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[FINI] Foi et malédiction [Reikus Mordo]

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Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 75 mercredi 30 mai 2012, 06:21:57

De l’eau bénite? Reikus allait probablement être capable d’en trouver. Il le devait, il sourit à Rayne et la regarda dans les yeux, son regard voulait dire à la fois bonne chance et je serais de retour bientôt. L’Inquisiteur préféra garder le silence, il trouvait que ça avait quelque chose de théâtral, quelque chose qu’il aimait bien. Reikus tourna les talons et s’engagea dans le corridor, la chambre du Cardinal ne devait pas être bien loin. Il passa à coté de ce qui restait du cadavre de Dalbert et regarda Marlowe qui se vidait peu à peu de son sang, pauvre racaille…

Reikus passa devant plusieurs chambres jetant un regard rapide à l’intérieur de chacune d’elles,  il ne mit tout de même pas beaucoup de temps avant de trouver la chambre du Cardinal. Ce dernier était pendu par ces intestins, Reikus ne cilla même pas alors que bon nombre de gens se seraient évanouis. D’un coup de hache, il fit descendre le Cardinal, il avait fait subir à Reikus l’Ordalie et d’autres choses encore pires aux gens du village mais il ne méritait pas d’être dans cet état. D’une certaine façon, Reikus respectait l’homme en face de lui, c’est probablement parce qu’il trouvait qu’ils se ressemblaient.

Ils étaient tout les deux des hommes de foi et ils avaient commis des atrocités au nom de leur dieu. Reikus massacrant des criminels et le Cardinal pourchassant les hérétiques. Cet homme qui avait passé sa vie au service de son dieu était à présent là, mort dans d’horrible souffrances, il ne ressemblait en rien à l’homme qu’il était, à part peut-être son air pieux qu’il avait réussi à conserver malgré les souffrances qu’il avait traversés. Est-ce que Reikus allait finir comme ça lui aussi?  Tué quand il serait vieux et faible par un criminel recherchant un peu de renommé ou un fils qui cherche à venger son père. Une chose est certaine, le sang versé ne sèche jamais.

Reikus s’agenouilla et pria, il pria à Ius, et même au Dieu du Cardinal. Il voulait qu’ils se montrent cléments et qu’ils allaient accueillir comme il se doit l’homme de foi qui allait bientôt les rejoindre. Même s’il ne partageait pas les croyances de Reikus, l’Inquisiteur reconnaissait qu’il était rare de croiser quelqu’un d’aussi pieux que le Cardinal, et pour ça, il le respectait. Quelque chose attira le regard de Reikus, c’était légèrement à la gauche de l’Inquisiteur, près du bureau du cardinal.

Reikus s’approcha lentement, il y avait un majestueux bénitier en marbre blanc, il était décoré de feuilles décoré de feuilles en or, l’eau qu’il contentait était la plus claire que Reikus n’avait jamais vu de sa vie, elle semblait si pur, il y avait même un riche gobelet en argent posé dessus. À côté, sur la table, il y avait des lames. Des lames que Reikus aurait reconnues parmi tant d’autres, il s’agissait de ses lames. Clairelame, Ventelame et Sombrelame, elles étaient toutes là. L’Inquisiteur avait pris le temps de leur donner un nom,  il avait pris cette idée du temps où il travaillait encore avec le mercenaire de la Mort Dormante.

Le Cardinal avait probablement confisqué ses armes, mais pourquoi les gardaient elles avec lui dans sa chambre, il semblait pourtant être un pacifiste, et pourquoi également, est-ce qu’il y avait un bénitier rempli juste à côté. Une pensée traversa la tête de Reikus. Et si le Cardinal avait tout planifié, et qu’il savait que Le Dernier Inquisiteur aurait besoin de toutes ces choses réunies. Non, c’était impossible, cette théorie ne faisait aucun sens, ou peut-être que le Cardinal savait ce qui s’en venait, qu’il savait qu’il ne serait pas capable de se sauver, mais il voulait au moins aider ceux qui seraient capables de sauver la ville. Même après sa propre mort.

-   Reposez en paix gentilhomme, vous le méritez bien…

Reikus se retourna pour faire face au bénitier. L’Inquisiteur prit ses lames, il les regarda et remarqua quelque chose d’étrange, elles brillaient d’un éclat hors du commun, le Cardinal les avaient déjà purifiés. Les prières d’un homme saint valaient probablement beaucoup plus que toute la purification que Reikus aurait pu faire. Même si ses armes étaient purifiées, le corps du Dernier Inquisiteur ne l’était pas pour autant. Rayne disait que si sa cause était juste, il n’aurait aucun problème, il savait que sa cause était juste, mais au fond, il hésitait. Croyait-il vraiment aux paroles de Suzy?

En fait, ce que l’Inquisiteur redoutait le plus était que l’eau n’ait aucun effet, que sa cause ne soit pas réellement juste.  Il n’y avait qu’une seule façon d’en être certain. Reikus songea même pendant un instant à ne pas boire l’eau et à essayer de vaincre la vampire avec seule sa force.  Il savait qu’il avait besoin de l’eau, et au fond, il voulait connaitre la vérité. L’Inquisiteur prit le gobelet et le remplit à moitié, il fit tournoyer un peu l’eau avant de porter le verre à ses lèvres.

-   Protège-moi Ius dans ces temps difficiles. Éclaire-moi de ta lumière et montre-moi le chemin. Je répandrais en ton nom la justice divine sur tout ceux qui ont un cœur noir et qui ont étés corrompus par les forces du mal. Je ne suis que ton humble serviteur, Éternel, je suis ton bourreau, ton messager… Je suis… ton Dernier Inquisiteur.

Sur ce, Reikus prit une grande gorgée d’eau, il sentit l’eau fraiche descendre dans sa gorge, et il attendait que quelque chose se produise. Il ne savait pas trop à quoi s’attendre, surement à un signe. L’eau était effectivement très fraiche et elle goutait bon,  mais rien ne se produisit. Du moins, pendant quelques secondes, d’un seul coup, Reikus se sentit revigoré. C’était comme si un éclair l’avait frappé, un étrange frisson parcourut sa colonne vertébrale. Il se sentait bien, très bien même. Un peu comme s’il était invincible, car après tout, n’était-il pas guidé par le Dieu de la Justice?

Avant de partir, l’Inquisiteur récolta un peu d’eau dans une fiole. Reikus courut vers la chambre du Duc, sa lame brillait d’un éclat clair qu’il n’avait jamais vu auparavant.  L’Inquisiteur était sur de lui, même grimper par le balcon ne lui faisait pas peur. Il se hissa rapidement en-haut, aucune des harpies ne vint déranger sa montée. C’est peut-être parce que l’Inquisiteur dégageait une aura spéciale comme cela pouvait être tout bonnement un coup de chance. Le toit brillait lui aussi d’une étrange lueur,  mais cette lumière ne ressemblait en rien à celle de sa lame.  Cette aura était maléfique.

Il arriva en plein milieu du combat entre Suzy et Rayne. Même si Suzy était une sorte de démone vampire, Rayne réussissait tout de même à lui tenir tête. Impressionnant, pensa Reikus.  L’Inquisiteur arriva juste au moment où Suzy fonçait sur Rayne, s’apprêtant à la frapper. Reikus fonça sur la vampire, d’un puissant coup d’épaule, il stoppa net sa course. L’Impact aurait fait tomber n’importe quel humain, mais Suzy ne recula que de quelques pas. Suzy sembla remarquer la nouvelle aura du Dernier Inquisiteur, elle grimaça avant de lancer un cri strident. Reikus se tourna vers Rayne,

-   Ça va? Je n'ai rien manqué?

La situation était plutôt dramatique, mais Reikus se sentait tout de même heureux. Il avait un bon combat en perspective et en plus, il était béni par Ius.  Suzy, furieuse, lança une décharge d’énergie noir en direction de l’Inquisiteur, ce dernier n’eut aucun problème à l’éviter. Reikus fonça sur la vampire,  Suzy brandit sa lame pour bloquer le coup. Le tonnerre ne faisait que donner un air encore plus sombre à la situation, Reikus s’élança dans les airs, il tenait sa lame à deux mains. Suzy essaya de dévier le coup, les deux lames entrèrent en collision, celle de Reikus brilla encore plus intensément qu’auparavant. L’épée du Dernier Inquisiteur fracassa la lame de la vampire comme s’il ne s’agissait de rien.

Suzy était déstabilisée, elle ne s’attendait pas à ça, mais elle était convaincu qu’elle pourrait trouver une façon d’adapter sa stratégie. Reikus n’en était pas aussi certain, pour le moment, il avait un léger avantage. Il profita de cet instant pour attaque la vampire, Suzy eut à peine le temps de voir venir le coup, elle réussie in-extremis à reculer un peu. Au lieu d’une grosse blessure, Suzy n’avait qu’une égratignure au ventre. L’Inquisiteur enchaina avec un coup de pied circulaire aux côtes qui lui fit perdre son souffle. Reikus n’avait pas dit son dernier mot, il essaya d’en finir avec elle avec un puissant coup à l’épaule droite. L’armure de la vampire suffit à peine à ralentir le coup de Reikus, l’épée vint se planter dans son épaule.

D’un geste de la main, Suzy repoussa l’Inquisiteur,  ce dernier parvint à tirer son épée avec lui, ce qui fit crier de douleur la vampire.  Les coups de Reikus, menés par une puissance divine, avaient réussis à faire souffrir terriblement la vampire, mais elle s’en remettrait. Suzy était toujours de la partie, elle n’avait pas dit son dernier mot. Reikus se releva à côté de Rayne, il la regarda un instant avant de retourner son attention vers la vampire. L’Inquisiteur sourit, le deuxième round avait sonné…

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 76 jeudi 31 mai 2012, 15:21:34

Le combat était à sens unique. Si Rayne avait pu surprendre Suzy, cette dernière avait repris l’avantage avec brio, frappant fort et vite. Malgré son agilité et ses deux lames, Rayne ne pouvait que défendre en parant et en esquivant.

« Tu es comme ton père, faible ! »

Suzy se téléporta alors, arrivant dans le dos de Rayne, et frappa avec sa lame. Rayne évita en bondissant en l’air, et tenta d’atteindre la vampire avec ses lames dhampir, mais cette dernière se téléporta à nouveau, et frappa Rayne à l’aide d’un coup de pied retourné. Encore en l’air, le coup heurta la Dhampir à la joue, l’envoyant rouler sur le sol. Allongée, elle entendit la vampire fondre sur elle, et se mit sur le dos, parant sa lame en tendant les siennes. Le coup ébranla ses os, et elle frappa avec son pied, la heurtant au ventre. Suzy se téléporta à nouveau, arriva à côté de Rayne, et tenta à nouveau de la planter. Roulant sur le sol, la Dhampir esquiva, s’appuya sur une main, et tenta d’utiliser son pied pour renverser la femme. La vampire évita l’attaque en sautant en l’air, et Rayne se releva.

Rayne choisit de ne pas répondre à sa provocation, et décida d’attaquer. Elle frappa avec sa lame gauche, et utilisa la lame droite en la levant pour tenter de l’abattre sur la vampire. L’épée de Suzy étant occupée, Rayne tenta donc de percer sa garde, mais la main libre de la vampire s’agrippa sur le poignet de Rayne, ses griffes pointues s’enfonçant dans sa chair. Rayne gémit, sentant une vague de douleur la traverser, et son adversaire en profita pour la frapper au nez avec sa tête. Un puissant coup qui renversa Rayne, laissant sur la tête de Suzy un peu de son sang. La démone était décidément d’une puissance terrifiante. Rayne, sonnée, entreprit de se relever, et Suzy utilisa alors sa magie. Un fouet noirâtre prolongea sa main, et la frappa au ventre, la soulevant du sol pour l’envoyer rouler cinq mètres plus loin. Le fouet se leva à nouveau, et s’abattit. Rayne réussit à l’éviter, ou presque. L’une des lanières du fouet maléfique s’enroula en effet autour de sa cheville, et la souleva comme un fétu de paille, la faisant s’élever dans les airs, avant de l’envoyer s’écraser avec violence sur le sol. Le fouet la relâcha alors, et la frappa sur le dos, la faisant hurler. Elle en cracha du sang, sa tunique se déchirant dans le dos pour révéler des zébrures rouges.

