La mort n'est pas une fin [Gantz]

Amalia devait se dépêcher de se changer. Pour faciliter son déshabillage, elle n'avait gardé qu'une tunique très légère et un pantalon terrien. Sans aucune gêne, elle se mit nue, hors du regard des hommes. Une des filles, celle qui n'avait pas eu peur, la rejoint assez rapidement alors qu'elle était en train d'enlever son dernier vêtement et de commencer à enfiler la combinaison noire.

C’est dommage, il n’y a que des armes que je ne peux pas utiliser. Mais si ça vous intéresse, je crois que j’ai un moyen d’empêcher les…Plutoniens Réplicateurs…de se répliquer. Je pense que ça peut marcher, s’ils ne sont pas immunisés à la magie.

Sans même lui jeter un regard, Amalia lui répondit d'un ton monotone :

Si tu veux survivre, tu devras apprendre à utiliser ces armes. Ne te repose pas uniquement sur tes capacités magiques. Si tu vois que ça peut aider, fait. De toute façon, plus il y a de personnes qui survivent, mieux c'est. Et si tu veux te faire comprendre, fais comme tout le monde. Appelle-les les hommes araignées. Ou les femmes araignées, c'est selon...

Elle finit de s'habiller pile au moment où Mikeshi revenait avec une fille en pleurs. Selon le nom inscrit sur la malette, il s'agissait d'une certaine Lizzy. Enfin, elle n'était plus en train de pleurer, mais avait toujours les larmes aux yeux. Elle ne voulait pas croire qu'elle était morte. Mikeshi l'avait certainement traînée dans cette salle de force. En sortant de la pièce, elle vit Mikeshi en train de commencer à se déshabiller totalement et à inciter Lizzy à en faire de même, lui promettant que ça pourrait lui sauver la vie. Aussitôt dehors, elle prit un exemplaire de chaque arme, tandis que les hommes finissaient de se changer. Cette fois-ci, personne n'avait refusé de mettre sa combinaison, ce qui était une bonne chose. Ils auraient tous la capacité d'être utile. Elle avait désigné Gin comme Leader car il avait la faculté de se faire respecter très vite des autres. De plus, c'était un excellent Leader. Il ne faisait jamais d'actions stupides.

Elle prit un exemplaire de chaque arme, accrocha le radar à l'endroit prévu sur sa combinaison, et se prépara à la téléportation.

[HRP : si tu veux interagir dans la cuisine, fais-le maintenant. Sinon, je lance le jeu au prochain post ]

L’elfe finissait de se déshabiller quand Aline est entrée dans la pièce. À la remarque de cette dernière, elle répondit sur un ton monocorde, comme si elle parlait sous hypnose :

Si tu veux survivre, tu devras apprendre à utiliser ces armes. Ne te repose pas uniquement sur tes capacités magiques. Si tu vois que ça peut aider, fait. De toute façon, plus il y a de personnes qui survivent, mieux c'est. Et si tu veux te faire comprendre, fais comme tout le monde. Appelle-les les hommes araignées. Ou les femmes araignées, c'est selon...

D’accord, les êtres-araignées, donc. Vous m’apprendrez, pour les armes ?

Elle ouvrit la malle et examina la combinaison qu’elle contenait. À première vue, c’était léger et résistant, ce qui était une très bonne chose. Une tenue qui l’aurait empêchée de bouger ou qui ne l’aurait pas protégée efficacement n’aurait pas valu la peine qu’elle la mette, mais là elle ne rechigna pas.

Alors qu’elle commençait à retirer ses propres vêtements, Aline vit l’elfe sortir en même temps que les deux autres femmes entraient dans la pièce. Lizzy avaient les yeux rougis par les larmes. L’autre lui promit que la combinaison pourrait lui sauver la vie. « Pourrait »…

Au fait, combien de temps dure une mission ? Est-ce qu’il y a une limite ou bien c’est jusqu’à ce qu’on ait réussi ? Ou qu’on soit tous morts, ce qui me paraît peu probable avec les gars de la troupe.

Elle écouta attentivement la réponse et la mit dans un coin de son esprit, avec les autres informations utiles. Quand elle eut fini de se changer, elle ressortit de la pièce et prit une arme au hasard parmi les plus petites.

En rentrant dans la pièce, Mikeshi vit l'elfe sortir en lançant à celle qui était encore dans la pièce :

Tu vises, tu tires. Tu apprendras sur le tas.

