William sentait bien que sa douceur était perçue comme une agression. La demoiselle se tendait à chaque fois qu’il s’enhardissait. Elle n’acceptait pas ses caresses, elle les accusait, comme des coups portés à son identité. Ce qui n’était pas totalement faux d’ailleurs.
Malgré cela, il avait tout de même été chercher ses lèvres. Il s’attendait à être repoussé d’un moment à l’autre. Ses lèvres touchèrent les siennes. Caressant d’abord timidement l’arc de cupidon, elle se présentèrent devant les portes closes. Les invectives ne produisant aucuns effets, elles se plaquèrent avec plus de conviction contre les lèvres de la jeune fille que ne les repoussait toujours pas. L’emprise de Dolan se desserra lentement, ce qui lui permis de faire pivoter la jeune fille, afin de l’avoir face à lui ; une position plus commode pour continuer son entreprise.
William ouvrit délicatement ses lèvres. Celles de la jeune fille, soudées au siennes, s’ouvrirent en suivant le mouvement. L’homme introduit délicatement sa langue et elle partit effleurer celle de sa partenaire. Cette dernière ne semblant pas réagir, le bout de chair humide et chaud vint l’asticoter, la taquiner jusqu’à obtenir une réaction. Lorsqu’elle daigna se mettre en mouvement, le ballet put commencer. C’était William qui menait cette danse intime, tantôt lente et langoureuse, puis un peu plus sauvage à mesure que le désir s’embrasait. Il essayait tout de même de contrôler ses ardeurs, conscient que la moindre précipitation pourrait entrainer un blocage irréversible chez la splendide rouquine.
La main de William glissa dans le dos de Marine. Caressant au passage l’irrésistible chute des reins, elle remonta jusqu’à ses omoplates. Son autre main affermit sa prise sur la hanche de la jeune fille dans une étreinte virile et déterminée.
La sensation était exquise ; la belle dans ses bras, il goutait enfin au fruit défendu dont il n’avait eu qu’un aperçu. Et bien, il était encore plus délicieux qu’il n’en avait l’air. C’était peu être parce qu’il était resté trop longtemps à sa portée, le narguant sans cesse et le privant de ses délices. Ou bien c’était à cause de ses sentiments pour Marine. Sentiments qui proposaient une autre alternative à ce baiser : Au-delà de la fusion leurs bouches, il s’agissait d’un mariages de leurs âmes.
Le baiser fut long. Sans doute un des plus long de sa vie mais pour William, il n’avait duré qu’un instant. L’un des plus grandiose qu’il avait passé en compagnie d’une femme. Il était heureux, voir complètement extatique, comme un enfant qui découvre pour la première fois le goût du chocolat. Et il chérissait plus que tout celle qui en était la cause. C’est cet état de bonheur qui le fit dériver lentement hors des sentiers battus de la logique.
William posa son front contre celui de Marine et lui caressa gentiment le bout de son nez en souriant.
-Je veux… j’exige ton bonheur, souffla-t-il d’une voix empreinte d’amour et d’autorité. Je comblerai tous tes besoins et tes désirs. Si tu as un souhait, tu n’as qu’à le formuler.
Dolan ne veux jamais ; il l’exige. Dolan ne désir jamais quelque chose ; il l’obtient. Ce schéma de pensée a été vue et revue, et il a toujours bien fonctionné. Ca a marché pour le succès, pour l’argent, pour le pouvoir et même pour les femmes. Mais ce que William exigeait ici, c’est une chose que ni son argent, ni ses compétences ne pouvaient lui donner : le bonheur d’un être cher.