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L'errance de trop. [PV Law]

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Andrea Leevi

Humain(e)

Re : L'errance de trop. [PV Law]

Réponse 60 lundi 17 janvier 2011, 23:19:39

Manifestement, la jeune femme avait réussi son coup dans la commande passée furtivement, précise tout en restant vague. Car Law ne changea pas d’un poil son choix, et Andrea se doutait bien que ce n’était pas simplement pour lui faire plaisir. Quelque chose lui déplairait, et il le ferait certainement savoir dans la seconde. Contente d’avoir répondu aux attentes de celui qui s’employait à la tester comme on jauge une proie appétissante du regard, Andy ne se démonta pas et affronta son sourire, dont la signification restait très lointaine. Ce n’était pas la première fois que l’image du carnassier impitoyable s’imposait à elle alors qu’elle fixait le visage tiré de Law. Plus tôt, Andy avait ressenti la désagréable impression d’être un morceau de chair qu’on hésite à dévorer ou à jeter, de peur qu’elle soit avariée. Plus tard, ça avait été le rôle de reine éphémère, les bons côtés de la vie de princesse et les avantages qu’il y avait à avoir réussi à toucher le cœur d’un homme en particulier. Et d’avoir été touchée en retour. Maintenant, le tour était venu de mériter ses ambitions et ses espoirs quant à la vie sur Nexus. Simplement de montrer qu’un cerveau était fait pour s’en servir et que la jeune femme pouvait suivre, ne serait-ce qu’un peu, le rythme imposé par Law. Au moins avait-elle le mérite d’essayer ...

Aussi Andrea ferma-t-elle docilement les yeux quand on le lui demanda. Sans conscience des promesses qui se posaient sur ses épaules dans le regard de son compagnon. Elle n’hésita pas longtemps, confiante qu’elle était dans la personne qui lui faisait face. Trop, peut-être, et sans doute pouvait-on le lui reprocher. Mais Andy ne comptait pas contester chacun de ses gestes, et savait bien que si tout moment restait propice au jugement porté sur elle, elle devait accepter de se plier au jeu de la confiance. D’autant plus qu’elle n’escomptait pas faire de sa vie un perpétuel test dans lequel il lui faudrait faire attention au moindre de ses faits et gestes. Andy était venue chercher ici une certaine forme de liberté, elle en avait trouvé une dose inespérée et une proposition de toujours s’y délecter. Autant la comprendre, l’assimiler et la mettre en pratique. Ce fut donc sans peur ni crainte qu’Andrea se plia à la demande de Law, curieuse qu’elle était de ce qui allait suivre. Ce qui ne la surprit même pas. Mais avant d’y réfléchir, la jeune femme laissa son esprit remplacer l’organe défaillant, et au bout de quelques secondes désagréables et peu accommodantes, la découverte commença.

A travers le tissu bleu qui habillait ses bras, elle sentait les rayons du soleil percer sa peau et venir la réchauffer, chassant toute tristesse résiduelle, toute sidération qui serait demeurée malencontreusement dans son esprit. Andrea garda avec diligence ses paupières closes, voilant son regard azur au reste du monde, cachant celui-ci à sa propre vision. Dorénavant, les bruits lui parvenaient avec bien plus de force, tout comme les odeurs qui s’échappaient des plats voisins. Et en un instant, elle put deviner la scène. Peu sûre encore de son évaluation des distances, elle reconstruisait pourtant un monde à partir de rien, si ce n’est ses souvenirs de la situation. Là, une table, dont une des chaises l’entourant était mal rabattue. Ici, à ses pieds, le tapotement et le froissement d’ailes d’un oiseau qui devait arriver à peine, pensant trouver quelque pitance. Puis, déçu sans doute de l’échec cuisant auquel il avait été confronté, le petit être repartit vers d’autres destinations, plus prolifiques sans doute. La pierre du muret qui les entourait tous autant qu’ils étaient demeurait silencieuse, mais par-dessus on pouvait entendre sans mal le bruissement des discussions matinales qui foisonnaient à quelques mètres en contrebas. Andrea parvenait à entendre, à présent que son être se privait d’un sens fondamental, certains de ces cris plus distinctement. Une histoire de poisson frais, de légumes du jour et de quelque chose à propos d’un met auquel la jeune femme n’avait pas encore eu le plaisir d’être confronté. Là-bas, encore, le raclement d’un siège, une porte qui claque quelque part en direction des cuisines. Un éternuement qui venait de la table des trois amis.

Un peu plus loin, un rire gras s’envolait dans l’air, un des soldats, au timbre de voix et au ton assuré de la conversation, s’amusait manifestement et le faisait savoir. Andy les revoyait comme si rien ne voilait son regard. Son esprit avait pris l’habitude de tout mémoriser, puis de ranger dans des cases, et la jeune femme parvenait sans aucun mal à se représenter de nouveau la scène. Les pas qui s’éloignaient puis revenaient étaient sans doute dus au serveur que Law avait finalement libéré. Un pas ferme, assuré, qui se déplaçait avec agilité entre les tables qui, toutes, lui tendaient les bras. Comme des enfants attendant une permission, une proposition, les clients de la terrasse paraissaient bien anodins dans ce décor sympathique et propice à la détente. D’ailleurs, si son interlocuteur ne l’avait pas invitée à la prudence, sans doute Andy se serait-elle laissée porter par le charme du panorama et de l’ambiance chaleureuse. Et sur cette réflexion, Andrea ne put s’empêcher de se demander si tout cela était également programmé. C’était tout à fait dans le genre de Law de l’amener à perdre concentration, et à se laisser voguer avec insouciance sur les ailes d’un monde dont on ne voit rien tant que l’on n’est pas brutalement retombé. Ou alors, elle aussi virait à la paranoïa. Sauf que dans la vie, et à fortiori dans un monde dont on ne sait rien, aucune chose n’est liée au hasard, aucun détail ne peut se vanter d’arriver par simple coïncidence, et la présence d’Andrea sur ce toit n’en était sûrement pas une. Voilà à quoi Andrea pensait tandis que Law la forçait à réfléchir, à se souvenir. Encore, plus loin.

