammes n'étaient pas arrivées à temps. Badins, ils n'avaient pu que constater l’ampleur des dégâts et rassembler les morts.
La petite fille n'était pas chez elle cette nuit là. Elle était partie chez une amie, elles s'étaient amusées à se raconter des histoires qui font peur. Et quand elle était rentrée, plus de maison. Seulement des cadavres de chairs dans un cadavre de briques.
Jamais elle ne devina qu'elle passa, à cet instant là, entre les corps encore emmêlés de ses parents endormis.
A la tête du cortège, Sela lançait des ordres, organisait les troupes, leur frayait tant bien que mal un passage entre les allées et venues des autres commerçants et acheteurs qui peuplaient déjà la foule.
Et sur son passage les gens se bousculaient, ne voulant surtout pas tomber sous ses pas.
Ils étaient sur la fameuse Place publique, rejoignant la grande place que Sela avait loué pour l'occasion. Habituellement, elle faisait tourner son commerce d'esclaves par des contrats avec quelques grands Harems et autres bordels, ou bien lors de vastes chantiers de construction ayant besoin de main d’œuvre. Mais à chaque fin de saison, elle se rendait sur la Place pour vendre ses Spéciaux, les rares ayant assez de valeur pour être achetés par des particuliers à prix d'or.
Suivie de ses esclaves enchaînés, Sela aborda enfin sa place vide et commença à organiser l'endroit pour le rendre plus attractif, et la vente plus efficace. Comme à chaque fois, une très longue journée l'attendait.
A la suite de la mort de ses parents, la petite fille s'en alla, perdue, sans repaires ni barque à laquelle s'accrocher dans le carnage qu'était devenue sa vie. Peu à peu, elle dériva vers les bas-fond de la ville-Etat de Nexus, survivant tant bien que mal dans ce monde corrompu et injuste. Bien souvent il lui arriva de voler de la nourriture à l'épicier du coin, et la boulangère qui l'avait prise en amitié lui offrait souvent un bout de pain rabougri qui semblait à la fillette comme la plus délicieuse des tartes aux pommes.
La vie continuait pour elle, et rapidement, elle se reprit en main. Elle n'avait que neuf ans, et malgré ça, elle ne pensa jamais que c'était trop jeune pour vivre seule et subvenir à ses besoins d'elle-même. Indépendante, elle vécu pendant plusieurs mois à la rue avant de trouver une vieille bâtisse abandonnée aux rats qu'elle se mit à habiter et à faire son chez-elle. Elle barricada l'endroit, répara maladroitement le toit, parvenant même plus tard grâce à d'autres enfants du quartier à la faire ressembler à une véritable petite maison. C'était inouï, comme beaucoup de choses que fit par la suite Sela dans sa vie. Mais l'amitié qu'elle avait lié avec les autres orphelins du quartier pouvait, à cette époque, venir à bout de tous les problèmes.
C'est dans un quartier lugubre et pourri que grandit Sela, et c'est aussi là-bas que résident ses meilleurs souvenirs comme les plus laids. Pour gag,er de l'argent elle faisait office de coursier, délivrant des messages pour quelques sous qu'elle amassait. De cette période, il vous faudra retenir principalement ces choses là : l'intrépidité adolescente, et l'envie brûlante et invincible de s'échapper et de s'envoler de cette vie de misère qu'elle détestait.
Et pour ce faire, Sela comprit bien vite qu'elle n'avait pas le choix. Ou du moins, si choix il y avait, elle l'avait vite fait.
Rester croupir dans cet endroit, à vivre et à mourir pauvre et flétrie ? Ou s'en échapper par tous les moyens possibles, plus vils et cruels soient-ils ? La question ne se posait plus.
C'est à l'âge de 16 ans que la jeune femme se lança dans sa première carrière : celle d'une messagère fouineuse doublée d'une tueuse experte.
Avec un grand sourire aux lèvres, la belle femme s'avança d'un pas sûr au milieu de l'estrade qui avait été installée.
-BIENVENUE A TOUS ! C'EST ICI QUE LA VRAIE VENTE DEBUTE, ALORS VOUS FERIEZ MIEUX DE VOUS RAMMENER AU PLUS VITE AVANT QUE TOUT NE DISPARAISSE !
Son speech annoncé de toute la puissance de ses poumons, Sela baissa les bras qu'elle avait ouvert en signe d’accueil et regarda d'un œil appréciateur la foule commencer à s'amasser devant elle. Certains passaient, trop pressés pour la remarquer, mais d'autres s'arrêtaient. Il y avait souvent deux raisons à cela : soit ils connaissaient les Ventes de Sela, ainsi que leur renommée. Soit ils étaient nouveaux et s'étonnaient de voir une femme présenter des ventes d'esclaves.
