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[FINI] Foi et malédiction [Reikus Mordo]

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Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 45 samedi 14 avril 2012, 05:39:36

La visite de Reikus à Château-Lerouge n’était pas sensé être aussi plaisante, il se détendait pour la première fois depuis un bon bout de temps. Non seulement il se détendait, il profitait également de la vie, comme il le faisait lorsqu’il faisait partie de la Mort Dormante. Reikus était quelqu’un de très propre et de remarquablement soigné pour quelqu’un qui arpentait les terres à la recherche de criminel, et cela faisait au moins deux jours qu’il ne s’était pas lavé, il se sentait vraiment sale et ce bon bain lui fît un grand bien.  D’une certaine façon, il se sentait renaitre.

Il se recula et accota sa tête contre le bord du bassin d’eau et regarda le ciel, il faisait beau ce matin. Il n’y avait presque pas de nuages et même s’il faisait toujours un peu froid, la température était tout de même agréable. On entendait les oiseaux chanter et même les bruits provenant de la ville ne semblaient pas aussi agressants qu’ils l’étaient la veille. Ce matin, seul les tentes de réfugiés et le piètre état des gens du peuple laissaient paraitre qu’une rébellion était sur le point d’éclater et qu’un tueur en série fou se promenait librement dans la ville.   

Rein ne semblait pouvoir venir troubler Reikus, il ferma les yeux et sourit, un grand sourire  innocent, son premier vrai sourire depuis des mois. Tout d’un coup, un cri strident vint troubler le repos de Reikus, le camp qui était si paisible avait changé du tout au tout en l’espace de quelques instants. On entendait les gens paniqués qui criaient. Il-y avait beaucoup de mouvement, on entendait le bruit des gardes qui approchaient en courant, quelques choses de grave s’était passé, sans l’ombre d’un doute. Il s’agissait surement d’un meurtre, sinon il n’y aurait pas eu autant de cohue.

-   Allons voir ce qui se passe...

Le commentaire était inutile car le Dernier Inquisiteur s’était déjà rhabiller et se dirigeait vers les cris. Il se déplaçait étonnamment rapidement pour quelqu’un d’aussi costaud que lui, car dans des situations comme celle-ci, rien ne pouvait l’arrêter. Il arriva à la scène à peu près en même temps que Rayne. Une foule s’était amassée devant une grande tente, des gardes tentaient de contenir la foule et d’empêcher les curieux d’entrer, la plupart des villageois avaient déjà vus l’intérieur de la tente. Aucun d’entres eux n’était préparé à voir ce qu’ils avaient vus, cela ce voyait dans leurs visages.

Deux gardes qui essayaient de bloquer le passage aux gens s’écartèrent en voyant le Dernier Inquisiteur leur lancer un de ses regards les plus intimidants. Peut-être qu’ils avaient reconnus le Dernier Inquisiteur, mais généralement, les gens laissaient Reikus faire ce qu’il voulait. Personne ne voulait se mettre ce géant à dos. Il-y avait aussi quelque chose dans son regard, un certain je ne sais quoi qui adoucissait les gens en sa présence, les gardes par exemple, savaient en le voyant ce qu’il cherchait. Aucun criminel ne survivait longtemps avec Reikus à ses trousses, en plus, le Dernier Inquisiteur était aidé par Rayne, une jeune femme qui ne cessait de l’impressionner.

Ce que Reikus vit à l’intérieur de la tente aurait retourné l’estomac de la majorité des gens, et en aurait traumatisé certains. Le Dernier Inquisiteur ne cilla même pas, il était troublé par ce qu’il voyait, et il sentait la colère monter en lui, mais il paraissait toujours calme, comme d’habitude. Tout était clair pour Reikus, il s’était reposé, il avait baissé sa garde, et ça avait coûté la vie à une fillette qui était morte dans d’atroces circonstances. Est-ce qu’Ius lui envoyait un message? Comme pour lui dire qu’il était temps de repartir à la chasse? Peut-être, mais Reikus n’avait pas le temps d’interpréter les messages que son dieu aurait pu lui envoyer, en ce moment, il se concentrait sur le monstre qu’il devait tuer. Il se sentait responsable pour la mort de la fillette, ce qui ne faisait qu’augmenter sa colère.

Dehors, la foule s’était agitée, Reikus sortit de la tente pour voir les gens qui bombardaient les gardes d’injures et de questions. Les pauvres soldats essayaient en vain de garder l’ordre. Les gens du peuple étaient idiot, Reikus comprenait leur colère, mais leur combat n’était pas contre les gardes, il était contre l’Antéchrist et contre le Duc. Il-y avait comme un feu noir qui brulait dans les yeux du Dernier Inquisiteur, il regarda la foule et son regard menaçant suffit à en faire taire certains, mais pas tous. Reikus se laissait guider par son instinct, il devait aider les gardes, mais pas au détriment du peuple

-   Écoutez-moi! Tous! Vous avez tous vus la même chose que moi, c’est un monstre qui as commis ce crime, il n’est plus humain! Laissez les gardes faire, mais surtout, laissez nous faire, dit il en regardant Rayne, les jours ce fou que l’on appelle l’Antéchrist sont comptés, car Ius, juge, jury et bourreau, l’incarnation même de la justice,  est à ses trousses! Bientôt, il aura ce qu’il mérite, et il brûlera en enfer!

Le petit discours de Reikus suffit à calmer la plupart des gens, le calme revint peu à peu. Les soldats étaient à présent capables de maitriser la situation, l’un d’eux s’approcha de Reikus pour le remercier, mais se ravisa en voyant le feu qui brulait dans les yeux du Dernier Inquisiteur.  Reikus prit quelques secondes pour se calmer puis se tourna vers Rayne.

-   Marlowe doit en savoir plus…

Reikus ne prit pas la peine d’en dire plus, il alla finir d’enfiler son armure puis se dirigea directement vers les bureaux du détective. Marlowe lui cachait quelque chose, Reikus n’aimait pas ça. Après quelques minutes de marche, le duo arriva enfin au petit bâtiment dans lequel vivait Raymond. Reikus cogna trois fois de toute ses forces sur la porte, le visage de Marlowe apparut dans l’une des fenêtres du deuxième, le Dernier Inquisiteur le regarda droit dans les yeux. En le voyant, Marlowe se recula. On entendit plusieurs bruits d’objets qui tombent et quelques vers fracassés avant de voir apparaitre le détective, toujours ensommeillé dans le cadre de la porte.

-   Pas la peine de défoncer la porte Mordo, lâcha sèchement  Raymond

-   Laisse-moi entrer Marlowe, il faut qu’on parle, toi, moi et Rayne…

Reikus avait un peu pitié du détective, d’une certaine façon, il l’aimait bien, mais personne ne l’empêcherait de trouver les informations qu’il recherchait, pas même Marlowe
 

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 46 samedi 14 avril 2012, 15:02:09

Ce que Rayne vit en entrant dans la tente la choqua bien moins que Reikus. Il était après tout un humain, et elle une Dhampir, plus habituée au sang. Elle comprit rapidement que tout cela était assez conforme à ce que Raymond suggérait : une macabre mise en scène. Tout avait été fait pour laisser penser à un déséquilibré, mais la Dhampir n’était pas dupe. Le corps au centre, celui de la fillette, était exsangue, ce qu’elle constata bien vite. L’Antéchrist s’était acharné sur son cadavre. Elle attendit que Reikus s’écarte pour imbiber ses doigts du sang qui traînait par terre, et le lécha.

*Beurk !* s’exclama-t-elle.

Le sang avait un goût différent selon les espèces, l’âge, et d’autres critères. C’est ce qui amenait le sang des anges purs à être considéré comme le nectar suprême, une espèce de Saint-Graal impossible à atteindre, et le sang des animaux, des malades, ou des drogués, comme un sang de piètre de qualité. Inversement, le sang des fillettes, des bébés, des enfants, était lui aussi de très bonne facture, mais ce sang qui traînait par terre... Il était infect. Tout simplement. Un humain n’aurait jamais pu faire la différence, mais une vampire, si. Le doute n’était désormais plus permis : l’Antéchrist était un vampire se nourrissant du sang des enfants, et qui maquillait ces succions en crimes affreux, aiguillant ainsi les enquêtes sur d’autres pistes que la poursuite d’un vampire.

*C’est plutôt ingénieux... devait-elle bien admettre. Mais où trouve-t-il tout ce sang de rechange ? Comment fait-il pour le transporter ?*

Bien des questions s’agitaient dans la tête de Rayne, qui sortit rapidement de la tente, afin de ne pas éveiller les soupçons. Reikus invoquait Ius pour calmer les gens. Rayne n’avait jamais entendu parler d’un tel dieu, mais elle reconnut ce mot. Un terme latin, signifiant « droit ». Probablement un Dieu justicier... C’était presque un oxymore d’y penser ainsi, mais les Dieux bienveillants, véritablement bienveillants, existaient bien, après tout. Rayne le laissa parler, tout en continuant à réfléchir. Ce sang était de piètre qualité, mais ce n’était pas celui d’une bête. C’était le sang de quelqu’un qui souffrait physiquement, qui souffrait de carence alimentaire. Des clochards, sûrement...

Rayne hésitait à en parler à Reikus, et décida de se taire. Difficile de dire si elle pouvait lui faire confiance sur ce point ou pas, mais elle savait que sa nature vampirique suscitait bien des méfiances. Reikus était un bon allié, et elle ne voulait pas qu’il devienne son ennemi. Après tout, ce ne serait pas la première fois qu’un paladin se serait retourné contre elle en apprenant sa vraie nature. Prudence est mère de sûreté, et, sur ce point, Rayne frôlait la paranoïa. Elle suivit Reikus chez Marlowe, et ce dernier, secoué, tambourina à la porte, ce qui eut pour effet de réveiller un peu Rayne, de la sortir de ses pensées.

« Pas la peine de défoncer la porte Mordo lâcha Raymond par l’entrebâillement de la porte.
 -  Laisse-moi entrer Marlowe, il faut qu’on parle, toi, moi et Rayne… »

Ce dernier regarda avec méfiance les deux individus, hésitant, puis finit par refermer la porte, ôtant les différentes serrures.

« Je ne sais pas pourquoi je fais ça se lamentait-il, mais je vous conseille de ne pas traîner ici trop longtemps. J’ai à faire, et...
 -  L’Antéchrist a commis un nouveau crime cette nuit » l’interrompit Rayne.

Raymond se tut instantanément, et baissa les yeux, se mordant les lèvres. Il était visiblement perturbé, et se massa la nuque, avant de soupirer longuement, et de s’approcher de sa cuisine. Cette dernière était à gauche en entrant, et était bien moins bordélique que la pièce principale de la maison. Raymond était en train de se faire couler du café. Sur sa table en bois, Rayne vit plusieurs papiers, dont un gros carnet rempli de notes. Elle fut tentée de l’ouvrir pour lire, mais la main de Raymond s’abattit sur le document, le ramenant vers lui.

« Bien que ce soit regrettable, c’était prévisible, finit par lâcher Raymond. Il... Il suit un cycle, vous comprenez ? Il a besoin de se nourrir... A vrai dire, il est possible que cet homme ne soit pas à haïr, mais plutôt à plaindre... »

Une théorie intéressante, mais fausse. Bien des romantiques et des auteurs s’étaient amusés à dépeindre les vampires comme des êtres fatalistes, des créatures maléfiques par nécessité, qui étaient obligés de boire le sang de leurs victimes pour survivre. Une version trash et touchante des prédateurs, mais complètement fausse. Un vampire n’était pas une victime, mis un chasseur. Raymond tentait de noyer le poisson, tout simplement. Il ne leur faisait pas confiance.  Rayne tapa du poing sur la table, et se rua sur Raymond, le soulevant par le col, afin de le plaquer contre un meuble.

« Arrêtez vos conneries, et dites-nous ce que vous savez !
 -  Lâ... Lâchez-moi ! Mais lâchez-moi ! »

Rayne obtempéra, et le laissa choir sur le sol, avant de se diriger vers son carnet.

« Je vous interdis ! vociféra Raymond.
 -  Fermez-là ! Nous sommes dans le même camp, après tout... »

Rayne vit que ce carnet était en fait une série de correspondances, mais eut à peine le temps de s’y intéresser qu’elle entendit un bruit au-dessus. Levant la tête, elle relâcha le carnet.

« Non ! Vous n’avez pas le droit ! »

Sans l’écouter, Rayne grimpa rapidement à l’escalier, et débarqua dans la chambre de Raymond.

« Montrez-vous immédiatement ! »

La pièce était plongée dans la pénombre. Les volets étaient tirés, et on avait précipitamment éteint une bougie. A travers les interstices des volets, des rayons de lumière filtraient, montrant la poussière ambiante. Quelqu’un avait renversé un vase sur le sol, et l’odorat de Rayne fut alors agressé par une espèce de puissant parfum. Elle ne tarda pas à l’identifier aux parfums sensoriels que les dames de charme utilisaient pour appâter les clients, et commença à comprendre de quoi il retournait.

« Vous êtes une pute que Raymond a payé ? Je ne vais pas vous dénoncer au Cardinal... »

Entendant du mouvement sur la gauche, elle vit une femme nue, blonde, sortir d’un coin. Elle était plutôt bien foutue, avec sa longue chevelure, ses grands yeux, sa belle gorge, et ses formes alléchantes.

« Ce n’est pas ce que vous pensez... se contenta de dire la femme.
 -  Et bien, expliquez-moi...
 -  Je n’ai pas à me justifier devant des voyeurs ! » riposta la prostituée.

Ce fut Raymond qui leur expliqua. Son secret découvert, il leur montra le carnet, qui était une série de lettres entre lui et cette femme, qui s’appelait Suzy, dit « Gros-Tétons ». Il fallait bien admettre qu’elle avait une bonne paire. Raymond se justifia difficilement, ayant visiblement honte. Rayne soupçonnait qu’il avait surtout honte à l’égard de sa femme décédée, Marianne, plutôt qu’à l’égard d’elle et du Dernier Inquisiteur. Il leur expliqua que Suzy était une prostituée de Nexus, où elle avait jadis été la fille d’un commerçant qui avait rencontré des difficultés financières, au point qu’il ne pouvait plus payer les impôts locaux, ceux exigés par Cyrus Black. Comme il ne pouvait plus payer, il a vendu l’une de ses filles, la plus belle, pour faire le trottoir. Elle avait été humiliée et rabaissée.

« Et vous l’avez emmené avec vous quand vous avez quitté Nexus ?
 -  Non... C’est elle qui a été amenée ici. »

Pendant qu’ils parlaient, Suzy s’habillait et se baignait. Raymond donna de plus amples explications. Suzy avait été utilisée comme escort girl lors d’une soirée arrosée dans l’une des villas de Nexus. Le propriétaire de la villa avait invité bien des sommités, y compris Black et le duc de Beauregard. C’est à cette occasion que le duc avait engrossé Suzy. Devant le risque que cette dernière n’ébruite cette fresque, le duc l’avait racheté à Black, et conduit au Château-Lerouge. Suzy était devenue une servante au sein du château, et, quand elle avait mis au monde son bâtard, elle avait été balancée à la rue pour des motifs fallacieux. Elle ignorait jusqu’au nom de son enfant, et avait rejoint le bordel du coin.

Raymond ne s’attarda pas trop sur la manière dont il avait été en contact avec Suzy, mais Rayne ne doutait pas que cet homme devait, dans ses moments de désespoir, se perdre dans les cuisses réconfortantes des putes du coin. Il avait fini par retrouver Suzy, et, tandis qu’il parlait, Rayne continuait à réfléchir.

