Sachère reposa doucement sa tasse de thé sur sa soucoupe en esquissant un sourire. Heureusement qu'elle venait de préciser que le prix n'était pas négociable. Une fois les mains libres, elle entremêla ses doigts et inspecta Arillé de haut en bas avant de reporter son regard sur Tinuviel.
"En ce qui concerne votre offre, je dois avouer qu'elle est juste. C'est un peu moins que son prix, mais c'est effectivement sa valeur marchande. Cependant, mon offre comprenait ses effets personnels, vêtements, et ce que nous tolérions. A savoir... Arillé, ta cantine.
- Oui maîtresse."
L'esclave déposa son plateau sur la table basse et se dépêcha d'attraper une petite malle en bois qu'elle rapporta. Elle souleva le couvercle de la cantine et tendit une feuille à Sachère qui l'attrapa. C'était le registre des effets personnels des esclaves, tout ce qui était écrit sur cette feuille devait impérativement se trouver dans la cantine, ce qui permettait d'éviter les vols ou d'avoir de la contrebande. Tout manquement à cette règle pouvait amener à une punition, ce qui motivait Arillé à être ordonnée dans ses affaires. Quand Sachère énonçait un bien de l'esclave, celle-ci le sortait de sa malle et l'exposait avec fierté.
"Voyons-voir... Trois ensembles: tenue de soirée, tenue de désir et tenue quotidienne. Tu peux enfiler celle-ci si tu le souhaites. Le tout estimé à 300 pièces d'or."
La tenue de soirée consistait en une robe en soie, relativement sobre, mais qui permettait d'emmener ses esclaves dans des lieux distingués, une paire de talons aiguilles, des sous-vêtements et des bas avec porte-jarretelle pour rester "désirable", celle de désir était une sorte de tenue de danseuse du ventre, décorée avec des métaux et pierres précieuses et qui ne cachait pratiquement rien, sans pourtant faire vulgaire. Et enfin, Arillé enfila sa tenue de tous les jours, une toge blanche en lin, qui s'arrêtait à mi-cuisse, avec une paire de spartiate en cuir.
"Des bijoux, à savoir un brassard en or, trois paire de boucles d'oreilles en or, or blanc, et argent, trois bracelets, pour aller avec ses oreilles, un pendentif sertis d'un saphir et d'éclats de diamants ainsi que de deux paires de piercings à seins. Le tout estimé à 2500 pièces d'or. Et enfin ses affaires personnelles à savoir, maquillage, brosse à cheveux, un savon, une... Une poupée en chiffon nommée "Awaen"..."
Arillé avait entre ses mains une poupée d'elfe faite de chutes et qui avait beaucoup vécue. Vu la taille et l'état de la poupée on pouvait se douter que c'était le jouet d'Arillé lorsqu'elle était petite. L'elfe avait du mal à cacher son sourire avec sa poupée entre les mains, ce qui fit lever les yeux au ciel de Sachère, qui repris aussitôt sa lecture.
"Une harpe et une boite de peinture. Estimé à 200 pièces d'or. Ce qui nous fait un total de 3000 pièces d'or, plus le prix d'Arillé 35 000, moins mon acte commercial soit un total de 34 500 pièces d'or. Et concernant la tenue "acceptable" elle est offerte avec l'esclave, à savoir ce qu'elle porte. Et je vous rappelle que le prix n'est pas négociable. J'essaye de me faire des clients régulier, pas de les arnaquer." dit elle en souriant.
Elle reprit sa tasse de thé et souffla dessus avant de reprendre une gorgée. Elle avait été claire et n'allait pas baisser son prix. Certes, le prix pouvait paraitre exorbitant, mais on parlait d'une esclave qui allait rester belle jusqu'à la fin des temps, et qui pouvait être léguer en héritage. Il fallait voir ça comme un investissement sur le très long terme.