Bien sûr que je savais qu'elle n'était pas sans défense. J'avais bien vu ce qu'elle avait fait à ces hommes dans les souterrains... Pourtant sa remarque n'était pas dénuée de sens. Je savais pertinemment cela alors pourquoi me souciais je en permanence de ce qui pourrait lui arriver à la moindre imprudence ? Je fermais alors les yeux, songeurs, juste pour entendre sa promesse contrairement mon exigence. Cela par contre ne m'étonnait pas, quoi qu'en dise les religions et les bien pensants il était des plaies que le pardon ne pouvait pas refermer... Que rien ne pouvait refermer, mais que la vengeance pouvait empêcher de s’agrandir.
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Le lendemain je me réveillais avant elle. Le temps que je remette mes bottes et ma cape, ne m'étant pas défait du reste de mes habits pour des raisons évidentes, et que je me réveille un minimum, soit par une bonne rasade d’alcool, elle était encore endormie... J'hésitais alors à la laisser seule, puis finalement je sortais. Elle me l’avait bien dit elle saurait se défendre seule et il était peu probable que quelqu'un s'en prenne à elle en particulier. je descendais alors d'un étage, pour y retrouver le marchand qui nous accueillait au sein de la caravane, ce dernier me prévenant que nous partions dans une heure. Nous avions encore le temps en somme, et j'en profitais pour prendre un frugal petit déjeuner, tout en m'enquérant auprès de voyageur fraîchement arrivé depuis les terre gelées de la situation là bas. Du vent ,de la glace, rien de nouveau quoi. A vrai dire je me demandais à quoi je m'attendais. Si ce n'était la nature rien de menaçant ne pouvait avoir établi ses quartiers là bas. Certes c'était l'endroit idéal pour se cacher, qu'on soit une bande criminelle ou encore une puissance officielle, à condition de ne pas craindre de voir la moitié de ses effectifs décimés par le froid en moins d'un an.
Ainsi une fois ces modalités prises je remontais afin de réveiller Linda si ce n'était déjà fait ,afin qu'elle soit prête pour le départ. Je pus alors surprendre ses propos rêveur alors que j'ouvrais la porte, m'adossant sur le chambranle de cette dernière en regardant la chimère, songeur...Avant de me manifester, lui répondant d'une voix douce.
"L'important est de faire ce qu'on a promis à nos proches, peu importe après s'ils sont là pour nous voir, car tu pourras être fière de toi."
J'eus un petit sourire en coin avant de lui faire signe de se dépêcher.
"Allez prépare toi, on ne va pas tarder partir et rien n’énerve plus des marchands que le retard qui pourrait leur faire rater de belles affaires !"
Je riais alors aux éclats, l'attendant avec un léger sourire. Aujourd'hui alors que le soleil se coucherait nous atteindrons les terre gelées. Nous ne ferions nulles escales, la caravane ne possédant des marchandises qui n'avaient d’intérêt que pour les villages aux bordures des terres gelées.
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Notre chariot avait été dotée d'une bâche à ma demande afin de soustraire tant que possible Linda aux regards indésirables. Bien sûr je doutais qu'elle apprécie cela et de fait je me voyais mal l'empêcher de se promener à travers la caravane durant tout le voyage si elle le souhaitait. En même temps je ne pouvais pas la blâmer. L’ambiance de la caravane attifet particulière. A l'intérieur il n'y avait pas que des marchands, mais aussi des colons, des familles, c’était un véritable village mouvant qui ne vivrait que l'espace d'une journée, et moi même j 'avais trouvé cela fascinant les premières fois que j'y avais pris part.
Cependant le voyage ne fut pas sans incidents. A deux reprises nous fûmes assaillis par des hors la loi, qui cherchaient à s’approprier autant les biens que les gens pour les revendre, mais de tels groupes étaient suffisamment organisés pour les repousser. les gardes tels que moi empêchant les pillards de trop s'approcher pour qu'ils puissent voler des choses ou profiter de la panique, alors que le reste des individus présents usaient d'arme modernes pour les mettre en déroute, lors de ces assauts jje m'assurais toujours de la situation de Linda, qui semblait cependant très bien se débrouiller. Ainsi ce fut seulement avec quelques blessures pour certains de ses membres que la caravane atteint son but, le dernier village avant l'éternelle étendue de glace, alors que le soleil descendait sur l'étendue givré, le ciel se teintant alors de nuances féeriques.
Peu après j'étais aux côtés de Linda, quand, alors que le soleil se couchait pour de bon le ciel sembla se mouvoir, les couleurs qui l'avaient quitté se ranimées en vagues mouvantes, un léger sourire me venant alors aux lèvres. Une aurore boréale.
"Nous voilà arrivés Linda..."