-Bien. Aujourd'hui à la carte : 6 terranides, des humains aux pouvoirs extra-ordinaires -dont un pouvant cracher du feu ! -, et la meilleure prise du mois : une magnifique Nymphe venue tout droit de l'Olympe ! Oui messieurs, ne me regardaient pas comme ça. Si vous en voulez une, il faudra encore que vous ayez assez d'or !
Ainsi débuta la journée. Évidemment, là n'était pas tout ; il était prévu qu'elle reçoive un lot de plusieurs autres terranides et humains. Rien de moins sûr cependant, et celui qui lui avait vendu cette marchandise allait certainement regretter son retard.
La journée passa lentement, mais le chiffre d'affaire fut là, comme souvent. On voyait peu de Nymphes ces temps-ci, et elle était heureuse d'en avoir eut une dans son rayon sans quoi la vente aurait été bien moins fructueuse.
Peu à peu, la jeune femme s’immisça dans le réseau de transport d'informations. Au début, ce fut dur, les informations semblaient toujours plus complètes chez quelqu'un d'autre, souvent on lui rit au nez lorsqu'elle délivra ce qu'elle pensait être le plus grand secret de Terra elle-même. Mais au fur et à mesure du temps, elle devint de plus en plus connue dans son milieu ; on l'appelait
La louve du fait du masque qu'elle portait et qui cachait son vrai visage.
De plus en plus souvent, on lui proposait de tuer pour plus d'argent, ce qu'elle acceptait la plupart du temps, selon les circonstances. Parfois, un homme ou une femme voulait coucher avec elle, surtout lorsque son corps s'affirma et que sa beauté transparut. Et parfois, elle acceptait, non vraiment pour l'argent – qu'elle refusait par ailleurs dans ce cas là, crachant au visage de son amant – mais parce qu'elle aimait ça. Elle aimait le danger que cela lui procurait.
Et peu à peu, elle découvrit des choses. Des choses qu'elle aurait mieux aimé ne pas voir.
Elle découvrit que l'incendie qui avait tué ses parents n'était pas dû qu'au hasard. Et elle ne pu s'empêcher de vouloir suivre la piste, de la flairer dans l'espoir de découvrir l'entière vérité.
La journée avait été fatigante, et c'est avec joie qu'elle rentra dans sa vaste demeure ce soir-là. Comme chaque vente à la Place, elle avait du se lever très tôt et elle se réservait donc la nuit pour dormir, comme rarement. D'habitude, c'était la nuit qu'elle partait chasser avec ses troupes. Elle avait toujours été une créature vivant au service de la nuit.
S'étalant sur son grand lit à baldaquin, elle regarda le plafond d'un air absent. Quelques hommes de main se promènerait dans la maison pour la protéger, elle le savait, et de plus elle n'avait pas peur. Mais le sommeil la fuyait. Quand le retrouverait-elle ? Quand pourrait-elle enfin enfoncer sa lame au plus profond du cœur de leur assassin ? Ce jour arriverait-il ou bien était-elle destinée à sombrer dans un enfer dont personne n'avait connaissance ?
Une servante s'activait, dans la pièce d'à côté. Aujourd'hui, elle était riche, aimée, vivante. Et elle haïssait cette noirceur qui la démangeait. Et elle se languissait du jour où elle pourrait l'effacer à coup de couteau et de sang.
Elle ne dormit pas cette nuit-là.
Pourquoi avait-on voulu les assassiner ? A moins que le tueur ne se soit trompé de cible ? A moins que ce ne soit un fou psychopathe qui était passé au mauvais endroit, au mauvais moment, ce soir là ?
Elle n'en savait rien. Mais elle devait avancer, toujours, sans jamais s'arrêter.
Alors elle avança.
A l'âge de 20 ans, elle quitta le quartier lugubre où elle avait passé son enfance, réalisant un rêve qu'elle nourrissait depuis de nombreuses années. Grâce à ses contacts, elle réussit à réunir une petite bande de quatre hommes et trois femmes, en plus d'elle, qu'elle connaissait depuis son enfance. C'est naturellement qu'ils la choisirent comme chef. La question semblait ne pas se poser.
Et c'est avec ce groupe qu'elle comprit enfin qu'elle n'était pas comme les autres. Qu'elle comprit pourquoi elle avait survécu, et pourquoi elle avait réussi à s'extirper de la misère en si peu de temps.
Si faible soit-il, elle avait un don. Elle pouvait comprendre les Hommes. Connaître leur nature, leur pouvoir. Étrangement, ce pouvoir que certain possédait paraissait diminué lorsqu'elle s'approchait, n'importe quel soit le don en question.