*Black et Beauregard trafiquent ensemble, mais peut-être qu’ils ne se contentent pas que d’échanger de la drogue... Nexus grouille de clochards et d’individus désoeuvrés, d’alcooliques inconnus... Peut-être que Black se charge de les transmettre ici... Ceci voudrait dire que le duc en sait bien plus sur l’Antéchrist qu’il ne souhaite le dire...*

Raymond continuait :

« J’ai redonné espoir à Suzy... Et elle m’aide à obtenir des informations...
 -  ... Si vous saviez comme les hommes peuvent être bavards dans le pieu... lâcha soudain Suzy, derrière eux. Il suffit de flatter leur orgueil, et ils se mettent à parler comme des perroquets.
 -  C’est comme ça que vous avez découvert les petits trafics du duc ?
 -  Le trafic de fisstech auquel se livre le Duc est de notoriété publique ici... Comme le taux de corruption ambiant chez les dirigeants de Nexus. Nous savons où sont les champs de fisstech, par exemple.
 -  Et vous nous voulez quoi ? lâcha Suzy, suspicieuse.
 -  Arrêter l’Antéchrist... Et je pense que les trafics du duc et les meurtres sont liés...
 -  Comment ça ?
 -  Simple déduction... Selon vos théories, l’Antéchrist est un vampire... Il me semble illogique que ce dernier attaque les proies pour prendre leur sang, et en laisse une telle quantité... Personne n’a jamais pensé à faire des comparaisons sanguines ?
 -  Que... Que voulez-vous dire ? »

Rayne secoua la tête. Sur Terre, les méthodes d’investigation auraient du amener la police à comprendre que le sang présent sur les scènes des crimes n’était pas celui de la victime, mais, ici, à Nexus, les méthodes étaient moins approfondies, le niveau technologique n’étant pas le même. Rayne jouait sur un terrain glissant. Elle devait se débrouiller pour leur expliquer que Beauregard se livrait à un trafic d’esclavage sans qu’ils ne découvrent qu’elle était une vampire.

« Ce que je veux dire, c’est que je pense qu’en échange du fisstech qui est produit, Black ne fait pas que donner au duc de l’or, mais aussi des esclaves, et que l’Antéchrist utilise ces derniers pour maquiller ses crimes.
 -  Théorie intéressante, mais il est impossible que le duc soit l’Antéchrist...
 -  Il est en revanche peut-être possible qu’il le connaisse... »

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 47 mardi 17 avril 2012, 00:38:50

Raymond avait l’air étrange, quelque chose le préoccupait et son attitude nonchalante était vraiment étrange. Le détective était visiblement paranoïaque, mais il-y avait autre chose, on dirait qu’il ne voulait pas que Reikus et Rayne découvrent quelque chose. Reikus détestait qu’on lui cache quelque chose, Rayne ne semblait pas apprécier elle non plus. Elle informa Raymond que l’Antéchrist avait frappé de nouveau, Marlowe semblait désemparé. Il ne s’attendait pas à ce que leur visite soit si importante, il décida donc à contrecœur de les laisser entrer. Raymond amena le duo vers sa cuisine, elle était bien mieux rangée que la pièce dans laquelle ils avaient discutés hier, mais plusieurs papiers étaient éparpillés à gauche et à droite.

Rayne tenta de s’emparer du carnet de note de Marlowe mais le détective l’avait vu et reprit le carnet. Rayne prit la parole, s’était bien puisque Reikus n’était pas d’humeur à parler, il avait besoin d’encore quelques instants pour se calmer, selon lui, il avait failli à sa tâche et une fillette était morte. Il ne regrettait pas la nuit qu’il avait passée avec Rayne, mais il avait tout de même une mort sur la conscience. Reikus resta planté debout en retrait et observait la scène sans bouger. Il croisa les bras et réfléchissait aux meurtres de l’Antéchrist. Reikus avait l’air plutôt intimidant, sa tête frôlait presque le plafond de la petite pièce.

Marlowe ne voulait pas coopérer, il expliquait que les vampires avaient besoins de se nourrir et que d’une certaine façon il avait pitié de l’Antéchrist. Le Dernier Inquisiteur faillit exploser. Pitié? Comment pouvait-on éprouver de la pitié pour une telle bête. Il tuait et torturait ses victimes sans remords. L’Antéchrist traquait par plaisir, rien ne l’obligeait à causer autant de souffrance, s’il était obligé de se nourrir, il démontrerait une certaine forme de compassion pour ceux qu’il tuait, il ne laisserait pas derrière lui des boucheries atroces comme Reikus avait vu dans la tente.  Le Dernier Inquisiteur n’haïssait pas tous les vampires, certains se contentaient de boire le sang des animaux et laissaient les humains tranquilles, mais ce n’était qu’une fraction.

La plupart n’étaient que des bêtes assoiffés de sang, ils se faisaient passer pour des gens normaux et prenaient plaisirs à se nourrir, au lieu de le voir comme une nécessité. Reikus n’avait pas traqué beaucoup de vampires, pas plus que cinq, à chaque fois, ils terrorisaient des villes et des villages. Contrairement à ce que Marlowe essayait de leur faire croire, ces créatures n’étaient pas à plaindre, encore moins l’Antéchrist.  Raymond cachait quelque chose, un détective comme lui n’irait pas dire en temps normal qu’un tueur tuait par nécessité, on dirait qu’il essayait de se débarrasser du duo et de porter leur attention vers d’autres choses.

Rayne aussi avait sentie qu’il mentait,  elle se jeta sur Marlowe et le souleva de terre, elle était étonnamment forte pour une femme. Même en l’air, Raymond ne se montrait pas plus coopératif, Rayne le lâcha par terre, elle regarda quelques instants le carnet de notes puis leva la tête comme si elle avait entendue quelque chose. Elle monta à l’étage sans rien ajouter. Reikus regarda Marlowe d’un air perplexe, il n’avait rien entendu, et pourtant ses sens étaient aiguisés. Marlowe quant à lui, semblait désemparé, il cachait quelque chose en haut et Rayne s’apprêtait à découvrir quoi.

Marlowe monta en haut et Reikus le suivit, une prostituée que Marlowe avait engagée se cachait dans sa chambre. Raymond s’empressa de leur raconter l’histoire de la blonde qui s’appelait Suzy. Raymond et Rayne discutèrent encore un peu, Reikus les écouta sans parler. La jeune rouquine souleva des points important, elle émit l’hypothèse que le Duc, Black et l’Antéchrist travaillent tous ensembles. À bien y penser, cette théorie était la plus sensé qu’il avait entendu depuis son arrivé à Château-Lerouge. 

-   Voilà qui est… intéressant. Votre théorie est tout à fait sensée, pourquoi est-ce que je n’y avais pas pensé plus tôt? Cela réduit les champs de possibilités, mais nous ne savons toujours pas qui est l’Antéchrist.

-   Pour moi la réponse est simple, nous savons qu’il est puissant et qu’il peut facilement influencer le Duc…

-   Vous ne croyez pas que c’est…

-   Le Cardinal

Reikus n’ajouta rien, il regarda les autres pendant quelques instants avant que Marlowe ne prenne parole.

-   C’est tout à fait probable, sauf que je ne sais rien de ce Cardinal

-   Ce que nous savons, c’est qu’il est puissant, très puissant. En plus, il est arrivé à peu près en même temps que les meurtres ont commencés, non?

-   C’est exact!

-   Il colle parfaitement avec le profil de l’Antéchrist!

Reikus était satisfait de sa déduction, après tout il était le Dernier Inquisiteur, il avait l’habitude de traquer des criminels. Cette affaire était effectivement très complexe, mais rien d’insurmontable. Avant d’agir, il allait devoir enquêter encore un peu, Raymond saurait surement par où commencer.

-   Il nous faudra tout de même un peu plus de preuves, que savez-vous sur les échanges entre Black, le Duc et le Cardinal?

-   Pas grands chose, mais par contre, je crois savoir quelque chose qui pourra vous intéresser, comme Black n’a pas reçu son fisstech, il a envoyé un de ses lieutenants pour parler au Duc. Il est escorté par une dizaine d’hommes,  le groupe ne devrait pas tarder à quitter la ville, si vous vous dépêchez, vous pourrez les intercepter. Avec un peu de… persuasion, je suis certain qu’ils parleront.

-   Ça reste notre meilleure piste, merci Marlowe, je crois que nous nous reverrons très bientôt.

Reikus sortit de la maison de Raymond, le détective semblait très content de pouvoir enfin se retrouver seul avec Suzy. Il se dirigea vers l’entrée de la ville, une fois là-bas, il se tourna vers Rayne. Les hommes qu’ils allaient rencontrer n’étaient pas des rigolos, Reikus croyait savoir de quel lieutenant il s’agissait. Un homme nommé Kriv, personne ne maniait l’arc à flèche comme lui. Il reconnaitrait surement le Dernier Inquisiteur, donc pas moyen de discuter avec lui.

-   Je propose qu’on attende les hommes de Black un peu plus loin sur le chemin, nous pourrons les prendre par surprise. Mais attention, ce sont des professionnels. Si ma mémoire est bonne, le lieutenant en question s’appel, Kriv, un archer exceptionnel. Reste sur tes gardes

Reikus sourit à Rayne, il savait qu’il n’avait pas besoin de lui spécifier, mais il préférait l’avertir avant, on ne sait jamais

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 48 mardi 17 avril 2012, 03:01:47

[HRP – J’espère que ma carte sera suffisamment explicite x)]

Après cette longue conversation, Reikus émit sa théorie. Rayne l’écouta silencieusement. Le Cardinal ? Pourquoi pas... Mais quelque chose lui disait que ce serait un peu plus compliqué. Ou peut-être qu’elle ne voulait pas que ce soit le Cardinal, peut-être qu’elle voulait toujours croire que l’Antéchrist était l’un des vampires de Kagan. Or, elle connaissait suffisamment son père pour savoir qu’il n’irait jamais mordre un religieux. Superstition terrienne... Kagan avait connu l’Inquisition, et avait perdu bien de ses fils et de ses filles sous les agissements de l’Église. Il n’irait jamais offrir le Don, comme il l’appelait, à un religieux, qu’il soit Chrétien, ou membre de l’Ordre Immaculé. Il les haïssait bien trop pour cela.

*Si l’Antéchrist est le Cardinal, alors cela veut dire qu’il ne descend pas de Kagan... J’aurais donc fait tout ça pour rien* résuma Rayne dans sa tête.

C’était particulièrement frustrant. Elle devait néanmoins bien admettre que la théorie de l’Antéchrist collait plutôt bien, et c’était plutôt ça qui l’embêtait. Qui irait soupçonner un homme de foi ? Mais ce dernier avait plutôt l’air de ressembler à un fanatique... Rayne ne savait qu’en penser, et choisit de suivre la piste de Raymond. Trouver le lieutenant de Black, et savoir ce que ce dernier saurait. Rayne et Reikus laissèrent Raymond, qui fut assez soulagé de les voir partir. Le duo rejoignit le corps de garde à l’entrée du fort. Ce dernier était ouvert. Malgré la situation de crise, un fort ne fermait ses portes qu’en cas de crises rares : épidémies, ou guerres. Des gens en sortaient et en rentraient, généralement des fermiers, ou des soldats, parfois des coursiers.

« Je propose qu’on attende les hommes de Black un peu plus loin sur le chemin, nous pourrons les prendre par surprise. Mais attention, ce sont des professionnels. Si ma mémoire est bonne, le lieutenant en question s’appel, Kriv, un archer exceptionnel. Reste sur tes gardes »

Sortant de ses pensées, Rayne hocha la tête.

« Oui... Je suppose que ce Kriv a du être envoyé pour vérifier l’état des champs de fisstech... C’est donc là-bas que nous aurons nos chances de le trouver. »

Elle essaya de retrouver sa conviction initiale. Certes, l’Antéchrist était un monstre, mais Rayne n’était pas une justicière. Elle chassait une engeance particulière, celle de son père, afin de remonter jusqu’à lui. Si elle avait traqué l’Antéchrist avec un tel acharnement, c’est parce qu’elle était persuadée que ce dernier était l’un des fils de Kagan. Mais, après tout, cette croyance ne reposait sur aucun fondement sérieux que son propre désir. Est-ce qu’elle s’était trompée sur toute la ligne ? Un tel scénario serait cauchemardesque.

« Dépêchons-nous... »

Rayne et Reikus quittèrent le château, avançant sur un long chemin qui était longé par un grand précipice vertigineux. Ils ne tardèrent pas à rejoindre la forêt, Rayne espérant ne pas tomber sur d’autres brigands. De ce qu’elle savait, les forêts étaient remplis d’hors-la-loi, généralement d’anciens paysans affamés qui avaient décidé de prendre les armes pour trouver de quoi subvenir à leurs besoins. Ils avaient sûrement des camps sommaires dans la forêt, mais cette dernière était immense, s’étalant sur de nombreux hectares.

Trouver le hameau de fisstech ne fut pas difficile. Ce dernier n’était pas vraiment dissimulé, et se composait de grands terrains avec des plantes. Le duc n’avait pas menti. Toutes les plantes avaient gelé, et étaient inutilisables. Une récolte complètement massacrée. Ils arrivèrent par les champs, loin de la ferme, qu’on pouvait apercevoir. Un grand bâtiment avec une cour qui l’encerclait, et d’autres bâtiments, des dépendances. Il y avait un entrepôt avec du foin et le matériel des fermiers, ainsi qu’une grande écurie, un puits, et des petites masures pour les employés. En apparence, une ferme sans histoires. Mais Rayne connaissait suffisamment les narcotrafiquants pour savoir que le fermier du coin devait agir en despote sur ses fermiers.

Prudemment, Rayne s’avança le long des énormes plantes, remontant le long du champ pour rejoindre la ferme. Pour entrer, ils avaient longé une muraille en bois, jusqu’à passer par un endroit où le bois avait légèrement pourri. Il y avait plusieurs gardes qui se promenaient le long des palissades, des archers. Des arbalétriers étaient également postés dans la maison du fermier. Rayne et Reikus s’approchèrent suffisamment de la cour pour voir qu’il y avait un homme qui y était attaché. Il se tenait, torse nu et en sang, sur une estrade, avec une barbe vieille de plusieurs jours. Ses yeux clos, sa tête baissée, les mouches qui tournaient autour. S’il n’était pas mort, ça ne saurait tarder.

« Ils vivent comme des esclaves... » réalisa Rayne.

Elle était sûre que le duc savait tout ça. Tournant la tête, Rayne entendit des hommes sortir d’un entrepôt. Elle vit des individus plutôt bien habillés, entourant un homm massif et assez âgé, avec une barbe blanche, et d’impressionnants muscles. Son regard trempé, ses mains couvertes de rides, indiquaient l’homme qui travaillait la terre, soit le propriétaire des lieux. Pour les sceptiques, sa tenue de fermier, constituée d’une salopette bleue sur des vêtements blancs, n’émettait aucun doute possible.

« Vous voyez bien ! Toutes les récoltes sont foutues à cause de ce temps de merde ! »

Le fermier se retourna, parlant visiblement à quelqu’un qui était encore dans l’entrepôt.

