Lorsque le médecin a annoncé à mon père que j'avais perdu l'usage de mes jambes de façon définitive, je pense qu'il a d'abord évalué le nombre de points que la société allait perdre à la bourse une fois les marchés mis au courant. Moi, je me souviens avoir d'abord pensé que j'allais m'asseoir sur les cours de capoera que j'avais payé d'avance, avant de réaliser pour de bon que j'étais paraplégique et dorénavant cloué à vie dans un fauteuil roulant.
Je ne nomme DRAKE NOVENTA, individu HUMAIN de SEXE MASCULIN âgé d'à peine 18 ANS. Comme mon patronyme l'indique, je ne suis pas japonais mais AMÉRICAIN d'origine bien que vivant depuis presque toujours sous le Soleil Levant. Si cela intéresse certains d'entre vous, sachez que je suis HETEROSEXUEL de nature, PEU EXPÉRIMENTÉ dans les choses de l'amour. Je suis VIERGE mais connais un peu les préliminaires et je doute maintenant d'aller plus loin que ça. Qui voudrait d'un type incapable de se mettre debout sur ses jambes, franchement ? Les filles qui ont le courage de faire face à ce genre de handicap -surtout à mon âge- sont des héroïnes de séries télé débiles qui n'ont rien de réel. J'avais mon petit succès, quand j'étais encore validé, vous savez ? Depuis, les gens ne me regardent plus qu'avec pitié et compassion. Satisfaction parfois aussi, pour ceux qui avaient toujours estimé que j'avais eu la vie facile d'un gosse de riche. D'extrêmement riche, en vérité.
Si vous vous intéressez à certains domaines de pointe en matière de génie robotique ou que vous avez connaissance des marchés financiers internationaux, je suis sûr que mon nom vous a déjà sauté aux yeux, n'est ce pas ? Noventa, comme la corporation de cyber-engineering du même nom. Mon père en est le PDG et possède une fortune se comptant en milliards de dollars. Inutile de dire que j'en ai toujours joui, je suppose... Oh, vous vous attendiez à une sombre histoire de famille tournant autour de l'argent ? Désolé de vous décevoir, mais je m'entends très bien avec mes parents. Ce sont eux qui ne s'entendent plus, restant mariés pour l'image mais vivant à des milliers de kilomètres l'un de l'autre. Mon père est en effet parti pour le Japon afin d'étendre l'influence de Noventa Corp en m'emportant dans ses bagages tout en laissant ma mère chez l'Oncle Sam, prétextant je ne sais plus quelle oeuvre caritative à gérer de son côté. Depuis, ils se voient deux-trois fois l'an pour donner le change aux détracteurs divers lors d'interminables soirées mondaines. Bref.
Mon père m'a toujours gâté, pensant que je lui en voudrais de me faire vivre loin de l'Amérique et m'a passé de très nombreux caprices depuis l'enfance. Et j'en ai profité, franchement ! Fringues de luxe, derniers gadgets électroniques hors de prix, voyages à l'autre bout du monde... Tout ce que les films pourraient vous faire imaginer constituait mon quotidien avant que je ne me découvre une passion dévorante qui me mit du plomb dans la tête : la pratique des sports extrêmes.
Fréquenter des gens qui avaient pour beaucoup la tête dans les nuages me remit curieusement les pieds sur terre. L'argent que j'avais, je le dépensais moins mais à meilleur escient et sans jamais oublier ceux qui étaient mes amis. Tout avait commencé par des sessions de snowboard en hors-piste, de l'exploration sauvage de gouffres réputés dangereux, du saut en parachute, du parapente, de l'escalade, du rafting, du basejump... Les études passaient au second plan, même si j'en suivais par correspondance. Rien ne valait les montées de "jus", de l'adrénaline qui pulsait dans mes veines quand je dépassais mes limites. Et quoi de mieux que de rentrer avec les amis après une pareille journée pour la célébrer avec des amis ? Si j'étais un peu jeune ? Hm.. Si. 14 ans à mes débuts, qui n'étaient finalement qu'un caprice de diva. Vu le budget que je balançais pour me faire bien voir, autant vous dire que personne ne trouvait à redire quant à mon âge, surtout que mon père proposait souvent un sponsoring bienvenu pour enfoncer le clou.