Mikeshi avait réussi avec difficulté à faire en sorte que Lizzy la rejoigne dans la cuisine, et là, elle la prenait par le bras pour ne pas se sentir abandonnée. Elle repensa à la première fois où elle avait atterri ici. Elle était encore un peu saoule, et surtout terrifiée. Elle avait vu un énorme camion lui rentrer dedans. Heureusement que l'elfe était là pour les rassurer... D'un coté, elle comprenait la pleureuse. D'un autre coté, elle savait que si elle ne se remettait pas rapidement, elle ne passerait pas la nuit. Malheureusement pour elle.

Elle se déshabilla en incitant Lizzy à faire de même. Quant elle mentionna que le déshabillage devait être intégral, elle commença à protester, mais quand elle vit Mikeshi nue, elle stoppa toute rébellion pour faire de même.

Au fait, combien de temps dure une mission ? Est-ce qu’il y a une limite ou bien c’est jusqu’à ce qu’on ait réussi ? Ou qu’on soit tous morts, ce qui me paraît peu probable avec les gars de la troupe.

Son regard se ficha dans celui de la jeune femme. Mi-énervée, mi-apeurée.

On... On va pas mourir ! fit-elle d'une voix peu assurée. J'ai jamais vu quand tout le monde mourrait ! ça existe pas !

Elle regarda le sol pendant une paire de secondes, alors que Lizzy éclata en sanglots après avoir à peine mis les pieds de son costume.

De... De toute façon, y'a le fou pour nous protéger. Et y'a Gin pour l'aider...

En prononçant ce dernier nom, ses joues devinrent toutes rouges.

Les missions durent entre une et plusieurs heures, mon maximum est 3. Désolée, mais je dois finir de m'habiller.

Elle continua à s'habiller, tout en essayant d'aider l'autre jeune fille à se calmer et à enfiler sa tenue. Puis, celle qui lui avait posé une question quitta la pièce. Elle semblait bien assurée, comme si elle avait déjà vécu des situations similaires. Enfin, vu l'état de sa tunique, elle s'était certainement faite poignarder, donc il se pouvait qu'elle vive dans les quartiers sensibles de la ville, malgré sa jeunesse.

A peine cinq secondes après qu'elle soit partie, Mikeshi entendit le bruit de la première téléportation. Selon le bruit, il s'agissait du fou. Il disait toujours un Et c'est partii ! rituel, à chaque fois qu'il se téléportait. Il portait deux exemplaires du fusil-X - le sien et celui de Makeshi - et un pistolet-Y. La plupart des autres portaient habituellement un fusil et un pistolet-Y, sauf l'elfe qui prenait un pistolet-X et un pistolet-Y.

Mikeshi se dépêcha de finir d'attacher son haut et harangua Lizzy pour qu'elle termine au plus vite, au moins cacher ses parties intimes. Elle sortit de la pièce, pour voir l'autre jeune fille qui se téléportait à son tour. Mikeshi fut la troisième.

Ils atterrirent dans une rue déserte de Seikusu. Que des résidences à perte de vue, et pas un chat. Le fou s'était déjà préparé, les deux armes en bandoulière, prêt à tirer. L'autre fille avait apparu juste derrière lui.

Elle avait gaffé. Désolée d’avoir parlé de cette façon et d’avoir fait re-pleurer Lizzy, Aline s’était dépêchée de sortir de la pièce.

L’homme qu’elle avait vu en arrivant et qui s’était moquait des jumeaux devait être le « fou ». En tout cas, il en avait le comportement. Au moment où il fut téléporté, deux armes à la main, il se mit à hurler.

Et c'est partii !

"Je confirme. Il est complètement fou à lier."

Elle fut la suivante. Quand elle se rematérialisa, elle regarda immédiatement où elle était. Mis à part le fou et elle-même, il n’y avait strictement personne. Pas âme qui vive. Rien que des bâtiments désespérément semblables. Au moins sur Terra, les maisons ne se ressemblaient pas autant. Quoique…

Les autres personnes arrivèrent les unes après les autres. Chacun avait une arme. Ou plutôt deux. Aline, qui n’en avait qu’une seule dont elle ne savait même pas se servir, se sentit un peu bête. Mais elle rangea cette idée dans un coin reculé de son esprit et se prépara. Les monstres n’allaient pas tarder à arriver. Normalement.

