Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Une pause s'impose (Terminé)

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Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 105 mercredi 14 avril 2010, 10:16:48

Le baiser qu’elle lui donnait se voulait chaste mais tourna court. Presque malgré elle, sa langue chercha celle de William. Elle avait encore envie de la sentir et de la caresser. Son partenaire en sembla ravi ce qui donna un peu plus de confiance à la jeune femme. Celle-ci se laissa alors un peu plus portée par ses sensations. La main de William alla se perdre dans ses cheveux rapprochant encore leur bouche, leur corps.

Au bout d’un long moment, ils finirent par se séparer. Marine était encore étourdie par ce baiser. Il était plus grisant que l’alcool le plus fort. Elle avait du mal à revenir à la réalité. Ses yeux étaient brillants et pleins de vie. Ils brillaient d’un nouvel éclat qu’ils n’avaient jamais eu auparavant. William l’observait et plongea son regard dans le sien.


« Dans ce cas, reste avec moi. Pour toujours. Tu auras ce que tu voudras et bien plus encore. Tu seras ma reine »

La jeune femme écarquilla les yeux. Sa surprise était plus que visible. Que lui disait-il donc ? De rester avec lui ? Pour toujours ? L’aimait-il donc à ce point ?
 
Marine ne comprenait pas. Il pouvait avoir toutes les filles qu’il voulait et pourtant c’était à elle, une fille qui n’existait pas et dont il ne savait presque rien, qu’il le demandait. Elle, elle l’aimait. Elle qui, il y a quelques jours encore, ne savait pas ce que c’était que d’aimer ressentait à présent ce doux sentiment pour ce jeune homme. Elle aussi voulait rester avec lui.


« Oui… oui je veux rester avec toi pour aussi longtemps que tu voudras bien de moi »

Les larmes se mirent à couler, inondant bien vite son visage. Elle se blottit dans ses bras, enfouissant sa tête dans le cou de William. Elle avait tant souffert. Les années de douleur et de souffrance lui revinrent soudainement à l’esprit. Elle se serra encore plus contre le jeune homme comme pour se protéger d’une menace invisible, les fantômes de son passé.

« Je t’aime, William. Je t’aime »

Malgré ses paroles, une partie de la jeune femme avait peur. Tant de choses les séparaient. Il était riche, puissant, socialement intégré. Tout ce qu’elle n’était pas. Elle n’était même pas sure de pouvoir s’intégrer à ce monde un jour. Une part d’elle-même espérait qu’il l’y aiderait mais ce n’était pas ses seules craintes.

C’était la première fois qu’elle se livrait totalement à quelqu’un et si cela se passait mal, elle risquait de ne jamais s’en remettre. Elle n’avait rien d’un Candide. Si cette relation se révélait être un désastre, elle se refermerait sur elle totalement et pour toujours. Malgré cela, elle voulait tenter sa chance, prendre un risque. Peut-être que tout se passerait bien mais vu son passé, elle voyait toujours le verre à moitié vide.


Merci Stephen pour la sign :)

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William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 106 vendredi 16 avril 2010, 13:46:57

       William lui rendit son étreinte. La serrant comme s'il voulait la voir fusionner avec lui. Sa tendre moitié. Ce qu'elle lui souffla ensuite l'apaisa au lieu de le surprendre. C'était bon de l'entendre. Doux mots, où celui qui les prononce avoue sa faiblesse, se donne entièrement, vulnérable et fragile. Pourquoi le dire dans ce cas? Parce que c'est aussi une promesse. La plus belle qui soit.

       -Je t'aime, répondit William en s'abandonnant à son tour à l'effet de ces mots.

* * *

       Il est 17h12 , nous sommes le 16 janvier. Dolan pianotait sur son ordinateur avec frénésie. Il avait hâte de terminer ce mail et de pouvoir quitter le cabinet. En effet, maitre Dolan ne devait pas être en retard au rendez-vous qu'il avait donné à sa petite amie. Rendez-vous qu'il avait fixé hier, juste avant de lui dire au revoir. Cette soirée avait été fantastique sur tous les points. William était encore étonné d'avoir réussi à lui dire qu'il l'aimait. Sans doute l'atmosphère magique du moment, avait levé ses inhibitions. Non, la magie n'a pas prise sur lui.
       Il l'avait ensuite raccompagné jusqu'à son hôtel. Et non, il n'avait pas insisté pour rester. William ne voulait rien brusquer et de toute façon ce n'était pas ça qu'il cherchait à tout prix, sinon il l'aurait déjà eu. Oui, ça ne faisait aucun doute.
       Quoiqu'il en soit, il avait fini par lui proposer de passer à son hôtel le lendemain vers 17h30 et il allait finir par être en retard. Les yeux de Dolan fixés sur son écran jetait parfois des regards inquiets à l'horloge de son bureau qui semblait avancer bien trop vite à son goût. Finalement, il ferma brusquement son ordinateur et se leva dans le même mouvement. Il attrapa sa veste accrochée au porte-manteau et sortit du bureau d'un pas pressé.

       -Au revoir, monsieur Dolan, le salua sa secrétaire sans détacher ses yeux de son écran d'ordinateur. Je savais que vous alliez oublier alors j'ai pris la liberté d'en acheter pour vous.

       Dolan haussa un sourcil interrogateur. Il n'avait vraiment pas le temps pour les devinettes. Puis il avisa un bouquet de fleur posé sur la table basse près de l'ascenseur.

       -Que ferais-je sans vous, fit William en se maudissant intérieurement.

       En guise de réponse, la jeune fille lui décocha un sourire malicieux et replongea dans son travail. William la salua et quitta enfin le monde des affaires, les fleurs à la main.


       -Je n'en ai pas pour longtemps Ideki, annonça William en sortant de la berline.