Le véritable extrême, je le découvrais grâce au Wing Jump. L'activité ultime, de mon point de vue. Imaginez un peu : un vol quasiment en chute libre dans une combinaison étudiée pour planer dans les airs ! Bien sûûûûûr, il y avait un parachute au bout du compte, mais quel PUTAIN DE PIED ! Vous voulez une idée du truc ? Matez ça. Oui, oui, appuyez sur play. ► PLAYMa vie changea -littéralement- lors d'un saut en Wing Suit (la tenue particulière étudiée pour le Jump et permettant le vol) normalement assez anodin. Je veux dire par là qu'il n'y avait pas d'incroyables figures à réaliser ni même des spots particuliers à passer, non. C'était un saut destiné à vérifier le nouveau matériel plus qu'autre chose. Ce qui se passa exactement, force m'est de reconnaître que je n'en su jamais rien. Très probablement un défaut de voilure... Je m'écrasais, il n'y a aucun autre mot. Dès le premier pas dans le vide, j'avais compris que quelque chose n'allait pas et je dû utiliser tout ce que je considère être mon talent pour minimiser les dégâts à l'arrivée, bien plus violente qu'à l'accoutumée. Je restais plusieurs semaines dans le coma, pour me réveiller à présent handicapé de la partie basse de mon corps. Incapable de bouger les jambes, je ne ressentais plus que quelques petites informations. La douleur de temps à autre et le fait que j'entrai en érection. Il y avait d'ailleurs à cela un côté pathétique : savoir que l'on bandait un peu à retardement, pas conscient de la sensation très particulière que cela produisait. Et se dire amèrement que ça ne changerait pas grand'chose puisque ça ne servirait plus jamais qu'à pisser.
Je n'avais jamais été quelqu'un de défaitiste jusque là. Sûr de moi, je respirais la confiance et la joie de vivre. Toujours de bonne humeur et plein d'entrain, je n'étais pas le genre à baisser les bras ou à me laisser abattre au premier prétexte venu. Indéniablement, je n'avais jamais connu les emmerdes jusque là, ce qui me permettait de foncer bille en tête sans me soucier des conséquences... Etre certain que tout pouvait se régler à coup de dollars rend trop négligeant. Je n'avais jamais essayé d'écraser les autres en me mettant en avant, du moins jamais volontairement. Mais je suppose aujourd'hui que les ressentis des gens que je fréquentaient étaient peut-être bien différents. De la tête brûlée courageuse, franche et casse-cou, mon accident m'avait transformé en un jeune homme en pleine dépression qui végétait sur son lit d'hôpital.
Ma mère vint me rendre visite, ce que mon père ne fit pas. D'après elle, il s'arrangeait pour gérer l'image catastrophique que j'avais donné à la corporation. En effet, son sponsoring avait fait de moi une sorte d'icône moderne des disciplines de l'extrême, ce qui m'avait propulsé sur quelques scènes médiatiques sportives. Alors vous pensez bien que devenir paraplégique était un "coup de pub" dont il se serait bien passé. Cette révélation acheva ce qui me restait de moral et j'en étais à envisager le suicide lorsque je reçus la visite la plus inattendue de toutes celles qui passèrent la porte de l'hôpital à mon attention.
Il s'agissait de Jiro Tanaka, le meilleur ingénieur de mon père. A peine plus de vingt ans et un génie comme il en existait pas deux, un mec adorable bien que pas mal dans la lune. Jiro et moi nous étions connus lors d'une initiation au rollerblade et nous nous étions rapidement bien entendus. Il concevait des choses farfelues sur son temps libre et m'en faisait parfois profiter, comme ce surf volant propulsé à l'air ou ces rollers motorisés complètement dingues. Et ce n'était qu'un petit échantillon de tout de qu’il pouvait mettre au point ! Jiro s'en voulait pour mon accident. Il me révéla avoir réalisé pour me faire plaisir le design de la Wing Suit que j'avais testée lors de ce fameux saut et considérait être responsable de mon état. Je dois avouer....ppfff... Je dois avouer que je lui en voulu, après coup. L'ingénieur eu à subir mes reproches, toute ma morgue et le venin qui me prenait au ventre depuis mon réveil et la mort de mes jambes. C'est lui qui eu à encaisser mes accusations, mes pleurs, mon amertume. Ma haine injustifiée, même.
