Marine sentait que le jeune homme continuait de la suivre mais elle sentait aussi qu’il n’était pas le seul. Ses sens étaient aux aguets.
« Ne vous retournez surtout pas et continuez à marcher normalement »
La jeune femme cligna simplement des yeux pour dire qu’elle avait compris. Alors qu’ils continuaient d’avancer, deux hommes surgirent devant eux. Les deux étaient vêtus de manière similaire, un vieux jean, des bandanas, le crâne rasé, des yeux sombres, de vrais têtes de bandits mais rien qui impressionnait la jeune femme. Elle en avait vu d’autres et dans ce quartier ce genre de scènes était monnaie courante. Cependant, Marine prenait acte de leurs armes respectives, un couteau énorme pour l’un, une batte de base-ball pour l’autre. Toujours tenir compte de la force de l’ennemi.
« Ah ! Ils doivent êtres riches ces deux là ! »
Sur ces paroles, l’un des deux, celui à la batte fonça vers eux mais s’effondra d’un coup. La jeune femme ne comprenait pas du tout ce qui lui était arrivé. Il n’était pas mort, elle le voyait toujours respiré mais il semblait inconscient. Si elle n’avait rien compris, l’autre type non plus.
« Qu'avez-vous fait à mon pote ? »
Sans attendre de réponse, il fonça sur eux ou plutôt, il fonça sur le jeune homme. Il planta son couteau dans le ventre mais l’homme réagit et brisa la nuque de l’agresseur. Marine était impressionnée. Ce type devait être sacrément bien entraîné pour arriver à faire un tel coup aussi rapidement et aussi puissamment. Mais le type avait réussi à le blesser. La jeune femme lâcha toute ses affaires et passa un bras autour de la taille du jeune homme blond.
« Ça va ? Vous pouvez tenir debout ? Je vais regarder ! »
Avec douceur, elle se pencha et observa rapidement la plaie. Il saignait abondamment mais la blessure ne semblait pas trop grave.
« D’accord ! Ce n’est pas trop grave, vous avez de la chance – elle regarda à droite et à gauche – L’hôpital est un peu loin. Par contre je n’habite pas très loin. Je pourrais vous soigner. J’ai l’habitude de soigner ce type de blessures. Appuyez-vous sur moi pour avancer ! »
Elle le soutint par la taille et avança jusqu’à la porte de son immeuble qui ne se trouvait qu’à une dizaine de mètres. Elle ouvrit la porte donnant directement sur la cage d’escalier.
« Il va falloir monter ! »
Elle aida le jeune homme blond à monter les deux étages. Elle était plus petite que lui mais son entraînement lui permettait de supporter son poids. Arrivés devant la porte de son appartement, elle l’ouvrit et fit pénétrer l’homme à l’intérieur. Marine ne se méfiait pas plus que ça de lui. Elle s’inquiétait plus de sa blessure. Il l’avait défendu d’une certaine manière et elle lui était redevable.
Elle l’emmena dans sa chambre et le fit s’allonger sur son lit. C’était un lit double en bois mais avec de simples draps de coton blanc et un oreiller. Le reste de la chambre était très vide. Dans un coin, une chaise supportait une valise ouverte qui semblait faire office de penderie et une table de chevet en bois surmontée d’une petite lampe. Quelques livres se trouvaient éparpillés sur le sol. Les murs étaient totalement blancs, sans aucune décoration. En guise de lustre, une simple boule de papier japonais protégeait l’ampoule.
« Allongez-vous ! Voilà, doucement ! Je vais vous enlever vos vêtements »
Elle écarta les pans de son manteau, ouvrit la chemiser et déboutonna le pantalon. La palie était propre. C’était plutôt une bonne chose.
« Je vais chercher de quoi vous soigner. Je reviens »
Marine alla prendre des compresses, du désinfectant, du fil et une aiguille. Elle comptait le recoudre. Ce n’était pas forcément nécessaire mais quand même préférable. Elle se lava les mains et revint auprès de son patient. Elle prit une compresse et tamponna la plaie pour éponger le gros du sang. Avant d’attraper une seconde et de mettre un peu de désinfectant dessus.
« ça risque de vous piquer un peu mais je n’ai pas le choix. Si je ne désinfecte pas, vous risquez une infection »
Tout doucement, elle commença à appuyer le plus doucement possible la compresse sur la plaie. Elle essayait d’être le plus douce possible mais elle se doutait bien que cela devait lui faire mal.
« Théoriquement, je devrais vous recoudre mais comme la blessure n’est pas trop profonde, je peux juste mettre un pansement. Cependant, la suture serait plus sûre. C’est vous qui décidez »
Elle releva enfin son visage vers lui. Elle ne s’était concentrée que sur sa blessure et non sur l’homme. Elle lui adressa un petit sourire.
« Au fait, je m’appelle Marine et vous ? »