"Certains vous questionnent sur votre droit à exterminer dix milliards d'individus. Ceux qui comprennent réalisent que vous n'avez pas le droit de les laisser vivre !"Terra ne l'attendait pas.
Mais quand elle arriva, cette ruche tombée des étoiles qui libéra ses plaies voraces sur ce monde encore marqué de l'impact de la chute fatidique, il fallut bien faire quelque chose. Ce fut la quasi-autarcique Tekhos qui fit office de première ligne de défense face aux nuées d'envahisseurs bien décidées à dévorer le globe. Ce n'était pas de la foi ni de l'altruisme qui poussa le matriarcat à prendre les armes, non : c'était de la nécessité absolue, de celle à laquelle on ne peut se soustraire. Parce que leurs terres étaient les premières visées, les tekhanes entrèrent en guerre en ignorant que toutes leurs forces ne permettraient pas d'anéantir la fourmilière mais seulement d'en contenir difficilement l'appétit et la fureur perverse. Contrainte malgré elle à devenir le rempart de toute une terre, la puissante Tekhos considéra dès les premiers temps du conflit que les soldates les plus vaillantes de ses légions ne pouvaient pas être sacrifiées à un ennemi qui se servait de leur fier double chromosome X comme d'une arme à retourner contre elles. Des créatures dispensables, il en courait dans les rues. Des déchets parfois utiles dont il fallait se débarrasser sur le seul prétexte de leur Y génétique des plus dégradants.
Tekhos alors acculée accepta de se livrer à l'impensable. Les mâles furent intégrés à l'armée, autorisés à tenir une arme et à mourir pour la gloire du matriarcat.
"Savoir exactement où frapper, afin d'infliger un maximum de dégâts avec un minimum de forces, telle est la clef de la victoire."L'idée émanait des plus hautes instances tekhanes. Les femmes ne connaissaient par la Fourmilière et ses horreurs , à cette époque. Le conflit débutait à peine et les premiers affrontements avaient été terribles pour les forces mal préparées du matriarcat, qui avait convenu que la récolte d'informations devait être son objectif premier. Mais envoyer des unités d'éclaireurs relevait du suicide organisé, pour un résultat médiocre. Pourtant, il n'était nullement question de se passer de renseignements. Alors, la possibilité d'utiliser des mâles fut évoquée. Correctement armés et préparés, on pourrait sûrement en tirer quelque chose sur le front. Les hommes avaient toujours quelque chose à prouver au monde en général et aux femmes en particulier, ce qui pourrait éventuellement servir dans ce cas de figure. Longuement débattue, la création d'une armée parallèle constituée exclusivement de mâle fut finalement adoptée au terme d'un vote des plus serrés. Pour beaucoup de tekhanes, c'était là une dépense d'énergie, de temps et d'argent bien inutile.
Peut-être n'avaient-elles pas tort, même si elles acceptaient parfois à demi-mots que les hommes pourraient servir durant cette crise sans précédent.
"Mâles ! La guerre vous appelle ! Répondez-vous présent ?"Cato Sicarius n'avait rien qui le promettait à ce genre de destin. Gamin des rues abandonné à son sort médiocre très rapidement, il avait dû lui-même s'inventer un nom pour avoir une identité. Il avait grandi dans les rues les plus mal-famées de Tekhos et avait connu les galères les plus noires, parvenant malgré tout à s'en sortir dans le sang et la sueur. Volant de larcins en petits boulots ingrats, le mâle ne rêvait que d'une chose : fuir le clapier à lapin puant qui lui servait d'habitation et se soustraire à la vie pitoyable qui était la sienne. Quand l'annonce de l'entrée en guerre de Tekhos contre la Fourmillière fut rendue publique, Cato espéra que son existence serait chamboulée. Peut-être qu'un raid formien parviendrait à passer les défenses de la métropole pour y répandre le chaos, qu'il prendrait comme marche-pied pour grimper un peu dans l'échelle sociale. Ou qu'il s'en servirait d'une façon ou d'une autre pour fuir le matriarcat. Cela n'arriva jamais.