« Êtes-vous un fermier ? riposta une voix sourde à l’intérieur. Je croyais que les fermiers savaient prévoir les caprices du temps, pour se faire des réserves. Or, vos réserves se limitent à trois plantes de fisstech... C’est peu, M. Wintston. Très peu.
 -  Le froid s’est abattu bien trop rapidement ! se défendit Wintston. Et puis merde ! Vous n’avez qu’à aller faire chier les bons dieux, je n’y suis pour rien ! C’est tout ce que j’ai réussi à sauver !
 -  Et c’est trop peu pour honorer vos dettes, M. Wintston.
 -  Ne venez pas me menacer sous mon propre toit ! Si vous voulez un responsable, allez voir le duc ! Moi, j’y suis pour rien ! S’il m’avait écouté, je n’aurais pas sous les ordres ces incapables illettrés... Comme ce type, là... Tout ça parce que le duc a des scrupules à utiliser ses propres serfs...
 -  Vos ouvriers sont nos prisonniers, M. Wintston. Des prisonniers de guerre qui croupissent dans les prisons de Nexus en attendant d’être revendus, et que nous vous refourguons. Ces individus que vous malmenez représentent pour nous un manque à gagner substantiel. Ce sont les lois des affaires, M. Wintston : ce que la main gauche perd, la main droite la récupère, avec les intérêts. Et c’est bien là le problème, car la droite ne récupère pas autant que ce que la gauche perd.
 -  Vos calculs comptables, je m’en balance le cul ! Je me contente de faire pousser vos plantes !
 -  Avec un succès notable...
 -  Ne venez pas remettre en doute mes talents avec votre humour de merde, enfoiré d’enculé de pédé de citadin ! riposta le fermier. Il y aura du retard dans la livraison, mais vous aurez votre came !
 -  C’est dans votre intérêt, M. Wintston... »

L’interlocuteur finit par sortir. Il portait un long manteau noir avec une capuche, probablement pour se protéger du froid, ainsi que des gants en cuir. Le long arc elfique qu’il avait dans son dos ne laissait pas de doute sur son identité : c’était Kriv. Ce dernier se mit à marcher, entouré par des hommes d’armes en armures. Leurs armures n’avaient rien à envier aux armures des soldats du château. C’était même plutôt le contraire. Kriv se dirigea vers la maison du fermier. Inspectant mieux la ferme, Rayne finit par la visualiser :


Elle se tourna ensuite vers Reikus :

« Ça a l’air plutôt bien gardé... Une idée sur la manière dont on pourrait rejoindre Kriv ? »

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Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 49 vendredi 20 avril 2012, 00:20:01

[HRP : J’adore ta carte, c’est une excellente idée que tu as eue :)]

Tout le long du trajet, Rayne avait semblé un peu troublé. En colère aurait été plus juste, c’était comme si quelque choses la dérangeait. Reikus se souvint qu’elle avait l’air un peu plus de bonne humeur avant leur visite chez Marlowe, étrange. Avait-elle entendu quelque chose qui lui avait déplu? La seule chose que Reikus voyait était sa théorie sur le Cardinal, on dirait que Rayne espérait que l’Antéchrist soit quelqu’un d’autre.  Le Dernier Inquisiteur se souvint que la rouquine avait mentionnée traquer un vampire, elle n’avait pas tout dit mais elle semblait vouloir que l’Antéchrist et lui ne soient qu’une seule et même personne.

Reikus allait devoir lui en parler, sa théorie du Cardinal n’était pas idiote, elle était même bien pensée, mais peut-être que Rayne avait raison. Après avoir intercepté Kriv, il allait devoir lui en parler, Reikus n’aimait pas qu’on lui cache des informations. En parler à Rayne avant de s’attaquer à la ferme de fisstech n’aurait pas été très sage, s’il ne faisait pas confiance à sa partenaire ou si sa partenaire ne lui faisait pas confiance, la mission allait échouer à coup sûr. Mais après, il aurait besoin de réponses, depuis la veille, Rayne avait passée son temps à éviter les questions à son égard, Reikus voulait que ça change.

Arrivés à la ferme, le duo trouva une faille dans la muraille de bois qui entourait la ferme, ils marchèrent dans un champ avant de pouvoir s’approcher de la ferme, les employés vivaient comme des esclaves, le Dernier Inquisiteur était dégouté, s’il ne se retenait pas, il aurait chargé sur la ferme et détruit tout ce qui entravait son chemin. Il faillit exploser en voyant un homme mourant attaché sur une estrade, mais il s’avisa, la mission qu’ils effectuaient était plus importante que tout et ne devait pas être compromise.

Au loin, il crut voir Kriv engueuler un fermier, il n’entendait que des bribes de la conversation, Rayne au contraire, semblait pouvoir entendre très bien ce que les deux hommes disaient. Pendant se temps, Reikus se concentra sur la ferme, il essayait de se faire une carte mentale de l’endroit. Après une longue discussion avec le fermier, Kriv entra dans le bâtiment principal de la ferme accompagné par ses hommes. Reikus avait déjà fait face à Kriv il-y a quelques années. Depuis leur affrontement, Kriv boitait et Reikus s’en était sortit avec quelques nouvelles cicatrices. 

Cela s’était produit à Ashnard, le lieutenant de Black devait rencontrer un esclavagiste pour parler affaires, Reikus avait tué l’esclavagiste et blessé Kriv à la jambe, malgré sa blessure, Kriv restait quand même l’un des meilleurs archers de Terra. Sauf que dans leur prochaine bataille, le lieutenant serait incapable de fuir, et cela arrangeait Reikus. Rayne vint le sortir de ses rêveries, il était en train de se remémorer leur affrontement, après tout, il ne voulait pas commettre les même erreurs deux fois, cela n’aurait pas été très sage…

-   Ça a l’air plutôt bien gardé... Une idée sur la manière dont on pourrait rejoindre Kriv ?

-   Effectivement, ce ne seras pas facile, j’ai l’habitude de laisser l’infiltration au assassins et au voleurs, mais considérant les circonstances…

Reikus réfléchit quelques instants avant de se tourner vers Rayne

-                 Les conditions ne sont pas très favorables, il fait jour et en plus le ciel est dégagé, il ne faudra pas compter sur l’obscurité, mais je crois que j’ai une idée. Les plantations de fisstech nous permettront de rester cacher jusqu’à l’écurie là-bas, si on relâchait les chevaux des hommes de Kriv, cela créerait une diversion. Quand les gardes seront en train d’essayer de rattraper les chevaux, nous pourrons plus facilement nous faufiler vers la maison.  Puis à l’intérieur, nous pourrons nous occuper de Kriv.

Reikus fit signe à Rayne de le suivre, les plantes leurs permettait de passer relativement inaperçus, Reikus avançait puis s’arrêtait régulièrement. S’il avançait trop rapidement, il ferait du bruit et il attirerait l’attention des gardes. Après une bonne quinzaine de minutes, le duo atteignit le bâtiment qui servait d’écurie. Un seul homme s’occupait des six chevaux qui résidaient dans ce bâtiment. Reikus se rua sur l’homme et lui cogna la tête contre mur, il tomba sur le sol, sans connaissance. Avant de libérer les chevaux, il devrait trouver une façon de sortir rapidement. Il ne voulait pas que les gardes le trouve en plein milieu du chaos qu’il allait créer.

Il trouva une fenêtre assez grande pour lui qui lui permettrait de retomber dans le champ, hors de la vue de tous. Maintenant qu’il était prêt, Reikus ouvrit la porte des boxes pour les chevaux mais aucun de ses vieux canassons ne bougea. Il allait manquer de temps, bientôt quelqu’un allait rentrer, s’était certain. Quand Reikus vit une chandelle qui était resté allumé, un sourire malicieux lui illumina le visage. Il rassembla un peu de pailles dans un coin, il voulait créer un petit feu qui ferait fuir les chevaux sans faire bruler la ferme au complet, il voulait que les gardes soient capables de maitriser le feu,  une tâche plutôt compliqué, mais tout de même réalisable.

Lorsqu’il fût certains que son feu ne causerait pas trop de dégâts, Reikus fit sortir Rayne et jeta le garçon d’écuries par la fenêtre avant de laisser tomber la chandelle dans le tas de pailles, il sortit en vitesse de l’écurie et alla rejoindre Rayne dans les herbes. Reikus ne pouvait s’empêcher de sourire en regardant les chevaux effrayés sortir de l’écurie et piétiner les hommes de Black, s’il aurait pu, il aurait fait bruler toute la ferme, mais la mission passait avant tout.  Les hommes de Black n’étaient que des meurtriers et des drogués à ses yeux, ils méritaient le châtiment que Reikus leur infligeait. 

Comme la maison était proche de l’écurie, Reikus craignait que les deux bâtiments prennent en feu si personne ne faisait rien, mais heureusement, une poignée d’hommes arrivèrent en courant, sauts d’eau en main. Les gardes s’affolaient ce qui permit à Reikus de s’approcher suffisamment de la maison pour trouver une fenêtre qui lui permettrait d’entrer. Il se hissa à l’intérieur et arriva dans une sorte de chambre à coucher, de là, il pouvait entendre la voix de Kriv et de ses hommes.

-   Qu’est-ce qui se passe dehors? rugit Kriv

-   J’en sais rien chef, il-y a un feu dans les écuries  et les chevaux sont devenus fous!

-   Quoi? Comment ça un feu?

Les choses semblaient bien se passer pour l’instant, à l’intérieur, Kriv ne pourrait pas utiliser son arc aussi efficacement que dans un espace ouvert. Le Dernier Inquisiteur sortit de la chambre et marcha jusqu’à un grand salon dans lequel était assit Kriv et ses hommes. Un feu brulait dans le foyer, ce qui rendait la chaleur de la pièce agréable. Quand Kriv vit Reikus, il se leva d’un bond et sortit son arc, le Dernier Inquisiteur le fixa droit dans les yeux. Le regard que Reikus lui lançait voulait dire, je suis de retour cette fois, je ne te manquerais pas…


Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 50 vendredi 20 avril 2012, 01:07:05

[HRP – Ça m’arrive, de temps en temps 8)]

Reikus avait un plan. Il avait le mérite d’être simple et efficace. Ils se dirigèrent rapidement vers l’écurie la plus proche, où un individu, avec un seau et un balai, faisait le ménage. Reikus bondit rapidement sur lui, et le garçon n’eut que le temps de tourner la tête avant que celle-ci ne s’écrase contre un poteau, l’envoyant dans les nuages. Le garçon s’écroula sur le sol, inerte, et Reikus entreprit ensuite de mettre le feu à l’écurie, avant de ressortir. Rayne le laissait faire, tâchant de ne plus penser à ses problèmes vis-à-vis des problèmes avec l’identité de l’Antéchrist.

La diversion sembla plutôt bien marcher, vu qu’une partie des gardes s’échappa pour contrôler les chevaux et éteindre l’incendie. Reikus et Rayne choisirent alors de passer par une fenêtre, escaladant la maison grâce à un lierre. Ils arrivèrent ainsi dans une chambre à l’étage, et sortirent dans le couloir. Ses lames brandies, Rayne s’apprêtait à se battre. Ils arrivèrent en hauteur, dans une espèce de grand salon avec une énorme cheminée en pierre et la tête empaillée d’une espèce de troll au-dessus. Kriv était là, et son regard croisa celui du Dernier Inquisiteur, avant qu’il ne sorte son long arc. Souriant, Rayne bondit alors dans les airs, et s’écrasa avec ses lames et ses talons sur un garde. Ses deux lames découpèrent chacun des bras de l’homme, et ses talons s’enfoncèrent dans sa poitrine.

« Navrée d’interrompre vos retrouvailles, mes chers, mais nous avons besoin d’informations... »

Rayne plongea vers un autre gredin, armé d’un fléau. Le fléau bondit vers elle, et elle l’évita en bondissant sur le côté, avant de pivoter sur un pied, pour trancher l’homme au niveau du ventre. Ses lames répandirent du sang un peu partout, et elle se retourna pour faire face à un troisième homme, qui avait une armure en cuir, et une épée. Les trois lames s’entrechoquèrent, mais ce dernier avait oublié de prendre un heaume. Rayne avança sa tête, et le frappa au niveau du nez, le déstabilisant suffisamment pour lui permettre de le décapiter. Sa tête heurta le mur, laissant une projection ensanglantée vers le sol.

Un sourire aux lèvres, Rayne se retourna vers d’autres gus... Mais se reçut alors un carreau dans le ventre. Une décharge électrique traversa alors tout son corps, la faisant hurler de douleur. Une douleur intense explosa en elle, et elle s’écroula sur le sol. Kriv avait sorti une petite arbalète à un poing, et contempla le corps fumant de la femme.

« J’espère que tu n’étais pas attaché à elle, Reikus... Car elle est morte... »

Une humaine normale ne pouvait pas survivre à une telle décharge, mais Rayne n’était pas une humaine normale. Elle était sonnée, certes, mais pas morte, et dans un état assez léthargique. Kriv regarda ensuite le Dernier Inquisiteur.

« Je n’ai jamais eu l’occasion de te remercier, Inquisiteur... Quand tu m’as retiré ma jambe, j’ai compris que je n’étais pas aussi fort que je le croyais... Pour que Black continue à me faire encore confiance, j’ai du aller faire un petit tour à Tekhos... J’attendais avec impatience le moment de te revoir, Inquisiteur... Pour finir notre histoire... »

Kriv montra alors sa jambe. C’était une jambe faite d’implants tekhans, une jambe en acier électronique, mais il n’y avait pas que ça que Kriv avait changé. Les implants remontaient pour recouvrir une partie de son corps.

« Il n’y a que comme ça qu’on a pu me sauver... En faisant de moi un homme-cyborg... »

Kriv leva alors le pied, et fracassa le sol, pulvérisant le bois, et tendit sa main vers Reikus. Le gant noirâtre qui la recouvrait s’envola soudain, révélant une main en acier. Des éclairs en jaillirent alors, frappant autour de Reikus.

« Mon corps est suffisamment résistant pour que l’acier ne le tranche pas... J’ignore pourquoi tu es venu, Reikus, mais je sais ce que tu y trouveras : ta mort. Messieurs lança-t-il alors à l’intention de ses hommes, veuillez nous laisser, je vous prie. C’est une affaire personnelle. Brûlez-moi ce corps, ou violez-là, peu me chaud... »

Les hommes obéirent, et soulevèrent une Rayne sonnée, l’éloignant. Kriv, de son côté, fit alors pointer depuis son poignet une longue lame.

« Me rafistoler et m’améliorer m’a coûté une fortune, Reikus, mais je suis sûr que tu vas apprécier... »

Kriv tenait toujours dans sa main son arbalète à une main. Toute une partie de son corps avait été améliorée par des implants, mais tout le reste était encore humain.

DC d’Alice Korvander.

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Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 51 dimanche 22 avril 2012, 00:15:17

Comme à son habitude, Rayne s’élança dans les airs et se jeta sur les hommes de Black, ses derniers ne virent rien venir, Rayne frappa vite comme l’éclair. D’habitude dans un affrontement, le premier adversaire qu’on tuait était gratuit, après, les autres réalisaient ce qui se passait, et pour eux, il fallait payer le plein prix. S’était exactement ce qui se passait en ce moment, les autres gardes avaient commencés à réagir, mais ils n’étaient pas de taille à affronter Rayne. En l’espace de quelques instants, Rayne avait tué deux hommes, le sang se répandait partout dans la pièce, Reikus en reçut même un peu sur le torse.

Reikus allait s’élancer vers un garde quand il vit Kriv dans son coin sortir une petite arbalète de poing, Rayne n’aurait aucune chance d’éviter le projectile. Reikus courut vers elle, il regarda, impuissant, la jeune femme recevoir le carreau d’arbalète dans le ventre, elle s’écroula sur le sol comme puis ne bougea plus. Était-elle morte? Non, c’était impossible! Reikus n’était pas quelqu’un qui s’attachait beaucoup aux gens, mais Rayne était l’une des rares personnes avec laquelle il s’était senti proche. Il n’était pas amoureux d’elle, mais il ne pouvait pas supporter l’idée qu’elle meurt.

-   J’espère que tu n’étais pas attaché à elle, Reikus... Car elle est morte...

Peu importe ce que Reikus pouvait bien vouloir, la jeune femme ne reviendrait pas à la vie, personne ne pouvait survivre à ça, Kriv avait raison. Le lieutenant de Black ordonna à ses hommes d’emporter Rayne et leur suggéra de la violer. S’était dégoutant, prendre avantage d’une morte, ou du moins, d’une mourante. Kriv lui expliqua qu’il avait reçu quelques améliorations depuis leur dernière rencontre. Reikus baissa les yeux, il les ferma quelques secondes. Quand il les rouvrit, il-y avait le même feu noir qui y brûlait, un feu plein de haine et de soif de vengeance.

