Une nouvelle bête à cornes [Tinuviel Lastrim]

Elle avait peut-être eu un nom… Jadis… Avant le grand mur blanc. Aujourd'hui elle essayait surtout de comprendre ce qui lui arrivait.

Tout avait commencé quelques jours plus tôt. Ou étais-ce quelques semaines ? Elle n'en était pas sûre. Elle s'était réveillée dans une cage constituée de solides barreaux d'acier couvrant aussi bien les murs que les flancs ainsi que le sol et le plafond. Trop petite pour y tenir debout, juste assez grande pour s'y tenir à genoux. Il se trouvait un grand nombre d'hommes autour d'elle et une forme recroquevillée et apparemment endormie à ses pieds.

La forme s'était révélée être une femme après inspection. Une superbe femme à la longue chevelure brune-blonde, aux lèvres pleines, au visage fin et bien dessiné, portant des lunettes sur le nez qui avait glissée et s'étaient fendues, sans doute dans une chute quelconque. Ses habits très simples, une jupe bleue et un chemisier plus pâle, laissaient pourtant deviner des formes attrayantes à l'œil. La femme présentait aussi un certain nombre de contusions sur le visage et les avants-bras, quelques plaies sanguinolentes, mais rien de grave. Pourtant, malgré tous ses efforts, elle avait été incapable de la réveiller. Elle semblait inerte, comme si son esprit était absent, parti, disparu. Ne sachant pas quoi faire, elle avait tenté de la soigner, de la panser. Et pour faire un pansement, il lui fallait au minimum des vêtements à déchirer.

Prendre ceux de l'inconnue semblait être une bien vilaine manière de profiter de son évanouissement, elle s'était donc tournée vers les siens. C'est à cet instant qu'elle avait réalisé être nue. Elle comprit alors les regards des hommes autour d'elle et se rembrunit. De ce qu'elle voyait, elle semblait plutôt bien faite de sa personne. Quoiqu'elle aurait même poussé la description jusqu'à "particulièrement séduisante". Elle pouvait voir que sa poitrine semblait lourde et bien rebondie, son ventre lisse et plat, ses fesses rondes, ses jambes fuselées, ses bras fins. Cependant elle fut très surprise en voyant de courtes griffes noires à ses mains. Comment cela était-il possible ? Elle tourna la tête pour se regarder et se figea d'effroi. Deux immenses ailes de peau de couleur carmin sortaient directement de son dos, déployées de force hors de la cage par des énormes attaches qui passaient directement à travers la peau de celles-ci pour se ficher dans des poutres en bois. Cette vision lui fit comprendre d'où venait son malaise. Elle avait mal en réalité. Ces monstres avaient planté leurs fichus pieux à travers ses ailes pour l'empêcher de les bouger. Pour les immobiliser de telle manière qu'elle se punirait elle-même si elle tenait quoi que ce soit avec.

Elle adressa alors à ses geôliers un regard hargneux, mais en bougeant la tête elle senti qu'elle touchait quelque chose. Elle leva les mains pour trouver deux longues cornes, recourbées et se terminant en pointe qui lui sortaient du crâne. Puis elle senti une nouvelle pointe de douleur et se tourna pour en localiser l'origine.

Non contente d'avoir de grandes ailes de peau, elle se découvrit aussi une longue queue recouverte de chitine aux angles vifs et dont le bout était orné d'une pointe acérée.

Et un homme venait de poser sa botte sur l'une des attaches métalliques fichées dans le bois du plancher pour immobiliser cette queue.

- Je préfère t'avertir tout de suite, démone. Je ne suis pas celui qui t'a capturé.

- En ce cas, libère-moi ! Gronda-t-elle.

- Je ne le puis. Tu es désormais une esclave.

- Et au nom de quel droit me réduits-tu en esclavage, homme ? S'était-elle enquise d'unt ton venimeux

- Au nom que je t'ai repris à ceux qui t'ont capturée. Tu m'appartiens désormais et je ferais de toi ce que bon me semble.

- Un conseil en ce cas, ne m'approche pas de trop près si tu tiens à ton intégrité physique…

- Je n'en ai nulle intention. Tu me serviras à rembourser une dette.

- Hais-tu donc à ce point celui que tu rembourses ? Demanda-t-elle soudain intriguée.

- Au contraire, je lui dois bien plus que tu ne peux imaginer.

- Alors tu ne devrais pas m'offrir à lui.

- Je crois au contraire qu'elle est l'une des meilleures choses qui puissent t'arriver.

- Elle ? Voilà une bien étrange réponse.

- Je le sais. Mais je ne suis pas fou au point de prendre le risque de te libérer. J'ignore déjà comment tu peux supporter telle douleur.

- Je l'ignore également. Et retirer ces immondes crochets de mes ailes ne serait pas pour me déplaire.

- Vu tes propos, ne m'en veux pas si je te dis que je ne le puis. Je tiens à mes hommes. Et ne souhaite pas les exposer.

- J'imagine que c'est de bonne guerre… Avait-elle soupiré.

- Sais-tu qui repose à tes pieds ?

- Je n'en ai nulle idée. Elle semble mal en point.

- Vas-tu la laisser vivre ?

- Pourquoi diantre la tuerais-je ?

- Parce que tu es démone et que l'humanité est ta nourriture.

- Merci de m'apprendre cela, je l'ignorais… Commenta-t-elle d'un ton dégoutée.

- Si elle n'est ton repas, j'ignore ce qu'elle est. Elle se trouvait déjà dans ta cage quand nous t'avons trouvée.

