Kaito était très mignon.
C’était ce qui lui venait à l’esprit quand elle pensait à lui, à chaque fois.
Elle s’en fichait, du film. Déjà, parce qu’elle avait vu la saga trop de fois pour réussir à s’enthousiasmer pour cet épisode, et ensuite parce qu’elle n’aimait pas la science-fiction. N’importe quel navet aurait fait l’affaire, elle voulait être avec lui. Quand elle enfouissant son visage entier dans le creux de son cou, le monde disparaissait et les sons étaient psychédéliques. Il était beaucoup plus efficace qu’une drogue pour elle.
Passer vingt minutes juste à côté de lui, sans bouger, c’était suffisant. Assez pour qu’elle tente une seconde de se persuader qu’ils allaient regarder le film sagement et que peut-être, après le ciné, elle pourrait lui demander de monter chez elle. Le temps d’un battement de cœur, elle avait abandonné l’idée et lui avait sauté dessus.
Maintenant, sa main pressait son sexe dur qui pulsait contre sa paume, l’enserrant plus fort de ses doigts, trop compressés par les couches de tissus, et la position. Mais sans être sûre d’en avoir conscience, la situation augmentait son excitation. Devoir se coller à lui dans une position inconfortable, avoir mal au bras contre l’accoudoir, se tordre un peu pour atteindre son cou, grignoter sa mâchoire en inspirant profondément le parfum de sa peau… L’ivresse l’envahissait, chauffant ses joues, l’intérieur de ses cuisses, ses lèvres brûlantes.
Incapable de se retenir malgré le lieu, dans un état second, ses mouvements s’accentuèrent et gagnèrent en intensité, embrassant avec un appétit de forcené sa joue à la limite des doigts qui barraient toujours sa bouche. Son gémissement passa la barrière difficilement, mais parvint à ses oreilles, et elle pressa sa main sur son visage pour le tordre légèrement.
« Tais-toi, trésor, tais-toi. »
Grogna-t-elle en relevant le nez assez pour le regarder dans les yeux, des yeux de fauve qui brillaient dans la pénombre stroboscopique de la guerre colorées en arrière-plan. En vérité, les sons de Kaito la rendaient folle, et elle préférait éviter de l’entendre couiner, de peur de vraiment ne plus rien contrôler.
Pour l’y inciter, elle retourna coller sa bouche à son oreille pour susurrer d’une voix chaude.
« Je vais descendre te sucer, mon ange, si je t’entends, j’arrête. »
Elle estimait que cela suffirait à le motiver, et sentit immédiatement contre sa main sa queue palpiter, lui arrachant un sourire carnassier qui avait luit dans l’obscurité. Délicatement, elle retira un à un ses doigts sur sa bouche, tout doucement, en l’observant avec attention. En récompense, et surtout parce qu’elle n’en pouvait plus, Kara vint l’embrasser goulument, son ardeur ne faisant qu’augmenter la pression de sa main comprimée sous le boxer.
En se décrochant de lui dans un bruit de succion, sa langue passa sur ses lèvres, et elle lui adressa un petit clin d’œil complice.
Avant de se pencher totalement pour venir se battre avec la ceinture, boutons, braguette, élastique. Une banalité qu’elle était étonnée de réussir à franchir sans trop lutter, en tirant une certaine gloire. Et une confiance accrue pour diriger sa hampe dressée et brûlante entre ses lèvres. Elle aurait bien aimé faire monter le plaisir, l’aguicher un peu, sembler maîtresse de la situation… Mais elle était trop impatiente, trop assoiffée, trop excitée.
Alors qu’elle englobait sa virilité avec empressement, ses mains arrangeaient comme elles pouvaient, et à l’aveugle, l’inconfort de ce jean qui frottait contre ses joues, ouvert à la hâte.