-   Je suis content de voir que tu as reçu quelques améliorations Kriv… car tu en auras besoin…   

Reikus allait devoir se méfier des éclairs que Kriv lançait et de la force surhumaine que ses implants lui conféraient. Le Dernier Inquisiteur n’avait jamais affronté de cyborg, en temps normal, il aurait donc été prudent, mais sa seule envie était de se jeter sur Kriv et de le faire souffrir. D’habitude, Reikus ne faisait pas souffrir ses victimes, c’était la seul sorte de respect qu’ils  méritaient, mais si le Dernier Inquisiteur parvenait à tuer Kriv, sa mort n’aurait rien d’enviable. Reikus ne devrait pas le tuer, mais il avait déjà pris sa décision, en plus, il pourrait toujours interroger le fermier pour avoir l’information dont il avait besoin.

Mais ça devrait attendre, après s’être occupé de Kriv, il irait trouver Rayne. Il ne pouvait peut-être pas la sauver, mais il pouvait au moins la venger, il lui devait bien ça. Reikus avança lentement vers Kriv, le cyborg ricana un peu avant de lancer une autre décharge d’éclairs en direction du Dernier Inquisiteur, Reikus s’écarta au dernier moment et les éclairs frappèrent le mur de pierre derrière lui. L’Inquisiteur se mit alors à courir, quand il arriva à la hauteur du cyborg, il lui donna un puissant coup d’épée sur le torse. La lame de Reikus rebondit, Kriv avait raison, l’acier ne pouvait pas le blesser.

-   Essaye encore Inquisiteur, nous avons toute la soirée…

Reikus lui assena un puissant crochet de la droite au visage, il visait les articulations de la mâchoire pour la fracasser. Son coup aurait eu l’effet escompté sur n’importe qui et aurait même pu tuer certains, mais Kriv recula d’à peine quelques pas. Il serra son poing et frappa Reikus au niveau de l’abdomen, l’Inquisiteur fût projeté de l’autre côté de la pièce, il atterrit sur une petite table basse qui se fracassa sous son poids. Reikus était un peu sonné, il n’eut pas le temps de voir venir le projectile qui arrivait vers lui. Le carreau atteignit son épaulette et atteignit sa chaire, il sentit une la décharge du carreau se répandre dans tout son corps, il le retira rapidement et se releva péniblement.

Les carreaux électriques de Kriv étaient vraiment meurtriers, Reikus était très chanceux de ne pas s’être fait plus mal que ça. L’inquisiteur ne savait pas trop quoi faire, alors il revint à la charge, Reikus fût stoppé net par le pied du cyborg dans sa figure,  Kriv se mit alors à genoux sur l’Inquisiteur et le frappa à plusieurs reprises au visage, il n’utilisait pas toute la force de ses bras mécaniques, sinon Reikus serait déjà mort ou sans connaissance. Le cyborg jouait avec lui, il voulait le faire souffrir. Il se releva en riant, voyant l’homme qu’il avait juré de tuer en agonie à ses pieds.   

-   Imagine Reikus, ce que je pourrais faire une fois que j’aurais débarrassé le monde du Dernier Inquisiteur, je serais célèbre. Je pourrais peut-être même prendre la place de Black

Kriv se voyait déjà riche et respecté, mais il n’était qu’une racaille avec des implants.

-   Tu es pathétique, tu n’as même pas réussi à sauver la belle rouquine qui était avec toi, tu n’es rien qu’un fou qui sert un dieu qui n’existe même pas… vraiment pathétique

C’était trop, Reikus n’aimait pas qu’on crache sur Ius, mais ce n’était pas très grave. L’erreur que Kriv avait commise était de mentionner Rayne. Le Dernier Inquisiteur en Reikus se réveilla, il sentait toute son énergie revenir à lui, comme un second souffle. Reikus remarqua alors la tête de troll empaillée, elle n’était retenue que par une corde. Reikus prit le petit couteau de lancer qu’il cachait dans sa botte puis regarda Kriv.

-   Je vois que tu n’es pas encore mort… C’est bien…

Reikus lança le couteau qui passa un bon pied à coté de Kriv, il parvint tout de même à entailler la corde qui retenait la tête de troll au dessus de lui. Kriv se mit à rire de plus belle

-   Tu n’arrives même pas à m’atteindre, tu n’es rien!

Kriv ne remarqua que trop tard la tête qui tombait sur lui, elle ne parvint pas à tuer le cyborg mais le fit au moins tomber au sol. Reikus se leva d’un bond avant que le lieutenant de Black ne puisse réagir. L’inquisiteur lui agrippa le bras avec lequel il lançait des éclairs et tira dessus de toute ses forces, il arracha le membre et frappa le cyborg à quelques reprises avec. Il attrapa Kriv avant qu’il ne se dégage de la tête et le traina jusqu’au foyer.

Kriv savait ce que voulait faire l’inquisiteur, et on pouvait lire la terreur dans ses yeux, il essaya de frapper Reikus, mais il le retenait trop bien. L’inquisiteur plongea la tête de l’homme dans le foyer, Kriv criait de douleur et se débattait mais en vain. Reikus regarda l’homme brûler quand il arrêta de bouger, il dit

-   On dirait que tes circuits sont grillés, Kriv…

Mais quelle réplique de mauvais goût! C'étais mieux que rien après tou. Reikus sortit de la pièce en courant, il suivit les traces de sang qu’avaient laissé Rayne. L’inquisiteur arriva devant une porte, il la défonça d’un puissant coup de pied. Il arriva dans petite une chambre où Rayne était étendue sur un lit. Trois hommes étaient présents, l’un d’eux avait déjà détaché son pantalon. Ils regardèrent Reikus d’un air terrifié. Reikus se jeta sur le premier, celui qui avait enlevé son pantalon, puis lui frappa la tête contre le mur.

Cette fois, il ne cherchait pas à assommer l’homme, il voulait le tuer. Sa tête explosa littéralement contre le mur. Reikus se retourna vers les deux autres, il était vraiment effrayant, son visage était plein de sang, un peu du siens mais surtout de celui du garde qu’il venait de tuer. Il frappa un premier homme sur le visage, il s’écroula sur le champ. L’Inquisiteur se tourna vers le second et se jeta dessus. Il lui tordit le cou d’un geste rapide, Reikus souleva alors le deuxième homme puis lui frappa la tête contre la fenêtre. Des morceaux de vitres lui avaient tailladés la figure, Reikus l’acheva d’un coup de pied qui lui fracassa la tête.

Reikus faillit s’écrouler sur le sol, jamais il ne s’était senti en colère comme il venait de se sentir. Il alla au chevet de Rayne puis la serra dans ses bras, les yeux de l’inquisiteur s’écarquillèrent, il sentait un pouls, faible et irrégulier, mais présent. L’un des hommes avait posé un bandage sur la blessure de Rayne pour arrêter le saignement, Reikus avait un baume curatif dans son sac qu’il appliqua sur la blessure et refit un nouveau bandage, mais s’était tout ce qu’il pouvait faire, il n’était pas médecin!

-   Rayne… ne meurt pas! Tu ne peux pas mourir, tu n’en à pas le droit…

Reikus ne pleurait pas, il ne pleurait jamais, mais il était définitivement très triste. Toute sa vie, tous ceux qu’il aimait mourraient, à chaque fois que la vie lui donnait quelque chose, elle la lui enlevait presque immédiatement. Il ne supportait pas l’idée que Rayne puisse mourir, pas maintenant…


Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 52 dimanche 22 avril 2012, 03:40:08

A mille lieues du combat entre Reikus et Kriv, l’esprit de Rayne végétait dans une dimension alternative. Oui, la Dhampir était sonnée. Très sonnée, même. Son esprit était fracturé, fragmenté, pulvérisé. Elle peinait à reprendre pied avec la réalité, et était traînée, inconsciente, par les trois malfrats. Ces derniers l’amenèrent dans une pièce à part, prêts à passer du bon temps ensemble. La Dhampir était dans l’impossibilité de les en empêcher, et elle se sentit vaguement heurter un lit. Ils riaient, et elle croyait, de loin, les entendre parler.

*Merde... Réveille-toi, Rayne ! Réagis, bordel ! Tu n’es pas morte ! Quoi ? Un petit carreau dans le bide, et tu t’écroules comme une loque ?! Tu vaux mieux que ça !*

Elle avait beau se sermonner, c’était comme si toutes ses forces l’avaient abandonné. On tâta ses lèvres, on toucha sa poitrine, on palpa son corps, pour en arriver à la conclusion que, même bonne, cette salope était encore bien baisable. Elle était même encore plus baisable que la moitié des putes de Nexus. Quant à l’Inquisiteur... Bah, il n’avait aucune chance contre Kriv, après tout. Il n’y avait donc aucune raison de s’en faire. Ils ricanèrent en voyant le corps nu de la femme, la plaçant sur le lit, et se disputèrent un peu pour savoir qui commencerait à lui la foutre. Rayne continuait à errer... Elle espérait surtout se réveiller avant qu’ils ne décident de l’égorger.

L’un d’eux fit glisser son pantalon, et le Dernier Inquisiteur, furieux, débarqua ensuite. Il les tua rapidement, et Rayne, commençant à émerger, sentit quelque chose l’écraser. Elle tenta de gémir, mais rien ne s’échappa de ses lèvres. Son corps vampirique reprenait peu à peu ses forces. Pendant ce temps, le propriétaire de la ferme, Wintston, venait de débarquer dans le salon pour y voir le carnage, notamment le corps enflammé de Kriv. Grognant, il appela ses gardes, et ne tarda pas à retrouver Reikus.

« Tu as buté Kriv ! Tu as conscience de ce que ça signifie pour moi ? Black me tuera ! »

Des gardes jaillirent alors, attaquant Reikus, négligeant Rayne, qui se mit à tomber sur le sol, commençant à rouvrir les yeux. Elle entendit le bruit de la bataille, une vitre qui explose. Un homme s’écrasa devant elle. C’était du combat rapproché, compte tenu du faible espace disponible, et Rayne, en s’appuyant sur ses avant-bras, fit Reikus manquer tomber par terre lorsqu’une chaise se fracassa sur sa tête. Un fouet claqua ensuite, mais les malfrats continuaient à s’exclamer et à hurler.

« Ah ! Non, pas ça, aaah !
 -  Empêchez-le de... ! »

Wintston vit peu à peu ses hommes mourir, et pointa vers Reikus l’arbalète à un poing de Kriv, qui avait survécu au désastre. Reikus était trop loin pour atteindre le fermier avant qu’il ne tire.

« J’ignore quel genre d’enfoiré tu es, toi, mais je ne vais pas laisser un vagabond me... »

Wintston poussa soudain un léger cri. Ses yeux s’écarquillèrent brutalement, et il se mit à cracher du sang, tandis que l’arbalète s’échappa de ses doigts. Baissant les yeux, vomissant du sang, Wintston vit une tâche écarlate au milieu de son ventre, avec une dague enfoncée dedans. Son regard dériva de la lame, du sang, pour atteindre celle qui avait envoyé la lame. Il vit le corps couché de Rayne, remontant de ses jambes jusqu’à son visage. Il vit un sourire ravi, et une main tendue vers lui. Rayne s’était emparée de la dague accrochée à la jambe d’un cadavre pour le balancer sur lui. Son visage ruisselait de gouttes de sueur, et Rayne entreprit lentement de se redresser.

« Co... Comment... ?! tenta de dire Wintston.
 -  Contente-toi de crever, enfoiré » répliqua Rayne en brandissant son majeur vers lui.

Le fermier s’affala ensuite lourdement sur le sol, et Rayne regarda Reikus. Ses jambes tremblaient, et elle s’assit sur le lit, reprenant son souffle. Tout son corps tremblait, et elle passa son front entre ses mains.

« Raah putain... soupira-t-elle. Désolée de vous avoir inquiété, Reikus... Ce coup m’a eu... Par surprise... J’imagine que Kriv est mort, maintenant.... »

Ceci réduisait à zéro leur piste sur Black. Impossible d’en savoir plus sur ce dernier. Rayne soupira longuement, et entreprit de se relever. Elle manqua tomber, mais réussit à se maintenir.

« Il... Il n’y a plus qu’à retourner au château, je crois... »

Ils n’avaient plus rien à faire ici, et Rayne redoutait ce qui allait suivre. Reikus n’était pas idiot ; un simple humain n’aurait pas survécu à une telle décharge.

« Je... Je vous dirais tout au Château, Reikus, mais... Pas ici... Je ne me sens pas en état... »

C’était on ne peut plus vrai.

DC d’Alice Korvander.

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Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 53 mardi 24 avril 2012, 01:25:04

Rayne ne semblait pas vouloir se réveiller, si elle mourrait, Reikus aurait une autre mort sur la conscience. Il n’aimait pas s’apitoyer sur son sort, heureusement pour lui il n’en eut pas vraiment le temps car le fermier Winston et des gardes firent irruption dans la chambre. Un combat s’ensuivit, Reikus massacrait les quelques hommes qui se jetaient vers lui, mais il venait quand même d’être malmené par Kriv, alors il ne pourrait pas tenir bien plus longtemps, Winston se contentait d’observer la scène de loin. Il n’avait pas l’air d’être méchant, mais malheureusement, il s’était réduit à travailler avec des criminels et pour cela, il méritait que la justice divine d’Ius s’abatte sur lui. Le fermier n’était pas vraiment une menace pour l’instant, donc Reikus le négligea.

Une grave erreur, possiblement la dernière que le Dernier Inquisiteur aurait la chance de commettre, Winston pointa alors l’arbalète de poing qu’il avait prit sur le corps de Kriv et la pointa vers Reikus. L’Inquisiteur n’avait pas le temps d’éviter le projectile, si le fermier visait juste, le coup pourrait très bien être fatal. Reikus ne voulait pas mourir, il-y avait encore tant de choses à faire, mais il savait qu’un jour son heure viendrait, quand la mort viendrait à lui, il se résignerait à l’accepter car tel était son destin. Son attitude fataliste l’aidait beaucoup, car ceux fuient la mort sont certains de la trouver avant les autres. 

Reikus devait admettre, que s’était une étrange fin pour le Dernière Inquisiteur, trop étrange pour être vraiment sa fin. Il allait mourir abattu froidement par un vieux fermier en colère parce qu’il avait tué un cyborg, pendant que l’Inquisiteur tentait de sauver une jeune femme qu’il avait rencontrée la veille. Cette fin était trop invraisemblable, quelque chose allait surement se produire, il le fallait.

Reikus ne fut pas déçu, Rayne, utilisant le peu qui lui restait de forces pour lancer une dague dans le ventre du fermier, Winston échappa son arbalète et mourut quelques instants plus tard. Rayne était vraiment en vie, et en plus elle venait de sauver la vie à Reikus. Quelqu’un de normal ne pouvait pas accomplir un tel exploit, pas après avoir reçu un tir mortel au ventre. Rayne cachait quelque chose, et Reikus en avait assez de jouer à ses petits jeux, il voulait des réponses et il les voulait maintenant. Il se dirigea alors vers Rayne pendant qu’elle se relevait puis s’apprêta à lui parler.

Son regard n’était plus doux, pas comme quand il était convaincu qu’elle allait mourir, non, Reikus avait le regard du Dernier Inquisiteur. Un regard dur, que Reikus prenait involontairement lorsqu’il cherchait à savoir quelque chose, ou lorsqu’il sentait que les choses n’allaient pas comme il le voulait. Il regarda Rayne se relever péniblement et s’excuser de l’avoir inquiété, quand elle demanda si Kriv était mort Reikus ne lui répondit que par un signe de tête, il n’était pas trop d’humeur à parler, pas maintenant. Il avait reçu plusieurs bons coups et il était aussi un peu en colère.  La rouquine sembla deviner tout de suite que Reikus avait plusieurs questions à lui poser, mais ce n’était pas le bon moment pour parler.

