Identité : Lirielle Hathran
Âge : 20 ans
Sexe : Féminin
Race : Humaine
Sexualité : Pansexuelle
Physique :
L’inspecteur fronça les sourcils, comme à chaque fois qu’il lui servait un bobard, seulement là, en plus, il pencha légèrement la tête parce que quelque chose lui échappait. Le “pourquoi” ? C’est qu’il avait aucun intérêt à venir le baratiner le vieux, absolument aucun. Il finit par valider sa première hypothèse, délire d’ivrogne.
- Disparu, vous dites ?
- Oui je vous le jure ! Elle était là et l’instant d’après elle..elle n’y était plus.
- Je vois, on a donc affaire à une jeune femme qui s’est mystérieusement volatilisée.
- Vous ne me croyez pas hein ? En même temps ça n’a pas de sens…
La déception et l’inquiétude du vieil homme le poussèrent à jouer le jeu. Après tout il avait un peu de temps devant lui et entre ça et les histoires de cul de Gilano dans la salle de repos, son choix était fait.
- Admettons que je vous crois. Il me faut plus d’informations. Elle ressemblait à quoi exactement ?
- A une jolie gamine, avec trente ans de moins j’en aurais bien fait mon affaire si vous voyez ce que je…
- Mais encore.
- Ca c’est passé très vite vous savez, j’ai eu le temps de voir grands choses si ce n’est ses yeux bleu et son visage innocent. La pauvre...Pis sa poitrine, j’avoue je l’ai regardé, mais c’pas ma faute, elle a vraiment ce qui faut ou y faut. Pis sa robe là, ça mettait vraiment en valeur ses...
- Corpulence.
- Bah elle était plutôt fine, une jeunette quoi. Elle m’a pas semblé bien grande non plus.
- Si vous avez eu le temps de voir tout ça, de vous y attardez, vous avez eu le temps de voir ses cheveux ?
-Longs, jusqu’au reins je crois. Blond très clairs, ils ondulaient un peu me semble, mais c’est peut être parce qu’il pleuvait, je sais plus bien.
- Un signe distinctif quelconque ? Tatouages, cicatrices ?
- Elle a cassé son talon savez, alors elle a pas couru longtemps... Non j’ai rien vu sur sa peau. Elle avait l’air douce en tout cas, ouais, douce et pâle. Pas comme moi qui trâine dehors depuis trop longtemps, c’pas facile la vie dans la…
- Pourquoi est ce qu’elle courait ?
- Bah, parce qu’elle était poursuivi ! Evidemment. Vous croyez que je suis là pour quoi ? Vous faire perdre votre temps ? Tssss. Un homme, habillé avec un sweat noir et une cagoule. J’ai pas pu voir son visage du coup. Je me souviens juste de sa voix. Je l’ai trouvé un peu grave pour la carrure du gugus. Il a dit qu’il allait la saigner cette pute et il l’a fait. Moi j’ai pas osé bouger, je suis resté derrière la benne, à regarder...
-Il l'a saigné.
-Elle l’a frappé, elle avait pas l’air du genre à se laisser faire. il a prit le dessus et il a l’a égorgé, proprement. Enfin si on peut dire, ça a giclé partout, même pour moi c’était pas beau à voir. C’est là qu’elle m’a regardé vous savez, elle aurait du être morte déjà non ? Pis là elle a...disparu. L’instant d’après le type est tombé à genoux à cheval sur “rien”. Qu’est ce qui va lui arriver, à elle ?
- S’envoler n’est pas un crime.
-Vu son gabarit, ça m'étonnerait même pas qu’elle en soit capable…
- Venez avec moi, j’ai encore beaucoup de questions.
Caractère :
Poignée de mains.
- Monsieur Clarck, bonjour. C’est vous qui allez vous occuper de la jeune Hathran, c’est bien ça ? Vous verrez, c’est une jeune femme adorable. Elle m’a offert un cadeau le jour de mon anniversaire, pour tout vous dire.
