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[FINI] Foi et malédiction [Reikus Mordo]

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Rayne

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Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 60 mardi 01 mai 2012, 01:42:49

Le Cardinal était maintenant un problème en moins, mais, sans l’Ordre pour contrôler la situation, le Duc allait bientôt affronter une rébellion. Était-ce vraiment une malédiction divine ? Rayne ne savait toujours pas quoi en penser, peinant à croire qu’elle avait vraiment survécu à ce brasier. Elle suivit passablement Reikus, qui maintenait une certaine distance entre eux. Rayne ne lui en tint pas rigueur, mais elle allait devoir lui parler sous peu, ne serait-ce que pour mettre les choses au point par rapport à ce qu’elle avait appris de la part de la Duchesse.

C’est près d’une fontaine qu’ils parlèrent. Reikus ne savait plus trop comment faire, et proposait de s’intéresser au trafic de fisstech de Beauregard. Tout ce que Rayne avait envie de faire, c’était de partir. Plus on avançait dans cette histoire, plus elle était éloignée de Kagan. Elle ignorait qui était l’Antéchrist, et s’en moquait.

*Ces gens ne m’aiment pas… L’Ordre est là… Je n’ai rien à faire ici… Il est temps pour moi de partir.*

Rayne écoutait donc silencieusement Reikus, qui lui proposait d’aller retrouver Marlowe dans les cachots.

« Je comprendrais qu’après l’ordalie tu aie besoin d’un peu de repos. À moins bien sur que toi aussi tu crois tenir une piste. »

Un léger sourire éclaira les lèvres de Rayne, qui croisa les bras, et lui répondit rapidement.

« Du repos ? Je crois que tu ne comprends pas, Reikus… »

Rayne se mordilla les lèvres, avant de lâcher :

« Ces gens ont voulu me brûler vive parce que j’étais différente. Je ne suis pas l’Antéchrist, mais ils n’en avaient rien à faire. Je n’ai dû ma survie qu’à la duchesse, et, si elle m’a sauvé en me recouvrant d’un produit ignifuge, c’était probablement pour éviter que le mauvais œil ne continue à s’abattre sur ce château. Nous ne pouvons rien pour ces gens, Reikus. Ils sont maudits. Si l’Ordre a été jusqu’à dépêcher ce fanatique cinglé, ce n’est pas parce qu’il y a un simple tueur en série. »

Rayne lui parla alors des « Noces Funèbres », de la malédiction proférée par la dernière des Lerouge à l’encontre des Beauregard. Elle lui parla de la folie de Raymond, du fait qu’il était un dépressif obsédé par Black. Elle lui parla même du Commodore qui avait exploré les profondeurs de ce fort, se rendant dans l’ancien donjon, où il avait apparemment trouvé les traces d’une manifestation divine, probablement en se rendant dans une mausolée, ou dans un autre endroit.

« Dans un sens, le Cardinal avait raison. L’Antéchrist est le résultat des péchés de ces gens. J’ignore qui est cet homme, mais, ce dont je suis sûr, c’est que les Dieux ont du l’amener ici, et se sont débrouillés pour que sa folie se réveille. Quant à moi, je n’ai rien à faire ici. Je suis une Dhampir. Un être qui est à la fois mi-vampire mi-humaine, mais, tout ce que les gens retiennent, c’est le caractère vampirique. Si j’ai traqué l’Antéchrist, c’est parce que je voulais m’assurer qu’il descendait de Kagan. Mais ce n’est pas le cas. Je ne tiens pas à rester plus longtemps dans ce château sinistre, et à voir d’autres fanatiques tenter de me brûler sur place. La duchesse m’a sauvé une fois, mais elle ne le refera pas une nouvelle fois. »

Rayne avait tout lâché. Elle avait tout dit, et fixa Reikus en croisant les bras. Elle lui sourit alors, montrant ses canines pointues.

« Vous servez Ius, n’est-ce pas ? Le Dieu de la Justice ? Navrée de devoir vous le dire, Reikus, mais la justice n’existe pas dans ce Château. J’ignore quelle est la force qui vous a permis de réussir les épreuves du Cardinal, mais, s’il a jamais existé un Dieu bienveillant ici, il a depuis longtemps disparu. L’endroit est maudit. »

La Dhampir se retourna alors, et commença à s’éloigner, avant de tourner la tête pour regarder Reikus, et lâcha, sur un ton qui avait tout d’une sentence.

« Il n’y a rien à sauver ici. »

Rayne se rapprocha alors des deux gardes inquisitoriaux, et ne leur accorda même pas un regard, marchant vers le corps de garde. Elle avait perdu bien trop de temps ici, et finir sur le bûcher, ça avait le don de remettre les choses en perspective.

[HRP – Je précise que je ne considère pas le RP comme terminé. Tu es libre de poursuivre Rayne pour la convaincre de poursuivre l’enquête, ou de la poursuivre dans ton coin. Dans tous les cas de figures, Rayne n’en a pas encore terminé avec le Château-Lerouge ^^]

DC d’Alice Korvander.

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Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 61 jeudi 03 mai 2012, 23:44:42

-   Il n’y a rien à sauver ici.

Cette phrase résonna dans la tête de Reikus pendant qu’il regardait la jeune femme s’éloigner au loin. Il l’observa jusqu’à ce qu’il ne puisse plus la voir. Rayne quittait vraiment Château-Lerouge, en fait, ce n’était pas uniquement Château-Lerouge qu’elle quittait, elle quittait aussi tout ce que cela impliquait. C'est-à-dire l’Antéchrist, le Cardinal, le Duc, Marlowe et même le Dernier Inquisiteur. Cette pensée mit Reikus en colère, il s’était fait abandonner de nombreuses fois par plusieurs personnes dans sa vie, ce qui le dérangeait vraiment dans le départ de Rayne était le fait qu’elle laissait le peuple à la merci des forces maléfiques qui œuvraient dans la région.

Personne qui avait vraiment une conscience ne laisserait tout tomber, même si ce qu’elle recherchait n’était pas ici, Rayne n’aurait pas du partir. Reikus s’était trompé sur son cas. Les héros n’abandonnaient jamais, le Dernier Inquisiteur ne se considérait pas comme un héros, mais ce n’était pas une raison pour tout laisser tomber. À moins que… Peut-être que Rayne lui avait menti, elle ne quittait peut-être pas parce qu’elle craignait l’Ordre ou parce que ce Kagan ne se trouvait pas ici. Peut-être qu’elle avait tout inventé, même l’histoire des Noces Funèbre parce qu’elle voulait induire Reikus en erreur. Elle voulait que l’Inquisiteur cherche ailleurs, pour ne pas qu’il découvre qu’elle était en fait l’Antéchrist.

Rien n’était certain pour l’instant mais il ne pouvait plus faire confiance à cette femme. Reikus ne prit même pas la peine de la suivre, il allait continuer son enquête, mais il croyait déjà savoir où allait le mener son investigation. Reikus se leva, il ne savait pas trop où aller, l’histoire de Rayne faisait un certain sens, mais il ne pouvait pas lui faire confiance. Marlowe était effectivement obsédé par Black, en plus Reikus ne savait pas où il se trouvait. Les deux gardes inquisitoriaux s’approchèrent alors du Dernier Inquisiteur, l’un d’eux posa alors sa main sur son épée.

Quand les deux hommes furent assez près de Reikus, ils dégainèrent leurs lames. Reikus frappa le premier homme à la mâchoire le faisant tituber un peu, le Dernier Inquisiteur se précipita sur le deuxième homme puis le désarma en lui tordant le poignet, l’épée tomba sur le sol. Des paysans regardaient la scène d’un air perplexe, ils ne comprenaient pas trop ce qui se passait. Le deuxième garde se ressaisit et arriva derrière Reikus une arme à la main, le Dernier Inquisiteur lui asséna un puissant coup de pied arrière qui le fit reculer. Le premier homme se dégagea de Reikus, ce dernier sortit sa dague pour mieux se défendre.

Le deuxième garde revint à la charge, Reikus lui planta sa dague dans la cuisse droite, il avait probablement atteint une des artères principales du corps, mais pour être certain que l’homme ne se relèverait  pas, Reikus l’attrapa par les cheveux puis lui cogna la tête contre la fontaine. Le garde inquisitorial tomba sur le sol. L’autre homme avait regardé la scène avec horreur, seul, il ne serait pas capable de battre Reikus. Le Dernier Inquisiteur se battait poussé par une rage indescriptible, les hommes en face de lui n’étaient que des voyous qui disaient servir l’Ordre, mais en réalité, les gardes inquisitoriaux commettaient bien plus d’atrocités que n’importe qui.

Reikus se jeta sur le garde ne lui laissant pas le temps de réagir, en un mouvement rapide, il lui brisa le cou. L’Inquisiteur laissa tomber l’homme sur le sol, il n’avait presque pas remarqué la douzaine de gardes armés d’hallebardes qui l’avait encerclé.  Reikus leva les mains dans les airs, il aurait peut-être pu s’en sortir, mais ça ne n’en valait pas la peine. Les simples gardes ne faisaient que leurs boulots après tout. L’un d’entre eux s’approcha de Reikus puis le frappa à la tête avec le revers de son épée, le coup ne fut pas assez puissant pour assommer le géant, mais il tomba quand même par terre. Un coup de pied vint finir le travail.

Comme à son habitude, Reikus ne rêva pas, il se réveilla dans une cellule humide et qui puait énormément. Il faisait noir, quelques minutes passèrent avant que les yeux de l’Inquisiteur s’habituent à l’obscurité ambiante. Il remarqua tout d’un coup qu’il n’était pas seul dans sa cellule. Un petit homme, car pour Reikus, presque tout les hommes étaient petits, gémissait dans un coin. L’Inquisiteur s’approcha de lui pour mieux distinguer ses traits, il reconnut tout de suite l’homme malgré ses blessures et la crasse qu’il avait sur ses vêtements. Marlowe. Le détective n’était pas en prison depuis bien longtemps, mais les gardes l’avaient quand même battu, bande de barbares.

-   Toi…

Marlowe pointait Reikus d’un doigt accusateur

-   Tout est à cause de toi! Et de cette Rayne! Tout allait bien avant que vous ne débarquiez.

-   Je suis désolé Marlowe…

Reikus était désolé, il n’avait rien d’autre à dire…

-   Désolé?! Tu es désolé?! J’ai subi les pires souffrances de ma vie dans ce trou à rats et toi tu ne trouve rien d’autre à dire! 

-   Non… à part que je suis désolé…

-   Tu n’es qu’un fou furieux qui sert un dieu qui n’existe même pas!

Reikus se leva et examina la cellule, il n’y avait pas de fenêtres, les barreaux, bien qu’un peu rouillés, étaient solides et ancrés dans le sol. Aucun garde ne semblait les observer, un faisait probablement une ronde chaque cinq minutes.

-               Qu’est-ce que tu fais?

-    J’essaie de sortir d’ici, ça ne se voit pas?

-   Tu ne pourras pas...

Comme Reikus l’avait deviné, un garde faisait une ronde. En entendant les prisonniers parler, il s’approcha de leur cellule.

-   Silence là-dedans, votre bavardage me donne mal à la tête!

Reikus vit une belle opportunité pour bluffer

-   Moi aussi c’est comme ça que ça a commencé…

Le garde s’approcha encore plus de la cellule d’un air intrigué

-   Que quoi à commencé? Le mal de tête ou bien…

Reikus ne le laissa pas finir, le garde était assez près, il lui attrapa la tête et lui cogna de toutes ses forces contre les barreaux. Les autres prisonniers s’excitèrent en voyant tomber le garde mais Reikus leur fit signe de se taire. Il fouilla le garde et prit ses clés, il ouvrit la porte puis regarda Marlowe

-   Non Reikus, non… Je ne te suivrais pas. C’est fini, je ne veux plus de tout ça.

-   D’accord. Au fait, ils sont ici pourquoi les autres prisonniers?

-   Les autres?... Délits mineurs je crois, le Cardinal et ses hommes se sont occupés de leurs arrestations, donc c’est un peu douteux. Je crois avoir vu Suzy avec d’autres  pu… courtisanes.

Reikus tendit les clés au détective

-   Bien, libère les autres et partez. Je vais rester, fouiller un peu le coin. Voir si je ne trouve pas quelque chose d’intéressant. Tu crois pouvoir sortir d’ici sans trop de problèmes?

Marlowe hésita avant de répondre

-   Je vais essayer. Bonne chance…Inquisiteur.

Reikus attendit que Marlowe parte avec les autres puis partit dans la direction opposé, il ne savait pas trop où il allait, mais plus il s’approchait du cœur du château, plus il aurait une chance de trouver quelque chose d’intéressant. Peut-être que Marlowe avait raison, ou peut-être que Rayne avait raison, de toute façon, il en aurait bientôt le cœur net.
 

[HRP: D'accord, j'irais de mon côté, toi du tiens ;) Je te laisse libre de décider quand nos deux personnages seront réunis :) ]

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 62 vendredi 04 mai 2012, 12:03:32

Il neigeait. Rayne le remarqua en avançant le long des sentiers l’éloignant du Château-Lerouge. Elle ne fut attaquée par aucun bandit, aucun brigand, aucun monstre, et rejoignit à la nuit tombante un petit village où des charretiers pouvaient vous véhiculer pour un autre village. Rayne n’avait pas de cheval. Celui qu’elle avait acheté avait été volée lors d’une nuit, et, depuis, elle était bien forcée d’utiliser ce qui faisait office de transports en communs, à savoir les charretiers transportant du bois, de la viande, des denrées... Pour arrondir leurs salaires, ils n’hésitaient pas à prendre quelques passagers, et Rayne ne tarda pas à trouver satisfaction auprès du second d’un bûcheron, qui devait, dès demain matin aux premières lueurs de l’aube, aller vers un marché qui rapprocherait Rayne d’un fleuve, lui permettant de s’en aller.

Elle passa donc la soirée sur la place du village, auprès d’un feu de camp. Le village était triste et sinistre, et la tempête de neige n’arrangeait rien. Les hommes et les femmes mangeaient sur place leur maigre pitance, préférant se serrer les coudes que rester enfermés chez eux. Un chien aboyait, des enfants pleuraient, des couples chuchotaient entre eux. Des aventuriers racontaient des histoires, et, parfois, un troubadour chantait. Rayne se réchauffait près du feu de camp, quand un homme vint la voir.

« C’est vous... La Diablesse rouge... »

Rayne tourna la tête vers l’homme encapuchonné, qui lui adressa un délicat sourire.

*
*  *

« Il me semble désormais évident que nous avons été joués. Ce Cardinal n’est pas un homme de Dieu.
 -  Un homme de Dieu n’aurait pas attaqué dans la rage un simple homme. La passion a détruit la Foi du Cardinal. Nous pensions à tort qu’il était venu pour enrayer la malédiction, mais il n’en est qu’une autre forme d’expression. Ne pensez-vous pas, Monseigneur ?
 -  Je crois qu’il est temps pour nous de prendre nos propres décisions, en notre âme et conscience. Indéniablement, les Dieux mettent notre communauté à l’épreuve. »

A la lueur dansante des bougies, dans la crypte de l’église, ils parlaient entre eux. A voix basse, prenant des décisions.

« Les Dieux ont puni les Beauregard, et c’est nous qui souffrons de cette punition. Il est plus que temps d’agir. La justice permettrait-elle d’enrayer la malédiction, Monseigneur ?
 -  La justice est l’équilibre naturelle de la vie. Le passé doit être sanctifié.
 -  Sommes-nous d’accord ? »

Il y eut un petit moment de silence.

« Oui.
 -  Oui !
 -  Oui !
 -  Qu’il en soit ainsi. Amen.
 -  Amen ! » répondirent-ils.

Et il en fut ainsi.

*
*  *

« Vous faisiez partie des truands de cet homme-cyborg, c’est ça ?
 -  Kriv, acquiesça l’homme en regardant les flammes. Maintenant qu’il est mort, je suis techniquement parlant au chômage. Rassurez-vous, je ne compte pas le venger. L’honneur importe peu chez les malfrats.
 -  Vous voulez me remercier ?
 -  Non, je voulais juste voir celle qui a tué l’homme avec qui je travaille depuis plus de quinze ans... Kriv n’était pas un saint homme, loin de là. Sa mort est en soi une bonne chose, même si, dans le fond, il n’était qu’un pantin.
 -  Vous devriez adresser vos paroles au Dernier Inquisiteur...
 -  J’aurais trop peur qu’il me coupe en deux » plaisanta l’homme.

Rayne rit poliment. L’homme l’observa, finit par hocher la tête, et se releva. Il allait partir quand Rayne eut une idée.

« Dites-moi... J’aurais une question...
 -  Hum ? »

La Dhampir hésita, se mordilla les lèvres, et la lança. L’homme répondit.

Ensuite, tout devint évident.

*
*  *

« Merci d’avoir répondu à ma convocation, Capitaine.
 -  La dame appelle, le servant répond, Votre Majesté » répondit fort poliment le Capitaine Dalbert.

