Ayane craignait que cela ne soit pas une spécialité culinaire allemande ou scandinave, mais elle ne pouvait plus trop penser à autre chose qu’à de la nourriture. Elle avait vraiment trop faim, elle n’avait que cela en tête. Le morceau de viande qui dorait sous le feu était bien trop tentant. Son ventre était en train de grogner furieusement comme si elle n’avait pas mangé de la semaine. Elle eut un certain retard dans la compréhension de ce que Wonder woman lui disait. Elle se rapprochait lentement petit à petit du brasier, quitte même à se brûler s’il fallait pour déchirer cette viande autour de l’os.
« Un allemand ? Hmmm … j’aime pas trop leur cuisine … tu sais qu’il y a longtemps, il faisait un super ours à la bière ? Ca c’était pas mal à la limite …. Hmm … marquer son époque hein ? bon de toute façon, moi les philosophe, j’ai pas vraiment suivi ce genre de trucs. Pas même les philosophes grecques de l’époque aussi, même si c’était marrant ce qu’ils raccontaient, hihihi. »
Dit alors la jeune fille en riant doucement. Elle posa ses mains sur son ventre en se tortillant sur place. Elle restait avec un esprit de gamine après tout. Elle tomba en arrière sur le dos en regardant Diana.
« Ca devait ête un super humain alors, même si on parle toujours de Attila aujourd’hui, même si je dois avouer qu’il a été plus doué que moi, mais il était pas tout seul ! Pfff … p’tit joueur … »
Ayane en parlait comme si c’était une histoire contemporaine. Elle croisa les bras derrière sa tête en continuant de regarder sa guide en moralité.
« L’héroïsme … les héros ! Cela sonne bien dans la bouche, mais c’est du même acabit que les dieux. Ce sont des symboles, des guides, un exemple à suivre. Enfin normalement, mais le héros retombe vite à la moindre erreur. Ce n’est pas un statut très louable, mais il y a des légendes plus ou moins vrai qui sont restés et ce même s’il y a eu des exactions. Le roi Arthur, qui n’a jamais existé d’ailleurs, les héros de la guerre de Troie, les 300 des thermopiles. Même si je n’ai pas compris les réelles raisons de la deuxième guerre mondiale, bien stupide d’ailleurs, le baron rouge, il avait la classe. Le père noël ça compte ? »
Dit alors amusée la mutante en regardant Diana. Elle ne pouvait pas s’empêcher de dire des bêtises afin de détendre l’atmosphère, et surtout de combler ses manques. Quelque part, elle avait sans doute honte de ne pas connaitre quelque chose qu’elle aurait dû. Elle n’avait pas l’excuse de ne pas pouvoir connaitre, c’était du contemporain, quel que soit l’époque depuis la Grèce antique. Elle ne se préoccupait pas tellement des réponses non formulées par Diana a ses questions ambiguës. Elle ne se formalisait pas tellement de ce cas, et elle passait rapidement à un autre sujet. Elle n’arrivait pas tellement à se concentrer sur une chose à la fois, elle papillonnait depuis toujours aux moindres stimuli. Elle écouta quoi qu’il en soit la définition selon ce Hengel d’un héros. Elle sourit légèrement amusée en la regardant.
« Et bien je dirais que l’on pourrait toujours trouver quelqu’un qui soit vraiment un chevalier blanc sans aucun reproche, mais je pense tout de même comme lui, que chaque héros à sa part d’ombre. Quelque part, il a eu une souffrance qui la poussé à se dépasser, à devenir quelqu’un de hors norme pour devenir un parangon de la justice ou de se battre pour une cause dite juste. C’est toujours la même chose, ce sont les gagnants qui disent ce qui est juste et bien à faire. Si hitler avait gagné la guerre mondiale, gazer des gens par ce qu’ils sont juifs seraient sans doute devenu normal dans la tête des gens.
Pour en revenir au premier sujet, il est évident que le héros a un lien quelque part avec ce qu’il combat. Il ne s’est pas réveillé un matin en se disant, tiens je vais aller les taper eux là-bas. Pas même moi ! »
Ayane secoua la tête doucement
« Par contre, je trouve ça très réducteur de dire que si le héros arrive à faire ce qu’il voulait faire, que c’est fini, qu’il n’aura rien à faire. Les humains qui cherchent à faire le mal, il y en aura toujours, dans tous les temps, dans toutes les époques et partout où ils sont. Les héros n’étant pas immortels, après leur disparition, le mal revient en force vu qu’il a été acculé pendant X années. Après, j’ose espérer qu’un héros n’est pas juste qu’un héros. Il a le droit à une vie après tout, même toi. »
Dit alors la brunette en regardant Diana. Dès que Wonder woman dit que la viande était prête, prit l’os à pleines mains et mordit dedans même si c’était brulant. Aucune importance, elle râlait quand même que c’était trop chaud, mais elle arrachait la viande avec une grande force dans la mâchoire sans hésitation. Le gout de la viande était très fort, mais c’était pas mal. Ce n’était pas ce genre de choses qui allait l’arrêter.
« Tu devrais mettre un autre morceau au feu pour le cuir ! Et puis tu en voudras peut-être ? »
La bouche à moitié pleine, Ayane releva son visage en souriant amusée.
« Evidemment que je me vois comme un monstre, après, si je combat d’autres monstres, je ne sais pas. Tu te considères comme un monstre ? Ou même ce Yéti ? Il cherchait juste à manger après tout, comme les humains. Le garde que j’ai tué par ce qu’il a osé m’attaqué était pas très monstrueux je pense. Mais il faut pas m’agacer quand je suis totalement transformée. Je pense surtout que c’est une manière fort simple de se dire que ceux que l’on affronte sont des monstres, c’est plus simple de les tuer, vu que ce sont des monstres, pas des humains, pas un père ou mère de famille, mais juste une horreur. Je trouve que voir les choses comme cela, c’est assez hypocrite. Moi, j’ai tué des gens, des animaux ou des créatures, mais ils fonctionnent comme n’importe quel humain. Ils naissent, ils cherchent à se reproduire, ils doivent se battre pour s’imposer contre ses paires et ses concurrents, ils y arrivent jusqu’à ce qu’ils soient remplacés par des plus jeunes et vigoureux. Moi … je ne compte pas vraiment. Je ne suis pas dans les normes.
Je trouve que j’assume bien plus que les autres. J’ai tué des gens bien, du moins, bien vu selon leur société, et haïe par d’autres. Je les ai tué, et je ne le regrette pas. Ils se sont mis en travers de mon chemin, ils l’ont donc mérité. Si le cas était inverse, il aurait fait la même chose. La loi du plus fort. »