       Il ne vit pas son chauffeur acquiescer car il se dirigeait déjà vers l'hôtel. Un petit coup d'œil à sa montre l'informa qu'il était 17h29. Quel talent, se congratula-t-il intérieurement. L'avocat entra et n'accorda aucune attention au réceptionniste ; il connaissait le chemin. Arrivé à la porte de la chambre, il fit une pause, s'assurant qu'aucunes de ses mèches de cheveux noir ne jouait les rebelles. Ceci fait, son bouquet de fleur dans les bras, il frappa à la porte.

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 107 vendredi 16 avril 2010, 16:09:50


« Pourquoi m’as-tu tué ? Pourquoi ? »

Ces questions des dizaines, des centaines de visages ne cessaient de les lui poser dans ses rêves ou plutôt dans ses cauchemars. Marine s’agitait dans son sommeil. Les scènes de combat se succédaient tout comme les scènes de meurtres ou de tortures. Le sang, l’odeur du sang, l’odeur de la mort, elle les sentait, elle les ressentait. Elle gémissait dans son lit, suppliante, voulant conjurer le sort qui la prenait en otage toutes les nuits. La sueur perlait sur tout son corps. La combattante se réveilla en hurlant. Elle respirait vite et elle mit un moment à se rendre compte qu’elle était dans sa chambre, dans son lit et qu’il ne s’agissait que de sombres cauchemars.
 
Elle regarda par la fenêtre et vit les particules de poussière danser dans la lumière. Le jour était levé depuis un moment apparemment. D’habitude, elle se réveillait beaucoup plus tôt que ça. Et puis, elle se rappela sa soirée. L’image du visage de William se dessina devant elle et cela calma ses angoisses. Elle se laissa retomber dans les draps, ferma les yeux et se rappela les scènes de la veille.

Il l’avait embrassée, tenue dans ses bras et dit qu’il l’aimait. Surtout, il lui avait dit qu’il l’aimait. Cela lui réchauffait le cœur et l’âme d’y penser. Elle s’était sentie heureuse, si heureuse. Elle était amoureuse et lui aussi. La jeune femme avait l’impression d’avoir trouvée une sorte d’âme sœur. Elle ne croyait pas trop à ce genre de choses mais là elle devait bien reconnaître que c’était troublant.

Elle resta encore un moment couché, l’esprit plongé dans cette profonde béatitude, puis elle se leva, prit sa douche et s’habilla. Elle ne savait pas trop ce qu’elle allait faire aujourd’hui en attendant que son soupirant vienne la voir comme il le lui avait promis. Il devait passer en fin de journée, après son travail.
Etant donné les circonstances, elle se dit qu’elle devrait aller chercher du travail. L’achat de la robe, la veille, l’avait plus que délestée au niveau financier. Elle devait très vite trouvée quelque chose. L’hôtel était payé jusqu’à la fin de la semaine. Après, elle allait se retrouver dehors et il était hors de question qu’elle demande quoi que se soit à William. Elle finit par sortir et se mit à arpenter les différents quartiers dans l’espoir de trouver quelque chose à faire.

----------------

Marine avait marché toute la journée et elle avait mal aux pieds. Elle n’avait même pas mangé à midi mais le résultat était positif dans une certaine mesure. Elle avait réussie à trouver quelque chose. Un tenancier de bar avait accepté de la prendre à l’essai. Vu le lieu, il se fichait de savoir si elle avait des papiers ou non. Tout ce qui semblait l’intéresser, c’était qu’elle était jolie et que son salaire serait moins élevé que pour une personne ayant tout ses documents officiels.

La jeune femme aurait bien voulu autre chose mais vu les circonstances, elle ne pouvait pas se permettre de faire la fine bouche. Elle avait accepté. Cela lui permettrait d’avoir un toit au-dessus de la tête un peu plus longtemps.

Heureuse, elle retourna vers son hôtel et se rendit compte de l’heure. Il était presque 17h30 et William devait arriver bientôt. Elle se mit à courir en espérant arriver avant lui mais elle comprit en arrivant devant l’hôtel que ça avait été illusoire de sa part. La berline était déjà là mais qu’elle idiote ! Elle se pressa davantage et monta quatre et quatre les marches menant à sa chambre.
 
William était là, devant sa porte, un bouquet à la main, attendant qu’elle lui ouvre. Elle s’approcha de lui en se recoiffant comme elle pouvait. Elle devait avoir fière allure. Elle avait couru, ses cheveux devaient être totalement en bataille et sa tenue était loin d’être celle de la veille. Elle avait remis sa tenue victorienne, sa jupe longue en satin noir, son chemisier à jabot blanc et son corset brodé noir. Elle n’avait même pas  pris sa cape.
 
Marine posa sa main délicate sur l’épaule de l’homme qu’elle aimait.

 
« Je suis désolé, je suis en retard. Excuse-moi ! – elle lui adressa un sourire coupable – J’ai essayé de trouver du travail et j’ai perdu la notion du temps. J’ai pas d’excuses mais je suis sincèrement désolé, William »

Merci Stephen pour la sign :)

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William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 108 samedi 17 avril 2010, 10:57:58

       Aucun bruit dans l'appartement, Dolan essaya de tendre l'oreille pour s'en assurer et il sentit une main lui effleurer l'épaule. Il vit alors une Marine empourprée, qui semblait avoir couru, se répandre en excuses. William la fit taire en posant ses lèvres sur les siennes, dans un baiser plein de tendresse. Ce qui ne devait être qu'un baiser de "bonjour" dura un peu plus longtemps que prévu, les lèvres ne voulant pas séparer l'une de l'autre. Finalement, Dolan rompit le contact et se fendit d'une sourire mutin.

       -C'est l'apanage de toutes femmes que de se faire désirer, l'informa-t-il. Inutile de s'excuser.