Lady Beauregard eut un sourire amusé. Dalbert la regardait, et ressentit encore une fois le désir naturel que cette femme lui procurait. Elle avait beau commencé à se faire vieille, quand on lui faisait l’amour depuis dix ans, on s’habituait aux rides. Tout avait commencé de manière anodine, mais leurs rendez-vous étaient maintenant quotidiens. Lady Beauregard tenait dans le creux d’une main un verre de vin, et s’approcha du balcon, savourant la senteur de la nuit, sa fraîcheur, les caresses du vent. Sa robe légère s’envolait, révélant parfois des parties très intéressantes de son corps.

« La révolte est imminente... commenta-t-elle en buvant son vin.
 -  Le Cardinal a révélé sa folie. Il était le seul à contenter la grogne du peuple, à l’orienter. Mais, en définitive, ses actions ont eu l’effet inverse. Les nombreuses arrestations auxquelles nous avons du procédé ont exacerbé la rage du peuple. La révolte est imminente, Votre Majesté. Si vous désirez que je vous mette à l’abri... »

Lady Beauregard se contenta de rire, et tourna la tête vers l’homme.

« La protection d’un mortel ne vaut rien par rapport à celle des Dieux. Cette révolte sera pour moi l’occasion de m’éloigner de la colère des Dieux.
 -  Que... Que voulez-vous dire par là, ma Dame ? »

Lady Beauregard s’approcha de lui, et caressa son épaule, se glissant dans son dos pour caresser son armure. Elle aimait bien l’avoir avec son armure.

« L’institution du mariage est solidement encadrée, et il est possible d’en invoquer la nullité pour certaines causes. Lorsque mon mari aura perdu son château, je demanderai à annuler ce mariage en proclamant qu’il n’a jamais été consommé, à cause de l’impuissance de mon mari. »

Elle lui parlait en délivrant des baisers sur ses épaules, remontant sur sa nuque, allant lui lécher l’oreille. Sa main, elle, se promenait vers l’entre-jambes de l’homme, défaisant les lacets et les cordes retenant son pantalon.

« Je... Mon devoir est...
 -  Votre devoir n’est que poussière par rapport à la marche destructrice des Dieux, Capitaine Dalbert. »

Le pantalon se défit, et Dalbert s’abandonna. Plus tard, quand les premiers hurlements de la ville devaient retentir, la duchesse devait, à son tour, hurler, mais non pas de souffrance.

*
*  *

C’est à l’auberge que la révolte commença. Une soirée morne. Les gardes s’y étaient rendus, comme d’habitude. Une quinzaine de soldats. Ils furent les premiers à tuer lorsque les serveurs et les simples villageois les égorgèrent. Certains soldats parvinrent à s’enfuir, et appelèrent à la garde, avant de se recevoir des flèches dans le corps, ou de simples cailloux.

Ensuite, la révolte explosa. Quand Rayne rapprocha du Château-Lerouge en courant, ce fut pour y voir de hautes flammes qui brûlaient fièrement dans le ciel, des incendies si haut qu’ils se dressaient au-dessus des murailles. Le pont-levis avait été fermé, isolant le Château, l’enfermant dans sa propre démence.

*Il ne me reste plus qu’à passer par l’ancien donjon... Il doit sûrement y avoir des failles dans le précipice, le long de la paroi. Dépêche-toi, Rayne !*

DC d’Alice Korvander.

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Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 63 dimanche 06 mai 2012, 23:12:24

Reikus avança le long d’un corridor, bien évidemment, on lui avait retiré son armure et ses armes, il espérait les trouver non loin des cellules. Il y avait un petit bureau où les gardes gardaient des documents et d’autres objets, mais pas les armes du Dernier Inquisiteur. Elles avaient probablement été  confisqués par un officier ou une autre figure d’autorité, les armes étaient en très bonne condition, elles avaient probablement faites le bonheur de celui qui avait bien pu les trouver. Reikus comptait les lui reprendre, mais pour l’instant, son seul souci était de trouver des réponses.  Reikus continuait de marcher dans les corridors du château, il fouillait toutes les pièces qu’il voyait à la recherche de quelque chose, n’importe quoi qui lui serait utile.

Étrangement, il ne semblait pas y avoir de gardes, seul un soldat surveillait les cellules tout à l’heure. Cela voulait dire qu’ils avaient étés appelés à la ville, quelque chose d’étrange se tramait, Reikus le sentait. L’Inquisiteur ouvrit une porte qui mentait vers une sorte d’armurerie, pour confirmer sa théorie, presque toutes les armes avaient étés emportées. Reikus trouva une hache de guerre qui avait été laissée derrière. Il ne trouva par contre aucune armure, dommage, son chandail ne le protégerait pas beaucoup en cas de problème. En sortant de la pièce, Reikus tendit l’oreille, il entendait se qu’il croyait être des cris, et peut-être même du combat. Une révolte venait belle et bien d’éclater.

                             
*****************
                                                                                               

-   Eh merde! On est où là!

Marlowe guidait une douzaine de prisonniers à travers un château dont il ne connaissait pas les plans, la pression était énorme car ils risquaient à chaque virage de croiser des gardes et de se faire exécuter sur place.

-   Heu… Je ne sais pas trop, mais je crois quand même qu’on devrait aller par là, intervint un prisonnier

-   Non mais t’est débile ou quoi? Là-bas c’est là où les gardes sont, si on y va, on meurt. Il faudrait plutôt aller de ce côté, suggéra un second

-   Vous avez torts tout les deux, on devrait revenir en arrière et prendre un autre chemin, ici c’est un cul-de-sac!

D’autres prisonniers s’empressèrent de donner leur opinion sur le sujet, plus personne ne s’entendaient. Chacun était a convaincu que son chemin était meilleur que celui des autres. Marlowe lui, restait en silence, il regarda les prisonniers débattre pendant quelques instants, il sentait la colère monter en lui, tout d’un coup il s’emporta

-   Silence !!!!

Tous se tournèrent vers Marlowe, ils étaient surpris de voir à quel point il pouvait être imposant. Il n’était pas particulièrement costaud comme Reikus, et il ne possédait pas cette assurance glaciale dont faisait preuve Rayne. Il était le fou du village, rien de plus, personne ne l’écoutait jamais, mais pourtant, quelque chose avait poussé les prisonniers à ce taire et à l’écouter.  Il était devenu en quelques sortes leur leader.

-   Écoutez-moi, ce n’est pas en nous chamaillant qu’on va sortir d’ici, pour l’.instant, notre meilleure chance est de rester grouper et d’avancer un peu au hasard. Je sais que sa parait fou, mais nous n’en avons pas le choix. Alors suivez-moi, si vous voulez survivre.

Personne ne contesta Marlowe, les hommes avaient besoin de quelqu’un pour les mener, et ils l’avaient trouvé.  Le groupe avança ainsi encore pendant quelques minutes, ils arrivèrent dans une partie moins sombre du château, ils virent même une fenêtre. Quand l’un des prisonniers regarda à l’extérieur, il vit le chaos qui régnait dans la ville, les autres s’approchèrent, même Marlowe.  Les prisonniers souriaient, la révolution venait de commencer, et ils voulaient en faire partie. 

Les détenus se mirent à courir, Marlowe ne pouvait pas les en empêcher, la haine guidait leurs pas.  Le détective les suivait, ils croisèrent leur première patrouille de gardes, cinq hommes au total. Les prisonniers se jetèrent sur eux, les pauvres soldats n’avaient aucune chance. Ils réussirent quand même à tuer deux prisonniers et à en blesser au moins un, mais à la fin, ils étaient morts. Les prisonniers prirent leurs armes et partirent en courant, semant le chaos et la destruction sur leur chemin.

Marlowe était resté derrière pour contempler les gardes morts, il n’avait pas envi de suivre cette bande de fou furieux. Comment est-ce que tout cela était possible. Dire qu’il n’y a pas si longtemps, il était au lit, avec Suzy. Il menait une vie tranquille avant que toute cette affaire commence. C’était la faute du Dernier Inquisiteur et de la Dhampir, mais aussi du Cardinal, du Duc et du peuple aussi. Le monde qui avait passé son temps à le traiter de fou devenait fou à son tour, triste ironie, en effet…

                                       
****************


Reikus ne savait plus trop où il se trouvait, il croyait qu’il était peut-être revenu dans l’ancien donjon, mais il ne pouvait pas en être certain sans carte ou plan. L’Inquisiteur regarda au sol, ses blessures n’avaient pas toutes cicatrisés, elles laissaient des petites gouttes de sang partout où il allait, donc si Reikus était perdu, il n’avait qu’à suivre la trace de sang. Son cœur bondit lorsqu’il vit une goule dévorant un rat, il ne s’attendait pas à en croiser d’autre. Reikus s’avança lentement derrière elle puis arrivé à sa hauteur, il lui planta sa hache derrière le crane l’achevant d’un coup.

Cette goule-là était trop occupée à dévorer son festin pour remarquer Reikus, mais les autres sentiront surement son odeur de sang. Il était aussi chanceux qu’elle ait été seule, l’Inquisiteur allait devoir être prudent à l’avenir. Reikus arriva dans une grande pièce ronde, il ne savait pas trop à quoi elle servait avant. Il-y avait des symboles qu’il ne connaissait pas sur les murs, ils ressemblaient à des œuvres d’art, mais avec un côté religieux. Une lumière étrange illuminait la pièce, c’était très beau à voir. Reikus remarqua des grandes statues, à leurs pieds se trouvaient des cercueils.

L’Inquisiteur se souvint alors que Rayne lui avait parlé d’une manifestation divine dans un mausolée, était-il dans la pièce en question?  Reikus s’arrêta quelques instants pour inspecter l’endroit, la grande pièce était calme, mais le Dernier Inquisiteur sentait quelque chose d’autre, quelque chose d’étrange.

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 64 lundi 07 mai 2012, 20:16:44

Dans la ville, le chaos régnait, mais Rayne, elle, n’y était pas. Pas encore, du moins. Pour entrer dans le Château, elle descendait le long du ravin entourant la forteresse, cherchant, dans la roche, une fissure, une entrée. Le vent soufflait fort, et elle entendit les crachotements des flammes. Le chaos s’était abattu de la manière la plus complète possible sur la ville, répandant de hautes flammes sinistres. Tout ce feu n’intéressait que peu Rayne. L’Antéchrist. Voilà qui était sa cible. Et elle savait qu’il fallait se dépêcher. Elle connaissait la prochaine cible de l’homme. Ou ses prochaines cibles. Si seulement elle arrivait à trouver une entrée, une brèche, une grotte quelconque, alors elle parviendrait peut-être à l’arrêter à temps. Car cette nuit serait la dernière de l’Antéchrist. Après cela, le vampire disparaîtrait pour de bon.

*Sauf si je l’en empêche...*

Descendant le long d’une paroi très verticale, s’agrippant à des rochers ancestraux, Rayne sentait ces derniers trembler sous son poids, et manqua à plusieurs reprises faire le grand plongeon. Elle finit par atteindre ce qu’elle espérait tant trouver : une dépression dans la paroi. Une légère fissure. Elle se glissa à l’intérieur, et atterrit dans une sinistre cavité, particulièrement sombre. Ses yeux de dhampir l’aidèrent toutefois à voir très facilement dans la nuit, et elle sortit ses lames. Ces sinistres grottes n’étaient pas inoccupées, loin de là, et les toiles d’araignée que Rayne croisèrent bientôt purent en témoigner.

Elle avança le long de galeries sinistres et sombres, une énorme araignée marchant au-dessus d’elle, dans des galeries supérieures. L’araignée avançait lentement, dans un méandre de toiles qui rendaient ses pas furtifs. Elle sentait sa proie, elle sentait le repas qui l’attendait. L’araignée géante s’en régalait à l’avance, et se dirigea vers un trou menant à la galerie inférieure, d’où elle pourrait bondir sur la Dhampir dès qu’elle passerait. Patiemment, sans un seul mouvement, l’araignée attendit. En utilisant que les cinq sens, Rayne n’aurait jamais pu percevoir sa présence. La vue ne l’aurait pas aidé, car on ne pouvait pas voir la bestiole. L’odorat ne l’aurait pas non plus aidé, car l’araignée ne dégageait aucune odeur particulière. L’ouïe aurait été tout autant inutile, les toiles absorbant à merveille les sons de la bestiole. Le goût et le toucher étaient également inutiles. En somme, l’araignée pouvait vraisemblablement espérer escompter de l’effet de surprise, dans la mesure où les cinq modes de perception d’un être humain lambda étaient court-circuités.

Vraisemblablement... Car Rayne avait en elle ce sixième sens vampirique qui l’avait amené à ressentir très facilement la présence de l’araignée. Ainsi, lorsqu’elle arriva sous le trou, et que l’araignée glissa le long de sa toile pour approcher son dard et l’enfoncer dans le corps de la Dhampir, afin de répandre un venin qui l’anesthésierait, et lui permettrait ensuite de la dévorer dans son cocon, les lames de Rayne jaillirent. Elles heurtèrent le dard, empêchant ce dernier de se planter dans le corps de la Dhampir, et elle leva ses armes, déchirant le ventre de la bestiole, répandant un sang verdâtre. Rayne ne laissa pas le temps à l’araignée de souffler, et la tua sans aucune difficulté. La Dhampir avait les crocs.

*
*  *

Dans le village, le chaos le plus complet régnait. Personne ne pouvait vraiment dire d’où l’incendie avait démarré, mais il se répandait comme une traînée de poudre par les toits. Une espèce de feu expiatoire semblait ravager la ville. Les gardes du château tentaient tant bien que mal de repousser les mutins, et, s’ils avaient essuyé quelques revers initiaux, la garde s’organisait plutôt bien. Depuis les murs et les créneaux, archers et arbalétriers fauchaient sans difficulté les rebelles, tandis que les gardes en armure n’avaient aucun mal à tuer quelques civils. La révolte ne tournait donc pas en faveur des mutins, qui ne parvenaient que difficilement à tuer les soldats. Le village était néanmoins ravagé, et le Château-Lerouge n’y survivrait très certainement pas.

Le camp de réfugiés n’était plus qu’un enfer de cris, de hurlements, de tentes ravagés, et de femmes violées. Dans le chaos ambiant, bien des villageois en profitaient pour s’occuper de leurs plus vils instincts, dépouillant les hommes et les femmes avant de les violer, quand ce n’était pas les gardes eux-mêmes qui s’en chargeaient. Des rivières pourpres venaient orner les rues de la ville, et la rébellion s’écrasait rapidement. Elle n’était que l’expression de la colère, le fruit de la révolte. Aucun entraînement, aucune réelle stratégie... Ou presque.

« Vous ne pouvez pas faire ça ! s’égosillait le prêtre. Ces portes ont été scellées pour une bonne raison !
 -  Et elles seront ouvertes pour de bonnes raisons aussi, mon Père ! Les forces de Beauregard nous massacrent. On ne peut pas continuer ainsi !
 -  Des innocents mourront si vous faites ça !
 -  Des innocents meurent déjà, mon Père ! »

Le prêtre tenta physiquement de s’interposer, mais l’émeutier le repoussa, avant de s’attaquer aux grilles de la crypte. Une porte qui se trouvait dans les profondeurs de la crypte, une porte verrouillée et condamnée, mais les rebelles avaient réussi à obtenir les deux clefs permettant de l’ouvrir. Le prêtre avait l’une des clefs, et l’autre était détenue par le duc de Beauregard. Une prostituée avait néanmoins réussi à la subtiliser lors d’ébats avec le seigneur du château, mais le prêtre était viscéralement opposé à cette idée.

Faire tourner les clefs, c’était, dans le fond, libérer les monstres qui sommeillaient dans l’ancien donjon, afin de les envoyer déferler. L’ancien donjon n’avait pas été abandonné pour rien. Sa proximité avec les profondeurs, avec d’anciennes mines naines, avec des grottes et d’anciens charniers, amenaient constamment des goules, et d’autres monstres. Et tout ce sang, tous ces morts... Les goules allaient ressentir l’odeur de la putréfaction dès que cette porte serait ouverte. Le prêtre ne pouvait laisser faire ça, et entreprit de se relever, dépoussiérant ses vêtements.

« Je vous en conjure, mes fils, vous ne pouvez pas... »

Il se reçut alors un coup de poignard dans le ventre, et en cracha du sang.

