Qu’il me croit sur parole ou non, je savais où était la vérité. Je n’avais aucune raison de lui mentir. Mais je comprenais parfaitement qu’il pouvait ne pas me croire. Après tout, nous ne nous connaissions pas, la méfiance était de mise. Méfiance propre à l’être humain ? Non, même pas. C’est juste que les humains étaient trop stupides pour aller au-delà de cette méfiance.
Mes informations, apparemment, convenaient à Deisui puisqu’il nous « permit » de repartir avec Arthur. J’étais un peu surpris, Talok ne m’avait pas parlé de ce détail. L’adolescent aurait-il servi de caution ?
Passant outre ce détail, j’écoutai avec la plus grande attention la suite. Une autre demande accompagnée d’une offre de contrepartie. Je ne tins pas compte du ricanement moqueur du démon, qui avait sûrement une idée...démoniaque, derrière la tête.
-Je vous proposerais bien de nous rejoindre, mais vous avez sûrement déjà du travail…
Une autre idée germa alors dans ma tête, mais je n’eus pas le temps de la formuler puisque mon interlocuteur enchaîna, affirmant qu’il savait à quoi s’en tenir. Puis il ajouta quelques mots au sujet de l’hybride. Sa façon de le mentionner titilla mon intuition, qui me dit qu’il parlait peut-être en connaissance de cause… Mais ce n’était pas le sujet.
-Vous avez sûrement raison, fis-je avec un sourire. Bon, concernant votre marché, je ne sais pas si je suis habilité à vous répondre, mais je n’y vois pour ma part aucun inconvénient. Vous êtes mercenaire, c’est bien ça ? Nous avons déjà un mercenaire, enfin une, dans l’Ordre, un deuxième ça ne devrait pas poser de problèmes. Il faut juste, si ma mémoire est bonne…
-Et elle l’est.
Je jetai un regard vide au démon. C’était mon équivalent du regard noir.
-Hum. Si ma mémoire est bonne, donc, il faut juste votre adresse, pour le cas où nous aurions besoin de vous contacter. Vous ne seriez, évidemment, pas obligé d’être toujours disponible, puisque vous avez déjà un métier qui doit bien vous occuper.