Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Une pause s'impose (Terminé)

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Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 75 mercredi 17 mars 2010, 21:06:44

Lorsqu’elle entendit toquer à la porte, Marine sursauta. Elle alla ouvrir à celui qui allait être son cavalier pour la soirée. Il se tenait, magnifique, dans l’embrasure de la porte. Elle lui adressa un sourire. Quand il la complimenta, son sourire s’élargit. Elle pensait bien que William le ferait. Il était toujours d’une extrême politesse et d’une grande prévenance avec elle. Marine se doutait bien qu’il dirait quelque chose dans ce goût là. Elle ne pensait pas pour autant mériter son compliment. Elle était trop quelconque et pas assez jolie selon elle.

« Vous êtes très élégant, William »

Son compliment était des plus sincères. Dans le même temps, le jeune homme était toujours très élégant et soigné mais là, il était vraiment splendide.

Elle se retourna pour aller attraper sa cape. Le seul manteau qu’elle possédait. Alors qu’elle revenait vers le juriste, elle évita de peu un cafard qui se baladait. Elle soupira et fit comme si de rien n’était. Elle en voyait de temps en temps dans l’hôtel ou dans sa chambre. Par chance, ce n’était que de temps en temps. Elle espérait que son compagnon n’ait rien vu.

Elle alla vers lui et sortit de la chambre qu’elle ferma à clé. Elle se tourna alors vers lui, en mettant la cape sur ses épaules nues.


« Je vous suis, William »

Merci Stephen pour la sign :)

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William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 76 mercredi 17 mars 2010, 23:17:26

       La blattaria ou communément appelée blatte ou encore cafard. Ce charmant petit animal se regroupe dans les endroits chaud et sombre.- William avisa que cet hôtel répondait parfaitement aux conditions requises-. L'animal peut survivre plusieurs jours sans sa tête et a une autonomie de quarante-cinq minutes sous l'eau. Autrement dit, cette attachante petit créature est, de l'avis de Dolan, hautement increvable et répugnante.

       Alors que Marine prenait sa cape, William ne put s'empêcher d'observer, la dite blatte, lors de sa progression sur les lattes usées du parquet. A l'instar de quelques héros de l'antiquité, l'avocat proposa son bras à sa belle et l'éloigna du monstre. Dans son élan, il l'entraina jusqu'au hall de l'immeuble où était toujours posté le réceptionniste. Tandis que le couple se dirigeait vers la sortie, les deux hommes échangèrent un regard glacial, se défiant l'un l'autre, jusqu'à ce que la porte passe dans leur champ de vision ; ce qui mit un terme à leur duel.

       Dans un élan de galanterie prévisible, William ouvrit la portière de la voiture pour sa dame. Ideki, la salua d'une petite courbette et se mit au volant du bolide. Lorsqu'il avisa que tout le monde était entré, il alluma le contact et prit la route du restaurant. William ne dit rien durant le trajet. Les moments de silence avec Marine – aussi rare soient-ils- ne le dérangent pas. D'après Dolan, on peut juger le niveau de complicité entre deux personnes par leur aptitude à ne pas être gênés lors de silences.

       -Nous y sommes, annonça fièrement Dolan, alors que la voiture s'arrêta devant l'entrée d'un bâtiment somptueux.

       Les quelques mètres qui les séparaient du restaurant était couverts par un tapis qui évitait aux clients de marcher à même le trottoir. Des voituriers et des portiers encadraient l'entrée du restaurant, prêt à réaliser les quatre volontés de leurs invités. William gratifia la jeune fille d'un sourire rassurant et la conduisit à l'intérieur. L'ambiance y était beaucoup plus calme et relaxante que le laissait présumer l'accueil en fanfare. Les murs aux tapisseries jaune dorée étaient éclairés par des lumières tamisées accrochées au mur. Seul le cliquetis des couverts et le léger bourdonnement des conversations brisaient le calme quasi religieux qui régnait.

       Un vieux serveur chauve aux allures altières, parfaite caricature du majordome, les mena avec force cérémonie jusqu'à leur table. Après avoir tiré la chaise de Marine, William s'installa à son tour.

       -J'avais prévu de vous emmener dans un fastfood mais malheureusement toutes les tables étaient déjà réservées pour ce soir. Je me suis donc rabattu sur la gamme en dessous. J'espère que vous n'êtes pas trop déçu.

       Un sourire malicieux ponctua la fin de sa phrase. Il reprit avec un ton plus sérieux.

       -Je suis comblé de vous avoir avec moi ce soir. Ces deux jours ont été interminables.

       Interminable était un doux euphémisme. Rien que d'y repenser, Dolan en était malade. Il avait passer son temps à sermonner toutes les âmes de son cabinet. Deux jours qu'il avait endurés dans un état de colère permanent. Maintenant, il n'éprouvait plus qu'une profonde lassitude et un réel soulagement d'être avec Marine.