Alors la jeune femme vit ce dont il parlait. Les soldats se redressant brusquement, chassant toute brillance d’alcool dans leurs yeux pour saisir une arme et la lancer dans sa direction. Tandis qu’un autre se ruait sur elle pour la maitriser en deux secondes seulement. Elle n’aurait aucune chance. Mais il y avait quelque chose qui n’allait pas, malgré la réalité de ce qu’elle supposait et le froncement de sourcils qu’elle émit, presque surprise par la pertinence de son imagination. Mais l’image se brouilla, laissant place à trois hommes qui se disputent, l’un saisissant une arme subtilement posée aux yeux de tous et donc parfaitement cachée, plantant sa lame dans le ventre d’un autre. Une broutille, une bagarre, un drame. Un jeune homme un peu instable qu’on ne pensait pas dangereux, qu’on ne savait pas capable de ça si le reflet de son arme ne nous avait pas interpellés. Un danger évident, guidé par la spontanéité, sans retenue morale ou instinctive de survie, sans retrait prudent, sans retenue. Prêt à répondre de son acte à quiconque oserait respirer de travers, mais là encore quelque chose différait. Puis, alors que Law avançait de plus en plus dans son discours, le regard perdu et comme possédé du jeune garçon s’effaça bien vite, en même temps que les yeux apeurés et malheureux de son esclave. Place à la vision un peu trop rapprochée de deux bouches qui se retrouvent avec une vivacité qui relève du cannibalisme. En effet, qui pourrait croire que ce jeune couple peut se révéler bien plus prometteur qu’au premier regard ?

Andrea, peut-être, qui ne sous-estimait pas le moins du monde cette force temporaire mais remplie d’une bêtise sans nom, bien que celle-ci s’accompagne souvent d’un grand courage, que l’amour conférait parfois. Si elle ne l’avait jamais compris, elle ne comptait pas le mésestimer. Le critiquer, oui. Se faire avoir par des pensées cyniques et distantes, non. Oui, Andy imaginait très bien l’amoureux qui, n’ayant plus rien à perdre puisque sa vie se voyait rattachée à celle de sa belle, tentait le tout pour le tout. Comme de puiser dans ces dernières ressources inespérées que l’on apprécierait d’avoir toujours à disposition pour se défaire de la situation dans laquelle ils seraient plongés. Rien de plus simple que de se lancer à corps et à cœur perdu dans un ultime affrontement qui, s’il doit finir, se terminera mal. L’amour rend fou, l’amour donne des ailes, mais pas forcément de celles avec qui on voudrait s’élancer du haut d’une falaise. Derrière les plumes blanches peut se cacher un habile dispositif qui vous laisse vous écraser au sol dans un fracas de tous les diables, simplement parce que l’homme se croit plus fort que les règles divines, tout comme l’amoureux se croit plus digne de gagner que son agresseur. Alors oui, c’était plausible et sans doute déjà vu. Mais ... Un détail ne collait pas.

Un instant, Andy crut sentir une main effleurer sa joue et ses yeux manquèrent de peu de se rouvrir brusquement. Mais son cœur se calma instantanément, tandis que son esprit comprenait que ce n’était que la caresse d’un vent capricieux et rempli de facéties. Le souffle léger jouait dans ses cheveux, folâtrant dans une nuque à demie découverte. Un sourire naquit sur son visage. A présent, les images de ces trois situations se superposaient dans son esprit et elle rouvrit les yeux calmement, sûre du cheminement de son esprit. Plantant deux océans pétillants dans les yeux de Law, Andy ne put s’empêcher de redécouvrir avec plaisir son environnement sous la caresse du soleil qui, pendant tout ce temps, avait réchauffé ses joues encore un peu froides de ses précédentes déclarations, qui lui avaient valu un bon moment de frayeur et d’absence. Un silence plana quelques instants avant que la jeune femme ne se décide à prendre la parole d’un ton qu’elle voulait fièrement assuré.

- La personne la plus dangereuse après toi, c’est moi.

Evidemment, dit comme ça, ce n’était pas diablement plausible. Sans attendre que l’homme lui faisant face ne lui demande des précisions, Andrea renchérit avec une dose de malice, quelque peu noyée dans un océan d’incertitude, disparaissant progressivement et laissant la place à de la confiance. Après tout, il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise réponse. Juste un cheminement, juste une perception des choses et donc de la vie. A elle de voir si elle continuait à se voir transparente et inutile ou si son expérience un peu particulière l’avantageait fortement.

- Parce que jusqu’à peu je n’avais rien à perdre et que je me souviens de cette sensation où la seule chose qui compte, c’est de survivre. La survie pure et dure, celle qui ne s’embarrasse ni de passion ni de peur. La volonté de continuer, d’avancer, sans réfléchir au comment ni au pourquoi.

C’était peut-être ça, l’essence de la réponse. Au lieu de chercher qui avait les meilleures capacités sur ce toit pour venir à bout d’un ennemi, au lieu de penser à la force de frappe ou la rapidité d’action, il valait sans doute mieux faire le chemin inverse. De la victoire, comment remonter au visage de celui qui avait eu, au départ, la meilleure probabilité de la remporter ? Quelqu’un qui ne serait pas entraîné par une impulsion, quelqu’un qui aurait le contrôle de ses émotions tout en écrasant ses limites et ses peurs. Une personne assez folle pour pouvoir détacher le nécessaire du futile, le corps de l’esprit, les sentiments de la survie.

- Parce que les soldats sont des soldats, et que leur statut leur impose des limites autant que cela leur offre des pouvoirs insoupçonnés d’autorité et de domination, et que leurs méthodes sont codées, apprises. Parce que les trois amis sont justement trois, et qu’à plusieurs ils sont forcés de veiller sur eux et sur les autres, sinon ils ne seraient rien pour personne. Leur nombre fait leur faiblesse, indéniablement. L’esclave aussi, si tant est qu’elle aura coûté cher et que ce n’est qu’un produit de luxe à afficher avec fierté mais sans possibilité de renouveler l’exploit. Les amoureux, parce que la passion et l’amour sont des forces autant qu’ils sont des failles. Parce qu’en quelques mots on peut les détruire, parce que l’un peut obliger l’autre à faire certaines choses dès lors qu’on sait le menacer. Et puis parce que la colère brouille les sens.