       William s'écarta d'un pas pour que la jeune fille puisse entrer dans sa chambre. Une fois la porte ouverte, William inspecta discrètement le parquet, à la recherche de ses précieux amis les cafards. Il fut rassuré de ne pas voir le bout d'une antenne et poussa un petit soupir. Ca le rendait malade de la laisser habiter ici mais il ne faisait aucuns commentaires et il n'en avait jamais fait.

       -J'ai une surprise pour toi, glissa-t-il. Nous y allons quand tu veux.

       Son éternel expression Dolanienne peint sur son visage, William attendait le bon vouloir de sa dame, tranquillement appuyé contre un mur.

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 109 dimanche 18 avril 2010, 21:50:39

William ne semblait pas contrarié par son retard et pour couper court à ses excuses, il l’embrassa avec une infinie douceur. Marine se rendit compte combien cela lui avait manqué aujourd’hui. Leurs bouches eurent bien du mal à se séparer. Elles étaient si heureuses de pouvoir s’unir à nouveau mais, finalement, le jeune homme mit fin à cette nouvelle rencontre, au moins pour le moment.
 
« C'est l'apanage de toutes femmes que de se faire désirer. Inutile de s'excuser »

Marine sourit.

« C’est gentil mais je déteste être en retard »

Le juriste se décala et elle ouvrit la porte de sa chambre. Grâce au ciel, aucunes petites bêtes ne se baladaient sur le plancher passé. Elle entra et le jeune homme en fit de même.

« J'ai une surprise pour toi. Nous y allons quand tu veux »

« Une surprise ? »

Marine se retourna à cette nouvelle et remarqua alors le bouquet que le jeune juriste tenait à la main. Un bouquet magnifique tout aussi splendide que celui qu’il lui avait fait livrer la veille. Elle vint vers lui et le prit. Par chance, William avait opté pour un bouquet dont la base de l’emballage contenait de l’eau. Cela évitait d’avoir à les mettre dans un vase, une chose qu’elle n’avait pas en sa possession.

La jeune femme réfléchit assez peu à l’endroit où elle allait le mettre car le choix était plus que limité. Il n’y avait que le bureau ou la table de chevet. Vu que le bouquet de la veille occupait la table, elle opta pour la table de chevet.


« Comme ça, je le verrais juste avant de m’endormir – disait-elle en plaçant les fleurs sur la petite table de bois – Voilà, c’est parfait. Donne moi deux minutes et je te suis »

Elle se dirigea vers la salle de bain et se passa un peu d’eau sur le visage pour diminuer un peu le rouge de ses joues. Puis, elle se passa la main dans les cheveux essayant, tant bien que mal, de coiffer un peu son indomptable chevelure de feu. La jeune femme soupira devant le résultat mais n’arriverait pas à faire beaucoup mieux. Elle ressortit alors de la salle de bain et alla vers celui qui l’attendait avec une grande patience.

« Je suis prête ! »

Dans un élan presque enfantin, elle alla jusqu’à lui et l’embrassa.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 110 mercredi 21 avril 2010, 16:24:54

       William réceptionna la jeune fille dans ses bras et elle en profita pour dévorer ses lèvres. Lorsque elles se séparèrent un fois de plus et il la laissa fermer la porte derrière eux. Il l'entraina alors, bras dessus, bras dessous, jusqu'à la sortie de l'établissement, puis jusqu'à la voiture où Ideki leur ouvrit la portière. Une fois que tout le monde était à bord, le chauffeur s'engagea dans le trafic sans que Dolan ait à ouvrir la bouche. La voiture progressa à vive allure dans la ville, évitant les bouchons avec le talent née de l'habitude, puis s'arrêta au bord d'une rue du centre ville. On pouvait voir au fond du boulevard, le building du cabinet Dolan, qui surplombait les autres gratte-ciel avec condescendance. Sans jeter un seul coup d'œil à son lieu de travail, Dolan ouvrit la portière de la demoiselle et lui présenta son bras avec un sourire énigmatique.

       Ils n'allèrent pas bien loin. A peine quelques pas et William se tourna vers l'entrée d'un immeuble de quatre étages. Le bâtiment était encastré dans ses voisins comme toux ceux qui parsemaient le boulevard, d'un côté comme de l'autre. Les doigts du juriste pianotèrent sur les touches d'un digicode et la serrure de la porte en bois émit un long buz métallique. Il n'eut qu'à pousser pour entrer et le couple se retrouva dans le hall d'un immeuble d'habitation. Rien d'exceptionnel. Un ascenseur attendait sagement au fond du couloir et pour les plus sportifs, un escalier grimpait sur le côté.

      Sans se départir de son sourire, William entraina sa dame jusqu'au escalier où ils ne durent que monter un seul étage. Il s'arrêta ensuite face à une porte d'appartement et trifouilla dans sa poche pour atteindre la clé. La porte s'ouvrit en grand et l'avocat s'écarta pour laisser à Marine, le loisir de l'inspecter.

       L'appartement meublé de 80 m² était entièrement bicolore, noir et blanc. Le style était plutôt moderne mais manquait de décoration. Le lino noir qui recouvrait le sol du salon s'arrêtait à la cuisine carrelée en noir et blanc. Les murs optaient pour différentes teintes de blanc crème qui rendaient l'appartement lumineux et spacieux. L'endroit était assez modeste du point de vue de William, mais habitable.

       -Charmant, non? Demanda William en embrassant le salon du regard.

       L'avocat habitait ici avant de faire construire un appartement directement dans son building, à deux pas de son bureau. Il ne se souvenait plus de combien cela lui avait couté mais pour les quelques mois où il y a habité, il aurait tout aussi bien fait de le louer. Maintenant, il était propriétaire d'un appartement dans le centre-ville et n'avait jamais trouver le temps ni la motivation de le revendre.