Reikus aida Rayne à se relever et l’appuya sur lui pour qu’elle puisse mieux marcher, ils sortirent péniblement de la maison, dehors, une demi-douzaine de gardes les attendaient, quand ils virent Rayne et Reikus immaculés de sang, ils devinèrent que Kriv était mort, ainsi que tout ceux qui étaient à l’intérieur de la maison. Ils ne bougèrent pas, Reikus fronça ses sourcils et regarda chaque hommes un par un. Aucun garde n’avait le goût de se battre contre eux, même s’ils étaient amochés, ils laissèrent donc passer le duo sans problème. L’inquisiteur aida Rayne à marcher pendant tout le trajet du retour, arrivé à la ville, il était extenué. Il se dirigea alors chez Marlowe, s’était la chose la plus sage à faire. Arrivé chez le détective, il cogna lourdement à la porte, Raymond était probablement en train de passer du bon temps avec Suzy.

-   Rhabille-toi en vitesse Marlowe, j’ai besoin de toi!

Marlowe alla ouvrir la porte rapidement, il avait les cheveux dépeignés, donc la théorie de l’Inquisiteur était probablement exacte. Marlowe s’apprêtait à rabrouer le Reikus quand il vit le piètre état du duo, il les fit alors entrer sans poser de question. L’Inquisiteur alla étendre Rayne sur un divan, son état semblait s’être amélioré depuis la ferme, mais elle souffrait toujours. Reikus quant à lui, il était pas mal amoché. Kriv lui avait probablement cassé quelques os et les garde l’avaient coupé à quelques reprises. Reikus n’était pas venu à Château-Lerouge sans préparations, il savait comment joindre un docteur du coin, car l’Inquisiteur ne s’attendait pas à se reposer pendant son voyage. Il écrit alors l’adresse du médecin sur un papier et le tendit à Marlowe

-   Va à cette adresse, dit à l’homme qui te répondras que le Dernier Inquisiteur à besoin de lui.

Une quinzaine de minutes plus tard, le docteur en question arriva, Reikus lui faisait confiance. Il avait déjà eut recours à ses services quelques fois auparavant. Ce vieux bonhomme n’était surement pas le plus qualifié des médecins, pas le plus sobre non plus, mais il était de la vieille école, il ne posait pas de questions et ne se ferait pas acheter par un quelconque pot-de-vin. Reikus lui demanda tout de suite de s’occuper de Rayne, après une bonne heure passée sur son cas, il examina Reikus.

-   Je ne sais pas ce que vous avez faits et je ne veux pas le savoir, dit l’homme entre deux gorgées dans une bouteille de whisky, mais vous vous êtes fait salement amocher, toi et ton amie. Tu as une côte de brisé, au moins trois de fêlés, une légère commotion et ta mâchoire s’est disloqué, je peux facilement t’arranger ça, mais en ce qui concerne la rouquine, je ne sais pas ce qui la maintien en vie, mais ce n’est pas normal. Mais j’aime mieux ne pas poser de questions.

Le docteur sortit alors de sa trousse quelques instruments

-   Bon, on ferait mieux de commencer... Anesthésiant? dit-il en lui tendant la bouteille de whisky

-   Non

-   Tu vas passer un mauvais quart d’heure, fiston…

Le docteur opéra pendant une bonne vingtaine de minutes, vingt douloureuses minutes. Reikus aurait pu subir pire, mais replacer des os ne faisait jamais du bien, surtout quand les mains du médecin tremblaient. L’état de Rayne s’était stabilisé, elle au moins, n’avait pas l’air d’avoir sentis grand choses. Reikus savait qu’il ne devrait pas se plaindre, après tout, ce n’était pas lui qui était passé à deux doigts de la mort. Reikus alla chercher une bourse dans son sac puis la tendit au médecin

-   Merci Doc, on s’était entendus pour 500 non? En voici mille, pour que tu ne parles pas…

-   Non fiston, pour que j’achète du whisky…

Le docteur partit, Reikus alla s’assoir sur une chaise près de Rayne, il attendit là plusieurs instants sans dire un mot. Il regardait la femme sans bouger. Pendant ce temps, Marlowe et Suzy étaient restés en retrait et avaient observés le docteur, Reikus leur fit signe de s’éloigner, il avait besoin d’une discussion en privé avec Rayne

-   Tu me dois quelques explications… dit-il finalement

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 54 mardi 24 avril 2012, 02:33:00

Le trajet de retour vers le Château-Lerouge fut assez long. Reikus aida Rayne à marcher. Il fallait que son corps se rétablisse, que son système nerveux se remette à fonctionner. Ses sens fonctionnaient difficilement ; la lumière l’agressait, et elle titubait, manquant parfois chavirer, ses yeux tremblant. Ils retournèrent chez Marlowe. Le détective les laissa entrer, assez surpris. Dans le coin de l’escalier, Suzy était là, glissée dans un drap dissimulant ses formes alléchantes. Une espèce d’hirsute docteur inspecta le corps de Reikus, tandis que la Dhampir reprenait pied à la réalité. Lorsque le médecin se retira, Rayne était alors pleinement réveillée, et dut affronter Reikus :

« Tu me dois quelques explications… »

Elle ne répondit pas sur le coup, s’humectant les lèvres, avant de regarder par la fenêtre grillagée de la fenêtre de la cuisine la rue. Avec le soleil, on pouvait mieux la voir. La rue était assez silencieuse et sinistre. Il n’allait probablement pas tarder à pleuvoir, car de gros nuages gris commençaient à recouvrir le ciel. Rayne se mit à parler, commençant par le commencement :

« Je suis née il y a de nombreuses années... Dans un endroit que tu ne connais certainement pas... »

Elle évita de lui dire qu’elle venait d’une autre planète. Ce qu’elle avait à dire était déjà suffisamment compliqué comme ça.

« Je suis née dans un paisible petit village, si reculé et arriéré que tout était concentré dans l’église du coin : l’école, la crèche, l’infirmerie... Il y avait bien une mairie, mais, à chaque fois que les villageois avaient un problème, ils allaient voir le prêtre... J’ignorais qui était mon père. Quand j’en parlais à ma mère, elle se contentait de me dire que son identité importait peu. Mon village sortait d’une guerre sinistre pour l’indépendance de ce peuple dans lequel je suis née. Je croyais que mon père était un courageux soldat qui s’était battu et était mort pour la cause de mon pays... »

Elle secoua la tête, comme pour chasser cette idée, et se retourna pour le regarder.

« Je me croyais normale, jusqu’à ce que Rusty me tombe dessus... J’avais alors six ans, et Rusty en avait quatorze. C’était une petite brute, la petite frappe de l’école, qui brutalisait les autres en utilisant ses poings pour obtenir des bonbons, ou qu’on lui fasse des copies. Il aimait battre les gens, et moi, j’étais ami avec un garçon qui avait dix ans, Drey... Un jour, Rusty nous est tombé dessus... »

Rayne s’en souvenait. Elle avait eu la peur de sa vie. Rusty était un individu massif, un petit gros avec de gros poings, qui avait expliqué à Drey qu’il voulait son sandwich, et de l’argent. Ce dernier avait hésité, tremblant de peur, et Rusty l’avait poussé dans la boue en riant.

« Il molestait Drey, et je suis intervenue... J’ignore ce qui m’a pris, mais j’ai failli le tuer... J’ai fait couler son sang, et, quand j’ai vu le sang... Drey est parti en hurlant de peur devant ma rage, et j’ai alors compris que je n’étais pas normale... Ma mère... Ma mère m’a dit qu’il y avait en moi une... Une « bête ». Comme tous ces contes modernes. Une bête cruelle et avide de sang, une bête se complaisant dans le chaos et la destruction. Après l’épisode avec Rusty, le village s’est méfié de moi, et de ma mère... Et, un jour, mon père est revenu... »

Elle ferma les yeux, respirant lourdement, avant de poursuivre.

« J’ai alors compris que mon père était bien un soldat, mais qu’il faisait partie de l’autre camp, et que, dans cette région, c‘était ce camp qui avait gagné. Il est revenu, car, lors de son précédent passage, il avait violé, torturé, et tué plusieurs femmes. Or, il avait appris qu’il avait une fille... Moi... Il voulait me prendre, me former, mais ma mère s’y refusait. Elle m’a enfermé dans une cache dans la cheminée en me mettant un bâillon autour des lèvres. Ensuite, il est venu, et... Et... Et... »

Elle se mordilla les lèvres, sentant un frisson la parcourir. Rayne reprit son souffle après plusieurs secondes. La Dhampir inspira longuement, expira, puis annonça tout de go :

« Elle a affirmé que le village m’avait chassé. Il ne la croyait pas. Alors, il l’a frappé. Et, comme elle maintenait cette version, il l’a violé, et il l’a tué. Ensuite, il est parti, et il a brûlé tout le village... Il a enfermé les gens dans l’église, et il a mis le feu à cette dernière, avant que tout le village ne brûle également. Les gens... Je les entends encore hurler... Et... Et je sais qu’il savait que j’étais là. Il l’avait senti, et il avait regardé cette cheminée, où il y avait une petite grille. J’ai vu ma mère se faire violer devant moi, se faire torturer et tuer Il a bu son sang, et... Et... Il... »

Elle ne parvint pas à le dire, mais mima le geste. Ses mains s’écartèrent, indiquant qu’il avait ouvert son corps, l’avait découpé en deux.

« Un vampire sent le sang... Il a senti mon sang palpiter, mais il ne m’a pas pris. J’ai erré dans la nature. Il pensait que je reviendrais à lui tôt ou tard... Il pensait que ma haine ferait de moi la plus puissante de ses filles, et, sur ce point, il ne s’est pas trompé. Mais, malheureusement pour lui, ma haine ne s’est pas tournée envers l’humanité. Au début, je haïssais tout le monde, mais des gens m’ont aidé à voir la réalité, à orienter ma haine envers le seul qui en était responsable : Kagan. Mon père. Je le traque. Lui. J’ai failli le tuer une fois, mais... J’ai échoué... Et, pour l’atteindre, je traque ses créations. Sa Famille... J’ai détruit toute sa Famille, mais il en reconstruit une autre, et j’ai craint que l’Antéchrist ne... »

Rayne s’interrompit soudain. Un violent coup de pied pulvérisa la porte d’entrée. Elle vit alors les gardes rouges du Cardinal entrer. Raymond ne tarda pas à venir, dévalant l’escalier.

« Mais qu’est-ce que... ?! »

Il se reçut un coup de poing en pleine figure, et s’écrasa contre le mur, groggy.

« Raymond Marlowe, pour avoir forniqué avec une prostituée, avec une femme qui vend son corps, qui dénigre la pureté de l’âme et du corps, vous êtes condamné au délit de fornication. »

Les Commodores s’avancèrent alors vers Rayne et Reikus.

« Vous... Vous n’avez aucun droit ! réussit à dire Raymond.
 -  Si vous n’aviez pas votre queue plongée entre les cuisses de cette catin, vous sauriez que les crieurs publics viennent d’annoncer que, par ordonnance spécial, Sa Majesté le duc de Beauregard a transmis à Sa Sainteté le Cardinal les pleins pouvoirs d’administration seigneuriale pour résoudre cette crise. Saisissez-vous aussi de la catin. Elle est récidiviste. Elle apporte sur nous les démons.
 -  Si vous ne dégagez pas, prévint Rayne, c’est moi qui... »

Une forme apparut soudain dans l’embrasure de la porte. Un homme dans une longue robe de prêtre avec un bâton. Le Cardinal !

« Diablesse ! C’est toi qui sortira d’ici, monstre ! »

Rayne sentit une espèce de force la soulever. S’envolant, elle passa à travers la fenêtre, et heurta le sol. Le regard illuminé du Cardinal se planta sur celui du Dernier Inquisiteur.

« Quant à vous... Dernier Inquisiteur, vous avez forniqué avec une vampire... »

Une force écrasa Reikus, et l’envoya également passer à travers la fenêtre. Des fenêtres s’ouvraient, des gens regardaient, et les Commodores marchèrent rapidement vers les deux individus. Le Cardinal sortit.

« C’est vous qui...
 -  Silence, monstre ! Oui ! Oui, braves gens, observez ! Voyez ! Celui qui tue vos enfants, celui qui vous harcèle, qui vous menace, qui maudit votre existence... C’est cette créature, cette... Cette non-humaine qui porte sur elle le sceau du Diable ! Elle est la récompense de vos péchés, de votre luxure ! »

Rayne se releva soudain, et brandit ses lames, bondissant vers le Cardinal. Ce dernier se contenta d’écarquiller les yeux. Le cristal dans son bâton vrombit à nouveau, et un éclair blanchâtre frappa de plein fouet Rayne, qui s’écrasa sur une flaque de boue. Elle tenta à nouveau de se relever, mais un Commodore la frappa au visage, et un autre l’attrapa par les épaules, lui faisant tomber ses lames. Le Cardinal s’avança vers elle, et leva les doigts. Rayne releva alors la tête, et tenta de se libérer. On lui fit alors porter sur les lèvres un liquide rouge, et elle frémit. Le sang d’un nouveau-né ! Ce sang pur et innocent. Ses yeux se révulsèrent et elle poussa un cri, sentant une soif la saisir. Ses canines pointèrent, et chacun put la voir.

« Une vampire !
 -  Elle est l’Antéchrist !
 -  Le Cardinal a raison ! »

Le Cardinal hocha la tête, et se retourna.

« Envoyez-là dans les cellules... Elle sera exécutée demain... Ou aujourd’hui... Quant à vous, Dernier Inquisiteur, vos faits de service parlent pour vous, mais plusieurs témoins ont juré vous avoir vu forniquer avec cette femme. Votre âme est souillée de son empreinte. Pour nous assurer qu’Ius, le Dieu de la Justice, guide toujours votre âme, vous serez soumis aux épreuves de l’ordalie.
 -  L’ordalie ! renchérit quelqu’un. L’ordalie ! L’ordalie ! L’ordalie !
 -  L’ORDALIE ! L’ORDALIE ! L’ORDALIE ! L’ORDALIE ! » reprit-on en boucle.

Avant que Reikus ne puisse dire quoi que ce soit, l’un des Commodores le frappa à la tempe, l’envoyant s’écraser sur la boue.

[HRP – Pour préciser (si jamais x)), l’ordalie est une épreuve médiévale judiciaire qui était utilisée à titre probatoire. Afin de déterminer si les prétentions d’une personne étaient bien fondée, on la soumettait à une épreuve dont elle ne pouvait sortir gagnante qu’avec l’aide de Dieu. Je te laisse libre d’organiser les premières épreuves de l’ordalie. Si tu veux des exemples, on peut en trouver sur Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ordalie#Typologie. Voilà x)]

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 55 jeudi 26 avril 2012, 05:56:47

Reikus écouta attentivement le récit de la jeune femme, il ne savait pas trop quoi en penser. Reikus ne savait pas s’il devait être en colère contre Rayne puisqu’elle lui avait mentie, où s’il devait plutôt éprouver de la compassion pour son histoire triste.  Mais bien sûr, il ne pouvait pas être certain que son histoire était vraie, la jeune femme lui avait déjà mentie une fois, rien ne l’empêchait de le refaire à nouveau. Pourtant, le Dernier Inquisiteur avait tendance à deviner quand on lui mentait, ou lorsqu’on lui cachait quelque chose, et il ne sentait pas que Rayne lui mentait, pas cette fois-ci.

Reikus prenait peu à peu conscience des détails de son histoire et ce que cela impliquait, si son père, Kagan, était un vampire, cela voulait dire, que Rayne l’était aussi, mais comme sa mère ne l’était pas elle non plus, elle ne pouvait pas vraiment être vampire à part entière. Elle n’en dit pas plus à ce sujet, Reikus supposa donc qu’elle était une sorte de demi-vampire, ce qui était étrange pour lui. Il n’était pas possible qu’elle ne soit pas vampire, elle avait survécu à une décharge d’arbalète qui l’aurait peut-être même tué lui, le Dernier Inquisiteur. Reikus n’était plus certain de rien.