Dit comme ça, cela se tenait. Son raisonnement était peut-être un peu simpliste, mais Andrea était convaincue que tous les scénarios joués par son imagination avaient quelque chose qui clochait. C’était ça. Si elle-même avait eu à les affronter, sans doute aurait-elle échoué dans l’état actuel des choses. Ou peut-être pas, qui sait. Mais dans tous les cas, la douleur ne lui aurait pas fait mal, elle aurait été capable de sacrifier un bras pour arracher la vie. Savoir faire des concessions, se rattacher au seul essentiel qui compte. Pouvoir se soustraire au regard des émotions et aux impulsions de peur et de ressentiment. Quitter pour un moment sa conscience et ne plus penser qu’avec son corps. Ne plus faire qu’un avec ce bras qui s’allonge, saisit une lame nouvellement achetée, frappe. Et réfléchit après.

- Je n’ai beau avoir aucune expérience, ici je suis la plus dangereuse. Parce que je n’ai pas à me soucier de toi, parce que je ne vis que pour vivre, parce que rien ne m’empêche d’agir avec cette capacité d’analyse, de recul et d’individualité qu’ils n’ont pas. Parce que je n’ai ni appréhension ni envie de faire du mal.

En effet, rien ne rattachait Andrea à l’inquiétude qu’elle pouvait avoir à perdre. Law n’avait pas besoin qu’on s’inquiète pour lui dans une si futile situation, aussi ne devait-elle penser qu’à elle-même. Pas à ses obligations en tant que soldat ni à ses amis ou aux répercussions de son acte, ni même à un amoureux qui serait pris à parti et la pousserait à faire un acte regrettable et désespéré. Juste elle, les muscles qui la faisaient se mouvoir. De plus, dans sa réflexion, seules deux personnes avaient échappées à l’imaginaire d’Andrea, la jeune femme n’ayant pas réussi à les mettre en œuvre. Et la réponse était forcément là. C’était elle. Ou ...

- Et ce, bien que je ne sache encore rien sur notre serveur ...

A ces mots, elle jeta un coup d’œil en direction des pas qui allaient et venaient toujours entre les surfaces de bois. La scène n’avait pas bougée d’un pouce, et chacun continuait sa petite vie, tranquillement. Un groupe riait toujours avec autant de bon vivre, un verre de vin à la main. L’autre paradait fièrement sur une discussion qui manifestement le mettait en valeur, le troisième continuant son œuvre avec application. Et pourtant, pourtant plus rien n’était pareil. Il avait été très simple à Andrea de porter un regard réfléchi sur ces gens, d’autant plus que Law l’aiguillait tout en la perdant dans des suppositions sans doute exagérées. Elle qui avait l’habitude de porter un jugement en peu de temps, sans doute du fait de son absence d’écho personnel et émotionnel, Andy n’avait pas trouvé l’imagination difficile. Plus dure était pourtant la partie où il avait fallu réfléchir sur une elle-même, comme si la jeune femme cherchait ce qu’elle pouvait bien faire dans ce décor qui lui convenait si peu.

Au final, était-ce victoire ou réussite ? Bonne ou mauvaise réponse ? Car si Andrea avait réussi à se plier à l’exercice, cela n’était qu’à cause du propre vide qui l’étreignait encore et constamment, n’attendant qu’à se remplir. Il lui suffirait d’y insuffler la continuité de cet esprit de réflexion et d’analyse, cette volonté de voir le monde comme il pouvait être. Faire la part entre le vrai et le faux, détecter ces signes muets qu’on ne remarque qu’avec l’œil aiguisé de l’expérience. Andrea attendait la réaction de Law, tout en perdant son sourire et adoptant de nouveau un air sérieux et concentré. C’est là qu’elle se saisit de son verre et le fit tourner lentement entre ses doigts, avant de boire d’un trait le liquide proposé à ses yeux assoiffés. Elle espérait simplement ne pas l’avoir déçu, même si pour rien au monde son raisonnement ne lui semblait erroné ou défectueux. C’était une volonté d’être en adéquation avec, pas de penser pour faire plaisir à quelqu’un.
Tomorrow comes to take me away
[Eagle Eye Cherry]

>  On ne devrait pas vivre que pour le plaisir. Rien ne vieillit comme le bonheur.
>  L'émotion nous égare : c'est son principal mérite.
[Oscar Wilde]


Law

E.S.P.er

Re : L'errance de trop. [PV Law]

Réponse 61 lundi 24 janvier 2011, 20:15:01

Le serveur a perdu une jambe il y a quelques années. La nouvelle qu'il s'est faite greffer le rend inefficace au moindre combat.

Voilà qui apportait une conclusion, somme toute banale, à l'ensemble. En effet, pas de bonne ou de mauvaise réponse. Rien ne comptait plus que la logique. Andrea en avait fait preuve, ainsi, l'on peut dire que l'épreuve était passée avec brio. Elle était ce que j'ai mentionné plus tôt, cet inconnu, ce grain de sable qui fait s'écrouler la machinerie infernale, l'imprévu foudroyant et implacable qui dérègle tout plan minutieusement composée, comme une partition de maître, où les notes se succèdent avec harmonie, comme un dessin d'architecte où lignes et courbes se conjuguent dans l'optique d'ériger une bâtisse solide, comme la recette d'un chef de cuisine, un réputé exécuteur de plats de gourmets, des hors-d'oeuvres jusqu'au dessert, celui qui fait chanter les papilles des plus endurcis, celui qui fait découvrir le goût à un habitué de la malbouffe, la vraie, la grosse, la grasse. Andrea s'en fiche, elle apparaît, et, insoucieusement, avec cette innocence d'enfant, et cette inconscience d'adolescente, tout en étant on-ne-peut-plus femme, rajoute des temps et des notes au hasard dans la symphonie, applique des tracés et des mesures au hasard sur le croquis millimétré de la future construction, et met trop de sel, ou trop de sucre, dans le plat fumant destiné à ravir les bouches. Andrea fait tant de choses encore, sur lesquelles ont ne saurait s'étendre trop longtemps. Et pourquoi fait-elle ça ? Parce que. Ca n'a pas de réponse. Elle est, elle est là. Ca suffit. Sa présence et son être la définissent comme la briseuse des prédictions de vieilles cléromanciennes aux dés et os et autres objets futiles. Nexus ne l'avait pas vue venir : Tant mieux. Nexus doit désormais faire avec.


