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Aloïs [tout est sage et savant] et Aldo [noble]
<< Like leaves that drift away, So softly, they tell me, I'll walk without you, Your name inside me, No wind will hide me,
Like a song
No regrets >>
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17 ans. Cigarettes sur Cigarettes, t'essaies de te rappeler ce nombre. 17. 17 putain d'années que tu supportes ce putain de carnaval, cette putain de mascarade. Tu jettes un regard sur Aldo. Tu soupires. Putain de merde, 17 ans. Vous avez 17 ans. 'Fais chier.
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Aloïs : Tu es plus petit qu'Aldo. Tu écrases la cigarette roulée. Un peu de tabac s'échappe sur tes doigts fins. Longs et minces, des ongles de femme légèrement effilés. Tu souffles. Une bouche finement dessinée, petite, aux plis calmes et sympathiques. La fumée s'échappe de tes lèvres. Elles sont gercées, tes lèvres. Tu relèves les yeux vers Aldo. Tes yeux sont sans charme. Alors tu y as posé des lentilles rouges, assorties à ta cravate andrinople. Tu t'en laves les mains, de ce con. Tes cheveux noirs sont presque trop longs pour un jeune homme. Ta frange joue avec tes cils, les mèches de tes cheveux s'entortillent parfois autour de tes oreilles. Ton menton, un peu pointu, se relève. Aldo approche. Tu te relèves. Taille d'un mètre 75, poids plume de tout au plus 65 kilos après un repas chargé. Tes mains viennent se cacher dans les poches de ton pantalon aux tons bordeaux. Ton col est blanc, ta chemise est beige, ta veste est bordeaux. Tu souris. Moqueur ? Même pas. Tu souris, juste. Peut-être un peu inquiet. C'est reparti pour la mascarade.
Aldo : Tu fais un doigt d'honneur à Aloïs. Comme lui, tu as des doigts de femme, blancs et parfaits. Toi non plus, tu ne veux pas que ça reprenne. Tu lui ressembles. On vous dit frères jumeaux. Vous vous ressemblez comme deux gouttes d'eau. Tu es juste plus grand. 1 mètre 80. Tout aussi mince qu'Aloïs, tes yeux sont d'un vert affriolant. Deux émeraudes terriblement charmantes qui fixent le ciel azur d'un regard moqueur. Ton costume est assorti à tes iris, verdâtre, une cravate verte. Tes cheveux sont légèrement plus clairs que ceux d'Aloïs, bruns. Moins longs, mieux coiffés, finement ondulés. Ton sourire est plus menaçant dans son charme, moins sympathique et plus prédateur. Tu essaies encore de desserrer ton nœud de cravate. Décidément.
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L'un des deux est particulièrement chiant. Aldo, est d'un naturel prédateur, charmeur et légèrement casse-cou. Il connaît toutes les manières pour énerver quelqu'un. Un langage courant assez noble, il tient à ses origines bourgeoises. Il se sent souvent supérieur aux gens, il ne prend pas le temps de réfléchir et met tous ses défauts sur le dos de sa soi-disant noblesse. Moqueur, il n'essaie pas de ménager ses interlocuteurs. Mais il n'est pas réellement méchant, seulement aigre et ironique. Aldo est tout de même quelqu'un qu'on aime à connaître, joueur et extrêmement rieur.
Phrase : << Non fais pas çaaaa, je me sacrifierai pour toi, faut pas que le mauvais côté de la force envahisse le monde ! J'suis prêt à mourir pour l'moooonde. Enfin. Pas trop, en fait. Ouais, vas-y, ouvre la porte aux mondes des Ténèbres, j'ai pas envie de souffrir pour ta gueule. >>L'autre est un jeune homme assez froid. Timide ? C'est sans doute ça qui caractérise le mieux Aloïs. D'un calme à toute épreuve, il est le cerveau du duo. Peu entreprenant pour les relations sociales, il est pourtant celui qui pousse Aldo lors de leurs cambriolages. Très ouvert d'esprit malgré ce que son caractère pour le peu renfermé pourrait laisser croire, il est quelqu'un de sérieux. Pourtant, il n'est pas un jeune homme strict et s'ouvre facilement à la plaisanterie dès qu'on le connait. Mais qu'à la plaisanterie. Très buté, Aloïs ne se laisse pas faire changer d'avis comme ça et reste toujours sur son idée première, même si celle-ci peut paraître très bête. Il n'est pas du genre à passer des heures sans rien faire, et aussi étonnant que cela puisse paraître, il est le plus sportif des deux. Légèrement agoraphobe, il préfère la compagnie des hommes à celle des femmes. Comme Aldo.
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Aloïs est seulement homosexuel. Aldo est bisexuel sans préférence aucune.
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Il est une fois une femme qui crie. Elle hurle. Mais toi, tu n'entends rien. Elle, elle hurle à s'en péter la gorge, elle hurle comme si on lui enlevait les trippes et la vie avec les mains, comme si on était en train de fouiller dans ses intestins pour en faire sortir son foie et ses ovaires. Toi, tu cherches à crier, tu cherches à hurler comme cette femme pour dire que tu existes. Mais tu n'es pas le seul. Pendant que tu cries à t'en faire mourir la voix, un autre crie à côté de toi, arrachant de nouveaux hurlements à la femme. Vous êtes nés. Tous les deux, deux petits bébés presque identiques, tous les deux, vous êtes nés.
