La rigueur Dolan! Sois précis et méticuleux. Malgré le maelström de pulsion et de désirs frustrés qui régissait le juriste, il ne devait pas perdre de vue que Marine était encore inexpérimentée. En effet, si ça ne tenait qu'à lui, il l'aurait déjà renversé sur le canapé et aurait immolé son corps si appétissant dans la luxure la plus sauvage. Pourtant, William se contrôlait, et tandis que sa belle se délectait de ses baisers, il fit glisser ses mains jusqu'à ses cuisses. Il ferra les deux rondeurs et ramena la jeune fille sur lui, de manière à ce qu'elle le chevauche. Une position qui permettait à la jolie rousse de ne pas se sentir oppresser et qui lui donnait l'illusion d'avoir le contrôle de la situation. En réalité, c'était William qui orchestrait tout ; hors de question de la laisser s'embourber toute seule dans les méandres, pourtant naturelles, de l'acte amoureux.
Le première acte du concerto débuta donc sous l'introduction de ce baiser, long et ininterrompu. Il était le rythme de l'orchestre, la seule constante sur laquelle on pouvait compter. Les langues s'enlaçaient dans un rythme lent et langoureux, rivalisant de prouesses agiles pour contenter leur partenaire respectif. Pendant ce temps, William caressa le dos de sa belle, appréciant les formes de l'instrument qui allait bientôt lui jouer sa douce mélodie.
Le chemisier de Marine était un rempart dérisoire pour les mains de Dolan qui glissaient dessous comme un banc de poissons sous la surface. Pourtant, par souci du travail bien fait, l'une de ses mains se présenta sur l'ouverture du vêtement et commença à tricoter sur le coton. Le premier bouton sauta de son encoche dans un bruit sourd, puis son voisin, et autre, jusqu'à ce que les deux pans du vêtement pendent, sans défense sur les épaules de sa belle. Afin d'achever l'œuvre, les deux mains, dextre et sénestre, se posèrent de chaque côté de ses flancs et remontèrent dans un souci de symétrie, louvoyant, escaladant peau et sous-vêtement, jusqu'à ce que les deux sœurs crochètent le tissu vaincu. Ce dernier tomba enfin et révéla le corps albâtre.
William ne voyait pas les cicatrices qui semblaient parcourir le corps de la guerrière, même s'il les devinait par le toucher. Le doigt de William s'attarda sur l'une d'elle, la peau avait une texture différent et c'est comme cela qu'il parvenait à la localiser. Il suivit la zébrure de la cicatrice jusqu'à ce qu'il soit arrêté par du tissu... De la dentelle. Pas de retraite face à l'ennemi. Aussi, il dégrafa simplement le soutien-gorge et poursuivit sa route comme si de rien était.