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 77 jeudi 18 mars 2010, 11:51:57

Marine prit le bras que William lui offrait. Elle était contente de le revoir et de pouvoir passer la soirée en sa compagnie. Maintenant qu’il était près d’elle, elle se rendait compte de combien il lui avait manqué. C’était étrange pour elle. Personne ne lui avait jamais manqué. Alors pourquoi la présence de cet homme lui était-elle devenue si importante ? Elle n’en savait rien. Etait-ce sa personnalité ? Son attitude envers elle ? Son esprit ? Difficile à dire.

Elle en était là de ses réflexions lorsqu’ils arrivèrent devant la voiture dont William lui ouvrit la portière. Elle salua le chauffeur avec un léger sourire et un signe de tête. Elle prit place alors dans la luxueuse berline. William la rejoignit et le véhicule prit la direction du restaurant. Le silence s’installa dans la berline mais ça ne gênait pas la jeune femme. Elle porta son regard sur l’extérieur. Les lumières de la ville défilaient à une vitesse impressionnante. La jeune femme se sentait bien.


« Nous y sommes »

Elle reporta son attention sur William puis sur le bâtiment qu’ils atteignaient. Marine écarquilla les yeux. Elle pensait qu’il l’emmènerait dans un restaurant chic mais elle n’avait pas imaginé un tel endroit. Ce dernier était à la restauration ce que le palace était à l’hôtellerie. Cela ne rassura pas la jeune femme. Elle avait déjà du mal à s’intégrer dans les lieux du commun alors dans un endroit aussi somptueux, elle était d’autant moins à sa place. Si William n’était pas venu lui tendre le bras pour la faire sortir de la voiture, elle serait restée à l’intérieur. Elle finit par sortir, presque à contre cœur. Le sourire que lui lança son cavalier la rassura un peu. C’était étonnant. Elle n’avait jamais eu besoin d’être rassurée. Elle se suffisait à elle-même en règle générale mais là, la présence de William était sécurisante.

Elle avança à son bras en espérant ne pas faire d’impairs. Arrivé à l’intérieur, Marine nota la sobriété du lieu. Un serveur les conduisit à une table. Ce dernier prit sa cape alors que William lui présentait sa chaise. Elle s’installa, il en fit autant.


« J'avais prévu de vous emmener dans un fastfood mais malheureusement toutes les tables étaient déjà réservées pour ce soir. Je me suis donc rabattu sur la gamme en dessous. J'espère que vous n'êtes pas trop déçu – il lui sourit - Je suis comblé de vous avoir avec moi ce soir. Ces deux jours ont été interminables »

Marine lui retourna son sourire.

« Quel dommage ! Moi, qui n’ai jamais mis les pieds dans un fast-food. J’aurai bien aimé en visiter un »

Ainsi, elle lui avait manqué. Cela lui fit plaisir. C’était idiot mais elle appréciait ce fait.

« Vous aussi, vous m’avez manqué, William »

Ses joues se colorèrent. Elle devait paraître bien stupide. Elle se sentait gênée aussi bien par les propos qu’elle venait de formuler que par le fait d’être dans ce lieu magnifique où elle se sentait très peu à sa place.

Elle regarda autour d’elle. Il y avait d’autres couples présents dans la pièce. Marine les observa, surtout les femmes. Elles étaient toutes magnifiques, distinguées, de vrais mannequins, tout le contraire d’elle. Elle n’était décidément pas de ce monde, elle espérait juste ne pas mettre William dans l’embarras. Elle reporta son regard sur le visage du jeune juriste et lui sourit.


« Je ne vous l’ai pas dit mais merci de m’avoir invité à dîner »

Merci Stephen pour la sign :)

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William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 78 jeudi 18 mars 2010, 19:05:27

       Le luxe. Inutile, superflue. Il est l'opposition du nécessaire. Pourtant rien n'est plus beau que ce qui n'est pas nécessaire. Certains voient le luxe comme une insulte à la pauvreté. D'autres comme un gâchis ridicule. William, lui-même, convenait que l'excès de luxe conduisait à des extrémités risibles. Pourtant, il l'appréciait également car l'inutilité est le propre de l'homme. C'est le seul animal qui est capable de gâcher son énergie et ses compétences dans un autre dessein que sa survie. L'art et le luxe. Deux domaines qui créent de l'inutile. C'est pourquoi par déférence pour l'humanité, Dolan ne pouvait mépriser ni l'un, ni l'autre.

       Marine semblait nerveuse, elle n'était manifestement pas à l'aise. William pensait que l'ambiance feutrée qui régnait dans le restaurent compenserait le raffinement fastueux des lieux. Ou bien c'était peut-être ce qu'elle venait de lui dire. L'avocat était ravi de savoir qu'elle avait pensée à lui. Tandis qu'elle regardait autour d'elle, William en profita pour la contempler à nouveau. Sa peau albâtre égaillée par des yeux turquoises et une bouche vermeille, ses cheveux roux sauvage tenus en respect pas un chignon. Elle rayonnait, mais Dolan était le seul à le voir. Un phénomène qu'il ne s'expliquait pas mais qui lui convenait parfaitement.

