Jour 1Au départ, elle ne fait que laper le foutre au sol. Malheureusement, les gouttes récoltées par sa langue retombaient aussitôt et il était difficile pour elle de nettoyer les tâches laiteuses. Elle se résigne alors à avaler chaque lampée de sperme. La honte et la culpabilité refont surface, mais l'étudiante trouve une certaine satisfaction à demeurer face contre terre, la bouche encore ouverte et le minois maculé de semence. Dire qu'elle avait obéi à tout, aussi surprise que soumise : elle l'avait supplié de jouir sur elle à nouveau, s'était délectée de ses insultes. La commissure de ses lèvres l'élance au moindre mouvement. Sourire aussi est un peu douloureux. Elle ne lui aura pas avoué que c'était le premier homme qu'elle suçait, habituellement répugnée par cette pratique.
« Siegfr...non...attendez... » soupire-t-elle dès qu'il abaisse sa culotte de satin. En la pénétrant, il la réduit au silence, et elle subit les premiers assauts dans son con, secouée par la stupeur et surtout, terrassée par le désir. Sa langue s'écrase contre le carrelage à nouveau. Les doigts qu'il rajoute au creux de son autre intimité lui font perdre le peu de raison qu'il lui reste. Ses dents se serrent, elle contracte sa mâchoire pour s'empêcher de crier. Cela ne durera que dix secondes, car dès qu'il abuse l'étroitesse de sa croupe, elle sent les premières larmes de souffrance monter à ses yeux. Ce n'est pas bien différent de la première fois : sauvage et abrasif. Et au milieu d'un océan de douleur, des sillons de plaisir brut.
« Moins...moins fort...sinon... » halète-t-elle entre deux sanglots.
Pourquoi pleure-t-elle alors qu'elle ressent tant de satisfaction à se faire ravager le fondement ? C'est cette putain de souffrance, foudroyante à chaque poussée de la queue impitoyable de son bourreau. A cause de ce mal intrusif elle perd définitivement pied. L'orgasme produit une déflagration brûlante dans tout son corps. Et pendant qu'elle retombe, lâche comme une poupée, il poursuit ses intrusions à répétition, ne laissant plus que la douleur pure. Elle y trouve son compte jusqu'à ce qu'il se vide sur son fessier.
La douche lui fera un bien fou. Elle en aura profité afin d'embrasser son amant à plusieurs reprises, sous le jet d'eau chaude, au milieu de la vapeur. Akina pensera sans doute qu'elle a raison de dépendre des lèvres du prussien, d'adorer leur goût. Après leur séance charnelle marquée de soumission, de condescendance, de souffrance et de luxure, elle apprécie tout particulièrement ces moments de tendresse qu'elle juge privilégiés. Cette capacité à souffler le chaud et le froid chez Siegfried faisait qu'elle l'aimait toujours un peu plus. Il finira de se laver avant elle, et la demoiselle devra concevoir que la distraction que lui offre la présence de l'allemand dans la même cabine de douche ne lui permet pas de se nettoyer correctement.
« - Ai-je le choix de survivre ? Fais attention à toi. » remarque-t-elle avec un simple sourire, les cheveux encore humides. Elle l'a encore tutoyé. Ca lui arrive quand elle laisse ses sentiments prendre le dessus sur tout le reste, quand elle pense qu'ils sont un couple à part entière.
A 14:00, elle est encore chez elle, en train de rêvasser. Elle peine à ranger les nombreux plats préparés en grandes quantités par Siegfried. Les Tupperware s'enchaînent et elle emballe avec soin chaque aliment. Elle avait changé de tenue pour sa petite robe fleurie, celle portée lors de sa première rencontre avec lui. Son emploi du temps est encore flou, elle ne sait pas si elle doit prévenir Sô, son cameraman, afin de lui signifier sa disponibilité. Ils doivent entamer un reportage sur un hôpital de la région. Elle préfère encore attendre, n'ayant définitivement pas la tête à ça, puis se promet de le rappeler le lendemain.
Un coup d'oeil à son téléphone, pas de message, pas d'appel. Elle espère seulement que l'officier soit bien arrivé chez lui. En réalité, elle ne sait plus trop où elle en est, p
ourquoi elle l'a laissé partir si vite, pourquoi ne l'a-t-elle pas suivi ? En repassant dans le salon, elle repère un post-it collé non-loin de son ordinateur portable. La belle va s'agenouiller devant et le relire, troublée. Les coordonnées du ministère des Affaires étrangères américaines et celles de l'Ambassade de Russie. Des flashes harcèlent aussitôt son esprit. La vodka qui coule sur son corps choqué, le pistolet sur sa tempe, le visage du gouverneur. Elle ferme les yeux et soupire. Kaliningrad, la baronnie ne sont qu'une seule et même entité. Ses doigts se referment sur le combiné du téléphone sans fil. Elle pourrait appeler Nikolaï, ou son cabinet, demander un rendez-vous :
accepter ses caprices en échange d'une concession territoriale ? Mais tout serait-il si simple ? Et Siegfried, en saura-t-il quelque chose un jour ? C'est ridicule. Akina termine son après-midi à rédiger une lettre de démission pour le
Red Velvet, elle se présentera ce soir devant Honda. Au préalable, elle repasse l'uniforme soviétique, enfin le semblent d'uniforme. Le patron tiendrait à le récupérer. Sa voiture refuse de démarrer, elle devra s'accommoder du bus.
« - Bonsoir, Honda-sama. » salue-t-elle très poliment en lui tendant le costume plié avec la lettre posée dessus. Le japonais rechigne à accepter au départ. Au final, il concède qu'une fois Scarlett partie, il aurait moins de souci avec Tsoukanov, cette nana était une emmerdeuse finie. Il lui paie son solde et ne compte pas récupérer la tenue.
