Le plaisir... Quelle que soit sa forme, voici quel était l'objectif final de tout être vivant, et nombreux étaient ceux à se voiler la face à ce sujet et à se condamner à ne jamais le connaître. Voilà quelle était le point de vue d'Ophidia sur la vie, et cela faisait longtemps qu'elle s'appliquait à rechercher ce plaisir. Elle avait dès son plus jeune âge put le fréquenter, en tant que fille d'une riche famille noble, mais elle avait prit conscience de ce dernier seulement une fois que le pouvoir de l'anima s'était éveillé en elle. Oh elle en avait eu peur tout d'abord, mais avec les nouveaux sens qu'elle avait acquis c'était un tout nouveau monde qui s'était dévoilé à elle, de nouvelles horizons de sensations et de possibilités. Bien sûr, cela n'avait pas été sans conséquences, mais le passé ne lui importait guère car le plaisir ne se trouvait pas dans les souvenirs, mais dans le présent. Cependant, cela en faisait une chose coûteuse, et la lassitude le rendait de plus en plus difficile, et cher, à se procurer. Seulement, elle avait trouvée comment résoudre son ennui cette fois ci, un coup d'éclat , par lequel elle ferait d'une pierre deux coups...
Et avant même qu'elle n'arrive, elle savait que sa dernière acquisitions s'était réveillée, qu'elle venait vers elle, guidée par Sylvia, une petite qui avait su la distraire un temps, contrairement à ses parents, mais qui l'ennuyait de plus en plus... Enfin, elle préférait ne pas penser à cela, attendant plutôt son "cadeau".
Ce dernier était actuellement mené à travers de long couloirs souterrains, taillée à la main, mais qui était décorée somptueusement, tel les galeries d'un château, de magnifiques tableaux, des miroirs richement décorés... Pour un peu il aurait pu se croire au château de sa famille, si ce n'était le fait qu'il n'y avait nul fenêtre, seulement des murs de pierres, à travers duquel se devinait parfois la roche brute des galeries originelles. Ainsi guidé par l'enfançon il arriva devant une porte en bois massif, qu'elle ouvrit. Se faisant il put admirer une sorte de salon privé, au sol tapissée de tapis coloré, aux meubles de marbres et de bois, sur lesquels reposaient une argenterie précieuse, et au milieu, une table, avec de nombreux mets appétissants, avec une chaise vide que Sylvia lui désigna, et à l'autre bout... Une
étrange femme aux oreilles effilées, vêtue d'une tenue d'un rouge éclatant, qui semblait se limitait à un soutien gorge décorée et à des atours pour les bras en guise de hauts, et de ce qu'il pouvait voir du bas, le reste étant dissimulée par la table il s'agissait d'une sorte de longue jupe. Il put constater également, détail curieux, qu'elle ne semblait avoir aucune chaise, nul dossier ne se devinant derrière sa fine silhouette, rehaussée par de long cheveux émeraudes. Elle affichait par ailleurs un sourire en fixant Jim, avant de faire un bref signe à la servante, afin de la congédier visiblement, puisque cette dernière s'inclina, avant de quitter la pièce, les laissant en tête à tête, ce après quoi la curieuse femme prit la parole, d'un ton des plus amical.
"Bienvenu en ma demeure prince Jim ! Veuillez excusez mes hommes ils ont mal compris mes consignes pour vous... Inviter... Mais il est vrai aussi qu'il est peu probable que votre royale famille vous ait laissé venir me voir, pour peu qu'il connaisse mon existence ! Mais moi je connaissais la votre, et j'étais curieuse, de votre histoire, de ce jeune prince, devenu esclave, puis qui n'a retrouvé sa place que depuis peu, cela pouvait me distraire... Mais j'avoue être un peu déçu, à vous voir vous n'avez effectivement rien d'un prince, et je commence à douter de la véracité de cette histoire."Tout en parlant elle buvait et manger ,avec un raffinement qui n'avait rien à envie aux nobles de la cour, seulement... Il semblait que ce n'était pas la première portion qu'elle se servait et les quantités et la vitesse à laquelle elle mangeait était improbable, surtout au vu de sa silhouette gracile... Et tout cela ne l'empêcha pas de continuer à parler.
