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Crime de lèse-majesté [William]

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William Dun-ë-Vae

Humain(e)

Re : Crime de lèse-majesté [William]

Réponse 15 lundi 28 septembre 2015, 20:06:55

Le garde fut quelque peu surpris par l'intervention de Jim, reculant un peu par prudence, tout en portant sa main sur la poignée de son épée, visiblement méfiant quant au fait que le prince pourrait se rebeller... Répondant au regard déterminé du prince, celui du garde était empli de méprise et de hargne, mais... Quelque chose semblait le retenir.

"Ce sont les ordres d'Ophidia... Aucun serviteur n'est autorisé à être ailleurs qu'au spectacle, que ce soit sur scène ou dans les gradins..."

Cependant, malgré ses propos, il ne fit rien pour de nouveau essayer de saisir la jeune fille, son regard s'attardant sur les lames de Jim. Il savait sans doute, tout comme sa maîtresse, qu'il s'agissait du prince, et comme bien des gens de Melinka il avait dû entendre parler de la fameuse technique de la famille royale... Ce fut sans doute pour ces mêmes raisons qu'il se contenta d'un léger grondement lorsque Jim s'adressa au « petiot ».

"Elle ne va pas être contente..."

Mais l’intéressé principal parut surtout des plus surpris pour sa part, regardant Jim avec surprise... Avant d'enfin esquisser un sourire, toujours sans un mot, avant de se retourner vers le râtelier d'arme, laissant tout bonnement tomber les armes, avant de saisir du cimeterre qui semblait avoir attiré son attention. Une arme avec laquelle il semblait bien plus familier et habile, au vu de la prise qu'il exerçait sur sa poignet, et le regard qu'il posait sur elle était empreint du même émerveillement que celui de Jim, en plus intense peut être... La lame était en effet de bonne facture, large et courbe, tout en sinuant légèrement... Tandis qu'à bien y regarder la gardes formait des ailes, la poignée un corps sinueux, et le pommeau une tête de serpent...

Et malgré la provocation de Jim, le garde ne dit rien de plus. Du moins sur les sujets fâcheux, puisqu'une fois l'affaire réglé, et dans un léger grondement de mécontentement, il leur fit signe de le suivre. Le soldat commença alors à les mener au travers du dédale de couloir, vers ce qui semblait être une zone assez fréquenté de ces souterrains, nulle trace d'inoccupation telle la mousse ou la poussière étant visible. On y trouvait même une décoration un peu criarde... Mais le plus troublant étaient sans doute les tableaux lacérés, que l'allié impromptu de Jim fixait avec une certaine hargne, semblant se crisper, mais toujours sans le moindre mot... Puis ils arrivèrent dans ce qui s'apparentait visiblement des coulisses, de nombreux masques et costume étant accrochés au mur ou jonchant le sol, et Sylvia, qui était jusque là presque agrippée à Jim tant elle avait peur, parut fasciné par les dits objets, les regardant avec de grands yeux... Puis le garde s'arrêta, alors qu'à sa droite était un rideau, qui avait été de bonne qualité à une époque, mais qui désormais paraissait mité et usé par le temps...

"Dès que vous êtes prêt, montez sur scène. Le spectacle suivra son cours peu après. Ce que vous devrez faire sera évident. Ah... Et j'y pense... Dame Ophidia insiste pour que vous mettiez cela, et je pense qu'elle sera plus que mécontente si vous ne le faites pas !"


Il saisit alors d'une grand sacoche pendant à sa taille et la tendit à Jim... A l'intérieur deux masque, un représentant une lune, de façon bien différente à celle du véritable masque de l’épéiste masquée, et l'autre un soleil... Une fantaisie de plus à mettre sur le compte d'Ophidia avant de monter sur scène.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Je dois avouer être un peu troublé... A force d'opérer dans quelques bas fonds, j'ai pris l'habitude de repérer dans ce genre de dédale la moindre trace de passage... Peut être que c'est avec ma nouvelle position de noble, je me ramollis. Mais une autre hypothèse me paraît plus probable, le fait que plutôt qu'un leurre volontaire, cette absence de trace trahisse une inactivité réelle, comme si ce dédale était bien trop grand pour ceux qui l'occupent...  Et j'ai la certitude que des personnes s'y trouvent, les traces que j'ai aperçu près de la grotte ne trompe pas ! C'est alors que je perçois une odeur, non pas d'humidité ou de moisissures, mais de nourriture fraîche. Cette odeur est sans doute portée par un des nombreux courant d'air parcourant ce dédale, mais elle suffit à m'indiquer que je suis dans la bonne direction. Ce genre de senteur trahit une activité récente, et même si cela est sans doute assez éloigné de l'endroit où Jim est retenu ce serait un début de piste. D'autant plus si je réussis à isoler un des coupables.

Après tout, c'est fou les façons qu'il y a de faire parler un individu juste avec de la nourriture...

Jim Ë-Kabaria

E.S.P.er

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Re : Crime de lèse-majesté [William]

Réponse 16 lundi 28 septembre 2015, 21:21:37

Le garde avait beau invoquer le nom d’Ophidia, cela ne faisait ni chaud ni froid au prisonnier rebelle. Il était bien décidé à donner un coup de pied dans la fourmilière qu’était ce palais souterrain. Une fois qu’il aurait déniché la reine, il l’écraserait tout simplement. Oh, métaphoriquement bien sûr, il n’en était pas encore au point de tuer quelqu’un, il faudrait l’énerver bien plus pour ça, mais il allait quand même bien foutre le bordel. Quitte à être l’épéiste, autant s’amuser un peu en tant que tel, non ?

Jim regarda son allié improvisé se saisir d’un cimeterre assez impressionnant. Une bien belle arme, très esthétique, mais on voyait bien à sa lame qu’elle n’était pas là que pour la décoration. Et au regard qu’il lui portait, c’était vraiment son arme à lui. Rassurant de savoir qu’il avait un allié compétent ! Ce fut donc avec une certaine satisfaction qu’il suivit le garde, laissant Sylvia s’agripper à lui. Il ne les laisserait plus mener la danse. Ophidia l’avait poussé à bout, il ripostait à sa façon.

"Au fait… Je veux bien faire équipe avec toi mais est-ce que je pourrais au moins avoir ton nom ? Ce sera plus simple, si jamais j’ai besoin d’aide rapidement par exemple, que je sache qui appeler."

Non qu’il pensait en avoir réellement besoin, mais il voulait détendre un peu l’atmosphère, maintenant qu’il était revenu en position de force. Évidemment, il ne s’attendait pas à recevoir une réponse de ce garçon muet comme une tombe.

Ils arrivèrent alors aux coulisses, signe qu’ils allaient très bientôt devoir jouer leur stupide pièce. Il le ferait, bien sûr, mais le jeune prince avait déjà en tête son action suivante : aller chercher la serpente et la faire chuter de son trône. Elle ne jouerait plus longtemps, il allait reprendre le contrôle de la partie. Mais alors qu’il s’apprêtait à tirer une de ses épées, il fut interrompu par le garde, qui lui tendait un sac dont il sortit un masque. Le regard qu’il lui jeta reflétait toute sa lassitude à la vue de cet objet.

"Pitié, ne vous moquez pas de moi… Il n’a même pas la bonne taille."

À ces mots il entrouvrit son manteau et en sortit…le véritable masque lunaire ! Il l’enfila sans un mot, fier de ce pied-de-nez qu'il adressait ainsi à l'ensemble des personnes présentes. Personne ne s'attendait à voir arriver le vrai épéiste masqué, il allaient tomber des nues. Puis dégaina une lame et se tourna vers le « petiot », à qui il lança le deuxième masque.

"Voilà ce que je propose : je fonce dans le tas, et toi tu t’occupes de ceux qui m’attaquent par derrière. C’est une stratégie qui a toujours payé jusqu'ici. Sylvia, tu ne quittes cet endroit sous aucun prétexte, j’aurai quelque chose d’important à te dire après, je ne veux pas perdre mon temps à te chercher."