*Incroyable... A côté d’elle, Kagan ressemble à un simplet... Je n’ai jamais rencontré un adversaire comme ça ! Mais il en faut plus pour me décourager...*

Lentement, Rayne s’appuya sur ses avant-bras, tentant de se relever, et le fouet manqua à nouveau s’abattre... Avant que Reikus n’intervienne, repoussant Suzy, avant de se battre avec elle. Rayne entendit des hurlements, des soupirs, et des cris, tandis que les lames s’entrechoquaient. Sonnée, la Dhampir se relevait lentement, tandis que Suzy, surprise par Reikus, se reçut plusieurs coups qui la firent chanceler. Reikus réussit même à la blesser à l’épaule, et Rayne comprit que l’eau bénite avait du le renforcer. Une espèce d’halo argenté, blanchâtre, l’entourait. Il ressemblait à un chevalier étincelant sortant d’un conte de fées. Le visage déformé par la fureur, Suzy mit sa main sur sa plaie, tandis que l’Inquisiteur alla voir Rayne.

Rayne se releva, et passa sa main sur ses lèvres couvertes de sang, avant de brandir ses lames. La blessure de Suzy cicatrisa rapidement, et elle les regarda, avant de sourire.

« Il est trop tard. Vous mourrez tous les deux. L’eau bénite ne vous sauvera pas. Dites-vous bien que tout ce qui va suivre ne sera qu’une simple leçon. Même la magie ne peut lutter contre l’évolution naturelle des choses. Vous n’êtes pas plus dangereux que des insectes face à moi. »

La démone s’envola alors dans les airs, et ses pupilles se voilèrent, devenant d’un noir d’encre sinistre. Tendant la main, la démoniaque créature envoya une série de puissants éclairs de ses ongles griffus. Rayne tendit ses lames pour se protéger, et la démone se téléporta alors, atterrissant entre Rayne et Reikus. Elle frappa Rayne avec la main gauche, alors que les éclairs continuaient à siffler, et frappa ensuite Reikus au torse avec le plat de sa main, envoyant valdinguer les deux. La démone ne jouait plus, et utilisait maintenant toute sa force. Le coup envoya Rayne s’envoler au bout du toit du donjon, manquant la faire tomber.

Elle eut à peine le temps de se relever que Suzy se retrouva devant elle. Le pied de la démone la frappa au visage, lui faisant cracher du sang, et elle bascula dans le vide. La démone se téléporta rapidement, arrivant dans le dos de Rayne, et la frappa dans le dos avec son fouet. Le coup fut si puissant que Rayne s’envola dans l’autre sens, mais la démone ne la lâcha pas pour autant, se téléportant à nouveau pour la frapper dans l’estomac d’un coup de coude, avant de se téléporter une énième fois, arrivant au-dessus de Rayne, pour la frapper avec le pied dans le dos, là où le fouet s’était abattu.

Rayne s’écrasa sur le toit du donjon, inerte. La leçon était dure, et n’avait pas duré plus de dix secondes. Tout son corps la faisait souffrir, et elle avait probablement quelques os cassés.

« Vous n’empêcherez pas son réveil. Le rituel s’accomplira. »

Quelques éclairs illuminaient avec rage le ciel, et Suzy s’avança vers Reikus. Rayne tenta de se relever, mais elle se sentait complètement épuisée, à bout. Sa vision était trouble. Suzy se téléporta, atterrissant dans les airs, et fit claquer ses fouets noirâtres sur Reikus. Les coups faisaient trembler le sol, provoquant des fissures, mais la femme était intouchable, volant dans les airs. Néanmoins, elle n’arrivait pas à atteindre Reikus, et pesta, avant de ranger ses fouets, et de se mettre à voler, utilisant ses ailes.

La démone décrivit des cercles dans les airs, tendant la main pour envoyer de temps en temps des boules de feu noirâtres, avant de fondre sur son ennemi, pour le faucher en plein vol, plongeant sur l’Inquisiteur.

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 77 dimanche 03 juin 2012, 16:41:07

Ce fut au tour de Suzy d’attaquer, elle se téléporta entre lui et Rayne. La vampire frappa l’Inquisiteur de toutes ses forces, ce dernier alla s’écraser quelques mètres plus loin.  C’est Rayne qui reçut le pire de cet assaut. Suzy l’envoya voler dans les airs et se téléportait pour enchainer une série de coups plus puissant les uns que les autres. Reikus était au bord du toit, si Suzy l’avait poussé un peu plus loin il serait surement tombé vers sa mort. Rayne quant à elle, atterrit douloureusement sur le toit du donjon, même sa constitution de dhampir n’aurait pas pu lui éviter quelques blessures.

Rayne ne se relevait pas. Reikus pouvait la comprendre, c’était donc à lui que revenait la tache d’affronter Suzy une fois de plus, l’Inquisiteur n’y voyait aucun inconvénient.  Sauf qu’il ne pouvait pas se battre contre une cible qu’il ne pouvait pas atteindre, Suzy s’était envolée dans les airs. Elle avait l’air de revenir vers Reikus, la démone voulait l’emporter avec elle dans les airs. Reikus bougeait en essayant de l’éviter, mais la vampire était simplement trop rapide, elle l’agrippa comme s’il s’agissait d’une poupée de chiffon. Suzy voulait probablement jeter l’Inquisiteur dans le vide, Reikus n’allait pas se laisser faire.

Pendant leur ascension, Reikus s’agrippa à la nuque de la vampire, Suzy, qui le tenait toujours d’une seule main, essaya de se dégager mais en vain. L’Inquisiteur réussit de peine et de misère à se placer sur le côté de la démone. Reikus sortit sa dague, bénite par le Cardinal un peu plus tôt, et la planta dans le dos de la vampire.  Suzy laissa échapper un cri strident alors que Reikus se hissait sur son dos, se dégageant de l’emprise de la femme. Les ailes noires de Suzy fouettaient un peu l’Inquisiteur, mais il parvenait à rester en place.

La dague de Reikus n’avait atteinte aucun organe vital. L’Inquisiteur fut stupéfait de voir à quel point la vampire se régénérait rapidement, étrangement, la blessure causé par la dague avait déjà cicatrisée, mais alentour de la lame.  En temps normal, la régénération était un don, mais en ce moment, Suzy souhaitait ne jamais avoir reçut se talent. La lame la faisait terriblement souffrir, et maintenant elle était coincée en elle. La vampire ne volait plus droit, elle zigzaguait dans les airs. Reikus vit pivoter la lame dans le dos de Suzy, la créant une nouvelle plaie. Suzy criait de plus belle. 

Le Dernier Inquisiteur se servait de sa lame un peu comme d’un gouvernail, il voulait redescendre vers le toit du donjon, mais il ne parvenait pas vraiment à contrôler le vol de la vampire. Suzy eut l’idée de voler à l’envers pour faire tomber Reikus, l’Inquisiteur manqua de tomber à plusieurs reprises mais ses jambes qui serraient les côtes de Suzy le maintenaient en place. La démone se redressa et continua à voler normalement après quelques instants. Reikus en déduit que si sa dague ne lui faisait pas assez mal, peut-être que son épée ferait le travail.

À deux mains, Reikus prit son épée et la planta dans le dos de Suzy, il n’eut aucun problème à transpercer l’armure noirâtre de la vampire.  La démone décida d’abandonner son plan initial et se dirigea vers le toit du donjon. Elle ne se contrôlait plus bien,  sa vitesse était trop grandes pour qu’ils puissent atterrir sans danger. Reikus s’agrippa à sa lame et pria. Les deux s’écrasèrent brutalement contre le toit du donjon, c’est Suzy qui soufra le plus de cette chute car Reikus était en sécurité sur son dos. 

Ils glissèrent sur quelques mètres avant de se stabiliser. L’Inquisiteur débarqua et s’approcha de la tête de la vampire. Elle ne bougeait pas, sa respiration était faible et irrégulière, Reikus s’apprêtait à l’achever quand elle se mit à rire, elle riait d’un rire sombre et maléfique même si elle toussotait à cause de la douleur causée par la chute.  Reikus ne voyait pas ce qu’il y avait de drôle, la démone était sur le bord de la mort et pourtant tout ce qu’elle trouvait à faire était de rire.  L’Inquisiteur savait qu’elle cachait quelque chose, mais il décida de ne plus attendre et de l’achever,  quand il allait planter sa lame dans son cœur, Suzy attrapa la lame.

-   Il… Il…

Reikus n’avait aucune idée de ce qu’elle voulait dire

-   Quoi, il?

-   Il…

Suzy s’étouffa et cracha un peu de sang

-   Il arrive…

-   Qui est, Il?

Suzy se mit à rire de plus belle, ce rire était inquiétant. Bien sûr, Reikus ne connaissait pas toute l’histoire. Il ne connaissait pas la famille de vampires dont Suzy avait parlé à Rayne, et il ne savait pas non plus ce que le rituel impliquait. Mais Marlowe, si. Pendant que Rayne et Reikus était occupés à se battre contre Suzy, lui avait rampé, il s’était approché du cadavre de Dalbert et avait bu son sang pour se régénérer.  Il s’était ensuite enfui, il connaissait un chemin secret et rapide vers les catacombes, là-bas, il avait accompli le rituel. Toute cette histoire de trahison n’était qu’une mise en scène, le plan s’était bine déroulé même si Suzy et Marlowe avaient presque perdus la vie.

Le tonnerre retentit dans le ciel, Reikus se tourna et eut le temps de voir atterrir un homme dans un nuage de poussière. Il était portait une armure noir comme la nuit, il était grand et costaud, même Reikus avait l’air petit à côté de lui. Il fit apparaitre une longue lame noire dans ses mains et se tourna vers Reikus et Rayne
 

Vampire


-                Je suis de retour…!

-   Viens mon frère, terrassons cette vermine. Ensuite, nous répandront notre colère partout sur le monde! Mais dit-moi, Marlowe n’est pas avec toi?

-   Le minable qui m’a réveillé? J’avais soif après tant d’années de sommeille, je suppose que tu comprends ce que je veux dire.

Le vampire sourit

-   Tu à l’air mal en point, ce sont eux qui t’ont fais ça? Misérables humains…

-   Qui est tu, suppôt de l’Enfer?

-   Je suis Dreikor, mais avant tout, je suis ton destructeur, minable!

-   Ça, je ne crois pas. Pas tant qu’Ius seras là pour t’en empêcher!

-   Religieux? Je crois que nous allons nous amuser…

Le vampire fonça sur Reikus, il était incroyablement rapide.  L’Inquisiteur plaça sa lame devant lui pour arrêter le démon. Les lames s’entrechoquèrent et si se n’était pas de la lame bénite de Reikus, l’Inquisiteur serait probablement déjà mort. Reikus tenait sa lame à deux mains, mais il prit le risque d’aller rapidement chercher sa dague, il s’écarta et l’épée de Dreikor alla frapper le sol, créant quand même une marque sur le sol de pierre. Reikus en profit pour planter sa dague dans le bras gauche du vampire,  il souffrait, mains contrairement à Suzy, ne criait pas.

Suzy elle, était restée dans son coin, elle n’avait presque plus d’énergie et était à la merci de n’importe qui, Reikus l’aurait bien achevé mais il était trop occupé avec un autre vampire. Dreikor griffa le torse de l’Inquisiteur, laissant quatre grandes marques rouges. Ces plaies brulaient terriblement, c’était pire que si on lui avait jeté de l’alcool dessus.  Reikus posa sa main sur sa poitrine et mit un genou à terre. Il ne se laissa pas abattre pour autant, il se releva, prêt à faire face au vampire. C’est alors que l’Inquisiteur eut une idée, malgré la douleur, il parvint tout de même à sourire un petit peu

Reikus tâta sa poche, comme il le croyait, la fiole d’eau bénite était toujours là, et incroyablement, elle ne s’était pas cassée lors du combat. Elle n’était pas très grande mais elle contenait tout de même une quantité considérable d’eau. L’Inquisiteur s’approcha du démon, puis le regarda droit dans les yeux. Sans rien ajouter, Reikus lança la fiole dans la figure de Dreikor, le contenant se brisa laissant couler l’eau sur le visage du vampire, ce dernier cria pour la première fois depuis leur rencontre et se protégea le visage avec ses mains, une sorte de fumée noirâtre s’échappait entre ses doigts.

Quand Dreikor se retourna pour faire face à Reikus, il avait la moitié gauche du visage complètement brulé,  il regardait le Dernier Inquisiteur d’un air mauvais, il criait vengeance. Mais Reikus lui, criait justice, et ça, il le savait, c’était bien mieux que la simple vengeance aveugle. Dreikor se battait avec rage, il ne se contrôlait pas, Reikus lui, restait calme. Un calme déconcertant pour une situation aussi dramatique. C’était là sa seule chance de remporter la victoire, Dreikor, bien que très puissant, allait commettre une erreur tôt ou tard, il ne serait pas complètement alerte, et c’est ça qui le tuerait, Reikus en était convaincu.