Les médias les plus virulents parlaient d'échecs, de mauvaises stratégies et de changements de commandement. Rien qui ne semblait concerner Sicarius, jusqu'à ce que l'armée vienne le chercher chez lui pour l'emmener sans ménagement dans des installations militaires éloignées de la capitale. Comme 99 autres types sans avenir, Cato fut intégré de force à une escouade d'un genre nouveau qui avait pour seul but de tenir assez longtemps face aux impitoyables formiens afin d'en apprendre plus sur leurs formations et autres tactiques. A Cato et ses compagnons d'infortune de découvrir comment pensait et agissait la Fourmillière et peu importait si ils devaient mourir pour ça.
Entraînés efficacement et rapidement, les mâles reçurent la protection d'armure d'une qualité bien supérieure à celle qu'on aurait put imaginer. Conçue dans un alliage céramique léger mais protecteur, l'armure du
Chapitre (c'en était un nouveau dans l'histoire militaire matriarcale, d'où le nom de la protection) devint la seconde peau de ces soldats sacrifiables. Pour les rendre plus efficaces et endurants (ainsi que pour tester sur des cobayes quelques projets secrets), on leur greffa un second coeur ainsi qu'un troisième poumon destiné à filtrer les gaz empoisonnés et leur permettre de respirer sous l'eau. On augmenta également leurs capacités physiques par injections de puissants complexes anabolisants. Armés de
Bolters et autres
épée-tronçonneuse ainsi que de divers gadgets et éléments cybernétiques intégrés au Chapitre, les hommes ressemblèrent en quelques courtes mais intenses semaines à de véritables guerriers prêts à en découdre. Sur ce point, les défenseuses du projet ne s'étaient pas trompés et les mâles poussés par un accès de virilité se montrèrent des plus disposés à en découdre avec l'envahisseur.
Cato n'était pas différent du lot. Contrairement à beaucoup d'autres enrôlés de force qui s'entrainèrent à ces côtés durant cette période, lui voyait comme une chance le fait de pouvoir monter en première ligne. Ce médiocre mâle se mua en un individu prêt à apprendre, sorte d'élève militaire modèle qui était persuadé que l'horreur de la guerre ne pouvait pas être si terrible face à celles qu'il avait vécu en tant que victime de l'échelle de valeur sociale tekhane. Au front, sa vie aurait au moins la valeur de son Chapitre. Certains le raillèrent, critiquant son côté modèle qui parvenait même à intéresser quelques formatrices militaires. On le présenta comme un vendu aux femmes, un parjure prêt à tout pour se faire valoir. Si ce n'était pas tout à fait exact, était-ce entièrement faux pour autant ? Cato accepta brimades et humilitions en se réfugiant dans la formation, bien qu'il en alimenta une rancoeur presque viscérale pour "l'espèce femelle". Pour se consoler, Sicarius se fixa sur une idée qui ne le quitta pas par la suite. Si les femmes se servaient de lui, lui se servirait d'elles. Ne lui avaient-elles pas donné une arme à braquer sur elles ?
Officiellement nommée Black Ravens, la phalange mâle de la force armée tekhane fut prête à sa première intervention sur le terrain moins de cinq mois après sa formation. A la date fatidique du 27 juin, les Black Raven furent déployés sur le front pour l'opération Astares Valley, rebaptisée plus tard Suicide Slum.
"Entre les mâchoires de la mort, dans la gueule même de l’enfer !"Astares Valley était à l'époque un endroit déjà bien peu reluisant. Située à quelques centaines de kilomètres de la métropole, la ville qui constituait le seul intêret de la petite vallée était un trou perdu tout aussi crasseux que les bas-fonds de la capitale. C'était une sorte de mouroir professionnel pour femmes à la carrière brisée, qui pouvaient se considérer comme inutiles lorsqu'ils se retrouvaient affectés à Astares Valley sous de fallacieux prétextes. On trouvait bien sûr des mâles au sort identique à celui de Cato avant qu'il n'intègre le Black Ravens, qui n'étaient parqués là que pour distraire les femelles qui vivaient dans cette ville qui tombait en décrépitude par manque de fonds alloués par le matriarcat. Les quelques buildings qui faisaient office de centre-ville faisaient peine à voir et ne valaient guère mieux que les habitations et autres bâtiments qui se dressaient au fil des rues sales.