Pourtant, Jiro ne cilla pas des masses. Il fit la seule chose dont j'avais réellement envie à ce moment là de ma vie : il me laissa évacuer sans chercher à me consoler, il me laissa exploser. Et quand tout fut terminé, l'homme ne partit pas en me lâchant une quelconque leçon de morale, non. Jiro alla fermer la porte de la chambre à clé avant de se planter devant moi, me fixant par-dessus ses grosses lunettes avant de me balancer son sourire le plus prometteur, qui accompagnait la phrase qui j'attendais le moins dans ces circonstances. "
Ecoute ce que j'ai à te dire, tu vas sauter de joie."
J'en ri avec lui, à présent tout disposé à lui prêter une oreille attentive. Et effectivement lorsqu'il eut terminé, je me sentais d'humeur à tenter un marathon debout sur mes deux jambes.
Non, il n'avait pas de solution miracle à mon souci, pas tout à fait du moins. Mais Jiro avait en tête une alternative audacieuse. Vous vous souvenez des activités de la société de mon père, citées quelques lignes plus haut ? La recherche et la création dans le domaine de la robotique, oui ! Et bien, Jiro était à la tête des départements et avait eu l'idée géniale de me proposer un exo-squelette qui compenserait mes jambes. Une sorte d'armature portée un peu comme un pantalon qui pourrait m'aider à marcher. Plus comme avant et de façon très limitée, mais imaginez un peu ! D'après mon génie maison, les capacités seraient même possiblement poussées pour que je puisse courir et pratiquer quelques sports ! Certains auraient pensé que c'était fou, que c'était de la SF destinée à me faire rêver. Ceux là n'auraient pas eu tort, mais ils auraient parlé sans connaître Jiro.
Coincé pour encore un mois à l'hôpital, il se promit d'achever le premier prototype dans ce laps de temps... Si je lui promettais, moi, de ne rien lâcher et de continuer à entretenir mon corps. Il me faudrait les meilleurs dispositions possibles pour profiter de l'exo-squelette, d'après lui. J'acceptai donc, relancé sur les rails que je connaissais le mieux : celles du défi physique.
Tiens, ça me fait réaliser que vous ne savez pas trop à quoi je ressemble, pas vrai ? Tenez, regardez le magazine sur la table à côté de vous. C'est moi qui suis en couverture, oui ! Vous allez trouver que c'est prétentieux, mais je trouve que j'ai plutôt une belle gueule. Mes traits sont assez fins, presque délicats. Ma mâchoire est assez carrée pour que le côté efféminé qu'on voudrait me prêter soit davantage un atout séduction, pas vrai ? Comme mon menton volontaire ou mes grands yeux ! Je les aime beaucoup, eux. Bleus et pailletés d'or, très expressifs. J'aime moins mes larges sourcils, mais peu importe : ils sont la plupart du temps cachés derrière les mèches tombantes de ma crinière mi-longue d'un noir de corbeau et c'est très bien comme ça. J'adore ce petit côté négligé que m'offre ma coiffure, ça contraste agréablement avec la tête propre sur moi que je me paie. Enfin... Au moins, les gens se sentent facilement en confiance en ma compagnie. A moins que ça ne soit le fauteuil qui les rassure quant à ma capacité à être un enfoiré ?
La chaise roulante, j'y viens. Plus particulièrement pour le moment à ce qui est posé dedans, c'est à dire moi ! Un bon mètre 85 quand je pouvais me mettre debout, un peu moins maintenant. Un corps taillé par l'effort et l'exercice physique intense, que je n'ai pas perdu ! Ma musculature avantageuse est toujours là, roulant sous une peau très légèrement basanée. Une vraie gravure de mode... Non, mieux ! Un playboy dans le sens le plus noble du terme ! Avec un sourire franc et ravageur, en plus. Laissez moi me vendre un peu, que j'en oublie mon handicap.