- J'ai certes faims, mais je songe plus à des fruits ou quelques plat cuisiné en ce moment.

- Nous souperons dans une heure, je te ferais porter une part si tu jures de ne pas t'en prendre à mes hommes.

- Et mordre la main qui me nourrit ? Ricana-t-elle. Non merci, fort peu pour moi. Même si j'ai perdu la mémoire, cela ne me semble pas sage.

Il ne s'était pas révélé mauvais geôlier. Juste un brin trop prudent, ce qui la fit souffrir un peu durant le reste du transport, mais elle se tint à carreau. Elle demanda pour obtenir de quoi panser l'humaine dans sa cage et cela lui fut remis à sa grande satisfaction. Elle ignorait qui elle était, mais peut-être cette personne inconsciente avec elle le saurait.

La caravane s'arrêta tôt le lendemain à proximité d'un bâtiment perdu dans le désert. L'homme partit à l'intérieur, la prévenant qu'elle serait offerte à la propriétaire. Elle attendit donc, remuant inconfortablement ses membres cloués au bois du chariot ayant servi à la transporter jusqu'ici. Pour passer le temps, elle épongea les lèvres de l'autre captive inconsciente afin de l'hydrater. Elle ne se réveillait toujours pas et cela l'inquiétait un peu. Elle était juste contente qu'elles soient offertes ensemble à la même personne.

Elle se demandait par contre vraiment qui étais-ce et pourquoi aurait-elle avantage à la rencontrer…

Une fois n'était pas coutume, l'elfe rouge avait de la visite. Au vu de l'endroit ou elle se trouvait s'était un événement assez rare. Le plus souvent, c'était elle qui conduisait les personnes jusqu'à son domaine  ou qui les ramenait après les avoir trouvé dans le désert.

Elle eut un petit sourire en retrouvant une vieille connaissance. L'homme qui était devant elle avait passé quelques temps chez elle. Thais l'avait trouvé, lui et une partie de sa troupe de mercenaire dans le désert.  Blessé, celui ci n'avait pratiquement aucune chance de survivre.  L'elfe  prit le temps de le soigner lui et son équipe.  Ce futur père promis à l'elfe rouge qu'il n'oublierait jamais son geste et qu'il la rembourserait tôt ou tard.
Toutefois lorsqu'elle comprit  de quel nature était le payement, l'elfe rouge l’engueula violemment.  Elle qui essayait lentement mais sûrement de modifier les méthodes des esclavagistes de terra, voilà qu'on lui offrait des esclaves.  C'était pour l'elfe assez ironique, mais puisqu'elle était ici autant la rencontrer,  elle la renverrait chez elle des que le guerrier serait parti.

Elle alla donc rencontrer son « cadeau ». Mais ce qu'elle vit était... horrible, la démone était clairement dans un sale état. D'après ce qu'elle pouvait sentir, cette créature était une succube mais  il faudrait analyser son aura afin d'en être certaine. 

L'elfe rouge ne remarqua pas immédiatement la seconde demoiselle dans la cage.  Au premier regard elle semblait être humaine, elle respirait dut moins il lui semblait mais elle était dans une espèce de coma.  L'elfe rouge soupira avant de finalement dire à la succube et à la demoiselle.

-Bien, ne bouge pas, je vais m'occuper de toi.  Mais avant je dois trouver ce que ta compagne de cellule a.

Elle utilisa sa magie rose pour voir les auras des deux demoiselle.  Pour la démone, elle avait raison, il s'agissait bien d'une succube. Pour l'autre, son aura était totalement vide... comme si... Elle n'était qu'une coquille.
L'elfe eut alors un déclic. Elle avait entendu parler de golem fait de  chaire créé par des succubes afin de leur servir de corps de réserve. Elle soupira avant d'embrasser ce corps et d'y insuffler un peu de son énergie vitale.  Au pire, cela permettrait à cette créature de vivre plus longtemps dans son état...

Elle alla ensuite s'occuper de la pauvre succube.  Celle ci était clairement dans un sale état mais rien que l'elfe ne pourrait arranger. Elle lui dit doucement.

-Bien, il va te falloir être courageuse.  Je vais devoir oter ces crochets et ses clous.  Je ne vais pas te mentir, cela te fera mal, mais il va falloir y passer.

L'elfe rouge soupira lentement avant de faire son travail. Il y eut des cris, des craquements et du sang. Elfe était obligée de lui oter ses crochets et ses pieux mais la suite serait bien moins douloureuse. Elle plaqua lentement sa main contre la peau de la demoiselle, stimulant sa régénération cellulaire grace à sa magie rose.  En général ce sort servait à ce que les succube se dote de membre supplémentaire mais utilisé plus modérément, il faisait un sort de son très efficace.

Elle eut un léger sourire avant de planter ses lèvres contre celle de la succube et de lui insuffler une bonne quantité d'énergie vitale.  Voila, l'elfe rouge en avait pratiquement fini. Il ne restait plus qu'a lui poser quelques questions.

-Bien, je me présente, Tinuviel Lastrim.  Maitresse des lieux. Puis je savoir qui tu es  et si tu sais qui est la demoiselle qui t'accompagne ?
L'elfe était curieuse de savoir si son intuition était correcte sur ce receptacle.  Elle en avait après tout seulement entendue parler et n'était pas sur de ce qu'elle supposait.

Elle écouta. Ça criait un peu dans le bâtiment. Elle se demanda un peu pourquoi. Elle vit finalement sortir une personne étrange. Une elfe blonde aux yeux rouge et au corset de la même couleur.

Qui est-ce ? Se demanda-t-elle en plissant les yeux. La personne à qui je suis offerte ? C'est une femme ?