Sans attendre la moindre réponse ou réaction des trois autres, il traversa le rideau et étudia la situation. On lui avait promis trente adversaires, d’accord, mais sur quoi allait-il réellement tomber ?

(Kit par Kira)

La révolte gronde, la bête hurle à la lune, les guerriers traquent le démon, l’espion cherche la divinité et le chat erre sous l’œil de l’écrivain.

William Dun-ë-Vae

Humain(e)

Re : Crime de lèse-majesté [William]

Réponse 17 mardi 29 septembre 2015, 22:57:34

Aussi surprenant que cela puisse paraître, peut être était ce parce qu'il avait acquis sa confiance pour lui avoir permis de récupérer ce cimeterre, le « Petiot » répondit à la question de Jim... Mais pas de la façon dont ce dernier l'espérait sans doute, puisqu'il le fixa... Avant d'ouvrir grand sa bouche et la désigner du doigt. A l'intérieur se devinait des dents, mais rien au delà, si ce n'était un moignon, qui au vu de son aspect légèrement noirci avait été, il y a longtemps, cautérisé. Voilà qui expliquait sans doute la raison de son parfait mutisme... Mais une fois cette macabre découverte faite, la seule surprise à laquelle eut droit Jim fut les masques qui lui furent présentés. Le garde s'attendait visiblement pour sa part à ce qu'au moins il les prenne sans faire d'histoire ! Mais il n'eut pas le temps d'insister face à son commentaire désobligeant, qu'il fut stupéfait en voyant le prince sortir un masque, que la fouille ne semblait pas avoir permis de lui ôtter. Sylvia manifestait par ailleurs la même stupeur ,tandis que le « petiot » ne fit que hausser un sourcil interloqué en réceptionnant son propre masque. En tout cas cela ne laissa aucune des personnes présentes indifférentes.

Mais malgré cela, le compagnon improvisé de Jim écouta attentivement les propos de ce dernier, acquiesçant doucement face à la stratégie qui lui était proposé, et qui semblait lui convenir. Quant à Sylvia... Et bien la petite hocha vivement la tête, avec un léger sourire, comme si elle était rassuré. Seulement le garde ne l'entendait pas ainsi. Le prince était trop confiant, trop sûr de lui, et il finit alors par sortir son arme.

"Cela suffit, vous..."

Il n'eut pas le temps d'en dire davantage que le « petiot » avait brusquement pivoté sur lui même, afin de lui asséner un violent coup de pommeau à la tempe, qui assomma brutalement le garde, imprimant la marque du serpent sur sa peau. L'instant d'après il saisit le corps du garde, afin d'éviter qu'il tombe trop bruyamment au sol... L'injonction du soldat n'avait pa été suffisamment forte, et la scène s'était déroulé trop rapidement pour que quiconque au delà du rideau, trop sombre pour que leurs ombres se découpent de l'autre côté, puisse avoir une idée de ce qui s'était passé. C'était sans doute mieux ainsi, surtout s'ils laissaient Sylvia derrière eux... Sylvia qui ne tarda,  par précaution, à se cacher parmi les éléments du décors, alors que le prince s'avançait sur la scène...

Et cette dernière en était bien une, c'était une véritable scène de théâtre qui avait été monté à cet endroit, quand bien même nul ne l'avait utilisé depuis longtemps visiblement... Mais ce n'était pas le cas aujourd'hui, des tentes ayant été vaguement montées sur la scène en une disposition anarchique ,avec quelques éléments de décor au goût douteux, tel des fragments de chair, visiblement animale heureusement, jonchant certains endroits ou accrochés aux piquets des tentes... Mais surtout au milieu de cela, disséminé à travers la scène, une trentaine d'homme... Ces derniers étaient sales et dépenaillés, mais leur crasse était toute récente, et quand bien même ils n'arboraient pas de tabards ils avaient clairement trop de prestance dans leur posture pour être davantage des brigands que des gardes, ce dont témoignait leurs armes de bonne facture, qu'ils avaient déjà en main... Mais ce n'était pas là le plus troublant , pas plus que le fait que ces armes étaients pointées sur lui. Non... Le plus perturbant, c'était bien cet homme en plein milieu, vêtu de couleurs chamarrés et avec un luth en main qui tourné vers les gradins commença à déclamer.

"Et voici venu le héros de la lune
Qui avec son cœur, sans lacune
Viens faire face aux brigands et bandits.
Accompagné de son fidèle ami !"

Si Jim se retournait, il pourrait voir le « Petiot » essayer de retenir une sorte de rire malgré son mutisme face à cette scène grotesque... Mais justement, au delà de la scène de théâtre pouvaient se voir les rangées de sièges, qui bien que loin d'être rempli, accueillaient quelques personnes, en tenue de serviteur, le tout dans un décor à l'image des restes des lieux, d'une splendeur passée et défraîchie....Et au sommet, dans ce qui semblait être une loge privée, une silhouette familière Ophidia, qui avait la main levée... Et l'abaissa brusquement, et à ce signe les hommes en arme chargèrent Jim, tandis que l'espèce de troubadour s'écartaient avec une grâce relative, mais non sans continuer son récit ou pincer les cordes de son luth.

De sa loge, Ophidia affichait un large sourire. Oh, pourtant elle en avait des sujets de mécontentements à avoir, entre cette petite Sylvia qui n'avait finalement pas fait partie du décor pour une raison inconnue, le fait que le garde ait donné un autre masque à son jouet, ou encore le fait que le serviteur qu'elle avait envoyé en cuisine pour lui ramener de quoi manger devant le spectacle ne revienne pas ! Mais justement... Le spectacle serait de toute beauté, et elle s'en délectait d'avance ! Quelle bonne idée par ailleurs d'avoir mis sur scène ce narrateur, qui pourrait dire à tous ce qu'ils pourraient avoir manqués ! Mais alors qu'elle s’enthousiasmait de voir le combat commencer, elle entendit des bruits de pas s'approcher, sans doute son serviteur.

"Ah tout de même tu m'as fais attendre !  Montre moi ce que tu m'as préparé !"

"Mais bien sûr..."

Elle eut juste le temps de se rendre compte qu'elle ne connaissait pas cette voix, avant qu'un sifflement se fasse entendre, et qu'une lame vint se poser, de son contact froid, sur sa gorge, la voix inconnue reprenant.

"Arrête cette mascarade, tout de suite... Et garda ta queue à sa place, au moindre geste, crois moi, tu vas perdre ton sang froid..."

L'impudent riait visiblement fier de son humour médiocre... Mais il ignorait... Il ignorait que si Ophidia était reine en ce royaume ce n'était pas parce que le droit de sa naissance était son seul pouvoir...

Jim Ë-Kabaria

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Re : Crime de lèse-majesté [William]

Réponse 18 lundi 05 octobre 2015, 20:38:06

Muet... Bien sûr, il était muet... Il était mutilé, probablement un prisonnier un peu trop bavard à qui on avait imposé le silence. Ou autre chose, mais dans tous les cas c'était bien assez horrible comme ça... Jim avait simplement hoché la tête pour signifier qu'il comprenait et s'était rapidement désintéressé de ce détail. Après tout, « Petiot », ce n'était pas si mal comme surnom. Sauf qu'ils avaient peut-être bien le même âge... Enfin ! Il verrait ça plus tard. Peut-être.

Juste avant de franchir le rideau, Jim entendit la brève protestations du soldat, coupée par un bruit de choc. Souriant derrière son masque, il se réjouissait d'avoir trouvé un réel allié sur lequel il pouvait apparemment compter. Il avait dû gagner sa confiance, peut-être quand il avait décidé de prendre la situation en mains et lui avait dit de prendre son arme favorite. Allez savoir. En tout cas, il passa sur scène confiant et presque enthousiaste.

Le ridicule n'a jamais tué un homme. C'est un fait. Et c'était une bonne chose, car sinon cet imbécile au milieu des "comédiens" serait déjà mort et enterré. L'épéiste soupira, les yeux levés vers le plafond de la caverne. Il se tourna rapidement vers son partenaire, pour constater qu'il n'était pas le seul à trouver cette pitrerie parfaitement stupide. Mais pour l'instant, il allait devoir gérer ses adversaires. Et puis aussi...