Il se mit à tâter son propre cou, pour s’assurer qu’il n’y avait aucune trace de morsures, il avait passé la nuit avec elle, ils avaient même faits l’amour ensembles, la jeune femme avait eue plein d’occasions pour le mordre. Reikus ne sentait rien, mais peut-être qu’il n’était pas sensé sentir ce genre de choses. L’inquisiteur ne savait pas trop quoi faire avec Rayne, il n’eut pas beaucoup de temps pour se pencher sur la question car les gardes du Cardinal surgirent dans la pièce en défonçant la porte,  bientôt suivis du Cardinal lui-même. Il accusa Rayne d’être l’Antéchrist, Reikus ne savait plus qui croire, son instinct lui disait que ce n’était pas elle, mais il ne pouvait pas en être certain.

-   …Votre âme est souillée de son empreinte. Pour nous assurer qu’Ius, le Dieu de la Justice, guide toujours votre âme, vous serez soumis aux épreuves de l’ordalie

L’ordalie, Reikus au fond de lui, savait qu’il y aurait été soumis un jour ou l’autre. La seule raison pourquoi on ne l’avait pas déclaré hérétique était parce qu’il servait la justice, et que les gardes l’appréciaient puisqu’il s’occupait des criminels dans les villes. L’Ordre quant à lui, n’appréciait pas du tout son travail, c’est pourquoi Reikus n’était pas surpris de sa sentence. Quoiqu’il ne se soit jamais imaginé que se serait pour avoir forniqué avec une vampire. Il avait l’impression d’avoir déçu le peuple, mais par-dessus tout, il croyait avoir déçu Ius. L’Inquisiteur sentit à peine le coup du commodore venir, il était trop préoccupé pour sentir la douleur. Reikus tomba face dans la boue, et se laissa glisser lentement vers les sombres abimes de l’inconscience.

Le Dernier Inquisiteur fît un rêve, il ne faisait jamais de rêve. Reikus était dans une forêt, une forêt qu’il avait déjà vue auparavant, c’était la forêt dans laquelle il s’était réveillé quelques années plus tôt, c’était là qu’il avait rencontré Ius pour la première fois. Il faisait nuit, Reikus ne voyait presque rien, il marcha sans vraiment savoir où il allait pendant un bon moment. Il arriva alors à une clairière, en son centre se trouvait la souche d’un arbre coupé. La lune éclairait vivement cet endroit, Reikus avança vers la clairière. Quand il atteignit la souche, un grand coup de tonnerre rugit et il se mit à pleuvoir. Reikus regarda au ciel, il vit une forme qu’il ne pouvait pas très bien distinguer, mais il savait de quoi il s’agissait : Ius venait à lui en rêve.

-   Je vois que tu passes du bon temps à Château-Lerouge…

-   Pardonne-moi Ius! J’ai failli à ma tâche, j’ai laissé mes envies prendre le dessus sur mon devoir.

-   Si je viens à toi Reikus, ce n’est pas pour te punir, mais pour te protéger… Tu n’a rien fait de mal… la justice demande certains sacrifices, mais même toi, Inquisiteur, doit prendre du bon temps. Mais ne laisse pas ta passion guider tes pas, sinon, tu ne seras point différent des bêtes que tu traques. La Justice, illumineras toujours ton chemin Reikus.

-   Mais, je ne sais plus quoi faire! Rayne, elle est… elle est une…

-   Vampire…

Il y eut une longue pause

-   Tu dois bien te douter des crimes que ce Cardinal à commis et tu à vus la corruption à Château-Lerouge, pourtant, la Vampire était à tes côtés, elle t’a aidé dans ta quête de justice. Elle risque à chaque jour de perdre le contrôle et de devenir une bête, mais les hommes que tu pourchasses le sont déjà… Ce sont eux qui doivent tomber… Maintenant, tu dois faire face aux épreuves de l’ordalie, garde en tête ce que je t’ai dit, et sache que je serais toujours là…

Reikus se réveilla tout d’un coup, il était porté par deux gardes devant une centaine de personnes dans une sorte de petite arène. On avait menotté l’Inquisiteur aux mains et aux pieds et on lui avait retiré tout ses vêtements sauf ses pantalons.  Reikus repéra le Cardinal au beau milieu de la foule, une section complète était réservée à lui et ses hommes. Le Cardinal se leva puis les gardes le lâchèrent. Reikus se releva péniblement, toutes les parties de son corps lui faisaient mal. Combien de temps avait-t-il dormis? Au moins quelques heures.

-   Inquisiteur, vous êtes accusé d'avoir forniqué avec une vampire, pour nous prouver que vous êtes toujours pur, vous serez soumis aux épreuves de l’ordalie.  L’épr…

-   Où est Rayne?

-   La diablesse? Vous n’avez qu’à vous retourner Inquisiteur, si vous survivez à l’ordalie, vous aurez la chance de le voir brûler...

Reikus tourna sa tête, derrière lui, à une centaine de mètre se trouvait Rayne. Elle était attachée à un bûcher, trois gardes la surveillaient. L’inquisiteur ne pouvait pas dire si elle était consciente, la vampire était trop loin de lui.

-   Donc la première épreuve… l’ordalie par le feu!

Deux bûchers entrecroisé furent allumés, on ordonna à Reikus de les traverser. Le Cardinal cherchait à se débarrasser du Dernier Inquisiteur, donc l’épreuve avait été un peu truquée.
Reikus était forcé à marcher sur de la braise, étrangement, le Cardinal s’était assuré qu’on lui retire ses chaussures. Personne ne lui avait retiré ses chaines non plus, lorsqu’il marcherait au cœur du feu, ces dernières lui feraient souffrir le martyr. Un des gardes poussa Reikus, l’Inquisiteur avança en titubant jusqu’à ce qu’il atteigne les bûcher. Il avança tout droit, il n’avait qu’une cinquantaine de mètres à parcourir, mais à cause des chaines à ses pieds, il ne pourrait pas se déplacer aussi rapidement que d’habitude.

Le Dernier Inquisiteur ne craignait rien, il venait de rencontrer son dieu. Reikus était prêt à réussir n’importe quelle étape qu’on lui demandait de faire. Ce feu ne l’impressionnait pas le moins du monde. Sans plus hésiter, il se jeta dans le brasier. L’Inquisiteur avançait, lentement mais sûrement. Après une dizaine de pas, il ralentit, ses pieds souffraient comme jamais ils n’avaient soufferts, les braises lui brûlaient le dessous des pieds. Le métal des chaines avait commencé à chauffer, Reikus sentait sa peau brûler, mais il ne s’arrêta pas.

Il avait un but, et quand Reikus avait une idée en tête, personne ne pouvait l’arrêter. Il continua d’avancer, malgré la chaleur, malgré la douleur. Après plusieurs longs moments, on le vit surgir de l’autre côté des brasiers.  Le Cardinal se leva d’un bond, personne ne pouvait traverser un pareil feu et en sortir quasiment indemne. Reikus regarda le religieux d’un air victorieux puis dit,

-   C’est tout ce que tu as? Ius guidait mes pas à travers les flammes, riens ne peut arrêter le Dieu de la justice!

Reikus venait carrément d’insulter le Cardinal, ce dernier n’apprécierait probablement pas qu’on le rabaisse publiquement. Pour l’instant, Reikus voulait sauver Rayne, elle lui avait mentie et il était très en colère contre elle, mais leur dernière conversation s’était terminé un peu abruptement, elle méritait au moins que Reikus lui donne une chance de s’expliquer. L’inquisiteur allait aussi devoir sauver Marlowe, il lui devait bien ça.

(HRP: Je savais à peu près ce qu'était l'ordalie, mais j'ai apprecié que tu me donne des exemples ;) )

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 56 jeudi 26 avril 2012, 16:14:35

« Très bien... Mais elle doit encore être identifiable... »

La restriction du Commodore n’avait nullement dérangé les brutes. Rayne avait beau être une Dhampir, elle n’était pas pour autant insensible à la douleur. Et elle n’allait pas tarder à le comprendre. Les Commodores avaient balancé Rayne, désarmée, dans une cellule. Le dernier Commodore avait néanmoins vu les regards haineux des gardes vers la Dhampir, et il avait fini par ordonner qu’ils puissent la molester, à condition qu’elle soit encore « identifiable ». Les gardes, des bourreaux, s’étaient défoulés sur elle. Ils puaient l’alcool et un machisme basique, mais ils frappaient fort.

« Salope !
 -  Dévoreuse d’enfants ! »

Rayne perdit peu à peu le fil des insultes et des coups qu’elle recevait. Les sorts magiques du Cardinal l’avaient bien trop affaibli pour qu’elle puisse répondre à leurs coups de poings, aux coups de fouet, aux coups de genoux. De même, elle ne put pas dire pendant combien de temps les hommes s’acharnèrent sur elle. Ils finirent néanmoins par partir, laissant le corps de Rayne ruisseler de sang. Sa combinaison était déchirée par endroits, et elle saignait abondamment. Attachée par de solides chaînes contre le mur, au fond d’un sinistre cachot, comateuse, elle essayait de reprendre ses esprits, de trouver un moyen de s’en sortir.

*J’ai sous-estimé l’acharnement de ce Cardinal... Mais ce n’est pas la première fois que je suis dans une telle situation, après tout... Il faut... Que j’arrive à en sortir...*

Se refusant à sombrer dans le coma, Rayne reprenait ses forces, lorsque la grille des cachots s’ouvrit. Elle vit deux gardes dont les armures témoignaient qu’ils n’étaient pas des bourreaux, et qui entouraient une femme avec une longue robe.

« Réveillez-là » ordonna, d’une voix impérieuse, la femme.

Rayne était bien tentée de leur dire qu’elle ne dormait pas, mais c’est l’impression qu’elle devait donner. On lui fit passer devant le nez une petite bouteille comprenant une odeur infernale, et Rayne grinça en relevant la tête. Elle vit une femme assez âgée, au regard sévère et autoritaire, et qui portait un collier avec, à son extrémité, une croix de l’Ordre. Rayne comprit qu’elle avait sûrement affaire à la femme du duc. Elle tenta de parler, mais sa gorge était sèche.

« Pourquoi massacrer tous ces enfants ? demanda-t-elle soudainement.
 -  Je... Ce n’est pas moi qui... commença Rayne.
 -  Le Cardinal est guidé par la Foi rétorqua la femme. Il ne saurait se tromper... Niez-vous être une vampire ?
 -  Je... Je suis... Dhampir... »

Rayne peinait à parler. On avait bien du lui casser plusieurs dents.

« Dhampir ? sembla s’étonner la dame.
 -  C’est...
 -  Je sais ce qu’est une Dhampir, jeune insolente. Contrairement à mon mari, je suis une femme lettrée, qui provient de la haute société de Nexus. J’ai commis l’erreur, pendant mon adolescence, de m’éloigner du chemin de la Foi, et, pour me punir, mon père m’a marié à cet ivrogne impuissant... »

Rayne ne dit rien. Si elle avait été en meilleure forme, elle lui aurait rétorqué que, vu son gabarit, il était normal d’être impuissant avec elle. Elle triturait nerveusement sa croix, portant des gants blancs.

« Le... Le Cardinal... Il est... C’est lui...
 -  Lui quoi ?
 -  L’An... L’Antéchrist... »

A cette idée, Rayne pensa que la duchesse alla se mettre à rire, mais, à sa surprise, celle-ci se contenta de ne rien dire. Un silence assez gênant sembla s’installer, jusqu’à ce que la duchesse sorte un petit flacon.

« Madame... ! protesta l’un des gardes. Vous ne pouvez...
 -  Bien sûr que je le peux ! »

La duchesse s’agenouilla, et força Rayne à boire le contenu du flacon. Cette dernière comprit qu’il s’agissait d’un Élixir. L’effet s’en fit ressentir immédiatement. Ses blessures cicatrisèrent rapidement, et elle retrouva ses forces. Un Élixir de cette qualité était une chose rare... On disait qu’un Élixir pouvait soigner n’importe quelle blessure physique. Cette réputation se confirmait. Rayne releva la tête, n’y comprenant rien, et la duchesse congédia alors ses deux gardes.

« Je m’oppose à ce que vous voyez seule avec...
 -  Enchaînée comme elle l’est, je ne vois pas en quoi elle peut me menacer. Sortez ! Immédiatement ! »

Réticents, les gardes obtempérèrent toutefois, laissant la duchesse seule avec la Dhampir. La porte se referma, et les gardes s’écartèrent.

« A quoi est-ce que tout cela rime ?
 -  Je sais que vous n’êtes pas l’Antéchrist, lâcha tout simplement la duchesse.
 -  Naturellement ; il s’agit du...
 -  Le Cardinal n’est pas l’Antéchrist répliqua vertement la duchesse. Il ne saurait l’être, car quelqu’un qui dévore l’âme des enfants n’est plus capable d’utiliser la magie sacrée.
 -  La magie sacrée ?
 -  La magie sacrée est une variante améliorée de la magie blanche, qui est l’apanage des prêtres et des hommes de foi. Le Cardinal a en lui la Foi, et, partant de là, il peut utiliser cette magie sacrée qui lui a permis de soigner ce malheureux hier, et de vous neutraliser. Sa magie, comme vous avez du le comprendre, se canalise dans le cristal qui orne son bâton. Ce cristal contient une goutte du sang du Cardinal, et lui permet d’amplifier l’efficacité de ses sorts. La magie sacrée reste, comme toutes les puissantes magies, liée à l’âme de son utilisateur. Si l’âme du Cardinal était corrompue, alors il ne pourrait pas l’utiliser. Ceci exclue qu’il soit l’Antéchrist.
 -  L’Antéchrist n’est pas un homme bon...
 -  Et pourquoi ça ? Parce qu’il ferme des lupanars lubriques qui sont des lieux de débauche, de corruption ? Des lieux où mon mari refourgue son fisstech, fait pression sur des notables du village pour qu’ils ne dénoncent pas ses agissements ? Vous êtes d’une telle arrogance, Dhampir, alors que vous ne savez rien sur ce château.
 -  Alors, pourquoi me condamner, si vous savez que je ne suis pas celui que vous recherchez ?!
 -  Parce que vous êtes une vampire, tout simplement. Vous n’avez peut-être pas tué ces enfants, mais rien ne dit que vous n’en ayez pas tué d’autres...
 -  Quelle étroitesse d’esprit... railla Rayne. C’est ainsi que vous administrez la justice au Château-Lerouge ? C’est à en rire... »

La duchesse ne releva pas cette assertion, et Rayne lui posa une autre question :

« Alors, qui est l’Antéchrist, puisque vous connaissez son identité ?
 -  Connaissez-vous l’histoire de ce château, Dhampir ? »

Surprise par une telle question, Rayne se mordilla les lèvres, avant de répondre, assemblant ce qu’elle savait.