Mais les choses n’allaient tout de même pas très bien pour Reikus, il était blessé et sa partenaire gisait sur le sol, un coup de poing imparable de la part du démon vit cracher du sang à Reikus, le coup était si puissant qu’il échappa sa lame, Dreikor enchaina avec un coup aux côtes, puis à la mâchoire, Reikus n’eut d’autre choix que de s’écrouler sur le sol. Le vampire leva son épée dans les airs et regarda Reikus d’un air supérieur.

-   Où est ton dieu maintenant? Ius? Où es-tu Ius? Je ne te vois pas!

Dreikor se mit à rire

-   Ton dieu n’est rien, il n’existe pas, tu es faible de penser que la religion pourras de sauver. Il n’y a pas de dieux, que des démons! Bientôt, tu le constateras par toi-même lorsque tu seras sujet aux sombres tortures des abysses en compagnie de tout ceux que tu à aimé, ils périront tous un jour ou l’autre, et se seras par ma main.

Reikus n’aimait pas qu’on crache sur son dieu, mais il ne pouvait rien faire. Lui, ne pouvait rien faire, il y avait encore un peu d’espoir, Clairelame gisait près de Rayne. La vie de Reikus dépendait d’elle, si seulement elle pouvait se lever, prendre cette lame et la planter dans le cœur du démon. Reikus avait eut raison plus tôt, Dreikor avait fini par commettre une erreur, une grave erreur, sauf qu’il s’était trompé sur ce point, ce n’était pas lui qui allait porter le coup fatal.

- Tu m'avais demandé qui j'étais? Et bien... Je suis ta fin!

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 78 dimanche 03 juin 2012, 21:00:31

Du combat aérien entre Reikus et Suzy, Rayne ne vit rien. Étourdie sur le sol, elle souffrait, tentant de reprendre ses esprits. Suzy l’avait malmené. La vampire était terrible, et elle put voir la fin du combat. Reikus s’était agrippé à elle, la plantant avec son épée dans le dos. Son épée ressortait de l’autre côté du corps de Suzy, qui s’écrasa sur le toit du donjon. En sang, elle expliqua toutefois à Reikus que la partie était finie. Ce fut à cet instant qu’un Portail s’ouvrit, une espèce de vortex par lequel un autre individu débarqua. Il se présenta comme s’appelant Dreikor, et il émanait de lui une puissance terrifiante. Même Kagan avait l’air d’un enfant face à un tel être. L’élégant vampire démoniaque avait une longue chevelure noire, et des peintures rouges sur le visage, signe qu’il était un militaire. Sûrement une espèce de général démoniaque, qui ne tarda pas à affronter Reikus, tandis que Suzy restait dans un coin, ayant toujours une lame enfoncée dans le dos, du sang s’échappant de ses plaies.

*Ressaisis-toi, Rayne, bordel ! Tu peux le faire !*

Dreikor le vampire démon affronta Reikus, et reçut quelques surprises, notamment de l’eau bénite qui lui incendia une partie du visage. Il en fallait néanmoins plus pour le vaincre, et l’Inquisiteur le comprit. Le combat était sans espoir. Il vainquit Reikus, l’envoyant par terre, s’avançant vers lui. S’appuyant sur ses avant-bras, la Dhampir nota alors la présence de la lame de Reikus. Une lame enduite d’eau bénite. Dreikor ne semblait pas faire attention à elle. Le coup serait indéniablement mortel. Elle devait faire abstraction de la douleur, s’emparer de la lame, et la lui planter, de préférence avant qu’il ne tue Reikus.

Prenant son temps, l’infernal vampire caquetait, insultant Ius et la faiblesse de Reikus, avant de le frapper à nouveau. Le démon était sûr de sa victoire, et se permettait donc de flâner. Étrangement, le sortilège magique continuait à être là. Les espèces de tours violettes continuaient à émettre de la magie, comme si le sort n’était pas encore rompu. Rayne ne comprenait pas ce que cela voulait dire, ou, plutôt, avait peur de le réaliser.

*Il n’est pas encore totalement matérialisé... Toute sa puissance... Il n’a fait venir que son enveloppe physique, mais sa magie, elle... J’ai une chance ! Ce n’est pas le moment de dormir, Rayne ! Bordel ! Secoue-toi !*

La Dhampir tenta de se relever. Pendant ce temps, Dreikor avait attrapé Reikus par la gorge, et le balança sur le sol, s’avançant lentement vers lui.

« Les Dieux sont des farces ! Ils disparaîtront tous ! Ils ne sont que des chimères, des faibles ! Je reconnais un guerrier valeureux quand j’en vois un, Inquisiteur. Tu es fort... Mais pas assez. »

Dreikor tendit sa main vers Reikus, et envoya une décharge d’énergie, une onde de choc qui frappa de plein fouet Reikus, le faisant décoller en l’air. Il rebondit sur le sol, et le démon marchait lentement vers lui. Le général démon était absolument sûr et certain de sa victoire, et il tracta Reikus vers lui. L’Inquisiteur était trop affaibli pour le repousser, et arriva, prostré, face à Dreikor.

« Les humains sont toujours aussi arrogants, commenta le monstre. Aussi faibles qu’arrogants... Tu t’opposes à l’inéluctable. Je suis le Messager du Chaos, l’Annonciateur. La Prophétie s’accomplira ! »

Dans l’ombre de Dreikor, une forme grossissait, courant à toute allure vers lui. La main gauche du démon se leva, toutes griffes dehors, s’apprêtant à s’abattre sur Reikus, tandis que Rayne courait vers lui, tenant dans la main Clairelame. Elle allait la planter dans son cœur, voyant l’ouverture... Quand Dreikor tourna la tête vers elle, et envoya une onde de choc depuis sa main. Le coup heurta Rayne de plein fouet, la faisant rebondir sur le sol, tandis que Clairelame atterrit à quelques mètres de Dreikor.

« Aaaah ! soupirait Rayne.
 -  Personne ne peut piéger un vampire. Même une Dhampir devrait le savoir. »

Il avait prononcé le mot avec un mépris évident. Couchée sur le dos, Rayne entreprit de se retourner, respirant lourdement. Dreikor avait senti le sang approcher, et l’avait frappé de plein fouet. Il s’empara de Clairelame, la tenant par la manche, et leva l’arme, la regardant silencieusement :

« Une bien belle épée... Très bien forgée, aiguisée et tranchante à souhait... Mais bon, une épée reste une épée. »

Dreikor posa son autre main sur le bout de la lame. Au contact de l’eau bénite, ses doigts se calcinèrent lentement, mais un sourire amusé éclairait son visage. Il força un peu, usant de sa force surnaturelle, et fendit l’épée en deux, la brisant. Dreikor balança alors la lame, qui se mit à rouler sur le sol, des morceaux d’acier s’éparpillant sur le sol. Sa blessure à la main cicatrisa rapidement. On pouvait également noter que sa joue calcinée cicatrisait elle aussi bien rapidement.

Se redressant, Rayne vit alors une lettre rougeoyer sur son front, comme pour Suzy. Ce ne fut néanmoins pas un « K » qui se forma, mais un « D ». D pour Dreikor, assurément. Rayne cracha du sang, tandis que Dreikor s’avançait vers elle. Il la souleva par la gorge, et la regardant.

« Toi... Tu aurais pu faire une parfaite prostituée... »

La Dhampir grogna, et lui cracha dessus. Dreikor eut un léger sourire, et balança Rayne comme un fétu de paille. Rayne arriva près du bord, et Dreikor soupira longuement.

« Cet exercice était fort amusant, mais je crois qu’il est temps d’en finir... J’ai un planning très chargé, et je ne peux pas me permettre de perdre trop de temps avec... »

Le toit se mit alors à vibrer dangereusement, déstabilisant légèrement Dreikor. Surpris, ce dernier regarda autour de lui, ne comprenant pas l’origine de cette espèce de séisme, qui se reproduisit à plusieurs reprises. Les séismes ne pouvaient pas venir du Portail, et Dreikor, méfiant, regardait autour de lui... Lorsqu’il comprit. Quelqu’un était en train de grimper le long de la façade, et ce quelqu’un était massif, imposant, et immense. Incapable de se relever pour le moment, Rayne vit alors une créature qu’elle n’aurait jamais cru revoir se dresser, massive et terrifiante.

Le golem. L’imposant monstre de pierre, qui n’avait pas de sang en lui, était indétectable pour un vampire, et était attiré par les vibrations magiques. Le regard de Dreikor exprima son incertitude devant une telle monstruosité, mais elle ne fut que passagère. Les pas du golem faisaient trembler le sol, et il s’avançait vers Dreikor, furieux et empli de puissance.

« Je n’ai pas traversé les dimensions pour être bloqué par un bout de pierre ! Disparais ! »

Dreikor tendit sa main, et des éclairs violets frappèrent le golem, qui se protégea avec sa main. Les éclairs rebondirent sur son bras. Malheureusement pour Dreikor, la puissance de Suzy se retournait contre lui. Le golem avait été conçu avec les talents magiques élevés de la vampire, et Dreikor pesta. Les éclairs ne suffisaient pas à arrêter le golem, qui s’avançait vers Dreikor. Si ce dernier avait eu toutes ses capacités magiques, il n’aurait eu aucune difficulté à se débarrasser du golem.

« Maudite créature !!! »

Le golem courut alors vers Dreikor, qui arrêta ses éclairs, et roula de côté, évitant la charge du golem, qui fit néanmoins preuve d’une agilité que sa corpulence ne soupçonnait pas. Le golem pivota sur lui-même, et frappa Dreikor avec la main, envoyant valdinguer ce dernier comme une poupée. Un tel coup aurait brisé les os de n’importe qui, mais Dreikor semblait à peine sonné. Il s’envola dans les airs, avant de se rétablir sur ses jambes, essuyant un peu de sang. Le golem ne s’intéressait toutefois pas à lui, et préféra se diriger vers l’un des pylônes magiques, les serrant avec ses bras, avant de pousser des rugissements. Du pylône, des éclairs se mirent à siffler partout, avant de s’abattre avec rage et fracas sur le toit du donjon, provoquant d’énormes fissures.

« Non ! Cette magie est à moi !! »

Dreikor fit alors apparaître une paire d’ailes, et tenta de s’élancer vers le golem. Malheureusement pour lui, il avait atterri à côté de Rayne, qui utilisa ses ultimes forces pour bondir sur lui. Crocs dehors, elle planta ses dents dans la main de Dreikor, qui poussa un hurlement. Le sang infernal se mit à palpiter dans les veines de Rayne, alors que Dreikor la repoussa d’une gifle de son autre main.

« Tu me paieras ça, salope ! »

Requinquée, Rayne se releva, et profita de son surplus d’énergie pour surprendre Dreikor. Elle le frappa d’un coup de pied retourné à sa joue calcinée, qui cicatrisait lentement. Des bouts d’os s’envolèrent, et Rayne utilisa ses lames pour frapper. Deux entailles profondes. Ses lames en verredragon fendirent le plastron du démon, déchiquetant sa peau, lui faisant pousser un nouvel hurlement.

« Crève ! »

A genoux, Dreikor tendit sa lame pour se protéger. Les lames en verredragon rebondirent dessus, et Dreikor, s’appuyant sur ses jambes pliées, bondit sur la vampire. Son crâne la heurta au menton, la faisant basculer, et il lui balança une nouvelle décharge d’éclairs qui la frappèrent de plein fouet. La Dhampir roula le long du sol. Dreikor se retourna alors vers le golem. Attiré par la magie, ce dernier se nourrissait, mais cette énergie magique était bien trop forte pour lui, et il ne la contrôlait plus.

D’énormes éclairs violets s’abattaient dans toute la région, pulvérisant les maisons, enflammant les arbres. Furieux, Dreikor envoya des éclairs noirs sur le golem. Ces derniers firent mouche. Il utilisait désormais sa redoutable magie noire, et le golem poussa un grognement, tandis que des nuages violets se dessinaient dans le ciel. La réaction magique devenait incontrôlable, et le toit du donjon se lézardait en de nombreux endroits. Tout le château semblait trembler, et les nuages violets crachaient des éclairs dans tous les sens. Le golem, quant à lui, se mit à grossir, à grossir de plus en plus, et se retourna, dévisageant Dreikor, avant de frapper du pied. Il avait alors la taille d’une maison, et commençait à se fracturer.

« Infâme saloperie ! Qu’as-tu osé faire ?! »

Rayne se releva à nouveau, sécha le sang qui coulait sur l’un de ses yeux, et profita de l’inattention de Dreikor. Elle courut vers lui, et Dreikor tourna la tête, mais ne put empêcher un nouveau coup. Les deux lames de Rayne s’enfoncèrent dans son torse, ressortant dans son dos, et Dreikor hoqueta, les yeux écarquillés, tandis que Rayne murmura dans son oreille :

« Va chier en Enfer, salopard ! »

Crachant du sang, Dreikor tenta de dire quelque chose, quand tout le château s’écroula. Le golem tombait en morceaux, ne pouvant pas supporter une telle décharge magique, et un éclair le frappa, suivant d’un autre, qui ouvrit le toit du donjon, pulvérisant tous les étages pour atteindre le rez-de-chaussée, formant un trou vertigineux qui engloutit tout le donjon. Rayne bascula dans le vide, et ses lames se détachèrent, alors qu’elle s’écroula avec le donjon. Un nuage de poussières alla recouvrir toute la région, et, après l’orage, la pluie se mit à tomber.