Peu après l'elfe s'approcha de la cage et regarda l'humaine qu'elle tenait dans ses bras et qu'elle berçait comme s'il s'agissait d'un enfant. L'humaine semblait la bonne trentaine et était incontestablement grande entre les mains de la succube, mais cette dernière était proprement gigantesque et paraissait sans âge. Si bien qu'elle parvenait à maintenir l'humaine contre son corps nu, lui prodiguant soins, chaleur et, elle le pensait, affection.

Quand l'elfe parla de regarder sa compagne de cage, son humaine, elle frissonna et son premier réflexe fut de la plaquer plus étroitement contre elle, comme elle l'aurait fait d'une enfant. Malgré cela, la femme fit quelque chose… Elle ne sut pas quoi, mais senti que quelque chose avait été fait. Puis à sa grande surprise, l'elfe tourna la tête de son humaine et l'embrassa. Sur la bouche, comme ça…

C'est censé l'aider ? S'étonna-t-elle en regardant la scène avec des yeux curieux.

L'elfe fit ensuite le tour de la cage et parla d'enlever crochets et clous de ses ailes et de sa queue.

Elle trembla. Même si elle souffrait de leur présence, elle s'était peu ou prou habituée à eux. Du moins, était-elle convaincue qu'ils lui faisaient moins mal en ce moment que s'ils étaient retirés.

- Je ne suis pas sûre que…

Le premier crochet sorti, elle hurla à s'en déchirer les cordes vocales. Ça ne faisait pas juste mal, ça faisait extraordinairement mal ! Elle se demanda comment elle avait pu supporter le moment où ils avaient dû être plantés sans devenir folle. Ou alors c'était la raison de sa perte de mémoire ? Une douleur tellement intense que son cerveau aurait occulté le souvenir pour la protéger ? Ça semblait un peu tiré par les cheveux.

Les crochets et les clous furent retirés l'un après l'autre et elle se recroquevilla dans sa cage, serrant son humaine contre elle, hurlant de toute la puissance de ses poumons à chaque attache retirée. Ses ailes se replièrent simplement une fois libérée, mais sa queue lui sembla comme folle et indépendant d'elle. Dès que la tête fut libre elle fouetta furieusement l'air, claquant comme un véritable fouet, parvenant même à lacérer le bois du chariot. Heureusement ce furent les pieux la maintenant au sol qui furent retiré les derniers et sitôt sa queue complétement libre, elle l'enroula convulsivement autour de sa cage. Malgré le sang qui s'en échappait, elle serra fortement les barreaux d'acier avec sa queue, les faisant légèrement grincer tandis que certain se tordirent légèrement. Elle réalisa qu'elle avait vraiment beaucoup de force avec cet appendice caudal.

L'elfe revint vers elle et elle se surprit à gronder et à montrer les dents en la voyant revenir, repliant ses ailes meurtries et sanguinolentes autant qu'elle le pouvait sans pourtant parvenir à les rentrer dans la cage. Elles étaient beaucoup trop grandes, et les épaisses plaques de chitine autour de la griffe du pouce étaient rigides au possible, n'autorisant pas beaucoup de souplesse avec les membres en question.

Pourtant, l'elfe approcha sans se démonter et utilisa ses mains pour faire à nouveau quelque chose. La succube senti une douce chaleur envahir les zones meurtries et les blessures commencèrent à se refermer à vue d'œil.

Une magicienne… Comprit-elle en se recroquevillant un peu plus dans la cage.

Pourtant, elle ne put se mettre hors d'atteinte quand l'elfe décida de l'embrasser elle aussi. Au début révulsée, la succube songea à gifler la trop intimiste elfe, puis elle senti qu'une force étrange la remplissait. Elle sentait comme une faim dévorante se calmer en elle. Et en oublia toute idée d'agressivité pour soudain plaquer plus pressement ses lèvres contre celles de la nouvelle venue.

Finalement, le baiser fut rompu, la succube passant nerveusement la langue sur ses lèvres pour continuer à goûter cette chose si spécial qui semblait avoir comblé une envie qu'elle s'ignorait. L'elfe prit la parole, se présenta, puis demanda son identité et celle de son humaines.

- Je ne peux répondre à aucune de ces questions, répondit-elle d'une voix neutre. Non par choix mais par incapacité. Je n'ai pas le moindre souvenir plus vieux que de quelques jours. Quant à elle, j'ignore aussi qui elle est, mais je pense qu'elle est ma meilleure piste pour retrouver qui je suis. Alors si vous la voulez, il faudra la prendre sur mon cadavre agonisant… Gronda-t-elle à nouveau en tirant plus près d'elle le corps inanimé.

- Je vous suis reconnaissante de m'avoir soignée, mais je crains de ne pas être très enchantée à l'idée de devenir votre propriété. Vous pouvez le constater, j'ai une certaine force et ne souhaite pas m'en servir pour nuire. Mais si mon intégrité ou celle de mon humaine est menacée, je crains de ne guère hésiter fort longtemps… Me confier un balais et un plumeau me semble la meilleure option pour éviter les conflits. Et je ferais aussi la part de mon humaine si en échange vous consentez à la laisser en paix et à ma charge. Ou alors gardez-moi en cage si cela vous rassure du moment qu'on ne nous oblige point à quelque vilénie.

Elle attendit la suite, bien consciente que peu d'esclavagistes devaient avoir leurs propriétés qui posait des conditions sitôt arrivées. Mais elle n'avait pas l'intention de se laisser faire. Elle était amnésique, mais pas idiote. Elle savait parler, elle était sûre que plein d'autres choses lui reviendraient avec le temps. Il lui suffisait d'être patiente.