      -Il est à louer, si ça t'intéresse, indiqua-t-il, aussi innocent que l'agneau qui vient de naitre.
« Modifié: mercredi 21 avril 2010, 16:32:31 par William Dolan »

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 111 mercredi 21 avril 2010, 22:03:47

Les lèvres de William semblèrent recevoir avec plaisir celles de la jeune femme. Il répondit fort bien à son baiser à la plus grande joie de la demoiselle rousse. Une fois qu’ils se furent séparés, ils sortirent de la chambre et Marine referma la porte. Ils sortirent bras dessus, bras dessous. La jeune femme en était ravie. Elle qui, peu de temps auparavant, n’aurait jamais supporté que quelqu’un la touche, appréciait à présent ce contact.

La berline et son chauffeur les attendait. Toujours galant, William lui ouvrit la portière. Marine se glissa sur le siège et William la rejoint. La voiture partit sans même que l’avocat ne dise un seul mot. Cela intriguait la jeune femme. Le juriste avait parlé d’une surprise. Le fait de ne rien dire à son chauffeur ne faisait que renforcer le mystère qui planait autour de cette surprise.

Marine avait le cœur qui battait rapidement. Personne ne lui avait jamais fait de surprise. C’était une première pour elle, une première qui la rendait impatiente comme une enfant ce qui dénotait avec l’attitude souvent froide de la jeune femme.

La voiture s’arrêta sur une des artères principales de la ville. Son compagnon vint lui ouvrir et la dirigea vers un petit immeuble donnant sur le boulevard. Marine le suivit sans mot dire mais toujours aussi intriguée et aussi impatiente. William tapa le code et entra dans le hall. Il se dirigea ensuite vers l’escalier entrainant sa compagne avec lui. Arrivé au premier étage, il pénétra un couloir, sortit une clé et ouvrit l’une des portes du palier. Il s’effaça et la laissa entrer en premier.

C’était un appartement, un magnifique appartement, spacieux, meublé, clair. Un peu froid pour la jeune femme à cause des couleurs, noire et blanche, mais dans le même temps il n’y avait aucunes décorations. Le côté impersonnel de l’endroit le rendait froid. Marine rentra dans le salon aux proportions immenses, au moins pour elle qui avait toujours vécue dans des endroits exigus.


« Charmant, non ? »

Marine se tourna vers lui.
 
« Oui, absolument »

Elle admirait le lieu mais ne savait pas pourquoi William l’avait amenée là. Elle ne se doutait pas du tout que l’appartement soit la propriété du jeune homme.

« Il est à louer, si ça t'intéresse »

Le regard interrogateur de la jeune femme se posa sur le juriste. Il avait donc cherché un appartement pour elle. La jeune femme en était très touchée. Elle revint vers le jeune homme.

« Oh William, c’est… c’est si gentil d’avoir trouvé un tel lieu pour moi mais un tel appartement, aussi grand, doit coûter très cher au niveau du loyer. Je n’ai pas les moyens de m’offrir un tel luxe. C’est dommage »

Elle haussa les épaules. C’était dommage mais la jeune femme ne s’en formalisa pas. Elle adressa son plus charmant sourire à William, simplement heureuse qu’il ait pensée à elle.

« Merci à toi pour cette surprise ! Un jour peut-être je pourrai me l’offrir mais ce n’est certainement pas avec un salaire de serveuse que je pourrai payer un tel endroit ! »

Marine devrait certainement se contenter d’une petite chambre, au mieux d’un studio, avec son petit salaire mais au moins ne serait-elle pas dehors.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 112 vendredi 23 avril 2010, 11:36:28

       Apparemment la jeune fille n'avait pas compris que l'appartement était sa propriété. Un atout pour l'instant mais elle allait finir par le déduire toute seule. William marchait sur des œufs. Ca n'allait pas être simple de convaincre la jeune fille d'emménager ici. Il était prêt à percevoir un loyer "symbolique" dont il se moque éperdument, pour qu'elle ne se sente pas favorisée. La question était: combien ? Il fallait trouver un prix raisonnable pour que le loyer ne paraisse pas trop "symbolique" justement, ni trop élevé pour ne pas vider la jeune fille de son salaire; une somme insignifiante pour lui mais vitale pour elle. Rien n'est jamais facile…

       Malgré la situation dangereuse dans laquelle s'était fourré Dolan, il semblait s'amuser comme un petit fou. Après tout, la négociation et surtout, la façon dont on présente les choses, font parties intégrantes de son travail.

       -Je suis au courant de ton statut, Marine. Aussi, tu penses bien que j'ai cherché un appartement qui serait abordable pour toi. Celui-là te coutera moins que ton hôtel.

       En d'autres termes, Dolan essayait de lui vendre une Mercedes pour le prix d'une fiat. La pilule était un peu trop grosse à avaler mais il n'avait pas épuisé son stock d'arguments.

       -Ce n'est pas très cher mais… les voisins sont bruyants et… j'ai cru voir des cafards aussi. Tu sais les bâtiments qui ne sont pas aux normes sismiques perdent beaucoup de leur valeur, fit-il d'un ton tout à fait sérieux.

       Autant dire que William n'avait aucun argument, si ce n'est d'avoir Marine à quelques pas de son building et savoir qu'elle a tout le confort qu'elle mérite.

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 113 vendredi 23 avril 2010, 14:24:20

La jeune femme était un peu déçue de ne pas pouvoir prendre un tel appartement. Il était vraiment magnifique. En plus, il était immense et ce serait un endroit rien qu’à elle. Elle n’avait jamais eu d’endroit à elle. Depuis son départ du camp, elle avait découvert la joie de vivre seule, même si c’était dans des chambres d’hôtels minables. Jusque là, elle avait toujours partagé sa chambre avec une camarade et elles n’avaient pas le droit de personnaliser la pièce. De plus, la chambre ne devait pas faire plus de 9 m2. Pour optimiser le lieu, elles dormaient dans des lits superposés mais elles n’avaient aucune intimité. Là, ça aurait été un endroit qu’elle aurait pu personnaliser, un endroit où vivre avec un minimum de confort.

