Je haïssais cette ville... Mais je n'avais pas le choix, il fallait que j'y sois pour recevoir les directives de mon dernier commanditaire.
Et contrairement à nombre de mes humeurs, je ne détestais pas cette cité pour des raisons gratuites et futiles. La première d'entre elle était que je possédait et maniait un équipement plutôt archaïque, qui n'avait nullement sa place dans cette métropole dédiée à la technologie, de fait je me retrouvais contraint à avoir en ma possession des outils qui ne m'étaient nullement familier et que je n'appréciais guère en dépit du fait que je savais pertinemment en faire usage, sans même compter le fait que les robots étaient bien moins sensible à certains arguments ou traitements que les humains et que je ne possédais malheureusement pas les talents appropriés pour les neutraliser. La seconde était la main mise que les femmes avaient sur cette ville. Non pas que je sois misogyne, bien au contraire, mais justement pour avoir toujours, de mon point de vue, respecter les femmes à l'égal des hommes il m'étaient pénible de voir ces dernières me regarder d'un air condescendant et supérieur.
Quant aux hommes n'en parlons pas, la plupart étaient de véritables larves, enfin du moins de mon point de vue. Sous les ordres de la gent féminine, mais même pas renforcer par des travaux physiques, dont les robots s'acquittaient à leur place. En somme ce n'était à mes yeux même pas des êtres vivants, juste des spectres, qui heureusement reprenait un peu de substance avec quelques verres dans le nez. Ainsi je fréquentais tant que possible les rares bars où la gent féminine se faisait absente, ou presque. Et c'était justement à la sortie d'un de ces bars que je fis une curieuse rencontre. Ce qui m'attira ce fut les multiples chocs répétés que j'entendis, et reconnus. Des coups de poings, ou de bâton peut être. Un bref coups d’œil autour de moi m'informa de l'absence de robots qui aurait pu mettre un terme à cette altercation. Chose rare... Mais si j’avais l'occasion de me dérouiller sans risque...
Ce son venait d'une ruelle et de fait je n’attendais nullement pour y pénétrer un large sourire aux lèvres. J’étais à vrai dire d’autant plus enthousiaste de par l'alcool qui m'animait , et peut être manquais je d'un peu de prudence, mais peu importe. J'aperçus rapidement les silhouettes dans la demi pénombre. Trois individus en entourait un autre, visiblement dans les vapes après quelques coups bien sentis. Je n’étais pas un sauveur ou un protecteur mais des individus assez misérable pour se battre à trois contre un constituaient une part non négligeable de la pâture que je jetais à Morte-Dame. Néanmoins je n’étais pas ici au nom de la ville des morts de fait je m'abstiendrai pour eux d'un sort si cruel... Et à vrai dire ils ne me laissèrent même pas profiter pleinement de ce plaisir, ne me voyant deux d'entre eux détalèrent et l'autre s'avança, une barre en métal à la main. il semblait éméché, bien plus que moi même et ne semblait même pas dangereux, juste sottement agressif. Je n'eus même pas à dégainer mes armes, que j'avais de toute manière laissées à ma planque, il s'élança vers moi, j'esquivais son assaut puis lui saisit la gorge, et profitant de l'élan l'amenait à une des poubelles, le projetant brusquement dans une de ces dernières.
"Panier à trois points !"
Le type fut déjà bien sonné, mais en plus cette ville avait certains atout appréciable. Comme ces poubelles qui amenait les déchets à une décharge par un complexe système de tuyauterie. quand il dégrisera le type n'aura pas qu'une gueule de bois, mais aussi une odeur des plus rances ! Enfin au moins n'allait il pas plus me déranger. Je m'apprêtais d'ailleurs à quitter la ruelle, quand je me souvins de la victime de ces voyous, et je me décidais de m'en approcher. Je le détaillais alors brièvement. Il avait eu de la chance, emplis comme des outres ses agresseurs n'avaient pas frappé aussi efficacement que possible, et les dégâts s'avéraient moindre que ce qu'aurait pu laisser craindre l’agressivité de ses détracteurs. Il avait quelques bleus au visage, probablement d'autres sur le reste du corps, ses habits étaient un peu déchirés, mais hormis quelques coupures et contusions il n'y avait rien à signaler, ce qui aurait d’ailleurs été dommage vu la gueule d'ange qu’il avait. Qui plus est il avait une carrure des plus frêles, sans pour autant être apathique comme celle de bien des habitants de cette ville, d’où le fait qu'il semblait s'être à peine défendu. Je songeais un instant à le laisser là se remettre de lui même, mais à vrai dire si les robots mettaient encore du temps à mettre leur patrouille et que d'autres ivrognes se pointaient il risquait bien pire que ce qu'il avait déjà vécu.
Ainsi, en désespoir de cause, je me décidais à l'emmener à ma planque, le relevant doucement, tout en le secouant pour essayer de le réveiller un peu. Dans le fond, agir ainsi ne me dérangeait pas vraiment. a vrai dire contrairement à certains de mes congénères je n'enveloppais pas mes planques d'une nappe de mystère. Au pire si j'étais trahi je pourrai toujours en trouver une autre, et c’était après tout en se mêlant à al foule qu'on se dissimulait le mieux. Ce qui était particulièrement vrai dans la ville de Tekhos. Alors que d’ordinaire j'appréciais avoir une planque dans les bas fond ou un bar sordide, il s'avérait ici que j'avais acheté un appartement respectable, bien qu'isolé, auquel n'importe qui d'un peu habile aurait pu accéder. Mais, de par ma défiance à l'égard de la technologie je prêtais assez peu d'attention aux choses qui s'y trouvaient..Et de toute manière la criminalité en cette ville était des plus basses et si la police me soupçonnait elle avait des moyens plus efficaces de me retrouver que de fouiller ma planque ! Alors l'un dans l'autre un peu de confort ne pouvait pas nuire, surtout à mon grand blessé !
Alors que je le sortais de la ruelle et le menait à ma demeure, essayant d'éviter tant que possible les robots pour éviter une situation embarrassante je le sentis s'agiter faiblement, reprenant conscience.
"Ah, tu te réveilles enfin, gueule d'ange. Ne t'en fais pas je ne suis pas une de ces brutes qui t'as attaqué, bien au contraire. Mais dit moi par curiosité, mêmes saoul ces type sont des larves qu'as tu fais pour t'attirer leur ire ?"
Oui j'étais indiscret, mais j’allais l'héberger j'avais bien le droit à cette réponse !