La voir ainsi crier de douleur rendait l'elfe malade. Elle avait beau faire son maximum pour que cette succube ne souffre pas, les crochets étaient profondément ancrés entre elle. Elle ne put s’empêcher de maudire mentalement l'ignoble créature qui l'avait torturé de cette manière. Mais désormais cela était fait et elle ne souffrirait plus.  Elle regarda donc la succube qui semblait avoir apprécié le baiser.  Sans doute était elle en manque d'énergie vitale ? Oui, cela devait faire un petit moment qu'elle n'avait pas eut l'ocassion de reprendre des forces au vu de l'état dans laquelle, elle se trouvait.
La succube  lui expliqua ensuite qu'elle était incapable de répondre à ses questions puisqu'elle souffrait semblait il d'amnésie.  Une chose bien pratique selon elle pour ne pas justifier sa situation mais cela ne dérangeait pas l'elfe rouge, si elle ne voulait pas parler, et bien ce n'était pas grave.  Toutefois dans le cas ou celle ci souffrait réellement d'amnésie, cela risquait de compliquer légèrement son travail.

Elfe rouge éclata de rire lorsque la demoiselle énonca ses conditions. Elle avait clairement un tempérament mais cela n'était pas pour lui déplaire. Dans tous les cas, elle lui dit simplement.

-Je vois, de toute manière tu  peux partir d'ici quand tu le souhaite. Je n'ai jamais retenue personne.  Toutefois, si tu as perdu la mémoire, tu devrais peut être rester ici quelques temps.  Simplement parce que je sais ce que tu es.

Elfe rouge eut un grand sourire, elle semblait avoir réussit à attirer l'attention de la jeune femme. Tant mieux, celui lui permettrait peut être d'être plus facilement prise au sérieux.

-Tu es une succube. Et ton humaine comme tu l’appelles... Est je pense un réceptacle.  Je ne suis pas sur de cela mais si c'est le cas, il te faudra la nourrir et je pense pour l'instant que tu es incapable de le faire seul, puisqu'elle a besoin de force vitale.

L'elfe rouge continua tranquillement en disant.

-D'ailleurs et si je puis me permettre, tu ne devrais pas me menacer tu sais ? Je suis la seule qui peux t'aider à te rappeler de ce que tu es. Mais comme je te l'ai dit, je n'ai jamais obliger personne à venir chez moi. Donc, si tu le fais c'est que tu es d'accord pour.

L'elfe venait de poser ses conditions, restait à savoir ce que la succube allait faire maintenant. Toutefois, elle pouvait mettre sa main à couper que cette demoiselle allait la suivre afin d'en savoir plus sur ce qu'elle était  et comment retrouver la mémoire.  Enfin, si bien sur cette histoire était vraie.  Sinon, elle pourrait simplement repartir et cette histoire serait finie.

Elle haussa les sourcils de surprise. Partir quand elle le voulait ? Quel genre d'esclavagiste vous disait cela ? Cependant, en regardant autour d'elle, elle comprit une chose : Si elle partait, le désert aurait sa peau. Nue comme un vers sous un soleil de plomb et sans la moindre idée d'où aller pour en sortir, elle avait toutes les chances de se perdre, de tourner en rond et de finalement mourir de soif ou d'épuisement. Et probablement d'emporter dans sa mort stupide celle qui partageait sa cage.

Mais là où l'oreille pointue capta son attention ce fut en lui révélant qu'elle savait ce qu'elle était.

Elle se tourna vers elle pour la regarder à travers les barreaux de la cage, écoutant très attentivement. Ainsi donc elle était une succube ? Maintenant qu'elle y songeait, ça paraissait logique… Par contre, elle tomba des nues en entendant la suite. Celle qui dormait en permanence depuis qu'elle s'était réveillée serait un réceptacle ?

Elle baissa les yeux sur la forme endormie. Elle qui pensait qu'elle pouvait renfermer des informations à son sujet, la voici qui déchantait un peu. Cependant elle haussa les épaules. Avoir l'impression que quelqu'un dépendait d'elle ces derniers jours l'avait beaucoup aidée à relativiser sa situation. Alors elle ne voyait pas d'inconvénients à continuer à s'en occuper. Sauf quîl fallait de l'énergie vitale pour ça d'après l'elfe.

Voilà encore autre chose… Je sens que je ne vais vraiment pas m'en sortir si j'essaie de tout faire sur un coup de tête… Songea-t-elle sombrement.

Elle écouta ensuite l'oreille pointue la prévenir qu'il valait mieux ne pas la menacer parce qu'elle était la seule à pouvoir lui rendre sa mémoire. Cette partie-là l'intéressa franchement. Mais quand elle entendit la condition elle redevint un peu méfiante.

Mais ais-je le choix ? Songea-t-elle très sérieusement.

Au mieux, toute seule, ses chances de survie étaient maigres, et retrouver la mémoire, une gageur. Et avec tout ce qu'elle avait pu oublier, qui savait si elle n'oubliait pas un truc vraiment très important ?

- J'imagine que je vais rester… Dit-elle en affichant une moue un peu mitigée. Par contre, vous pourriez ouvrir la cage ? Ça fait plusieurs jours que je suis à genoux et je ne sens plus mes pieds… Je promet de me tenir bien...

Enfin, aussi bien qu'on pouvait se tenir en étant une succube, donc un démon de la luxure, et en étant toute nue par-dessus la marché. Elle risquait bien d'être un appel au viol vivant dans son état....