Côté fringues, rien de particulier. Je préfère les tenues classes et décontractées et je ne m'encombre pas de quelconques accessoires.
Bon bon bon... J'en étais où ? Ah, oui. L'exo-squelette de Jiro.
Je le découvris dans un petit laboratoire de l'énorme tour de Noventa Corp, que vous avez déjà regardé au moins une fois. Vous savez, ce monstre de verre et de métal qui se dresse dans les alentours de Seikusu... Avec les jets de lumière dignes d'une discothèque, tout à fait ! Le premier modèle (auquel nous donnâmes le surnom de Metal bones) était en fait un des produits de la corporation revu et corrigé par Jiro, avec des servo-moteurs inédits sur le marché et encore en phase de test. Tenez, regardez. [
Visuel MB]
Grossier, hein ? Et pourtant, il me permit carrément de courir à la première utilisation ! Les sensations étaient différentes, toutefois. Je n'avais pas l'impression que je faisais le travail, mais plutôt que la machine l'accomplissait pour moi. Comme si on m'avait tenu la main. C'était excitant de se tenir debout à nouveau, bien sûr... Mais terriblement frustrant. Pour chasser ce malaise, Jiro me proposa de pousser un peu les moteurs. J'acceptais sans trop comprendre ce que ça pourrait bien changer, avant de saisir : mes bonds étaient plutôt démesurés et lors d'une tentative pour aller au plus haut, je manquais même de m'ouvrir le crâne sur l'un des luminaires ! La redescente au sol fut si sévère que le prototype fut cassé. Mais l'expérience de ce saut avait été grisante... Oui. C'est le mot. Grisante. J'en fis part à Jiro, qui s'en amusa. "Pourquoi ne pas aller vers cette voie là"
, me dit-il. "Tu ne marcheras plus, c'est certain... Mais tu pourrais sauter à la place !"
Ça semblait farfelu, hein ? Je sais, je sais. L'idée restait furieusement séduisante et je passais la soirée et la nuit avec Jiro à étaler mes idées et à partager les siennes, qu'il schématisait parfois par des dessins techniques. A l'aube, la table comptait une bonne centaine de croquis.
Un mois plus tard, l'ingénieur me convoqua dans un hangar du port pour tester le Metal Body mark 2, que vous pouvez voir ici : [
Visuel MB 2].
Plus complet que son éphémère prédécesseur, ses capacités étaient étudiées pour une activité physique clairement sportive. Et quelle activité ! Courir plus vite que jamais sauté bien haut... Le MB2 n'était pas exempt de défaut, en revanche. Sa réactivité était parfois mauvaise, ce qui entraîna plusieurs chutes vraiment douloureuses pour moi ce jour là. Néanmoins, j'en voulais toujours plus. Je proposais à Jiro d'inclure une protection totale, un peu comme une blague potache qu'il ne sembla pas apprécier. Je ne le revis pas avant trois mois, date de sa nouvelle convocation dans le labo' de Noventa Corporation. Enfin, labo... Le centre d'essai dédié aux...hm... chars robotisés de combat destinés à l'armée.
Carrément.