Quand le Black Ravens arriva à Astares Valley pour sa première sortie, la ville était tombée depuis trois semaines sous les assauts formiens. Ca avait été pour ces derniers une simple formalité que d'investir et de détruire méthodiquement Astares mais ils avaient négligé l'aspect encaissé de l'endroit. Coincée en bas de la vallée, la ville avait facilement été entourée par les troupes tekhanes qui étaient parvenues jusque là à tenir en respect les formiens. Les têtes pensantes avaient estimé qu'Astares Valley serait un parfait prologue pour le Black Raven et y avait donc contenu l'ennemi pour que les mâles-soldats puissent l'y étudier.
Les cent BR s'y ruèrent presque, excités qu'ils étaient à l'idée de livrer bataille. Cato -dont les efforts avaient été récompensés par un grade- avait sous ses ordres sa petite escouade chargée de s'occuper du centre-ville. Toutes les unités avaient le même objectif, partant simplement de point d'insertion différents pour y parvenir. Ainsi, les soldats maximisaient les chances de faire d'intéressantes -ou tout au moins utiles- découvertes. Si il y arrivèrent sans trop d'encombres en sortant victorieux de quelques escarmouches avec les formiens, ce à quoi ils firent face là-bas allait rapidement leur faire comprendre que même bien vivant, on pouvait poser le pied en Enfer.
Chitine, griffes et gueules béantes les attendaient, tapies dans les ruelles et l'ombre des bâtiments en ruines. Fondant sur les Black Ravens comme une marée de cauchemar, les formiens les balayèrent avec une férocité sans nom. Puisqu'ils ne pouvaient pas capturer les mâles pour en user à des fins reproductrices, les membres de la ruches avaient purement et simplement programmé l'extermination des mâles venus infester leur territoire fraîchement conquis. Les petites escouades furent majoritairement emportées par ses adversaires, les puissants formiens semblant se jouer du blindage du Chapitre et des munitions des bolters avec une facilité surnaturelle. Si les capitaines et autres troufions cédèrent pour beaucoup à la panique, les mieux préparés d'entre eux parvinrent à s'unir pour présenter un front uni face à la menace exterminatrice qui leur fonçait dessus pour les engloutir sous les cliquetis infernaux des mandibules effilées. Cato fut de la partie.
D'abord prit de court, l'homme joua de chance et parvint à survivre au premier assaut en se jettant derrière la carcasse d'une fourgonnette en beuglant à ses hommes de l'imiter. Certains y parvinrent et d'autres furent cisaillés en tentant l'esquive, sacrifice involontaire qui permit à leurs camarades de créer une frêle ligne de défense en faisant parler les munitions de leurs fusils. Bien que paniqué et horrifié par ce qui se déroulait sous ses yeux et son commandement, Sicarius réussit à donner des ordres assez clairs et utiles pour maximiser le temps de survie de ses hommes et de sa propre personne. Temps suffisant pour que d'autres survivants signifient leur présence et leur position, permettant ainsi aux soldats de tenter une stratégie de la dernière chance. Grossièrement organisés et mûs par une farouche volonté de survivre,
les Black Ravens rassemblés dans la douleur firent pleuvoir sur les créatures insectoïdales un véritable déluge de plomb et de flammes. Y'avait-il une autre stratégie à explorer ? Possible, mais ils étaient tous des novices qui n'avaient plus que l'improvisation pour tenter un repli tout aussi suicidaire que leur arrivée en ville. Alors les survivants exploitèrent-ils cette ressource à fond, menés en cela par un Cato Sicarius transfiguré par les montées d'adrénaline du moment. Hors de question que quelques centaines de monstres l'enterrent alors qu'il venait de trouver un moyen de s'en sortir, de fuir sa détestable existence !
Chef de guerre improvisé, Cato utilisa tout son alors maigre talent pour que les Ravens puissent se frayer un chemin vers les arrières. Quitter le nid installé dans le centre-ville fut loin d'être aisé, même si les mâles firent usage d'autant d'imagination que d'abnégation pour ce faire. Ils explosèrent ce qui pouvait l'être pour gagner en puissance de feu, Cato prenant même sur lui de faire sauter les charges d'énergies présentes sur les armures de ses camarades tombés au combat, transformant ses frères d'armes en grenades improvisées. Peu lui importait qu'on le taxe de monstre ou de fou pourvu qu'il survive à Astares Valley. Tant bien que mal, les Black Ravens restant se rendirent vers le point d'extraction convenu avec le commandement pour se faire sortir de la ville sous le feu protecteur des unités régulières de l'armée tekhane. Couverts des tripes de leurs compagnons et de leurs ennemis, les survivants assistèrent à la presque vitrification d'Astares par la flotte tekhane.