Bien.. Excellent.

Voilà ce qui résume sa pensée. Ne t'en fais pas, jeune fille, il va s'expliquer. D'abord, le temps de la réflexion.


Aucune personne n'est plus dangereuse que quand elle n'a rien à perdre. Du moins si elle s'en rend compte. Les gens ont des tas de pensées futiles qui polluent leur esprit. "J'aurais dû faire ça." "Je n'aurais pas dû le faire." "La prochaine fois, je ferais ça." "Et si je faisais ça maintenant ?" "Je dois faire attention à ci, à ça" "Non, je devrais y réfléchir...". Face à une mort potentielle, par exemple, face à un combat, l'esprit doit être canalisé dans un but simple et clair : Je dois vaincre. Je n'ai pas d'autres solutions. Je dois éliminer toute autre possibilité. Je tiens à ma vie. Car il faut tenir à sa vie Andrea, et d'abord à la sienne. Et puis tu es sûrement plus forte d'esprit qu'eux, comme tu le dis, la balance pèse clairement en ta faveur. Un combat ne se mène pas avec des considérations de petites filles. Et, en effet, tu n'as pas à t'embarasser de moi. Tu dois te focaliser sur ta propre survie, la mienne passe après.

Même si lui n'est pas bien certain de tenir ce principe pour acquis. Il est sûr de pouvoir protéger deux vies sans embarras : La sienne et celle de sa petite Andy. Il aurait voulu rajouter quelque chose, mais le serveur l'en empêche : Débarquant avec deux assiette bien distinctes, où il manque la moitié des choses. Il a sa viande, elle a ses légumes. Pour le poiscaille et les céréales, il faut apparemment encore attendre un peu. Law se saisit du couteau. Quelle magnifique sensation que celle de tenir une lame entre ses mains - même si celle-ci ne sert que pour l'action basique, élémentaire et quotidienne que de manger. Au passage, le serveur se penche vers Law, lui murmure quelques lettres, et s'évade de là chercher le reste de la pitance qui doit être bientôt prête.

L'esclave s'appelle Eirene. Elle m'a été volée. Je suis donc en droit de la reprendre.

N'était-il pas venu ici au hasard ? Apparemment pas. Quelles sont les chances de tomber sur l'un de ses biens qu'on nous a subtilisé, avec le voleur en prime, dans un espace public ? À vrai dire, les probabilités sont si minces que l'équation nous mène a un résultat clair : Oui, il l'a fait exprès. Et non, il ne compte pas rien faire.

Mais elle, elle ne m'a pas vu. Et le voleur ne doit pas bien connaître mon visage pour ne pas m'avoir reconnu, ou bien ce n'est pas lui. J'ai peu d'information dessus. Dans tout les cas, il va payer. Je veux savoir si c'est lui qui a commit ce vol, et si oui.. Il va payer cher. Sinon, je retrouverais le coupable. Dans tout les cas, les trois ici vont souffrir. Je vais me focaliser sur celui qui tient la possède donc.

Il fait une pause, embouche un morceau de sa pièce de viande cuite, et fait signe, avec un couvert, qu'il va parler encore. Le tout avalé, il reprend.

Trois hommes assit à une table, avec une esclave. L'un armé, les autres le sont potentiellement. J'ai l'effet de surprise. Qu'est ce que tu ferais à ma place, en sachant que tu disposes d'une personne à tes côtés capable d'inconscience pour toi ? Et qui plus est.. dangereuse ?


Le repas a donc débuté, par le plat de résistance. Ca ne semble pas l'outrer plus que ça. Les assiettes des trois cibles sont bientôt finies, et ils vont donc partir sous peu. Faut-il aller dans la précipitation ? Ou les laisser filer ? Faut-il les attaquer de front ? Y aller sournoisement ? Et il faut prendre en compte le terrain. L'altitude, une chute serait si facile.. Et éventuellement fatale. Même si la hauteur n'est pas faramineuse, un choc du crâne contre le sol pourrait contraindre la victime à écourter son espérance de vie, de beaucoup. Peu importe comment ce ou ces types s'y sont pris pour défier Law de cette façon : Ils ont sans doute fait là une erreur. Grossière. Idiote. Et gênante pour leur futur.

Et question subsidiaire. Qu'est ce que je fais de l'esclave après ? Récompense ? Soudoiement ? Excuses ? Punitions ? Indifférence ? Mise à mort ?

Ancien Despote, admirateur de Moumou la Reine des Mouettes, président/trésorier/unique membre de l'association des cultistes de Frig, directeur du club des Persos Vitrines, Roi des Bas-Fonds de Nexus, grand-maître de l'ordre du caca masqué, membre des Jmeféchié, médaille triple platine de l'utilisation du Manuel des Castors Juniors, premier gérant de l'association "Cthulhu est votre ami", vénérateur de la cafetière, seigneur de la barbe et des cheveux, chevalier servant de ces dames, Anarchiste révolutionnaire, extrémiste de la Loi.



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Andrea Leevi

Humain(e)

Re : L'errance de trop. [PV Law]

Réponse 62 mercredi 02 février 2011, 18:25:28

Il n’y a pas de hasard, tout est inéluctable.