       Elle le remercia en le gratifiant d'un de ses sourires.

       -Merci à vous d'avoir accepté, rétorqua-t-il immédiatement.

       A peine, Dolan eut fini sa phrase qu'un serveur se présenta avec deux cartes. Il en donna une à Marine puis une à Dolan. Cette fois non seulement il n'y avait pas les prix sur la carte de Marine mais il n'y en avait pas non plus sur celle de l'avocat. Le format du menu était lui aussi particulier ; il n'y avait qu'une quinzaine de mets. Quand aux plats eux-mêmes, il s'agissait de titres mystérieux qui ne laissaient que peu d'indices quand à leur contenu. L'un des titres en particulier fit sourire le juriste:

Brume Matinale d'un Rouget au jus de Sarrasin Torréfié,
facette d'une pulpeuse tomate liée de boulgour

       William observa la jeune fille qui lisait son menu et retint un rire en imaginant ce qu'elle pensait de celui-ci.

       -Si je puis me permettre. Il paraît que leur: « Saute-mouton de crevette extrêmement macérée de coriandre, délicate pelure de légumes cerclée de poireau au goût iodé » est un pure merveille, lut-il d'une voix monocorde. A moins que vous ne préfèreriez le célèbre: « Folie d'une moule-frite moelleuse et croustillante à la fois, infusion rose té au safran et quelques fleurs qui font coucou ! »

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 79 jeudi 18 mars 2010, 22:16:35

« Merci à vous d'avoir accepté »

Marine lui sourit à nouveau. Le serveur leur apporta la carte et la jeune femme se plongea dans l’étude du menu mais les énoncés étaient parfaitement sibyllins. Comment comprendre un tel charabia ? Les noms étaient charmants mais pas forcément parlants. Elle était un peu déroutée.

« Si je puis me permettre. Il paraît que leur: « Saute-mouton de crevette extrêmement macérée de coriandre, délicate pelure de légumes cerclée de poireau au goût iodé » est un pure merveille, lut-il d'une voix monocorde. A moins que vous ne préfèreriez le célèbre: « Folie d'une moule-frite moelleuse et croustillante à la fois, infusion rose té au safran et quelques fleurs qui font coucou ! »

Elle regarda William qui semblait s’amuser de la situation. Marine soupira intérieurement. De toute façon, il fallait bien choisir quelque chose. Elle prit le parti de suivre les conseils de l’avocat.

« Eh bien, tentons le « saute-mouton de crevette » - elle rendit la carte au serveur qui venait prendre leur commande – Les noms sont… originaux »

C’était le moins qu’on puisse dire, elle espérait qu’ils seraient bons mais en même temps dans un tel restaurant, la cuisine était forcément bonne. Marine espérait l’apprécier.

Elle observa son chevalier servant. Il paraissait des plus à l’aise dans ce décor, dans ce milieu. Il connaissait tous les us et coutumes. Il était élégant. Ses vêtements étaient très bien choisit. Son costume noir aux reflets émeraude se mariait parfaitement à ses beaux yeux verts à peine cachés par les lunettes qu’il portait. Son visage possédait des traits fins. Il était agréable à regarder. Marine ne l’avait jamais vraiment regardé. L’aspect physique contait assez peu pour elle, qu’il s’agisse du sien ou de celui des autres. Elle avait fait un énorme effort ce soir pour s’habiller et ne pas le gêner. A rebours, elle se dit qu’elle avait très bien fait.

 
« Alors William, de quoi voulez-vous parler ? Souhaitez-vous débattre sur les préceptes d’Aristote ou de Platon ? Ou sur la distinction par le langage de Schopenhauer ? »

Elle cessa alors son examen. Elle voulait juste passer une agréable soirée, la première de toute sa vie.

[HRP : J’aime beaucoup ta signature ^^]

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 80 samedi 20 mars 2010, 13:33:58

       William prit le rouget et répondit par la négative tandis que le serveur proposait tout un panel de vins. Il jeta un coup d'œil entendu à Marine mais garda le silence. L'homme s'inclina et disparut de nouveau. William servit un verre d'eau à Marine avant de se servir lui-même. Celle-ci exprima alors son désir de parler philosophie. Était-ce vraiment une envie ou bien voulait-elle entamer une activité qui la mettrait à l'aise? L'avocat craignait que ce ne soit pas pour cette deuxième raison. Son malaise venait du fait qu'elle n'était pas habituée à cet univers d'excès. Il n'avait qu'à le ridiculiser. Dénigrer ce monde bling-bling qui n'avait pas de quoi impressionner quelqu'un comme Marine.

       -Pourquoi parler de sujets qui ont déjà été revus et corrigés par des esprits plus brillants que nous. -Il fit un geste circulaire- Il y a plein d'autres sujets intéressants qui nous entourent.

      William attira l'attention d'un serveur qui accourut et se pencha sur la table pour écouter sa requête.