Il fallait admettre que le MB mark 3 avait tout du combattant, regardez plutôt : [
Visuel MB 3]
L'armure -car c'en était effectivement une- se présentait comme un exo-squelette sur lequel s'ajustaient des plaques d'un alliage métallique super-léger tout en restant très résistant et les actions ainsi que l'utilisation étaient assistées par une IA simplifiée nommée Drusilla, qui interprétait les signaux nerveux de mon cerveau pour les retransmettre à l'armure. Le Mark 3 répondait réellement au doigt et à l'oeil, c'était juste INCROYABLE ! J'avais à disposition une réactivité hors du commun très semblable à celle de mon propre corps tout en ayant accès à des capacités accrues. Mes sauts me montaient dans les quinze à vingt mètres, ma force était prodigieuse et ma capacité d'analyse était soutenue par divers réticules proposés directement sur mon champ de vision. Dur à utiliser ça... Mais le Mark 3 était comme une seconde peau pour moi. Malgré la protection totale et le poids du scaphandre, j'avais l'impression d'être libre, d'être à nouveau maître de mon corps. J'exultais. - Le mark 4 est déjà en usine, Drake. La vente des mark 2 pour le grand public est annoncée et il m'a alloué des fonds prévisionnels assez démentiels pour que j'améliore le mark 2... Tu es le seul qui connaisse l'existence du 3, en fait. J'ai peur que le comité de direction ne fasse d'un modèle armorisé une arme de guerre... Ils voudraient rivaliser avec Stark Industries et c'est un risque que je refuse de prendre. Notre projet n'a pas vocation à la guerre.- Si tu me laisse le 3 et le 4 à disposition, je finirai par sortir et on le sait tout les deux, Jiro. Il faut que le monde voit ça, mon pote ! Et je veux lancer cette merveille à pleine puissance ! - Tu risque des problèmes, rien qu'à Seikusu. Tu vas y être scolarisé en plus, non ? C'est un nid à emmerdes, cette ville. Mais... Ce n'est pas avec toi qu'on cherchera le mark 4... - Tu peux bien trouver de quoi le ranger ou je ne sais quoi, non ? T'es un génie, non ? Laisse moi le 4, j'en prendrais soin ! Pro-mis ! Il sembla réfléchir, avant de me lancer un regard mystérieux. Le genre plein de malice, de promesse. D'un peu de moquerie, aussi. Jiro se contenta finalement d'hausser les épaules, un petit sourire en coin vissé sur les lèvres tandis qu'il tournait les talons. - A dans deux mois, Roulette-Man. La discussion se clôtura là-dessus et une fois encore nous nous séparâmes. Nous étions à l'orée des vacances scolaires à la suite je devais faire ma rentrée -pour ainsi dire la première de ma vie. Je pris la décision de me mettre au vert en France, tuant le temps entre Paris et la Côte d'Azur où j'assistais à diverses conventions sportives. Pauvre petit gosse de riche, hein ?
La rentrée me préoccupait. Non, disons plutôt qu'elle me terrifiait. Faire mes études dans un milieu public était un choix personnel que j'avais fais pour rattraper le temps perdu et il s'était avéré que le lycée Mishima de Seikusu était en mesure d’accueillir les personnes à mobilité réduite comme moi. Aux oubliettes donc ma dernière excuse toute trouvée pour repousser la terrible échéance !
Ce fût une semaine avant la rentrée que je retrouvais à nouveau Jiro dans un endroit à l'écart, loin de la ville et de la Tour Noventa. Beaucoup de secret pour une découverte qui, effectivement, en valait la peine. Surtout au vu de ce que mon ami m'avait dit lors de notre rencontre précédente. Ce fut dans un coin de montagne paumé - un ancien refuge pour alpinistes, en fait- que je retrouvais l'inventeur, qui me présenta le tout dernier MB en date, le fameux mark 4. Et je dois dire que j'étais bien content d'être déjà assis à ce moment là, parce que Jiro avait mis le paquet, vraiment ! Il avait conçu...