DC d’Alice Korvander.

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Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 79 vendredi 08 juin 2012, 06:01:41

La pluie tombait sur le corps fatigué de Reikus. Fatigué des injustices, fatigué du mal, mais surtout, fatigué de se battre.  Le Dernier Inquisiteur était fatigué de tout cela, il avait perdu depuis bien longtemps l’espoir de se réveiller un jour dans un monde juste et pur.  Mais pourtant, il continuait à se battre, sans relâche, il ne baisserait jamais les bras. Il ne savait pas ce qui le poussait à ce battre, c’était peut-être qu’au fond de lui, il restait quand même quelques étincelles d’espoir. Reikus se rappela s’être posé la même question à son arrivé à Château-Lerouge, et de nombreuses fois auparavant, malheureusement pour lui, l’Inquisiteur n’avait jamais trouvé la réponse à cette énigme.

Reikus toussota, s’était la première fois qu’il bougeait depuis qu’il s’était réveillé. Il rassembla toutes ses forces pour ouvrir ses yeux, il ne vit que destruction et désolation. Presque tout ce qui était près du château était détruit, le château lui-même avait subi d’importants dégâts. Le donjon s’était écroulé ainsi que quelques autres tours, plusieurs briques étaient tombées de la muraille et des débris avaient été projetés un peu partout dans la ville. Cette ruine ne ressemblait en rien au majestueux château construit par les Lerouges. Reikus soupira et entreprit de se relever.

Tous ces muscles le faisaient souffrir. L’Inquisiteur se releva péniblement, dégageant le gravier qui s’était accumulé sur son corps. Reikus avait observé la scène en haut du donjon, le golem, le donjon qui explosait, Dreikor. Dreikor?! Où était-il?! Il était peu probable qu’il ait survécu à la chute, mais Reikus devait s’en assurer. L’Inquisiteur ne se rappelait pas de sa propre chute, ses souvenirs s’arrêtaient à peu près à mi-chemin entre le toit du donjon et le sol. À bien y repenser, c’était peut-être mieux comme ça, l’atterrissage avait dû être particulièrement brutale, c’était un miracle que Reikus y ait survécu. Rayne… Il ne l’avait pas vu, ça constitution de Dhampir l’avait probablement protégée, mais tout comme lui et Dreikor, elle avait été sérieusement malmené, ce qui rendait sa survie… beaucoup moins probable.

Reikus ne voulait pas qu’elle meure, s’était étrange, l’Inquisiteur n’avait jamais ressentit cela envers quelqu’un d’autre depuis… depuis son mentor, Cade.  On n’a pas vraiment la chance de s’attacher aux gens quand on voyage constamment, à la recherche d’autres criminels à tuer. Reikus sourit, cela lui faisait du bien d’avoir confiance en quelqu’un à nouveau.  L’Inquisiteur regarda les débris mais il ne vit rien, ni d’allié, ni d’ennemi.

Reikus n’avait pas d’arme, Dreikor avait détruit Clairelame, alors c’était peut-être mieux qu’il retrouve Rayne en premier.  Le Dernier Inquisiteur avançait lentement, très lentement. Il avait plusieurs os cassés et il avait perdu beaucoup de sang. Très peu de gens auraient été capables de se tenir debout après tout ce que Reikus avait enduré. L’Inquisiteur leva ses yeux vers le ciel, la pluie qui tombait lavait la saleté et le sang séché sur son visage. Ses vêtements étaient déchirés à de nombreux endroits et il avait le goût déplaisant du sang dans la bouche.

Combiens de temps s’était écoulé depuis sa chute et le moment présent, quelques minutes? Des Heures? Reikus n’en avait aucune idée.  Le ciel semblait s’être éclairci, mais personne ne s’était encore approché de la scène. Les combats dans la ville s’étaient arrêtés suite à l’explosion, plus aucun démon ne volait dans les airs. Si ce n’était des débris, du sang et des armes, on pourrait presque dire que la ville était revenue à son état normal. Le Dernier Inquisiteur savait que le calme ne pouvait pas durer, dans quelques jours ou quelques semaines, les crimes allaient forcément recommencer, ainsi que toutes les injustices. Reikus fronça les sourcils, c’était toujours comme ça.

L’Inquisiteur perçut un mouvement à sa gauche, quelque chose au sol. Reikus pivota sur lui-même. Dreikor essayait d’atteindre quelque chose qui scintillait, une amulette. Le vampire était mal en point, il avait perdu l’une de ses jambes et rampait péniblement vers l’amulette. Dreikor l’avait probablement remplie d’énergie qu’il pourrait utiliser en cas d’urgence, mais il l’avait échappé lors de sa chute. Reikus devait atteindre le joyau avant lui, c’était une question de vie ou de mort.  L’Inquisiteur boitait, mais il avançait à un rythme plus rapide que celui du vampire.

Dreikor l’avait remarqué, il doubla sa vitesse pour se rendre à l’amulette avant l’Inquisiteur.  La course se déroulait très lentement, mais les deux adversaires donnaient le peu d’énergie qui leur restait pour devancer l’autre.  L’un des deux allait y rester, c’était inévitable. L’amulette n’était plus qu’à un mètre. Ce mètre semblait incroyablement long compte tenu des circonstances. La sueur perlait sur le front de Reikus, elle se mélangeait avec la pluie et le sang. L’Inquisiteur voyait qu’il avait une chance d’arriver avant Dreikor, il rassembla toute l’énergie qu’il pouvait pour avancer plus vite. Il dépassa le vampire et arriva à l’amulette. L’Inquisiteur leva le pied et l’abattit brutalement sur le bijou. Une sorte de fumée verdâtre s’échappa de l’amulette.

-   Non… espèce de fou.
Reikus s’approcha de Dreikor, ce dernier roula sur lui-même pour faire face au ciel. Il éprouvait beaucoup de difficultés à articuler.

-   Avec… cette énergie… j’aurais pu… j’aurais pu amener la paix… Moi et ma famille, nous aurions pu régner en maitre sur ce monde pourri… Nous aurions pu amener la paix sur ces terres, quelque chose que tu n’as jamais connu Inquisiteur, et que tu ne connaitras jamais tant que tu serviras ce faux dieu… 

-   Quelle paix? Regardes toute cette destruction, tout ces morts! C'est la seule chose que tu aurais amené à notre monde. Mais tu as raison sur un point, je ne connaitrais jamais la paix. Pas tant que je servirais Ius. La plupart des hommes sont mauvais, c’est dans leur nature de commettre des injustices, mais je suis là pour équilibrer les choses.

-   Tu ne seras pas toujours là… et il y aura quelqu’un pour prendre ma place…

-   Encore une fois, je te donne ceci, quelqu’un prendra ta place, et je vais mourir un jour. J’accueillerais la mort  avec la tête haute, sauf que moi aussi, quelqu’un prendra ma place. Il y a des âmes justes dans ce monde. Elles sont peu nombreuses, mais tant qu’elles suivront le chemin de la justice, elles vaincront toujours le mal.

-   Arrête tes idioties… tu fais pitié… tu n’es qu’un minable…toi et ton faux dieu.

La respiration de Dreikor devenait de plus en plus irrégulière


-   C’est là que tu trompe vampire. Ius est bien réel, c’est lui, la justice. Vu ton état, tu devrais aller à sa rencontre sous peu. Toi non plus tu ne connaitras pas la paix, tu connaitras la colère divine d’Ius. Son domaine s’ouvre à toi, tu es à sa merci! Maintenant tremble créature de l’enfer, et implore, sa miséricorde!

Dreikor se mit à convulser et à cracher du sang, il n’était plus capable de rien dire. Il mourut comme ça, sous les yeux du Dernier. Il s’apprêtait à rejoindre Ius, la justice et le bien avait une fois de plus vaincu le mal, Reikus était satisfait. Il toussa et cracha lui aussi un peu de sang, la tête lui tournait, il essaya de s’appuyer sur quelque chose mais il tomba dans le vide. Sa vision se noircissait, étais-ce ça fin à lui aussi? Mourir après avoir triomphé dans un grandiose combat contre un ennemi qui aurait sans doute pris le contrôle du monde? Il y avait pire comme fin. Reikus se laissa alors aller, il se sentait paisible.

Étrange… L’Inquisiteur ne croyait pas se réveiller, il était toujours sur le sol près du château, la pluie avait cessé. Il se sentait un peu mieux, mais il était incroyablement faible. Il n’arrivait pas à voir claire, mais il croyait voir une silhouette familière penchée au dessus de lui. Peut-être qu’il ne s’agissait pas la fin du Dernier Inquisiteur après tout… 
« Modifié: vendredi 08 juin 2012, 06:38:48 par Reikus Mordo »

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 80 samedi 09 juin 2012, 16:29:42

Rayne sombra avec les pierres du Château-Lerouge, et disparut sous un amoncellement de gravats et de rochers. Elle se réveilla brisée, massacrée, dans le noir absolu. De la poussière partout, l’air qui manquait, ses cotes qui l’élançaient douloureusement. Pour le coup, elle avait probablement perdu quelques os, ainsi que ses lames. Ses vêtements étaient déchirés, son corps entier n’était plus qu’un atome de douleur... Mais, si elle avait mal, c’était bien la preuve qu’elle tenait encore plus du monde des vivants que celui des morts. Rayne se sentait néanmoins trop fatiguée, et peinait à respirer. Elle sentait un liquide chaud et poisseux couler sur son visage, et l’interpréta comme du sang. Du sang qui s’échappait de son cuir chevelu.

*Ce n’est pas le moment de dormir, Rayne... Ressaisis-toi !*

Elle ne pouvait néanmoins pas remuer la quasi-totalité de son corps, seulement sa main droite. Ses doigts remuèrent lentement. Elle avait des ongles brisés, et comprit alors qu’elle vomissait aussi du sang, et qu’elle était probablement couchée dans sa propre hémoglobine. Qu’elle soit encore en vie relevait d’un miracle vampirique. Rayne tendit sa main à droite et à gauche, arrachant des gravats minuscules jonchant le sol sur lequel elle était couchée. Elle était visiblement toujours dans le donjon effondré, mais impossible de déterminer depuis combien de temps elle était restée inanimée. Elle se rappelait de la chute, du golem qui avait absorbé tellement de magie qu’il en avait explosé. Sous l’onde de choc, l’une de ses lames s’était envolée, et elle était tombée dans le vide. Son dos avait heurté quelque chose, et quelque chose, un gros morceau de béton, s’était écrasé sur son ventre. Un véritable coup de massue qui l’avait complètement démoli.

Meurtrie et brisée, Rayne attrapa alors une espèce de truc noirâtre... Ou, plutôt, elle le caressa du bout des doigts. Une espèce de tuyau. Sa seule prise. Soupirant, Rayne avait extrêmement chaud, et l’air continuait à se raréfier. Si elle ne se remuait pas, elle allait tout simplement mourir ensevelie sous les gravats. Une humaine normale aurait déjà péri de ses blessures. La Dhampir fit pointer les griffes qu’il lui restait, soit deux griffes sur cinq, et s’en servit pour gagner quelques centimètres, et les planter dans le noirâtre tuyau. S’agrippant à ce morceau, elle essaya alors de le faire bouger, et sentit des craquements résonner tout autour d’elle. Visiblement, ce morceau de la paroi servait de soutien. Si elle parvenait à le dégager, peut-être qu’elle pourrait utiliser d’autres parties de son corps.

Rayne essaya de forcer, de donner tout ce qu’elle avait, mais elle ne réussit même pas à faire bouger le tuyau d’un millimètre. Trop affaiblie, Rayne pesta, et essaya de se donner du courage, mais elle se sentait de plus en plus affaiblie. La Dhampir réalisa alors qu’elle avait quelque chose d’enfoncée dans le corps, et que la douleur s’estompait, ainsi qu’une irrésistible envie de dormir. Ses paupières s’alourdissaient. Dormir... Juste un peu, afin de se ressourcer...