« Les Lerouge dirigeaient autrefois ce château, avant d’y être chassés par les Beauregard. Je sais aussi que ce château était autrefois l’un des puissants bastions repoussant les hordes de l’Empire, mais qu’il est maintenant à l’abandon... Quel rapport avec l’Antéchrist ?
 -  Tout est lié... Les Lerouge étaient ceux qui avaient bâti ce fort, c’est un fait. Et ce fort servait effectivement à repousser les armées ashnardiennes, mais ce n’est plus le cas, depuis que le canyon s’est effondré. Les éboulements empêchent une armée régulière de passer, et, à part des bandes de pillards et des créatures sauvages, nous n’avons plus grand-chose à défendre. L’Antéchrist est le châtiment qui s’abat sur la famille des Beauregard pour les crimes qui ont été commis pour permettre à cette famille de prendre le pouvoir au Château-Lerouge.
 -  Quels crimes ?
 -  On les appelle les « Noces Funèbres ». A cette époque, la famille de Beauregard était une puissante famille de marchands, mais qui était sur le déclin. Bien sûr, personne ne le savait, mais, tôt ou tard, le fait que la famille soit en ruines serait connue de tous... »

La duchesse se mit à parler, et Rayne comprit qu’elle avait du faire de nombreuses recherches sur ce château. Les Beauregard avaient réussi à obtenir un mariage entre l’actuel duc Lerouge, veuf suite à une maladie ayant emporté sa femme, et l’une de leurs filles, la plus belle, et la plus vertueuse. A cette époque, les Beauregard étaient une famille de marchands très en vue sur Nexus, et les Lerouge étaient auréolés de gloire après avoir réussi à repousser une armée ashnardienne, ayant fait de nombreux prisonniers. Les noces furent donc immenses, et furent organisées au manoir familial des Beauregard.

« Il y avait tout ce dont on pouvait rêver... Des troubadours, des musiciens, des chanteurs, des conteurs... Les Lerouge avaient amené toute leur famille, et les mets étaient sans fin. Le mariage était pour autant restreint, et on ne trouvait que des Lerouge ou des Beauregard... »

Les noces s’étaient plutôt bien déroulés, jusqu’à l’heure du premier repas. Les Lerouge et les Beauregard suivaient une tradition de mariage ancestrale, qui étalait la cérémonie sur plusieurs jours. On avait servi du vin empoisonné aux Lerouge, et les musiciens étaient en réalité des assassins.

« Une fois le mariage prononcé, et reconnu, les Beauregard ont alors supprimé les Lerouge... Ce fut un massacre. Un crime odieux, envers toutes les lois. Tous les principes fondamentaux avaient été remis en cause : l’hospitalité, mais aussi le caractère sacré des noces... Les Beauregard avaient agi par nécessité, et ne reculaient devant rien. Avec la mort des Lerouge, leur fille devint duchesse unique du Château-Lerouge. Ce dernier subissait à ce moment une épidémie de peste qui permit de faciliter la prise de pouvoir des Beauregard. Même si rien ne l’atteste, je reste convaincue que ce sont les Beauregard qui ont déclenché cette épidémie, et qui ont supprimé la première femme du duc Lerouge. Les Beauregard ont profité de la peste pour purger le château, supprimant les nobles et les vassaux qui étaient en guerre contre eux, et ont soigné la population.
 -  Et les autorités de Nexus... N’ont rien fait ?!
 -  La corruption est une tradition de Nexus. N’en doutez pas, il y a eu une enquête, mais elle a conclu sur un non-lieu pour des vices de forme. Les Beauregard avaient graissé la patte de personnes bien placées, tout simplement. Voici l’histoire sanglante des « Noces Funèbres », telles que les historiens la racontent.
 -  C’est affreux, certes, mais... En quoi est-ce que... ?
 -  Il y a un élément que la plupart des historiens ne racontent pas. Un évènement que je n’ai pu que difficilement retrouver, en accédant aux procès-verbaux qui ont été réalisés par les officiers de l’époque. Avant de mourir, en voyant toute sa famille être consumée, la Matriarche des Lerouge a maudit les Beauregard. Elle en a appelé les Dieux pour que cette infamie, si la justice terrienne ne la punissait pas, soit punie par les Dieux. Elle a appelé à maudire quiconque posséderait le Château-Lerouge, et, depuis cette époque, force est d’admettre que jamais le château n’a prospéré.
 -  Une superstition, rien de plus... répliqua Rayne.
 -  Exode des paysans, révoltes, épidémies, famines, sècheresses... Le Château-Lerouge présente tous les signes extérieurs d’une malédiction, car il est maudit. Un Commodore s’en est assuré hier, en se rendant dans les profondeurs du château, dans l’ancien donjon, celui qui appartenait aux Lerouge, et sur lequel les Beauregard ont construit une autre ville. Il a confirmé qu’une empreinte divine était en place dans le Château. Le Château-Lerouge en est si bas que son duc est maintenant l’esclave d’un contrebandier de Nexus... Comment tomber plus bas ? »

La duchesse secoua la tête.

« Quant à moi... Je suis atteint d’une maladie incurable..
 -  Votre théorie est intéressante, mais le parcours de l’Antéchrist...
 -  Oh, laissez-moi deviner... Vous nous ressortez la théorie de Raymond, c’est ça ? Celle selon laquelle l’Antéchrist est un vampire de grand chemin ? Raymond est le fou du village, ma chère Dhampir... Il n’est plus détective, et il est un dépressif doublé d’une forte paranoïa... Vous avez cru au délire d’un fou. Les pièces qu’il a du vous présenter ont été écrites par lui dans des moments de démence... »

Sur le coup, Rayne ne savait plus quoi penser. Réalisant quelque chose, elle s’adressa à la duchesse :

« Pourquoi me dire tout ça ? Je vais mourir dans moins d’une heure, vous savez... »

La duchesse eut un léger sourire, et continua à parler.

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L’arène servait normalement à l’entraînement des soldats. Normalement... Car elle allait ici servir pour établir l’ordalie. La foule était nombreuse, s’agglutinant dans les gradins. On avait traîné Rayne, inanimée, l’accrochant sur un bûcher en forme de croix. Deux bourreaux se tenaient à droite et à gauche du bûcher, et le Cardinal était dans une loge spécial, le duc de Beauregard à côté de lui. Mais pas sa femme. Il était de notoriété publique que les deux se détestaient, et dormaient à part, dans des chambres séparées.

L’ordalie commença donc, avec l’approbation de la foule, et Reikus eut droit à sa première épreuve. Il marcha sur un tapis de braises, et parvint à s’en sortir. Rayne, elle, peinait à émerger du sommeil dans laquelle les gardes l’avaient plongé après la visite de la duchesse.

« C’est tout ce que tu as? Ius guidait mes pas à travers les flammes, riens ne peut arrêter le Dieu de la justice! »

Un léger sourire éclaira les lèvres du Cardinal, qui leva son bâton. Le cristal se mit à luire, et un éclair frappa Reikus sur le ventre, l’envoyant s’écraser sur le sol.

« Il est interdit de prononcer le nom d’Ius tant qu’on n’a pas prouvé sa Foi, Inquisiteur ! Tu dis qu’Ius guide ses pas, mais qui nous dit que ce n’est pas ta force de vampire qui te guide ? Ou les Dieux païens que les vampires servent ? »

La foule continua sa clameur. Si elle avait semblé surprise au début que Reikus ait réussi à traverser les braises, les paroles fortes du Cardinal l’avaient rassuré.

« Que l’épreuve continue ! »

Après les deux bûchers et le tapis de braises, l’autre épreuve semblait tout autant dangereuse. Il y avait devant Reikus un gouffre avec des piques acérées. D’énormes lames pointues qui l’embrocheraient s’il tombait. Il devait traverser un pont qui était un rondin de bois, et qui tournait sur lui-même à une vitesse assez lente. Pour compliquer les choses, d’énormes haches étaient suspendues au-dessus du trou, se déplaçant de droite à gauche.

« Une telle épreuve ne devrait nullement inquiéter celui qui marche dans les pas des Dieux justes. »

DC d’Alice Korvander.

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Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 57 samedi 28 avril 2012, 19:49:11

Après la remarque de l’Inquisiteur, le Cardinal fit jaillir un éclair du cristal de son bâton qui alla frapper Reikus de plein fouet.   Il s’écroula sur le sol, tout en gardant ses mains contre son ventre, Reikus souffrait déjà beaucoup à cause de la première épreuve de l’ordalie, ses pieds étaient brulés à cause des braises, et en plus, quelques flammes l’avaient touchés un peu partout sur le corps, créant des brulures, légères mais douloureuses. Reikus se releva péniblement puis sourit au Cardinal, le Dernier Inquisiteur n’avait pas dit son dernier mot, et il était prêt à affronter n’importe quoi.

-   Que l’épreuve continue!

Reikus faisait face à un gouffre, au fond, il y avait des pics qui embrocheraient quiconque aurait le malheur de perdre pied et de tomber dedans. Pour franchir le gouffre, il devait marcher sur un gros rondin de bois en rotation. Comme cela n’était pas encore assez compliqué pour le Cardinal, d’énormes haches se déplaçaient de gauche à droite, découpant en rondelle quiconque se mettrait dans leur trajectoire. Reikus regarda l’épreuve et se dit qu’il avait peut-être parlé un peu trop tôt. L’Inquisiteur ne craignait pas les épreuves de force, il était plus que capable de faire face à une épreuve d’endurance, mais l’agilité, ce n’était pas son truc.

Trois gardes se tenaient derrière lui pour l’empêcher de reculer, mais Reikus ne reculerait devant rien pour accomplir sa mission et prouver au peuple qu’il était toujours juste et bon. Il s’engagea sur le rondin, il avançait lentement, les bras sur le côté pour rester en équilibre, une hache passa à quelques pouces de lui. Il n’avait même pas franchi le premier mètre et il avait déjà failli tomber. Reikus voyait le rondin continuer sur une centaine de mètre, il se dit qu’il aurait peut-être besoin d’un peu plus que de la chance pour cette épreuve. 

Reikus peinait à garder son équilibre, il accéléra le pas de façon à ce qu’il évite l’énorme hache qui fonçait vers lui. L’Inquisiteur regarda le reste du chemin à parcourir, il-y avait à peu près une dizaine de haches à chacune environ dix mètres de distance. Reikus essayait de rester en place puisque le rondin tournait et avança, il évita une hache, puis une autre, et encore une autre.  Arrivé à peu près au milieu du gouffre, alors qu’il s’apprêtait à esquiver une autre hache, Reikus avait mal calculé le temps qu’il prendrait pour traverser. L’arme lui entailla le bras gauche, faisant tomber Reikus du même coup.

Le Dernier Inquisiteur se rattrapa au dernier moment sur le rondin. Comme ce dernier tournait sur lui-même, Reikus ne pouvait pas vraiment se tenir longtemps, en plus, le poids de l’Inquisiteur faisait que le rondin tournait plus rapidement. Son bras gauche faisait souffrir énormément Reikus, il parvint quand même à se hisser sur le rondin avec la force de son bras droit. Il s’assit à cheval sur le morceau de bois puis sentis la hache passer à quelques centimètres de sa tête.  Reikus se coucha sur le ventre, et rampa sur quelques mètres, quand il fût certain qu’aucune hache ne viendrait le frapper, il se releva.

Le Dernier Inquisiteur continua son chemin, s’assurant de ne plus commettre la même erreur, à présent, il n’avançait pas tant qu’il n’aurait pas la certitude de passer en sécurité. La rotation du rondin ne lui permettait pas de rester au même endroit pendant longtemps, mais Reikus prenait tout le temps qu’il pouvait. Après un bon bout de temps, Reikus parvint à traverser le gouffre, certains dans la foule semblaient soulagés de voir que Reikus avait franchis cet épreuve, d’autres en colère que le Dernier Inquisiteur soit toujours en vie, c’était le cas du cardinal. Ce dernier fronça les sourcils, mais il avait encore d’autres tours dans son sac.

-   Cela ne prouve rien! rugit le Cardinal, L’Inquisiteur aurait très bien pu traverser cette épreuve grâce à l’agilité que confère le vampirisme! 

-   Vous êtes fou! Je ne crains pas le soleil, et le sang ne m’attire pas! Je ne suis pas un vampire!

-   Silence!

Une autre décharge vint frapper Reikus de plein fouet, ce dernier se jura de ne plus être aussi arrogant en tombant sur le sol.

-   Voyons voir si Ius, seras toujours capable de vous aider face à la Bête!

-   Cardinal, êtes vous certains que…

-   Ne questionnez pas mes ordres commodore, maintenant, que l’épreuve commence.

La Bête, Reikus allait donc devoir se battre. Les gardes quittaient l’arène, ils avaient laissés Rayne derrière.  L’inquisiteur attrapa un garde un peu en retard sur les autres puis lui arracha sa lance des mains, le soldat n’essaya même pas de lui reprendre et courut vers la sortie. Une grande porte s’ouvrit sur un chariot trainant une grande cage, Reikus ne pouvait pas bien voir la fameuse Bête mais comme il entendait de puissant rugissements, il en déduisait qu’il s’agissait de quelque chose de gros. Un dompteur alla ouvrir la cage puis se dépêcha de retourner en sécurité.

Un énorme lion surgit de la cage et fit face à Reikus. L’Inquisiteur n’avait jamais vu de bête aussi grosse que celle-ci. Le lion était presque aussi grand qu’un homme, et au moins aussi large, plusieurs cicatrices lui marquaient la peau. La Bête avait surement envoyé à leur tombe un bon nombre de gladiateurs bien équipés venant de partout dans le monde, Reikus lui, n’avait qu’une lance rouillé pour se défendre. L’Inquisiteur pointa la lame de son arme vers le lion, ce dernier regardait Reikus dans les yeux. Il n’avait pas été nourrit depuis des jours, et il s’apprêtait à bondir sur sa proie. Quand la Bête s’élança vers lui, Reikus n’avait que quelques secondes pour réagir.

Il ne réussit pas à embrocher le lion, mais il réussit quand même à lui donner un bon coup avec le manche de sa lance. Ceci n’eut pour effet que de faire enrager la Bête. Elle revint à la charge, le sang qui s’écoulait de la plaie de Reikus excitait l’animal, il fonça de nouveau vers Reikus, cette fois-ci, il réussit à lui piquer une patte. L’animal recula un peu en boitant, l’Inquisiteur s’avança pour attaquer de nouveau mais la Bête le vit venir et lui donna un puissant coup de patte. Reikus eut le temps de se reculer, mais les griffes de l’animal lui entaillèrent quand même la peau sur le torse, laissant trois grandes marques.   

L’animal ne pouvait plus se retenir, le sang l’excitait trop, la Bête voulait dévorer sa proie, elle se jeta sur Reikus. Tout ceux qui assistaient à la scène croyaient que s’en était finis pour Reikus, mais ils se trompaient, l’Inquisiteur plaça sa lance droit devant lui, le lion s’embrocha lui même sur l’arme, puis tomba inerte sur Reikus. Aucun bruit ne se faisait entendre parmi les gens de l’assistance, tous regardaient la scène, personne n’était certain de ce qui venait de se passer. Quand Reikus souleva la bête et se releva tenant dans ses mains une lance ensanglantée, la foule se mit à acclamer l’homme qui venait de terrasser la Bête. Le Cardinal ne semblait pas satisfait, mais il ne pouvait rien faire puisque Reikus avait prouvé sa pureté au peuple et survécu à l’ordalie.

-   Inquisiteur, je ne vous vais toujours pas confiance, mais seul un homme juste aurait pu survivre à l’ordalie, donc je vous déclare… libre… Maintenant, qu’on brûle la vampire!

-   Vous ne pouvez pas! Elle n’a commis aucun crime, Rayne ne mérite pas la mort!

-   C’est une vampire! Une menace pour la société, elle est l’Antéchrist, la récompense pour les pêchés du peuple. Si vous la protégé, c’est que vous êtes toujours sous son influence!

-   Je ne vous laisserais pas la tuer sans preuves

-   Gardes! Vous savez ce qu’il vous reste à faire

Reikus s’approcha du bûcher où se tenait Rayne, il pointait son arme vers les gardes qui s’approchaient d’eux. Si l’Inquisiteur apprenait que Rayne était vraiment l’Antéchrist, il la tuerait lui-même, mais elle ne méritait pas d’être brûlée par ce fanatique de Cardinal.

