Si la Sorcière était excitée, c’était assez difficile d’en juger réellement. Bien sûr, elle avait ce petit sourire lubrique très reconnaissable, qui ne permettait pas d’avoir des doutes sur le fait qu’elle passait un bon moment. Mais de toute évidence, Thiana n’était pas une femme qui se lançait dans de grandes vocalises et sautes d’humeur dès les premiers instants d’un ébat.
Elle semblait ne rien savoir des petits tracas internes du Matou, ou, si elle s’en doutait, n’en montrait rien non plus. Peut-être même pouvait-on se demander si cela ne la rendait pas encore plus sarcastique, son regard turquoise légèrement plus brillant.
Elle ne fut pas sensible non plus, enfin, pas comme une midinette, aux petites flatteries de Yazill, le regardant de bien haut lorsqu’il entreprend de lui faire une belle démonstration de courbette, habile, pour prouver comme il saura faire monter la température chez ces Dames assoiffées…
A le voir ainsi, cette fois, elle sourit plus largement, dévoilant ses dents, et venant agripper sa tignasse sans faire grand cas de ses oreilles, alors qu’il ne reste que ses vêtements pour l’empêcher de sentir la bouche avide contre son intimité. Alors, elle ondule enfin du bassin, accompagnant ses mouvements avec une souplesse maîtrisée, avant de ricaner lorsqu’elle sent ses mains lâcher sa poitrine et venir tenter d’ouvrir son pantalon.
Thiana, d’une main ferme, repousse légèrement sa tête, assez pour qu’elle plonge son regard déterminé dans le sien. De sa main libre, elle claque son pouce contre son majeur puis son index, et en un claquement de doigts, Yazill put sentir contre ses joues la chaleur douce d’une peau. L’air frais de la pièce caresse également ses cuisses… Ils sont nus. Juste un petit claquement de doigt, rien d’autre. La Sorcière le regarde toujours de haut, le toisant avec suffisance, en penchant la tête sur le côté, comme si elle l’évaluait désormais dans le plus simple appareil.
Alors, comme s’ils n’avaient que trop été interrompu par son petit tour de passe-passe, la Magicienne réaffirma la poigne dans ses cheveux, pour le forcer à aller au bout de ce qu’il avait déjà suggéré, enserrant son visage de ses cuisses.
Assurément, cela n’avait rien à voir avec les pathétiques maladresses d’Alecto. Sa Maîtresse, elle, savait parfaitement y faire, pour un peu que l’on aime les femmes assez froides, et méprisantes…