William lui rendit son étreinte. La serrant comme s'il voulait la voir fusionner avec lui. Sa tendre moitié. Ce qu'elle lui souffla ensuite l'apaisa au lieu de le surprendre. C'était bon de l'entendre. Doux mots, où celui qui les prononce avoue sa faiblesse, se donne entièrement, vulnérable et fragile. Pourquoi le dire dans ce cas? Parce que c'est aussi une promesse. La plus belle qui soit.
-Je t'aime, répondit William en s'abandonnant à son tour à l'effet de ces mots.
* * *
Il est 17h12 , nous sommes le 16 janvier. Dolan pianotait sur son ordinateur avec frénésie. Il avait hâte de terminer ce mail et de pouvoir quitter le cabinet. En effet, maitre Dolan ne devait pas être en retard au rendez-vous qu'il avait donné à sa petite amie. Rendez-vous qu'il avait fixé hier, juste avant de lui dire au revoir. Cette soirée avait été fantastique sur tous les points. William était encore étonné d'avoir réussi à lui dire qu'il l'aimait. Sans doute l'atmosphère magique du moment, avait levé ses inhibitions. Non, la magie n'a pas prise sur lui.
Il l'avait ensuite raccompagné jusqu'à son hôtel. Et non, il n'avait pas insisté pour rester. William ne voulait rien brusquer et de toute façon ce n'était pas ça qu'il cherchait à tout prix, sinon il l'aurait déjà eu. Oui, ça ne faisait aucun doute.
Quoiqu'il en soit, il avait fini par lui proposer de passer à son hôtel le lendemain vers 17h30 et il allait finir par être en retard. Les yeux de Dolan fixés sur son écran jetait parfois des regards inquiets à l'horloge de son bureau qui semblait avancer bien trop vite à son goût. Finalement, il ferma brusquement son ordinateur et se leva dans le même mouvement. Il attrapa sa veste accrochée au porte-manteau et sortit du bureau d'un pas pressé.
-Au revoir, monsieur Dolan, le salua sa secrétaire sans détacher ses yeux de son écran d'ordinateur. Je savais que vous alliez oublier alors j'ai pris la liberté d'en acheter pour vous.
Dolan haussa un sourcil interrogateur. Il n'avait vraiment pas le temps pour les devinettes. Puis il avisa un bouquet de fleur posé sur la table basse près de l'ascenseur.
-Que ferais-je sans vous, fit William en se maudissant intérieurement.
En guise de réponse, la jeune fille lui décocha un sourire malicieux et replongea dans son travail. William la salua et quitta enfin le monde des affaires, les fleurs à la main.
-Je n'en ai pas pour longtemps Ideki, annonça William en sortant de la berline.
Il ne vit pas son chauffeur acquiescer car il se dirigeait déjà vers l'hôtel. Un petit coup d'œil à sa montre l'informa qu'il était 17h29. Quel talent, se congratula-t-il intérieurement. L'avocat entra et n'accorda aucune attention au réceptionniste ; il connaissait le chemin. Arrivé à la porte de la chambre, il fit une pause, s'assurant qu'aucunes de ses mèches de cheveux noir ne jouait les rebelles. Ceci fait, son bouquet de fleur dans les bras, il frappa à la porte.