Une chaise roulante. Certes, le design futuriste était super classe, mais on était loin de l'armure du modèle précédent. Alors quoi, tout ça pour ça ? Je restais dubitatif quand lui me proposa simplement de m'y asseoir. J'acceptais en essayant de cacher ma déception et Jiro m'aida à m'installer, me disant de positionner les bras bien à plat sur les accoudoirs. J'obéissais. - Overdrive activé.- Quoi ? - Dis le : overdrive activé. Vas-y. - N'importe quoi... Bon... Alors... "Overdrive activé". Une voix digitale me répondit d'un "confirmé" simple et surprenant, avant que des plaques de métal ne m'emprisonnent les pieds, les jambes et mes avant-bras. Soudain, la chaise se déplia, me mettant debout. Carrément ! Et le miracle s'opéra. Les plaques de métal s'agencèrent les unes entre les autres, les éléments du fauteuil se ré-installèrent à divers endroits sur l'exosquelette qui se caparaçonnait autour de moi, recouvrant totalement mon corps alors qu'autour de moi fusaient quelques bruits mécaniques du plus bel effet. Finalement, le casque m'enserra la tête et la visière totale se rabattit en me plongeant dans le noir avant que l'IA ne lance la simulation extérieure, m'offrant une vu parfaite de mon environnement où s'affichaient dans le même temps des réticules informatifs. Le Mark 4 était lancé et opérationnel ! - C'est... MOR-TEL ! m'écriais-je avant de sauter.Et quel bond prodigieux ! Bien plus qu'avec le modèle antérieur, sans seulement chercher à forcer ! Le Mark 4 marquait véritablement un fossé avec les autres modèles, c'était incontestable. D'ailleurs, Jiro me le confirma tout en étudiant quelques relevé depuis sa tablette, très certainement connectée à Drusilla, l'IA de l'armure. - Le MB mark 4 est au-dessus de ce que tu connais déjà, Drake. Il va te falloir du temps pour assimiler ses capacités et l'amplitude de ses possibilités. Drusilla sera là pour t'assister et te guider et tu auras accès à sa base de données, elle-même ultra-complète. Tu vas pouvoir t'amuser, mon salaud ! - Je m'en plaindrai pas, mais ce n'est pas un peu too much pour un équipement destiné au plaisir sportif ? - En fait, tu vas me servir de testeur non-officiel pour des versions disons... 1.5, alternatives., qui seront destinées au grand public sous des formes très simplifiées. On va inventer une nouvelle discipline de l'extrême grâce à ça, sans oublier toutes les applications au médical ! Tu es bien placé pour comprendre l'enjeu, Drake.J'hochais la tête. Les prothèses mécaniques m'avaient, moi, frustré. Trop limitées pour l'usage que j'avais toujours fait de mon corps. Mais pour des handicapés lambda, je ne doutais pas que le Metal Bones tienne du véritable miracle et si je pouvais aider par mes tests, j'en étais content. Tandis que je faisais le tour des centaines d'options grâce à Drusilla, Jiro enchaîna. - Au fait, j'ai inclus mes fameux propulseurs à air. Tu te souviens, ceux qui faisaient léviter ta planche de surf ? Ils sont sur le mark 4 en version stéroïdées. Tu devrais pouvoir avoisiner les deux cents kilomètres heures en vol, au moins pour commencer.Je me stoppais tout net, comme raide. Il était sérieux ? - L'armure peut... Voler ? - Oui. Pour schématiser rapidement, elle utilise l'air ambiant et le compresse afin de le rejeter à ultra-haute vélocité. Tu as deux réacteurs - enfin, réact'air- sur le dos, dissimulés dans la carrosserie de l'armure. Un plus petit sur chaque côté extérieur des chevilles et deux sous les semelles, ce qui te permettra aisément un vol intuitif puisque le tout est relié à des pulsations nerveuses captées par le casque. Ajuster la vitesse, compenser la pression, etc... Pas de soucis ! Ah, ça marche aussi avec de l'eau. Et l'armure est prévue pour résister à de très hautes pressions et se scelle en cas de besoin, basculant sur une réserve d'oxygène interne. A toi l'exploration des grands fonds ! Je restais pantois, Drusilla me prouvant par A + B que Jiro ne mentait pas, affichant des schémas 3D des faits exposés par Jiro. Et bien sûr, je ne tardais pas à m'envoler dans les airs, propulsé par l'armure qui avalait la pression pour l'utiliser comme carburant. Hurlant comme un dératé et tentant de dompter la puissance de l'engin qui me servait de seconde peau, je fis quelques acrobaties avant de revenir au sol, ouvrant le heaume avant d'aller carrément prendre Jiro dans mes bras pour l'embrasser. Comment exprimer ma joie autrement ? Il rit et s'écarta tandis que je le couvrais de merci à répétition. - Tu devras être méfiant, Drake. Je sais que tu n'utilisera pas le MB n'importe comment, mais d'autres pourraient être intéressés par l'armure. Son activation se fait par commande vocale et reconnaissance de tes paramètres physiométrique, mais on est à l'abri de rien. Je crains que si tu ne te fais trop voir, tu attires les convoitises. - Bah, ils peuvent toujours essayer de m'attraper. Je voudrai bien voir ça, tiens ! - Mort ou vif. Ils trouveront des données exploitables dans les débris.