« Ceux qui sont contre nous sont avec le duc, mon Père. Il y a bien trop longtemps que le duc nous fait souffrir. Il a amené chez nous un fou. Il est temps qu’il paye. Quant à vous, vous attirerez à merveille ces monstres... Vous n’avez qu’à vous dire que Dieu reconnaîtra les siens.
 -  Mon... Vous... Fou, vous... Êtes... Fou !
 -  Mon fils est mort, mon Père ! Ma femme s’est sacrifiée pour lui ! Il était supposé être béni des Dieux ! Et il a été... Massacré ! Massacré ! Si le duc avait bien accompli son devoir, mon fils serait toujours en vie ! C’est une question de justice élémentaire, mon Père ! Rien de plus ! »

L’homme repoussa alors le prêtre, et un coup de hache abattit pour de bon la trappe, l’ouvrant d’un coup sec. Les hommes se dépêchèrent alors de fuir, tandis que le prêtre se mit à ramper, tentant de s’éloigner de la trappe, laissant derrière lui une traînée de sang écarlate. Main posée sur sa blessure, il atterrit contre le mur, et respira longuement, entendant des rugissements, des cris et des sifflements sinistres jaillir de la trappe, remontant vers ses oreilles, tel un présage sinistre. Le prêtre ferma alors les yeux, et parla.

« In Nomine Patris... »

*
*  *

Rayne avait fini par rejoindre l’ancien donjon. Elle ouvrit une porte d’un coup de pied, la défonçant, et des volutes de poussière l’accueillirent, ainsi qu’un sol miteux. Elle avança dans un couloir, pénétrant dans le vieux donjon. Difficile de se repérer, car l’endroit était assez labyrinthique. Ses narines la guidèrent alors mieux que ses yeux, car elle sentit des traces de sang quelque part. Bizarrement, aucune trace de monstres. Au contraire, ces derniers semblaient s’éloigner, remontant vers la surface, ce qui inaugurait le pire pour le futur du Château. Rayne choisit toutefois de se diriger vers les traces de sang, et ne fut pas surprise.

C’était une espèce de sinistre cache. Deux Commodores gisaient là, baignant dans leur sang. Ils avaient été mis en pièces. La tanière de l’Antéchrist. Elle vit sur les murs d’énigmatiques signes et lettres tracées avec le sang des victimes. Des cadavres de goules gisaient dans les coins, généralement exsangues, indiquant que ce dernier se nourrissait probablement de leur sang. Rayne vit également une espèce de carnet dans un coin, sur un ancien meuble, et l’ouvrit, commençant à lire ce qui était compréhensible, l’ensemble étant écrit de manière rapide et hachée :

« Soif... Si soif, si faim... Le sang des goules ne me suffit plus. Et ces rêves... Les cauchemars d’une ancienne vie, d’une vie qui n’est plus la mienne... Suis-je maudit, ou suis-je béni ?

[...]

Ma première victime... Repas... Un vieil homme. Âgé... J’avais été horrifié à l’époque. Je croyais que c’était ma conscience.

En réalité, c’était juste mon estomac qui me faisait souffrir. Le sang d’un clochard n’est pas très bon.


[...]

Un nectar divin... J’ai pu y goûter par erreur. L’enfant s’était ouvert la jambe en se blessant sur le sol, et j’ai vu ce sang... Quelques gouttes, oui, mais ces gouttes... !! Divines ! Dès que j’y ai posé mes lèvres, tout est devenu clair.

Suis-je un monstre ? Mais pourquoi devrais-je me sentir coupable ? Est-ce qu’un homme se sent coupable quand il mange une côte de bœuf ?


[...]

Monstre. Monstre. Monstre. Monstre. Moooonstre. MONSTRE !!!

[...]

Pourquoi m’avoir fait ça ? Pourquoi ? Pourquoi ? POURQ-

[...]

...’Paieront... Une chance... Justice... Je dois concilier ma soif et mon devoir... »

Un incompréhensible charabia, illisible. Rayne peinait à reconnaître l’écriture, mais c’était bel et bien le repaire de l’Antéchrist... Du moins, avant qu’il ne vienne s’installer en hauteur. Les deux Commodores... Ils avaient sûrement été tués par les goules en se promenant dans le coin. C’était le plus logique. L’Antéchrist avait abandonné cet endroit, et s’était dissimulé, sa folie schizophrène l’emportant peu à peu dans les sentiers de la perdition et de la noirceur de l’âme.

Rayne se décida à se dépêcher, et sortit de cette planque. Elle ne tarda pas à trouver un escalier, antique, défoncé, et dut l’abandonner quand le reste avait été effondré. Elle avança dans un long couloir avec d’autres trous, lorsqu’elle entendit des grognements. Des créatures se mirent à léviter autour d’elles, sifflant dans la nuit. Rayne les reconnut. Ce n’était pas des goules, mais des alpyres. Des vampires qui avaient perdu la raison, et qui n’étaient rien de plus que des monstres.

« Venez, mes chéries, je vais m’occuper de vos sales gueules... »

Les alpyres émirent des sifflements, faisant claquer leurs langues, et fondirent alors vers Rayne. Rayne l’ignorait alors, mais elle n’était pas très éloignée du donjon des Beauregard.

[HRP – Au cas où, plus d’infos’ sur l’alpyre ici --> http://sorceleur.wikia.com/wiki/Alpyre.]

DC d’Alice Korvander.

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Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 65 jeudi 10 mai 2012, 23:50:27

Un étrange frisson parcourut Reikus lorsqu’il était dans le mausolée, il y avait vraiment quelque chose d’étrange à propos de cet endroit. Pourtant la pièce semblait si paisible, c’est peut-être le silence qui faisait plus peur à Reikus qu’autre chose après tout. L’Inquisiteur prit même quelques instants pour s’assoir, ses pieds le faisaient souffrir, les brulures causées par les braises étaient encore à vif. L’inquisiteur avait essayé plusieurs façons de marcher pour ne pas ce faire mal mais aucune d’elle ne semblait fonctionner. Pendant plus ou moins deux minutes, Reikus resta assis là, appréciant le calme et le repos. Il se leva d’un bond et ramassa sa hache, cette petite pause l’avait revigoré, il était prêt à continuer.

En sortant du mausolée, il entendit des bruits non loin de là où il était, de l’agitation. S’agissait-t-il de goules? Non, ce n’était pas le même son qu’il avait entendu la veille. Ces créatures étaient différentes, Reikus n’en avait jamais croisés auparavant. À vrai dire, il ne se promenait pas souvent dans les donjons, il passait son temps à tuer des bandits à l’extérieur, c’est pourquoi il n’était pas habitué avec les goules et les draugr. Il faut dire qu’il n’aimait pas trop les donjons non plus, ils étaient humides et sentaient le renfermé.

Reikus s’approcha peu à peu des sons, en se rapprochant, il savait de quoi il s’agissait, quelqu’un se battait. Il pouvait très bien s’agir de gardes ou même de commodores, dans les deux cas, ils ne seraient pas très heureux de voir Reikus. Mais cela ne dérangeait pas le Dernier Inquisiteur, il cherchait des réponses, et quiconque se trouvait là en aurait sûrement. 

L’Inquisiteur n’en croyait pas ses yeux lorsqu’il tourna un coin et vit une jeune femme aux cheveux de feu qui se battait contre une sorte de monstre qu’il n’avait jamais vu auparavant.
Qu’est-ce que Rayne faisait là? N’était-elle pas sensé avoir quitté le château? Elle lui avait donc mentie. Reikus n’était pas certain que c’était bien elle au début, mais quand il vit ces deux lames, il savait qu’il ne se trompait pas. Voir la dhampir ici n’était pas une bonne nouvelle, elle pouvait descendre ici pour plusieurs raisons, mais il ne fallait pas écarter le fait qu’elle était peut-être elle-même l’Antéchrist. Si elle avait décidé de s’éloigner de Reikus, et de l’inciter à quitter la ville, c’était peut-être aussi pour l’éloigner car elle avait peur qu’il découvre la vérité.

À part ça l’Inquisiteur n’avait pas plus de preuves, il allait aider Rayne pour l’instant, mais il ne pourrait surement pas lui faire confiance avant d’être certain qu’elle ne soit pas la tueuse.
Il-y avait plusieurs de ces femmes monstrueuses, Reikus n’en avait jamais affronté, il allait devoir être prudent. L’Inquisiteur s’approcha lentement d’une première créature, elle l’entendit avant qu’il ne soit assez près pour porter le coup fatal et se rua sur lui, laissant pour les autres la dhampir. Reikus empoigna à deux mains sa hache et prit son élan. La créature courrait rapidement vers lui, quand elle n’était plus qu’à un mètre de distance, Reikus frappa.  La hache fendit presque la tête de l’abomination en deux, stoppant d’un coup net sa course.

Certaines autres virent que Reikus venait de tuer l’une de leurs sœurs et décidèrent de se venger. Rayne ne pouvait pas avoir manqué l’Inquisiteur, il la regarda avec ses yeux noirs sans émotion, un peu comme il l’avait fait à leur première rencontre. Reikus faucha avec sa hache une première créature l’envoyant au sol, son genou éclata avec la force de l’impact. L’Inquisiteur l’acheva en lui planta sa hache dans la région du sternum, la créature soupira et leva une main en direction de Reikus avant de mourir.

Pendant qu’il achevait l’une des abominations, une autre lui sauta dans le dos. Reikus eut le bon réflexe de lui attraper la gorge. Il ne le savait pas mais cette chose essayait de le mordre, il le remarqua bien assez tôt. Reikus comprit alors que ces créatures contre lesquelles il se battait étaient en fait des sortes de vampires. Les griffes de celle qui était accrochés sur le dos de Reikus commençaient à transpercer la chaire de l’Inquisiteur, il avait de plus en plus de mal à la retenir. Reikus réussit finalement à l’attraper par la hanche, il leva la vampire au-dessus de sa tête comme si elle ne pesait presque rien puis la jeta au sol.

L’impact aurait pu briser le dos de presque n’importe qui, Reikus ne savait pas si ces créatures étaient plus résistantes qu’un humain normal, mais une chose était certaine, elle n’avait pas apprécié sa chute. L’Inquisiteur brandit sa hache avant de la lui planter dans le crane, la vampire ne lui causerait plus d’ennuis à présent.  Une autre s’apprêtait à lui sauter dessus, mais Reikus la vit avant qu’elle ne le fasse, il lui donna un coup au genou droit pour qu’elle le pose parterre, ensuite, il enchaina avec un coup à la gorge qui envoya rouler la tête de la créature sur le sol.

Reikus se frayait un chemin à travers les vampires, il s’approchait de plus en plus de Rayne. Elle avait décidé de fuir un peu plus tôt, et en plus elle lui avait mentie. Une phrase que son mentor lui avait souvent répétée revint en tête à Reikus,

« Si un ami te trahis une fois, c’est de sa faute. Deux fois, et c’est de la tienne»

L’Inquisiteur comprit tout d’un coup la vérité et la sagesse qui se cachaient dans cette phrase, il aurait seulement espéré que ça ait été dans de meilleures conditions. 

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 66 vendredi 11 mai 2012, 19:03:22

Les alpyres étaient affamées et sauvages. Elles avaient les réflexes rapides des vampires, et attaquaient en sifflant. Elles s’agrippaient parfois sur les murs comme des araignées sinistres, avant de plonger sur Rayne. Le sang chaud d’une Dhampir était, de leur point de vue, bien plus attirant que celui des goules, et Rayne faisait parler ses deux lames dhampir. Elle atteignit la gorge d’une alpyre un peu trop sûre d’elle, et une projection de sang vint décorer le sol, amenant les autres créatures à faire preuve d’un peu plus de réflexion. Les alpyres entourèrent Rayne, qui resta en posture défensive. Elle ne se faisait aucune illusion ; ses chances de survie étaient bien minces face à une série de vampires. Même cadavériques, les alpyres restaient mortelles. Que ce soit leurs longues griffes ou leurs crocs acérés, elles pouvaient facilement découper Rayne en rondelle, perspective qui n’attirait qu’à moitié la jeune femme.

Les alpyres finirent par attaquer à nouveau, quatre plongeant en même temps. Elles lévitaient à moitié, et Rayne tenta d’en atteindre une à l’estomac. Sa lame éventra la créature, mais ceci ne l’empêcha pas de poursuivre, de tenter de la mordre. Les crocs de l’alpyre claquèrent dans le vide, car Rayne bondit en arrière. Elle lança son grappin en acier, l’envoyant se planter dans la bouche d’une alpyre. L’extrémité du grappin se planta dans la langue de la créature, et Rayne s’en servit comme d’un point d’appui pour la tirer, l’envoyant s’écraser sur d’autres monstres. L’alpyre poussa un couinement de rage et de souffrance, et passa à travers une porte en bois, la pulvérisant. Rayne bondit par là, évitant les griffes et les claquements de dents. D’une roulade en avant, elle entra dans une ancienne salle abandonnée dont il ne restait plus que quelques placards poussiéreux. Se rétablissant, Rayne se retourna, et leva ses lames, les entrecroisant pour se protéger. Les griffes d’une alpyre heurtèrent le solide de tranchant de ses lames, et Rayne réagit au quart de tour. Elle bascula son corps en arrière, se reçut sur ses mains, et s’en servit comme d’un appui pour lever ses jambes. Les talons aiguilles frappèrent le ventre de l’alpyre, remontant en dessinant deux traînées écarlates sur son corps. L’alpyre poussa un cri de souffrance, et, énervée, bondit sur Rayne, qui fit parler ses lames.

D’un coup sec, la Dhampir envoya voler la tête du monstre. Elle en profita alors pour inspecter les environs. A gauche, un mur. Derrière, un autre mur. Devant, les alpyres. A droite... A droite, il y avait un mur effondré, ou, plutôt une partie de la pièce qui s’était effondrée, permettant de fuir en passant par des poutres apparentes qui apparaissaient à l’étage supérieur.

*Toute la difficulté sera d’atteindre ces fameuses poutres... En espérant qu’elles supporteront mon poids...*

Les alpyres bondirent en sifflant de rage, n’ayant toujours pas abandonné. Rayne évita des griffes de justesse au niveau du ventre. Les griffes s’enfoncèrent un peu dans sa tunique, et elle tenta de frapper avec ses lames. D’un bond, la créature adverse évita l’attaque, et contra. Elle atteignit Rayne à la joue, et cette dernière poussa à son tour un bref cri en sentant les griffes pointues entailler sa peau, laissant quelques traînées pourpres. Rayne tenta de contrer en tuant l’alpyre, en lui ouvrant le ventre, mais la vampire, habile et rapide, évita. Saisie par un soudain réflexe, Rayne bondit en arrière, et les crocs d’une alpyre claquèrent dans le vide, lui arrachant quelques mèches de cheveux. Rayne la frappa avec un coup de pied retourné, utilisant l’amplitude du mouvement pour envoyer l’alpyre au sol. Elle courut ensuite vers le fond de la pièce, et sauta en l’air, avant de lâcher son grappin.

Dans un sifflement, ce dernier alla se planter sur une poutre en bois, et Rayne atterrit contre le mur. Sentant les alpyres la poursuivre, elle se mit à rapidement grimper, et parvint à l’étage. Les alpyres sifflèrent de frustration, et disparurent rapidement, empruntant probablement un autre chemin pour traquer leur proie. Rayne atterrit, de son côté, dans une espèce de grande pièce ancienne, avec d’énormes piliers en pierre. Une espèce d’immense salle, dont elle n’arrivait pas à voir les extrémités. Le tapis rouge défoncé sur le sol, l’espèce d’estrade au fond... Les cadavres de bancs...

*On dirait un ancien chœur... Ou une salle de réunion... En tout cas, un endroit suffisamment grand pour contenir toute une foule... Je n’ose imaginer ce qui risquerait de se passer si jamais ces piliers venaient à s’écrouler...*

Énormes, les piliers semblaient en effet soutenir le plafond, et, si Rayne n’était pas architecte, elle se doutait quand même qu’il devait s’agir d’une partie importante dans la construction du château. Alors que Rayne avançait, ce fut à cet instant qu’elle sentit une présence inhospitalière. Son sixième sens sanguin ne lui faisait encore pas défaut, et elle tourna la tête dans un coin, apercevant alors une sinistre silhouette encapuchonnée. Rien à voir avec une alpyre, ni même avec une goule. La créature prononçait une sinistre mélopée, et ses doigts se mirent à luire d’une lueur violette et magique.

« Toi... réalisa alors Rayne. Je sais qui tu es ! »

Rayne envoya sur la silhouette son grappin, mais le grappin claqua dans le vide. La silhouette venait de se téléporter, et son manteau se mit à redescendre. Rayne s’y dirigea rapidement, le prit entre les doigts, et le renifla. C’était un manteau de femme, et cette odeur... Elle reconnaissait cette odeur ! Ce doux parfum sensoriel... Elle n’eut pas le temps de pousser plus loin sa réflexion que les alpyres sifflèrent et crachèrent. Rayne perçut également un autre groupe sanguin, qu’elle reconnut bien.