En soi, pourtant, toute chose parait fruit du hasard, d’un coup de chance ou de malchance, d’un chemin prit les yeux bandés, comme on pourrait en prendre bien d’autre. A la naissance même de l’homme, c’est le hasard qui décide en fonction de quoi le nouveau-né sera celui qu’il est. Pourquoi ces cheveux blonds, pourquoi ces longues jambes et ces formes un peu trop discrètes ? Tout est affaire de génétique, et pourtant nombreux seront ceux à dire qu’un autre moment, qu’un autre lieu peut-être, auraient pu conditionner les choses différemment. Si Andrea était là, ce n’était à priori qu’une succession d’événement dont l’ordre d’enchainement était soumis aux imprévus du destin. Un homme, une femme, un désir qui nait et une volonté d’enfanter, rien de plus. Qui aurait pu savoir que le beau bébé aurait évolué de cette façon, qui pouvait prévoir la suite des événements en ce qui la concernait ? Personne, pas même les Parques qu’on associe pourtant à la destinée humaine sans la moindre hésitation. Une route est déterminée par des choix, puisqu’à chaque décision la personne qui la prend efface en un rien de temps toutes les autres possibilités, faisant mourir dans l’œuf un millier de propositions qui auraient peut-être mieux convenues, peut-être moins. Une simple pensée peut d’ores et déjà être un choix, si on la laisse murir, grandir, si on la laisse nous envelopper tout entier pour décider de la suite de notre cheminement personnel.

Et le plus drôle, c’est de savoir que les choix ne sont pas libres. Qu’ils sont eux  aussi prédéfinis en fonction de beaucoup de choses, qu’un individu verra forcément son panel de futurs réduits par sa façon de penser, par son éducation, par l’environnement qui l’a conditionné à penser ainsi, à agir de telle façon. Au final, tout se rapporte à la naissance qui trace déjà un futur évident où la part n’est pas faite au hasard ou aux suppositions bancales. Il serait bien trop incertain de laisser le monde tourner avec des « peut-être » constants, des hésitations et des possibilités infinies à chaque seconde, aussi tout est-il savamment déterminé, mené par les règles de logique et de prédisposition. On ne peut laisser chaque être humain abandonné aux possibilités que son esprit façonnerait à chaque seconde. Le fait est que la liberté de choisir n’est qu’une illusion, et que tout suit un cours logique en fonction des choix orientés de chacun. Et quiconque souhaite vérifier cette affirmation ne le pourra jamais, à moins de montrer que remonter le cours du temps est chose possible et qu’à ce moment-là, il agirait différemment de ce qui était prévu pour lui. Impossible, donc, et c’est là que toute cette théorie prend tout son sens, car elle ne peut être ni affirmée ni infirmée, un peu comme la croyance que l’on aurait en un Dieu, l’existence de vie en dehors de notre galaxie, les vérités indéfectibles dans certaines sciences qui se veulent d’une exactitude fondée sur les suppositions et les hypothèses. On pourra dire ce que l’on veut, le hasard est tout autant un indispensable à notre survie morale et au bon développement de toute personne qui croit en la liberté et en la possibilité d’un autre déroulement qu’il est nuisible à notre bonne compréhension des choses et de la logique de tout ce qui survient autour de nous.

Au final, la notion de hasard est uniquement liée à l’incapacité à appréhender complètement certains phénomènes dans leur complexité naturelle, et donc à les prévoir infailliblement. C’est la réponse apportée lorsque l’on ne saisit pas la logique du monde, lorsque quelqu’un ne sait pas pourquoi telle ou telle chose survient, alors que ce n’est que l’assemblage de deux faits qui se rencontrent dans un même temps et un même espace, formant ce qu’on appelle communément le hasard. Mais ces deux événements se sont retrouvés non par coïncidence mais par nécessité. Il fallait qu’ils se rejoignent pour créer cette conséquence, qui en entrainera une autre, puis une autre, dessinant alors un superbe éventail de causalités qui s’allient pour former un être, et ce qu’il doit être. Le rôle qu’il aura à jouer dans la grande mascarade humaine, ce qui va le déterminer et le définir. Par exemple, si Andrea a vécu l’humiliation pendant deux ans, avec un profond traumatisme, c’était dans le but de renaitre dans cette ville inconnue et inquiétante, de rencontrer un homme qui lui apprendrait qu’il n’y a pas que la passivité comme aptitude de vie, que l’on peut devenir acteur de son existence. Dans aucun autre contexte la jeune femme n’aurait pu découvrir cette vérité pourtant à présent indispensable et essentielle. C’était ce qui la faisait être elle et l’avait amenée à cet état de fait, à cette position de nouvelle venue à Nexus, cette Andrea revisitée en mieux, cette jeune femme qui n’avait plus grand-chose à voir avec la précédente.

Le hasard, ni rien de ce qui vient du hasard ne peut être la cause des choses qui sont nécessairement et toujours, ou des choses qui arrivent dans la plupart des cas. En d’autres mots, le hasard ne peut provenir que du hasard, qui est lui-même une invention humaine pour se rassurer et combler ses inquiétudes, son imagination, ses questions. Réponse miracle, sorte de Joker bien pratique à sortir en toute circonstance, c’est le laissez-passer immédiat que l’on sort pour se diriger vers une pseudo explication tout en s’éloignant de la trop inaccessible vérité. Et en venant ici au moment où elle en avait le plus besoin, sous la houlette du hasard qui l’avait amenée sans s’en rendre compte à franchir une faille étrange la faisant passer dans une réalité parallèle et autre que la sienne, Andrea comprenait. Maintenant elle le savait, arrêtait de s’en remettre aux coïncidences ou aux hésitations. Elle devait venir à Nexus, elle devait rencontrer Law. Sinon, Andy aurait fini par se détruire toute seule et sous peu, son corps étant trop fatigué pour soutenir toute la souffrance morale qu’elle refusait d’admettre, trop épuisé pour supporter les mensonges qu’elle se faisait à elle-même et la dose de tristesse et de rage qu’elle contenait tant bien que mal derrière la barrière de ses émotions. Les souvenirs de l’esprit sont une chose, tout comme leurs ressentis, mais il existe indubitablement une mémoire corporelle, qui encaisse les émotions que l’esprit rejette, puisque rien ne se perd totalement. Et Andrea était ... non, avait été proche de la rupture. Mais c’était alors normal qu’elle soit à présent là, assise sur une chaine en plein Nexus, sur une terrasse à la vue imprenable. Il n’y a pas de hasard, tout est inéluctable.