      -Y aurait-il un porte-manteau? S'enquit l'avocat en faisant mine d'enlever sa veste.

      -Si vous avez chaud nous pouvons baisser la température, monsieur, répondit précipitamment le domestique en posant les mains sur les épaules de l'avocat. C'était du moins l'impression qu'on avait car les mains de l'homme, bien que très proche, ne touchaient pas le client.

      -Vous seriez bien aimable.

      Le domestique rassuré s'inclina et disparut hors de leur champ de vision. William, qui ne semblait absolument pas incommodé par la chaleur, se racla la gorge et reprit comme s'il ne s'était rien passé.

      -Comme je le disais, il y a tant de chose à dire. Par exemple, la magnifique pirouette de ce domestique pour se tirer d'une situation embarrassante. Il ne pouvait pas se permettre de me dire qu'un client sans sa veste serait inconvenant. Il ne pouvait pas non plus me laisser l'enlever au dépend de la réputation de l'établissement.

      Même si William ne le montrait pas pour ne pas influencer sa cavalière, il abominait ce monde hypocrite où tout n'est que faux-semblant. Pourtant c'est dans ce domaine que les dieux avaient décidé de faire de Dolan un expert. Cruelle ironie, que d'être condamner à exceller dans ce qui nous dégoute. Pourtant à force d'être immergé dedans, il avait commencé à y prendre goût.

       -Je ne vous ai pas emmené ici par hasard, lui confia-t-il. Je voulais vous faire découvrir un autre monde. Mon monde. Quand pensez-vous?
« Modifié: samedi 20 mars 2010, 16:11:42 par William Dolan »

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 81 samedi 20 mars 2010, 14:06:58

William passa commande à son tour et leur servit de l’eau. Il se rappelait qu’elle ne buvait pas d’alcool, la jeune femme en fut touchée. A sa grande surprise, il déclina sa proposition concernant la philosophie décrétant qu’il y avait d’autres sujets de discussion possibles. Le seul souci était qu’elle ne connaissait pas vraiment d’autres sujets de conversation.

Elle l’observa alors qu’il échangeait avec le serveur concernant sa veste. La jeune femme n’en comprenait pas vraiment le but. Elle n’avait pas non plus l’impression qu’il fasse si chaud que ça ou que William ait chaud.


« Comme je le disais, il y a tant de chose à dire. Par exemple, la magnifique pirouette de ce domestique pour se tirer d'une situation embarrassante. Il ne pouvait pas se permettre de me dire qu'un client sans sa veste serait inconvenant. Il ne pouvait pas non plus me laisser l'enlever au dépend de la réputation de l'établissement »

Marine n’aurait jamais pensé à ça. Elle ne pensait que cet univers puisse être aussi codifié, des codes qu’elle ne connaissait pas.

« Je ne vous ai pas emmené ici par hasard. Je voulais vous faire découvrir un autre monde. Mon monde. Quand pensez-vous ? »

La jeune femme était déroutée. Elle jeta un coup d’œil inquiet autour d’elle puis revint vers l’avocat. Elle se reprit rapidement, retrouvant son attitude habituelle.

« Le cadre, même s’il est très luxueux, ne me gênes pas. C’est même plutôt agréable de se retrouver dans un tel lieu – elle sourit – Par contre, votre monde a des us et coutumes qui me sont inconnus et ça me met mal à l’aise. En règle générale, je n’en ai rien à faire de ce que pensent les gens de moi. Là, c’est différent. Je ne veux pas vous mettre dans l’embarras en commettant un impair. Je ne veux pas que vous subissiez les effets de ma maladresse »

Elle regarda à nouveau autour d’elle : le mobilier, le décor, les serveurs. Elle sourit à nouveau, un peu gênée.

« Le luxe à ses bons côtés. C’est plutôt agréable de se faire servir ou de manger des mets raffinés »

Elle se sentait un peu honteuse de dire cela mais c’était une réalité. Il était plus agréable d’être là que de se trouver dans une chambre délabrée, où des cafards se baladent, à manger un sandwich.

Merci Stephen pour la sign :)

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William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 82 samedi 20 mars 2010, 18:25:17

       Un frisson. Sans doute la climatisation qui avait été allumée. En effet, même s'il ne se serait jamais douté que la dame soit troublée car elle avait peur de lui causer du tord, le frisson était dû à sa petite expérience. C'est une plaisante sensation de savoir que l'on fait attention à lui. Cela avait sans doute un lien avec la robe. Son odeur et sa texture. William s'était immédiatement rendu compte qu'il s'agissait d'une robe neuve. Elle s'était faite belle. Plus magnifique qu'elle ne l'est déjà. Pour lui... Finalement, Dolan devait reconnaître que la climatisation n'avait pas été allumée...