"Mais peut être... Pourriez vous me prouver que j'ai tort, cela serait... Distrayant."A ces mots, elle parut grandir, laissant deviner de plus en plus sa jupe...Et Jim put comprendre pourquoi elle n'usait pas de chaise, car en dessous de sa jupe, son corps n'était pas composé de deux fines jambes, mais d'un épaisse queue aux écailles de la même couleur que ses cheveux, et jusque là elle devait se reposer sur cette dernière. Profitant de sa hauteur elle se pencha en direction de Jim, ses yeux, jusque là verts, virèrent à un jaune bestiale alors que ses pupilles se fendaient, alors qu'y luisait une lueur de convoitise et son sourire extatique laissa deviner deux crochets, semblable à ceux d'un serpent.
"Amusez moi... Amusez moi petit prince, et peut être qu'alors votre sort sera enviable..."Il était son nouveau jouet... Et il n'avait pas intérêt à la décevoir, elle avait assez attendu désormais !
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Quelle est cette farce ?
Alors même que je viens depuis mes marches afin de rendre mes hommages à la famille royale, et passer le bonjour à Jim que je n'ai pas vu depuis un certain temps, accompagner de mon chambellan personnel,
Edwin, j'ai été convoqué par le roi dès mon arrivée, et bien sûr je suis cette directive, accompagné de mon compagnon de route... Mais à peine était je arrivé que j'ai constaté l'absence des courtisans ordinaire, seul le roi, son fils, Edwin, moi même et quelques gardes étant présent et je savais déjà que cela signifiait des ennuis... Mais lorsque le roi m'annonce de quoi il s'agit je peine à y croire et pense justement à une farce.
Mais la gravité du roi alors qu'il m'annonce la chose ne fait que confirmer deux tristes nouvelles. Jim a de nouveau été enlevé, et la famille royale semble n'avoir rien retenu des leçons du passé puisque cela s'était déjà produit et qu'on aurait pu s'attendre pour qu'ils fassent tout pour que ça ne soit pas le cas
"William Dun-ë-Vae... Vous avez déjà rendu des services inestimables à la couronne..."Inestimable... ah la bonne farce, puisque l'on m'avait justement payé pour, mais soit...
"Et aujourd'hui elle a de nouveaux besoins de vous..."Bah tiens, tu m'étonnes, je me doute un peu que c'est le cas, puisque je suis ici !
"Nos hommes ont réussi à suivre les responsables, mais ils ont dépassés nos frontières et sont entrés dans le territoire d'Ashnard."Ah tiens, au moins y a t-il eu du progrès, ils ont réussi à les repérer et à les suivre, si seulement il avaient été capables de les attraper, ou même de me prévenir avant, puisque mes terres sont limitrophe à Ashnard...
"Seulement une délégation officielle ou une force armée risquerait d'enclencher un conflit avec la puissante Ashnard, et nous préférons éviter cela..."Au vu du regard qu'il glisse alors à son fils, quelque chose me dit que c'est là une hypothèse que ce dernier a envisagé, cela ne me surprend pas vu le tempérament de mon demi-frère !
"Donc nous souhaitons que vous vous rendiez sur place et libériez le prince Jim. Bien sûr il ne faudra en parler à personne, nul n'est au courant hormis ceux présent dans cette pièce, le prince Jim étant officiellement en voyage dans vos marches !"Bah tiens, comme c'est pratique... Au moins est ce crédible, vu notre complicité, et je vais à vrai dire pas me plaindre que le roi confie cette tâche à moi, qui ait déjà fait mes preuves, et non à un tâcheron de haute naissance qui pourrait tout gâcher ! Le souverain ayant visiblement finit, de parler, je m'incline, afin de signifier que j'accepte, mais je tiens à lui dire plus également.
"J'accepte cette tâche avec joie. Seulement... Vous savez, mon roi, que je ne travaille pas pour rien. J'ai un prix, et je vous le réclamerai une fois ma tâche accomplie."Le roi et son fils parurent outrés par mes propos... Mais oui père, ce n'est pas parce que je suis à votre service officiellement que je vais être un gentil chien à votre botte ! Enfin, à vrai dire, le plus outré semble être mon chambellan, visiblement choqué par mon irrespect envers le roi ! Ce dernier cependant se ressaisit, et fait preuve de son autorité en me congédiant d'un geste.