L'elfe rouge observa la jeune femme durant un moment. Apparament celle ci semblait réfléchir a sa proposition ainsi qu'aux révélations que l'elfe rouge lui avait donner.  Elle fit finalement son choix, acceptant de rester au harem quelques temps.  L'elfe rouge eut un grand sourire avant d'ouvrir la cage, lui tendant une main pour que la succube puisse s'appuyer dessus le temps de retrouver une démarche plus aisée. 
Une fois ceci fait, l'elfe rouge en profita pour invoquer une étoffe de flamme sur la peau de la demoiselle.  Le feu de couleur bleuté était comme un tissu l'enveloppant.  Celui ci ne brûlait pas mais laissait une douce chaleur sur la peau de la pauvre succube.

Elle eut un petit sourire avant de lui prendre doucement la main.  Il était temps de la guider jusqu'au harem.  L'elfe rouge eut un petit sourire avant de la guider tranquillement dans le couloir de son harem. Elle eut un petit sourire avant de la laisser ici pendant qu'elle irait rechercher le réceptacle.

Elle eut un léger sourire avant de faire signe à la demone de l'accompagner.  Elle déposa la demoiselle à l'infirmerie, la tranquille pour l'instant. Elle devait s'entretenir avec la demone histoire de  lui expliquer les quelques règles du harem.

-Bien. Je considère que si tu es ici, c'est de ton plein grès. Sinon, tu peux toujours prendre le portail de téléportation et te rendre n'importe ou sur terra.  Je te demande donc, de suivre les TROIS règles du lieux.

L'elfe rouge prit quelques secondes pour bien que la petite succube retienne les règles.

-Interdiction de faire du mal aux personnes présentes ici. Tu es libre de partir quand tu le veux  et enfin, je te demanderais un peu d'aider pour les taches ménagères.

Elle eut un grand sourire avant de continuer.

-A part cela, tu es libre d'aller ou tu veux et quand tu le veux. Evite juste les chambres si il s'y passe quelque chose.

La succube pouvait voir que l'elfe n'était pas très exigeante. Après tout, son harem reposait sur la bonne volontés de ceux et celles qui s'y trouvaient.  Elle n'avait donc pas besoin de faire de nombreuses lois puisque ceux qui refusaient de s'y plier partaient bien avant de les avoir écoutées...

La démone accepta la main avec gratitude, titubant un peu hors de la cage, serrant toujours le réceptacle contre elle, même si à une seul bras cela était difficile. Elle émit par contre un hoquet de stupeur en voyant soudain des flammes bleues l'envelopper. Elle ouvrit la bouche pour crier et déploya ses ailes pour tenter de souffler les flammes, mais réalisa juste après qu'elle ne brûlait pas vraiment. La chaleur était trop faible pour faire plus que simplement la réchauffer agréablement. Elle tourna un regard mi-surprise-mi-boudeur vers L'elfe.

- Vous auriez pu prévenir avant le coup des flammes... Ça peut être mal interprété...

Elle écouta ensuite les proposition et les règles de l'elfe rouge. La succube pencha la tête sur le côté, plutôt surprise de la... simplicité des règles régissant l'endroit.

- Il n'y a rien d'autre ? S'étonna-t-elle. Vous faites une drôle d'esclavagiste vous... Par contre, comme je ne me souviens pas de ce que je sais faire, je pense qu'il vaut mieux que je me mette au nettoyage. Est-ce que vous auriez un lit pour mon humai... mon réceptacle ? Je pense que c'est mieux si je la couche. Ensuite je vous promet de me mettre au travail.

La voir ainsi frémir à la vue de ses flammes bleues fit comprendre à l'elfe rouge que cette petite ne plaisantait pas. Elle était vraiment amnésique... ou alors elle n'avait absolument aucune notion de magie chose peu probable vu le réceptacle. Elle l'accompagna donc jusqu'à son domaine soupirant lorsque la succube lui expliqua qu'elle n'était pas une esclavagiste. Ce n'était pas son rôle. Elle eut un léger sourire avant de lui prendre tranquillement la main et de la guider jusqu'à sa chambre.

La pièce était assez simple, il n'y avait qu'un grand lit, une immense malle, un petit bureau. Il s'agissait clairement d'une chambre d'invité. Cependant la chambre était propre et tout était fonctionnel.  La chambre avait même une douche ou du moins un système équivalent.

-Bien, voici ta chambre.  Tu peux y aller quand tu le souhaite, y recevoir qui tu veux. Je te demande juste de faire attention au matériel d'accord ? 

Elle eut un léger sourire en lui caressant la joue.

-Et laisse moi te préciser une chose, je ne suis pas une esclavagiste. j’accueille ceux qui en ont besoin. C'est tout. C'est de l'aide que j'offre mais après chacun est libre de l'accepter ou pas.

Elle eut un petit sourire avant de dire.

-Bon, après, je reconnais mon faible pour les femmes. Oui, j'ai épousé de nombreuses esclaves, des terranides, des créatures... Mais je le fais toujours par amour et avec leur consentement.

Elle eut un petit sourire caressant la joue de la succube avant de finir par ce qui l'intéressait.

-Je te laisse te reposer si tu le souhaite ou me rejoindre dans la salle à manger. Tu la trouvera facilement.  Nous ferrons notre possible pour te rendre rapidement la mémoire. Même si cela risque d'être difficile.