Elle examina brièvement son arme. Il y avait une petite partie dont il semblait qu’on pouvait la décaler. Aline supposa que c’était ça, « tirer ». Elle aurait voulu essayer tout de suite sa théorie mais elle ne voulait pas faire de bêtise, surtout qu’elle risquait de blesser voire de tuer quelqu’un. Mieux valait donc s’abstenir de toucher à ce bidule pour le moment.

Sur ses gardes, la jeune femme se tenait prête à utiliser son pouvoir. Une seconde suffirait à figer complètement les ennemis. En admettant qu’elle puisse les voir pendant une seconde.

[HRP : Comme je l'ai dit dans la présentation, je me suis trompé au niveau des armes. Je t'invite à relire le post précédent, et l'onglet de présentation des armes de la présentation de Gantz.]

Toujours être prêt à tirer lors d'une téléportation. Règle élémentaire que Kimoto avait apprise lors d'une de ses nombreuses téléportation où il avait atterrit en plein milieu de cinq ennemis le fixant bêtement. Bon, la plupart du temps, il n'y avait rien, mais cela ne l'incitait pas à baisser sa garde. Après tout, ce n'est pas en commettant des imprudences qu'il était devenu le meilleur joueur de Gantz ! Un fusil-X dans chaque main lors de la téléportation, il s'était détendu en voyant une ruelle vide, mais garderait ses armes prêtes à faire feu jusqu'à ce que l'elfe lui confirme qu'il n'y avait rien.

Il entendit d'autres téléportations derrière lui, mais il n'y fit pas attention. Si c'était derrière lui, les ennemis s'attaqueraient à eux avant. Il n'était donc pas en danger de ce coté-là. Certes, c'était une pensée égocentrique, mais il avait déjà vu mourir tellement de personnes qu'il n'était plus à un groupe près. Même si, il fallait l'avouer, cela lui ferait mal que l'elfe tombe. C'était un allié de poids celle-là ! Presque plus redoutable que lui, c'est elle qui dirigeait le groupe dans l'ombre. Et elle était mortellement efficace. Il avait pu le voir plusieurs fois, notamment avec les militaires. Bien qu'elle ait nommé Gin en tant que Leader, elle gardait un rôle de conseillère auprès de lui.

Quand les bruits de téléportations s'arrêtèrent, il entendit :

Rien à moins de 300 mètres.

Il se détendit, et baissa ses armes.

Eh, on est de retour à Seikusu !

On... On...

Il entendit des pas de course et la petite appeler une certaine Lizzy. Il se retourna et vit l'ancienne pleureuse en train de fuir à toutes jambes. Il lâcha un juron entre ses dents, alors que le brun lui dit :

Tiens, tu vois ? Terrifiée la jolie !

Il rétorqua :

Attend, c'est pas fini... Tu connais la petite non ? Regarde...

En effet, Mikeshi s'était mise à courir derrière elle en l'appelant et la suppliant de rester.

De toute façon, je n'ai aucune raison de rester ici non plus. Je rentre chez moi.

Ce fut Gin qui répondit :

Si tu pars, tu meurs. Rien d'aut...

Il fut interrompu par un cri de terreur. Il s'agissait de cette fameuse Lizzy. Deux secondes plus tard, ils virent Mikeshi se diriger vers eux à grande vitesse. Elle semblait terrifiée, si bien que Kimoto se mit à pointer ses deux armes dans sa direction, prêt à faire feu. L'elfe eut une réaction un peu différente. Elle riva ses yeux dans le terminal, et fit une grimace qui ne lui échappa pas.

Elle n'est pas seule... Un ennemi qui se rapproche d'elle.

Il se mit à courir dans cette direction, suivi par la majorité des Gantzeurs. Il remarqua uniquement du coin de l'oeil le jeune garçon qui allait dans la direction opposée. Il semblerait qu'il allait se désolidariser du groupe. Il fallait juste sauver la fille et il gagnerait certainement son pari...

Aline entendit l’elfe affirmer que la zone était sûre. Elle se détendit un peu.

Eh, on est de retour à Seikusu !

C’était le jeune homme arrivé peu avant elle. Il avait l’air surpris mais aussi un peu rassuré de reconnaître un endroit familier. Lizzy, elle, partit en courant, suivie par l’autre jeune femme qui lui demandait de rester.