*Reikus ? Pourquoi ne suis-je qu’à moitié surprise ?!*

Elle tenta de rejoindre Reikus, de l’alerter, quand les alpyres jaillirent en force. Elles bondirent des piliers, et plongèrent sur Rayne, qui roula en arrière pour les éviter, tout en cherchant Reikus. L’homme ne tarda pas également à se retrouver confronté avec les alpyres, se battant avec une hache. Rapides et véloces, les alpyres s’étaient réparties en deux groupes, et Rayne arracha le poignet d’une alpyre, avant de bondir sur elle, et planter ses crocs dans son cou. Elle atteignit la veine, la transperça en quelques secondes, et planta ensuite ses mains dans les épaules de l’alpyre qui se mit à couiner, le sang jaillissant de partout. Rayne plia ses jambes, et le poids de la gravité la fit basculer vers le sol, où elle se détendit alors, catapultant l’alpyre qui alla en heurter une autre. Se relevant très rapidement, Rayne lança une nouvelle fois son grappin, et l’arme se planta dans la cheville de l’alpyre qui s’était reçue le cadavre, afin de larguer une secousse. Dans un hurlement, l’alpyre alla s’écraser contre un pilier, mais réagit rapidement. Sa main attrapa le grappin, et elle tira dessus, manquant renverser Rayne, qui sentit une autre alpyre plonger dans son dos.

« Une à la fois, bordel ! »

Un bras prisonnier de l’alpyre qui avait attrapé le grappin, Rayne utilisa l’autre. L’alpyre adverse avait atterri dans le dos de Rayne, et approchait sa gueule du cou de la Dhampir, qui en profita pour glisser ses doigts entre ses jambes. L’alpyre poussa un beuglement quand les doigts très pointus de Rayne s’enfoncèrent dans son intimité, en faisant cracher des giclées de sang. Un coup bas, mais qui faisait partie de la panoplie des attaques défensives de la Dhampir. L’alpyre se retira en gémissant, et Rayne en profita pour la frapper avec un coup de pied retourné en pleine tête.

« Va sucer le sang de tes potes, salope ! commenta Rayne. Quant à toi, fit-elle en s’adressant à la créature qui tirait sur son grappin, c’est à moi, traînée, pas à toi ! »

Elle tira un coup sec, récupéra son grappin, et le renvoyant. Le grappin alla cette fois se planter dans l’un des yeux de l’alpyre, faisant tomber cette dernière. Rayne récupéra son grappin, le débarrassant des morceaux de l’œil crevé de l’alpyre. Un rugissement furieux se fit soudain entendre, et les alpyres se mirent à paniquer. Le sol se mit alors à trembler, des volutes de poussière tombant du plafond, alors que quelque chose approchait.

Les alpyres rompirent la formation, et Rayne en profita pour rejoindre Reikus.

« Je ne pensais pas avoir à vous le dire, mais je suis heureuse de vous revoir. Il faut sortir d’ici, Reikus, je pense savoir qui est... »

Rayne se tut soudain en voyant deux portes être arrachées de leurs gonds, révélant passage à une espèce de monstre terrifiant. La Dhampir comprit alors que la femme qu’elle avait vu tantôt, la silhouette encapuchonnée, avait invoqué une abominable créature. Un monstre invincible qui avança lentement vers les deux individus.

« Enfer et damnation ; un golem ! »



Le golem marcha vers eux, et frappa alors l’un des piliers. Ce dernier se fissura sous l’impact, et le plafond se fissura également, laissant tomber de gros morceaux de rochers tout droit sur Reikus et sur Rayne. La Dhampir évita les rochers en bondissant sur la droite, alors que le sol continuait à se fracturer. Le golem était une créature abominable. Une création magique consistant à faire vivre un bloc de granit. La magie ne l’affectait que peu, et les attaques physiques étaient sans effet. Frapper avec sa lame contre un golem, c’était comme essayer de fendre une falaise en deux. Le seul « point faible » du golem était sa tête. En tapant dessus, soit en arrivant à surmonter l’espèce d’excroissance rocheuse qui formait une espèce de mur protecteur, on pouvait brièvement brouiller le sceau magique qui donnait vie au golem. En d’autres termes, ce dernier se mettait à tituber, mais il n’était pour autant pas question de le décapiter. Sa tête était aussi solide que le reste du corps.

De violentes lézardes s’abattirent également sur le sol, et Rayne ne put lâcher à Reikus que quelques mots :

« Reikus ! Le donjon ! L’Antéchrist va attaquer le duc ! »

[HRP – Pour préciser, tu as deux options :

 - Reikus tombe dans une crevasse, et retrouve les alpyres, tandis que Rayne se chargera du golem :
 - Rayne tombe dans une crevasse, et tombe sur les alpyres, tandis que ce sera à Reikus de se farcir le golem.

Il n’est pas non plus forcément nécessaire que tu parviennes à venir à bout du golem. L’affaiblir, le faire tomber dans un trou, etc... Quoiqu’il en soit, comme tu m’as laissé le feu vert par MP pour l’identité de l’Antéchrist, j’aimerais que cette dernière ne soit révélée qu’à la fin, soit au donjon, si ça ne te dérange pas ! Et, pour cela, il faut que nos personnages soient encore un peu séparés.]

DC d’Alice Korvander.

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Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 67 mardi 15 mai 2012, 00:23:21

Reikus se frayait un chemin à travers les vampires, une à une, elles tombaient sous les coups répétés de Rayne et du Dernier Inquisiteur. Reikus avait beau ne plus vraiment faire confiance à la vampire, mais il devait admettre qu’ensemble ils formaient une bonne équipe. Reikus aimait bien Rayne, pas d’amour, mais il appréciait sa compagnie. L’Inquisiteur se dit qu’au fond, elle était peut-être innocente, l’Antéchrist était probablement quelqu’un d’autre. Non, Reikus ne se laisserait pas attendrir encore une fois. Si Rayne était innocent comme il aimerait bien le croire, Reikus serait soulagé et heureux de voir que ses soupçons n’étaient pas fondés, par contre s’il découvrait qu’elle était l’Antéchrist, il devrait s’occuper d’elle comme tout il s’occupait des autres criminels. Ce n’est ni facile ni agréable, mais tel est le fardeau du Dernier Inquisiteur.

Reikus s’approcha de l’une des créatures et lui flanqua un puissant coup de poing au visage, il avait probablement brisé le nez de la chose. L’Inquisiteur enchaina en lui assénant un violent coup de pied circulaire au niveau du genou,  obligeant la vampire à mettre un genou par terre. Reikus aimait bien les coups aux genoux,  personne ne pouvait marcher avec une rotule de brisée, pas même le plus costaud des costaud. Ce genre de coups bas rendaient les adversaires vulnérables et donc plus faciles à achever. La hache de Reikus fendit l’air et vint se planter profondément dans la boite crânienne de la créature.

-    Je ne pensais pas avoir à vous le dire, mais je suis heureuse de vous revoir. Il faut sortir d’ici, Reikus, je pense savoir qui est...

Reikus ne prit pas la peine de répondre, il fronça les sourcils à la place. Rayne n’eut pas le temps de finir sa phrase mais il savait de quoi elle parlait. L’Antéchrist. Rayne disait connaitre l’identité du vampire qui terrorisait depuis trop longtemps le peuple, Reikus quant à lui n’avait aucune idée de qui il pouvait bien s’agir. Il ne fallait pas écarter la possibilité que Rayne lui mente, selon Reikus, elle n’avait rien à faire dans le vieux donjon car il n’avait pas vu l’ampleur de la révolte dans la ville. L’Inquisiteur vit au dernier moment deux portes exploser et regarda sa ciller la créature monstrueuse qui venait de tout défoncer. Reikus remarqua tout de suite qu’il s’agissait d’un golem.

-   Reikus ! Le donjon ! L’Antéchrist va attaquer le duc !

-   Pas si je peux l’en empêcher!

Le Dernier Inquisiteur ne voulait pas montrer à Rayne qu’il doutait d’elle, ça ne ferait que la mettre en rogne  si elle n’était pas l’Antéchrist, et si elle l’était, elle serait quand même en colère, sauf qu’elle essayerai d’éliminer Reikus.  Si l’Inquisiteur avait la confirmation que Rayne était vraiment la tueuse, il ne voudrait pas avoir à se battre contre elle tant qu’il ne serait pas certain d’avoir toutes les chances de son côté. L’honneur était très important pour Reikus, sauf qu’il savait qu’en combat, cet idéal n’avait pas toujours sa place, c’est ce qui le différenciait des autres guerriers chevaleresques, mais surtout, c’est ce qui le différenciait des hommes morts, il allait avoir besoin de tout les coups bas qu’il pourrait s’il voulait avoir une chance de battre le golem.

Reikus s’apprêtait à s’attaquer au golem quand le monstre fracassa un pilier. Le sol sous ses pieds se mit à trembler, des morceaux de pierres tombaient et des fissures commencèrent à apparaitre un peu partout. L’Inquisiteur essayait de garder son équilibre, mais c’était presque impossible. Quand il vit qu’un gros rocher allait tomber sur lui, il eut juste le temps de l’éviter, le rocher défonça le plancher, emportant le Dernier Inquisiteur avec lui. Reikus chuta sur quelques mètres avant d’atterrir sur quelque chose d’un peu mou. Sans cette chose étrange, il se serait blessé gravement.

D’autres roches vinrent boucher le trou qui l’avait fait tomber, il faisait complètement noir et Reikus ne pouvait plus entendre aucun son.  Il tâta un peu le sol avant de trouver sa hache, il la ramassa et regarda devant lui. À quelques mètres de lui sur le sol, il y avait une torche qui illuminait un peu. Reikus avança péniblement jusqu’à  elle, puis la ramassa, il la souleva et regarda devant lui. Son cœur faillit arrêter de battre quand il vit ce qui l’entourait. Les mêmes créatures qu’en haut, il y en avait tellement que Reikus ne les compta même pas. C’était une d’entres elles qui avait amorti sa chute, l’Inquisiteur l’avait tué sur le coup. 

L’une d’entre elle s’approcha dangereusement de Reikus, il lui donna un coup de torche, les cheveux de la créature prirent en feu. La vampire courut un peu partout en émettant un cri strident avant de trébucher et de mourir. Une fois que la créature se tût, les autres regardèrent Reikus, elles voulaient se venger, l’Inquisiteur n’allait pas aimer. Il était capable de les tenir à distance avec sa torche, mais tôt ou tard elles réussiraient à l’avoir, il y en avait simplement trop. Reikus devait fuir, et il devait le faire maintenant, il jetait des  coups d’œil derrière lui pour s’assurer que la voie était libre, elle l’était.  L’Inquisiteur recula lentement, les vampires le suivaient. Il arriva à une intersection, il espérait que rien ne se cachait dans l’ombre.

L’une des créatures était là, et elle attendait patiemment que Reikus soit assez près pour lui sauter dessus. Elle s’élança en criant et se jeta sur l’Inquisiteur, il eut à peine le temps de l’éviter, il lui planta sa hache dans les côtes puis une autre fois dans la gorge, la vampire s’écroula raide morte. Les autres profitèrent de cet instant pour courir vers Reikus, les créatures étaient nombreuses, leur nombre les empêchaient de se déplacer facilement dans le corridor, mais elles étaient quand même rapides.  L’Inquisiteur courrait aussi vite qu’il en était capable, mais ce n’était pas suffisant car les vampires gagnaient du terrain.  Reikus prit un virage à gauche, puis à droite, puis encore à gauche. Il regarda derrière lui, il semblait avoir semé les créatures, mais il allait devoir être prudent.

L’inquisiteur s’arrêta quelques instants pour reprendre son souffle, il avait vraiment courut longtemps, et Ius sait que Reikus n’est pas un grand coureur. Cette partie du donjon était plus claire que l’autre,  l’Inquisiteur décida de garder sa torche s’il avait besoin de brûler d’autres vampires, mais elle ne lui serait plus d’une grande utilité. Il se demanda comment se débrouillait Rayne avec le golem, si quelqu’un était capable de vaincre ce monstre, c’était bien la dhampir. Elle avait mentionné le donjon, Reikus supposa qu’il devrait se diriger vers là. Il ne savait pas trop où il se trouvait, mais il chercherait quand même.

( HRP : Je te laisse l’honneur d’affronter le golem :p Et puis d’accord, on resteras séparés encore un peu :) )
 


Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 68 mardi 15 mai 2012, 13:53:53

« Judica me, Deus, et discerne causam meam de gente non sancta ab homine iniquo et doloso erue me.  Quia tu es, Deus, fortitudo mea : quare me repulisti ? Et quare tristis incedo, dum affligit me inimicus ? »

D’une voix affaiblie, le Cardinal priait. Agenouillé dans sa chambre, torse nu, yeux clos, mains jointes et tendues devant un autel, il priait depuis maintenant deux heures, répétant sans arrêt les mêmes psaumes. Le sang s’égouttait de ses plaies moribondes, des coups qu’il s’était lui-même infligé. Et il continuait, imperturbable, à prier, entendant depuis son balcon les cris de douleur, une mélopée funeste qui remontait dans ses oreilles.

« Emitte lucem tuam et veritatem tuam
 -  AAAAAAAH ! Nooooooonnn… !!
 -  Ipsa me deduxerunt, et adduxerunt
 -  Haaaaaaaaaaa !!!
 -  Et introibo ad altare Dei, ad Deum qui lætificat juventutem meam. »

Les cris redoublèrent d’intensité, mais émanaient désormais du couloir. Mais rien n’arrêterait le Cardinal de prier. Rien ne saurait l’en empêcher. Malheureusement, la fin du psaume, et il ne se sentait plus la force de continuer à trouver un autre psaume.

« Spera in Deo, quoniam adhuc confitebor illi, salutare vultus mei, et Deus meus.
 -  Hey! Non, ne… Aaaah !
 -  Arr...
 -  Spera in DEO, quoniam adhuc confitebor illi, salutare vultus mei, et DEUS MEUS !!!
 -  Sto… AAAAHHH !
 -  Il faut l’empêcher de… AAAAAAAHHHH !
 -  Spera in DEO !!! Quoniam adhuc CONFITEBOR illi !!! Salutare vultus mei, et DEUS MEUS !!! DEUS MEUS !!!
 -  Dieu ne vous entend pas, mon Père. Dieu n’entend personne ici. »

Sarcastique, la voix venait de parler dans son dos. Le Cardinal s’interrompit, mais ne tourna pas la tête. Le gêneur semblait mâchouiller quelque chose. On entendait ses dents rentrer en contact avec... Avec quelque chose, mais l’homme n’aurait su dire quoi. Et ça ne l’empêcha pas de continuer à prier, répétant, comme un leitmotiv, le dernier psaume.

« Spera in Deo, spera in Deo, Spera in Deo, SPERA IN DEO !!!
 -  Êtes-vous devenu également sourd, mon Père ? Cela fait des années que Dieu ne vous entend plus... »

La forme était alors dans le dos du Cardinal, et le souleva, l’attrapant par la gorge. Une force implacable souleva l’homme, qui avait perdu la vue. Il essaya de se libérer de cette prise, et l’individu balança alors comme une plume le corps du vieillard, l’envoyant s’écraser sur le sol, où son dos craqua. La forme s’abaissa alors vers un petit carnet qui avait été ouvert devant le prêtre, et la saisit.

« Votre vieux carnet... Il vous accompagne depuis le monastère, n’est-ce pas ? Pourquoi le conserver, alors que votre foi vous a aveuglé ?
 -  La Foi ne m’a jamais aveuglé, démon ! C’est mon arrogance qui m’a aveuglé !
 -  C’est une manière de voir les choses... Ne soyez pas triste, Cardinal ; vous avez eu une belle vie. Toutes ces vies que vous avez sauvé, ces femmes que vous avez secouru, ces serfs que vous avez protégé... Un parcours exemplaire. Vous êtes probablement l’un des rares cardinaux qui croient vraiment en ce qu’il prêche. Sans doute parce que vous n’êtes parti de rien. Vous avez su résister à toutes les tentations. Votre position de cardinal vous permettait pourtant de bénéficier d’un palais, de robes luxueuses, mais vous les avez constamment refusé.
 -  La Foi n’a nul besoin de parures…
 -  C’est pourtant elle qui vous a perdu. Votre manque d’humilité, votre conviction profonde... La fierté est l’apanage des puissants, Cardinal, et vous êtes puissant. Les possessions matérielles ne vous intéressent pas, mais votre croyance profonde, vos convictions religieuses intenses, ont fait de vous un fanatique.
 -  Non. Non, non, non, non ! Tu parles avec la bouche du Serpent !
 -  Vous vous êtes cru insensible à toute forme de corruption ! Et vous avez corrompu votre âme ! Mais, dans le fond, vous n’avez rien à vous reprocher. Ce n’était pas entièrement de votre faute. Manipuler les émotions humaines est quelque chose de tellement enfantin...
 -  Qu’insinues-tu, démon ?
 -  Votre Dieu est faible, Cardinal. Les miens sont plus forts. Il m’a été facile de vous leurrer, de vous aveugler en utilisant votre foi. La magie sacrée est l’apanage des êtres purs, et rares, de nos jours, sont ceux qui peuvent se targuer de vraiment la maîtriser. Et c’est tant mieux. Néanmoins, il suffit d’un seul utilisateur des arcanes sacrés pour pouvoir contrer les plans de ma Famille. Une chose que je ne saurais tolérer.
 -  Qui… Mais qui êtes-vous ?!
 -  Peu importe qui je suis, car toi, tu n’es plus rien. »

Et ce fut tout. La conversation s’arrêta là, et la créature plongea sur le Cardinal, plantant ses crocs.