*Une minute, c'est qui là-haut, derrière Ophidia ? Will ?! Il m'a trouvé ? Enfin !*

En effet, si ses yeux ne se trompaient pas, c'était bien son ami qui était derrière la serpente, une lame contre sa gorge pour la tenir en respect.  Pile à l'heure, le William... Jim sortit ses deux épées et se mit en garde.

"Il est temps d'en finir... Que ceux qui ne veulent pas être blessés s'écartent tout de suite, je ne me battrai pas contre vous."

Il attendit une poignée de secondes, pour laisser le temps aux moins courageux de lui faire place, puis s'élança, ses bras tendus sur le côté tels deux ailes armées d'argent, ces mêmes ailes qui avaient donné leur nom à la technique qu'il utilisait. Aucun mort ne fut à déplorer, mais tous les hommes qui avaient eu la mauvaise idée de se mettre en travers de sa route avaient maintenant  des problèmes comme une entaille profonde à la jambe, un bras tranché net ou encore une lame passée trop près de leur cœur... Rien d'inhabituel pour le jeune prince, mais la vitesse à laquelle il traversait la masse d'adversaires avait de quoi effrayer.

Il ne fit qu'un passage, un seul, au terme duquel il s'arrêta au bord de la scène pour lever les yeux vers la loge d'Ophidia. En passant il en avait profité pour assommer le musicien, ainsi ils en étaient débarrassés...

"William ! Assomme-la une bonne fois pour toutes et viens plutôt t'amuser avec nous ! On s'occupera d'elle plus tard."

Inutile de dire à quel point voir son frère d'armes lui faisait plaisir. Alors si en plus il pouvait venir se battre à ses côtés, ce serait vraiment génial !

(Kit par Kira)

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William Dun-ë-Vae

Humain(e)

Re : Crime de lèse-majesté [William]

Réponse 19 mercredi 14 octobre 2015, 13:26:34

La chance ne me sourit pas souvent… Mais j'ai beau être quelqu'un de rancunier, ce n'est pas pour autant que quand elle le fait je ne la saisis pas à pleine main ! Or c'était bien ce qui était arrivé quand, en me rendant dans les cuisines. J'y avait trouvé un homme isolé qui, sans arme et ne sachant visiblement pas se défendre, ne fut pas des plus difficiles à maîtriser et à interroger. Même si cela m'empêchait de déployer ma créativité, cela restait tout de même une chose assez plaisante de voir à quel point la loyauté du petit personnel était instable, et, de fait, de les entendre dire tout ce qu'il savait à la moindre vue d'une lame un peu trop menaçante ! Bon, il y avait toujours le risque qu'ils mentent, c'est vrai, mais au vu de l'effroi qui était le sien, cela m'était paru peu probable. Ainsi il m'avait informé de la mascarade qui se déroulait en ces lieux, la scénette dans lequel le prince était impliqué, bien que le serviteur prétendait en ignorer les détails, et surtout il m'avait dit où se trouvait sa maîtresse… A une sorte de balcon… En somme un lieu isolé où, une fois que les gardes sur place auraient été neutralisés, si nécessaire, il serait difficile de lui porter secours. En somme un emplacement parfait pour assister au spectacle, mais aussi pour venir ingérer dans cette petite sauterie !

Bon, la question s'était posée de savoir ce que je faisais du serviteur… Selon mes méthodes habituelles je l'aurai éliminé, afin d'éviter un coup du sort qui lui permettrait de donner l'alerte, ou que sais je. Un coup de lame en plein coeur, le temps de trainer e corps dans une armoire et d'essuyer le sang, et ça en aurait été fini… Mais Jim n'aurait pas apprécié, et je ne tenais pas à l'entendre s'en plaindre durant tout le trajet. Qui plus est le risque était dans le fond minime, et acceptable. Alors, avec un soupir, je m'étais contenté de l'assommer et de le ligoter, avant de le fourrer dans un des tonneaux vide. Néanmoins je lui avais laissé ses habits, pour la simple raison que non seulement il n'y avait personne dans ces couloirs, mais en plus je doutais que qui que ce soit ici se laisse convaincre que je suis un d'entre eux.

Ainsi, j'avais suivi les indications du serviteur,ne rencontrant aucune résistance… C'en avait été presque trop facile, mais maintenant la situation est là, la maîtresse des lieux, à ma merci, un couteau sur la gorge… Et malgré le sourire satisfait que j'affiche l'envie d'en finir là me démange. Certes, le serviteur que j'ai interrogé, m'a raconté la scène qui se jouait, mais la voir est une chose tout différente… Et quand bien même Jim semble n'avoir aucune difficulté à tenir tête à ses assaillants ,recevant même l'aide d'un inconnu visiblement, ce que je sais de son passé, de ce qu'il a vécu, et le fait qu'on l'ait poussé à faire cela avive ma rage. Ca ne change rien que Jim semble en train de retourner la situation, et qu'il paraisse même y avoir plaisir, pour moi, le fait est là… Mais il m'alpague alors, m'invitant à le rejoindre dans la danse sanglante, avec une spontanéité qui parvient à m'arracher un sourire ,alors que je lui réponds.

"Non continue sans moi ! Le temps que j'arrive tu auras déjà fini, et je crois que la maîtresse des lieux a des choses intéressantes à me raconter..."

En vérité c'est peut être bien la raison qui me retient le plus pour ne pas la tuer sur le champs… Mais je me rend compte que l'instant que j'ai accordé à Jim est un instant de trop. Je le comprends quand je vois que ce n'est plus une queue que la femme possède en dessous de son bassin, mais deux jambes aux pieds nus… Et son regard me fixe alors, avec une moue.

"Tu m'ennuies !"

Je sais son intention, et je tente de la devancer d'un brusque mouvement de main, afin de trancher sa gorge… Mais je prend conscience que c'est bien trop tard, alors que le monde semble disparaître autour de moi... Le temps de m'adapter à mes nouveaux sens je suppose…

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Alors qu'il luttait contre la trentaine d'individus qui étaient opposés à lui et à son allié imprévu, et dont le nombre diminuait au fur et à mesure du combat, Jim put constater trois choses. En premier lieu, le fait qu'en dépit du grand écart de niveau qu'il y avait entre lui et ses adversaires, et ce de par son entraînement royal et son expérience personnelle, ces derniers étaient tout de même plus habiles et dangereux que les bandits ordinaires. Il s'agissait là véritablement de gardes entraînés et armé en dépit des allures qu'ils s'étaient donné de hors la loi. En deuxième lieu un détail curieux était le fait que même si son cimeterre était un peu teinté de sang ,ce dernier n'était issue que d'estafilade minimes, non pas qu'il semblait particulièrement vigilant à cela lors de ses assauts, mais leurs adversaires se montraient… Précautionneux quand ils l'attaquaient. Ce n'était  cependant pas de la peur, sans quoi ils auraient plutôt fuis depuis longtemps. Il s'agissait plutôt de ...Réticence… Et enfin Ce fut la disparition soudaine de William alors même qu'il le regardait et que son ami menaçait Ophydia. Cela ne sembla pas échapper par ailleurs au « petiot » qui, regardant dans la même direction alors même qu'il couvrait ses arrières, laissa échapper un grondement guttural.

Il put alors voir peu après la maîtresse des lieux se levait brusquement, mais non pas sur une queue serpentine, mais bien sur ses deux jambes, piétinant alors le sol avec un rire dément qui résonna dans la pièce de théâtre, l’acoustique du lieu en facilitant la chose. Cela provoqua par ailleurs un léger mouvement de panique parmi les serviteurs qui assistaient au « spectacle ». Déjà que ce dernier était sanglant et macabre à leurs yeux, le sang commençant à goûter de la scène vers les premiers rangs, ils commencèrent à comprendre que quelque chose était en train de mal se passer, et certains, déjà, commençaient à se lever des sièges et à s'éloigner, sans pour autant qu'il y ait, encore, de mouvement de panique, mais ce dernier était clairement en train de se former, alors que le rire se faisait plus aiguë, ponctuée de mots prononcés sur la même intonation.