       William glissa ses mires vertes sur la jeune femme qui partageait sa table. La raison ployait devant elle, parvenant difficilement à maintenir son emprise glaciale sur le cœur de l'avocat. Celle-ci fondait et s'il n'y prenait pas garde, elle disparaitrait complètement. Ça ne devait pas arriver. William Dolan ne se laisse pas dominer par ses émotions. Elles sont synonymes de faiblesse et d'erreurs. Pourtant la glace s'écoulait toujours et ce genre de convictions finiraient par céder. Il le savait, même si le reconnaître aurait été le premier pas vers la reddition. Sa carapace résistait à tout et n'importe quoi. Dans une enveloppe de logique et de prise de recul, elle était inébranlable. Les émotions et les remords coulaient comme de l'eau sur de l'ardoise. Les suppliques des esclaves, les larmes des victimes qui voyaient leurs bourreaux sortir du tribunal libres et souriants, les récidives... Des récidives dont William était responsable. Pourtant, il continuait, il ne faiblissait pas. Sa carapace intacte puisait sa force dans la détermination infinie de Dolan. Il connaissait ses objectifs mais la présence de Marine le faisait douter de leur véritable valeur. Sois maudit jeune fille.

       William attrapa le verre en cristal et le vida de son contenu. Il savoura la fraicheur du liquide qui coulait dans sa gorge, le purifiant de ses réflexions. Il revint à l'instant présent, avisant qu'il était sensé donner une réponse. Une réponse si évidente qu'il n'eut pas à y réfléchir.

       -Vous ne me mettrez jamais dans l'embarras, mademoiselle, affirma-t-il. A moins que vous ne soyez dans l'embarras parce que vous me croyez dans l'embarras. Une situation qui aura pour effet de me mettre dans l'embarras.

       L'avocat la gratifia d'un sourire plein d'humour. Celui-ci disparut progressivement pour faire place à l'expression dolanienne dont Marine devait maintenant avoir l'habitude. Son regard se posa sur le verre vide. De l'index, il écrasa une perle d'eau qui avait élue domicile sur le rebord du récipient. Il fit tourner son doigt humide sur le bord du cristal et un sifflement à la fois sourd et pur s'échappa du verre.

       -J'exige des gens qui m'entourent, de la prestance, de la compétence et de la distinction, fit-il en reportant son attention sur elle, sa voix accompagnée du chant du cristal. Mais de vous Marine, je n'exige rien. J'aime ce que vous êtes. Encore une fois, ceux ne sont que des mots venant d'un bonimenteur mais je vous prie de croire que vous avoir à mon bras est le plus grand orgueil auquel je puisse accéder.

       Deux serveurs choisirent ce moment pour arriver avec deux assiettes en porcelaine dont le contenu était caché par une cloche d'argent. Ils posèrent les plats devant les deux clients puis avec une synchronisation impeccable, découvrirent les assiettes. Il s'agissait de chefs-d'œuvre culinaire, aussi beaux que bons. Les textures, la cuisson et des phénomènes inconnus des simples clients rendaient les aliments presque méconnaissable tant en apparence qu'en goût. C'était presque comme redécouvrir la saveur des aliments. Ces œuvres ne palliait pas à une nécessité qui est de se nourrir. Ils ne servaient qu'à ravir les sens.

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 83 samedi 20 mars 2010, 22:42:24

William lui répondit avec humour qu’elle ne saurait le mettre dans l’embarras. La jeune femme était rassurée mais ce n’était pas une raison, pour elle, de ne pas faire attention. Elle le regarda jouer avec son verre et en tirer un sifflement.

« J'exige des gens qui m'entourent, de la prestance, de la compétence et de la distinction. Mais de vous Marine, je n'exige rien. J'aime ce que vous êtes. Encore une fois, ceux ne sont que des mots venant d'un bonimenteur mais je vous prie de croire que vous avoir à mon bras est le plus grand orgueil auquel je puisse accéder »

Aux premiers mots qu’il prononça, Marine eut peur. Elle ne faisait pas vraiment partie de ces gens distingués et pleins d’aisance qu’il côtoyait mais quand il poursuivit en disant qu’il n’attendait rien d’elle que d’être elle même, elle resta coi.
 
Les serveurs revinrent vers eux et déposèrent leurs commandes devant eux. Dans un même mouvement, parfaitement coordonné, ils retirèrent les cloches mettant à jour les assiettes et leurs contenus. Cependant, Marine n’y fit pas attention malgré le merveilleux fumet qui s’évadait de son assiette. Elle ne pouvait détacher son regard du visage de l’avocat. La considérait-il vraiment comme quelqu’un de valorisant ? Elle ne comprenait pas pourquoi.

On l’avait toujours considéré comme n’ayant pas vraiment de valeur mise à part celle de la combattante et encore seulement si elle gagnait. Cet homme ne la connaissait que depuis quelques jours et il l’a considérait comme une personne intéressante. Il semblait l’apprécier malgré son caractère et ses mauvais travers. Il aurait pu dîner avec n’importe quelle femme de la salle de restaurant, il n’aurait eu aucun mal à trouver une cavalière et pourtant c’était elle qui était avec lui. Elle qui n’avait pas d’avenir et un passé des plus troubles. Une femme n’ayant aucun savoir être, qui ne connaissait rien à ce monde de faste. Pouvait-il vraiment tenir à elle ?