*
*  *

Face au golem, Rayne n’en menait pas large. Les coups du golem avaient fait disparaître Reikus, l’amenant dans des étages inférieurs, et le golem s’était alors rué sur Rayne, manquant de peu de l’écraser. D’une roulade, Rayne avait évité la ruade du golem, et lança à tout hasard son grappin sur son dos. L’arme métallique ne se planta même pas contre la cuirasse du golem, rebondissant dessus. Le golem termina sa course en pulvérisant l’une des colonnes, faisant trembler le plafond. Il se retourna en grognant, et courut à nouveau, faisant trembler le sol. Ne pouvant rien faire, Rayne esquiva à nouveau, mais le golem infléchit désormais sa course, la poursuivant, et abattit son poing sur elle. Rayne évita de justesse le coup en faisant basculer tout son poids sur son dos, relevant les jambes, bondissant en l’air pile au moment où le poing s’abattit.

S’envolant dans les airs, Rayne posa un pied sur l’un des piliers, qui fut parcouru de lézardes alors que le sol défoncé explosait, et s’en servit comme appui pour bondir vers la tête du golem, à découvert. Elle utilisa alors son autre pied, le bandant en arrière, et le lâcha, l’envoyant frapper de plein fouet la tête du golem, pile entre les deux yeux. Sous la puissance de l’impact, le golem sembla tanguer sur place, et Rayne en profita pour courir. Le golem se remit malheureusement bien vite, et frappa avec le pied le sol, provoquant une longue fissure qui fit tanguer la Dhampir. Elle bondit en l’air, sentant les colonnes exploser derrière elle.

*Le seul moyen de vaincre ce géant est de faire tomber sur lui le plafond...* réalisa Rayne.

A force de dégommer les colonnes, le monstre gigantesque fragilisait en effet énormément la structure du donjon. Il fallait jouer là-dessus pour espérer en finir avec lui, et c’était ce à quoi Rayne tenta de s’appliquer. La Dhampir vit le golem la poursuivre, et s’élança à nouveau, rejoignant des colonnes. Plus le golem en détruisait, plus le plafond se fragilisait, et elle se débrouillait pour rester à proximité d’une porte de sortie, utilisant son agilité légendaire pour éviter les coups. Un seul coup au but, et c’en était en effet fini de la Dhampir. Partant de là, il valait mieux faire preuve de prudence ! Les poings du golem, ses coups, étaient proprement terrifiants. Il était très rapide, réactif, et Rayne essayait de l’énerver en frappant sa tête avec son grappin, faisant des sauts de côté.

En réponse, le golem frappa avec ses deux poings sur le sol, continuant à fragiliser les piliers qui l’entouraient. Il manqua in extremis de saisir Rayne à plusieurs reprises, et parvint au bout d’un moment à attraper son grappin. Il la tira alors vers lui, et elle vit son autre main filer vers elle. Pour survivre, Rayne tendit ses deux lames, les croisant pour faire office de bouclier. Elles absorbèrent en partie la puissance du coup de poing, mais Rayne se reçut malgré tout le coup dans le ventre, et vola sur place, s’écrasant contre le mur, crachant du sang, sentant tout son corps hurler de souffrance. Ce golem était terrifiant. Comme n’importe quel golem, d’ailleurs. Pour réussir à en créer un qui soit aussi parfait, il fallait avoir affaire à un alchimiste extrêmement talentueux.

Le costume de Rayne était déchiré par endroits, et le golem s’avança vers elle. Elle nota alors que les piliers étaient extrêmement fragilisés. Tout comme le plancher ! C’était sa chance ! Le golem leva le poing vers elle, et Rayne lui sourit lentement.

« Viens, gros enfoiré... »

Le poing du golem s’abattit, et Rayne roula sur la gauche. Le poing pulvérisa le mur, et l’impact fit s’envoler la Dhampir. Ce fut néanmoins plus que suffisant. Cette ultime onde de choc eut raison de la résistance du pilier à proximité, qui s’effrita et s’effondra. Par un effet de réaction, les autres piliers s’écroulèrent, et Rayne eut tout juste le temps de bondir en avant pour éviter de tomber avec le golem et un morceau de la pièce. Le golem fut englouti dans les débris, et des volutes de poussière jaillirent sur des dizaines de mètres. Rayne crut devenir aphone. Tout le vieux donjon sembla vaciller sur lui-même. Couverte de poussières, en sang, Rayne se retourna, souriant, et tendit alors deux doigts d’honneur vers la pièce qu’elle venait de quitter.

« Va te faire enculer, salopard !!!! clama-t-elle, avant de soupirer. Ah putain... »

Rayne s’accorda une brève pause de quelques secondes, soupirant longuement, avant de se relever, s’agrippant à la rambarde. Il était temps d’en finir avec cette histoire.

Dans les profondeurs du vieux donjon, sous des tonnes et des tonnes de gravats, de blocs de béton, et de rochers, le golem était enseveli. Ou presque, car ses doigts remuaient lentement et faiblement.

*
*  *

Rayne atterrit dans les cachots du Château-Lerouge, et sentit l’odeur de soufre. La révolte avait dégénéré en anarchie totale, et elle ne tarda pas à comprendre pourquoi. Des goules traînaient dans les cachots. Ils avaient dévoré les prisonniers et les gardes. Rayne s’avança à travers les cellules, légèrement sonnée, ayant toujours un peu de sang qui s’écoulait de ses plaies, et atterrit dans une espèce de grande pièce centrale. La salle de torture, où plusieurs goules dévoraient plusieurs cadavres. Rayne ne pouvait pas le savoir, mais il s’agissait des prisonniers que Reikus avait libéré. En s’approchant, elle attira l’attention des goules, qui relevèrent la tête en la voyant, avant de se rapprocher.

« Ça ne s’arrêtera donc jamais... » soupira Rayne.

Poussant des grognements de plaisir, les goules se rapprochèrent de la Dhampir, qui releva ses lames. Elle avait un peu récupéré du combat contre le golem, et fondit sur les cibles. Les golems n’avaient pas la moindre chance. La Dhampir était énervée, et fondit donc dans la mêlée. Elle trancha des bras, découpa des ventres, planta son grappin dans la gorge d’un golem, s’en servit pour envoyer ce dernier s’écraser sur d’autres, et, en quelques minutes, dans une orgie de giclements de sangs et de morceaux de corps, Rayne se trouva au cœur d’un impressionnant carnage.

Elle sortit alors des cachots, pour voir que les gardes avaient barricadé les portes d’entrée. Les soldats n’étaient toutefois pas là, et on voyait à la place une longue traînée de sang. En la suivant, Rayne arriva dans la salle à manger, et eut un rictus de dégoût. Il y avait ici un autre charnier. Toute une bonne partie de la garde royale avait été massacrée, et pas par les goules. Ceci confirma ce qu’elle pensait : l’Antéchrist. L’Antéchrist était là, et s’était fait plaisir ! Grommelant, Rayne sortit de la salle de réfectoire, et monta l’escalier.

La Dhampir débarqua ainsi dans les derniers étages, et aperçut, par des chambres, toute l’ampleur du désastre. Le Château-Lerouge brûlait intégralement. Des cadavres gisaient par terre, dans les rues, éventrés, dévorés par les monstres. Il n’y avait pas que des goules, mais également des espèces de petites harpies volantes ressemblant à des démons, et qui fondaient sur les villageois, tels des oiseaux démoniaques de mauvais augure.

« Quelle horreur... »

Rayne entendit alors du bruit au-dessus, et grimpa rapidement. Elle atteignit ainsi les quartiers du Cardinal, et vit une autre vision de cauchemar. Dans le couloir, il y avait du sang et des corps partout. Tous les Commodores. Ils avaient beau être forts, l’Antéchrist les avait massacré. Le sang des enfants devait lui donner une force incroyable... Elle entra dans la chambre du Cardinal, et haussa les sourcils. En voilà au moins un qu’elle ne regretterait pas ! Le Cardinal était mort, et même bien mort. On avait ouvert son ventre, afin de le pendre par ses intestins. Entendant un gémissement, elle tourna la tête, et aperçut un Commodore, qui gisait à côté. Rayne se rapprocha de lui, et entreprit de retirer son heaume. Il crachait du sang, et elle vit une grosse tâche à hauteur de son ventre.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? Qui vous a fait ça ?!
 -  Le... Le... Le Diable... réussit à haleter ce dernier. Si... Si rapide... Rien... Rien ‘pu... »

Un râle de douleur traversa alors le corps du mourant, qui cracha du sang de sa bouche, vomissant le liquide écarlate. Son corps se mit alors à tressauter, et Rayne s’écarta. Il était trop tard pour lui. Rayne sortit rapidement de la pièce, et monta à nouveau des marches. Elle le sentait. L’Antéchrist était encore là ! A proximité ! Elle en était sûre ! La Dhampir courut donc, rejoignit le prochain escalier, aperçut un cadavre qui gisait en plein milieu, et atteignit la chambre de la Reine...

... Et se reçut un coup de poing en pleine figure. Elle eut à peine le temps de comprendre que des mains la saisirent, et l’envoyèrent heurter le mur, tandis qu’une lame se glissa sous sa gorge.

« Où est le Duc ?! »

Reprenant ses esprits, Rayne reconnut la voix du Capitaine Dalbert, et aperçut alors, sur le lit, le cadavre de la duchesse. Elle gisait, nue, en plein milieu, un énorme couteau planté dans le dos, le sang filant tout le long du lit, formant une grosse flaque autour. Dalbert semblait fou de rage, et Rayne sentit l’haleine du vin.

« Je... Je ne sais pas, Dalbert... Je le recherche également... »

Dalbert ne dit rien, mais desserra sa prise, se refusant à regarder le cadavre. Rayne se massa la gorge en se rapprochant. Elle était morte. Indéniablement. Ce qu’elle avait pris pour un couteau était en réalité une épée. Celle du duc. Elle s’était enfoncée dans le corps de la duchesse, transperçant le lit. Un coup un peu trop violent pour un simple homme...

« Elle... Elle voulait le quitter... Elle voulait quitter cet enfer, et moi aussi... Quand l’émeute a éclaté, j’ai quitté le donjon avec un petit détachement de soldats, malgré sa demande, et, quand je suis revenu... Mon Dieu... Tous ces morts...
 -  Et le duc ?
 -  Ce monstre a filé ! J’ai refusé de le croire, je me suis rattaché à mon devoir... Je... C’est de ma faute, tout ça... En partie...
 -  L’Antéchrist est à la poursuite du duc ! Où se trouve le duc ?!
 -  Sûrement en route pour Nexus... Avant même que l’émeute n’éclate, il était parti. A l’heure qu’il est, il doit être hors du comté. »

Était-ce pour ça que l’Antéchrist avait massacré tout le monde ? Pour exprimer sa rage ? Et si c’était le duc qui avait tué la femme ? Rayne contempla le corps plus attentivement, et crut voir des traces de doigts sur son cou, comme si on avait essayé de l’étrangler. L’Antéchrist était ensuite passé par là, et avait du chercher à maquiller la scène...

« Inspectons la chambre du duc... Il a peut-être laissé des indices...
 -  Elle est fermée. Condamnée, plutôt. Je n’ai pas réussi à l’enfoncer.
 -  La chambre a bien un balcon, non ?
 -  Oui, mais...
 -  Alors, je n’ai plus qu’à l’escalader.
 -  Ce serait du suicide ! »

Rayne ne répondit pas, allant sur le balcon. Le balcon supérieur était assez haut, et elle lança son grappin. Ce dernier se planta contre ce dernier. Elle tira un peu dessus, constata qu’il était solide, et commença alors à escalader. S’agrippant au grappin, elle se hissa, utilisant ses pieds pour avancer. Il y avait de fortes bourrasques de vents, et elle pouvait voir, sur le sommet du donjon, de nombreuses harpies démoniaques flotter dans les airs, semblables à des vautours. La Dhampir continua à grimper, lentement et prudemment, le vent plaquant ses cheveux. Elle finit ainsi, au bout de plusieurs minutes, par atteindre le balcon, et s’agrippa à l’une des colonnes soutenant la rambarde, quand elle entendit à l’intérieur de la pièce une voix.

Impossible que ce soit le duc, puisque ce dernier était parti. Elle se hissa alors prudemment, et se cacha dans un coin. Une forme était à l’intérieur, près du bureau, et semblait assez agitée, éparpillant des papiers. La Dhampir s’agenouilla, tourna la tête, et aperçut la porte barrée... Dalbert n’avait probablement pas du insister, par dépit, car le meuble qui la bloquait pouvait facilement être poussé, pour peu qu’on ait une force physique suffisante. Rayne cessa toutefois de s’intéresser à la porte, mais plutôt à l’homme, assez nerveux, qui consultait des papiers.

« Parti ! Parti ! Parti ! Parti ! Je ne peux pas y croire ! Il est parti ! Il a osé fuir ! Non... Non, pas après toutes ces années ! Je ne saurais le tolérer ! Je le retrouverais, oui... Oui, il ne doit pas être loin, et il retrouve sûrement Black à Nexus... Je pourrais l’avoir ici, oh oui, oh oui, oh oui, et alors... »

Rayne sortit alors de sa cachette, et avança vers l’homme, qui sursauta en la voyant. Il remit ses lunettes en place, ne semblant pas en croire ses yeux.

« Vous ?! Mais...
 -  Oui… Moi.
 -  Ce… Mais comment ?
 -  La porte était fermée… Je suis passée par un autre chemin…
 -  Oui... Oui, certes, oui, j’avais... J’avais besoin de réfléchir sur tout ça... Le duc est parti ! Parti, alors que son peuple est en train de mourir !
 -  Comment ai-je pu être aussi aveugle ?
 -  Hein ? Que... Que voulez-vous dire par là...
 -  Quand je suis partie, quand j’ai quitté le fort, j’ai rencontré l’un des hommes de Black... Je lui ai alors demandé s’il se souvenait d’un certain Raymond Marlowe... Un détective fouineur... »

*
*  *

Il avait hoché la tête, semblant réfléchir, mais il avait déjà la réponse à la question.

« Marlowe... Ah, c’était un sacré emmerdeur, ce mec ! Du genre tenace, à fouiner dans la merde et tout ça. J’peux vous le dire, il a fait flipper Black comme une grand-mère estropiée. Héhé, Raymond était une souris qui défiait un tigre. J’crois qu’il y a une connerie biblique dans ce genre-là, non ? Enfin, Black était pas du genre à s’emmerder, et il avait laissé le soin à Kriv de sortir les poubelles. C’est toujours comme ça qu’y dit. ‘‘Hey, Kriv, y a un p’tit con qui me les casse ; j’crois que l’temps est venu de sortir les poubelles.’’ Bien sûr, on sortait pas vraiment les poubelles, hein ! Bref, toujours est-il que Marlowe, aussi intègre qu’il soit, n’était qu’un simple homme. On savait tout sur lui, putain de merde : là où qu’y créchait, là où qu’était sa piaule, en somme, avec sa foutue bonne femme, et son gosse... On savait là où qu’y bossait, le temps qu’y mettait, et on aurait pu le zigouiller à n’importe quel foutu moment. Mais Kriv voulait que ça soit un putain d’exemple, parce que mon Dieu, sortir les putains de poubelles tous les trente-six du mois, c’est d’un chiant ! »


*
*  *

« Elle s’appelait Charlène... Elle n’avait que deux mois...
 -  Ne prononcez pas son nom...
 -  Marianne... Nous avons cru que vous n’aviez qu’une femme, mais, en réalité, vous aviez aussi une fille... Et, quand vous êtes rentré chez vous...
 -  LA FERME ! »

Devenu furieux, Raymond se rua vers Rayne, qui s’attendait toutefois à ça. Elle le frappa au ventre avec le pied, le frappa à la tête, et l’envoya atterrir sur le bureau, mais Raymond se défendit avec talent, et poussa Rayne, avant de lui sauter dessus. Rayne se laissa tomber sur le sol, levant son pied, et se servit du sol comme d’un appui supplémentaire pour faire basculer par-dessus elle le corps de Raymond, l’envoyant heurter le lit. La Dhampir se releva alors, et fit jaillir ses lames, prête à égorger Raymond...

... Quand la porte s’ouvrit brutalement.