C’était un peu le bazar. Entre Lizzy et le jeune homme, qui commençait lui aussi à partir, c’était à se demander lequel des deux allait avoir des ennuis en premier.

Si tu pars, tu meurs.

Cette phrase du leader était on ne peut plus explicite : il ne fallait surtout pas s’éloigner du groupe.

Soudain, un cri de terreur. La jeune femme revenait vers eux, paniquée. Le fou pointa automatiquement ses deux armes dans sa direction.

Elle n'est pas seule... Un ennemi qui se rapproche d'elle.

Et tout le monde se mit à courir droit vers le supposé ennemi. Aline ne bougea pas tout de suite. Elle avisa le jeune homme qui tentait de fuir.

Eh, att… Oh, et puis zut !

Elle utilisa son pouvoir pour le forcer à faire marche arrière (retournement de temps) et le ceintura.

On reste avec les autres. Plus on est près d’eux, plus on est en sécurité. D’autres monstres peuvent surgir d’on ne sait où et il vaut mieux ne pas être seul à ce moment-là.

Elle le lâcha pour lui prendre directement le bras et ils allèrent rejoindre le reste du groupe.

Kuruke était persuadé qu'il n'avait strictement rien à faire ici, et c'est pour cela qu'il avait commencé à partir de son coté alors que tous les autres cherchaient le combat. Un combat ? Contre ces trucs mi-homme, mi-araignée ? Pfff ! Il faudrait déjà prouver que ça existe tiens ! Un croisement entre un homme et une araignée... Franchement, il aurait tout entendu dans ce bas-monde !

Alors qu'il commençait à partir, il se sentit bizarre, comme s'il retournait en arrière. Pas de sa propre volonté, mais comme s'il remontait le temps. Il marchait à reculons ! Et il arrivait plus à se contrôler ! Mais... C'est quoi ce bordel !? Il se retourna et se fit ceinturer par la jeune femme, celle qui était arrivée après la cosplayeuse.

On reste avec les autres. Plus on est près d’eux, plus on est en sécurité. D’autres monstres peuvent surgir d’on ne sait où et il vaut mieux ne pas être seul à ce moment-là.

Qu... Quoi ?

Elle lui prit le bras et le força à avancer dans la même direction que les autres. Kuruke n'eut pas le temps de protester cependant : à peine ils firent trois pas qu'ils entendirent des bruits de tir. Mais pas des armes à feu comme il en avait l'habitude. On aurait dit qu'il s'agissait d'armes à impact. Il se dégagea de l'emprise de la jeune femme et s'arrêta net.

Tu vas arrêter oui !? Tu crois vraiment que je vais rejoindre ces cinglés ? Vas-y si tu veux, moi j'me casse !

Il était bien décidé à partir cette fois. Il tourna les talons et commença à marcher. A peine fut-il revenu à son point de départ qu'il entendit à nouveau la jeune femme hurler à une centaine de mètres. Il tourna la tête vers la direction du bruit en s'exclamant :

Putain, qu'est-ce qu'ils sont en train de lui faire à ton avis ? La violer ?

Il ne comprenait pas, bien sûr. Quel Terrien pouvait comprendre la magie ? Excepté bien sûr ceux qui avaient été sur Terra un jour ou l’autre et qui y étaient restés suffisamment longtemps pour voir de la magie. Mais ce n’était clairement pas le cas de cet homme-là. Il se ressaisit cependant assez vite, se dégagea et repartit. Aline soupira. Cette fois, tant pis pour lui, elle n’irait pas le chercher. Elle s’apprêtait à rejoindre les autres quand elle entendit un autre hurlement.

Putain, qu'est-ce qu'ils sont en train de lui faire à ton avis ? La violer ?

La jeune femme ne répondit pas immédiatement. Elle s’accorda une seconde pour se remettre les idées en place et éliminer la panique qui occupait la majeure partie de son esprit.

Non… Non, ça c’est la bataille qui a commencé. Un conseil : viens si tu veux vivre. Mais si tu préfères partir, je ne te retiens pas.

Elle courut vers l’origine des bruits.

"Personne ne mourra aujourd’hui. Sauf si ce froussard n’en fait qu’à sa tête. Mais j’ai bien l’intention de garder le plus de gens possible en vie."


[HRP : Je te laisse décrire ce qu'elle voit en arrivant, après tout c'est toi qui sais comment se battent les hommes-araignées.]