Et lui ? Qu’éprouvait-elle pour lui ? Elle appréciait sa présence, son esprit. Sa façon d’être, son visage insondable ne la gênait pas. Elle se sentait bien avec lui. La jeune femme n’avait pas besoin de porter de masque, elle pouvait être elle-même et, visiblement, il ne lui demandait pas autre chose. Il lui avait dit que l’amour était une alchimie particulière entre deux personnes. Est-ce que c’était ça ? Etait-elle en train de tomber amoureuse de lui ? Il était manifestement trop tôt pour le dire mais il était certain qu’elle avait une certaine inclinaison pour lui.
 
Elle craignait cependant qu’il change d’avis à son propos par rapport à son passé. Il en ignorait tout. Ce qu’il avait pu deviner n’était rien à côté de la réalité. S’il changeait alors d’avis sur elle, elle le comprendrait et elle l’accepterait. Mais pour l’instant, il était encore avec elle.

Les yeux de la jeune femme s’illuminèrent et se mirent à pétiller. Son sourire éclaira tout son visage. Elle regarda son assiette et regarda le juriste.


« Ça à l’air divin ! Bon appétit William »

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 84 mardi 23 mars 2010, 13:00:57

       Tellement de choses restent cachés. William ne serait pas surpris si Marine lui révélait la vérité car il se doutait qu'il s'agissait de quelque chose dans ce goût là. La jeune fille avait semée trop d'indices pour que l'avocat passe à côté. Même s'il ne connaissait pas son passé exact, il en connaissait la nature et c'était amplement suffisant pour dresser un profil de la guerrière. Traumatisme, manque de confiance en soi, aucune existence administrative, compétences martiales, ce n'était pas les éléments qui manquaient au dossier.

       Quand aux petits secrets de William, il ne comptait pas les révéler. Marine ne devait pas savoir car il tenait à elle. Il fallait qu'il conserve l'illusion d'être un avocat peu scrupuleux et non un esclavagiste sans cœur. La jeune fille pouvait comprendre beaucoup de choses mais ça, il en doutait fortement. Elle avait un bon fond et était dépourvue de la moindre méchanceté. Elle n'accepterait jamais un William Dolan dans son ensemble. Cacher certaines choses était nécessaire. Et ce n'est pas comme si le juriste ne savait pas mentir. C'est un professionnel, son secret ne sera pas révélé à moins qu'il le décide.

       William regardait Marine tandis qu'elle se régalait. C'était un plaisir plus grand que de s'attaquer à son propre plat. La première fois qu'il avait gouté à la cuisine gastronomique, il avait été aux anges. C'était tellement bon qu'il s'en souvenait toujours. Alors il était revenu encore, encore et encore. A force le plaisir avait disparu. Il s'était habitué à cette cuisine et ne pourrait plus revivre l'extase de la première bouchée. Quel genre de dieux cruels avait accabler les humains de ce mal qu'est la morosité. L'homme s'habitue à tout et ne tire plus aucun plaisir de ce qui lui semble normal. Allait-il s'habituer à Marine?

       Finalement, il s'attaqua au délicieux poisson et fit passer le tout avec des rasades d'eau fraiche.

       -C'est de la cuisine moléculaire, expliqua-t-il. Je ne sais pas du tout comment sa fonctionne mais ils arrivent à mélanger les gouts et les textures à leur guise.

       Dolan avisa que ce sujet de conversation était absolument rasoir et stérile. Il opta pour quelque chose où la dame serait un peu plus impliquée et qui l'intéresserait d'avantage.

       -Au fait, excusez-moi si ça n'a rien à voir mais... Je me demandais comment avancent vos démarches administratives.

       William connaissait déjà la réponse à cette question. Il savait parfaitement que Marine n'arriverait à rien sans papier d'identité. C'était juste une petite astuce pour lancer la conversation sur ce sujet épineux.

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 85 mardi 23 mars 2010, 22:08:33

Marine fut très surprise par le goût de ses aliments. Pour elle, la nourriture était seulement un moyen de faire fonctionner son corps. Ce dernier avait besoin de certaines choses pour continuer de fonctionner, telle une machine, et la nourriture en faisait partie. Mais là c’était différent. Les odeurs, les textures, les saveurs étaient merveilleuses. Elles se mêlaient dans un balai sensoriel extraordinaire. La jeune femme était étonnée qu’un simple plat puisse être aussi extraordinaire.

William lui parla de cuisine moléculaire. Marine n’en avait jamais entendu parler. Moléculaire, ça lui rappelait la chimie. Ça devait probablement avoir un vague rapport avec ce domaine. Quoi qu’il en soit, c’était délicieux.


« Au fait, excusez-moi si ça n'a rien à voir mais... Je me demandais comment avancent vos démarches administratives »

Marine fut prise au dépourvu par la question du juriste. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il aborde ce sujet. Elle pensait cela régler mais visiblement ça ne l’était pas pour lui. La jeune femme posa ses couverts.