Et donc être ici, maintenant, ne relevait sans doute pas non plus de la coïncidence. Andrea commençait seulement à percevoir toute l’étendue de l’esprit de Law, qui se déployait bien au-delà de ce qu’elle pouvait en voir, bien plus loin de ce que son imagination appréhendait. Trop de temps passé à oublier le monde et voilà que la jeune femme était devenue incapable de le comprendre avec quelques longueurs d’avance. Alors qu’il parle, elle se sent satisfaite d’avoir comblé ses attentes en termes de réponse. Elle ne l’a pas fait pour cela, mais savoir qu’elle ne le déçoit pas lui permet tout de même de soupirer intérieurement de soulagement, assurée de n’être pas totalement à une place qui ne lui conviendrait en aucun point. Il lui expliquait l’importance d’être maître de son esprit et de ses pensées, de pouvoir contrôler les futilités et utiliser seulement le primordial sentiment de n’avoir rien à gagner, rien à perdre. Oui, tenir à la vie, en somme. Affronter la mort simplement pour la survie, n’avoir de cesse que de continuer à exister, que de garder cette présence sur terre que l’on chérit parfois tant. Gagner, c’était continuer comme avant, la tête sur les épaules. C’était remporter le droit de vivre, tout simplement. Rien de plus, rien de moins. Sauf que ... sauf que.

- Tenir à la vie, oui. La vie pour la vie, pour le simple plaisir de sentir l’air qui s’engouffre, ressort, entendre ma poitrine se soulever à chaque seconde. Mais tu te trompes sur un point. J’ai beau savoir que je n’ai pas à me retourner pour vérifier que tout va bien, dans l’absolu, tu passes avant. Parce que c’est cette condition essentielle qui fait que je tiens autant  à la vie. C’est d’avoir quelqu’un pour y croire. Sans toutefois m’avilir ou donner une notion de dépendance à mon existence. Tu as créé le désir d’avancer, mais ce besoin reste secondaire par rapport à l’importance de ta présence.

Ouais, ce n’était pas forcément très intelligent de sa part, et cela gâchait un peu son « je n’ai rien à perdre » puisque, justement, elle pouvait le perdre lui. Mais avoir peur pour Law était ridicule, et elle le savait pertinemment aussi cela lui permettait-il de s’en détacher. Elle se promit de ne jamais avoir de peur pitoyable, d’anxiété inutile ou de préoccupations stupides alors que son esprit avait bien assez à penser. Mais, et cela lui rappelait vaguement le premier coup qu’elle ait jamais porté à quelqu’un, la veille au soir dans ce bar où son pied avait fait la rencontre d’une tempe impressionnante, ce n'est pas si simple. Là où elle avait fait mal, où elle avait cherché la douleur. C’était pour Law qu’elle avait fait ça, sur une impulsion. Et cela la minait de se rendre compte que, même avant de le savoir, elle s’était jetée dans cette existence. Il n’y a pas de hasard, hein ...

- Alors tu as intérêt à ne jamais me donner une raison de regarder en arrière.

Ajouta-t-elle d’un ton grave tandis que leurs assiettes arrivaient, à moitié remplies seulement. Et, alors que le serveur apparemment hors course niveau combat semblait confier quelque chose à son client, Andrea se saisit de ses couverts et commença à picorer avec appétit le contenu de son assiette. Tandis qu’il reprend, lui expliquant une situation qui ne fait que confirmer ce qu’elle pensait auparavant. Tout était prévu, calculé, minuté. Andrea se demanda si elle était la seule inconnue, la seule variable dans le monde bien réglé et si prévisible de son interlocuteur. Et même, est-ce qu’elle pouvait se définir comme variable ? Etait-elle vraiment sûre qu’il ne la perçait pas à jour en un regard, de ses yeux aiguisés et vifs ? D’un coup, la jeune femme laissa s’insinuer ce doute en elle et se promit, plus tard, de tenter de le réfuter de manière claire et incontournable. Il explique, encore, ce qu’ils font là, qui sont les gens précédemment cités ou du moins quel rôle ils prennent face à lui, et continue son petit jeu. Lui poser des questions, savoir ce qu’elle ferait, connaitre son avis et son point de vue sur les choses. Si Andrea se sentait indéniablement plus sûre d’elle au fil du temps, elle demeurait bien ignorante face à lui, sans aucune notion de stratégie, de combat ou de logique dans un monde qu’elle ne connaissait que depuis quelques heures. Comment aurait-elle pu savoir, comment pouvait-elle se faire une idée précise et juste de la situation ? Sans nul doute, les mots qui sortiraient de ses lèvres ne seraient que bêtise et maladresse. Et Andrea s’en voulait déjà pour cela, bien que pour l’instant rien n’ait pu franchir la barrière de sa pensée.

Mais à bien y réfléchir, n’était-ce pas cela son atout ? Celui de ne rien savoir, d’être une grande ignorante devant l’éternel et de n’avoir qu’à livrer le fruit d’une réflexion qui ne prenait appui sur aucun préjugé, sur aucune certitude ? Sans doute. Car c’est également une force de porter un regard détaché de toute connaissance sur le monde afin de pouvoir le comprendre plus simplement, sans avoir au préalable à se détacher de tout ce que l’on sait. Elle se sentait alors là, virevoltant d’ignorance et de savoir mêlés, pleine de ce pouvoir qu’un œil neuf et détaché peut amener, mais consciente dans le même temps de son extrême faiblesse, de ses failles et la part d’ombre qui planait encore dans son dos, menaçant de l’engloutir à chaque minute. Il ne restait plus qu’à réfléchir, à penser. Un court moment lui suffit, pendant lequel il se passa pourtant beaucoup de chose sous son crâne. Elle voyait les trois hommes, l’esclave, elle et Law. Prendre en compte le reste, également. Les militaires, qui pouvaient s’interposer. Le décor, qui facilitait la fuite, et le marché en contrebas qui aidait quelqu’un voulant se dissimuler dans une foule. Les risques, enfin. Celui de malencontreusement échouer quelques mètres plus bas, celui d’avoir à faire à des hommes réactifs et entrainés plutôt qu’aux adolescents maladroits qu’ils pouvaient tout aussi bien être. Trop d’informations, trop de détails qui se perdaient. Et pourtant, quelque part, une petite lumière brillait dans l’esprit d’Andrea. Peu claire, pourtant, elle signifiait clairement ne pas être la meilleure. Mais à ce stade, ce fut le seul raisonnement que la jeune femme pouvait élaborer. Alors autant se jeter à l’eau, et c’est ce qu’Andy fit en se penchant légèrement en avant pour expliquer ce qu’elle voyait devant les yeux, grâce à son imagination.