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 69 vendredi 18 mai 2012, 17:58:46

Les monstres dans le niveau inférieur du donjon étaient des centaines, Reikus avait une hache. Cette phrase résumait bien la situation dans laquelle se trouvait le Dernier Inquisiteur.  Il n’avait pas peur pour lui, il était capable de vaincre à peu près n’importe quel monstre qui aurait le malheur de venir l’attaquer, en fait, il s’inquiétait surtout pour l’Antéchrist. Il avait peur qu’il atteigne le donjon et le Duc avant lui. Le Duc était tyran, mais s’il devait être éliminé, ça serait par la main d’un justicier comme Reikus, pas par un homme au cœur si noir que même les monstres n’osent pas s’en approcher.

Reikus tourna un coin et vit que le corridor dans lequel il venait de s’engager était bloqué. Pas par des débris ou de vieux meubles, non. Il était bloqué par une vraie marée de goules. Rayne aurait probablement trouvée une façon de sauter par-dessus et de s’agripper au plafond, ou quelque chose dans le genre. Reikus quant à lui, devrait tailler en pièce tout ces monstres avant de pouvoir espérer passer. L’Inquisiteur savait qu’il ne pouvait pas se jeter comme ça dans la mêlée, en temps normal, avec son armure et ses armes, cette idée ne lui aurait pas déplu, mais il fallait être réaliste. Il n’avait qu’une hache et ses vêtements.

L’Inquisiteur recula donc lentement, très lentement, tout en se dirigeant vers un autre corridor. Il ne quittait pas les goules des yeux, si elles le remarquaient, sa journée allait devenir encore plus difficile.  Quelques goules lui lancèrent des regards mauvais, mais heureusement pour Reikus, aucune d’entre elles ne décida de le suivre. L’Inquisiteur se heurta à quelque chose, en fait, ce quelque chose était quelque chose de vivant, et il n’était pas seul. D’autres goules! Reikus avait tellement porté son attention sur le premier groupe de monstre qu’il n’avait pas remarqué le second, une erreur de débutant qui pouvait lui être très couteuse.

Reikus se retourna rapidement et planta sa hache dans l’épaule du monstre. Ici comme dans l’autre corridor, il y avait un nombre impressionnant de goules.  Reikus n’avait pas le temps de s’en aller, il allait devoir se battre. Le corridor était plus étroit que l’autre, le grand nombre des goules jouerait donc en faveur du Dernier Inquisiteur. Les monstres s’entassaient en essayant vainement de toucher Reikus, ce dernier tranchait des membres comme jamais. Sa hache resta prise dans le crane d’une goule quelques instants, les autres en profitèrent pour se jeter sur l’Inquisiteur.

Reikus les repoussas, sa grande force lui permettait de pousser un grand nombre d’individus en même temps. Même si une goule était toujours accrochée à lui, il parvint quand même à faire reculer les autres de plusieurs pas sans se faire mordre. Reikus se comptait chanceux. L’Inquisiteur attrapa la goule sur son dos, la leva dans les airs, puis la fit atterrir sur son genou. L’impact brisa le dos faible du monstre, les goules n’étaient pas très lourdes, Reikus était capable de faire à peu près ce qu’il voulait avec elles. Il reprit sa hache et regarda d’un air mauvais les autres monstres dans le corridor.

*****************************

Un peu plus tôt, les prisonniers que Reikus avait libérés courraient comme des fous partout dans le château, leur nombre avait diminué puisqu’une rencontre avec quelques gardes avait mal tournée, mais cela ne leur dérangeait pas, la haine envers le Duc guidait leur pas. Ils ignoraient la peur et la douleur si ça signifiait qu’ils pourraient se venger.  Il semblait que des goules avaient réussie à se faufiler à la surface, mais ça aussi leurs était égal. Ils étaient capables de les éviter sans trop d’ennuis, donc elles n’étaient pas un problème.

Le petit groupe avançait lentement mais surement, ils tournèrent un coin et virent du coin de l’œil des gardes qui avaient barricadés une porte. Les prisonniers se sentaient invincibles, deux d’entre eux décidèrent de foncer sur la barricade, espérant que l’effet de surprise leur permettrait de vaincre les gardes. Malheureusement pour eux, ce ne fût pas assez,  les soldats pointèrent leurs arbalètes sur les fugitifs et en abattirent un. L’autre avait eu beaucoup de chance, il s’arrêta net en voyant les soldats recharger. Il prit son ami par les poignets puis le traina jusqu’à ce qu’ils soient en sécurité, évitant de justesse une nouvelle volée de carreaux d’arbalètes.

-   Fuyez bandes de traitres!!! lança un des gardes

Les prisonniers n’étaient plus qu’une demi-douzaine, le fugitif qui s’était fait toucher n’était pas encore mort, mais sans soins, il ne pourrait pas vivre bien longtemps. Les prisonniers s’éloignèrent du corridor où se trouvaient les gardes, ils devaient faire quelque chose et ils devaient le faire rapidement. Au loin, ils entendirent des cris, il s’agissait peut-être des gardes mais ils préféraient ne pas aller vérifier.

-   On devrait revenir sur nos pas, le détective va pouvoir nous aider.

-   Ça reste notre meilleure chance, mais je doute qu’il puisse faire grand-chose…

Les prisonniers firent demi-tour, ils espéraient retrouver Marlowe, mais ce qu’ils ne savaient pas, c’est qu’il était parti depuis bien longtemps. Les fugitifs arrivèrent devant une grande porte imposante, certains fugitifs la reconnurent, Un frisson parcourut leur corps car ils se rappelaient leur séjour dans la salle de torture. Ils ouvrirent quand même la porte, ils ne savaient pas trop où aller, donc c’était aussi bien que n’importe quel autre chemin. Les fugitifs reconnurent leur erreur au moment où ils ouvrirent la porte.

Des dizaines de goules se jetèrent sur les fugitifs, ils ne pouvaient rien faire, certains se défendirent mais il y avait simplement trop de goules. Un prisonnier, un peu plus brave que les autres, monta sur une table armé d’une lance et se mit à empaler tout ce qui s’approchait trop de lui. Ces amis se faisaient dévorer un à un, mais il continuait à se battre. Les goules gagnaient du terrain, l’une d’entre elles lui attrapa le pied, le prisonnier planta sa lance dans le crane du monstre qui le tenait, mais ce geste le fit tomber. Les goules grimpèrent sur la table, s’en était fini pour les fugitifs.

*****************************

Reikus était presque venu à bout des monstres qui bloquaient son passage, d’un coup de hache il décapita une goule pour ensuite couper le bras d’une autre.  Son séjour à Château-Lerouge s’était montré bien plus éprouvant qu’il ne l’avait prévu, mais en même temps, il ne s’était pas senti aussi vivant depuis des mois. Étrange, pensa Reikus, que c’est seulement en frôlant la mort qu’il parvenait à se sentir vivant. L’Inquisiteur sourit en pensant à ce drôle de paradoxe, mais il reporta tout de suite son attention sur les goules. 

La dernière de ses créatures démoniaques finit par tomber, le haut de son corps se séparant de ses jambes. Après cet affrontement, Reikus aurait bien aimé prendre quelques instants pour reprendre son souffle mais il ne pouvait plus ce permettre de pauses, le temps était compté, il devait arriver au donjon le plus rapidement possible. Cette tâche s’avérait difficile puisqu’il ne savait pas trop où il se trouvait en ce moment. L’Inquisiteur arriva face à un escalier, il vit enfin une porte de sortie. Reikus monta l’escalier et arriva dans une partie du donjon qui lui semblait plus familière. Il était maintenant dans la partie supérieure du donjon, très près de son objectif.

Reikus trouva une fenêtre et regarda à l’extérieur, il vit tout le chaos qui régnait dans la ville, il trouvait tout cela un peu triste. La plupart des gens qui habitaient à Château-Lerouge n’étaient ni des rebelles, ni des tyrans, mais malheureusement, les guerres n’épargnaient jamais personne.  L’Inquisiteur remarqua aussi d’étranges créatures volantes qui attaquaient les villageois à vu. Il devait arrêter ce massacre, tel était son devoir, mais comment? Il devait trouver et vite. Reikus avançait au hasard jusqu’à ce qu’il entende des voix. Un homme et une femme, s’agissait-il de Rayne? Le Dernier Inquisiteur suivit les voix, mais après quelques instants, il n’y avait plus rien. Reikus savait qu’il s’approchait de la chambre du Duc. Tout d’un coup, il entendit une voix derrière lui l’interpeller.

-   Qui va là?

Il reconnut le Capitaine Dalbert

-   Reikus Mordo, Dernier Inquisiteur

-   Qu’est-ce que vous faite là?

-   J’essaye de sauver la ville…

-   Bonne chance! Si c’est ce que vous essayez de faire, vous en aurez besoin.

-   Je vais aussi avoir besoin d’aide, où est le Duc?

-   Ça je n’en ai aucune idée, je le cherche aussi, votre amie également.

-   Rayne?! Où est-elle?

-   Suivez-moi…

Dalbert l’amena devant la chambre du Duc, la porte était fermée, Reikus essaya de l’ouvrir mais elle était bloquée.

-   Elle est scellée. Rayne est passée par  le balcon… dehors. Vous pouvez toujours essayer

Ça c’était hors de question, Reikus était assez fort pour s’agripper à certaine structures et se hisser en haut, mais là, c’était carrément du suicide si on n’avait pas l’agilité hors du commun de Rayne.  Reikus ne voyait qu’une autre option, il n’avait pas l’agilité, mais il avait la force. Il recula et prit son élan.

-   Ce n’est pas la peine elle est…

Reikus ne l’écouta même pas, il fonça sur la porte, l’épaule droite devant lui. Il mit tout son poids dans l’impact, la porte n’avait d’autre choix que de s’ouvrir. L’Inquisiteur l’avait ouverte sans trop de difficultés, Dalbert et Rayne n’avaient probablement pas trop essayé. Reikus ne croyait pas à ce qu’il vit à l’intérieur de la pièce. Rayne qui essayait de tuer Marlowe, il savait que Rayne était là, mais Marlowe?  L’Inquisiteur ne comprenait plus trop ce qui se passait, il avait besoin de réponses.

-   Arrêtez tout les deux! Mais qu’est-ce qui se passe ici? Vous me devez des explications et je vous conseillerais de vous dépêcher puisque le temps est compté.

Dalbert était resté derrière, il était toujours un peu surpris de voir que Reikus avait réussi à enfoncer la porte. L’Inquisiteur quant à lui, s’était approché de la dhampir et du détective. Rayne semblait en colère et Marlowe avait l’air hystérique. Quelque chose de grave s’était produit entre les deux, et Reikus n’avait aucune idée de quoi il pouvait bien s’agir.

(HRP: Désolé si c’est un peu court comparé à ton dernier poste, mais j’ai préféré ne pas trop bouger les choses, je t’ai laissé le feu vert pour l’identité de l’Antéchrist et je ne voulais pas ruiner tes plans ;) )

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 70 samedi 19 mai 2012, 00:16:09

[HRP - J'apprécie cette délicate attention ^^]

« -   Arrêtez tout les deux! Mais qu’est-ce qui se passe ici? Vous me devez des explications et je vous conseillerais de vous dépêcher puisque le temps est compté. »

Tournant la tête, Rayne ne fut qu’à moitié surprise de retrouver Reikus, mais cet interlude fut suffisant pour permettre à Raymond de s’écarter de la Dhampir, et de lâcher, sur un ton accusateur :

« Vous ne comprenez donc pas, Inquisiteur ? C’est une vampire ! Elle boit du sang ! Nous avons tous vu sa réaction quand le Cardinal lui a présenté du sang ! C’est elle l’Antéchrist !
 -  Vous ne savez pas mentir, Raymond. »

Ne semblant pas l’écouter, le détective regarda Reikus, continuant à parler. Il était visiblement très nerveux et agité.

« Elle est une vampire ! Elle vous a utilisé comme alibi ! Elle vous a séduit pour mieux vous tromper ! Elle est la seule vampire du Château-Lerouge ! Elle ne dort pas la nuit ! Elle pouvait très bien sortir en plein milieu de la nuit ! »

Rayne secoua la tête.

« Vos conneries ne m’amusent pas, Raymond ! C’est vous qui avez tué ces pauvres gosses. Votre obstination envers Black est si forte que vous n’avez pas hésité à les massacrer !
 -  C’est faux ! Comment aurais-je pu... ?! Je ne suis PAS fou !
 -  Vous êtes un vampire, Marlowe. »

Un rire nerveux traversa les lèvres de Raymond, comme si cette idée était tout simplement ridicule, et Rayne se tourna vers Reikus. Elle pouvait sauter sur Raymond, en finir avec lui, mais, dans ce cas, elle risquerait de devoir également affronter Reikus... Or, elle allait avoir besoin de lui, car, avec tout le sang que Raymond avait vu, il était extrêmement puissant.

« Raymond n’avait pas qu’une petite amie, Reikus. Il avait aussi un enfant... Un bébé qui n’avait que quelques mois...
 -  Je vous ai interdit de parler d’elle !
 -  Je connais tout, Raymond ! Je sais ce qui s’est passé ! »

Alors, Rayne expliqua la triste histoire. Elle commença par expliquer à Reikus que, quand elle était partie, elle était tombée sur l’un des hommes de Kriv, qui avait entendu parler de Raymond. Un détective privé, qui avait des liens avec la milice, et qui embêtait sérieusement Black et son petit trafic. Raymond était ressorti de son bureau, et était rentré chez lui.

*
*  *

« Chérie, c’est moi, je suis rentré. Chérie ? »

L’instinct. Le flair du détective. Il avait tout de suite senti quelque chose d’anormal. Et ce avant même de se dire qu’il était anormal que sa femme ne lui réponde pas. Où était l’odeur des fourneaux ? Ces délicieuses effluves qui émanaient de la marmite dans la cuisine, où Marianne préparait toujours à manger ? Il regarda dans la cuisine, et ne vit rien. Même pas la marmite. Même pas les madeleines qu’elle lui laissait après avoir fait son tour chez le boulanger. Il prenait de plus en plus l’habitude de rentrer tard. Les affaires... Coincer Black nécessitait des heures supplémentaires, d’autant plus qu’il devait négocier avec un informateur qui avait l’air d’en savoir beaucoup. Raymond avait abandonné l’idée de coincer Black à travers les fraudes fiscales. Le dossier était trop bancal, et il tenait une sérieuse piste, maintenant, avec le trafic de fisstech.

Ce fut à ce moment que le bébé se mit à hurler. Il ne pleura pas comme à chaque fois qu’il avait faim, ou qu’il voulait qu’on change sa couche. Non. Il hurlait littéralement. Alors, Raymond sentit la panique monter.

« Chérie ? Chérie ?! »

Ces interminables marches, il ne les oublierait jamais. Il avait trébuché en heurtant une planche en bois, et il avait ensuite entendu sa femme hurler. Hurler son prénom. La détonation avait ensuite retenti, alors qu’il était entré dans la chambre.


*
*  *

« Ils ne s’étaient pas contentés de la tuer, Raymond. Ils l’avaient torturé. Violé. Battu. Et le bébé avait hurlé. Ils l’ont abattu sous vos yeux, et ensuite... »

*
*  *

Le sang partout... C’est ça qui l’avait marqué. Avait-on repeint la chambre du bébé en rouge ? Il s’était ensuite reçu un coup sur le crâne, et avait vu le cadavre de sa femme. Attachée. Violacée. Une partie de la tête en moins, son cerveau dégoulinant de sa tête. Les taches de sang qui avaient maculé le corps du bébé. Les trois tueurs. Des individus sinistres qui souriaient. Des yeux implacables, sans pitié.

« M. Black vous envoie ses salutations. »


*
*  *

« Ils ont abattu votre famille, et ils vous ont tué. »

Mortifié, Raymond ne disait rien, et finit progressivement par secouer la tête, comme s’il refusait cette version des faits.

« Ils... Ils ne m’ont pas tué, non... Ils avaient... Ils avaient... Ils avaient besoin de moi... Monstre... Vous osez remuer le passé, et...
 -  Pourquoi vous auraient-ils épargné ?
 -  Ils avaient besoin de mes informations ! Ils avaient besoin du nom de l’informateur, ils...
 -  Ils vous ont tué, vous ont enterré dans le cimetière, et, là, un vampire vous a mordu. Les vampires fréquentent généralement les cimetières la nuit. Vous avez été tabassé à mort, avant d’être enterré vivant. Il me l’a dit ! Ils n’avaient pas besoin de vos informations, car ils connaissaient déjà l’informateur. C’est lui qui vous a balancé à Black... Et c’est là que la boucle se termine. Cet informateur, c’est le duc... »

Raymond ne dit rien. Il pleurait silencieusement, ce qui était sans doute la meilleure confirmation possible.

« Je... Je ne suis pas un vampire... réussit-il à articuler. Vous n’arriverez pas à me déstabiliser. Ils... Ils ne m’ont pas tué ! Voilà ce qui s’est passé ! »

*
*  *

Il faisait nuit noire. Les trois hommes avançaient, portant un quatrième homme, qui était inconscient... Ou comateaux. Ils avançaient vers l’une des portes du grand cimetière de Nexus. Ce n’était pas le seul, mais l’un des plus grands, où on enterrait le commun des mortels : toxicos, putes, anonymes... Il n’y avait que des tombes anonymes dans le cimetière. Ce serait donc un parfait lieu pour y enterrer Raymond. Ils ne croisaient que quelques rares individus, soit complètement saouls, soit ayant eux-mêmes des choses à cacher.