Elle pouvait voir dans leurs sentiments, leurs émotions. En retour de cette compréhension, ses alliés paraissaient éprouver une certaine affection envers elle, de la loyauté. Et c'était de cela dont elle avait besoin pour mener son groupe de Chasseurs à la réussite.
Ensemble, ils parcoururent Nexus et Terra bien des fois. Ils étaient un escadron de front, et ils étaient connus de l'ombre. C'étaient des originaux. Jamais encore on n'avait vu des Chasseurs d'Homme se s'allier pour former un groupe aussi soudé. L'argent qu'ils gagnaient était partagé équitablement, et les dons que Sela avait repérés en chacun étaient utilisés à bon usage, entraînés pour devenir plus puissants encore.
Le lendemain eut lieu un rassemblement avec ses hommes. Ils étaient en tout plus d'une cinquantaine, très exactement cinquante-trois. Durant tout le mois dernier, elle avait lancé une campagne de recrutement dans Nexus, recherchant Chasseurs, Gardes et d'autres main d’œuvre utile. Elle leur avait fait la promesse qu'ils ne seraient pas esclaves mais bel et bien rémunérés, à l'égal de ses autres Hommes. Les candidats s'étaient empressés de venir, et les démonstrations avaient durées plus de trois jours d'affilée. Sela avait finit par retenir vingt-et-une nouvelle recrues, qui firent leurs preuves durant le mois. Parmi ces recrues, six femmes.
La réunion eut lieu dans le Quartier Général des Ventes de Sela, situé dans une partie interne d'un prestigieux bordel de Nexus, qui les accueillait depuis le début de l'affaire. Dans cette salle crépitait un doux feu au creux d'une grande cheminée, et une large table trônait en son centre. Cette même table qui, au début où s'était formé le groupe, pouvait accueillir l'entièreté de ses membres, aujourd'hui ne servait que de support pour les cartes et autres objets de mesure.
QG du groupe de Sela
Aujourd'hui, Sela se tenait droite devant le feu qui lui réchauffait les jambes, ses hommes et femmes les plus proches qui consistait sa garde rapprochée mais aussi ses meilleurs éléments et ses amis se situaient de part et d'autres d'elle, tournés vers la petite assemblée.
Ils décideraient ici de leurs prochaines expéditions.
Seulement un jour, le groupe se brisa.
Une futile histoire d'argent, de jalousie et de trahison.
Deux des hommes volèrent tout l'argent amassé, et étrangement, c'est grâce à eux que fut propulsés Sela et le reste du groupe vers leur réussite actuelle.
En effet, suite à ce vol, le groupe se trouva totalement démuni. Le seul moyen pour eux de s'en sortir était de retourner à la chasse et cette fois-ci, vendre eux-même leur marchandise.
C'est dans cette noire période que Sela eut l'idée de créer un grand groupe qui engloberait à la fois la traque d'esclaves, mais aussi leur stockage et leur vente. Et c'est aussi là qu'elle décida qu'ils devraient aller vers le particulier plutôt que l'inverse.
Ils voyagèrent, sans sou, et écumèrent les territoires terranides. Là, ils tombèrent sur leur plus grosse prise depuis le début de la création du groupe : un terranide vache, que Sela repéra lors de l'espionnage dans un de leurs villages. Connaissant parfaitement le prix d'un telle espèce, Sela mit le village à sac, accompagnée de ses complices et son intelligence. Puis, au lieu d'exposer la bête aux regards de tous, elle alla chez les particuliers présenter sa pièce maîtresse, promettant que d'autres acheteurs voulaient se l'arracher et qu'il fallait monter les prix.
Ainsi, le groupe gagna une petite fortune qu'il mit à profit pour grandir encore et se faire un nom. Bientôt, il devint un groupe reconnu de tous et particulièrement respecté pour ses pratiques peu orthodoxes. Leurs Chasseurs étaient renommés, et la femme à la tête du groupe reconnue et crainte.
Mais elle n'avait toujours pas retrouvé l'assassin de ses parents.
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Nom : Sela
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âge : 25 ans
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Sexe : Femme...
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Race : e.s.p.ER
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Orientation sexuelle: Bisexuelle, plus orientée hétéro
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Pouvoir : Elle peut connaitre les émotions des gens, ainsi que la nature de leur pouvoir et étrangement, le catalyser si elle le souhaite.
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Armes de préférence : Des sortes de petits tridents,
Saï, mortels ou pouvant blaisser très gravement. Elle en a toujours un sur elle. Elle sait très bien s'en servir, que ce soit pour le lancer - elle vise remarquablement bien - ou dans un combat rapproché.