- Ce n’est très certainement pas ce que tu ferais toi, mais de mon point de vue ... Il pourrait être intéressant de majorer l’effet de surprise, principal atout dans la situation au vu de la défaveur du nombre, du moins si l’on ne prend pas en compte qu’ils n’ont sans doute aucune chance contre toi. Quelle que soit la situation.

Oui, ne sachant rien des adversaires la jeune femme ne pouvait compter que sur la surprise pour établir un semblant de stratégie. Mais comment venir semer l’interrogation, la curiosité de ces hommes pour qu’ils acceptent de baisser leur garde ? En repensant aux propos de Law, elle se souvint qu’elle devait se mettre à sa place. Elle. Et là se trouvait sans doute la solution qu’elle cherchait, dans son raisonnement. Il fallait attirer l’attention sans attirer la méfiance. Dans ce but, rien de mieux que ...

- Et pour ça, je pense que je me servirai d’une variable qui, souvent, est une marque de faiblesse. Le cœur des hommes sait être faible quand on peut l’atteindre ou le stimuler. Il suffirait peut-être qu’une femme y aille en toute innocence. Si l’on y réfléchit, elle détourne l’attention autant qu’elle peut cacher une silhouette qui s’avance à un ou deux de ces trois hommes. D’autant plus si elle joue le registre de la séduction.

C’était la méthode douce, certes. Celle qui créerait le moins de remous, la plus discrète aussi, sans doute. Une situation créée de toute pièce qui permettrait au moins de ne pas y aller de front, alors qu’on ne savait rien sur les adversaires, leur force de frappe et leur volonté de rester en vie qui, souvent, majorait la précédente qualité.
 
- Si on imagine que cette femme, qui immobilise le regard de deux des hommes qui seraient susceptible de voir venir l’attaque, peut également prendre part à l’assaut une fois lancé ... C’est sans doute la meilleure façon d’accentuer la surprise et l’imprévu. De se donner un avantage. Mais il y a le contexte qui ne facilite pas la chose. Mais là encore, la femme peut très bien convaincre ces trois hommes de la suivre un peu plus loin, étant donné que leur repas est sur le point de se terminer.

Ça se tenait, c’était quelque chose d’assez logique pour quelqu’un qui n’a aucune autre expérience du combat et de l’affrontement qu’un coup de pied balancé au milieu d’un bar. Encore une fois, c’était le fruit de son expérience et de son caractère qui se confrontait violemment à la réalité d’un monde inconnu qu’elle devait appréhender en des questions purement théoriques ... du moins pour l’instant. Reprenant enfin la parole pour finir sur la dernière question de Law, Andrea se garda de privilégier toute forme de punition. Le concept d’esclavage était encore quelque chose qui lui échappait, bien qu’elle apprécie le fait que ceux de Law n’aient pas parus malheureux ou maltraités.

- Et l’esclave, si je me base sur les maigres connaissances que j’en ai, n’est plus douée de raison et ne devrai pas souffrir d’un acte qui n’est pas de son fait. Tu la récupères, selon moi, sans particulièrement lui faire de mal ni de bien.

Sur ce, Andrea se tut enfin et resta attentive aux réactions de son compagnon. S’il voulait agir et récupérer son bien, il allait falloir s’activer ... Aussi profita-t-elle du peut-être peu de temps qui lui restait pour boire une autre gorgée d’eau, tandis qu’en parlant elle avait fait consciencieusement baisser le contenu de son assiette. Et si la femme pouvait être elle ? Oui. D'autant que jouer une comédie était un de ses plus grands points forts. Deux ans d'expérience et d'entraînement assidu, chaque jour et surtout sans aucune pause dans un rôle d'actrice qui lui avait collé à la peau.
Tomorrow comes to take me away
[Eagle Eye Cherry]

>  On ne devrait pas vivre que pour le plaisir. Rien ne vieillit comme le bonheur.
>  L'émotion nous égare : c'est son principal mérite.
[Oscar Wilde]


Law

E.S.P.er

Re : L'errance de trop. [PV Law]

Réponse 63 samedi 05 mars 2011, 11:07:26

"Feel so good, I feel so fine,
Love that little Lady always on my mind."


Le serveur s'était ramené, exécutant des tours de souplesse dorsale, avec des tas d'inclinaisons différentes, à tel point que personne n'aurait jamais pu se douter qu'il existait tant de manière de saluer avec une telle soumission. Oui, car les occupants de la table d'à-côté commencent à s'en aller. Law trouve d'ailleurs ça fâcheux. Si il pouvait protester, il se plaindrait sûrement de ne pas pouvoir finir son assiette..
Il en revenait à l'exposé d'Andrea. Bien, très bien même, mais une petite chose avait retenu son attention. Stimuler le coeur d'un homme ?... Le COEUR ? Pourvu que ce soit une manière poétique de parler, parce que si elle pense que c'est vraiment le coeur de l'homme qu'on monopolise lorsqu'on cherche à le manipuler, elle serait bien plus naïve que ce que le polyglotte tablait sur elle.


Tu vas rire, mais j'ai besoin de toi.