« Il n’y a, hélas, pas grand-chose à dire – elle poussa un léger soupir – Je suis allée me renseigner à l’université. Si pour y entrer un simple test d’évaluation peut remplacer un diplôme, pour l’inscription c’est différent, il faut tout un tas de documents que je n’ai pas. Je n’ai même pas osé aller jusqu’au lycée pour voir s’il y avait des postes de libre. Mes démarches administratives sont au point mort, William»

Elle réfléchit un moment puis posa à nouveau les yeux sur l’avocat.

« Il faudrait que j’aille dans une ambassade pour avoir accès à des papiers qui pourraient me concerner malheureusement je ne sais même pas d’où je viens. Je ne connais pas mon pays d’origine. En fait, je connais assez peu de choses sur moi ou plutôt sur mes origines »

Elle fit une nouvelle pause. Pour une fois, elle avait envie de parler un peu d’elle. Pourquoi ? Elle n’en savait rien mais la présence de William lui paraissait rassurante. Elle n’en demandait pas plus au fond.

« Je n’ai que peu de souvenir de ma petite enfance. Je me rappelle juste que des hommes sont venus et m’ont emmenés, enlevés serait, je pense, plus exact. J’avais cinq ans, il me semble. Après, on m’a formé au combat pendant dix ans et, à part les missions qui ont pu m’être confiées, je ne suis jamais sortie de ce camps jusqu’à maintenant. C’est probablement pour ça que j’ai du mal à me faire aux gens et à la foule. J’y ai passé 13 an, ça fait beaucoup sur 18 ans »

Elle sourit tristement. Il n’était pas utile d’aller davantage dans les détails. Ce qu’elle avait dit c’était déjà beaucoup pour elle. Elle espérait qu’elle ne s’était pas trompée et que William ne la jugerait ou, en tout cas, qu’il ne la jugerait pas trop durement.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 86 mercredi 24 mars 2010, 22:12:21

       Dolan avait écouté ses problèmes administratifs tout en sachant qu'ils étaient insolvables. Sans papier, elle pouvait aller voir toute les ambassades qu'elle voulait, ça ne changerait rien. Si encore elle connaissait son nom complet et son pays d'origine, il y aurait un espoir mais là c'était peine perdu. Inutile que William lui propose une nouvelle fois d'intervenir, ils allaient forcement y venir un jour ou l'autre. Soit William réussira à la convaincre soit ce sera lui qui cédera, ne supportant plus de la voir gâcher ses talents, et il lui ferait des papiers à son insu. Papier qu'elle finira par accepter.

       Cependant, Marine dériva sur un terrain glissant pour l'avocat. Ce qu'elle lui révélait était très intéressant et il était fier de se voir accorder une telle confiance. Mais là, il était sensé compatir et avoir pitié de ce que fut la vie de Marine. Pourtant, il n'en éprouvait aucune. Son esprit cartésien était trop occupé à absorber les informations et à les analyser. « Navrée » sur un ton qui se voulait compatissant, fut la seul chose qu'il parvint à articuler.

       Pendant ce temps, les cogitations de Dolan allaient bon train. Il préférait lui en faire part plutôt que de rester comme deux ronds de flan. Il se pencha alors légèrement sur la table et la fixa avec un de ses regards qui intiment le calme. Un regard qu'il réservait habituellement aux clients émotifs à qui il devait annoncer quelque chose de déstabilisant.

       -Si vous vous rappelez des hommes qui vous ont enlevés, vous vous rappelez peut-être de votre langue d'origine, suggéra-t-il. C'est une information qui réduirait considérablement le champ des possibilités. Une enfant de cinq ans répondant au nom de Marine enlevée en 1997 et qui n'a jamais été retrouvée, il ne dois pas y en avoir des centaines. Nous pourrions retrouver vos papiers... et votre famille.

       « S'ils sont en vie » ajouta William pour lui-même. Il y avait de grandes chances qu'ils soient morts. S'il était à la place des ravisseurs de Marine, il aurait exterminé toute la famille proche pour éviter les témoins et pour que la police ne soit pas trop zélée dans leur recherche de la gamine disparue. Ou bien une autre hypothèse était que Marine avait été vendu. C'était un procédé banal dans certains pays pauvres. Nul doute que cette nouvelle la ferait atrocement souffrir. Mais dans ce cas là, Dolan préférerait encore lui annoncer leur mort. Annonce qu'il -si c'était en son pouvoir- se ferait une joie de rendre réelle.

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 87 mercredi 24 mars 2010, 22:48:19

William sembla l’écouter, attentif puis prononça un simple mot.

« Navré »

Marine haussa un sourcil.

« Navré ? Pourquoi ? Vous n’avez pas à l’être ceci n’est pas de votre fait. Et je ne cherche ni pitié, ni compassion. Je relate des faits, c’est tout. Si quelqu’un doit être navré, ça devrait être moi, et non vous William »

Elle le vit alors se pencher vers elle avec un regard intiment le silence.

