La soudaine apparition de Maxine Price aux Enfers n’était pas passée inaperçue. Entre son potentiel magique fort intéressant et son intérêt fort intéressé, elle formait une combinaison d’intérêts bien trop succulente pour être ignorée par les engeances démoniaques.
Fut un temps où des champions des Cercles se seraient présentés pour réclamer la propriété de la sorcière aux yeux d’or, mais les temps avaient changé et un arbitre avait immédiatement été titillé et avait tout stoppé pour se matérialiser près d’elle. Et, comme Maxine découvrait les Enfers, elle vit un petit homme à l’air charmeur, mais guère séduisant, apparaître devant elle dans un nuage explosif de cendres vite éteintes.
« Bienv’nue en Enfeeer ! »Il y a fort fort longtemps, Farquaad avait été puni pour avoir été une immonde déception. Après avoir bâti un royaume fort fort puissant et visé une union avec une princesse d’un sang ancien et puissant du royaume de Fort-Fort-Lointain, il avait été supplanté et rossé par un troll des marais dégoûtant et désintéressé. Pour avoir été un piètre dirigeant fort peu porté sur la paperasse, il avait été condamné à réglé celle des Enfers.
Paradoxalement, ses vices avaient fait de lui un bon arbitre dans les conflits infernaux…
Aujourd’hui, il se trouvait face à un cas très simple : trancher le sort de Maxine Price. Et, après un coup d’œil sourcilleux à la belle, son regard s’attardant sous sa jupe patineuse et sur le relief de sa poitrine généreuse –dont l’ampleur projetait une ombre sur son visage rendu rougeaud par leur vue–.
« Mwâ, Farquaad, suis chargé de vous guider vers votre destination finale. Puis-je m’enquérir de la raison de votre visite, Mademoiselle… Price ? »La quête de la sorcière était claire et, une fois le bref énoncé donné, l’arbitre fit des yeux ronds et rougit de plus belle.
« Oui, oui, bien sûr, vous voulez voir Asmodée, Roi de la Luxure, Prince de la Tentation, Surintendant des Enfers et Patron des maisons de jeu. Oui, oui… Évidemment… »Le petit bonhomme fit la moue et considéra le genre de paiement qu’il pourrait se permettre de réclamer en retour, mais il fut prit d’un frisson soudain tandis qu’un esprit puissant et vicieux pénétrait ses pensées et le dissuadait de la moindre incartade.
« Évidemment ! » finit-il par s’exclamer.
« Veuillez ne pas bouger ! »Avec un sourire contrit, Farquaad vint se placer à côté de la belle jeune femme et attrapa sa jupe. De l’autre main, il claqua des doigts et…
Le Palais Infernal apparut sous leurs yeux –ou plutôt apparurent-ils au pied de l’immense forteresse infernale–. Sept ailes formaient ce vaste bastion du péché et chacune était dédiée à un Cercle. Farquaad les avait téléporté directement face à l’entrée secondaire menant directement au Cercle de la Luxure. L’énorme porte ouverte était la gueule d’une immense sculpture, la gueule grande ouverte d’une succube dont la langue, longue et lascive, formait l’escalier permettant d’y grimper. Des lumières étincelantes, aux tons rouges et roses, et de la fumée en sortaient. Des démons et des êtres aux multiples apparences montaient et descendaient cette langue pour rejoindre où quitter les lieux. Et de la bouche sortait le timbre sourd et entêtant de basses clairement poussées bien au-delà des limites imposées par les agences de santé sur Terre.
« Vous voilà rendue, » annonça Farquaad en tendant la main vers l’entrée.
« Vous n’aurez guère de mal à le trouver. Ne m’en voulez pas, mais je ne m’attarde pas. J’ai… de la paperasse qui m’attend… Bonne sauterie ! »Et le petit homme disparut dans un nuage de braises crépitantes.
La porte donnait sur un long couloir, haut et large. Des colonnes coupaient l’espace et des statues trônaient un peu partout. Leurs positions étaient très suggestives quand elles ne représentaient pas tout bonnement un couple en pleine action –ou un groupe entrelacé–. Entre la fumée et les lumières crues, ombres et volutes rendaient l’identification des autres personnes ou de leurs agissements quasiment impossible. Et même si Maxine avait voulu les identifier, elle pouvait sentir
quelque chose la faire chauffer, l’embraser lentement de l’intérieur, une sensation de chaleur envoûtante qui faisait pointer ses seins et gonfler son bouton de chair et se diffusait dans son ventre. Ses pensées se tournaient progressivement vers un seul impératif : arriver au bout du couloir, là d’où originait cette aura vicieuse qui la séduisait.
En arrivant à destination, la lumière des projecteurs venait maintenant de partout et les ombres disparaissaient presque, les silhouettes devenant des contours de couleurs vives animées en stop-motion, qui dansaient, s’enlaçaient et se sautaient dessus au rythme d’une musique électronique lourde, puissante et fantasque. Les odeurs ne faisaient qu’amplifier les effets toujours plus forts de l’aura lubrique qui affectait Maxine, par leurs origines suggestives : parfum, sueur saturée de phéromones, foutre et cyprine. Qui avait déjà été dans un after déluré reconnaissait les signes d’une excitation débridée s’assouvissant sans retenue.
La sorcière, doucement, fendait la foule et les groupes car, au bout de l’énorme salle, au sommet d’un autre escalier se trouvait un trône. Et, sur ce trône, entouré de silhouettes sensuelles et bien affairées, se trouvait un être spécial. Au fond d’elle, Maxine savait qu’elle avait trouvé la Source et l’objet de ses recherches. Adossé nonchalamment sur un trône de métaux précieux et de gemmes matelassé copieusement, jambes écartées, Asmodée poussait un râle de plaisir tandis qu’une succube ravie récoltait dans sa bouche la récompense à son labeur acharné. Elle massa sa hampe de chair raide en suçant son gland jusqu’à ce que la sève se tarisse et que la verge se replie, et elle se releva en s’essuyant le coin des lèvres, souriante, avant de redescendre, croisant le regard de Maxine sans la moindre gène sur son chemin.
Le maître des lieux soupira gaiement en se redressant et en rangeant rapidement son braquemart dans un pantalon qui se referma seul. Il baissa doucement le regard vers la salle et vit Maxine approcher, et il croisa son regard en penchant la tête sur le côté, curieux. La sorcière put sentir
quelque chose dans sa tête juste avant que l’Ange Déchu ne sourie malicieusement.
« Salut, Maxine ! » la salua-t-il négligemment, mais amicalement.
« Viens donc t’asseoir ! Tu as à me parler, non ? »Il tapait son genou.