*Non ! Ne te laisse pas aller, merde ! Tu n’as pas fait tout ça pour crever comme une conne sous un gros caillou !*

Se sermonner ne permettrait toutefois pas de déplacer les rochers. Ils étaient bien trop lourds, et l’écrasaient. Avec l’énergie du désespoir, la Dhampir essaya à nouveau de s’attaquer au tuyau, forçant... Et réussit à se péter l’une de ses deux griffes restantes, la faisant pester. Une douleur vive qui jaillit de son doigt, faisant l’effet d’un coup de fouet qui réveilla son corps. C’était le moment où elle sentirait en elle une puissance insoupçonnée, où un coup de vent viendrait l’aider à pousser ce tuyau. Elle ne pouvait pas mourir ici, faite comme un rat. C’était une fin minable, indigne de n’importe quel film.

*Je m’y refuse... Merde !*

Rayne leva lentement sa main droite, mais cette dernière s’abattit. Elle n’avait même plus la force de la soulever, et ses yeux devinrent bien trop lourds pour qu’elle puisse les ouvrir. Son esprit se fractura, et elle se sentit s’éloigner. Sa tête acheva sa course en s’écrasant dans le gravier, et elle se mit à délirer. Elle vit le sol s’ouvrir, elle vit des rivières de sang, de feu, elle entendit les rires, elle vit le regard moqueur et furieux de son père dans un enfer de flammes rougeâtres. Elle crut alors entendre des voix, qui semblaient venir d’une autre dimension. Des espèces de génies qui parlaient entre eux, alors que l’océan de flammes laissait place à un abîme noirâtre dans lequel elle s’évapora, voyant une lumière blanche, une lumière vers laquelle elle se sentait inexorablement approchée. Un long tunnel qui devenait de plus en plus blanc, et où elle discernait, dans cette blancheur immaculée, une solitaire et reconnaissable forme. Une forme qu’elle reconnut immédiatement, et face à laquelle elle ne pouvait refuser l’étreinte.

« Tu as bien guerroyé, et il est temps pour toi...
 -  Il y a quelqu’un là-dessous ! Dépêchez-vous !
 -  Ce n’était qu’un rat...
 -  ...De goûter au repos, à la paix des guerriers. Viens, ma fille, viens.
 -  Dépêchez-vous ! »

*
*  *

Était-ce ça, la mort ? Rayne s’était toujours demandée ce qui l’attendrait dans l’au-delà. Il y avait tant d’interprétations différentes. Serait-elle devant les trois Juges de l’Enfer ? Rhadamanthe et Éaque se disputaient-ils sur son cas ? Éaque avait affronté la peste, elle avait dévasté son royaume. Il pouvait faire preuve de compassion envers Rayne, tenter de deviner la justesse de sa cause, mais Rhadamanthe... Il était l’inflexible, le sévère. Est-ce que Minos, l’ultime juge, armé de son sceptre symbolique, devrait agir pour trancher ? Ou alors, est-ce que, comme le suggérait le « Livre des morts » de l’Égypte antique, subirait-elle le principe de la pesée ?

Rien de ce qu’elle voyait ne ressemblait, ni à l’Enfer, ni au Paradis, ni aux Champs Élysées, et encore moins au Walhalla. Ce qu’elle voyait était un toit. Un toit orange, avec des lézardes, et des toiles d’araignées. Si le Purgatoire ressemblait à cela, alors les Dieux étaient fauchés. Clignant des yeux, Rayne remarqua alors qu’elle avait mal. Un mort avait-il mal ? Non, et ce fut cette constatation qui l’amena à réaliser qu’elle était encore vivante.

*Mais où suis-je ?*

Avec une lenteur infinie, la Dhampir entreprit de se relever. La lumière l’agressait, la forçant à papillonner des yeux. C’était la lumière du jour, les rayons du soleil, qui venaient depuis de grandes fenêtres pour éclairer une pièce où il y avait de nombreux lits. Elle avait des pansements en de nombreuses parties du corps, et vit, sur sa gauche, sur une commode, l’une de ses deux lames dhampir, brisée et tordue. Impossible de la repérer.

Severin ne serait pas content... Rayne avait fort heureusement du matériel de rechange.

« Vous êtes déjà débout ? »

Tournant la tête, Rayne reconnut le docteur. L’apothicaire et guérisseur qui était le proche de Reikus, et qui l’avait aidé. Il avait donc échappé au massacre ? Le guérisseur était entouré de plusieurs assistants et assistantes, et la Dhampir remarqua que ces derniers entouraient un corps endormi à l’autre bout de ce qui apparaissait maintenant comme une nef. Elle était dans l’église, reconvertie pour l’occasion en hôpital de fortune. Il y avait de nombreux blessés qui geignaient.

« L’église a souffert, comme le reste de la ville, nota le guérisseur. Nous en sommes encore à compter les morts. Ce qui s’est passé a été une tragédie... Je suis le dernier guérisseur en vie de la ville, ainsi que le dernier membre du conseil municipal qui n’ait pas eu le ventre ouvert en deux, ou qui ne se soit pas enfui. »

La plupart des vitraux avaient été brisés.

« KÔM’n ‘emp ? »

Rauque, la voix de Rayne se cassait, et elle se racla la gorge. L’apothicaire comprit toutefois sa question, et donna quelques précisions :

« Sept heures... Remarquable. Les capacités de régénération des espèces vampiriques sont tout simplement incroyables. Le Dernier Inquisiteur est allongé à proximité. J’ignore comment vous avez fait pour survivre. Paradoxalement, il a eu plus de chance que vous, mais est plus blessé. Son corps cicatrise beaucoup moins bien que le vôtre. »

Rayne regarda silencieusement Reikus. Une sage-femme lui bouchait la vue, et elle ne pouvait pas voir dans quel état il se trouvait. L’apothicaire poursuivit ses explications :

« Quand le donjon s’est écroulé, tout s’est terminé. Une pluie terrifiante s’est abattue, et a éteint les incendies. Les monstres sont mystérieusement partis, et les survivants se sont retranchés à l’église. Cette dernière avait visiblement été le point de départ de bon nombre de créatures, mais elles se sont toutes enfuies dans la crypte. Nous l’avons à nouveau condamné, mais j’ignore combien de temps elle tiendra... Par la suite, des groupes de survivant sont exploré les ruines du donjon, à la recherche d’éventuels survivants. Ils ont vu de nombreux corps explosés, massacrés, et les vôtres. Je crois que vous êtes les deux seuls survivants.
 -  Vous avez retrouvé les corps des démons ?
 -  Devant le corps de l’Inquisiteur, il y avait un corps mystérieux. Une créature qui n’était pas humaine. »

Dreikor, assurément. Ainsi donc, il était mort. Le fiasco n’était donc pas total, et Rayne en eut un léger sourire, qui s’effaça toutefois bien vite quand l’homme fit une petite précision :

« Néanmoins, quand nous nous sommes approchés de son cadavre,  ce dernier s’est mis à flamber, et a... Complètement disparu. Certains hommes jurent avoir vu une espèce d’ombre violette s’échapper du corps calciné qui était transformé en cendres balayées par le vent, et s’envoler... »

Rayne resta silencieuse. Quelque chose lui disait qu’ils n’en avaient pas encore fini avec Dreikor, mais que ce dernier mettrait sûrement un bon moment avant de retrouver toute sa puissance.

« Et... Vous n’avez pas retrouvé le cadavre d’une démone ?
 -  Nous cherchons encore dans les ruines, mais... Jusqu’à présent, non. »

Avec un peu de chance, Suzy serait encore en vie. Si c’était le cas, Rayne avait une piste solide pour retrouver son père. Dans son for intérieur, quelque chose lui disait que ce nouvel ennemi mystérieux, la Famille des Vingt-Six, risquait encore de faire parler de lui dans les mois à venir. Qui étaient ces individus ? Quelles étaient leurs motivations ? Rayne n’avait aucune réponse à ces questions... Pour le moment, du moins.

DC d’Alice Korvander.

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Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 81 mercredi 13 juin 2012, 05:18:35

-   Attention, je crois qu’il se réveille…

-   Après tout ce qu’il à enduré… Docteur, venez jeter un coup d’œil.

-   Calmement, calmement…

Reikus retrouvait peu à peu ses sens. Pour l’instant, il voyait encore embrouillé, donc c’était impossible pour lui de voir clairement les trois silhouettes penchées sur lui. Il distingua quand même les voix, la première était celle d’une femme, mais il ne la connaissait pas. Le deuxième appartenait à un jeune homme, lui non plus Reikus ne le connaissait pas. Il reconnut pourtant la troisième, une voix à la fois suave et rauque en même temps, il aurait reconnu ce ton de voix entre mille autres.

-   Doc?

-   En personne! Ne bouges plus Inquisiteur, tu risquerais de te faire mal.

-   Rayne?

-   La fille? Elle s’est réveillée un peu avant toi, elle ne doit pas être allée bien loin par contre, elle aussi était amochée.

-             La ville?

-    En piètre état, mais elle renaîtra de ces cendres. Dis donc Reikus, tu n’as pas fini de me poser des questions d’un mot, j’aimerais avoir une vraie discussion avec toi…

Reikus  sourit à la plaisanterie, il était tellement blessé que même contracter les muscles de sa bouche lui fit incroyablement mal.

-   Tu as raison. Toi ça va? Ta famille, elle va bien?

-    Tout le monde s’en est sortit, mais il s’en est fallu de peu. Si mon fils n’aurait pas été là, je crois que ma femme serait morte, et moi aussi d’ailleurs. Justement, c’est lui qui t’a fait tes bandages.

-   Tu lui diras merci de ma part…

Reikus essaya de se lever, mais c’était impossible, il était vraiment trop mal en point pour faire d’aussi grands mouvements. Il ne parvint même pas à s’assoir, il avait beau forcer, c’était impossible. Il était si faible… L’Inquisiteur ne se plaignait pas, après tout, n’importe qui de normal serait mort à sa place, c’était un miracle qu’il puisse encore respirer. Le Docteur se précipita sur Reikus l’aidant à se recoucher, il avait beau avoir un fort penchant pour l’alcool, ce vieux bonhomme était quand même un type bien, il s’inquiétait pour la santé de Reikus. 

-   Ne bouges plus, tu devrais te reposer. Endort toi, le danger est passé…

L’Inquisiteur ne résista pas, il laissa le sommeil l’envahir, un peu de repos lui ferait du bien. Sa visite à Château-Lerouge avait été des plus mouvementée. Il avait déjà reçu plusieurs blessures avant son combat contre Dreikor et Suzy, et ça ne c’était pas amélioré après. Il ne savait pas combiens de temps il lui faudrait pour récupérer de ses blessures, en fait, il ne savait même pas si ses jambes tiendraient le coup s’il venait à marcher. Pour l’instant, sa seule préoccupation était de dormir, se reposer, le plus possible…

Le sommeil, c’était tout simplement délicieux. Reikus n’avait pas eu l’occasion de se coucher l’esprit tranquille depuis un bon bout de temps, depuis trop longtemps en fait. Reikus fit un rêve, rien de significatif, ni d’important, mais il apprécia de sentir son esprit se faire bercer doucement.  Dans son rêve, l’Inquisiteur volait au dessus du monde, il était haut dans les airs, de là où il était, tout avait l’air paisible, il continua à planer ainsi pendant de longtemps. Il se réveilla lentement, son somme lui avait fait du bien, il se sentait déjà un peu mieux.

-   Combiens de temps?

-   Tu as dormis un peu plus qu’une heure.

-   Non… pas ça…

-   Avant que tu puisses recommencer à bouger et à faire le ménages des terres?

-   Oui.

Le Docteur rit

-   Je ne sais pas Reikus, mais il te faudra du repos, beaucoup de repos.

-       C’est bon, je crois que je vais me lever maintenant.

-   Prends ça doucement, tes blessures n’ont pas finie de cicatriser.

Le Docteur l’aida à se relever, Reikus faillit s’écrouler par terre. Ces jambes n’étaient pas prêtes à supporter son poids de géant, l’Inquisiteur réussit quand même à rester debout, un exploit incroyable.  Il s’étira, ça lui fit un bien énorme. Reikus souffrait de partout, mais il se sentait un peu revigoré.  Il fit quelques pas mais manqua de tomber, le vieil homme lui tendit une canne en souriant, Reikus hésita quelques instants avant de la prendre.

-   Je vais prendre une marche, essayer de trouver Rayne.

-   Elle ne doit pas être bien loin.

-   D’accord

Reikus fit quelques pas avant de se retourner

-   Merci pour tout, Murdock

-   C’est la moindre des choses que je puisse faire… Tu sais, mon frère te considérait comme son fils.

-   Je le considérais aussi comme mon père… Il me manque…

-   À moi aussi…

Reikus retrouva Rayne en face de l’église, elle était assise sur une sorte de pilier, l’Inquisiteur s’approcha d’elle. Il avait vraiment du mal à avancer. On lui avait enlevé ses vêtements tachés de sang et on les avait remplacés par des bandages. Il avait aussi un nouveau pantalon et une nouvelle paire de souliers plutôt confortables, il se demandait où ils avaient bien pu trouver tout ça. L’Inquisiteur parcourut la distance qui le séparait de Rayne et alla s’assoir à côté d’elle.  Il ne dit rien, pas parce qu’il ne voulait pas, mais parce qu’il ne savait pas quoi dire. Devant eux, des gens avaient déjà commencés à ramasser les débris, c’était triste à voir. Reikus finit par prendre la parole.