Elle regarda la chambre et y entra avec son réceptacle dans les bras, Elle n'était pas très grande, mais au moines ses cornes ne frottaient pas le plafond du haut de ses plus de deux mètres vingt. Par contre pour ses ailes, c'était un autre problème. Avec quatre mètres d'envergure de chaque côté de ses omoplates, elle faisait plus de huit mètres de large une fois ses appendices déployés. Sans compter sa queue de plus de trois mètres.

Bon, ça ira toujours assez bien pour mon humai… Récéptacle. C'est compliqué cette histoire…

Elle se pencha pour coucher le corps sur le lit, arrangeant les couvertures sur elle pour qu'elle ne prenne pas froid. Elle eut même le réflexe de faire un bisou sur le front à sa chose endormie après l'avoir bordée.

Quand elle se retourna, l'elfe lui posa la main sur la joue et la caressa tout en lui parlant.

- Si vous n'êtes pas esclavagiste, je ne comprends pas bien pourquoi je vous ai été offerte ni pourquoi vous prenez autant soin de moi… Avoua la succube un peu perturbée à la fois par la situation et par les caresses. Mais… Je dois bien admettre que vous êtes vraiment très gentille…

Elle écouta Tinuviel lui dire qu'elle avait un faible pour les femmes et qu'elle avait épousé de nombreux esclaves. Elle y comprenait de moins en moins, mais s'autorisa à regarder l'elfe de la tête au pied. Elle devait bien admettre la trouver désirable.

Elle écouta la proposition de l'elfe pour retrouver la mémoire. La rejoindre à la cuisine… Ou se promener…

Elle n'avait pas envie ni de l'un ni de l'autre. Elle se sentait un peu fatiguée mais elle avait la certitude qu'elle ne trouverait pas le sommeil à l'heure actuelle.

Quand elle senti la main de l'elfe se retirer de sa joue, elle ne sut pas vraiment pourquoi, mais elle eut le réflexe de la rattraper.

- Heu… Je… Enfin… Merci… Rougit-t-elle en retenant l'elfe par le poignet. Je vais vous suivre à la salle à manger…

Elle sorti avec l'elfe et ferma doucement la porte derrière elle. Elle portait encore les drôle de vêtements enflammés. Elle ne savait toujours pas si elle pouvait mettre d'autres habits sur elle. Mais en attendant, il fallait bien qu'elle porte quelque chose. Même si être nue ne la dérangeait pas tant que ça au final. Elle venait de passer plusieurs jours dans le plus simple appareil au vu et au su de toute une caravane. Elle avait appris à faire avec le regard des gens sur son corps.

La position de l'elfe rouge n'était pas bien compliquée à comprendre. Elle était gentille, simplement parce que la demoiselle en avait besoin. Elle qui avait tout perdu savait qu'il était important d'avoir quelqu'un sur qui compter dans ce type de situation.
Elle eut un petit sourire, gardant sa main dans celle de la succube en lui disant tranquillement.

-Pourquoi ? C'est simple.  Il y a une époque ou j'étais dans la même position que toi, faible, sans personne,  a l'époque j'ai du me débrouiller seule. C'est pour cela que je t'aide. Quand à savoir pourquoi tu m'as été offerte. Je dirais juste qu'un imbécile à cru que tu ferrais une nouvelle épouse convenable..

Elfe rouge eut un petit rire. Comme si cela était aussi simple que cela. Bien sur que l'elfe rouge épousée certain de ses esclaves mais elle ne le faisait qu'en cas d'amour réciproque. Hors dans le cas de la succube celle ci ne semblait pas spécialement intéressait par cela.  Non, elle avait juste besoin de retrouver ses esprits afin de pouvoir retourner chez elle.
Elle eut un petit sourire avant de s’asseoir à la grande table en compagnie de la succube. Une chambre de base était trop petite pour elle,  il lui faudrait donc le modèle XXL, la sienne.

-Bien, te concernant ma chambre sera plus adaptée à ta morphologie. Tu y seras à l'aise malgré ta taille et ton envergure. Je te la laisse donc le temps que tu restera ici.

Elle lui caressa lentement la joue en lui demandant.
-De quoi tu te souviens ? Tu as une famille ? Des amies ? Quelqu'un qui pourrait être inquiétée de ton absence ?

C'était peut être des questions bateaux mais l'elfe rouge avait comme objectif de provoquer des flashs chez cette jeune femme. Le cerveau n'oubliait jamais rien. Juste les moyens d'avoir accès à une information. Et l'elfe rouge comptait bien réactivé ces chemins mais si elle pouvait le faire sans magie, cela sera moins... intrusif pour cette succube.

La succube écouta l'elfe lui raconter une partie de son histoire. Lui dévoiler en partie pourquoi tant de gentillesse. Elle en fut émue et se senti un peu plus proche d'elle. L'histoire en soi commençait tristement mais avait une belle fin. Elle avait trouvé le bonheur et la stabilité et n'avais jamais oublié son passé. Elle pencha la tête de côté et sourit d'un air attendrit. À cet instant, sans pouvoir s'expliquer pourquoi, elle se senti très vieille.

Malgré l'apparente jeunesse de son corps, elle eut vaguement l'impression d'avoir vécu très longtemps. Beaucoup plus que son physique ne le laissait à supposer.

Elle ouvrit par contre de grands yeux quand elle lui proposa sa chambre. Elle secoua la tête, baissant les yeux, mais posant la main sur celle de l'elfe pour la garder sur sa joue. Elle trouvait ce contact rassurant.