"Viens donc petit serpentin ! Viens donc que je t'écrase !"

Et au vu du martèlement régulier qu'elle effectuait sur le sol, elle semblait bien déterminé à y parvenir.

Jim Ë-Kabaria

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Re : Crime de lèse-majesté [William]

Réponse 20 jeudi 26 novembre 2015, 20:35:14

Jim avait rencontré assez peu de résistance, malgré quelques tentatives d’attaques qu’il avait plutôt bien éludées, mais il n’allait pas se plaindre de n’avoir écopé que d’une unique blessure lors de son passage en force parmi ses adversaires. Pendant que William lui répondait, déclinant son invitation, il regarda la fine déchirure à la manche gauche de son vêtement, entourée d’une tache sombre qui témoignait d’une perte de sang assez conséquente pour traverser chemise et manteau. Il planta négligemment son épée dans un bras qui avait eu le malheur d’entrer dans son champ de vision en portant une arme. Quelle idée aussi, de l’attaquer par le côté... Il avait une très bonne vision périphérique.

Il reporta son attention sur les soldats qui essayaient encore de se battre, puisque son ami n’avait pas l’intention de le rejoindre il s’en occuperait lui-même, tant pis. L’épéiste reprit donc le combat, qui était de plus en plus à sens unique à mesure que les ennemis choisissaient de se retirer pour ne pas subir de blessure trop grave. Jim ne faisait pas vraiment attention à leur état, dans le fond, ils avaient beau ne pas être là de leur plein gré il leur avait laissé le choix de l’affronter ou non, ils savaient très bien quels risques ils encouraient en restant dans son chemin.

Un rire retentit alors dans la caverne. Un rire qui n’avait rien de joyeux. Un rire effrayant, malsain, celui d’une personne qui avait perdu la raison. Jim se retourna vivement, pour constater avec inquiétude la disparition de William. Il remarqua aussi très rapidement qu’Ophidia avait repris forme humaine et martelait le sol du pied. Elle criait entre deux éclats de rire, et ses paroles firent un choc au jeune prince. Elle avait transformé William en serpent, s’il avait bien compris. Ce qui voulait dire...


*Quelques mois plus tôt, dans une grotte derrière une cascade quelque part à Melinka...*

200... Ils étaient 200... Comment cet étranger avait-il pu rassembler autant d’hommes ? Certes, les bandits qui en voulaient à l’épéiste masqué étaient légion, mais tout de même, il ne pouvait pas y en avoir autant en état de se battre convenablement... Et en effet, en les observant depuis le renfoncement où il était caché avec William, Jim se rendit bien vite compte qu’ils n’étaient clairement pas tous en état de tenir une arme. C’en était pitoyable.

“Will, tu me couvres ? Je ne crois pas que ça serve à grand-chose de se répartir les adversaires, estropiés comme ils sont.” murmura-t-il à l’intention de son frère d’armes.

Puis, avant de recevoir la réponse de celui-ci, il se leva et s’avança. L’étranger, en hauteur pour tout voir, l’apostropha et se moqua de lui. Jim ne prit pas la peine de répondre. Il dégaina simplement ses épées, et quand les bandits l’attaquèrent il riposta. Tout aurait pu bien se passer, il prenait l’avantage, mais il y avait des trappes dans le sol, et à plusieurs reprises il perdit l’équilibre et dut parer précipitamment un coup. Et pendant ce temps, il perdait de vue et William, et le meneur ennemi. Très mauvais, tout ça, très mauvais...

Soudain il les vit. Tous les deux au même endroit, et pour cause : William avait été capturé, ligoté, et l’autre le menaçait d’une lame sous sa gorge. Le message était clair : il fallait se rendre. Ce qu’il fit. L’épéiste, fou de rage, laissa tomber ses armes et se laissa emmener.

On le tortura, longtemps, par désir de vengeance et un peu par simple cruauté, mais il s’en moquait. Il avait déjà subi ça, enfant, ça ne lui faisait plus si mal que ça en réalité. En revanche, quand on lui amena William, quand on lui montra dans quel horrible état était son ami... Il flancha. Il utilisa son pouvoir, qui n’était pas encore entièrement “rechargé”, pour éloigner brutalement tous ceux qui les entouraient (pur réflexe instinctif, s’il avait réfléchi ne serait-ce qu’une seconde il aurait fait mieux) puis perdit connaissance. A son réveil, la garde royale les avait enfin trouvés et s’était occupée des bandits, ainsi que de leur meneur. Évidemment, Jim demanda à voir William, mais les réticences du capitaine de la garde parlaient d’elles-mêmes...


Ce traumatisme était encore bien présent dans l’esprit du jeune prince. Alors voir William pris au piège et en danger, encore une fois, pendant que lui-même se battait, d’autant plus qu’il était censé rejouer cette fameuse scène... Tout lui revint d’un bloc à l’esprit, alors qu’il avait tout fait pour oublier. Ses armes lui tombèrent des mains. Les yeux écarquillés d’horreur, la bouche entr’ouverte sur un cri muet, il revivait ce cauchemar. Le décor se brouilla autour de lui, les sons se mélangèrent. Tout ce qu’il restait, c’était ce rire dément, presque le même que celui de l’étranger quand il lui avait amené William presque mort pour l’achever psychologiquement puisque la torture physique ne suffisait pas. Les deux rires finirent d’ailleurs par se mélanger aussi l’un à l’autre.

“Will...”

Il reprit ses esprits quand une lame lui perça l’épaule droite. Par réflexe, il décocha un violent coup de poing au coupable, retira l’arme, qu’il garda à la main, et sauta de la scène. Il n’allait pas laisser tomber son ami. Pas cette fois ! Il se précipita, par le chemin le plus rapide à savoir l’escalade, vers la loge d’Ophidia et se jeta sur l’Anima. Sa lame rencontra la chair, puis le coeur de la magicienne.

“On ne touche pas...à mon ami...” siffla-t-il en tournant la lame dans la plaie.

(Kit par Kira)

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William Dun-ë-Vae

Humain(e)

Re : Crime de lèse-majesté [William]

Réponse 21 mercredi 02 décembre 2015, 22:57:07

Alors même qu'il effectuait une danse sanglante, bien que non mortelle, au milieu de la scène, la brève absence de Jim fut rapidement remarqué par ses adversaires, du moins ceux encore en état de combattre et il ne fallut pas longtemps avant que l'un d'eux en profite, jubilant lorsque sa lame transperça l'épaule du prince... Il aurait pu viser la tête ou le ventre, mais les ordres avaient été clair. Le prince avait survécu à son assaut, de fait les blessures que subirait le jouet d'Ophidia ne devait pas être mortelle. Cependant ce dernier réagit brusquement, avant que quiconque d'autre ne puisse profiter de sa faille, repoussant et désarmant celui qui l'avait meurtri avant de brusquement rompre la règle du jeu. En effet, ce fut à la stupeur général qu'il bondit de la scène, achevant d’entraîner le mouvement de panique des spectateurs, qui s'éloignèrent précipitamment de la scène, se bousculant, courant, afin de quitter la salle, et surtout s'écarter de la route de cet épéiste furieux, qui déjà entamait l’ascension de la loge...

Mais Ophidia ne regardait plus le spectacle, son regard était figé sur le sol qu'elle ne cessait de piétiner, continuant à rire, encore, toujours plus fort, toujours plus haut, tant et si bien qu'elle ne vit même pas son jouet se rapprocher d'elle, pas plus que lorsqu'il bondit sur elle... Elle se contenta à cet instant de redresser le visage, soutenant son regard. Elle interrompit alors son rire, commentant alors, en un sourire.

"Amusant..."

