Urk... froide comme un souffle sans vie...
Sinistre et silencieuse comme l'ombre de la mort...
Ici n'en ressort, ceux qui y entre sans être attendu... Une forêt dense, faite de bois noueux et serrés. Ceux-ci s'entremêlent par endroit pour s'élargir ailleurs... la végétation est quasi inexistante au sol tant l'épaisseur des branchages et du feuillage bloque l'apport de lumière. Il faut des yeux perçants, des yeux de prédateur pour apercevoir ce qui se glisse entre les arbres.
Pas un bruit d'animaux ne vient indiquer une quelconque forme de vie. Seul le vent semble faire écho, s'engouffrant assez régulièrement dans les branches qu'il vient secouer, faisant doucement tanguer la cime des arbres. La forêt est malédiction, repaire du mal et d'une haine sauvage. La forêt est prison, dédale gargantuesque sans aucun moyen de s'y repérer pour celui qui ne la connait pas. La forêt est château, château du terrible roi bouc et de sa harde.
Il est difficile d'y progresser rapidement, du moins pour un pied lourd. Les racines sont autant de piège pour les sabots d'un cheval ou pour les bottes métalliques d'un chevalier. Rendant son exploration extrêmement difficile et périlleuse...
Ses occupants le savent, en sont rassurés, et ne sont que très peu sur leur garde. Certes, comme des bêtes, a l’afflux d'un bruit suspect. Mais pas comme des soldats, n'effectuant aucune ronde, aucun tour de garde... laissant glisser entre certaine des mailles de leur filet quelques petites âmes.
Certes les centaures excluent de la harde afin d’apaiser les tensions patrouilles discrètement en lisière de forêt, mais une fois passé cette ceinture légère et mobile, il pourrait se dérouler des jours voir des semaines avant de tomber sur âme qui vive.
Mais, toujours en restant dans cette logique... un bon chasseur, suivant la piste du village ne devrait avoir trop de mal à retrouver ce qu'il cherche. Même si les empruntes sont souvent effacés ou recouverte de neige, certaine pistes ne trompes pas. Branchage cassés, traces de sang, morceau de viande humaine abandonné ou arraché à la hâte... mais la piste est long, très longue même. Guidant au cœur de la forêt qui semble se refermer sur elle même, comme pour protéger avec plus de rigueur ses occupants.
Des cries s'élèvent... une troupe ripaille. Arrêté pour se reposer, se nourrir, ou s'amuser...
Le chasseur qui saurait se faire discret, parviendrait à s'approcher assez pour les apercevoir... les hommes-boucs, repoussant, grand et marqué par de rude affrontement.
Deux d'entre eux sont d'ailleurs actuellement en train de lutter, s'empoignant par les épaules, par les bras, poussant tête contre tête... et c'est à celui qui aura le plus de force et les cornes les plus solides. Les autres les entoures sans trop s'en préoccupé, certain affûte leur hache rudimentaire, d'autre se nourrissent... plantant leur croc pointu dans des cadavres encore reconnaissable. Des hommes et des femmes, souvent sectionné à la taille... pour une facilité de transport. Ou des enfants, toujours pour la même facilité.
Le groupe est néanmoins petit, juste une quinzaine... dont un plus gros. Beaucoup plus gros pour être exact... il porte une longue lame rouillé et le cadavre d'un jeune homme qui avait vu passé trop peu d'hiver.