A l’intérieur du cimetière, ils s’étaient silencieusement avancés, cherchant un endroit désert, et avaient commencé à creuser. Trouver une tombe n’était pas difficile ; ils avaient les clefs du fossoyeur, un vieux type à qui on graissait facilement la patte.

« Dépêchons-nous, il fait froid, et je n’aime pas traîner ici... C’est rempli de goules...
 -  Brrr...
 -  Vos gueules, sale fillette ! On l’enterre dans les règles… Mais inutile de creuser trop profond. Vu son état, de toute façon, il ne pourra pas aller bien loin, hein ! »

Ils avaient donc fait un petit trou, ayant juste la place d’y caser le cercueil, avant de balancer à l’intérieur Raymond.
»

*
*  *

« Dans la précipitation, ils n’avaient pas fait un trou profond, ni songé à sceller le cercueil. Ce dernier était de plus en piètre qualité. Du bois ravagé, vieux, facile à craquer...
 -  Vous voudriez me faire croire qu’après avoir été passé à tabac, vous avez eu la force d’ouvrir le cercueil, et de ramper dehors ?
 -  Les faits divers regorgent de ce genre d’histoires ! Des enfants qui, poussés par l’adrénaline, parviennent à tirer leurs mères. Des soldats qui, en ayant de graves blessures, continuent à se battre... Dès que j’ai réussi à faire un trou dans le cercueil, la terre est tombée, et j’ai pu creuser. La suite... La suite a été une longue descente aux enfers. »

On avait incendié sa maison, et la justice n’avait pas vraiment aidé Raymond. On l’avait accusé d’être à l’origine de l’incendie. De pseudos-docteurs avaient délivré de fausses ordonnances attestant qu’il était mentalement atteint, et, partant de là, le bureau l’avait renvoyé.

« La police m’a inculpé... Il fallait s’y attendre. Black est un seigneur du crime qui soutient le pouvoir, en dénonçant les traîtres et les révolutionnaires, ce qui lui vaut la protection des juges et de plusieurs puissants bourgeois de la ville. Je ne pouvais rien faire, alors je me suis enfui... Et j’ai décidé de poursuivre le combat ici, loin de la justice corrompue de Nexus, en poursuivant mon enquête contre le fisstech.
 -  Vous allez me faire pleurer...
 -  Et puis merde ! Quand bien même je serais votre vampire, pourquoi irais-je tuer des enfants, hein ?! »

Raymond s’énervait, comme s’il en avait assez de ces accusations grotesques. Pointant son doigt sur Rayne, il enchaîna :

« Si j’avais tous ces pouvoirs, j’irais directement attaquer le duc !
 -  Mais parce que le duc n’est pas votre cible ! Votre cible, c’est Black ! Et vous savez que le trafic de fisstech de Black représente une part non négligeable de ses revenus. En créant la panique, vous saviez que les gens penseraient que c’était là un signe supplémentaire de la malédiction divine, et que le duc risquait de voir Black revenir. Vous ne pouvez pas attaquer Black dans son siège, à Nexus, mais, ici, au Château-Lerouge, il est vulnérable...
 -  Ridicule...
 -  Outre ça, il y a aussi le fait que vous vous sentez coupable de la mort de votre fiancée et de votre fille. Le sang est plus efficace et plus tentant que n’importe quel alcool. Peut-être que vous vous sentez plus fort en buvant le sang des enfants, plus psychologiquement apte à...
 -  Vous délirez ! C’est de vous qu’il s’agit ! C’est vous qui tuez ces enfants ! Réfléchissez, Reikus, tout est clair ! Elle vous a fait croire qu’elle partait pour mieux vous tromper ! Elle savait que j’allais la coincer, que j’avais réuni suffisamment d’informations pour l’avoir. Elle m’a suivi, et elle a voulu me tuer ! J’enquêtais sur le duc, Reikus ! Je suis venu dans cette pièce pour savoir où il aurait pu fuir ! Vous devez me croire, Reikus ! C’est elle, l’Antéchrist ! Vous comme moi, nous le savons ! Elle... Elle n’en a sans doute pas conscience... C’est une Dhampir ! Mi-vampire, et ce côté-ci de sa personnalité, quand il refait surface... Il est incontrôlable, je l’ai lu ! On me l’a dit ! Vous devez me protéger, elle nous tuera, autrement ! »

DC d’Alice Korvander.

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Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 71 mercredi 23 mai 2012, 00:33:59

Qui devait-il croire? Les deux versions de l’histoire de Marlowe étaient plausibles, mais nécessairement, l’une d’entre elle était fausse. Cela voulait dire que l’Antéchrist se trouvait probablement en face de lui. Ce tueur assoiffé de sang, Reikus n’éprouvait que du dégout pour lui. L’Inquisiteur comprenait que les vampires avaient besoins de sang, et s’ils s’abreuvaient du sang des bêtes ou de criminels, car après tout, ils étaient aussi des bêtes, il n’y avait aucun problème. Seulement, l’Antéchrist s’attaquait aux enfants, aucun homme digne de ce nom ne pouvait s’attaquer aux enfants. S’il leur faisait du mal, c’était parce qu’il n’était pas assez fort pour s’attaquer aux hommes.

Cette pensée fit monter la colère en Reikus, cette colère divine et effrayante qu’il ressentait à
chaque fois qu’il pensait aux injustices de ce monde. Chaque bandit qu’il tuait et chaque cartel qu’il démantelait apaisaient un peu sa colère, mais c’était de courte durée. Il y avait toujours quelqu’un pour remplacer le dernier criminel qu’il éliminait. Il arrivait à Reikus de se comparer avec une roche que l’on jette dans une marre d’eau tranquille. Il créait quelques vaguelettes pendant quelques instants, il changeait les choses, mais les vaguelettes disparaissaient après peu de temps, et tout redevenait à la normale. Les crimes recommençaient quand le Dernier Inquisiteur avait le dos tourné.

Cette façon de voir les choses était un peu triste, mais l’Inquisiteur la trouvait plutôt réaliste. Cela ne l’empêcherait pas de traquer et de tuer tout les brigands de cette terre, au contraire, cette pensée fataliste lui donnait une encore plus grande haine des criminels, il parvenait ainsi à se battre sans éprouver aucune forme de pitié pour les gens qu’il tuait.  Les criminels étaient des lâches et des incapables, ils usaient de la force pour prendre avantage de ceux qui étaient incapables de se défendre, et l’Antéchrist était le pire de tous. Le Dernier Inquisiteur ne lui permettrait pas de continuer ainsi.

Sauf qu’une chose empêchait Reikus d’accomplir son devoir envers Ius, il n’était toujours pas certain de l’identité de l’Antéchrist.  S’agissait-il de Rayne, la femme fatale demi-vampire, ou de Marlowe, l’homme brisé qui était passé du jeune détective privé au fou du village? L’Inquisiteur avait déjà eu affaire à des cas compliqués, mais cette affaire était beaucoup plus complexe que n’importe quel autre cas que Reikus avait eu à s’occuper. L’Inquisiteur n’avait pas beaucoup de temps devant lui, il ne pouvait pas s’éterniser sur le problème pendant une heure.

Il allait donc y aller par déduction, Rayne était une dhampir, ça Reikus le savait déjà. Elle avait besoin de se nourrir de sang, elle et lui avaient partagés un lit la veille, elle avait eu l’occasion de le mordre, mais pourtant, elle ne l’avait pas fait. Reikus se tâta le cou par précaution, heureusement, il ne sentit rien. La dhampir lui avait mentie à plusieurs reprises, elle lui avait d’abord caché son origine, puis elle s’était retrouvé dans le vieux donjon alors qu’elle était sensée être partie, Marlowe avait raison sur ce point.

Marlowe avait raison? Mais comment avait-il fait pour savoir que Rayne lui avait dit qu’elle partait? La seule façon pour Raymond d’avoir eu vent de ces informations serait d’avoir espionné le duo, et peut-être qu’il le faisait parce qu’il avait peur qu’ils découvrent sa véritable identité. Black avait détruit sa vie, il avait tué sa femme et sa fille. Reikus savait ce que c’était de perdre tout ceux qu’on aimait, lui aussi avait voulu se venger sur le monde le jour où il avait vu Cade, son mentor, tué par des assassin. Le détective avait le mobile pour se venger, mais pourtant, Reikus n’était toujours certain de rien. C’est alors que l’Inquisiteur se souvint des propos qu’avait tenus Marlowe un peu plus tôt.

**************************************

Après avoir retrouvés la jeune fille morte dans le camp, Rayne et Reikus s’étaient précipités chez Marlowe. Le duo était entré dans la cuisine, Raymond était un peu sur les nerfs puisqu’il cachait Suzy à l’étage. Reikus était resté en retrait pendant que Rayne questionnait Marlowe, il avait écouté attentivement l’échange, comme s’il savait que ça lui serait utile plus tard. Si la mémoire de l’Inquisiteur était bonne,  la conversation s’était déroulée à peu près comme ceci,

-   … Je vous conseille de ne pas trainer ici trop longtemps. J’ai à faire et…

-   L’Antéchrist à commis un nouveau crime cette nuit.

Marlowe se tut, cette annonce sembla le troubler, un peu trop même. Reikus n’avait pas prêté attention à ce détail, préférant se concentrer sur ce qu’il savait de l’Antéchrist, mais maintenant, tout devenait clair pour lui.

-   Bien que ce soit regrettable, c’était prévisible. Il... Il suit un cycle, vous comprenez ? Il a besoin de se nourrir... A vrai dire, il est possible que cet homme ne soit pas à haïr, mais plutôt à plaindre...

**************************************

À plaindre… pourquoi est-ce que Marlowe éprouvait autant de sympathie pour le tueur, peut-être qu’il essayait de se convaincre lui-même que ses crimes n’étaient pas graves, que tout cela était nécessaire. Les pièces du puzzle s’assemblaient une à une, d’abord les informations de Marlowe, ensuite ça.  Il ne restait qu’une chose à faire, un bluff. Il était quasi-certain que Raymond était l’Antéchrist,  mais sa conscience ne serait pas tranquille tant qu’il ne serait pas certain à cent pourcent de l’identité réelle de Marlowe, pour cela, il allait devoir prendre un risque. Mais à vivre sans risques on meurt sans gloire.

-   Raymond Marlowe, Antéchrist… Ius demande justice! Ainsi que tous ceux que tu as tués, tous ceux qui ont péris ou soufferts pour assouvir ta soif de sang. Tu mourras par ma main de la même  façon qu’eux sont morts par la tienne. Tremble devant la justice divine d’Ius et implore sa miséricorde!

Reikus regarda Marlowe droit dans les yeux. Reikus avait ce regard profond, ce regard noir qui demandait justice, le regard du Dernier Inquisiteur. Ce regard était la dernière chose que bon nombre de criminels avaient vue. La hache de Reikus fendit l’air en direction de Marlowe, s’il était vraiment un vampire, il contre-attaquerait, ou au moins, il éviterait le coup. Si le détective ne faisait rien, Reikus arrêterait le coup, il espérait en être capable, il ne voulait pas la mort d’un innocent sur la conscience.  Marlowe ne prendrait pas le risque de ne rien faire pour faire croire à l’Inquisiteur qu’il était innocent, alors dans quelques instants, Reikus serait fixé.   

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 72 mercredi 23 mai 2012, 03:10:00

Reikus hésitait, mettant en opposition les deux versions proposées. Rayne n’en pouvait plus. Ses lames la démangeaient, et elle n’avait qu’une envie : trancher dans le vif ! En finir avec Raymond, avec l’Antéchrist ! Pourquoi diable l’Inquisiteur hésitait tant ? La réponse n’était-elle pas évidente ? Rayne bouillonnait sur place, et Reikus finit par parler, accusant Raymond d’être l’Antéchrist. Le détective se liquéfia sur place, et la hache de Reikus s’abattit droit sur lui...

... Et ce fut à ce moment que Rayne comprit qu’elle avait commis une erreur cruciale. Fermant les yeux, Raymond poussa un hurlement de terreur, et Rayne vit alors une forme jaillir dans la pièce, tendre la main vers Reikus, et envoyer une décharge de magie qui souleva ce dernier. Soulevé comme une feuille, le Dernier Inquisiteur alla s’écraser contre un meuble. Dans sa précipitation, Rayne n’avait pas senti ce qui s’était passé derrière Reikus. Elle n’avait pas senti la vampire approcher, égorger dans l’ombre Dalbert, et le décapiter.

La femme blonde avait du sang qui coulait de ses lèvres, et un sourire de dément, tenant dans sa main droite la tête ensanglantée de Dalbert, ses doigts enfoncés dans ses orbites creuses. Elle avait arraché la tête et la colonne vertébrale.

L’Antéchrist.

« Tu as bien agi, mon apprenti.
 -  Nous l’avons manqué... Le Duc s’est enfui...
 -  C’est... Regrettable... »

Rayne comprit. Tout cela avait été si évident. La femme à la longue chevelure blonde lâcha ce qui restait du cadavre du Capitaine Dalbert, et, dans un sourire empreint d’hypocrisie, Suzy la prostituée regarda la Dhampir.

« Toi... Oui, toi, je te reconnais... Tu portes son sang... Celui du vampire qui est venu à moi... Et toi... Toi, tu sers Ius, ou tu penses le servir... Car, en réalité, tu as oublié le visage de ton père, et ce n’est point la justice que tu sers, mais la vengeance... »

Suzy révéla alors ses longues canines pointues. Mortifiée, Rayne comprit qu’elle parlait de Kagan. De son père. Elle savait où il était. Sur le coup, Rayne était totalement incrédule qu’elle ne savait pas quoi dire.

« J’ai sauvé Raymond de la mort... J’ai toujours aimé les cimetières de Nexus... On peut dire que notre rencontre a été marqué sous le fruit du hasard... Je l’ai sauvé, soigné, formé, mais, malgré ça, il n’a jamais compris ce que signifiait être un vampire... Un peu comme toi, Dhampir. Ton sang est médiocre. Les vampires se voient accorder une seconde chance, la possibilité d’oublier les affres du passé pour songer au futur. Tous les trois, vous êtes des créatures qui préférez les fantômes du passé aux espoirs du futur. »

Rayne entreprit de l’attaquer. Elle brandit ses lames, mais la femme n’eut qu’à tendre un bras, et une puissante onde de choc frappa Rayne, l’envoyant s’écraser contre le mur. « Suzy » souleva alors Raymond d’une seule main.

« Mais... Maî...
 -  Tu m’as fidèlement servi. Et je t’ai aidé. Ton intelligence... J’avais cru que tu pourrais surmonter les traumatismes de ton passé, mais tu en as été incapable. Tu n’es qu’un minable. Disparais. »

Suzy balança alors Raymond contre le mur, et vint, de la même façon, soulever Rayne.

« Toi... Tu es obsédée par ta vengeance envers ton père, alors que tu l’as déjà vaincu. Kagan n’est plus qu’un minable, et n’est même plus l’ombre de ce qu’il fut jadis. Il est venu nous voir, espérant rejoindre nos rangs, mais il n’y arrivera pas. Tu n’es qu’une minable. Disparais. »

Suzy balança alors Rayne par le balcon. Elle avait une force terrible, et Rayne bascula dans le vide. Alors, elle se tourna vers Reikus, et Suzy prit enfin sa vraie forme. Ses vêtements de prostituée laissèrent place à une élégante armure noirâtre, révélant une démone vampirique :


Elle s’avança vers Reikus.

« Toi... Tu prétends servir la justice, mais tu ignores ce qu’est cette dernière. Face à un criminel, tu ne songes qu’à le châtier, sans même essayer de comprendre. La justice n’est pas vengeance. La vengeance ne sert qu’à punir le passé en négligeant le futur, alors que la justice a pour but d’améliorer le futur en évitant de commettre les erreurs du passé. Ta quête est vaine et vide de sens, car tu ignores ce que tu es. Tu n’es qu’un minable. Disparais. »

La surpuissante vampire balança alors Reikus dans le couloir, faisant preuve d’une force terrifiante. Des ailes noires se dressèrent alors, et elle s’avança sur le balcon, contemplant la ville en feu.

