Alecto avait été émerveillée dès qu’il avait prononcé les mots magiques « je peux lire sans bougie la nuit ». A vrai dire, elle aurait rêvé de cette capacité, puisqu’elle craignait la flamme, mais adorait lire… Ceci-dit, ces quelques minces avantages paraissaient n’être pas assez forts pour concurrencer les désagréments de la vie d’un chat pas plus haut qu’un tabouret.
En parlant de tabouret, elle hocha la tête rapidement. Mais où avait-elle la tête enfin ?! Bien sûr qu’il avait besoin de ce léger détail pour ne pas finir en noyé. Fronçant le nez de son idiotie, elle eut un petit rire gêné, qui était tout de même une très grande amélioration : notons qu’elle n’avait pas rougit et ne se confondait pas en excuses en pensant qu’elle venait de commettre un crime.
« Ah … oui, pardon. » Souffla-t-elle tout de même, en se déplaçant jusqu’à un petit trépied, et lui déposant en se penchant dans l’eau, afin qu’il puisse s’y installer sans avoir de l’eau jusqu’au museau. Sous les bras, tout au plus, estima-t-elle.
Elle aurait été tentée de le prendre sur ses genoux, évidemment, d’autant dans sa forme féline qui pour elle était moins équivoque de leurs précédentes et torrides caresses. Mais Alecto songeait qu’il apprécierait bien plus d’être soigné ainsi, alors qu’elle serait libre de ses mouvements. Quelque part, ce bain qu’elle lui offrait la rendait moins mal à l’aise, alors qu’elle aurait été des plus gênées s’il avait eu sa forme humaine… Jamais l’Esclave n’aurait frotté le corps nu d’un homme, enfin. Pas sans en avoir eu l’ordre, ce qu’elle avait eu bien des fois à effectuer.
En trempant le savon dans l’eau, par-dessus le rebord du baquet où elle ne s’était pas encore aventurée, toute habillée pour pouvoir chouchouter son petit Matou, Alecto revint sur ce qu’il avait dit plus tôt.
« Cela doit vous faire vraiment bizarre, lorsque vous repassez à votre forme euh… d’homme. De ne plus voir correctement la nuit. Vous devez vous cogner partout ! » Elle ricana, étrangement joviale, et plus enfantine aussi.
A vrai dire, plus le temps passait, et plus la compagnie de Yazill lui plaisait, plus elle se sentait à l’aise. Du moins, de moins en moins contrite, ou angoissée. Ils avaient partagé beaucoup… Et il était gentil avec elle. Il fallait avouer que sous cette apparence, il était attendrissant, et. Et sous sa forme humaine, Yazill était séduisant, aussi.
Alors, elle frotta le savon sur ses paumes pour le faire exploser de mousse, de grosses bulles s’en échappent et elle débute alors une toilette soignée sur les poils du félin.
« C’est bien la première fois que je lave un chat ! » Pouffe-t-elle, avant de s’en vouloir, encore une fois, d’avoir appelé son Visiteur ainsi. Elle sait bien qu’il va répondre « mais c’est ce que je suis, un chat, tout va bien » Mais même… Elle trouve que c’est un peu réducteur. Serait-elle gênée s’il l’appelait « esclave ? » « humaine ? » A la réflexion… Elle ne dirait rien, évidemment. On l’avait nommé de bien des façons, après tout. Et jamais elle n’avait eu son mot à dire. Cependant, le Matou l’avait appelée « belle » et même « merveille ». Sans s’en rendre compte, elle sourit niaisement, avant de revenir à la réalité.
En quelques minutes, Alecto a frotté une bonne partie du petit corps de son Invité, et saisit un peu de mousse qu’elle place entre ses oreilles, en venant le coiffer d’un petit chapeau de bulles. Elle rit alors, spontanément, avant devenir faire claquer un baiser sur l’une de ses bajoues, à la naissance de ses moustaches.
« Oh, comme vous êtes mignon ainsi ! »