Et l'instant d'après la lame la transperçait de part en part ,avec une telle violence que si elle périt sur le coups, son corps fut secoué par l'impact, sa tête basculant en avant alors que le sang coulait de ses lèvres... C'était fini, Ophidia était morte, d'un façon si soudaine que tout les individus se figèrent quand ils comprirent qu'elle venait de périr... Les gardes encore présents sur scène lâchèrent leurs armes, les serviteurs étaient partagés entre la joie et l'effroi, et ce même pour Sylvia qui avait passé sa tête entre les teintures. Quant à l'étrange et récent compagnon de Jim, il observait la chose, avec une expression caractéristique, une profonde tristesse alors qu'il s'avança vers la loge, quittant la scène... Il restait cependant une seule personne qui semblait ne pas avoir encore réagit à la chose

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"JIM, BORDEL, DÉTOURNE TOI ! Tu vas encore dire que je t'ai traumatisé !"

Bien évidemment mes vêtements ne m'ont pas suivi dans ma transformation, et de fait, aussi ridicule que cela puisse paraître fut d'éviter à Jim une vision déplaisante et de me saisir de la teinture la plus proche pour l'arracher et m'en servir afin de cacher ce qui doit l'être. Un peu ridicule peut être ,mais le pauvre avait été déjà choqué quand je lui avais fait le récit de mes passages au bordel, alors pas la peine d'en rajouter.

Enfin, cette considération mise de côté... Je peux en tout cas m'estimer heureux, mes souvenirs quant au dernier instant sont un peu parcellaire, faut croire que les serpents ont une petite mémoire... Mais je me souviens de cette envie de meurtre à mon égard ,et de la lutte, bouger, encore, toujours... Je suppose que c'est l'instinct de survie... Mais en tout cas je ne vais pas m'en plaindre, je suis bien vivant, et un rapide coups d’œil me permets de savoir que ce n'est plus le cas de cette folle !

Oh, oh... Je viens juste de me rendre compte de ce que cela impliquait... En fait il est même probable que Jim n'ait m^me pas fait attention à moi ,ses mains encore serrées sur la lame, transperçant de l'anima, il a l'air un peu hagard, perdu, et je comprends pourquoi. A force de le côtoyer, et de me battre à ses côtés, je comprends ce qui vient de se passer... pour la première fois il a tué volontairement, et directement quelqu'un... Il est déjà arrivé que ses adversaires meurent, mais des suites de leurs blessures, ou par mon intervention, mais pas directement par sa main et moi même, après coups, je peine à croire ce qu'il vient de faire. Cependant ma considération importe peu, et c'est, doucement, que je pose une main sur son épaule, afin d'essayer d'avoir son attention.

"Jim... Calme, c'est fini... On va rentrer à la maison."

Je ne peux m'empêcher de culpabiliser un peu. Il semblait avoir la situation bien en main, est ce que c'est ma venue qui a tout fait rater ? Peut être mais ça ne sert à rien de douter sur cela, cela ne peut être changé... Maintenant il faut réagir... Mais justement, à ce sujet, mo nregard s'attarde sur la scène, où les hommes en arme ne réagissent pas, et mieux encore ils ont lâché leurs armes. Bizarre... je sais que la mort d'un chef peut être démoralisant mais d'ordinaire ses hommes essayant au moins de le venger, mais ça ne semble pas être le cas... Et c'est alors que je note l'absence du compagnon d'arme de Jim... Bah, cela importe peu sans doute, en tout cas face à ce à quoi je vais être confronté.

"A moins que tu ais encore quelque chose à faire ici."

Je lui parle, comme je l'aurai fais d'habitude, mais je sais que la situation n'est pas "comme d'habitude". Seulement, je ne peux rien faire, avant que lui même ne réagisse, et je suis forcé de rester spectateur jusqu'à sa réponse ou sa réaction...

Jim Ë-Kabaria

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Re : Crime de lèse-majesté [William]

Réponse 22 vendredi 04 décembre 2015, 11:29:11

Jim avait eu un black-out. C'était normal, après tout, vu la situation. Mais de ce fait, il n'avait rien vu à proprement parler de ce qu'il venait de faire. Quand il se "réveilla" enfin à l'injonction de Will, un maigre sourire se dessina sur ses lèvres. Le traumatiser, tout de suite... Eh, il l'avait déjà vu sans vêtements ! Une fois, en fait. Et à son insu... Enfin bref ! Ça n'était pas très important. Tournant la tête vers le mur, le jeune prince ouvrit la bouche, voulant demander à son ami si au moins il allait bien...

Plic.

Mais la question ne franchit jamais ses lèvres. Il baissa les yeux sur ce qui venait de tomber. Une toute petite goutte d'un rouge foncé caractéristique, qui s'était écrasée sur le sol à côté d'une flaque de la même couleur. Il remonta jusqu'à l'origine de cette flaque, et vit Ophidia, empalée sur une épée...qu'il serrait si fort que ses articulations en étaient presque douloureuses.

*Qu'est-ce que...j'ai fait...?*

Les sons se décuplèrent sous l'effet du choc. Il entendait son coeur battre fort, trop fort, et sa respiration saccadée. Mais pourtant... Pourquoi n'entendait-il pas le coeur de l'Anima ? Il fit soudain le rapprochement, et les conséquences de son acte le frappèrent de plein fouet. Avec un cri étouffé il lâcha l'épée et recula précipitamment jusqu'à être dos au mur, où il se laissa glisser sur le sol.

"Non...non..."

Il l'avait tuée. Pour la première fois, il avait ôté une vie. N'importe qui aurait été sous le choc, mais pour Jim, tuer était un acte impardonnable, et seul William avait son indulgence sur ce fait. Mais là, c'était bien lui qui l'avait fait... Et pire encore, il avait fait preuve de cruauté en élargissant sciemment la plaie. Il revoyait maintenant ce qu'il venait de faire, encore et encore, et son esprit le lâchait complètement.

Il hurla. Pourquoi ? Un peu de tout à la fois, sûrement. La peur, l'horreur, la culpabilité... Et d'un autre côté l'évacuation de tout le stress accumulé de son enlèvement et de l'attitude insupportable de sa geôlière. Il arracha son masque et se mit à pleurer, cachant son visage dans ses mains mais retirant brusquement ces dernières en sentant le sang qui les tachait. Il les contempla avec effroi. Une part de lui-même voulait encore nier ce qu'il avait fait, refusait d'admettre que c'était lui qui avait versé ce sang.

William lui parlait, mais il ne le voyait pas, ne l'entendait pas, ne sentait pas sa main sur son épaule blessée... Il était complètement submergé. Et il craqua :

"Je...je peux encore... Avec mon pouvoir, ça peut marcher..."

Oui, il allait la ramener. Il allait réparer son erreur. Son pouvoir n'était pas encore tout à fait prêt, mais c'était comme la dernière fois, à une heure près, alors il allait juste s'évanouir, et quand il se réveillerait il n'aurait rien fait de tout ça, hein ? Ses yeux commencèrent à briller...
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William Dun-ë-Vae

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Re : Crime de lèse-majesté [William]

Réponse 23 vendredi 04 décembre 2015, 17:54:28

Tout comme moi, Jim ne se rend pas compte sur le champs de ce qu'il a fait. Cela je le sais de par le sourire qu'il affiche... Mais je sais également que cela ne va pas durer. Néanmoins c'est suffisant pour que je me sois déjà approché de lui alors que son regard descend sur la flaque de sang et sur le corps dont elle provenait... J'aurai pu essayer de l'en détourner, de lui cacher la vérité... Mais il l'aurait su d'une façon ou du'ne autre, et il m'en aurait voulu de l'en avoir détourné.

Ce n'est pas pour autant que sa réaction me laisse indifférente, sa détresse, sa peine... Tout dans son attitude, les réactions de son corps, ses mots, trahissent son état ,mais je ne peux rien faire, je ne sais pas ... Je ne sais juste pas ce que je suis sensé faire à ce moment exact. De toute façon, alors que j'essaye d'un peu le rassurer il ne m'écoute même pas, contemplant ses mains souillées, ne prêtant plus d'attention qu'à ce qu'il avait commis.

Mais alors que malgré tout j'essaye de lui parler, de le convaincre d'y aller il évoque une chose... Oh il ne le fait qu'à demi-mot, mais je ne suis pas un sot, et je comprends aisément ce qu'il entends, ce qui ramène à mon esprit une promesse.