« Je suis au courant de ton statut, Marine. Aussi, tu penses bien que j'ai cherché un appartement qui serait abordable pour toi. Celui-là te coutera moins que ton hôtel. Ce n'est pas très cher mais… les voisins sont bruyants et… j'ai cru voir des cafards aussi. Tu sais les bâtiments qui ne sont pas aux normes sismiques perdent beaucoup de leur valeur »

Marine tourna la tête vers le jeune homme. En entendant ses propos, elle ne put s’empêcher de rire. Un rire léger mais totalement spontané. Toujours le sourire aux lèvres et, une fois qu’elle eut retrouvé son calme, elle répliqua :

« Allons William, je ne suis pas stupide. Un tel endroit ne peut pas coûter moins cher qu’une chambre dans un hôtel de dernière catégorie en périphérie de la ville. Même si c’était un appartement insalubre et bruyant, ce dont je doute fortement, il aurait toujours un loyer bien supérieur à celui de ma chambre d’hôtel »

Elle regarda à nouveau autour d’elle. Il était vraiment beau et… tentant. Cependant, la jeune femme se demandait comment le juriste avait bien pu lui trouver un tel endroit et surtout négocier un tel niveau de loyer. Un client lui était peut-être  redevable de quelque chose ? Mais cela semblait quand même peu probable pour Marine.

Une fois la surprise de la découverte passée, elle commençait vraiment à se demander comment il avait fait pour trouver un tel endroit à un tel prix parce qu’elle était certaine qu’il ne lui avait pas menti concernant le montant du loyer. Elle alla se planter devant lui et plongea son regard dans celui de son soupirant.


« Maître Dolan, comment avez-vous fait pour trouver un tel endroit ? - Elle eut un sourire taquin et se mit à avancer dans la pièce comme si elle se trouvait devant un jury – En effet, cher jury, comment se fait-il que maître Dolan, ici présent, - elle le désigna de la main – ait pu trouver un appartement aussi grand, magnifiquement meublé, en parfait état et en plein centre ville pour un prix aussi… modique ? – elle revint alors vers lui – Alors cher confrère, auriez-vous… payé de votre personne pour obtenir un si bas prix ? Auriez-vous loué vos charmes à quelques riches héritières afin qu’elles vous livrent cet endroit quasiment pour rien ? »

Elle se rapprocha encore de lui et passa ses bras autour de son cou, ses yeux rivés à ceux de son amour.

« Alors, maître, comment plaidez-vous ? Comment vous justifiez-vous, mon amour ? »

Ses lèvres ne se trouvaient alors plus qu’à quelques centimètres de celles de l’avocat.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 114 vendredi 23 avril 2010, 20:10:24

       Si elle trouvait cet appartement grand, heureusement qu'elle n'avait que le salon et la cuisine sous les yeux. Le couple était dans le salon qui était raisonnablement spacieux à lui seul. William l'avait équipé d'un canapé futon et d'une table en verre. La pièce était ouverte sur l'espace cuisine délimité par le carrelage et au fond une porte donnait sur un petit couloir qui conduisait aux de chambres jumelles puis à la salle de bain.

       William se retenait difficilement de rire. Il n'avait jamais été face à un procureur avec autant de charme. Les mains croisées dans son dos, il la regarda s'approcher, féline et taquine. Deux bras enlacèrent son cou, emprisonnant l'avocat dans un carcan de peau douce et alléchante. Son envie de croquer les lèvres qui le narguaient était presque insoutenable mais il prit sur lui pour ne pas céder à la tentation. Il plongea à son tour ses mires vertes dans les yeux de Marine à travers ses lunettes rectangulaires et fit une moue outrée.

      -La défense plaide innocent, comme toujours, fit-il d'une voix indignée. Le très respecté Dolan que je défends n'est pas homme à se dépraver pour de l'argent ou des services. Vos propos sont diffamatoires et j'espère qu'ils ne seront pas retenus par notre estimé jury.

       Avec un sourire goguenard, il attrapa délicatement la lèvre de sa dulcinée entre ses dents. Il la suçota gentiment avant de la libérer à contrecœur. Avec un soucie de symétrie évident, William posa ses mains de chaque côté des hanches féminines, juste au-dessus de son fessier aguichant. Puis elles remontèrent doucement, parcourant vallons et collines.

       -Cet appartement m'appartient, j'y vivais, fit-il d'une voix douce. Maintenant, il ne me sert à rien et il dépérit. – Ses mains continuèrent leur ballet symétrique, s'aventurant sur les flans de la jeune fille, dangereusement près de sa poitrine -. Ca serait presque un acte de charité si tu consentais à l'habiter. Et puis, tu serais plus proche, Ideki se plaint sans cesse du fait que tu sois situé à l'autre bout de la ville.

       Les doigts enjôleurs glissèrent le long de la naissance des seins puis bifurquèrent et se croisèrent dans le dos de Marine. William se pencha sur Marine, sa bouche toute près de son oreille, avec un air de conspirateur.

       -Et puis, je crois que j'ai un double des clés dans mon bureau. Je pourrais venir t'espionner dans la douche à ton insu. Un détail…
« Modifié: vendredi 23 avril 2010, 20:16:13 par William Dolan »

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 115 vendredi 23 avril 2010, 22:32:05

William plongea son regard dans celui de Marine. La jeune femme était sous le charme comme à chaque fois. Il se mit à jouer son jeu et répliqua comme s’il se trouvait lui-même dans un tribunal. Il choisit l’innocence. La jeune femme s’en doutait un peu. Souriant, il se mit à sucer une de ses lèvres. La sensation était différente que lorsqu’il l’embrassait mais pas désagréable. Il finit cependant par la lâcher. Marine aurait bien voulu qu’il l’embrasse mais il avait décidé autre chose.