-   Tout un voyage…

C’était simple, mais ça résumait bien le fond de sa pensée. Tant de choses s’étaient produites dans les derniers jours, il n’y avait rien à dire. À part peut-être, tout un voyage…

[HRP: J'ai pris la liberté de placer Rayne devant l'église, j'éspère que ça ne te dérangeras pas :)]

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 82 mercredi 13 juin 2012, 20:26:00

La ville était dans un triste état. Le donjon s’était presque totalement écroulé, ne laissant plus que ses fondations, et quelques morceaux de murs. Les murs principaux, ceux entourant à la fois le château et la ville, étaient toujours intacts, donnant à un voyageur l’impression que la ville se portait bien... A l’exception du donjon, qui avait disparu. Rayne s’était brièvement promenée dans les environs du donjon, au milieu des ruines et des gravats. Les badauds extrayant les cadavres des rochers ne lui avaient accordé qu’un bref regard, tandis que Rayne avait cherché dans les décombres des traces. Elle avait repéré du sang, et, en le goûtant, elle s’était convaincue que c’était bien le sang de Dreikor. Le cadavre n’était pas là, de même que celui de Suzy. L’effondrement du donjon avait percé les niveaux inférieurs, provoquant un trou énorme dans ce qui avait, jadis, été, la salle à manger. Une dépression qui allait jusque dans le vieux donjon. Elle n’avait pas retrouvé sa lame perdue, et elle allait donc devoir retourner à Tekhos, retrouver Severin, et récupérer les remplaçantes. Severin ne serait sûrement pas content, mais elle ne pouvait tout de même pas traquer son père sans ses armes.

Rayne était ensuite retournée près de l’église. Il avait cessé de pleuvoir, et de la fumée s’échappait encore de certains foyers qui continuaient à émettre des cendres. Un léger soleil éclairait paresseusement la région. Une peinture assez triste, sinistre, se dégageait de ce funeste spectacle. Le Château-Lerouge avait chèrement payé son histoire, et la présence d’une redoutable démone sur place. « Suzy » était partie, et Rayne était sûre qu’elles se retrouveraient. Ce jour-là, la démone ne la dominerait plus aussi facilement.

On traînait les cadavres, les réunissant dans l’ancien camp de réfugiés. La surpopulation du Château avait beaucoup diminué, et beaucoup de villageois survivants essayaient de repartir. Pour les en empêcher, les actuels dirigeants, à savoir les rescapés du conseil municipal, ou de simples marchands, avaient bloqué les portes, arguant qu’il fallait faire le ménage ici, avant de retourner dans les terres. Abattus, les villageois avaient obéi. Femmes, enfants, vieux hommes, on brûlait sur place les carcasses des monstres, et on regroupait les autres dans un immense charnier. Les enterrer tous prendrait trop de temps, et on discutait pour savoir qui prononcerait une épithète funèbre. Le prêtre étant mort, le choix s’était porté sur ses assistants, dont certains avaient survécu.

Rayne ne s’en faisait pas : le Château-Lerouge survivrait à ce massacre. Ce serait difficile, mais ce feu avait balayé le Château. Symboliquement, c’était presque une renaissance. Peut-être songerait-on à modifier le nom du Château ? Les Lerouge rappelaient à tous la malédiction qui s’était abattue sur ce château depuis que les Beauregard s’en étaient emparés. Vu son passé, une promesse d’avenir pouvait être de l’appeler « Château du Phénix ». La Dhampir y songeait silencieusement, tout en se disant que son temps au Château-Lerouge était fait. L’Antéchrist, sa raison de venir ici, était mort. Raymond était-il mort ? Tout le laissait croire, mais c’était invérifiable. Son corps, s’il avait été tué par Dreikor, devait probablement être dans les ventres de goules et de dévoreurs.

*Il aurait sans doute été le seul capable de m’aider à retrouver « Suzy »... Même s’il a fait des choses horribles, dans le fond, il n’était rien de plus qu’une autre victime.*

Rayne n’avait pas pu aider les villageois. On la regardait avec suspicion. Là-dessus, rien n’avait changé. Elle avait contribué à les sauver, à vaincre « Suzy » et Dreikor, mais eux continuaient à ne voir qu’en elle une Dhampir, une vampire, une créature funeste, qui, parce qu’elle ne pouvait enfanter, était forcément à l’ombre des desseins divins. Rayne n’en avait guère été choquée. Elle avait grandi avec cette hostilité croissante. Elle s’était assise sur un pilier démoli, à proximité de l’église, regardant cette dernière.

L’église était peut-être le bâtiment dans le meilleur état. Les vitraux avaient tous été pulvérisés, mais le fait que l’église soit en pierre lui avait permis de mieux résister à l’incendie. On avait déjà refait la porte d’entrée, et il y avait quelques trous dans le toit, là où des tuiles étaient tombées. Il est probable que les survivants, quand ils auraient fait brûler les corps, organiseraient une immense messe commémorative. C’était même plus qu’une éventualité, c’était une certitude. Dans le désespoir, les hommes avaient naturellement tendance à se tourner vers la foi. C’était préférable à la haine ou au désespoir.

Elle y songeait lorsque Reikus sortit de l’église. Elle le sentit approcher, mais elle ne se retourna pas vers lui. Son regard était plongé dans le vague, dans le lointain, observant la ville ravagée, et la campagne environnante. L’hiver était-il enfin terminé ? La végétation allait-elle refleurir pour offrir aux habitants du Château une saison florissante ? Dans un conte de fées, c’est probablement ce qui se passerait, mais il y avait encore fort à parier que l’hiver durerait. Les villageois enverraient des messagers à Nexus pour obtenir l’aide de la capitale. Les Nexusiens feraient une enquête, et des nobles viendront probablement diriger le Château. Même si ce dernier était à l’abandon, et avait une sinistre réputation, il était aussi source de bien des espoirs, notamment pour des maisons déchues.

L’Histoire du Château-Lerouge, indéniablement, ne se terminerait pas ici. Cet évènement serait commenté par les historiens. Que diraient-ils ? Comment interpréteraient-ils ce qui s’était passé ici ? Qu’est-ce que l’Histoire retiendrait ? Ils diraient que tout ça était le fruit de l’incompétence prononcée des Lerouge. Les plus rationnels rejetteront l’idée d’une malédiction, les plus ésotériques nuanceront ces propos, mais tous s’accorderont pour dire que la grogne sociale avait donné lieu à une révolte paysanne, pile au même moment où une tempête violente s’était abattue sur la région. Des éclairs foudroyants avaient provoqué bon nombre d’incendies dans la région, et des bourrasques de vents avaient arraché des toitures. Une tempête infernale. Les maçons et les architectes qui viendraient rebâtir le donjon diront que ce dernier était vieux, et qu’il n’avait probablement pas pu supporter à la fois l’incendie, qui avait attaqué les piliers de soutènement des murs, en bois, et la tempête. Évoquerait-on le sanctuaire démoniaque ? Cet endroit où « Suzy » avait commencé à réveiller Dreikor ? On parlerait du Cardinal, et chacun aurait sa propre version. Les économistes expliqueront que l’origine de la révolte était avant tout économique, résultant, en effet, des mauvaises conditions climatiques persistant depuis des semaines, de la corruption au sein du Château, de la surpopulation créant un climat d’insécurité. Les religieux préféreront y voir là des causes spirituelles, parlant de l’affaiblissement moral de la population, de la déchéance spirituelle que le comportement du Duc avait entraîné sur ses sujets. Parlerait-on de Rayne ? Certains mentionneront sûrement ce bûcher où un soi-disant miracle avait eu lieu, mais il est probable que cet évènement relèverait d’ici quelques siècles de la rumeur, tout comme Dreikor. Oui, le rouleau de l’Histoire gommerait Dreikor, il gommerait Rayne, Reikus, il retiendrait le duc, mais oublierait les autres, les relayant au rang de rumeurs persistantes, de légendes imaginaires qui embelliraient les contes. L’Histoire était une marche sélective. Les scientifiques parlaient de la sélection naturelle comme de quelque chose d’immuable, mais la sélection existait aussi ailleurs ; elle était aussi historique.

« Tout un voyage… » résuma simplement Reikus.

Sans rien dire, Rayne tourna lentement la tête vers lui. Un voyage...

« Un voyage qui ne fait que commencer, glissa-t-elle. Nous n’aurons jamais la reconnaissance que nous méritons. Nous avons sauvé ces gens de la folie et des griffes de la mort. »

Elle parlait plus pour elle-même que pour entamer un dialogue avec Reikus. Après tout, Rayne ne le regardait pas. La Dhampir finit par se redresser, et s’extirpa du pilier. Revenant à la réalité, elle tourna la tête vers l’Inquisiteur, et le regarda brièvement. Elle semblait en bien meilleur état que lui, et avait enlevé ses bandages, exhibant ses plaies. Son corps cicatrisait bien plus vite que le sien.

« Tu es en piètre état... nota-t-elle. Mais tu n’as pas usurpé ta réputation. Nous pouvons être fières de nous. Nous avons empêché un grand mal de se répandre sur Terra. J’aimerais me dire que ce mal a été vaincu, mais je pense que ce serait trop simple... Dreikor, ou quel que soit la force que ce démon représentait, existe toujours, quelque part... J’ai l’intime conviction que je les reverrais. »

Rayne tourna à nouveau la tête, l’orientant vers le donjon en ruines, et se mit à parler.

« Je te félicite. Pour un humain, tu es puissant. J’ignore ce qui te donne cette force, mais ton pouvoir est grand. »

DC d’Alice Korvander.

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Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 83 dimanche 17 juin 2012, 05:10:02

-   Un voyage qui ne fait que commencer. Nous n’aurons jamais la reconnaissance que nous méritons. Nous avons sauvé ces gens de la folie et des griffes de la mort

Rayne ne regardait pas Reikus pendant qu’elle parlait, sone regard semblait perdu au loin. L’Inquisiteur pouvait la comprendre, lui aussi était perdu dans ses pensées. Après tout ce qui venait de se passer, c’était un miracle qu’ils soient encore vivants, ils reprenaient donc peu à peu leurs esprits. Rayne, fidèle à son héritage vampirique, avait récupérée incroyablement rapidement. Il faudrait beaucoup de temps à Reikus avant qu’il aille aussi bien que Rayne allait maintenant, mais ça n’allait pas l’arrêter.  D’ici quelques semaines, peut-être même quelques mois, l’Inquisiteur ferait trembler à nouveau les criminels de ce monde. En cas de besoin, il serait probablement capable de se défendre, mais c’était mieux pour lui de limiter les combats.

Encore une fois, Rayne avait raison, ni lui, ni elle ne recevrait la reconnaissance qu’ils méritent. La vie était faite ainsi, ils avaient pourtant sauvés la vile et d’innombrables vies,  mais les livres d’histoires oublieraient leurs noms.  La Dhampir qui s’était extirpée des flammes d’un bucher et le Dernier Inquisiteur allaient vivres à travers quelques légendes pendant un certain temps, mais les historiens ne raconteraient pas leurs histoires. De toute façon, le Dernier Inquisiteur ne se battait pas pour la gloire, si c’était ce que Reikus recherchait, il serait devenu gladiateur ou quelque chose dans le genre.

Rayne se releva et le félicita de s’avoir battu jusqu’au bout, Reikus sourit, il appréciait ce compliment. Ensuite, elle lui fit part de ces craintes, des craintes que Reikus partageait également, mais il ne s’était pas vraiment arrêté pour y réfléchir.  Ce n’était probablement pas la dernière fois qu’il entendrait parler de Suzy et de la Famille des Vingt Six. Ou plutôt, la Famille des Vingt Cinq à présent. Rayne semblait croire que Dreikor avait survécu, mais Reikus l’avait vu mourir sous ses yeux, démon ou non, Dreikor était mort. À moins qu’il ait usé d’une puissante magie que l’Inquisiteur ne connaissait pas, à bien y repenser, c’était étrangement probable. Si Dreikor revenait des enfers d’ici bientôt, Reikus se ferait un réel plaisir de lui y renvoyer, mais pour l’instant, selon l’Inquisiteur, le démon était mort.

-   Je te félicite. Pour un humain, tu es puissant. J’ignore ce qui te donne cette force, mais ton pouvoir est grand.

-   Merci, parfois moi aussi je me demande ce qui me pousse à continuer. Est-ce Ius, ou simplement ma haine envers les forces du mal? Aujourd’hui, je crois avoir trouvé ma réponse. 