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 58 samedi 28 avril 2012, 22:43:14

Dans les vapes, Rayne émergeait lentement du sommeil, de ce coma dans laquelle on l’avait plongé. Elle entendait au loin une espèce d’horrible bête rugir, et se mit à craindre qu’on l’ait jeté dans une espèce de fosse aux lions. C’est ce qui la força à ouvrir les yeux. Elle vit une énorme arène, un bûcher sur lequel elle se trouvait, attachée à une croix en bois, et, devant elle, sur le sable, le Dernier Inquisiteur, armé d’une lance, face à une bête colossale qui se ruait sur lui. La foule scandait, hurlait, et, en secouant la tête, Rayne vit le Cardinal, debout, le duc, mais pas sa femme. La mémoire lui revint alors, et Rayne essaya de se concentrer, observant Reikus. L’immense lion bondit sur lui, et la foule retint son souffle. Le sang gicla lorsque le lion avait bondi sur Reikus.

*La bête est trop massive… songea Rayne. La lance va se briser sous son poids, et ne l’effleurera qu’à peine…*

La Dhampir était alors convaincue que Reikus était mort, mais ce dernier parvint cependant à se relever, poussant la carcasse de la bête. Muette de stupeur, la foule se mit à l’applaudir. Il était partiellement recouvert du sang de l’immense lion, et Rayne, incrédule, fixait cette scène.

*Soit la lance était plus solide que ce que je croyais, soit… Non… Non, c’est ridicule, ça ne pouvait être que ça. Les Dieux se moquent des humains ! Ça ne peut être que ça !*

Le Cardinal s’avoua vaincu, confirmant encore une fois la théorie de la duchesse. Rayne ignorait toujours si cette dernière disait la vérité, mais, plus elle y pensait, et plus elle ne savait quoi croire. Tout était possible… Mais les sorts magiques du Cardinal étaient indiscutablement non-élémentaires. Ce n’était pas des éclairs normaux, et ce n’était pas non plus de la magie noire. Et il avait bel et bien soigné quelqu’un hier… Seul quelqu’un ayant une âme pure pouvait le faire. Mais alors… Qui ? Qui pouvait être l’Antéchrist ?

Elle n’eut pas le temps de se poser la question, car le Cardinal ordonna immédiatement qu’on la brûle. A cette idée, Reikus s’y opposa, brandissant sa lance, et Rayne continua à reprendre ses esprits. Outre des fantassins, il y avait aussi des archers, des arbalétriers, sans parler des Commodores du Cardinal, et de son pouvoir magique. Rayne se racla la gorge, et parla d’une voix forte :

« Il suffit, Reikus ! N’allez pas sacrifier votre vie pour moi ! Je n’en ai pas besoin !
 -  Brûlez-là ! Que la justice divine s’accomplisse !
 -  La justice divine s’accomplira, Cardinal, mais je ne suis pas celle que vous recherchez ! Des gens, j’en ai déjà tué, mais tous l’avaient mérité !
 -  La langue du Serpent résonne sous de mélodieux accords dans les oreilles de l’Incroyant et du Maladroit, mais le Juste sait y discerner les accents de la peur et du mensonge. Tu ne duperas personne ! »

Les flammes s’allumèrent alors. Tout autour de la croix, il y avait d’énormes rondins de bois, des brindilles qui s’enflammèrent, et les flammes ne tardèrent pas à monter rapidement, piégeant Rayne dans un cercle de feu. Cette dernière sentit naturellement la panique monter, mais essaya de se contrôler, de se dire que tout avait été calculé.

« J’en implore aux Dieux justes ! A Ius ! A Forseti ! Aux Dieux qui veillent tant bien que mal à l’administration de la justice ! Ils me protègeront des flammes, Cardinal !
 -  Nous verrons bien, païenne ! »

Rayne eut un léger sourire, et vit les flammes se rapprocher. Elles se mirent bientôt à la lécher, et le « miracle » se produisit alors. Au début, on croyait qu’elle allait brûler, et les commentaires allaient bon train, fusant dans tous les sens :

« Sorcière ! Démone ! Brûle en Enfer !
 -  Loué soit l’Ordre Immaculé ! »

Et puis, quand ils virent ce qui se passait, les cris et les indignations changèrent. Il y eut des soupirs, et Rayne eut alors une image qui, en d’autres circonstances, l’aurait probablement fait jouir, et qui, dans tous les cas, marquerait durablement son esprit. Elle vit un homme de foi se décomposer. Elle vit l’inébranlable, l’invincible foi du croyant, se fissurer. Elle vit la montagne chavirer, elle vit le ciel s’écrouler, elle vit, elle lut l’incertitude. Elle lut le doute, la remise en cause,  elle lut la chute du Titan. Le Cardinal vacilla, remua faiblement les lèvres, comme s’il essayait de parler, de dire quelque chose.

Les flammes léchaient Rayne, mais aucune ne l’attaquait, comme si une espèce de force invisible les repoussait.

« Un… Un miracle, c’est un miracle ! Regardez, regardez ! Le feu ne la touche pas !
 -  C’est une Sainte ! »

Rayne soupira intérieurement.

*Pauvres cons de culs-terreux…*

La réponse était bien plus simple, pourtant.

*
*  *

« Vous irez sur le bûcher, mais vous ne brûlerez pas.
 -  Ah oui ? La magie ne me protègera pas, pourtant… Je suis sûre que le Cardinal utilisera des sorts pour empêcher la magie blanche de remplir son office. »

Elle s’était contentée de sourire.

« Il existe des méthodes bien plus subtiles… Des méthodes que certaines sorcières ont développé quand elles étaient sur un bûcher… »

La duchesse s’empara d’une petite fiole orangée, et la montra devant Rayne.

« Connaissez-vous le brome ? C’est un halogène qui a la particularité d’être un produit ignifugeant. Il est notamment utilisé dans les usines tekhanes pour protéger certains matériaux du feu. Cela fait bien longtemps que certains alchimistes ont, à partir du brome, développé une solution protégeant pendant un court moment le corps humain contre la combustion. »


*
*  *

Rayne avait été enduite de ce produit, et les flammes la léchaient, s’éteignant instantanément au contact du produit ignifugeant. Mais le produit ne serait pas efficace très longtemps, et le bois, lui, brûlait, la faisant souffrir. Elle força donc un peu sur les cordes retenant ses mains. La duchesse avait veillé à ce qu’on l’attache avec de simples cordes, qui brûlèrent rapidement, plutôt qu’avec des chaînes. Rayne sortit ensuite du brasier, et toussa légèrement, le teint légèrement noirci, ses vêtements en loques. Déconfit, le Cardinal ne savait plus quoi dire, se raccrochant faiblement à son bâton. Rayne brandit un doigt vers lui.

« Cardinal ! »

Ce dernier sursauta, et un silence de plomb s’abattit dans l’arène.

« Je ne suis pas une vampire ! Je suis une Dhampir !
 -  Ce… Cela ne se peut… bredouilla ce dernier.
 -  Votre arrogance, vos préjugés, vous ont empêché d’écouter la voix d’Ius, la voix de vos Dieux ! Vous avez trahi tous vos préceptes, Cardinal ! »

Déconfit, le Cardinal essaya de retrouver sa prestance.

« Tu mens ! Traîtresse ! C’est sûrement l’une de tes propriétés de vampire ! Vous êtes les créatures du Malin, les rejetons de l’Enfer ! Si le feu ne peut pas te tuer, alors, que les sorts sacrés le fassent ! »

Et, levant à nouveau son sceptre, le Cardinal abattit sur Rayne sa foudre sacrée. Rayne poussa un hurlement de douleur et s’é&croula sur le sol, traversée par des éclairs lumineux. C’était tout simplement horrible ! La douleur était inimaginable !

« Voyez ! Voyez ! Elle aura utilisé un sort, rien de plus ! La magie sacrée pourfend le crime, et voit au-delà du mensonge ! Ius m’a mis à l’épreuve, mais je sais discerner le Vrai du Faux ! Meurs, traînée ! »

Le sort sembla redoubler d’intensité, et Rayne poussa un nouvel hurlement, se tortillant sur le sol. Tout son talent était impuissant.  La magie sacrée était en place… Elle crut sa fin venir…

*Pas… Pas maintenant, non… J’ai… J’ai encore tant à faire…*

La foule s’agitait, ne comprenant pas ce qui se passait, et on entendit soudain une voix rugir.

« Assez ! Vous n’avez pas le droit ! »

Un simple paysan… Rayne ne pouvait pas le voir, mais il s’agissait du fermier qui l’avait conduit au Château-Lerouge. Le Cardinal le regarda. Ses yeux brûlaient d’une intense lueur immaculée.

« C’est toi qui as amené cette femme ici ! Qui aide le Démon pactise avec le Démon ! »

Le Cardinal envoya alors sa magie sacrée sur le simple paysan. Dès que son éclair atteignit la poitrine du paysan, et que ce dernier sentit une terrifiante douleur s’emparer de lui, le cristal magique du Cardinal explosa. Une violente explosion. Les morceaux de cristaux s’envolèrent, et un éclair frappa les yeux du Cardinal, lui faisant pousser un hurlement de douleur.

« Aaaaaaaaaaaaaaaah !!! » s’époumona ce dernier.

Sentant la douleur s’en alla, Rayne resta prostrée sur le sol, prenant difficilement pied avec la réalité. Le bâton du Cardinal tomba sur le sol, glissa, et atterrit dans le sable, tandis que le Cardinal, yeux clos, tomba à terre. Il se rattrapa maladroitement sur le sol avec une main tremblante. Le sang s’échappait de ses yeux, et les Commodores se penchèrent vers lui. Le Cardinal était devenu aveugle. Il y avait sans doute à tout cela une portée symbolique puissante. Le Cardinal perdant ses yeux, le cristal ne se brisant pas en frappant Rayne ou le Dernier Inquisiteur, mais explosant instantanément au contact du torse d’un simple quidam… Mais c’était peut-être aussi le hasard… Le Cardinal avait intensivement utilisé son cristal contre Rayne, et, de toute façon, la Dhampir n’était pas en état de réfléchir. Se relevant, elle soupira longuement, et adressa un délicat sourire vers Reikus.

« Ça va, vous ? » lâcha-t-elle alors avec un léger sourire.

DC d’Alice Korvander.

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Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 59 lundi 30 avril 2012, 23:50:27

Des gardes écartèrent Reikus, l’Inquisiteur était épuisé, donc il se laissa faire. Après tout, il venait de marcher sur des braises, de traverser un gouffre rempli de piques acérés et de combattre un lion géant. Il fallut quand même deux gardes plutôt costauds pour réussir à bouger Reikus. Il regarda impuissant les bourreaux allumer le bûcher de Rayne. Étrangement, la jeune femme avait l’air de croire qu’elle pourrait se protéger des flammes. Peu probable puisqu’elle était une vampire et que même si elle n’était pas méchante au fond d’elle, rien ne lui garantissait sa sécurité. Ius avait beau lui être reconnaissant, il ne protégerait probablement pas la jeune femme, il n’en avait pas le pouvoir.

Les flammes approchaient de Rayne, mais elles ne la touchaient pas. Le feu était bel et bien vrai, Reikus pouvait sentir la chaleur de brasier, mais pourtant, Rayne avait raison. C’était comme si elle était protégée par une quelconque force. Ce ne pouvait pas être la magie car le cardinal était présent et il aurait probablement senti l’aura magique. C’était donc autre chose, et Reikus ne pouvait pas deviner quoi. Le Cardinal semblait s’effondrer, rien n’allait plus pour lui. Il était pâle comme de la neige, il ne pouvait pas croire en ce qui se produisait.

Rayne interpella l’homme de foi, elle lui dit qu’elle n’était pas vampire, mais plutôt Dhampir. L’Inquisiteur avait déjà entendu ce nom quelque part, mais il ne savait pas trop ce qu’il voulait dire. Une variante du vampirisme peut-être? Reikus ne se questionna pas trop longtemps sur le sujet, ça n’avait pas trop d’importance pour le moment. Le Cardinal était en furie, il lança des éclairs sacrés sur Rayne. La dhampir n’était plus capable de se tenir debout, le Cardinal continuait de lui lancer ses décharges quand tout à coup, un simple paysan s’interposa. Reikus le reconnut, il avait escorté cet homme avec Rayne jusqu’à la ville. Le duo avait sauvé la vie à lui et sa famille, s’était sa façon de leur rendre la pareille.

Le Cardinal ne permettait pas qu’on questionne ses actions, alors c’est vers le paysan que se dirigèrent ses éclairs. Le cristal sur le sceptre éclata aussi tôt, rien ne s’était produit quand le Cardinal avait attaqué Rayne ou Reikus, mais cette arme était pur, elle ne pouvait pas faire de mal aux innocents. Rayne était une dhampir et elle avait passée sa vie à tuer, même si Reikus servait Ius, les criminels qu’il massacrait et les atrocités qu’il avait vues l’empêchaient d’être considéré comme innocent.  Le Cardinal reçut les éclats de son cristal dans les yeux et puis s’écroula sur le sol en criant de douleur et de haine.

-   Ça va, vous ?

-   Ça peut aller, je me suis déjà senti mieux mais dans l’ensemble ça va. Je constate que les flammes ne t’ont pas trop fait de mal, il faudra que tu m’explique tout ça plus tard. Je suppose qu’on est libres maintenant, mais il nous reste quand même du travail à faire.

Reikus sortit et fit signe à Rayne de le suivre. Il alla rechercher ses objets personnels et ceux de Rayne, un infirmier lui banda ses blessures. Le Dernier Inquisiteur s’éloigna de l’arène lentement et retourna au centre-ville. Il s’assit sur le bord d’une fontaine et commença à manger un bout de pain, il en offrit la moitié à Rayne. Reikus se méfiait d’elle, elle était quand même très utile et il appréciait son aide mais elle lui avait mentie sur son origine. Reikus pouvait comprendre qu’elle essaye de cacher cette information puisque les vampires ne sont pas très appréciés, mais avec l’Antéchrist et tout, Reikus aurait apprécié qu’elle lui en glisse un mot. Il y avait aussi l’affaire du feu, Reikus ne savait pas comment Rayne s’en était sortie indemne, mais cela ne lui inspirait pas confiance.

-   Nous revoilà repartis à zéro, je doute que l’Antéchrist soit le Cardinal, et nous ne pouvons plus compter sur l’aide de Marlowe. À moins que…

Reikus réfléchit quelques instants, il avait besoin de faire le point.

-   Nous savons, ou du moins, nous croyons, que le Duc produit du fisstech qu’il échange à Black contre de l’or et des esclaves. Le Duc garde l’or, et donne les esclaves à l’Antéchrist en échange de je ne sais trop quoi. Le Duc ne doit pas donner que les esclaves qu’il reçoit à l’Antéchrist, il a arrêté beaucoup d’indésirables ses derniers temps, des gens qui ne manqueront à personne, ou presque…

Le Dernier Inquisiteur balaya les alentours du regard, deux hommes ressortaient du lot des paysans normaux, il s’agissait de religieux. Après l’incident avec le Cardinal à l’ordalie, Reikus n’était pas surpris de voir que l’ordre avait envoyé des hommes pour surveiller le duo, mais ils étaient trop loin pour entendre la conversation. Reikus allait devoir se méfier d’eux dans le futur

-   Marlowe est un bon exemple, il est considéré comme le fou du village, s’il disparait soudainement, personne ne posera de questions. Je crois que Raymond sera servi en pâture à l’Antéchrist, ou du moins, il sera utilisé pour couvrir les traces du vampire.  Si on retrouve Marlowe à temps, peut-être qu’il pourra nous guider vers les esclaves et potentiellement l’Antéchrist. Il doit être gardé dans une cellule spéciale au cachot avec d’autres, je crois que c’est une bonne piste.

Reikus sentait qu’il avait en quelque sorte une dette envers Marlowe, il devait la lui repayer.

-   Je comprendrais qu’après l’ordalie tu aie besoin d’un peu de repos. À moins bien sur que toi aussi tu crois tenir une piste.


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