« Cet appartement m'appartient, j'y vivais. Maintenant, il ne me sert à rien et il dépérit. Ca serait presque un acte de charité si tu consentais à l'habiter. Et puis, tu serais plus proche, Ideki se plaint sans cesse du fait que tu sois situé à l'autre bout de la ville »

Alors qu’il parlait, ses mains s’étaient posées sur elle et remontaient le long de son corps. Marine se raidit, toujours pas habituée à ces attouchements, mais moins que la nuit précédente. Elle essayait de se détendre vu que ces caresses étaient plutôt agréables.

Elle comprenait mieux le loyer si bas. Ainsi, l’appartement lui appartenait. Comment n’y avait-elle pas songé ? Pour le coup, elle se sentait un peu bête de ne pas avoir compris cela avant. L’argument comme quoi ils seraient plus proches n’était pas sans attrait. Quelque part, elle se dit que si elle lui payait un loyer, ce n’était pas comme si elle l’occupait à titre gracieux. Elle pouvait peut-être accepter. Et puis, en mettant de l’argent de côté, elle pourrait payer un peu plus. Elle aurait moins l’impression qu’il lui faisait une faveur. Elle était prête à capituler et lui sourit comme pour accepter. Il se pencha alors à son oreille en la rapprochant encore plus de lui.


« Et puis, je crois que j'ai un double des clés dans mon bureau. Je pourrais venir t'espionner dans la douche à ton insu. Un détail… »

Ces mots raisonnèrent comme autant de coups de canon dans sa tête. La jeune femme eut une réaction violente, certainement pas attendue par l’avocat. Elle se raidit complètement et d’un brusque mouvement, elle se dégagea de lui. Elle se recula dans le milieu de la pièce et croisa ses bras autour d’elle comme si c’était une protection.

Elle ne le repoussait pas parce qu’il sous entendait une relation plus poussée entre eux mais parce qu’il avait parlé de la voir nue sous sa douche, surtout nue. Elle savait bien de quoi elle avait l’air, nue. Si déjà habillée, elle ne se trouvait pas belle, nue, elle se trouvait horrible, monstrueuse. Elle était couturée de cicatrices, toutes plus horribles les unes que les autres. Elle ne pouvait pas lui montrer ça. Elle ne voulait pas. Lui, il était habitué au luxe, à la beauté. William avait certainement eu nombre de maîtresses, toutes plus belles les unes que les autres, aux corps parfaits et parfumés. Elle en était si loin. Elle craignait qu’une fois qu’il la verrait ainsi, il la regarde et se détourne d’elle, totalement dégoûté. Et il aurait raison.

Une larme coula sur sa joue. Une larme unique mais qui renfermait toute sa souffrance et sa douleur. Elle avait été folle de croire qu’ils pouvaient être ensemble. La jeune femme comprenait maintenant que ce ne serait jamais le cas.

Elle alla vers la baie vitrée et observa le dehors, le trafic incessant des voitures dont le bruit était arrêté par les double-vitrage.


« Je… c’est gentil à toi mais je ne peux pas accepter. Je préfère trouver quelque chose par moi-même. Excuse-moi »

Marine ne s’excusait pas de ne pas prendre l’appartement mais pour le reste, ce corps qu’il ne devrait jamais voir ou toucher. Un corps qui ne devrait même pas exister.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 116 dimanche 25 avril 2010, 13:55:32

       William se crispa, une bouffée d'angoisse remonta le long de sa colonne vertébrale jusqu'à sa tête qu'il croyait avoir plongé dans un bac d'eau glacée. Qu'avait-il encore fait? Cette dernière remarque avait sans doute été un peu désobligeante. Surtout si la jeune fille l'avait prise au sérieux. Pourtant elle devrait savoir que ce n'est pas le genre de Dolan.
       L'avocat quelque peu vexé d'avoir été confondu avec un voyeur, remonta ses lunettes sur son nez avec un air de franche irritation. Il n'était pas en colère contre Marine, mais bien contre lui-même d'avoir ajouté cette remarque qui avait tout fait capoter, même s'il ne se sentait pas coupable pour autant. A moins que le malaise soit plus profond qu'il ne le pense.

      William sourit alors qu'il venait de trouver la vraie raison pour laquelle Marine s'était braquée. Ce n'était pas à cause de sa blague graveleuse mais plutôt à cause de ce que cela impliquait. Cette jeune fille est indépendante et elle n'avait sans doute pas appréciée le fait qu'il envisage de pouvoir pénétrer chez elle en toute impunité sous prétexte qu'il est propriétaire. Le problème étant ciblé, le remède est une évidence.

       L'avocat s'approcha d'elle et vit le reflet éthéré de Marine sur la vitre. Son propre reflet s'ajouta, se superposant au panorama du boulevard visible en contrebas. Il enlaça Marine, sans un mot, et observa le reflet de Marine câlinée par son homologue.

       -Je plaisantais tu sais, glissa William au bout d'un moment. Si tu loues cet appartement, il sera à toi. Je n'ai aucun droit dessus et tu possèderas toutes les clés, bien évidement.

       Le malaise était levé. Il s'en voulait tout de même d'avoir provoqué cette situation grotesque. Marine vient d'arriver dans cette vie et elle n'était pas censée savoir que la location n'est pas un prêt, mais bien une sorte d'achat. Un locataire peut faire ce qu'il veut dans les limites du raisonnable. Le besoin d'indépendance de Marine était ainsi satisfait.

      Bien entendu, William n'avait absolument rien compris au problème...

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 117 dimanche 25 avril 2010, 16:33:30

Marine aperçut le reflet de William dans la glace. Un reflet qui se précisait de plus en plus, signe que l’avocat approchait d’elle. La jeune femme aurait préféré qu’il reste loin d’elle mais il n’en fit rien. Il arriva derrière elle et l’enlaça avec tendresse.