Reikus fit une pause, il regarda les gens ramasser les débris. Bien qu’il n’y avait pas vraiment de grands nobles, la petite bourgeoisie se mêlait à la plèbe pour nettoyer les dégâts du combat de la veille. D’une certaine façon, c’était beau de voir les gens s’entraider. Dans quelque jours, tout redeviendrait normal, les gens continueront à s’engueuler, à se voler et à s’haïr, mais pas pour l’instant. En les voyants, comme ça, dans la misère, Reikus avait trouvé une partie de la réponse à la question qu’il se posait depuis des années : Pourquoi se battait-il?

-   C’est pour eux que je me bats, c’est pour les gens, paysans comme nobles. Il y a beaucoup de gens décents à travers ces terres, si je sue sang et eau, c’est pour qu’ils n’aient pas à connaitre les horreurs que j’ai connues, tu sais de quoi je parle, tu n’as pas eue la vie facile toi non plus.  Peu importe les dieux qui me guideront, peut importe la haine qui m’habite, rien ne pourras changer ça.

Reikus regarda Rayne en souriant avant de reprendre

-   Mais toi aussi tu es spéciale, et pas à cause de ton héritage à la fois humain et vampirique.  Tu es forte, bien plus que tu ne le crois. Tu aurais pu facilement tout abandonner quand tu à commencée à te douter que l’Antéchrist n’était pas directement relié à ton père. Tu es partie, mais pourtant tu es revenue, c’est ce qui fait de toi quelqu’un de bien. Les gens de ta stature se font rares de nos jours, et il suffit que je croise quelqu’un comme toi pour que je regagne tout le peu de foi qui me restait en l’humanité.

Reikus se releva et marcha jusqu’à Rayne


-   Tu sais qu’il est peu probable que les humains t’acceptent comme tu es, mais quand ils ont eu besoin de toi, tu as été là pour les défendre, je suis très heureux que le destin nous ait amené à nous rencontrer.

Reikus se tut, il contempla  pendant un moment en silence la ville. Un jeune garçon qui transportait des débris attira l’attention de Reikus. C’était triste qu’à son âge, il ait eu à faire face à une telle tragédie. Le Dernier Inquisiteur en était maintenant persuadé, c’était pour eux qu’il se battait. Après tout ce qui venait de se passer, Reikus ne savait pas trop quoi faire, il venait de se battre contre deux puissants démons, où devait-il aller maintenant? Le destin allait probablement le mener vers d’autres aventures comme celle-ci, c’était toujours comme ça pour le Dernier Inquisiteur. Il se tourna vers Rayne,

-   Toi, que comptes-tu faire maintenant?

                 

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 84 dimanche 17 juin 2012, 16:16:38

Ce fut au tour de Reikus de parler, de se confier. Et ce fut au tour de Rayne d’écouter. Silencieusement, elle l’écouta s’expliquer. L’homme lui expliqua qu’il se battait pour protéger les gens. Dit comme ça, c’était très antithétique. Reikus agissait a posteriori, ce qui amenait Rayne à se demander si ce combat pour la justice était le plus censé. Les gènes... On se plaisait à donner au crime des raisons sociales, à le justifier par des circonstances économiques, par une éducation, mais Rayne avait des doutes. Le crime était pour elle quelque chose d’inné. C’était dans la nature de l’homme. L’homme pouvait aimer. Partant de là, il pouvait aussi haïr. Et, partant de là, la société aurait toujours besoin de gens comme Rayne, ou comme Reikus. Des gens dont le mode de vie marginal impliquaient forcément qu’ils seraient mis au ban de la société, voire même haïs par ces derniers. Des héros, au sens hégélien du terme, des individus qui luttaient contre leurs proches, parce qu’ils savaient que les proches en question n’étaient pas acceptables, parce qu’ils avaient en eux cette ligne fine, étroite, et délicate qu’on appelait « conscience ».

*Un héros, ce n’est pas quelqu’un qu’on admire, c’est quelqu’un qu’on déteste, mais qu’on ne peut s’empêcher d’appeler à l’aide quand les choses déconnent...*

Rayne doutait toutefois d’avoir vraiment agi par âme charitable. Reikus semblait le penser, car elle avait rebroussé chemin... Mais elle-même avait du mal à comprendre ses propres raisons. Elle n’était ne rien redevable aux gens de ce village, et ne les aimait pas. Rayne n’aimait pas grand-monde. Voire même personne. Sans doute parce qu’elle était incapable de réussir à s’aimer elle-même, mais c’était là une autre question. Toujours est-il qu’elle était revenue sur ses pas.

*Ce n’était pas uniquement à cause de Kagan. L’Antéchrist ne valait pas mieux que lui. Peuh... Serais-je plus sensible que ce que je croyais, finalement ?*

Cette perspective semblait amuser Rayne. Connais toi toi-même, et tu connaîtras l’univers et les dieux. La célèbre maxime grecque s’appliquait parfaitement à cette situation. La Dhampir soupira lentement.

« Tu sais qu’il est peu probable que les humains t’acceptent comme tu es, mais quand ils ont eu besoin de toi, tu as été là pour les défendre, je suis très heureux que le destin nous ait amené à nous rencontrer. »

Peu probable... Non, c’était tout simplement impossible. Rayne ne se berçait pas d’illusions. Le seul groupe à l’avoir un jour accepté avait été la Brimstone, mais cette dernière avait considéré Rayne comme adversaire quand elle avait échoué à empêcher Kagan de déclencher le Linceul. Kagan avait ravagé toute une ville avant que les effets du Linceul ne se dissipent, et ne mettent fin à son éphémère règne. Depuis lors, la Brimstone avait décidé de renforcer sa position à l’égard des vampires et autres rejetons infernaux. Bien sûr, la Brimstone ne poursuivait pas Rayne, eu égard aux services rendus, mais elle était désormais, avec Severin, persona non grata. Les humains ne pourraient jamais l’accepter, et Rayne s’était faite à cette idée depuis de nombreuses années.

« Toi, que comptes-tu faire maintenant ? »

Suite à cette question, la Dhampir tourna la tête vers lui, et se releva lentement.

« Dans l’immédiat ? Récupérer de nouvelles armes. »

Elle allait pour cela devoir retourner à Tekhos, retrouver Severin, et utiliser ses lames de réserve. Le voyage serait assez long, mais elle n’était pas pressée. Elle haussa les épaules.

« Ensuite... Je continuerai à faire ce qui doit être fait. Cette vampire qui se faisait appeler Suzy est toujours en vie, je le sais. Je vais explorer toutes les pistes me permettent de retrouver mon père, ou ses rejetons. Reprendre la route, en somme. Chasser les fantômes du passé. »

Sa traque ne s’arrêtait pas au Château-Lerouge, loin de là. Elle se tourna vers Reikus, et sourit légèrement :

« J’imagine qu’il en sera de même pour toi. »

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

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Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 85 jeudi 21 juin 2012, 19:32:16

Reikus n’en revenait pas, c’était terminé. Cela faisait déjà un bon moment, mais il trouvait encore ça étrange. Tout c’était déroulé si rapidement, mais en même temps, on dirait que cela faisait une éternité qu’il pourchassait l’Antéchrist avec Rayne. Il y a à peine quelques jours il protégeait une petite famille dans une caravane contre une attaque de brigands, hier encore il faisait face aux épreuves de l’ordalie. Maintenant, il était là, face à une ville en ruine, sans lui et Rayne cette ville aurait été détruite, l’Inquisiteur commençait à en prendre conscience, et il se sentait un peu étrange. Comme il s’y attendait un peu, Rayne lui dit qu’elle allait reprendre la route.

-   J’imagine qu’il en sera de même pour toi.

Reikus allait devoir se rééquiper, il avait perdu tout son équipement. De toute façon, il commençait à être un peu vieux, il pourrait facilement trouver une armure plus résistante et plus légère,  des armes plus malléables et plus dangereuses. L’Inquisiteur avait bien aimé se battre à la hache, peut-être qu’il s’en trouverait une, une fois arrivé à la ville. Reikus ne faisait pas confiance à n’importe qui pour fabriquer ses armes, il ne prenait que ce qu’il y avait de mieux.  Les armes qu’il emmenait au combat faisaient généralement envier même les nobles.

-   Oui, reprendre la route. Moi aussi il me faudra un nouvel équipement, c’est sans doute ce que je ferais en premier. Et puis après…

Où allait-il aller? Reikus n’en avait aucune idée, mais ce n’était pas un problème. Il n’avait que très rarement une destination précise en tête. Reikus sourit à Rayne avant de continuer,

-   Et bien, j’irais là où Ius me guideras

Reikus sourit à nouveau et laissa échapper quelques rires. Il savait pertinemment que ça sonnait ridicule, mais pourtant, il avait foi, foi en lui et foi en Ius.

-   Non Reikus, tu iras où ton médecin te le dicteras, en l’occurrence, il s’agit de moi, et je ne veux pas te voir courir après un autre baron du crime d’ici bientôt. Mais ne t’inquiète pas,  je ne te garderais pas trop longtemps.

C’était Murdock, il venait de sortir de l’église pour prendre l’air, il avait passé de longues heures à tenter de sauver les blessés, et jusqu’à date, il s’en sortait remarquablement bien. Il méritait bien une petite pause.

-   Je crois devoir retarder mon départ de quelques jours, effectivement…

-   Quelques jours? La date de ton départ ce compte plus en semaines qu’en jours Reikus.

L’Inquisiteur ne voulait pas rester cloué au même endroit trop longtemps, chaque instant qu’il passait ici à attendre, c’était des instants où les criminels gagnaient en force et en nombres. Quelque chose dérangeait le Dernier Inquisiteur, il voulait partir, retourner à ses activités de vengeur divin, mais il ne le pouvait pas. Il pouvait à peine marcher quelques mètres sans être à bout de souffle. Du temps et du repos, c’est tout ce dont Reikus avait besoin.  Le jour ou l’Inquisiteur serait de nouveau sur pieds était plutôt près, mais pour Reikus, il paraissait si loin.

Donc il allait devoir se séparer de Rayne,  Reikus avait grandement apprécié sa compagnie mais il savait pertinemment depuis le début qu’ils allaient devoir se séparer à un moment où à un autre. Sans elle, Reikus n’aurait pas pu faire face à toutes ces épreuves, et pour ça, il lui était reconnaissant. Reikus avait pu tirer d’importantes leçons en se promenant avec Rayne, et il était convaincu qu’elle aussi avait appris pendant son séjour à Château-Lerouge, cette association avait été bénéfique pour les deux il semble. Sous peu, elle allait devoir partir, et Reikus partirait de son côté, pourtant, Reikus avait le sentiment que ce n’était pas la dernière fois qu’il entendrait parler d’elle, il sentait leurs routes allaient se recroiser.

-   Si la demoiselle ici présente désire partir, je n’ai rien à redire. Vous avez récupérée remarquablement rapidement, même en considérant votre héritage, disons le, plutôt spécial.  C’est un vrai don que vous avez.

Tout un don effectivement…

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 86 vendredi 22 juin 2012, 12:58:51

« Et bien, j’irais là où Ius me guideras »

Là où Ius le guidera... Voilà qui avait le mérite d’être particulièrement sibyllin. Rayne ne fit aucun commentaire. Reikus avait l’air aussi perdu qu’elle. Un guerrier sans foyer, qui se contentait d’errer dans les villes et les campagnes pour y affronter la criminalité. Une espèce de sorceleur ne se limitant pas qu’à affronter les monstres.

*Un jour, il entrera peut-être dans l’un de ces ordres religieux qui soutiennent l’ordre et l’autorité dans la ville... L’Ordre de la Rose-Ardente, la Compagnie du Bouclier Doré... Des nomades mais qui deviennent de plus en plus extrémistes.*

Par son côté extrémiste, elle ne pouvait s’empêcher de se poser des questions. Qu’adviendrait-il, si jamais il se retrouvait dans ces situations complexes où l’Antéchrist n’existait pas, mais où deux communautés se détestaient entre elles ? Comment servir la justice, quand on affrontait deux clans qui étaient tous néfastes ? Rayne n’était pas une créature du Bien, après tout. Elle était une Dhampir, et elle avait tué bien des gens qui ne méritaient sans doute pas la mort.

*De deux maux, il faut savoir choisir le moindre...*

Ce fut à cet instant que Murdock arriva. Le guérisseur expliqua à Reikus qu’il allait rester au moins une bonne semaine, le temps de cicatriser. Rester dans ce village en ruines... Le château-fort était pulvérisé, la garde massacrée, et la Dhampir poussa un léger soupir. Elle n’avait effectivement plus rien à faire en restant ici. Son corps était cicatrisé, mais elle ignorait si ce qu’elle avait pouvait être qualifié de « don ». Les vampires étaient généralement rejetés, seuls... Mais, inversement, la Dhampir avait une constitution physique exemplaire, une résistance et une récupération exceptionnelles, et bien d’autres qualités.