- Nous commençons les séances dès la semaine prochaine.
- Tenez, voilà son dossier.
L’homme l’ouvrit aussitôt, ses yeux l’explorant à la va vite avant de le refermer poliment. La psychiatre eu un petit sourire.
- Lirielle fuit la réalité, elle s’invente des histoires avec des détails si poussés qu’elle n’est à présent plus capable de faire la différence entre le vrai monde et ceux, fantasmés, ou elle se cache. C’est pourtant une jeune femme intelligente, sans histoire, mais tout ça l’empêche de s’intégrer et de réussir professionnellement. Elle est à présent trop déconnecté du monde réel. J’ai d’abord pensé que c’était un moyen pour elle d’extérioriser et de se dévaloriser. Elle se fait subir des choses dramatiques lors de ses “errances” comme elle les appellent, mais elle en est aussi parfois l'héroïne, faisant preuve de beaucoup de courage. Le seul point commun de ses délires est la mort. De toute façon, tout est consigné là, entre vos mains.
- Je vois.
Un peu plus tard, assis à son bureau, jambes croisées, l’homme ouvrit le dossier à nouveau, cherchant les informations lui permettant de se faire une première idée de sa personnalité. Ce qui ressortait le plus, finalement, c’était cette volonté qu’elle avait de faire le bien. Elle semblait étrangement lucide aussi et persuadé sans l’ombre d’un doute d’avoir raison. Peut être était elle même un peu têtue à la lecture de certains de ses propos. En effet, Lirielle était quelqu’un de sympathique, d’ouvert d’esprit et de déterminé, étonnement pleine de joies de vivres, comme si elle était inconsciente de gâcher son existence, puisque pour elle, la réalité, sa place n’était pas ici. “Un jour je trouverais le bon endroit, je n’ai pas à m’inquiéter”.
Histoire :
- Mon histoire ? Mon parcours ? Je vous avoue que je ne sais pas trop par ou commencer…
Je suis née dans une jolie maison en tout point similaire à celle de mes voisins de gauche, de droite et de la rue d’en face aussi. Vous savez, ces quartiers ennuyeux ou tout se ressemblent ? Ou l’on passe noel ensemble, ou l’on se croise tout les jours à la même heure. Bonjour, au revoir, comment va votre fille ? Mes parents ont prit soin de moi, mon enfance c’est bien passé. Vous pouvez tout de suite arrêtez de chercher de ce côté là. Aucun traumatisme à vous mettre sous la dents. Je n’ai même jamais eu à subir la méchanceté des autres enfants.
D’ailleurs je n’ai pas passé beaucoup de temps avec eux, j’ai été la première de ma classe à savoir lire et dès ce moment là je n’ai plus fait que ça. Dans la cour de récré, chez moi.Mais vous êtes au courant, puisque c’est la raison pour laquelle mes parents m’ont envoyés vers vous. Ils se trompent vous savez, je n’ai aucun problème mental, aucun trouble quelconque. Vous devriez trouver un moyen de les rassurer plutôt que de perdre du temps avec moi. Ne le prenez pas mal mais...C’est indirectement la faute de professionnels tel que vous si ma vie à été un calvaire. 5 ans, 5 ans ou mes parents m’ont gardé bien au chaud à la maison sans voir personne, sans avoir le droit d’ouvrir un seul bouquin si ce n’est ceux des cours. Je ne crois pas être responsable de mes “difficultés” à m’intégrer comme ils le disent si bien. Et puis...Je vais vous dire un petit secret, des amis j’en ai eu, des tas et j’en aurais encore beaucoup d’autres. Le fait que vous ne puissiez pas les voir ne les rendent pas moins réel. Ma vie est plus belle et plus riche que la vôtre, croyez moi.
Je ne nie pas que je suis parfois...fatiguée. Les choses ne se passent pas toujours bien pour moi, rarement bien même. Mais c’est comme ça que ça doit se dérouler. Je le sais.