"Nous verrons cela une fois votre tâche accomplie, maintenant partez vite avant que d'autres ne vous voient et s'interrogent sur votre présence ici, sans le prince Jim. Un de nos éclaireurs vous guidera jusqu'à l'endroit où la trace des ravisseurs a été perdu."Je quitte donc la salle du trône, et ne tarde pas à emprunter des chemins annexes, peu fréquentés, afin de justement éviter d'attirer l'attention... Et mon chambellan est assez malin pour attendre que nous soyons dans un recoin discret du château avant de me sermonner.
"Sir Dun-ë-Vae ! Vous être un vassal de la famille Ë-Kabaria, les servir est votre devoir ! Il ne vous appartient pas de réclamer des récompenses, mais à eux de vous les accorder s'ils le jugent bon ! Ce que vous venez de faire est une grave insulte !"
Je ne peux m'empêcher de sourire en tournant la tête vers lui... Edwin était une homme d'une cinquantaine d'années, au cheveux gris et austère dans ses habits noirs,, qui avait passée sa vie à servir divers nobles, mais qui avait été exclu de cette tache il y a de cela cinq ans après qu'il ait été découvert comme ayant agit au contraire des ordres de son seigneur, un dégénéré dont les directives étaient en train de mener son fief à la ruine. Cela, alors que ses décisions avaient été justes avait ruiné sa vie, mais c'était justement de par cet événement que je l'avais embauché, m'attirant de nouveau les foudres de la noblesse, si cela était encore davantage possible... Mais à mes yeux Edwin est justement l'homme dont j'ai besoin. J'ai peut être beaucoup fréquenté la noblesse alors que je la servais, mais je n'en connais qu'une facette, alors qu'Edwin a tant œuvré parmi eux qu'il a appris comment accomplir correctement leur tâche. De fait il m'est un individu précieux dès qu'il en vient à gérer les affaires de mon territoire ou les relations avec les autres nobles...Et si j'apprends rapidement quant au premier point ,je crois bien le désespérer sur le second... Mais ce n'est pas pour me déplaire, sa désobéissance qu'il y a cinq ans montre qu'il n'est pas juste un docile serviteur mais un homme intelligent et capable de critique, et c'est exactement cela que j'apprécie. Néanmoins, pour la récrimination qu'il vient de faire je sais exactement quoi lui répondre.
"S'il m'avait appelé en tant que noble, je ne l'aurai pas fait... Mais ce n'est pas au noble qu'il demande de l'aide là, sinon il l'aurait fait en public, devant tout le monde. Non, celui auquel il demande de l’aide, c'est le mercenaire, et un mercenaire se fait toujours payer."Je l'entends clairement soupirer, pour lui, il est quelque peu inconcevable que je me considère à la fois comme un noble et un mercenaire... mais ce n'est qu'un détail et je reprends alors la parole, donnant mes directives.
"Sur ce... Tu vas retourner dans les marches pour administrer mes terres durant mon absence ! Même si elles sont sur ma route, nous voyagerons séparément, pour éviter tout incident. Le voyage risque de durer longtemps, mais je te fais confiance pour tout administrer jusqu'à mon retour."Il parait un peu blasé, et à raison, car pour être honnête il gouverne davantage les terres qu je ne le fais, hormis pour les affaires les plus importantes, mais en dépit de cela nous nous entendons bien, assez pour que je ne craigne pas qu'il tente de me renverser, d'autant plus qu'il se moque bien que je sois un arriviste ! Et dans le fond... je pense que ça lui fait plaisir de gérer un territoire par lui même et non plus au travers de son seigneur, avec les désaccords que cela comporte.
Enfin, une fois cela dit je me sépare de lui, afin de retrouver ce fameux éclaireur. Voyageant toujours avec mes armes, ma monture et ma tenue habituelle, je n'ai plus besoin que de quelques vivres pour partir en route...
Il y a par ailleurs une chose dont Edwin n'a probablement pas eu conscience. Ma demande de paiement ne sert que de message au roi, pour qu'il sache qu'il ne peut pas m'user à sa guise, mais à vrai dire je n'aurai même pas eu besoin de son ordre pour me mettre en quête de Jim...
J'arrive petit frère.