Bien que laminés par ce cuisant revers, les Ravens restèrent en course : leurs rapport d'alors devinrent la base de ce qu'on sait aujourd'hui sur les formiens. Ils en identifièrent une dizaine de types et furent en mesure de détailler leurs capacités et leur façon d'attaquer. Alors, même si leur nombre avait été drastiquement réduits par leur toute première mission, les Ravens furent maintenus en tant qu'unité militaire et Cato placé à leur tête.
"Pain is temporary, honor is forever."Le relatif fiasco d'Astares Valley (la valeur des informations ramenées à prix si élevé par la BR ne trouvant que peu d'écho au sein de l'armée au départ) attira sur les Black Ravens des flots de quolibets et moqueries. Comme une blague cruelle quant au sort des vaillants soldats tombés face à la Ruche ce jour là, les tekhanes renommèrent officieusement l'unité Walking Corpses, les Cadavres qui marchent. Contre toute attente, Cato fit de ce mauvais goût manifeste une sorte de credo pour la vingtaine de survivants qui l'avait accepté comme chef à part entière après qu'il ait permit de continuer à respirer. Les Black Ravens refusèrent ce nom entre eux et le dédièrent exclusivement à leurs frères disparus au combat afin de les honorer, adoptant pour eux le nom de Walking Corpses. Peignant une tête de mort sur l'épaulière gauche de leur Chapitre, les Corpses acceptèrent de retourner à l'abattoir. Pour l'honneur, parce que c'était maintenant là tout ce qu'ils considéraient avoir à défendre.
Cato mena les Walking Corpses sur de très nombreux front durant les trois années que l'aventure continua. Volant de batailles en batailles sans sembler se soucier des dommages à encaisser ni même de leur état d'esprit suicidaire, les membres de l'unité kamikaze parvinrent par leurs efforts à alimenter les données de Tekhos sur la Fourmilière et ses grouillantes troupes. Grâce aux Corpses, l'armée fut mise au courant de l'existence des annexiens et de la mise en place de quelques fronts des plus cruciaux dont la révélation sauva souvent la mise aux troupes "ordinaires" de l'armée. Si les mâles avaient put être des héros dans la société matriarcale, peut-être aurait-on accepté leurs actions. Mais tout aussi efficaces qu'ils étaient, les hommes restaient des hommes et leur unité une ombre dont on ne parlait peu parmis les militaires tekhanes. Pas parce qu'on ne les connaissait pas, mais plus parce qu'on refusait de les considérer à leur juste valeur, celle d'éclaireurs survivalistes particulièrement efficaces. Parce qu'ils n'étaient jamais que des mâles, une donnée dispensable du système.
Sicarius était un bon chef, estimé de ses soldats. Comme la plupart d'entre eux il était pourtant las d'avoir à se battre pour rien. Les cicatrices qui ravagaient son corps et son oeil perdu lors d'une bataille homérique contre un carnifex n'étaient pas des décorations mais des rappels de son côté purement accessoire. Bien qu'ils n'hésitaient jamais à monter en première ligne, Cato et les siens n'avaient rien obtenu. Une certaine grogne se faisait entendre dans les rangs toujours un peu plus réduits de ceux qui étaient devenus des vétérans plus vite que personne ne l'aurait jamais pensé et sans que personne ne semble s'en apercevoir, un relâchement s'insinua dans leur bel état d'esprit.
"Certains préfèrent une mort glorieuse à une vie misérable."Quand les Walking Corpses se rendirent dans la jungle de Szrana pour une simple reconnaissance, leur sang fut versé plus qu'à l'accoutumée. S'étant enfoncés sous la canopée pour découvrir les avant-postes formiens que les Renseignements pensaient avoir flairé quelque part au sud-est, les Corpses découvrirent un morceau bien trop gros et ce même pour eux. Dans de vieilles ruines s'était installée une annexienne des plus incongrues, signe avant-coureur d'une menace que Tekhos n'avait jamais estimée jusque là.
On la connaissait dans l'armée matriarcale sous le nom et le grade de
Lucinda Helthorne, gradée tekhane disparue au combat moins de trois semaines plus tôt. Et les Corpses la retrouvaient là, en Szrana, couverte d'attributs chitineux qui se fondaient dans sa peau nue. Elle commandait aux formiens présents en s'attribuant le nom de Vajra, symbole de renaissance comme elle l'expliqua à un de ses
trygon dont une de ses mains caressait presque affectueusement la carapace.