Ca y est, il commençait à accélérer un peu le rythme de sa nutrition. Il ne comptait pas finir tout de suite, non, il s'accorderait un temps de réconfort après la bataille pour clore le repas dignement, sans précipitation. Il tenait juste à "emmagasiner" le plus possible, on ne sait jamais, quelque fois que le combat tourne mal et qu'il doive s'exiler sur une île déserte où il n'aurait pas à manger, il aura été bien content de s'être gavé avant de partir.

Simple supposition.

Il vidait son eau d'un trait. Les lèvres étaient essuyées avant, et après avoir porté le verre à celles-ci, à l'aide du tissu aux motifs élégants et à la griffe du restaurant suspendu entre ciel et terre. Il avisait ensuite ses cibles, qui discutaient avec le tenancier. Le sujet de la discussion était gai, sans doute, puisqu'ils lançait leurs tirades respectives avec de forts éclats de rire. Tout allait s'accélèrer. Ils se préparaient à partir, et Law cherchait, le plus discrètement possible, à discerner une arme dissimulée parmi les frusques de chacun.

C'est alors que l'esclave, osant lever les yeux, croisa le regard de son ancien maître.

Celui-ci se demandait si elle allait donner l'alerte. Après tout, on ne peut faire confiance aux esclaves trop soumises. Pourvu qu'elle ait encore un peu de fidèlité envers Law, ce qui reviendrait à dire qu'elle est mal éduquée. Oui, pourvu qu'elle ait encore quelques problèmes de discipline. Suffisament pour qu'elle se dise que son propriétaire actuel méritait moins que le précédent.
L'échange dura quelques secondes. Law ne cilla même pas. Il lui offrit l'un de ses fins sourires. Et puis, portant son index à ses lèvres, il lui fit le signe universel du silence. Il était impératif qu'elle se taise. L'objet vivant, peut-être un peu secoué, baissa lentement son visage vers le sol, masquant ses traits pour que nul ne puisse discerner dessus la moindre émotion. Elle fit mieux que de juste se taire : Elle exécuta un bref pas en arrière, puis un deuxième. Elle venait tout simplement de mettre de la distance entre elle-même et celui qui était plus proche de la mort qu'il ne doit s'en douter.
Celui-ci, l'armé, discute toujours avec l'un de ses acolytes et le serveur, tandis que le dernier rajuste son mantel, souriant à ce qu'il entend à côté malgré le fait qu'il soit détaché de la conversation des trois hommes. Il scrutait ensuite les alentours avec une innocence enfantine. Law revint aussitôt sur Andrea.

Tu es fascinante, tu sais.

Ca n'avait pas spécialement de rapport avec le moment, c'était une constatation générale. D'ailleurs, il lui prenait un rapide baiser.

Fais attention à ta vie. La tienne. Je te promet de préserver la mienne en retour. Mais tu dois te protéger. Regarde toujours derrière toi sans jamais négliger l'avant.

La recommandation vaudrait pour l'éternité. Garder ses yeux sur le compteur, tout en s'assurant qu'aucun flic ne nous suit.
Law jette un oeil sur le reste de son repas, puis sur les hauteurs, la rue en contrebas. Si il devait arriver quelque chose à Andrea, il ne se le pardonnerait pas. Mais c'était hautement improbable : D'une part parce qu'elle ne jouera pas les inconscientes, car elle n'est pas idiote ; D'autre part parce qu'il saura la protéger quoiqu'il puisse se passer sur ce fichu toit.
Il en revenait à ses cibles. Et parlait avec le détachement le plus détaché du monde. Uhuh..


Tente de neutraliser au moins l'armé. C'est de lui que je m'occupe en premier. Et en dernier, puisque c'est lui que je veux faire parler. J'essaye de ne pas trop amocher les deux autres. Il s'agira juste de s'arranger pour que les trois soient par terre avant qu'ils n'aient eu le temps de se dire qu'on les attaquait. Et si il y a le moindre problème : Tu utilises ton arme, ou la première chose qui te passe par la main. Dans le doute, vise les parties sensibles, comme.. comme les yeux par exemple.

Il appuyait ses conseils par un large sourire, amusé de ses propres propos. De l'auto-satisfaction, voilà qui était efficace. Il n'y a pas de mal à se trouver drôle !

Et puis, penses que Sparshong est sur toi. Il appuie les vengeances et la juste violence, et là, on est pile dans son domaine.


Postulat simple : Un croyant n'a pas peur d'aller au combat si il pense que Dieu est de son côté. C'est là chose effrayante quand on est confronté à un fanatique : Il ne reculera pas, car il pense qu'un être suprême le pousse en avant. C'est au moins une raison suffisante pour Law d'avoir la foi. Les hommes sont faibles car ils sont seuls. Ils ont arrêtés de croire. Ils veulent la liberté, et cela les conduit à être traître, couard. Plus de valeurs, plus de courage. Ils repoussent sans cesse les limites de la bêtise car ils ont cessé d'être pieu.
Je nuance : Pas tous, heureusement.
Oui, tous n'ont pas besoin d'une divinité pour arriver à faire des choses.

Si Law fait partie des gens qui n'ont besoin de rien, pourquoi a-t-il la foi ?
Parce que c'est comme ça et pas autrement.

Et aucune loi n'interdit de se donner un petit bonus, quoi. Crotte.


À toi de jouer.

Ancien Despote, admirateur de Moumou la Reine des Mouettes, président/trésorier/unique membre de l'association des cultistes de Frig, directeur du club des Persos Vitrines, Roi des Bas-Fonds de Nexus, grand-maître de l'ordre du caca masqué, membre des Jmeféchié, médaille triple platine de l'utilisation du Manuel des Castors Juniors, premier gérant de l'association "Cthulhu est votre ami", vénérateur de la cafetière, seigneur de la barbe et des cheveux, chevalier servant de ces dames, Anarchiste révolutionnaire, extrémiste de la Loi.



Je suis pour la réhabilitation des Userbars.
Les userbars sont VOS amies. Elles sont gentilles.
Utilisez des userbars. <3


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