Des fous. Ces hommes et cette femme étaient totalement tarés.

Telle était la conclusion à laquelle était arrivé Lucian, l'écrivain. Il regardait la scène qui se déroulait devant ses yeux. Il avait bien essayé de les retenir, mais il s'était fait ceinturer et mis à terre par un des deux jumeaux. Le brun. Il était assit par terre, et était surveillé par lui. Il ne pouvait pas intervenir, et cela le rendait malade.

La jeune fille qui avait tenté de s'échapper était là, à 5 mètres devant lui, collée à une toile d'araignée géante posée en plein milieu du chemin. Dans la précipitation, elle ne l'avait pas vue, et s'était faite prendre au piège. Elle leur tournait le dos, bien évidemment. Elle ne pouvait pas bouger d'un pouce. Et elle hurlait de douleur et de terreur. On pouvait voir une trace de morsure sur sa nuque. Elle s'était faite mordre par une de ces créatures. Et depuis, les autres ne la regardaient plus du même œil. Celle avec des oreilles pointues avait regardé une espèce de tablette, et elle avait hoché la tête gravement. L'autre jeune fille s'était réfugiée dans les bras de son copain, et pleurait doucement. L'homme qui devait avoir le même age que lui avait immédiatement pointé son arme sur la prisonnière. Il avait tenté de l'arrêter... C'était lui qui avait tiré sur la créature. Un tir magnifique, puisque la jeune fille était juste à coté. Mais non, il ne l'avait pas blessée. Son sang s'était un peu répandue sur elle, mais rien de grave. Excepté cette fichue blessure... L'Elfe avait dit :

Je suis désolée. Nous allons faire en sorte que ta mort soit la moins douloureuse possible.

Et elle avait commencé à hurler. L'homme pointait son arme sur la tête de la prisonnière. Oh mon Dieu ! Il ne pouvait pas voir ça ! C'était un meurtre ! Sans aucune raison !! Il entendit des pas de course derrière lui. Quand il se retourna, il vit l'autre fille, la jeune blonde, arriver. Il profita de la distraction que cette arrivée lui offrait pour se soustraire à l'emprise de son agresseur et à lui subtiliser son arme. Il la pointa sur l'homme qui tenait en joue la prisonnière.

Arrêtez ça ! Posez votre arme ! Sinon...

Sinon nous allons tous mourir ! C'est ça que tu veux !?

Il se libéra de l'étreinte de sa compagne et se positionna devant lui.

Écoute-moi bien. Si nous ne la tuons pas maintenant, une dizaine de ces araignées vont sortir de son corps d'ici une quinzaine de minutes. Et dans tous les cas, elle mourra ! Tu veux qu'un de ces trucs te morde toi aussi !?

Un bruit de tir retentit alors. L'autre venait de tirer sur la prisonnière. Et si il avait raison ? Et si elle était déjà condamnée ?

Du côté du reste du groupe, c’était la panique. Lizzy était prise au piège dans une gigantesque toile d’araignée. Prise au piège, elle n’avait manifestement plus aucun moyen de s’en sortir. C’était regrettable mais inévitable, elle était condamnée.

Au moment où Aline arriva, le dernier homme à être arrivé tout à l’heure, qui était assis, se leva d’un coup et subtilisa l’arme du jumeau brun qui était à côté de lui. Aline ne savait pas et ne voulait pas savoir ce qui s’était passé. Dans la situation présente, deux armes étaient pointées : celle du leader sur Lizzy, et celle de l’autre homme sur le leader.

Arrêtez ça ! Posez votre arme ! Sinon...

Sinon nous allons tous mourir ! C'est ça que tu veux !?

"Bain de sang dans trois..."

Défaitiste ? Il y avait de quoi. Le leader vint se placer juste devant l’autre.

Écoute-moi bien. Si nous ne la tuons pas maintenant, une dizaine de ces araignées vont sortir de son corps d'ici une quinzaine de minutes. Et dans tous les cas, elle mourra ! Tu veux qu'un de ces trucs te morde toi aussi !?

"Deux…"

Un bruit étrange se fit entendre dans la seconde qui suivit. Aline n’avait rien vu de ce qui s’était passé, mais elle vit parfaitement la tête de Lizzy exploser cinq secondes plus tard. Le temps que son cerveau accepte d'assimiler cette information, elle comprit qu’il s’agissait de l’une de ces armes à feu et se jura de n'utiliser la sienne qu'en cas d'extrême nécessité.