- C'est très gentil, mais je préfère refuser, dit-elle d'un ton désolé. C'est votre chambre après tout. Je suis déjà un fardeau alors je ne veux pas en plus perturber votre vie intime. Je garderais mes ailes repliées et je trouverai un moyen pour éviter de laisser traîner ma queue. Et puis je peux dormir par terre si le lit est trop petit ou dans un couloir. Vous n'avez pas à vous sacrifier pour moi…

Puis vint la question sur ce qu'elle se souvenait. La succube fronça les sourcils et se concentra. Elle chercha à explorer sa mémoire de toutes ses forces. Mais ormis quelques impression et des bribes d'images semblant à peine plus vieille de quelques jours, elle ne se rappelait de rien.

- Je ne sais pas… Avoua-t-elle. Avant de me réveiller dans la cage je n'ai que quelques souvenirs flous. Je revois quelque chose de doré. Des sortes de mouvements mouvants et dorés. Rapides. Du sable peut-être ? Des éclats aussi… Comme… De la lumière sur des miroirs ? Non plutôt des objets brillants. Petits… Pointus je crois… J'ai aussi l'impression qu'il faisait chaud. Comme… des brûlures… Et que j'avais mal… Très mal… Au ventre, aux bras, aux jambes… Se souvint-t-elle en frissonnant. Il me semble aussi que quelqu'un criait… Je ne reconnais pas ma voix… Peut-être mon réceptacle ?

Elle se tourna vers l'elfe en baissant à nouveau le regard.

- Désolée, c'est tout ce que je me rappelle. Après mes souvenirs sont très nets et j'étais dans la caravane… Il y a trois jours… Heu ?

Quelque chose venait de tomber sur ses genoux depuis sa figure, une goutte d'eau. Elle porta la main à son visage. Ses yeux étaient inondés de larmes. Elle ne s'en était même pas rendu compte.

- Pourquoi je pleure ? S'étonna-t-elle. J'ai une poussière dans l'œil ?

L'elfe rouge l'écouta avec attention, si elle ne voulait pas dormir dans sa chambre, elle n'allait pas la forcer mais au moins, la succube saurait désormais qu'elle avait cette possibilité.  La suite était plus intéressante, ses vagues souvenirs.. Hum, il n'y avait malheureusement que peu de chose exploitable. Mais cela ne faisait rien, il lui faudrait juste du temps.  Cela n'était pas grave, l'elfe rouge lui caressa lentement la joue, séchant ses larmes de sa main.  Elle avait bien une idée du pourquoi.  Mais si c'était le cas il lui faudrait aller doucement avec cette jeune femme.

-Parce que ton subconscient lui se souvient. Je ne peux qu'émettre une théorie mais tu as dut vivre quelque chose de difficile.  Et ton esprit a fait en forte de te faire oublier pour te protéger, c'est une réaction classique.

Elle eut un petit sourire en lui disant tranquillement.

-Mais rassure toi, nous tirerons cette affaire au claire. J'ai plusieurs méthodes en tête mais nous allons faire en sorte que le traitement ne soit pas trop... Violent.  La magie pourrait me permettre de t'aider a faire remonter tes souvenir mais je préfère la méthode naturelle qui a le mérite d'être plus sure.

Tinuviel ne voulait pas prendre de risque. Elle préférait y aller doucement afin que la succube retrouver ses esprits. Mais de ce qu'elle pouvait penser, la demoiselle avait dut être prise dans un affrontement, un combat sur terra peut être ? Ce n'était pas impossible surtout dans les déserts ou la faune locale était des plus hostiles... En attendant, il fallait être patiente et aider cette petite succube comme elle le pouvait.

La succube écouta la conclusion de l'elfe rouge, s'essuyant les yeux.

- Je suis désolée, je ne m'attendais pas à ça… Merci d'être aussi compatissante madame Lastrim…

Elle adressa un regard reconnaissant et doux à Tinuviel.

- Vous aviez raison, j'ai beaucoup de chance en fait. Si je n'avais pas perdu la mémoire je ne serais pas ici. Au final, ma souffrance a du bon… Je suis désolée de vous avoir menacée dans la cage. Si je peux me racheter, j'aimerais beaucoup pouvoir le faire…

Et puis, avec toutes ces caresses sur la joue, la succube sentait son corps se réchauffer un peu plus que ce que les habits de flammes bleues étaient supposer faire. Ou alors étais-ce sa nature qui prenait le dessus ? Elle avait de plus en plus envie de se faire caresser… Plus bas, dans des endroits plus…

Elle rougit subitement et se leva en sentant son intimité commencer à s'humidifier.

- Je m'excuse, je… J'ai quelque chose sur le feu qui sonne à la porte ! S'excusa n'importe-comment la succube avant de tenter de s'enfuir.

Et de taper avec ses cornes dans l'encadrement de la porte avec suffisamment de vigueur pour se retrouver renvoyée en arrière et atterrir sur les fesses avec un cri de surprise tandis que l'enacdrement en question émettait un craquement inquiétant au moment de l'impact...

- Aïe, aïe, aïe… Ça fait mal… Grinça-t-elle en grimaçant de douleur.

L'elfe rouge se retient  avec difficulté de se rire à gorge déployée.  Il fallait dire que la situation était des plus drôle, enfin peut être pas pour la succcube mais pour l'elfe c'était le cas.
Elle alla toutefois voir si la jeune femme ne s'était pas fait mal retenant tout de même avec difficulté un petit gloussement.
Elle l'aida à se relever, vérifiant rapidement si la demoiselle ne s'était pas blessée. Non, rien de grave, juste un méchant coup mais l'elfe hésitait qu'elle n'était pas en danger. Au pire, elle interviendrait rapidement afin de la guérir.

-Tu n'as pas à être désolée. Tu étais dans une situation difficile voilà tout, j'aurais peut être réagit comme toi si j'avais été dans cette situation.