« Si vous vous rappelez des hommes qui vous ont enlevés, vous vous rappelez peut-être de votre langue d'origine. C'est une information qui réduirait considérablement le champ des possibilités. Une enfant de cinq ans répondant au nom de Marine enlevée en 1997 et qui n'a jamais été retrouvée, il ne doit pas y en avoir des centaines. Nous pourrions retrouver vos papiers... et votre famille »

La jeune femme chercha à se concentrer pour essayer de se rappeler cette période lointaine de sa vie. Elle chercha dans ses souvenirs mais rien ne lui revenait, rien du tout.

« Je… je ne me souviens pas. Je ne me rappelle quasiment rien de ma petite enfance mise à part le dessin – elle sourit tristement – Je ne suis même pas certaine que « Marine » soit mon vrai prénom. Quand à ma famille, ils ont dû m’oublier depuis le temps ou alors ils sont morts. Ceux qui m’ont enlevé, les ont peut-être tués. Ce serait assez le genre de ceux qui m’ont « élevés ». Je crains ne pas avoir beaucoup de chances de ce côté-là non plus, William. Néanmoins, c’est gentil à vous de vouloir m’aider. Ça me touche beaucoup »

Elle lui sourit à nouveau. Elle attrapa son verre d’eau et en bue quelques gorgées ; L’eau fraîche lui fit du bien. Ce n’était pas évident pour elle de parler de ça. Elle se rappelait de moments tragiques qu’elle aurait préféré occulter. Elle reprit ses couverts et recommença à manger en silence. Son esprit, malgré ce qu’elle avait dit à William, essayait de se souvenir. Elle essayait de recoller des morceaux de mémoire mais en vain.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 88 jeudi 25 mars 2010, 11:22:08

       -Je vous en prie, fit-il avec une pointe de déception.

       Il aurait aimé pouvoir rendre se service à Marine. Les occasions de passer pour un héros n'étaient pas légion. William soupçonnait que ce trou de mémoire ne soit qu'une défense psychologique ; une volonté de la jeune femme d'aller de l'avant et de se créer une nouvelle vie. C'était le mieux à faire. On ne tire aucun bonheur à explorer le passé. A la fin, c'était Marine qui avait raison.

       -Alors c'est bien un nouveau départ pour vous ma chère, confirma-t-il avec un petit sourire.

      William se garda bien d'ajouter que démarrer une vie à 18 ans n'était pas évident, voir impossible. Toutefois, William avait une conception bien à lui d'une vie réussi. Un avis que ne partageait sans doute pas Marine. Pour lui la vie était réussi lorsqu'on accédait à un certain rang de considération social. Une preuve que notre vie n'était pas passée inaperçue et que notre existence à influencée celles de milliers d'autres. Heureusement, cette condition, il ne se l'imposait qu'à lui-même.

       -Moi qui voulait vous faire passer une agréable soirée. Je crois que je me suis trompé de sujet de conversation, fit-il avec un sourire d'excuse. Merci tout de même de l'avoir partagé avec moi.

       Il lui sourit et lui caressa doucement le dos de la main. Effleurer était le mot qui convenait le mieux. Il fit glisser ses doigts sur la peau douce de Marine qui n'offrait aucunes aspérités sur lesquels ceux-ci purent s'attarder. Ils parcoururent toute la longueur de la main avant de s'envoler en bout de piste. Puis sans cesser de dévorer la belle des yeux, il fit un sort à ce qui restait de son assiette.

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 89 jeudi 25 mars 2010, 14:01:16

La jeune femme hocha la tête en souriant lorsqu’il lui parla d’un nouveau départ. Oui, c’était ainsi qu’elle le concevait même si c’était difficile peut-être même impossible. Peut-être n’aurait-elle pas dû quitter le camp ? Peut-être qu’elle n’était pas capable de s’adapter à la société ? A part William, elle n’avait jamais discuté avec quelqu’un. Quoique le jeune homme en dise, elle était asociale et elle ne savait pas se comporter avec les gens.

« Moi qui voulait vous faire passer une agréable soirée. Je crois que je me suis trompé de sujet de conversation. Merci tout de même de l'avoir partagé avec moi »

Les paroles de l’avocat la tirèrent de ses réflexions. Elle sentit alors le contact léger de sa main qui effleurait la sienne. Ce léger contact la fit frissonner. Elle posa ses yeux sur William qui avait repris son repas.

« Mais vous me faites passer une agréable soirée. Votre présence suffit à la rendre agréable, William »

A son tour, elle s’occupa de son assiette. Ses joues avaient rosies. Elle se sentait bien avec lui. Les sujets évoqués n’étaient peut-être pas plaisants mais il ne les avait abordés que pour essayer de l’aider.

A son tour, elle acheva son assiette. Ce plat avait été un vrai délice. Elle n’avait jamais rien mangé d’aussi divin.


Merci Stephen pour la sign :)

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