- Super. Et je fais quoi, moi ? Je leur souffle fort à la tronche ? - Tu active le mode furtif. A défaut d'armes débloquées, j'ai intégré un système de camouflage... L'un des plus performants à ce jour. Il te fera temporairement disparaître de tous les capteurs, comme si tu t'étais volatilisé. Mais ça ne dure qu'une vingtaine de secondes. Gère bien cette capacité et en cas de pépin, Drusilla te conduira à l'Armurerie. - Ou ça ? - L'armurerie. L'entrepôt à prototypes. Tu ne croyais pas qu'il n'existait que les modèles que tu connais, si ? Je travaille sur des projets similaires depuis un moment maintenant... Héhé. Je ne répondis rien. Jiro était un homme plein de secrets, qui avait quasiment rendu ses jambes à un paraplégique. Je n'allais pas le cuisiner pour des bêtises, d'autant que j'avais déjà assez à faire avec mon nouveau fauteuil-armure. Tout un panel de possibilités qui s'offrait à moi... J'en avais le vertige ! Sous la surveillance de Jiro, j'effectuais un nouveau vol dont le décollage conclut la conversation. J'avais encore quelques trop courts jours pour en apprendre plus sur la machine qui faisait de moi un homme d'acier, une sorte de pionner d'un genre mécanique et blindé. A la pointe du sport, de la technologie. Le plus dur serait de rester sagement assis sur mon fauteuil à attendre d'être tranquille pour pouvoir revêtir ma nouvelle apparence métallique afin de fendre l'air et de repousser toujours un peu plus mes limites...
Non, vraiment, la rentrée n'allait pas manquer d’intérêt. [En spoiler, la fiche de Drake à son arrivée sur le forum. Le personnage ayant évolué, j'effectue des ajustements pour actualiser le tout. Il ne s'agit en aucun cas d'une refonte !]
----------------[○○○]-----------------
[TL;DR] ? Drake Noventa, riche et oisif fils d'un riche entrepreneur à la tête d'une société de cybernétique, se retrouve paraplégique après un accident en Wingjump. Cloué à vie dans une chaise roulante, son ami Jirô lui propose de porter une armure de haute technologie lui permettant de retrouver artificiellement l'usage de ses jambes et de continuer à faire des acrobaties aériennes. Intégrée à son fauteuil, son armure devient sa planche de salut face à la dépression.
[Ce qui s'est passé ensuite ?]• Le SHIELD, l'une des plus puissantes agences de renseignements au monde, se retrouve à enquêter sur un vol d'informations au sein de la
Noventa Corporation. L'objet du délit ? Des plans d'une armure robotisée... Celle la même portée par Drake, qui est approché par l'agent
Rachel Hawkes. Ce qui devait n'être qu'un interrogatoire poli dégénère à l'irruption d'individus très décidés à éliminer Rachel et récupérer son protégé -ce en quoi ils échouent. Mais alors que le jeune Noventa est ramené au siège de la corporation, son armure s'active toute seule et révèle la trahison de Jirô. Ce dernier voulait en fait récupérer l'armure d'
Iron Girl portée par l'officier Hawkes afin de donner un coup de pouce à sa propre technologie, ayant orchestré le piratage de la Noventa Corp afin d'attirer le SHIELD. Iron Girl retrouve Drake mais se fait voler son armure alors qu'elle est sous forme portative et rejoins l'handicapé en cellule. Bien que la partie soit mal engagée et que la victoire du traître semble totale, une Batgirl entre en scène et redistribue les cartes (ainsi que les high-kick bien secs).
Tandis que Drake et Rachel parviennent à s'évader,
Batgirl affronte le lieutenant de Jirô jusqu’à ce que ce dernier ne s'en aille quérir l'aide d'un mystérieux maître,
Slave Prime. Bien assez puissant pour réduire la moitié de la région en cendres, Slave est heureusement retenu par le dernier atout du SHIELD ; Supergirl, cavalerie kryptonienne qui se fait toutefois malmener par le Prime maléfique pendant que Drake et Rachel sont secourus par le supérieur de cette dernière.