Je m'étais en effet toujours demandé à une époque pourquoi Jim n'utilisait pas davantage son pouvoir, dont les limites étaient au final assez faibles ! Puis un jour, à force de l'interroger à ce sujet il finit par me répondre, avec une certaine lassitude. Il m'avait expliqué que pour lui ce pouvoir n'était pas une chose a utilisé à la légère, non seulement parce qu'il mettait quand même une journée à se recharger, ce que je peux comprendre, mais il m'avait aussi dit qu'il ne voulait pas s'en servir pour rendre les choses trop simples !  Or, ça j'avais un peu plus de mal à l'admettre. Ce qu'il avait été un don, pourquoi diable devait il se limiter de la sorte ? Il avait beau m'avoir donné de nombreuses explications j'étais toujours dubitatifs à ce sujet et sur les règles qu'ils s'imposaient lui même. Par contre, il y en avait une qu'il m'avait demandé de lui faire toujours respecté, quelque soit les circonstances... Et cette règle était de ne jamais user de son pouvoir pour ressusciter les morts ! Non seulement on ignorait si ce n'était pas hors de sa portée mais c'était surtout contre-nature, ce avec quoi j'étais d'accord.  Néanmoins il y avait aussi un dernier point, plus important en l'espèce... il était temps pour lui d'apprendre une leçon que je ne pouvais pas repousser plus longtemps.

Néanmoins je n'avais pas le temps pour ça, et je parais au plus pressé,  à savoir tenir mon serment, de la façon la plus efficace et directe qu'il soit, qu'il m'avait lui même demandé à l'époque... A savoir en l'assommant d'un coup net et précis. Ainsi, l'éclat de ses yeux disparut rapidement et il s'effondra dans mes bras... Ça n'allait pas être commode ça... Mais au moins le pire était évité... Mais c'est à cet instant également que quelqu'un arriva au balcon. l'entendant arriver avant de le voir, j'avais déposé Jim au sol et m'était retourné prestement, un poignard en main... Pour me retrouver face à l'homme qui s'était battu aux côtés du prince sur scène, à la couleur de cheveux caractéristique, verts...Verts comme ceux du cadavre au sol... Et quand je le vis s'avancer dans sa direction, je compris... Certains éléments.

"Je ne sais pas quel était ton lien avec elle... Mais elle méritait de mourir, et si tu ne veux pas suivre le même sort, ne fais rien pour la venger."

Il ne me réponds pas, ce qui m'irrite un peu, mais au moins il n'a nul geste agressif, il se contente simplement de se pencher pour fermer les yeux de l'anima, qui avec son sourire semble étrangement en paix, une vision qui à vrai dire me déplaît, mais bon... Puis il me regarde, puis Jim, toujours sans un mot... Ce qui m'amène à prendre la parole puisqu'il ne le fait pas.

"Bon t'as pas l'air agressif, c'est déjà ça ! Cela étant... De toute façon on va bientôt partir."


Cependant, regardant les gradins en bas une idée me vint alors. On ne peut pas laisser les gens présents ici, du moins les serviteurs, à leurs sorts, sinon je peux être à peu près certains qu'ils seront la cible des esclavagistes d'Ashnard, ce à quoi je me refuse. Surtout que leur maîtresse étant Mélian il n'est pas impossible que certains d'entre eux le soient...

"Cela étant...Tu peux nous accompagner si tu le veux, on va à Melinka, ce sera toujours mieux qu'Ashnard ! Si tu peux, transmet le mot à tes camarades. Ah... Et ça te va si on brûle le corps ?"

Il secoua la tête pour ce qui est de transmettre le mot, ouvrant alors la bouche, me montrant un moignon de langue. D'accord, cela explique son mutisme...Mais après avoir regardé le corps il acquiesce. Voilà qui m'arrange bien, ça rendrait une possible résurrection plus difficile, et permettrait peut être d'éviter que la persévérance de Jim se manifeste trop.

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C'est ainsi que quelques temps plus tard, m'étant occupé moi même de transmettre mon offre, je me retrouve dehors avec un attroupement d'une trentaine de personnes, principalement des serviteurs, mais aussi quelques gardes, qui semblent resté extrêmement proches de l'homme aux cheveux verts, ce qui m'amène à le soupçonner un peu... Néanmoins je dois avouer qu'il est plutôt conciliant, puisqu'il ne rechigne nullement à m'aider à dresser de quoi brûler le corps d'Ophidia, tandis que je garde toujours un oeil sur Jim, inanimé, reposant contre un rocher, avec une jeune fille restant à le surveiller. Pas qu'elle puisse le protéger, mais au moins ça me rassure un peu de savoir que quelqu'un le regard en permanence.

Puis, une fois dressé, le bûché est allumé. J'aurai apprécie de le faire moi même, mais le muet me fait comprendre en me retenant le bras qu'il souhaite le faire lui même...Et je dois lui reconnaître au moins que malgré son attachement à son égard, il n'a pas hésité une seule seconde, et rapidement les flammes commencent à crépiter, consumant le bois, puis la chair de la parricide, de la vipère ! Mais se faisant je m'attarder surtout sur les personnes présentes, ceux qui avaient acceptés de nous suivre... Une troupe hétéroclite d'homme et de femmes, certains âgés, et la plupart ne sachant pas se battre, ce qui n'allait pas facilité les choses. Au moins avaient il eu la présence d'esprit de ne pas s’encombrer d'objet précieux mais de nourriture ou de quoi se tenir chaud... mais alors que je regardais cela je constatais que Jim commençait à bouger, semblant sur le point de se réveiller, m'amenant donc à m rapprocher de lui, m'agenouillant.

"Alors, le prince a eu un bon sommeil ?"

Je parle sur une intonation amusée, mais je sais bien que je risque probablement de faire à un homme soit effondré, soit furieux à mon encontre, mais ça ne coute rien d'essayer... Et dans les deux cas je suis préparé.

Jim Ë-Kabaria

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Re : Crime de lèse-majesté [William]

Réponse 24 dimanche 06 décembre 2015, 14:30:58

Un tel craquage psychologique, il n’y avait en effet qu’une seul façon de le régler rapidement : un bon coup sur le crâne pour l’endormir. Jim sombra, le corps encore agité par les sanglots, et fit un bien étrange rêve...


Les lames s’entrechoquèrent dans un tintement métallique que tous connaissaient. Le visage du prince était quelques millimètres de celui de son adversaire. Un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres, dont l’une était fendue.

“Tu te débrouilles... Mais tu ne m’arrives pas à la cheville.”

Glissant subitement sur le sol, il décocha à l’autre un tacle puissant qui le fit tomber. La force qu’il avait déployée pour tenir le duel de force l’entraîna au-dessus de Jim, qui n’eut alors plus qu’à se retourner pour lui mettre la pointe de son arme sur la nuque, en avertissement. Il se releva lentement, sans quitter des yeux le vaincu qui restait immobile.

“Tu vois ? Tu es un idéaliste. Quand tu te bats, tu ne prends pas assez de risques, parce que tu espères que ton ennemi se laissera convaincre avant que tu ne doives commettre l’irréparable.”

De sa main libre il écarta une mèche de cheveux de devant ses yeux. Le duel avait duré longtemps, et il était trempé de sueur, en plus d’être gravement blessé. Mais cet imbécile avait cru pouvoir le vaincre. Ha ! Il le regrettait, maintenant.

“J’ai été comme toi. J’utilisais mon pouvoir pour faire le bien, et je croyais sincèrement à la bonté humaine. Mais avec tout ce que j’ai vécu, tout ce que j’ai enduré, il a bien fallu me rendre à l’évidence : l’être humain est condamné à répéter toujours les mêmes erreurs. Alors pourquoi n’en profiterais-je pas, hm ?”

C’est pour cette raison qu’il avait cessé de croire. Il avait cédé à l’appel incessant du pouvoir, de son pouvoir, si puissant... Et maintenant, il ne l’utilisait plus pour le bien des autres. Non, il s’en servait pour lui-même, il rattrapait enfin tout ce temps perdu à refouler son égoïsme.