Elle regarda le cadavre de la jeune femme. Elle s’en voulait. Elle aurait pu intervenir, si seulement elle n’avait pas essayé de retenir le jeune homme de tout à l'heure. Une larme perla dans son œil et roula sur sa joue. Elle l’essuya rapidement.

Je suis désolée, murmura-t-elle.

Elle ne savait pas si quelqu’un l’avait entendue, et de toute façon elle s’adressait à Lizzy, qui était déjà morte.

Cinq secondes après avoir entendu le fou tirer sur l'infectée, il vit sa tête exploser. Gin eut le bon sens de ne pas pleurer la victime maintenant, car le combat venait juste de commencer. Et puis, il commençait à avoir l'habitude que ses compagnons d'armes meurent...

Le fait que les ennemis aient la capacité de réplication est certainement le pire. Selon l'elfe, la réplication peut se faire à l'intérieur du cadavre des infectés. Et vu la blessure et la réaction de dégoût de l'elfe, il n'avait pas hésité une seule seconde. Cette femme était déjà morte bien avant que l'arme lui explose le crâne.

Il pointa son arme en direction du cadavre et commença à donner des directives :

L'elfe, au moniteur. Les insé', contournez la toile. Mik', tiens-toi prête. Les autres, restez pas au milieu !

Par habitude, ils lui firent tous confiance. Il n'avait pas donné d'ordre au fou, car de toute façon, c'était inutile. Il en faisait qu'à sa tête, mais ses interventions étaient toujours les meilleures possibles. Là, il était juste en train de pointer le cadavre sans tête, attendant que Mikeshi téléporte le corps. Amalia annonça :

Au moins deux, peut-être plus.

C'est faisable. Il faut les prendre par surprise, sans leur laisser le temps de bouger. Ces saloperies sont certainement rapides.

En disant cela, il pointa de la tête une petite tache rouge sur le sol, d'environ 15 centimètres de diamètre. Totalement concentré sur le cadavre, il ne vit pas l'écrivain reculer légèrement en lâchant un Qu'est-ce qu'ils font... ? et en baissant son arme. Gin donna le départ :

Mik, maintenant !

Mikeshi pointa alors son arme vers le cadavre et tira un espèce de filet luminescent s'attachant autour du cadavre. Elle appuya ensuite une seconde fois sur la détente pour enclencher le processus de téléportation qui leur était désormais familier. Elle disparut de haut en bas dans un petit bruit de téléportation. Arrivé à la poitrine, apparut une de ces créatures qu'ils devaient tuer. Environ dix centimètres de hauteur, aussi haute que large, elle avait un buste d'homme et des pattes d'araignée. Le fou tira immédiatement sur la créature, qui ne réagit pas. Une seconde apparut un peu plus bas, juxtaposée avec une troisième, femelle celle-ci. Les Inséparables tirèrent, une fois chacun. Pendant que la téléportation du cadavre continuait, les créatures étaient en train de tomber, reprenant leurs esprits, ou plutôt prenant leur première bouffée d'air. Bouffée qui allait être la dernière. Au moment où les pieds de la décédée disparurent, les trois créatures mi-araignée, mi-humaines, explosèrent dans un petit bruit de craquement d'os. Gin murmura :

Paix à ton âme...

Plus de signal, à part nous 8.

Un air de soulagement planait sur son visage.

Ok.

Le fou regarda autour de lui :

Dites, vous savez ou il est passé l'autre jeune con ?

Ce fut Kibuto qui lui répondit :

Soit pas dég' parce que t'as perdu !

Kimata cracha au sol dans une volonté de mépris.

S'il s'est fait choper, on risque de se retrouver avec une centaine de ces trucs sur les bras ! Je préfèrerais qu'il soit encore vivant, putain...

Les autres  ne perdirent pas de temps. Les directives du leader étaient très précises, et tous les appliquèrent sans protester. De toute façon, il était certain que personne n’avait envie de protester après ce qui venait de se passer.

Aline, encore sous le choc, ne bougea pas. Elle n’était pas « au milieu » alors d’une certaine façon elle suivait les instructions.

Au moins deux, peut-être plus.