Il est une fois, votre enfance. Papa est un homme rougeau qui travaille dans une banque de 8h à 17h30. Maman est une mère au foyer qui vous choie de tout son cœur. Vous avez 8 ans. Demain, c'est l'anniversaire de Papa. Il fait noir dans votre chambre. Toi, Aloïs, tu colles ton corps frêle contre celui, fragile, de ton frère Aldo. Tu as froid. C'est normal, nous sommes le 11 décembre. Vous respirez en chœur, doucement et calmement. Ton souffle, Aldo, se perd avec celui d'Aloïs. Tu tiens sa petite main dans la tienne. Vous avez peur. Il fait trop sombre, trop froid. Papa et Maman dorment dans leur chambre. Pour arriver à leur chambre, il faut traverser le couloir. Vous avez trop peur pour traverser le couloir. Vous n'avez pourtant pas fait de cauchemars. Mais vous êtes terrifiés. Et vous n'avez pas tort. Il se passe des choses dans la maison.
Il est une fois, un cambriolage, alors que vous vous collaient l'un à l'autre, vous tenant chaud sous la couette. Tu ne dors pas pourtant. Tu sens le souffle chaud d'Aldo contre la peau nue de ton cou. Tu es encore plus effrayé par le silence lourd qui plane dans votre maison. Tu colles ton corps contre celui de ton jumeau qui gémit sous la pression de vos deux corps enfantin. Tu entends des bruits plus loin, dans la maison. Tu entends la porte de tes parents qui s'ouvre. Tu te relèves un peu, mais Aldo grogne quand il sent sa bouillote personnelle s'éloigner de lui. Tu as juste le temps de voir un rayon de lumière qui traverse la chambre. Ton père s'éloigne, la lumière avec lui. Mais pas les bruits. Tu as peur. Tu sens ton cœur qui bat dans ta poitrine. Tu fermes les yeux. Tu ne sauras pas ce qu'il se passe.
Il est une fois, la police. Maman pleure. Aloïs est dans les bras de Maman. Toi, tu ne pleures pas. Tu ne comprends pas. Tu regardes les gens habillés, si bien habillés dans leur beaux costumes bleus. Papa. Ils sont venus à cause de Papa. Puis, il vous manque pleins de choses dans la maison. Et ton dessin qui représentait Papa est tout déchiré. Il git sur le sol, en petits morceaux. Maman ne t'a pas dit, mais on a aussi volé un de tes jouets préféré, un camion de pompier rutilant. Tu ne comprends pas. La police parle.
<< - Ils vous ont volés toutes vos économies ?! Mais pourquoi ne pas les garder à la banque, comme tous les gens normaux ? Ils ont volés le coffre ? Personne ne pourra vous aider, vous savez, Madame. Les assurances ne vous rembourseront que les objets volés, vous savez …
- Je sais .. Mon mari ?
- Les pompiers n'ont rien pus faire pour lui. Je suis vraiment désolé. >>
Tu ne comprends pas. Mais tant pis.
Il est une fois, votre adolescente. Aldo s'avance vers toi. Maman est partie travailler. Vous vivez dans un petit T1 de bonne. Il vient doucement mordiller ton oreille. Tu respires plus rapidement, tu halètes presque alors que les doigts fins d'Aldo se perdent sur ton torse imberbe. Il joue un instant avec un de tes tétons alors qu'il te fait basculer sur la couchette que vous partagez. Il t'embrasse. Vos langues s'enlacent, vos souffles se mélangent, vos yeux se ferment alors qu'il commence à laisser descendre sa main vers ton bas-ventre. Ton bas-ventre. Il est en feu. Ce n'est pas la première fois que vous le faîtes. Tu aimes quand il te retourne avec ce sourire supérieur et moqueur qui se dessine toujours sur ses lèvres. Tu soupires de plaisir.
Mais il est une fois, votre mère. Elle arrive. Elle vous voit. Elle crie. Elle est en colère, elle a honte de ses rejetons qui couchent ensembles. Inceste, honte, 15 ans, trop jeune, la honte de la famille, Sodome, Gomorrhe. Tu pleures, mais Aldo te prend la main, pour te dire de te taire. Tu tournes tes yeux rouges vers lui. Il se relève. Il dit que vous avez le droit. Ta mère le baffe. Il souffle une insulte contre ta mère. Tu te relèves, tu te mets entre eux. Ta mère te baffe. Tu souffles une insulte contre ta mère. Aldo peste. Sa faute, si vous vivez dans cet appartement pourri. Pas d'argent, rien. Ta mère pleure. Tu soupires. Ta mère montre la porte de l'appartement. Vous lui faîtes si honte ! Elle ne veut plus vous voir. Qu'aurait-dit votre père ? Aldo hurle. Il attrape vos quelques affaires. Il prend l'argent qui traîne sur le buffet. Ta mère crie au vol. Mais vous partez.
Il est une fois, le présent. Vous êtes des frères jumeaux. Mais vous êtes des cambrioleurs, aussi. Humains, vous êtes agiles. Vous êtes rapides. Vous faîtes comme ceux qui ont réduits vos vies à se réfugier dans une ville nouvelle. Sans tuteurs, sans personne. Un appartement payé par vos cambriolages, payé au noir, le loyer. Vous allez au lycée. Vous y trouvez vos victimes par l'intermédiaire de vos camarades. Vous aimez votre métier. Vous y êtes à l'aise. Leste, rapide, agile. A vous deux, vous dérobez ce qui vous arrange, vous repartez. Tu es fier de ton frère. Il agit bien. Vous êtes amants.
Il est une fois, des gentlemen cambrioleurs.