« Vous... Vous m’aviez promis... Promis !
 -  Je t’ai promis de t’aider à accomplir ta vengeance, Raymond, et c’est ce que j’ai fait. Mais tes hésitations, tes larmoiements... Tu t’es toujours aveuglé... Ces enfants, j’ai bu leur sang, jusqu’à la dernière goutte. Je ne me suis jamais sentie aussi puissante ! Mais tu n’as été qu’une distraction, Raymond ! Ton rôle a été rempli. Cette ville brûle, et c’est un véritable régal.
 -  Vous m’avez menti ! Menti !
 -  Suzy existait vraiment… Prendre sa place a été tellement facile… Depuis le bordel, j’ai pu à loisir observer ce village, et corrompre le coeur des hommes. L’âme des hommes est si aisément corruptible. Je n’ai eu qu’à les inciter à la révolte... Tout s’est enchaîné comme je le désirais. Le Cardinal est mort, et, avec lui, c’est l’un des rares détenteurs de la magie sacrée qui s’en est allé. Il ne me reste plus qu’à observer ce carnage, et ensuite... Ensuite, je recommencerais. »

La femme s’envola alors, et atterrit sur le toit du donjon, entourée de ses créatures ailées. Raymond se mit à courir sur la terrasse, hurlant en l’air.

« VOUS M’AVEZ MENTI ! »

En contrebas, Rayne était maintenue par la corde, sonnée.

*Cette salope va me le payer !*

DC d’Alice Korvander.

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Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 73 dimanche 27 mai 2012, 07:42:20

De la même façon qu’un bourreau, Reikus s’apprêtait à décapiter sa victime, rien ne semblait pouvoir l’arrêter. La hache allait trancher le détective en deux, mais pourtant, elle n’atteignit pas sa cible. Le Dernier Inquisiteur fût happé de plein fouet par une sorte de décharge magique, il fût soulevé comme s’il ne pesait rien. La commode contre laquelle il alla s’écraser se brisa sous le poids du géant. Il ne savait pas encore ce qui l’avait frappé, mais il le comprit assez tôt quand il vit Suzy entrer dans la pièce avec ce qu’il croyait être le crane du Capitaine Dalbert. Dommage, pensa Reikus, c’était un bon soldat.

L’Inquisiteur écouta la vampire parler, elle parla à Rayne d’un vampire qui était venu la voire, son père. Reikus avait oublié son nom, Takan? Gakan? Non, c’était Kagan, selon Suzy, ou peu importe qui elle était, il était venu la voire. La Vampire se pencha aussi sur le cas de Reikus, elle l’accusa de servir la vengeance et non la justice. Reikus n’était pas quelqu’un qui doutait facilement de sa cause, mais il s’était déjà posé cette question.  Qui servait-il vraiment? Sa lame était-elle portée par la force divine d’Ius, ou par la haine des criminels de Reikus?

Au final, ce n’était pas bien différent. Les bandits continuaient de mourir pour laisser la place à d’autres être plus infâmes qu’eux, et Reikus continuait de se battre. C’est alors que Reikus réalisa qu’il marchait sur une ligne. Une très fine ligne, d’un côté, la justice, de l’autre, la vengeance. Il se demandait si parfois il ne débordait pas trop sur le dernier côté. Reikus se ressaisit, il n’était pas Reikus, il était le Dernier Inquisiteur. Il ne pouvait pas se permettre de douter de lui. Sa mission divine était plus importante que tout, mais par-dessus tout, elle était juste, peu importe ce que disait cette créature de l’enfer.

En parlant de l’enfer, l’Inquisiteur était prêt à y renvoyer Suzy,  il se releva et brandit sa hache. La vampire jeta Rayne par-dessus le balcon comme si de rien n’était. Elle se changea aussi, ses vêtements firent place à une armure noire, elle était plus une démone qu’une vampire, en fait, elle était les deux à la fois, une démone vampirique. Même Reikus n’avait jamais affronté de démon, peut-être un une fois, mais il s’agissait d’un démon mineur. Suzy était autre chose,  beaucoup plus puissante, mais ça n’empêcherait pas Reikus de faire son devoir, il ne fuyait devant rien.

Le Dernier Inquisiteur avança prudemment vers la vampire, il ne put pas se rendre bien, cette dernière le repoussa encore une fois. Elle faisait ce qu’elle voulait avec Reikus, l’Inquisiteur ne pouvait pas se défendre. Pas encore, il trouverait bien une façon de lui faire mal. Marlowe quant à lui, était brisé. Il s’était fait trahir et manipulé, Reikus comprenait sa frustration,  mais il avait succombé à la tentation, et pour cela, Reikus allait devoir l’éliminer. L’Inquisiteur se releva péniblement, il regarda impuissant les longues ailes noires pousser sur le dos de Suzy. Cette dernière s’envola et atterrit sur le toit du donjon sans que Reikus ne puisse rien faire.

L’Inquisiteur réalisa presque d’un seul coup ce venait de se passer, Rayne était tombée dans le vide. Reikus se précipita vers le balcon sans se soucier du reste. À son grand soulagement, il remarqua qu’une corde était toujours tendue, Rayne avait réussi à se rattraper. L’Inquisiteur avait l’impression qu’il avait une certaine dette envers Rayne. Il avait douté d’elle, pendant plusieurs instants, il avait été convaincu qu’elle était l’Antéchrist, et pour cela, il était désolé. Reikus regarda Rayne pendue dans le vide, alors qu’il s’apprêtait à la remonter, il sentit quelque chose dans son dos. Il n’avait aucun des talents vampiriques de Rayne, mais lui aussi avait une sorte de sixième sens.

-   C’EST DE VOTRE FAUTE!!!!

C’était Marlowe, il était en colère, et il ne résonnait plus. Reikus anticipa son mouvement et le frappa avec sa hache en se retournant. La lame de la hache n’atteignit aucune partie vitale mais réussit quand même à faire une douloureuse entaille dans le ventre du détective. Reikus enchaina avec un puissant coup qui atteignit la clavicule de Raymond. La hache s’enfonça dans Marlowe comme un couteau dans du beurre et le détective tomba en hurlant de douleur. Il n’était pas mort mais quand même mortellement blessé.

Reikus ne croyait pas qu’il aurait le temps de se régénérer, vampire ou non, mais on ne sait jamais. L’Inquisiteur ne prit tout de même pas le temps de l’achever, Rayne pendouillait dans le vide et il devait la sauver.  Reikus tira sur la corde de toutes ses forces, la dhampir était plutôt légère donc il n’eut aucun problème à la monter. Elle avait l’air un peu sonnée mais elle d’ici quelques secondes tout redeviendrait à la normale. Reikus réussit à l’attraper et à l’assoir par terre. Il la regarda dans les yeux puis dit,

-   Rayne, désolé d’avoir douté de vou… de toi

Reikus préférait la tutoyer, il avait l’habitude de vouvoyer les gens, et il aimait bien le changement. Reikus regarda Marlowe qui se vidait de son sang sur le plancher avant de penser à une façon d’atteindre Suzy. Foncer tête baissée pouvait être une stratégie efficace dans certaines situations,  mais en ce moment, Reikus ne savait pas trop contre quoi il allait devoir se battre, il n’était pas un expert en vampires. Il se tourna vers Rayne, qui de mieux pour le conseiller qu’une autre vampire.

-   Rayne, j’ai besoin de toi, il faut l’arrêter. Qu’est-ce qui peut faire mal à une vampire, surtout une comme Suzy? Le combat risque d’être difficile, alors il nous faudra une stratégie. Je vais me contenter de la retenir, de recevoir les coups à ta place, je vais essayer de lui frapper dessus, mais je doute que ma hache soit suffisante. Toi, il faudrait que tu trouves son point faible. La lumière du soleil, l’ail, l’eau bénite, je ne sais pas trop. Tout ce que je connais des vampires provient des livres que j’ai lus, et ils sont souvent contradictoires.

Suzy était incroyablement puissante, un rude combat s’annonçait. Reikus n’avait jamais fait face à une si grande menace, et il était heureux de pouvoir compter sur Rayne pour faire face à ce défi avec lui.

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 74 dimanche 27 mai 2012, 16:13:09

Pendouillant dans le vide, Rayne essayait de s’accrocher à la paroi, de reprendre son ascension, mais les attaques de « Suzy » avaient sonné la vampire. Rayne était ballottée par le vent, et sentit soudain quelque chose tirer sur son providentiel grappin. Reikus ! Il la rattrapa, mais ses jambes se dérobèrent sous son poids, et Rayne manqua s’écraser par terre. Elle réussit à s’accrocher au parapet, et resta là. Raymond s’était reçu un mortel coup de hache, et gisait par terre, rampant misérablement, laissant derrière lui une traînée de sang écarlate. En toute logique, il irait se nourrir sur le sang d’un cadavre afin de se régénérer, mais Rayne n’en avait cure. Raymond ne signifiait rien. Il n’était rien de plus qu’une victime, un minable. Il fallait lutter contre cette démone. Levant la tête, Rayne vit des émanations violettes, une vive lueur qui émanait du toit.

*Elle ne nous a pas tout dit... Qu’est-ce qu’elle fabrique ici ?!*

Se rappelant la présence de Reikus, Rayne consentit à lui donner quelques explications, tout en se relevant, reprenant son souffle :

« Il y a de nombreux racontars sur les vampires, de fausses légendes, que nous entretenons volontairement. La lumière du soleil n’est fatale que pour quelques rares vampires. L’ail est une simple odeur pestilentielle, et l’eau bénite est malheureusement trop rare pour nous aider. Néanmoins, l’eau bénite est fatale contre toutes les créatures maléfiques, ce qui ne se limite pas qu’aux vampires, et ne comprend pas non plus tous les vampires. »

Toutes les eaux prétendument bénites ne l’étaient toutefois pas, et, pour qu’une eau soit bénite, il ne suffisait pas qu’un prêtre le dise. Il fallait un homme qui ait vraiment la foi, mais aussi des connaissances magiques, afin de bénir une eau. Reikus avait néanmoins raison. La démone était plus forte qu’eux. L’admettre était difficile pour l’ego de Rayne, mais penser le contraire aurait tout simplement été confondre fierté et arrogance. Le donjon se mit alors à trembler, et Rayne vit des fissures jaillir depuis le toit, descendant vers le sol, lesdites fissures émettant des lueurs violettes.

« J’ignore ce qu’elle fabrique, mais elle n’est pas venue ici pour affronter le Cardinal uniquement... Il nous faut agir. »

Réfléchissant, Rayne se releva, et sortit d’une discrète poche arrière de son pantalon un mystérieux flacon pourpre.

« La force des vampires est notre principale faiblesse, Reikus. N’oubliez jamais ça. Et il existe, en ce bas monde, des sang qui nous sont mortels... Le sang de basilic en fait partie. Son sang est chargé du venin légendaire de ce monstre, et ce flacon est un mélange chimique ayant pour base le sang de basilic. Je n’ai qu’à le boire, et la laisser boire mon sang... Mais j’en mourrais sûrement... »

Ce flacon était réservé à une autre personne. A son père. L’idée était bonne, mais Rayne ne pouvait se permettre de mourir. Elle devait avant tout tuer son père, et, pour ça, il fallait commencer par interroger cette femme. Elle remit le flacon dans sa poche, et eut alors une idée, ce qui l’amena à se prononcer :

« Ton plan est mauvais, Reikus. Tu n’es qu’un simple humain. Face à elle, tes muscles ne survivront pas longtemps. Je vais passer par le mur, la rejoindre. Pendant ce temps, tu iras près de la dépouille du Cardinal. Il était fou, mais il avait la foi, et connaissait les arcanes de la magie sacrée. Il doit sûrement avoir de l’eau bénite. Pour le savoir, il suffira d’en verser quelques gouttes sur le tranchant de ta lame. Cette dernière se mettra à luire. »

Contrairement à ce que les films véhiculaient, l’intérêt de l’eau bénite ne se résumait pas qu’à lancer des gouttes sur un vampire. Elle était aussi l’enchantement le plus parfait qui existe, car l’eau bénite fonctionnait sur n’importe quelle lame... Ou presque. Ceci conduisit Rayne à préciser :

« Il faudra aussi que tu boives l’eau bénite pour en ressentir les effets. Si tes intentions sont nobles, alors l’eau bénite te donnera la force d’affronter sa magie noire. N’écoute pas les mensonges de cette femme. Agir au nom de la justice... Ça a toujours été ton crédo, non ? Si tel n’était pas le cas, alors l’eau bénite ne sera qu’une simple eau. L’eau n’enchantera rien, et sa protection te sera refusée. Tu le sentiras normalement tout de suite. »

Le donjon se mit à nouveau à trembler, et Rayne retourna sur le balcon, et lança son grappin. Elle n’avait pas le temps de discuter. Il fallait empêcher cette femme de faire ce qu’elle avait l’intention de faire. Le grappin se planta près du sommet, et Rayne regarda une dernière fois Reikus.

« On se retrouve là-haut... »

Rayne commença alors à grimper. Tout tremblait autour d’elle, mais cette ascension se retrouva rapidement compliquée. Entre les morceaux de rochers qui tombaient et les éclairs violets, les espèces d’harpies qui volaient dans les airs fondirent sur Rayne. N’ayant plus le choix, cette dernière tira sur son grappin, lui faisant lâcher prise, et s’engagea dans un combat aérien, un affrontement à haute voltige. Récupérant son grappin, elle l’envoya vers une harpie. L’arme se planta dans le corps verdâtre du monstre, qui se mit à piailler, tandis que Rayne utilisa ce corps comme une espèce de gouvernail, se redressant dans sa chute. Elle aperçut les rues enflammées de la ville, et vit, le long des rues, les mêmes fissures violettes qui en sortaient, l’ensemble semblant former un sceau magique immense et puissant.

*Ça ne me dit vraiment rien qui vaille... Mais ce n’est pas le moment de flancher !*

Reprenant du poil de la bête, Rayne relâcha le corps de la harpie, tandis qu’une autre lui fonçait dessus. Elle planta ses talons aiguilles sur son ventre, et s’en servit pour bondir dans les airs, lançant son grappin. Elle utilisa l’une de ses deux lames dhampir pour égorger un ennemi. Une autre harpie verte l’attaqua derrière elle, plantant ses dents dans sa jambe gauche. Rayne poussa un hurlement, mais le grappin qu’elle avait lancé se planta dans une autre harpie, et elle put utiliser son autre pied pour enfoncer son talon aiguille dans l’œil du monstre qui lui mordait la jambe. Rayne s’appuya en effet sur le filin métallique, s’en servant comme d’une espèce de balançoire, et s’envola dans les airs.

Elle parvint ainsi à atterrir sur le toit du donjon, faisant une roulade pour se rattraper. Tout le toit brillait d’une lueur violette, et la démone était au centre. Elle se retourna en voyant Rayne.

« Où est mon père ?! hurla Rayne.
 -  Aussi têtue que lui... soupira la démone. Mais je n’ai plus le temps pour ces enfantillages. Disparais de ma vue. »

La démone envoya une décharge magique. La voyant venir, Rayne bondit sur la gauche, étant désormais plus adroite, et en profita pour envoyer son grappin vers la tête de Suzy. La démone ailée se téléporta, et Rayne utilisa ses instincts vampiriques pour la sentir dans son dos. La femme essaya de lui déchiqueter les dos avec ses griffes. Elle était très rapide, mais Rayne l’était tout autant, et la Dhampir s’aida de ses jambes pour sauter dans les airs, roulant au-dessus de Suzy, ses griffes fendant l’air, n’ayant qu’effleuré le dos de Rayne. Cette dernière se retrouva sur le sol, derrière Suzy, et la frappa à l’aide d’un coup de pied retourné en pleine mâchoire. Ce fut comme si la scène avançait au ralenti. Sonnée, Suzy cracha du sang sur le sol, et Rayne tenta de la pourfendre avec sa lame... Jusqu’à ce que la lame dhampir rencontre une épée à la lame noirâtre, qui étincelait. D’un coup d’ailes, Suzy s’écarta, haineuse, du sang s’échappant de sa bouche. Rayne vit alors un curieux spectacle se former sur sa tête. Sur son front, une lettre rouge étincela brièvement.

K.

Suzy était furieuse, et la lettre disparut rapidement.

« Mais qui es-tu ? »

Un rire nerveux traversa alors les lèvres de Suzy, qui continua à léviter, tandis que la magie émanait tout autour d’eux.

« Je fais partie d’une très ancienne famille, Dhampir. Une famille qui vient de loin, de très loin. D’une autre dimension. Nous sommes vingt-six, mais les plus puissants d’entre nous sont endormis, prisonniers, scellés. Peut-être commences-tu à comprendre, maintenant. L’un de mes frères sommeille ici, dans les profondeurs et les entrailles du Château-Lerouge. La magie sacrée, la magie des prêtres, l’a scellé, et je viens le libérer. Mais on ne brise pas un sceau de cette importance si facilement. Il faut un sacrifice. Un sacrifice de sang. »

Lentement, mais sûrement, les pièces s’imbriquaient. D’une autre dimension ? Elle avait du mal à le croire. Kagan avait probablement voulu rejoindre ce groupe, ces vingt-six, mais avait échoué.

« Désolée, ma grande, mais ta famille va s’amputer d’un de ses membres ce soir. »

Un sourire éclaira les lèvres de la démone, et elle se rua ensuite vers Rayne, frappant avec sa lame.

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.


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