C'est faisable. Il faut les prendre par surprise, sans leur laisser le temps de bouger. Ces saloperies sont certainement rapides.

La jeune femme se réveilla de sa semi-torpeur, comprenant qu’ils parlaient des créatures. Mais où étaient-elles ? Elle eut sa réponse quand, pendant la téléportation du cadavre, trois bestioles en sortirent. Aussitôt, pour aider ses camarades, Aline utilisa discrètement son pouvoir pour les figer et laisser le temps aux tireurs de les tuer. Personne n’avait remarqué qu’elle avait agi, et ça lui convenait parfaitement. Elle ne se sentait pas à sa place dans le groupe, ça ne faisait rien si on la voyait pas apporter sa contribution. De toute manière, elle serait certainement morte dans la journée…

Dites, vous savez ou il est passé l'autre jeune con ?

Soit pas dég' parce que t'as perdu !

S'il s'est fait choper, on risque de se retrouver avec une centaine de ces trucs sur les bras ! Je préfèrerais qu'il soit encore vivant, putain...

Aline releva la tête d’un coup. La question était pertinente, elle-même se la posait. Mais le reste de ce qu’elle venait d’entendre était problématique. En effet, ils risquaient d’avoir un gros souci…

Je… Je suis désolée, j’ai essayé de le retenir, mais…

Amalia vit l'ESPer lever la tête

Je… Je suis désolée, j’ai essayé de le retenir, mais…

Elle fut coupée par le fou lâchant un juron entre ses dents. Et elle était d'accord avec lui. Si les araignées avaient le temps de germer à l'intérieur de sa victime, elles se multiplieraient très vite, et les tuer toutes seraient un véritable calvaire. Et en plus, ils n'ont pas encore repéré le boss...

Gin reprit assez vite le contrôle du groupe avant que celui-ci ne parte en dérive.

Bon, c'est pas grave. Amalia, tu arrives à le voir ?

Elle prit son terminal et regarda dans la zone délimitée. Une trentaine de points étaient au même endroit, comme une horde d'araignées. Elle vit aussi un point isolé sur la carte, qui se dirigeait vers la limite.

Il va sortir de la zone.

Le fou poussa alors un grand soupir de soulagement, à moitié partagé par l'elfe. Bien que, en sortant des limites, il n'y aurait plus de risques que son corps serve à un endroit de reproduction de ces choses, il allait tout de même mourir. Mikeshi, quant à elle, porta la main à sa bouche de stupeur avant de gémir :

Mais il va mourir !...

En même temps, elle vit le point traverser la ligne blanche, avant de s'éteindre. A jamais.

Il est déjà mort.

Elle regarda alors Gin dans les yeux alors que celui-ci tentait de la réconforter. La petite n'était pas faite pour Gantz. Le destin est parfois cruel... Mais Gin est un bon leader. C'est pour ça qu'il serait préférable de les laisser ensemble.

J'en ai marre... Pourquoi les gens doivent mourir une deuxième fois ? C'est horrible...
Shhhht... Calme-toi... lui répondit-il d'une voix douce. Encore un petit moment et on pourra être à nouveau libre. Sortir de ce calvaire. Se sentir à nouveau en vie, seulement toi et moi.

Elle fondit alors en larmes sur l'épaule de son amour. Celui-ci caressa ses cheveux pour la rassurer, tout en lui murmurant des mots d'encouragements. Cette histoire était bien jolie, bien émouvante, mais ils avaient du travail à terminer. Ce fut Amalia qui donna les ordres :

Vous trois, expliquez à... Comment tu t'appelles ?
Lucian... fit à demi-voix l'écrivain.
Expliquez à Lucian ce qu'il va se passer. Et mettez au point une stratégie d'attaque. Le boss sera certainement une matriarche...
Je sais, merci ! lui répondit violemment Kimoto.
Je compte sur vous.

Elle laissa alors les hommes parler et le couple se lamenter tandis qu'elle fit un signe discret à l'ESPer. Elle avait été étonnée de la facilité avec laquelle ils s'étaient débarrassés de ces aliens, et se demandait si elle n'y avait pas rajouté son grain de sel. Par respect pour elle, l'elfe ne voulait pas l'évoquer devant tout le monde, mais plutôt en privé. Elle s'écarta donc un peu du groupe, suivie de l'ESPer.

Dis-moi, c'est quoi ton pouvoir ?