« Je plaisantais tu sais. Si tu loues cet appartement, il sera à toi. Je n'ai aucun droit dessus et tu possèderas toutes les clés, bien évidement »

Il n’avait bien sur pas compris son malaise. Comment l’aurait-il pu d’ailleurs. Elle regardait d’un air absent et extrêmement triste le boulevard et la valse des véhicules qui avait tendance à ralentir avec l’heure qui avançait. Le soir tombait sur la ville tout doucement. Les gens rentraient chez eux.

« Je… je sais bien William que tu plaisantais. Je me doute que tu ne rentreras pas ici à ta guise. Ce n’est pas ça le problème »

Sa voix mourut. Devait-elle lui dire ? Devait-elle lui parler de son angoisse ? Le plus simple aurait-été de tout arrêté. Qu’elle dise adieu à Dolan, quitte cet appartement, cette ville et qu’ils ne se revoient plus jamais. Ainsi, il ignorerait tout et ne serait jamais dégoûté d’elle. Mais c’était encore fuir comme elle le faisait déjà depuis un moment, depuis qu’elle avait fui son monde et qu’elle était dans celui-ci. Un monde où elle ne connaissait rien, un monde auquel on ne l’avait pas préparée. Elle fuyait les gens, évitait leur contact et puis William était arrivé. Il avait fait l’effort de la connaître. Il avait réussi à briser un peu de sa carapace au point de mettre à jour son cœur, un cœur horriblement meurtri et qui, maintenant, battait pour lui.

A l’idée de s’en aller et de le quitter, les larmes coulèrent sur ses joues. Elle avait été si heureuse la veille quand le juriste avait prononcé ses trois mots : « Je t’aime ». Et maintenant, Marine avait l’impression que tout s’écroulait devant elle.

Elle regarda à nouveau le visage de son amour dans la glace. Il lui souriait. C’était si précieux ses sourires. Elle devait au moins lui parler, elle lui devait bien ça. Il était fort probable que tout s’arrête après mais au moins elle aurait été franche avec lui. Elle détestait mentir, elle ne voulait pas le faire avec l’homme qu’elle aimait.


« On doit parler William. Viens »

Elle quitta le sûr refuge de ses bras et alla s’asseoir sur le canapé. Elle attendit qu’il vienne prés d’elle. Marine ne le regardait pas, elle restait les yeux fixés sur ses mains sagement croisées sur ses genoux. Elle parla d’une voix étonnamment faible et triste, certaine de l’issue de la discussion ou plutôt du monologue qu’elle s’apprêtait à faire par respect pour lui, envers lui.

« Il y a des grandes chances pour que tout s’arrête entre nous après ce que je vais te dire mais je te le dois. D’abord, je n’ai jamais cru une seule seconde que tu puisses venir à mon insu me regarder sous la douche. Mais quand deux personnes sont ensembles, a un moment, elles finissent par… - ses joues devinrent totalement rouges. Parler de sexe était très dur pour elle - … faire l’amour ensemble – ses mots furent à peine audible – mais, toi, tu as eu beaucoup d’autres femmes avant moi et elles étaient certainement toutes belles, magnifiques même, avec des corps parfaits – les larmes se remirent à couler – ce n’est pas mon cas, William. Mon corps est laid, immonde, horrible. Si tu me voyais nue, tu serais… dégoûté et je ne veux pas voir ça dans tes yeux. Je ne veux pas que tu me regardes comme si j’étais… un monstre – Elle finit alors par le regarder – Je pense qu’il vaut mieux qu’on arrête tout. Je t’aime et je ne veux surtout pas t’imposer ça – elle sourit tristement – je te l’avais dit hier, tu mérites bien mieux que moi ! »

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 118 lundi 26 avril 2010, 11:48:40

       "On doit parler". D'après une expérience garnie et parfois douloureuse dans tous les sens du terme, William savait que ces trois mots ne présageaient rien de bon lorsqu'ils sortaient d'une bouche féminine. Mais Marine était une femme très particulière et il n'appréhendait pas vraiment ce qu'elle allait lui dire. En effet, les problèmes qu'évoquent Marine sont plus des appréhensions par rapport à ce qu'il va penser lui, plutôt que des véritables problèmes. L'exemple le plus évident était son anxiété face à l'éventualité de lui faire honte au restaurant. Elle se focalisait beaucoup trop sur le jugement de Dolan, et si la jeune fille pouvait partager ses pensées rien qu'un instant, elle serait très surprise de savoir comment il la voit.

       C'est donc avec une curiosité sobre qu'il la suivit et vint s'asseoir sur la table basse devant le canapé, de manière à être face à elle. Elle ne le regardait pas, les yeux fixés sur ses mains. Son gêne était touchant et William se préparait à la réconforter d'un moment à l'autre, levant le poids de ses peurs. Elle débita donc son monologue d'une petite voix. Chaque mots semblaient lui infliger une cuisante douleur.

       Lorsqu'elle eut fini, William ne dit rien... Son expression n'avait pas changée par rapport au début de la tirade, mais ce calme apparent ne montrait absolument pas le trouble de son esprit. Dolan est un homme, et avant tout un humain. Certes, les grands philosophes peuvent discourir pendant des heures pour prouver qu'il s'agit d'une créature illuminée, un esprit bien au-dessus des animaux. En réalité, il n'en est rien. Un homme ne peut pas lutter contre son instinct. Or l'instinct repousse le laid et affectionne le beau. William ne pouvait pas s'unir avec une femme repoussante. C'était au-dessus de ses forces.

       Cette certitude étant établie, William avisa qu'il n'était absolument pas dans cette situation. Il l'avait touché, parcourut son corps et il n'avait senti aucune difformité. Les formes de Marine étaient parfaites et il la désirait à chaque fois qu'il posait les yeux sur elle. Alors quoi? Des cicatrices? Des brulures, peut-être? Ce n'était pas vraiment un problème et il n'y avait rien de repoussant à ces trophées de guerre.