“Les hommes ont peur de ce qu’ils ne comprennent pas. Étant né mage dans un pays où il n’y a pas de magie, j’étais destiné à être craint et respecté de tous. Et ce n’est pas un homme avec des rêves d’enfant et sachant à peine de quel côté tenir une épée qui va m’empêcher d’arriver à ce but !”

Sa lame s’enfonça dans la chair, rompant la colonne vertébrale de celui qui avait pensé rendre justice en affrontant le prince devenu fou.



Le rêve se brisa doucement et Jim refit surface, troublé. Qu’est-ce qu’il venait de faire ? Ce n’était pas lui, non, il n’était pas comme ça...

*Pour l’instant peut-être, mais c’est un risque si je continue de faire n’importe quoi avec la magie.*

En effet, le souvenir de sa dernière pensée lui revint, alors que sa mémoire se reconstituait lentement malgré la douleur à l’arrière de son crâne. Il avait voulu ramener quelqu’un à la vie, ce qu’il s’était toujours interdit. Ramener quelqu’un...qu’il avait tué lui-même. Ses yeux s’ouvrirent sur cette sombre pensée et il vit William à côté de lui, un sourire aux lèvres. Il le fixa d’un air morne.

“Ah, Will, tu tombes bien... Tu vas pouvoir me rendre un grand service. Deux, en fait.”

Il se redressa et se décolla du rocher auquel il était adossé. Ses yeux se plantèrent à nouveau dans ceux de son ami, plus sévères cette fois.

“Donne-moi la plus grande gifle que tu m’aies jamais donnée, et après demande à quelqu’un de te faire la même chose à toi. Je ne crois pas avoir assez de force dans le bras pour m’en charger.”

Son bras fort le faisait souffrir, lui rappelant qu’il s’était fait transpercer l’épaule. Cependant quelqu’un semblait s’en être occupé, sommairement mais assez bien pour éviter les risques d’infection. Il ne risquait donc plus grand-chose de ce côté et n’avait plus qu’à recoudre la plaie quand il en aurait le temps. Pas question de laisser faire un médecin, il n’avait confiance qu’en lui-même ! Et en son père adoptif, mais il n’allait pas se déplacer jusqu’à Krayos pour faire soigner une blessure aussi profonde, il avait besoin de soins plus urgents.

Après quelques minutes qu’il passa à achever de se réveiller et de recoller les morceaux de son cerveau, Jim se leva. Il put alors voir le bûcher qui brûlait un peu plus loin, expliquant l’odeur qui lui chatouillait le nez depuis son réveil. Il comprit rapidement de quoi il s’agissait et son visage s’assombrit.

“Tu as bien fait...” murmura-t-il, sans savoir si Will était à côté de lui ou non pour l’entendre. “Je crois que voir son corps ne m’aurait vraiment pas aidé.”

Les larmes remontèrent jusqu’à ses yeux et en tombèrent pour rouler sur ses joues. Il les laissa faire. Il était étrangement calme, au regard de ce qu’il s’était passé quelques heures plus tôt.

“Dis-moi, Will, où est mon masque ? Je crois que je l’ai jeté, mais je ne sais plus quand.”

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William Dun-ë-Vae

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Re : Crime de lèse-majesté [William]

Réponse 25 lundi 07 décembre 2015, 14:16:05

Bon pas de crise de larme ou de rage, c'est déjà cela... Mais connaissant Jim ça peut très bien être une simple façade afin de ne pas montrer, ne pas avouer sa faiblesse devant moi ou qui que ce soit d'autre. Néanmoins je ne dis rien à ce sujet, me contentant de croiser les bras, guettant ses paroles, ne serait ce que la réponse à ma remarque.  Celle ci ne vient pas à proprement parler, mais il ne s'en adresse pas moins à moi, m'arrachant un haussement de sourcil un peu interloqué. Des services ? Par pitié ne me dites pas qu'à peine relevé il veut recommencer à faire n'importe quoi ! Je crois que lui et moi on a eu notre dose pour quelques temps !

Heureusement il s'avère que ça n'a rien à voir... Mais ça n'en est pas moins surprenant, néanmoins en bon ami, je m'exécute sans poser davantage de questions, du moins pour sa première requête. Ainsi à peine a t-il fini de parler que je lui assène une violente baffe du revers de ma main... Certes j'aurai pu être plus mesurée, mais ce n'est pas la première que je lui assène, donc j'ai bien dû faire attention à frapper plus fort histoire de respecter sa volonté ! Mais bien que je prends pas de plaisir à faire une pareille chose je lui adresse un large sourire juste après, lui adressant un signe négatif du doigt, à genoux afin d'être à sa hauteur.

"Par contre, tu peux toujours courir pour que j'aille chercher quelqu'un pour me frapper. Je suis capable de bien des choses, mais toujours pour une raison, bonne ou mauvaise. Ta baffe ? D'accord pour te remettre les idées en place, mais en ce qui me concerne je crois n'avoir rien qui..."

Mais alors même que je parle je suis surpris par une tape qui, si elle est loin d'être réellement douloureuse me prend suffisamment par surprise afin de m'interrompre, avant de me retourner brusquement, regardant avec stupeur la petite qui veillait sur Jim, les poings sur les hanches, les joues gonflées, visiblement fâchée.

"C'est pas gentil de le taper ! Même s'il le demande !"

... Je ne peux m'empêcher de rire un peu face à  l'incongruité de la scène, ce qui semble d’autant plus énerver la donzelle qui s'éloigne, toujours mécontente. Se faisant je vois du coin Jim se relever, m'amenant à faire de même, alors que je le suis. Il paraît ne plus faire vraiment attention à moi pour le coups, mais je le suis tout de même, fidèle à notre habitude ! Se faisant nous nous rapprochons du bûcher, et je ne peux m'empêcher à cet instant de m'inquiéter de ce qu'il en pensera, ma surprise étant des plus visibles alors qu'il me fait savoir qu'il appréciait l’initiative... Quelle surprise ! Enfin cela  mis de côté, désormais l'un à côté de l'autre ,ses larmes ne tardèrent pas à couler.

J'avais espéré à son réveil qu'il ne pleure pas, mais je suppose qu'il ne peut pas le retenir plus longtemps, alors je lui laisse le temps, continuant d'observer le brasier, sans un mot, les mains croisées dans le dos, pensif... Puis il m'adresse une requête, à laquelle je m'attendais un peu, mais pas aussi rapidement, m'amenant à fouiller dans une de mes amples sacoches pour en extirper son masque, un peu ensanglanté...

"Je l'ai retrouvé sur la scène, et il semblerait qu'un de tes adversaires a eu le mauvais goût de saigner dessus... Mais si tu veux mon avis, je pense que ce n'est pas une bonne idée Jim. Non seulement ce serait reconnaître officiellement devant toutes ces personnes ta double identité... Et si c'est pour cacher tes larmes ou transposer ta culpabilité, c'est pire que tout..."

Néanmoins, malgré mon sermon je ne m'efforce pas à l'empêcher de prendre le masque s'il le veut, mais je ne le lui tends pas non plus. Le choix est sien, mais je ne l'approuve clairement pas. Il ne peut pas se permettre de continuer à fuir sa leçon.
« Modifié: lundi 07 décembre 2015, 20:10:38 par William Dun-ë-Vae »

Jim Ë-Kabaria

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Re : Crime de lèse-majesté [William]

Réponse 26 lundi 04 janvier 2016, 21:22:47

Une main sur sa joue, Jim avait failli esquisser un sourire en voyant la jeune Sylvia gifler William. Failli. Mais c’était bien fait pour lui. Il remercia la jeune fille d’un bref hochement de tête avant qu’elle parte, vexée par le rire qu’avait provoqué son geste. Il s’expliquerait avec ces deux-là plus tard. C’est ça, plus tard… Pour l’instant, il avait d’autres choses à penser, plus importantes qu’une querelle aussi puérile.