Comment ça se passe ? Je ne pourrais pas vraiment l’expliquer. Du moins pas aussi bien que le voudriez ou juste ce qu’il faut pour rajouter quelques lignes futiles et erroné à votre dossier, comme tous les autres. Je me suis penchée sur la question avant vous, soyez en sûr, je ne vous ai pas attendu, mais ce n’est pas rationnel. J’ai d’abord pensé que je faisais ce qu’on appelle des rêves conscients, que je m’endormais tout simplement en lisant mais j’ai vite compris que ce n’était pas le cas. Mes ressentis sont exactement les mêmes, la douleur qui persistent ensuite, non, tout ça est bien réel.
Je me souviens de la première fois que c’est arrivé, j’avais 8 ans, je venais de faire un caprice pour qu’on m’offre un roman sur la guerre. J’étais avec mon cousin ce jour là, il avait autre chose à faire que de penser aux conséquences que pouvait avoir un tel ouvrage sur une gamine. Je me souviens avoir buté sur les mots, lui avoir demandé les définitions de certains et puis tout à coup, les lettres sont devenus...flous, puis tout le reste et quand ça s'est arrêté j’étais sur le champ de bataille, avec les soldats. Debout juste à côté d’un homme blessé. A l’époque je n’ai pas compris, maintenant je sais que c’est un obus qui l’avait amoché à ce point. J’ai paniqué évidemment, mais au lieu de ne rien faire, je l’ai traîné comme je pouvais un peu à l’écart, derrière une butte de terre. Je crois que c’est à ce moment là que j’ai compris que ça se reproduirait à nouveau, que j’aiderais ceux que je rencontrais. Et c’est ce que je m’efforce toujours de faire depuis. Je suis morte là bas et ça m’a ramené dans le monde, du moins dans celui là, sur le fauteuil rouge en tissus, confortablement assise. C’est là que j’ai compris, aussi, que je n’étais pas en danger. A l’instant même où je suis revenu de la même manière que j’étais partit. Je me souviens de la sensation...d’exaltation que j’ai ressentis, du sentiment d’avoir accomplis quelque chose de vraiment bien et l’envie impérieuse de recommencer.
J’ai essayé de lire tout ce qui me passait entre les mains. A l’adolescence je me suis même essayé aux romans pathétique à l’eau de rose, rien. Si je ne suis pas...transporté parce que ce je lis, c’est le cas de le dire, je reste ou je suis, c’est sans intêret, je dois partir.
Si j’ai accepté tout ça, si je le provoque de plus en plus souvent, il y a quelque chose toutefois, qui continue de m’étonner, que je parte quelques heures, quelques jours, mes proches ne s’en rendent pas compte ou s’il remarque quelque chose, c’est juste que j’ai la tête ailleurs quelques secondes. Je crois que je ne suis jamais “parti” plus d’une minutes. Dire qu’il me suffirait d'être malhonnête avec eux pour ne pas perdre mon temps ici avec vous…
J’aimerais rencontrer quelqu’un qui me ressemble, je crois que c’est ce qui pousse à ne pas garder le secret sur mon...pouvoir.
Autre :
Lirielle est obsédé par les romans et les bandes dessinées, en particulier de sciences fictions, de fantaisies et fantastiques. À juste titre, puisque dès lors qu’elle commence à se plonger dans la lecture, un phénomène étrange, un pouvoir qu’elle contrôle sans en avoir conscience, lui permet de rendre ce qu’elle lit réel quelque part dans l’univers et l'y téléporte. Ceux qui le vivent ne ressentent aucun changement, ni transition, ce phénomène s’intégrant naturellement dans le flux spatio temporel.
Le seul moyen pour elle de revenir sur terre, à l’endroit exact où elle se trouvait, est de mourir ou de donner la mort. Ce qui est parfois un soulagement ou au contraire, une punition. Lirielle ne pouvant plus jamais revenir par la suite.