Elle observa l'encadrement, hum, il faudrait sans doute faire des travaux. Mais pour l'instant la succube était  ce qui l'importait le plus.

-Bien, je pense que tu va dormir dans ma chambre et ce n'est pas une proposition, je ne veux pas que tu réveil tout le harem cet nuit.

Elle eut un grand sourire avant de dire .
-Tu n'es pas blessée mais fait attention d'accord.  Ce type de choc peut rentre la mémoire, mais tout de même, je préfère utiliser des méthodes moins douloureuses pour toi.

Elle eut un petit sourire avant de la guider tranquillement vers sa chambre.  Au proportion gigantesque,  cette chambre pouvait facilement contenir dix personnes en même temps.  Le grand lit à baldaquin était fait sur mesure pour accueillir tous type d'espèces. Les nuits de l'elfe était clairement agitées, il suffisait de voir le lit.

La succube se frotta la base des cornes, l'endroit qui avait été le plus durement touché par son coup de tête. Si elle avait eu des doutes, elle n'en avait désormais plus aucun. Ses cornes étaient bel et bien soudées à l'os de son crâne. Elle avait ressenti le choc jusque dans sa nuque.

- Ouch… Je suis désolée… Je trouverais un moyen de réparer… S'excusa la succube piteusement en regardant l'encadrement endommagé.

Elle ouvrit ensuite de grands yeux en entendant Tinuviel dire qu'elle allait dormir dans sa chambre cette nuit et que ce n'était pas une proposition.

- Heu… Mais… Je… Heu…

Elle ne trouva pas d'arguments pour contrer celui de l'elfe. À moins de lui avouer qu'elle ne pourrait tout simplement pas dormir à côté d'elle. Pas après ce qu'elle venait de ressentir dans son entrejambe en se laissant simplement caresser la joue.

Heureusement que je ne suis pas un homme, ça aurait été encore plus gênant… Songea-t-elle avant de rappeler que chez une femme on pouvait voir ce genre de choses tout aussi bien si ses tétons se mettaient à pointer.

Pitié non ! Sinon elle va croire que je suis nymphomane !

Mais heureusement, elle se souciait plus de sa tête que du reste de son corps et elle poussa un soupir soulagé.

- Je ne pensais pas vraiment à me rendre la mémoire en cassant votre demeure madame Lastrim… S'excusa la succube.

Elle se laissa ensuite entraîner jusqu'à la chambre de Tinuviel. Elle était vraiment grande. Vraiment belle et avec un grand lit… Tout défait… Et qui sentait le sexe jusqu'à l'entrée de la pièce…

La succube se plaqua les mains sur la bouche et le nez. L'odeur n'était pas forte, mais elle imprégnait subtilement toute la pièce. Même avec un nez bien développé, ce serait resté une fragrance très indistincte car la pièce semblait être nettoyée souvent et très bien. Mais pour le nez d'une démone du sexe, c'était presque aussi évident que si on avait vidé une bombe de spray au poivre une heure plus tôt dans la pièce. Elle était loin d'être désagréable, mais ça devenait d'un coup une véritable torture d'essayer de penser à autre chose qu'au sexe dans cette pièce pour elle. En une simple bouffée, elle senti la chaleur qui l'avait quittée en se cognant la tête revenir au galop.

- Madame Lastrim, je crains que ce ne soit vraiment pas possible… Pâlit-elle en parlant à travers ses mains. Je… C'est…

Elle senti son entrejambe recommencer à s'humidifier à toute vitesse.

- Je vous en prie madame Lastrim. Si je reste ici… Je sens que quelque chose chez moi cloche…

C'était peu dire, elle sentait ses seins gonfler et durcir tandis que ses tétons pointaient doucement et qu'elle commençait à avoir vraiment chaud.

- Je… C'est…

Elle se mit à trembler et rougir tout en se tortillant sur place de malaise. Puis cru mourir de honte en sentant une goutte de cyprine commencer à rouler le long de l'intérieur de sa cuisse.

- Pitié… Clouez-moi au sol ou faites quelque chose… Sinon c'est moi qui risque de vous faire quelques chose… Gémit-elle d'une voix désespérée.

Puis elle se souvint. La douleur avait arrêté son désir pas plus tard que quelques instants plus tôt.

Sans réfléchir plus loin, la succube ramena sa queue en arrière et effectua un geste sec avec celle-ci qui fit fouetter l'aiguillon perforant contre sa propre cuisse. Avec un claquement supersonique, l'appendice de chitine cingla sa chaire et entailla profondément sa cuisse, faisant gicler un filet de sang et exposant brièvement le blanc de l'os. Elle serra les dents de toutes ses forces et étouffa un cri derrière ses mains tout en s'effondrant sur le côté opposé, sa propre queue tachée de son sang s'agitant de manière spasmodique dans son sillage.

Elle inspira à grande goulée. La douleur était intense, mais elle avait réussi à clamer son excitation.

- Désolée… Je nettoierais… Je ne sais pas ce qui m'a pris… Je… C'était comme une pulsion… Je n'ai pas compris. Désolée, vraiment désolée. Je ne voulais pas vous faire de mal. Je ne voulais pas perdre le contrôle… Tenta-t-elle de s'expliquer maladroitement.

La succube commença à ramper vers la sortie, s'aidant des griffes de ses ailes pour agripper le cadre et se tirer en avant.

- Désolée… Je suis vraiment désolée. C'était tellement gentil de votre part… J'ai tout gâché. Je suis désolée d'être comme ça… Continua-t-elle à s'excuser en rampant.