Ce n'était pas tant de trouver un annexien qui surprit les Walking Corpses, mais surtout le fait que ce dernier soit en réalité une soldate tekhane passée à l'ennemi. Pour ce qu'en savait l'escadron suicide, c'était là une formidablement inquiétante première, qui signifiait que le danger formien allait au-delà de toute estimation stratégique. Certaines attaques plannifiées depuis la disparition de Lucinda avait été avortées par d'inopinées actions formiennes, qui avaient semblé entre-temps gagner en profondeur et efficacité. Une annexienne avec l'esprit d'une gradée tekhane, c'était du jamais vu, du la nitroglycérine des plus instables ! Cato et ses hommes n'eurent que peu de temps pour réfléchir sur la stratégie à adopter. Devaient-ils se replier silencieusement pour transmettre leurs informations, ou engager le combat ? Cette dernière solution était loin d'être la plus pertinente mais avait le mérite de permettre aux Corpses de tenter de se distinguer une bonne fois pour toutes. Alors ils l'adoptèrent et, sous le commandement de Sicarius, se lancèrent à l'assaut de la Ruche de Vajra.
Inutile de dire que c'était du suicide, puisque c'était le quotidien de ces têtes brûlées. Pourtant même pour eux c'était là une action folle. Rapidement repérés, les Walking Corpses engagèrent le combat contre les troupes de Lucinda qui eut tôt fait de les reconnaitre et de se gausser d'eux tandis qu'ils vidaient leurs chargeurs sur les guerriers-insectes qu'elle lançait à l'attaque. La connaissant un peu pour l'avoir rencontrée à quelques briefings, Cato parvint à la faire parler. Grâce à la pugnacité des siens, le commandant de l'unité désespoir eut la possibilité d'user de la propension de Lucinda à s'épancher sur ses faits d'armes. Obtenant ainsi de précieuses informations à transmettre à ses supérieures, Sicarius ordonna un repli qui s'avéra rapidement des plus complexes. Comme si la jungle était acquise à Vajra, les plantes et lianes semblaient vouloir s'en prendre à l'unité des Walking Corpses qui parvint à trouver un abri qui ne resterait pas sûr bien longtemps.
Se concertant, les soldats décidèrent qu'il revenait à Cato d'aller livrer les informations obtenues pendant qu'ils feraient barrage de leurs vies pour lui permettre de rejoindre les lignes de troupe à quelques kilomètres de là. Avec véhémence, Sicarius refusa d'abord. Il refusait de laisser ses camarades sans lui, il refusait de ne pas mourir également à leurs côtés comme le voulait la mentalité du Walking Corpses. Ils réussirent pourtant à le faire flancher à contre-coeur, arguant que leurs esprits et leur honneur survivraient avec lui et que c'était là son devoir en tant que commandant de leur unité.
Tandis que les canons de ses précieux frères faisaient tonner une tempête de fureur dans les entrailles de Szarna, Cato Sicarius prit seul la fuite en se montrant prêt à tout risquer pour accomplir la tâche que lui avait confiée ses camarades en emportant avec lui leurs volontés inébranlables et reportant sa propre mort.
"Du sang des martyrs naissent les graines de la haine."Les dix hommes qui constituaient le Walking Corpses en plus de Cato furent considérés comme M.I.A (Missing In Action) tandis que ce dernier passait en cour martiale pour abandon de commandement face à l'ennemi. On lui ôta son grade de major avant de le radier des cadres de l'armée en le taxant d'affabulateur, son rapport sur Lucinda Helthorne passée à l'ennemi considéré comme une vaste supercherie montée pour couvrir la perte de ses hommes. Cato évita la chaise électrique par égard aux états de services de son unité, dont le nom se perdit dans d'obscurs dossiers que les tekhanes furent contentes de perdre quelque part. Rendu à la vie civile aussi brutalement qu'on l'en avait arraché, Sicarius ne retourna pas tout à fait à sa vie de miséreux et saisit une opportunité quelconque pour vagabonder à travers Terra.