       Dolan soupira, l'expression froide du juriste gravée sur son visage. Il s'agenouilla devant elle pour être à sa hauteur. Avec son pouce, il écrasa une larme sur sa joue, puis sa main se glissa sous son menton et il l'obligea à le regarder.

       -Tes peurs sont injustifiées, affirma-t-il d'une voix douce, contrastant avec son air dur. Jamais je ne te trouverai repoussante.

       Il hésita un instant à poursuivre. Il vacilla, puis une lueur de colère et de détermination passant dans son regard émeraude.

       -Tu penses que tu ne me mérites pas, se désola-t-il. Tu crois que je vaux mieux que toi?! Laisse moi aussi te révéler une chose. Plus condamnable que quelques laideurs secrètes ou les blessures héritées d'une vie que l'on t'a imposé, car moi, je l'ai choisi.

       William avisa que la jeune fille ne devait pas bien comprendre ce qu'il voulait dire. Et pour cause, il essayait de retarder le moment où il allait lui révéler qu'il était un esclavagiste. Au risque de briser tout ce que Marine ressentait, il voulait réduire à néant cette fausse image qu'elle avait de lui. Il n'était PAS trop bien pour elle, c'était tout le contraire.

       -Je suis esclavagiste, fit-il d'une voix qui vacilla quelque peu, ce qui alluma une nouvelle lueur de colère dans ses prunelles. J'achète des gens comme on achète des marchandises, puis je les revends pour faire des bénéfices. Ma motivation est l'argent, il n'y a rien d'autre. - Il lui lâcha finalement le menton et sourit d'un air désabusé -. Tu vois! Tu mérites cent fois mieux que le méchant de l'histoire.

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 119 lundi 26 avril 2010, 17:39:18

La réaction de Dolan était bien différente de celle que Marine avait imaginée. Ainsi, il ne la repoussait pas au contraire. Il voulait toujours d’elle. Cela fit l’effet d’une vraie bouffée d’oxygène à la jeune femme. Elle était heureuse.

Mais son bonheur fut bien vite tempéré par l’expression du jeune homme. Il était incroyablement froid et dur. Marine commença à craindre les futures paroles du juriste.


« Tu penses que tu ne me mérites pas. Tu crois que je vaux mieux que toi ? ! Laisse moi aussi te révéler une chose. Plus condamnable que quelques laideurs secrètes ou les blessures héritées d'une vie que l'on t'a imposé, car moi, je l'ai choisi »

Marine ne voyait pas du tout où il voulait en venir. Une partie d’elle-même lui murmura de l’empêcher de continuer mais elle n’en fit rien. Son visage exprimait la crainte face à ce que William allait dire.

« Je suis esclavagiste… »

La jeune femme entendit à peine la suite. Elle resta bloquée sur ce mot « esclavagiste ». Elle savait ce que cela voulait dire, ce que cela impliquait : la vente et l’achat d’êtres humains. Là, la pilule était difficile à avaler pour la jeune femme. Comment cela était-il possible ?

Etait-ce une farce ? Une blague terrible faites par l’avocat ? Marine aurait préféré mais le regard de Dolan ne démentait pas les propos tenus. Elle cru que le ciel lui tombait sur la tête. William, cet homme qui avait été si gentil avec elle, si prévenant, toujours là. Lui qui disait l’aimer et qui était sincère, elle le savait. William, un esclavagiste ? Si une autre personne le lui avait dit, elle lui aurait rit au nez malheureusement c’était le juriste, son amour, qui le lui disait.

La bouffée d’oxygène qu’elle avait ressentie quelques minutes avant, avait totalement disparue. Au contraire, maintenant elle avait la terrible impression de manquer d’air et de s’asphyxier. Elle se leva, tituba mais réussit à avancer jusqu’à la baie vitrée. Elle y appuya son front comme pour capter un peu du froid de la glace.

Comment devait-elle réagir ? Qu’attendait-il d’elle ? Qu’elle le quitte ? Quelle accepte et ferme les yeux sur son trafic ? Impossible. Elle ne pouvait pas, pas ça. Elle avait tué mais elle avait tout arrêté. Elle l’aimait pourtant, tellement. Elle éclata en sanglots contre les vitres de l’appartement. Elle aurait préféré ne rien savoir mais maintenant c’était trop tard. Elle devait faire un choix à présent même si elle devait le perdre ou s’était elle qu’elle perdrait. Elle se retourna vers lui, les larmes coulant sur ses joues.


« Je ne peux pas accepter ça de toi, William. J’ai fait des choses horribles dans ma vie et je ne cherche pas d’excuses. Je cherche une rédemption qui ne viendra certainement jamais mais je ne peux pas cautionner ce que tu fais même si je t’aime plus que tout, plus que ma propre vie – Un nouveau sanglot l’interrompit – Je ne te blâmerai jamais pour des erreurs que tu as faites, William. Je ne te reprocherai jamais tes choix dans ton métier. J’ai bien compris que tu n’étais pas le défenseur de la veuve et de l’orphelin mais tu connais mon opinion concernant le droit et la justice. Jamais je ne te jugerai ou ne t’en voudrai pour ça. Mais ne me demande pas de cautionner ce trafic. Ça je ne peux pas ! – Elle respira profondément et ses yeux se firent durs – Arrête tout, arrête ce trafic, ne joue plus les esclavagistes. Si tu refuses, je m’en vais… pour toujours ! »

Les dés étaient lancés. A lui de choisir, elle lui pardonnerait ce qu’il avait été mais ne pouvait pas accepter de vivre, d’aimer avec un homme qui marchande et exploite la misère humaine.

Merci Stephen pour la sign :)

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