La nouvelle femme ne pouvait entendre e qui se disait, son âme était comme pétrifié dans le temps, condamné à ne pouvoir agir, son corps ne pouvait se permettre d'esquisser le moindre geste, la terreur s'insinuant dans ses veines etla paralysant, telles une statue de chair. Ainsi cramponné à l'elfe rouge, on aurait put penser à une poupée si le souffle rapide ne donnait pas un mouvement au niveau de l'abdomen, soulevant légèrement sa poitrinne. Heureusement sa tenue démoniaque n'était pas assez moulante et dissimulait un temps soit peu les formes de l'elfe félin. La queue de chat ne bougeait pas d'un pouce, l'ancien voleur était réellement figé de peur. Elle perçut des brides des échanges "amicaux" entre la maîtresse de maison et le démon. Même si Samaëlle en aurait eut l'opportunité, elle ne se serait pas permise de s'immiscer entre les deux créatures, tout deux étaient plus puissante qu'elle et en possession de capacité pouvait la réduire au silence.
Tout ce qu'elle pouvait faire était de rester près de Tinuviel, priant pour que quelqu'un vienne en aide à l'elfe rouge dans cette situation. C'est alors qu'un détail revint, l'une des membres du harem de Tinuviel, une ancienne déesse. La peur se transforma en un instant en une prière silencieuse, elle priait cette divinité de venir l'aider, tout son âme vibrait par cette dévotion soudaine.
Elle s'étonnait elle-même de pouvoir prier une divinité, un être n'ayant aucune existence, mais elle supposait au dire e l'ancienne déesse que ce genre d'être existait. Elle continua sa prière, fermant les yeux pour ne pas voir le démon et son regard noir, son âme renforçait sa prière à mesure que la peur tentait de prendre le pas sur sa petite lueurs d'espoir.
Mais l'elfe félin ne put continuer très longtemps, Thalok venait de proférer des propos qui empoignèrent son espoir pour le plaquer au sol, son esprit perdit à cet instant sa ferveur, le désespoir étouffant alors Samaëlle. Son corps fut parcourut d'un tremblement clairement visible, elle lâcha Tinuviel pour se tenir les épaule, serrant ses mains avec tellement de force que ses phalanges blanchirent, ses épaules se mettant à saigner à cause des ongles qui avaient percé la chair et les veines, laissant des courbes d'un rouge écarlate couler le long des bras, teintant de rouge les draps de soie. La nouvelle femme ne pouvait retenir des larmes, tout ce chamboulait dans sa tête, quoi qu'elle aurait fait elle serait de toute manière restée esclave un temps du démon. C'est ainsi qu'elle voyait les choses.
Ce fut le visage défiguré par la frayeur qu'elle lança un regard chargé d'un mélange si confus de sentiment, que les deux autres personnes ne pouvaient que se douter de la suite. De nouveau les cheveux de Samaëlle crépitèrent de magie, seulement cette fois ce ne fut pas les sentiments qui furent rejeter, mais un javelot de feu, qui fit voler en éclat la fenêtre. Samaëlle était d'une telle pâleur qu'il paraissait presque sur-humain de la voir se lever, ses jambes tremblant sous l'effort, d'autant que d'une marche vacillante les pas se transformèrent en grande foulée, finissant par un saut dans le vide. L'annonce que sa marque serait définitif et donc comprenant que le démon pourrait faire d'elle ce que bon lui semble, était la phrase de trop.
Thalok n'avait nullement fait attention à la fragilité humaine, surtout lors d'une transformation physique de cette envergure. De ce point de vue il ne valait pas mieux que ses congénères soucieux de simplement corrompre les âmes des mortels.
L'ancienne voleuse voyait le sol arriver vite, le vent chaud du désert dévorant sa chair fraîchement transformée, les grains de sable emportés par les bourrasques, s'infiltrant dans les plaies et se mêlant au sang si gratuitement versé.
L'esprit de Samaëlle était confus, elle se demandait pourquoi elle ne c'était pas donné la mort plus tôt. Le temps semblant défiler à une allure si lente, elle réentendit les paroles de Tinuviel, pinçant son coeur. Elle aurait aimé trouver une personne aussi gentille, elle aurait fait une excellente mère. Cette idée la fit davantage de mal et chercha à l'oublier, se disant que de toute manière il serait trop tard.
Le démon ne pourrait pas la toucher, plutôt mourir que de se retrouver empoigné par lui, quand à Tinuviel ... Samaëlle doutait fortement qu'elle puisse faire quelque chose dans cette situation. La mort semblait continuer à jouer la carte du temps, peut-être voulait-elle que Samaëlle puisse poser à plat toute ses pensée et vider son sac avant de rendre son dernier soupir. L'ancienne voleuse en profita donc pour maudire la Terre, ses habitants, ses parents, l'organisation,le démon. Les seules personnes qu'elle ne pouvait maudire furent Thalia, celle qui avait détruit son masque, se rappelant son regard triste en ayant détruit sa vie. Samaëlle s'en voulait en pensant que cette guerrière devait mal dormir. L'ancienne déesse et Tinuviels étaient les deux autres personnes ne pouvant recevoir cette malédiction. La première ayant été sans doute la seule ayant percé son esprit tourmenté, la deuxième pour avoir été prévenante avec elle.
Thalok était le dernier à se faire maudire, sa haine étant plus dirigé vers la Terre et ses habitants, ceux qui avaient vécu sous la lumière du jours en riant, alors que lui était toujours resté dans l'obscurité, telle une âme en peine, ne pouvant qu'imiter des rires vides de sentiment.
Quand le sol semblait enfin assez proche, elle laissa ses mains libre de se diriger vers le ciel, les paumes offertes au soleil, ses paupières se refermant doucement. Son corps se détendit, de toute manière tomber du deuxième étage, la tête la première offrirait une mort rapide, peut importait que cela soit du sable, la colonne vertébrale ne devrait pas résister à un tel choc. Samaëlle put se rendre compte qu'elle était plus effrayée de vivre que de mourir, la cause de sa vie dans l'organisation ? Elle ne le savait pas et ne comptait pas trouver la réponse à cette question.