« Je ne vais pas m’attarder, en effet, répliqua-t-elle légèrement. J’étais venue ici pour venir à bout de l’Antéchrist, et c’est fait.
 -  Hum... Si vous me permettez... »

Tournant la tête, Rayne aperçut un homme qui s’avançait vers eux, sortant de l’église. Il avait un bandeau autour de la tête, et se racla la gorge.

« Je suis Alexis de Loburier, se présenta-t-il. L’un des rares survivants du Conseil municipal. Je suis avocat de mon état, et nous ne pourrons jamais assez vous remercier pour ce que vous avez fait ici. »

Rayne ne dit rien. Alexis de Loburier avait été retrouvé dans sa maison en ruines, saignant abondamment de la tête. Il avait par miracle survécu, sans aucun os brisé, mais s’était reçu un coup sur la tête. Son cuir chevelu s’était fendu, et avait beaucoup saigné. De Loburier sourit légèrement, et se rapprocha.

« Vous avez perdu vos lames, et le dernier convoi est parti ce matin vers Nexus. Vous pouvez emprunter la route, mais, avec ce temps, il y a de nombreux brigands, et des meutes d’animaux sauvages. Des loups, des arachas, des kikimorrhes, des gobelins... Sans vos lames, un tel voyage est risqué.
 -  Où voulez-vous en venir ? lâcha Rayne, fatiguée.
 -  Nous avons perdu la majeure partie de nos soldats, et ceux qui restent sont partis à Fort-Lancaster, afin d’alerter les autorités, et procéder à la succession. Cependant, nous avons toujours de nombreux monstres qui rôdent dans les campagnes, et dans les profondeurs du château.
 -  Ah...
 -  Il nous reste encore des épées, des haches, des boucliers... Rien qui n’approche vos particulières lames, mais ce sera sans doute mieux que rien. Nous... Je... Je suis prêt à vous fournir de l’or, et un cheval, ainsi que notre équipement, si vous nous aidez. »

Rayne persifla, sifflant entre ses lèvres.

« J’admire l’étendue de votre reconnaissance, ironisa-t-elle. Vos gens ont tenté de me brûler, et, maintenant, vous implorez mon aide ?
 -  Ce n’était pas le fait du pouvoir séculier. Les gens... Ils avaient peur, tout simplement. Ils ont fait confiance au Cardinal pour essayer de passer cette heure sombre, mais... Peu importe... Je ne veux pas vous forcer. Vous en avez déjà fait assez pour nous. »

Baissant la tête, De Loburier l’inclina poliment, et s’éloigna rapidement. Rayne le regarda silencieusement descendre le chemin menant vers le village, et grommela :

« Vous avez intérêt de me préparer la plus tranchante de vos putains de lames. »

DC d’Alice Korvander.

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Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 87 jeudi 12 juillet 2012, 19:36:24

-   Vous avez intérêt de me préparer la plus tranchante de vos putains de lames.

Reikus sourit à ce commentaire, il avait envi d’aider Rayne, de partir en campagne et de terrasser les monstres et les bandits qui y rôdaient. Il ne voulait pas retourner dans les profondeurs du donjon par contre,  il en avait assez de ces lieux humides et puants pour l’instant. De plus, Reikus était un peu claustrophobe,  il aimait se battre au grand air, là où un homme de sa stature ne se sentirait pas coincé par les corridors étroits et les plafonds trop bas. De l’air frais, voilà ce dont Reikus avait envi. Combattre des bandits au grand air, peu importe ce que Murdock lui disait, Reikus était convaincu que c’était le meilleur remède pour lui. 

Il ne désobéirait pas aux conseilles de son médecin, mais c’était tentant, très tentant. Sa main droite le démangeait, Reikus éprouvait le besoin de tenir une arme. Il savait que c’était impossible puisque pour le moment il éprouvait toutes les difficultés du monde à simplement tenir debout. Mais bientôt, bientôt il pourrait reprendre les armes. Les criminels de ce monde connaitront à nouveau le courroux du Dernier Inquisiteur. Cette pensée fit du bien à Reikus, il allait devoir se raccrocher à cette pensée car la semaine qui suivait s’annonçait longue. Peut-être qu’après il se chargerait lui aussi d’aider la ville à exterminer la vermine qui rôdait dans les alentours.

En tant que vagabond tueur de criminels, le Dernier Inquisiteur n’a jamais eu de salaire stable. Pour parvenir à manger et à acheter l’équipement nécessaire pour sa profession, il avait souvent travaillé avec les villes et les villages. Un peu comme Rayne, il exterminait les monstres et les brigands dans la région. C’était à ces débuts bien entendu, à présent, ce n’était plus nécessaire. Reikus s’était attaqué à des cibles puissantes et très riches, il essayait autant que possible de rendre l’or qu’ils avaient mal acquis à la société mais les choses étaient rarement aussi simples. Il le gardait donc pour lui, avec le temps, il avait réussi à amasser une petite fortune. Plus qu’assez pour le financer un bon bout de temps.

-   Reikus, je sais à quoi tu penses. La réponse est non, je ne te laisserais pas partir pour combattre les monstres, les brigands ou je ne sais quoi.

-   Je comprends, je resterais… pour une semaine.

-   Une semaine, c’est tout ce que je te demande. En plus, mon fils veut te rencontrer, je lui aie parlé de toi. Je n’aurais peut-être pas dû, depuis, il veut partir à l’aventure, comme toi.

-   Je ne lui souhaite pas une vie comme la mienne. J’espère sincèrement qu’il deviendra un aussi bon médecin que son père.

-   Me flatter ne changeras rien Reikus, une semaine…

Reikus gloussa  il reporta à nouveau son attention sur Rayne.

-   Tu as du pain sur la planche mais je t’envi. Sans aucun doute tous les groupes de bandits de la région se dirigent vers Château-LeRouge  en ce moment,  ces charognards profitent du chaos pour s’en prendre aux plus faibles. J’aimerais pouvoir me battre à tes côtés mais comme tu le vois c’est impossible.

Après sa ``convalescence``  Reikus irait sans doute aider ce monsieur De Loburier, histoire de se remettre en forme. Même si ce qu’avait dit Reikus était vrai, Rayne ne trouverait probablement pas d’adversaires à sa taille. Les bandits allaient devoir miser sur le poids du nombre pour avoir au moins une petite chance de s’en sortir vivants. Les brigands n’étaient généralement pas de bons stratèges et ils avaient rarement un entrainement martial avancé, Rayne allait passer de longs moments à exterminer ces ordures mais ne rencontrerait pas de réel opposition, du moins, c’étaient les prédictions de Reikus. 

Il se pouvait très bien qu’un puissant clan de bandits se déplace ou qu’un groupe particulièrement entrainé décide de venir faire son tour mais c’était peu probable, quoique pas tout à fait impossible. Une autre possibilité était que Black envoi des hommes pour essayer de reprendre tout ce qu’ils pouvaient de leur opération à Château-LeRouge, Dans ce cas, il y aurait du grabuge c’était certain. Beaucoup de soldats étaient morts la nuit dernière, la ville allait avoir besoin de toute l’aide qu’elle pourrait avoir. Les forces de l’ordre étaient trop éparpillées, les paysans allaient devoir reformer une milice rapidement.

Reikus analysait la situation et il imaginait tout ce qui pouvait aller mal, il essayait de trouver des solutions ou d’autres possibilités, c’était devenu une seconde nature chez le Dernier Inquisiteur. Il n’y pouvait rien, parfois cette paranoïa le dérangeait mais le plus souvent elle le rassurait. Au fond de lui, il savait que cette petite paranoïa finirait par le sauver d’une façon ou d’une autre.

-  Pour ce que ça vaut, je souhaite bonne chance Rayne.

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 88 samedi 14 juillet 2012, 21:16:04

Reikus et le guérisseur semblaient à nouveau se disputer. Rayne les observait silencieusement. Le second essayait de convaincre le premier de rester allongé, et de reprendre des forces, tandis que le premier semblait assez frustré, et impatient de retourner en découvre. Il n’y aurait pourtant pas grand-chose à se mettre sous la dent. Des charognards allaient sûrement venir, mais il faudrait uniquement compter sur des pillards désorganisés. Dès que Rayne en aurait tué quelques-uns, les autres s’empresseront de rejoindre le Château. Beaucoup de villageois avaient été tués, et la plupart des bandits étaient des villageois affamés. Ils n’hésiteront pas beaucoup à troquer leurs grottes et leurs arbres contre des repas chauds et des maisons à reconstruire. Le problème viendrait probablement des monstres qui erraient dans les ruines du vieux donjon, et qui viendraient sûrement la nuit. Il faudrait rapidement, dans la journée, regrouper les cadavres, et les brûler dans un immense charnier, de manière à être tranquille. Sans les cadavres, les goules seraient bien moins agressives, mais elles viendraient quand même. Et il fallait également compter sur les meutes de loups dans la forêt, d’éventuels gobelins, et d’autres créatures... Rien de bien dangereux, mais trop pour que Rayne parvienne, toute seule, à les affronter.

*Il me faudra regrouper une milice, et rapidement les former. Espérons qu’il y aura assez d’armes...*

Les charognards viendraient pour essayer de se nourrir sur les restes de la carcasse du Château-Lerouge. Il suffirait de leur montrer que le lion pouvait encore mordre, et les bestioles s’enfuiraient rapidement. Reikus en était arrivé à la même conclusion, comme il le lui fit comprendre. La Dhampir haussa simplement les épaules. Elle resterait ici un certain temps, jusqu’à pouvoir partir, mais, pour elle, l’aventure du Château-Lerouge était terminée. Sa reconstruction ne l’intéressait nullement. Elle regarda encore une fois la ville, et Reikus lâcha :

« Pour ce que ça vaut, je souhaite bonne chance Rayne. »

Un léger sourire éclaira les lèvres de Rayne, qui tourna sa tête vers lui.

« De même. »

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CONCLUSION

Les évènements du Château-Lerouge durent marquer pendant de longs mois les discussions de Nexus. Il ne fallut que deux jours à un messager pour rallier la cité royale, et trois pour réussir à atteindre le Conseil, et à s’entretenir directement avec la Reine Ivory... Accompagnée de ses conseillers, naturellement. La mutinerie qui avait détruit le Château, et provoqué la mort d’un Cardinal, donna lieux à deux enquêtes parallèles. L’une d’elle fut lancée par le pouvoir séculier, et l’autre par l’Ordre. L’Inquisition partit ainsi dans les méandres du Château.

On attribua cette révolte à la mauvaise gestion du duc Beauregard, ainsi qu’à la superstition villageoise, notamment autour d’un soi-disant tueur d’enfants, l’Antéchrist. On attribua les massacres et la mort du Chancelier à la félonie du duc, en considérant que ce dernier avait volontairement ouvert les portes permettant aux monstres se terrant dans l’ancien donjon de se rendre dans la ville. Un décret d’amnistie fut ordonné, et il n’y eut que quelques exécutions pour la forme. On ne pouvait tout de même pas tolérer qu’une révolte populaire reste impunie.

Une expédition militaire fut organisée dans les profondeurs du vieux donjon. L’Ordre y participa, et transmit un rapport aux autorités supérieures religieuses. Sur la base de ces éléments, les cardinaux affirmèrent solennellement que la malédiction du Château-Lerouge était levée. L’Ordre affirma que le duc de Beauregard était un traître, un renégat, et un hérétique. On en eut pour preuve les témoignages affirmant que des bûchers avaient eu lieu pour condamner les sorcières et mettre fin à la luxure et à al débauche ambiante qui rongeait le Château-Lerouge. On rejeta ainsi toutes les élucubrations faisant part d’une femme et d’un homme qui auraient survécu à l’ordalie, les attribuant à l’imagerie populaire. De même, on rejeta l’idée de flammes violettes ayant brûlé la nuit, et qui auraient provoqué la destruction du donjon. Ceci était jugé particulièrement grotesque. L’imagination des paysans illettrés les amenait à déformer ce qu’ils avaient vu.

La Cour royale se réunit en session extraordinaire pour décider de l’attribution de la régence du Château-Lerouge. Devant l’état de délabrement avancé du Château, Nexus était prête à verser quelques financements, et un nouveau seigneur fut nommé. En attendant, le village était dirigé par un conseil restreint comprenant les derniers notables de la ville, qui formèrent une milice pour repousser les bandits et les monstres.

On ne retrouva nulle trace de cadavres dans le vieux donjon.

DC d’Alice Korvander.

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Tags : yuri fini