On dit que pleurer apaise. C’est vrai, souvent. Mais pas cette fois. Jim se sentait toujours aussi mal après sa brève crise de larmes. La culpabilité, la colère, la peur aussi… Il avait toujours envie de revenir en arrière. Il voulait toujours prendre sa propre vie pour compenser celle qu’il avait ôtée. Heureusement, la présence de son frère d’armes contribuait très fortement à lui faire garder la tête froide. Lucide, il savait donc qu’il ne pouvait plus faire demi-tour sur ce chemin qu’il avait pris. Il était un meurtrier, il allait devoir vivre avec ça, une vie qu’il s’efforcerait malgré tout de rendre la plus longue possible. Il compenserait simplement en se rendant encore plus utile aux autres. Ça devrait suffire. Enfin…peut-être.

*On verra bien. Bon sang, ma tête me fait tellement mal… Est-ce que Will a ressenti ça quand il a fait sa première victime ou bien c’est juste moi qui suis un idiot ?*

Oui, il était un idiot. Il le savait bien. Alors sachant cela, et dans son état, entendre le sermon de son ami lui fit serrer les  dents. Bon, déjà, à quel moment avait-il dit qu’il voulait le remettre, ce fichu masque ? Avec un regard noir il reprit l’objet d’un mouvement sec de son bras blessé. L’autre bras, il le leva, poing serré… Mais pour la première fois, il ne parvint pas à donner le coup. Le bras tremblant, il resta immobile de longues secondes avant de le rabaisser brusquement. Il foudroya William du regard.

"Est-ce que tu te rends compte de ce que tu dis...?"

Il jeta au loin son masque d’un geste rageur, sans tenir compte de sa plaie qui se rouvrait d’un coup, et se mit à hurler :

"Tu ne sais pas pourquoi je fais ça ! Tu n’en as aucune idée ! Tu ne sais pas pourquoi je fais tous ces sacrifices, car oui, ce sont des sacrifices ! As-tu la moindre idée de ce que j’endure ?! Et tiens, tant que j’y suis, est-ce que tu imagines à quel point j’avais PEUR pour toi, triple buse ?! Ne viens pas me faire la morale sans rien savoir !"

De nouveau, il pleurait. À vrai dire, il était à deux doigts de s’effondrer, tant physiquement à cause de la douleur que psychologiquement. D'un large mouvement il désigna la scène autour d'eux : des hommes blessés, dont il ne voyait pas qu'ils les observaient avec crainte, et un bûcher.

"Regarde ! Voilà ce qui se passe quand je ne garde pas le secret ! Voilà ce qui arrive quand je parle de l'épéiste : des blessés et des morts !"

Sa voix se brisa et c'est dans un lourd sanglot, une grande douleur dans le regard, qu'il murmura cette dernière parole :

"Je ne veux plus vivre ça... Plus jamais..."
« Modifié: lundi 04 janvier 2016, 22:06:22 par Jim Ë-Kabaria »

(Kit par Kira)

La révolte gronde, la bête hurle à la lune, les guerriers traquent le démon, l’espion cherche la divinité et le chat erre sous l’œil de l’écrivain.

William Dun-ë-Vae

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Re : Crime de lèse-majesté [William]

Réponse 27 jeudi 11 février 2016, 17:53:57

Oh... Il peut bien me donner ce regard, Jim, mais je le connais mieux que quiconque, peut être même mieux que notre père... Et lui aussi, il me connait assez bien pour savoir que ce n'est pas ça qui me fera baisser la tête. Ce que je viens de lui dire, je le pense sans détour et sans hésitation. Je le répéterai même si c'est nécessaire ! Bah, au moins prends il la peine de me répondre cette fois ! Me rendre compte de ce que je dis ? Que trop bien, à vrai dire. Je sais que je m'adresse à quelqu'un de valeureux, avec de nombreuses qualités, bien plus que moi même sans doute, mais qui se laisse pourrir par une moralité aveugle et hypocrite dont il devra bien finir par se débarrasser.

Par contre je dois avouer être surpris lorsqu'il s'emporte, faisant preuve d'une hargne assez rare chez lui. Les seules fois où il a été aussi énervé c'était à l'encontre de son ancien maître, et généralement cela ne signifiait rien de bon ! Cependant, si je l'écoute je m'en dirige pas moins vers le masque qu'il a jeté, afin de le récupérer et d'éviter que qui que ça soit l'aperçoive... Mais ce n'est bien là qu'une part du problème, car hurlant comme il le fait, j'ai bien hésité à assommer Jim qui était visiblement en train de craquer ! Seulement dès les premiers mots il avait déjà attiré le retard de chacun, et je me voyais mal expliquer pourquoi j'avais assommé le prince du royaume !

Quant à ses propos... Ce n'est ni plus ni moins qu'un blâme à mon encontre, injustifié, naïf, mais qui n'en est pas moins... Étrangement blessant. Imagine t-il donc que je sois ignorant de sa personne ? De ses motivations ? Et surtout de ses illusions ? Tiens, je me demande bien lequel de nous deux est le plus aveuglé par la situation. Bien sûr, j'entends qu'il s'est inquiété pour moi, et c'était pleinement justifié au vu de ce qui s'est passé, mais croit il vraiment que ça n'a pas été réciproque ? Que je n'en ai pas autant à son égard et que je n'ai aucune idée de ce que c'est que faire des sacrifices ?! Honnêtement, je pense qu'en la matière j'ai largement assez d'expérience pour JUSTEMENT lui faire la morale !

Mais à vrai dire ce sont ses derniers, accompagné de ses sanglots qui finirent de m'agacer. Un peu de contenance que diable ! Il se donne déjà assez en spectacle comme cela et je me vois mal expliqué à tout ces braves gens la raison de l'émoi de leur prince ! A vrai dire j'hésite bien à le gifler une seconde fois, voir même à vraiment le cogner, d'un véritable coups de poings. Cependant, cela ne ferait qu'ébranler davantage son autorité, et ce n'est vraiment pas le moment pour cela.

Alors, une fois n'est pas coutume, après avoir récupéré le masque, je fais un effort pour prendre sur moi et essayer de régler la chose un peu plus subtilement, m'approchant de lui afin qu'il soit le seul à m'entendre. Les gens que nous devons ramener à Melinka sont déjà assez troublés comme cela par les propos du prince pour en rajouter.

"… Je vois très bien ce qui se passe, des individus sauvés d'une tyrannie avec quelques estafilades, et la dite tyran morte… Comme elle l'aurait été si tu l'avais fait prisonnière et ramenée à Melinka. Tu sais comme moi qu'elle aurait été condamné à mort… Et tu sais comme moi que tes larmes sont ridicules là ! Si on veut parler de responsabilité dans la mort est ce que je dois te parler de ceux que tu m'as laissé tuer ? Ou de ceux que tu as estropié de telle façon qu'il n'y avait AUCUNE chance qu'ils survivent ! Ce n'est pas parce que tu n'as pas directement porté le coup fatal que tu n'en es pas responsable ! Et pour autant as tu à te blâmer ? Si tu es un minimum sincère avec toi même, tu sais très bien que nom, que tu as fais ce qui devait être fait et POINT ! Quant aux restes… Ne sois pas égoïste crois tu vraiment que je ne me suis pas inquiété ? Et que je n'ai jamais fais de sacrifice… Je sais très bien de quoi je parle, et justement, je sais qu'un sacrifice n'est beau que quand il a un sens, alors arrête d'en faire qui soient vain !"

M'étant placé de façon à m'interposer entre lui et les individus, afin qu'ils voient le moins possible ses larmes, je me recule finalement un peu, replaçant le masque à ma ceinture, le dissimulant sous ma cape avant d'annoncer, toujours à vois basse mais plus sèchement.

"Et on réglera ce problème plus tard… Maintenant… N'est pas le moment, tu dois être fort justement si tu veux agir au mieux !"

Bon… On a sans doute vu mieux niveau subtilité, mais c'est déjà mieux qu'un poing dans la figure, enfin je suppose… Et en même temps pour moi un coup de fouet est nécessaire au vu de la situation, sans quoi on risque de se faire chopper par les forces d'Ashnard avant d'être retourné à Melinka et là, bonne chance pour expliquer notre présence et surtout celle du prince !
« Modifié: vendredi 12 février 2016, 14:01:36 par William Dun-ë-Vae »


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