Et alors que Supergirl est sur le point de perdre son combat, Slave disparaît mystérieusement. Jirô, lui, est parvenu à fausser compagnie aux hommes du SHIELD.
Noventa est alors intégré au SHIELD pour y être formé par
Barbara Gordon, ancienne Batgirl. Quant à Jirô, on retrouve sa trace au pire endroit possible : en Latvérie, d'où Drake compte bien le déloger coûte que coûte.
• Utilisant son nom bien connu des amateurs de sports extrêmes et son propre accident afin de promouvoir des exosquelettes grand public, Drake parvient sans mal à passer les frontières latvériennes sans impliquer le SHIELD tandis que Rachel se fait passer pour son assistante. Sur place, Noventa assure son rôle et se permet même le luxe de remporter la dernière victoire de Wingjump qu'il manquait à son palmarès -ce même saut qu'il préparait avant le drame lui ayant coûté ses jambes.
Nick Fury, désireux de profiter de l'infiltration réussie de deux de ses agents en terrain ennemi, monte une opération pour pénétrer le château de la dirigeante latvérienne
Lucia von Bardas, soupçonnée de protéger Jirô. Rien n'est toutefois simple et malgré la présence de
Black Widow dans les rangs du commando improvisé, l'équipe essuie un douloureux revers face à de très compétents mercenaires mais parvient tout de même à se tirer d'affaire pour un temps.
Drake, blessé, déploie alors malgré lui le singulier protocole Master_of_Puppets qui lui permet de pirater mentalement n'importe quelle interface électronique !
Pas le temps de souffler ni de chercher à comprendre : le chalet où l'équipe s'était réfugiée se retrouve prit d'assaut et les envoyés du SHIELD, ayant à peine eu le temps de se remettre du dernier affrontement, retournent au feu pour défaire leurs ennemis après une âpre et sanglante bataille. Débarrassé de la menace la plus immédiate, Drake et ses amis peuvent enfin infiltrer le domaine de Von Bardas grâce à une équipe de résistance et l'aide inattendue de Valentina Palazzo, une Templière ayant mis les formidables ressources de renseignements de son ordre en commun avec les forces du SHIELD pour la réussite de l'opération.
Grâce à Valentina, Drake accède sans mal aux niveaux secrets du château de Fatalis pour y retrouver Jirô alors que Rachel et les autres doivent affronter les forces vives latvériennes, épaulées par de nouveaux mercenaires.
Face à face avec son ennemi, Drake apprend qu'il n'est en fait qu'une des composantes des plans de ses propres parents, qui désirent créer avec le concours de Jirô une sorte de nouvelle humanité : un corps génétiquement parfait, un cerveau supérieur et informatisé, le tout protégé par la plus puissante des armures de combat. Lui n'est jamais qu'un cobaye pour le Master_of_Puppet, une sorte d'emballage devenu obsolète. Jiro lui apprend également qu'il avait programmé jusqu'à son accident afin de mettre en branle ses plans, ce qui plonge Noventa dans une colère noire. Le traître revêt sa propre armure et dévoile la phase finale de son projet, les OG (pour Organic Gear), des armures symbiotiques qu'il envoie au combat pour régler le compte de Drake. C'est sans compter l'abnégation de ce dernier et les compétences aiguisés de son équipe et de Rachel, qui transforment le château en zone de guerre.
Si la victoire est remportée, c'est bel et bien de justesse et grâce à l'intervention inopinée de renforts extérieurs qui parviennent à tirer tout ce beau monde de là -en emportant tout de même un Jirô vaincu par Drake et le soulagement d'apprendre qu'une crise internationale entre la Latvérie et les Etats-Unis avait été évitée. Le Master-of_Puppet, situé dans une puce cérébrale, fut ensuite ôté à Noventa pour destruction, le SHIELD ayant jugé le "pouvoir" du programme informatique bien trop dangereux pour être laissé fonctionnel.
Quant à Rachel et Drake, ils concrétisaient leur couple naissant dans le confort bulleux d'un jacuzzi.
[Et maintenant ?]• Rachel est donc la compagne de Drake
• Drake continue de promouvoir les MetalBones à travers le monde
• Le reste est à jouer / venir !