Le fou jura. Aline, honteuse de n’avoir rien fait d’utile depuis le début, fixa ses pieds, bras croisés dans le dos, dans une attitude un peu enfantine. Mais le leader montra encore une fois qu’il méritait son surnom. Il tenta de prendre les choses en main, mais il était déjà trop tard pour le jeune homme…

S’ensuivit une scène de lamentation à laquelle Aline avait envie de participer. Elle ne s’y autorisa pas. Hors de question de passer son temps à pleurer ! Elle devait se rendre utile, arrêter d’être juste une personne lambda dans le groupe, faire ses preuves !

Elle releva, encore une fois, la tête pour regarder le groupe. Le leader étant occupé, c’est l’elfe qui donnait les directives :

Vous trois, expliquez à... Comment tu t'appelles ?
Lucian...
Expliquez à Lucian ce qu'il va se passer. Et mettez au point une stratégie d'attaque. Le boss sera certainement une matriarche...

Elle fit signe à la jeune Esper de la suivre, celle-ci obtempéra. Elles se placèrent un peu à l’écart pour que les autres ne les entendent pas.

Dis-moi, c'est quoi ton pouvoir ?

Mon pouvoir ? Je contrôle le temps. Je peux le stopper, le remonter ou l’accélérer pour la personne ou la zone que je veux. Par exemple, et je l’ai fait tout à l’heure, je peux figer complètement quelqu’un. Ou guérir une blessure.

Elle eut une grimace de dépit.

Mais je ne peux rien faire pour les morts, malheureusement. Je ne suis pas assez puissante.

Elle sortit sa montre de sa poche.

Cette montre, entre autres choses, augmente un peu mes pouvoirs. Mais elle s’est arrêtée, alors je suppose qu’elle ne fonctionne plus.

Mon pouvoir ? Je contrôle le temps. Je peux le stopper, le remonter ou l’accélérer pour la personne ou la zone que je veux. Par exemple, et je l’ai fait tout à l’heure, je peux figer complètement quelqu’un. Ou guérir une blessure.

Whoah !... Alors ça, c'était un sort qui allait servir ! Si ça se trouve, la fille aurait pu survivre si elle avait réussi à la figer assez longtemps pour avoir le temps de la découper en deux et de détruire les araignées à l'intérieur tout en la maintenant en vie précairement jusqu'à la fin du jeu. Même si cela était très peu probable, cela aurait pu être possible. Environ 1% de chance, grosso modo. Mais il allait beaucoup servir pour le combat qui se profilait...

Mais je ne peux rien faire pour les morts, malheureusement. Je ne suis pas assez puissante.

Amalia la fixa d'un regard dur.

C'est peut-être horrible à dire, mais on s'habitue à voir des compagnons tomber autour de soi quand il y en a au moins quatre qui meurent tous les trois jours...

Aucune pitié dans sa voix, aucune nostalgie, ni envie de les revoir vivant. A vrai dire, il en était de même pour la jeune femme en face d'elle. Bien qu'elle soit utile, elle n'avait pas encore survécu à une seule nuit. Il était donc probable qu'elle rejoigne définitivement la grande faucheuse le soir de sa mort.

L'ESPer ressortit son artefact magique de la poche de la combinaison. Pourquoi l'avait-elle emmené ? C'était totalement inutile, puisque Amalia lui avait bien précisé qu'il serait inutilisable.

Cette montre, entre autres choses, augmente un peu mes pouvoirs. Mais elle s’est arrêtée, alors je suppose qu’elle ne fonctionne plus.

Je t'ai dit que les artefacts magiques ne fonctionnent pas ici... Bah, tant pis. Ce que t'as vu avec la mort de la fille n'est qu'un début. Nous allons devoir détruire toutes ces créatures dans un temps imparti. D'ailleurs, le chrono tourne. J'en ai vu au moins une vingtaine, dont le boss.

Elle laissa passer un peu de temps pour qu'elle assimile bien toutes ces informations.

C'est là que tu vas être utile. Le boss sera certainement une matriarche, qui pondra des œufs pendant le combat. Elle sera aussi protégée par pas mal d'autres araignées. Elle fera certainement notre taille, sinon plus. Si tu arrêtes les araignées et les œufs pendant que nous combattons la matriarche, ça nous serait d'une très grande aide.

Elle ajouta, pour la forme :

Tu crois pouvoir en être capable ?