Vendant ses talents guerriers pour répondre à quelques contrats de mercenariat qui devraient lui octrôyer un peu d'argent à défaut d'une réelle renommée, l'ex-soldat fut bientôt reconverti dans la traque d'esclaves en fuite et d'esclaves potentielles afin de les ramener à leur propriétaire ou de les revendre pour alimenter le marché, étanchant ainsi sa haine contre les femmes qui était née entre les murs de Tekhos. Incapable de tirer un trait sur son passé militaire et sur les Black Ravens ainsi que les Walking Corpses, l'homme se décida à revenir de temps en temps en ville pour se tenir au courant de l'avancée de la guerre contre la fourmilière, espérant sans trop y croire qu'on lui redonnera un jour la possibilité de rejoindre le champ de bataille pour y mourir comme un des siens.
Voilà plus de dix ans depuis Szarna, voilà plus d'une décennie qu'il patiente. Un jour, se dit-il, il sera récompensé... Un jour, le dernier des Black Ravens se dressera face à toute la puissance de l'Overmind.
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Nom & Prénom>
Sicarius, Cato
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Age, sexe & sexualité>
35, homme hétérosexuel
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Race>
Humain génétiquement modifié
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Comportement>
Glacial, Cato n'est pas du genre à s'attirer la sympathie ni même à en démontrer. Homme dur forgé par une existence difficile et un passif guerrier aussi important que violent, il n'est pas vraiment enclin à faire de sentiment et considère ces derniers comme une marque de faiblesse. Rude et brutal avec autrui et en particulier les femmes, Sicarius compte plus d'adversaires que d'ami et collectionne querelles sanglantes et réglements de comptes expéditifs. De prime abord disposé à utiliser uniquement la force, ce rénégat des liens sociaux sait se montrer réfléchi et calculateur afin de surprendre ou de rester en vie. Infect avec les femmes, Cato les considère comme des objets ingrats qui ne méritent que son dédain et son fiel, justifiant ses pulsions sexuelles allant jusqu'au viol par son passif de mâle né à Tekhos. Son penchant pour la domination est le reflet de sa frustration, cet aspect de lui cachant celui -plus flatteur- du militaire endurci prêt à se sacrifier pour la cause et l'honneur. Cette valeur possède d'ailleurs à ses yeux une incroyable puissance, qu'il ne supporte pas qu'on foule du pied. Etonnament, Sicarius respecte quiconque fait montre d'honneur et accorde aux femmes dans ce cas un traitement "à part". Il n'en reste pas moins un sale con fermé dont le seul rêve est de retourner au front contre les formiens, prêt pour cela à accepter de se soumettre à une femelle si nécéssaire. C'est aussi cela, l'esprit de sacrifice.
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Apparence>
1m82, 78kg. Cato garde de son passé militaire et entretient de son présent agité une corpulence des plus équilibrées, caractérisée par sa musculature saillante qu'il montre involontairement sous les vêtements qu'il porte et qui se tendent assez agréablement contre sa silhouette. Sa peau claire et littéralement zébrée d'importantes cicatrices d'importance et de d'aspects divers, reliquats de ses batailles passées. Une d'elles court d'ailleurs sur son visage et l'a vraisemblablement privée de son oeil gauche alors qu'une autre a déchiré son torse de l'épaule à la hanche opposée à cette dernière. Son faciès n'a rien de particulier hormis la cicatrice, si ce n'est son air détestable et son manque de pilosité. Une constante chez Sicarius, semble t'il. Habillé simplement avec des vêtements pratiques pour le voyage et les affrontements, Cato porte une
épée particulière à la ceinture ainsi qu'une arme à feu native de Tekhos et utilisant des cellules à énergie pour munitions, le
Vanguard. Ceci constitue son seul équipement et vient parachever la tenue du mâle à la crinière immaculée.
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Spécificités>
Modifié lors de son entrée dans l'armée, Cato possède à présent deux coeurs et un troisième poumon lui permettant de filtrer l'air empoisonné et de respirer sous l'eau (via un ajout de très discrètes branchies derrière les oreilles). Son endurance est donc bien plus importante que celle d'un humain ordinaire, comme la plupart de ses autres capacités de base. Ajoutons à cela une maîtrise correcte de l'épée et du revolver, ainsi que de solides connaissances militaires. Son épée a été "bricolée" pour que la lame soit parcouru d'un champ vibratoire pouvant lui permettre de trancher nombre de protections. Cato ne connait pas la Terre.