« Garde-la. Tu peux passer aux vestiaires récupérer tes maigres affaires. Après ça, je ne veux plus te voir. » Elle le remercie, et traverse la salle de spectacle encore vide à cette heure-ci. La musique tourne dans le vide, les spots lumineux s'agitent en vain. Quand elle parvient aux vestiaires, c'est pour découvrir Ekaterina Vodianova en pleurs, effondrée face à un miroir aux néons capricieux. Walker délaisse immédiatement son sac à main sur une commode toute proche et se précipite vers son ancienne collègue, inquiète.
« Oh mon Dieu, Ekaterina. Que...que se passe-t-il ? » Sa voix est douce, réconfortante et elle joint les gestes à son intonation bienveillante : entourant les épaules de la malheureuse d'une étreinte fraternelle. Ce n'est qu'au moment où Kitty libère son visage de ses mains accablées qu'Akina découvre des ecchymoses familières, celles que gagnent toute femme battue qui monte en grade. La métisse en est catastrophée, car c'est elle qu'elle revoit à travers ce reflet.
« Il...il est revenu le lendemain... » sanglote la russe, déphasée.
Nikolaï. Qui d'autre ? Il est revenu pour faire passer sa colère et ses nerfs sur Ekaterina, sa chose, sa propriété. Soudainement, elle prend conscience qu'elle n'est pas si différente. « Non. Toi tu as le choix, il t'a dit que tu pouvais partir quand tu n'étais plus satisfaite. » rétorque sa conscience.
«
Aucun client ne me voudra comme ça...je n'ai plus de quoi payer mon loyer. -
Viens à la maison, tu dormiras dans ma chambre. Tu ne crains rien là-bas. »
Elle a parlé à la hâte bien sûr, sans réfléchir : mue par un élan de solidarité criant, mais elle pense chaque parole. Puis, dans la précipitation, elle rajoute.
« -
Siegfried ne le laissera pas approcher.-
L'homme qui t'accompagnait hier soir ? Hoquette Kitty, ses grands yeux pâles rivés sur la silhouette de l'étudiante.
-
Oui, il m'a sauvé de lui. Et moi aussi, je ne le laisserai pas faire s'il tente de revenir te voir. A la maison tu seras en sécurité, je te le jure. »
Il faudra encore de nombreuses minutes pour réussir à convaincre Mademoiselle Vodianova qui est effrayée. Toutefois, elle finit par remercier sa nouvelle amie avec un sourire triste et toutes deux quitteront l'établissement sous l'oeil avisé de Honda, leurs maigres affaires de service au bout du bras. Fi du bus, Walker décide de marcher en compagnie de la slave, une heure, exactement. Voilà qui laisse le temps à la victime de reprendre son souffle, de purger ses émois. Une fois arrivées à la maison familiale, elles conviennent de chercher les effets d'Ekaterina le lendemain matin. En attendant, elle pourrait toujours se servir dans la garde-robe d'Akina. Le reste de la soirée, elles le passeront à parler de tout et de rien, attablées autour de morceaux de bretzels et autres mets du matin.
« -
C'est ton petit ami ? Il a préparé tout ça ? S'enquit l'aînée, impressionnée.
-
Ce...n'est pas vraiment mon petit ami, articule-t-elle péniblement, la mine contrite, Juste un ami de la famille.-
Avec qui tu couches ? »
Blanc. La scientifique se sent tout à coup mal à l'aise. Elle déglutit et se lève afin de commencer à débarrasser la table. Ses mains tremblent à l'instar de ses lèvres.
« -
Désolée, je n'aurais pas dû....-
Non, la coupe Scarlett en forçant un sourire de façade, ce n'est rien.
C'est vraiment juste. Un ami. Je t'ai préparé de quoi prendre une douche. Tu peux coucher dans la chambre de mon père, ca ne le dérangerait pas. J'ai changé les draps depuis son départ. Au moindre souci, tu m'appelles. Bonne nuit, Kitty. »L'autre blonde comprend que la métisse n'a plus envie de parler. Elle opine aux explications, la remercie vaguement et s'empresse de monter à l'étage. La journée a été longue. Jusqu'à 23:25, Akina s'occupe de faire la vaisselle, ranger un peu le salon et passe du temps devant son PC. Elle tourne et retourne le post-it avec les fameuses coordonnées, déchirée entre l'envie d'aider Siegfried et la volonté de respecter ses engagements.
Un Baron, ca représente quoi aujourd'hui ? « Et toi, tu te vois Baronne ? ».
Foutaises. Contrariée par sa conscience, elle froisse la note une bonne fois pour toute et la rejette.
C'est exclu, évidemment. Elle envoie un e-mail à Sô afin de discuter une date concernant le reportage En réponse, elle apprend que le collègue des faits-divers vient de démissionner et que le rédac-chef lui proposera sûrement d'assurer l'intérim. Elle digère l'information avec un optimisme feint et montera ensuite se coucher. Dans l'escalier, elle traîne des pieds et s'effondre au milieu de son lit après avoir récupéré son iPhone. 23:30. Son seul SMS de la journée sera envoyé à cette heure-ci.
Akina [23:30] : A mon tour d'approcher l'heure du crime.
Gute Nacht, Mein Herr.
Vibrements. Une réponse est arrivée dans les minutes qui suivent.
Siegfried [23:33] Comment s'est passée ta journée ?
Ouf. Soupir de soulagement. Elle ne compte pas lui expliquer en détails les malheurs de Kitty. Il n'avait certainement pas envie d'entendre parler de Nikolaî à nouveau.
Akina: [23:34] Bien vide, sans vous. Le Daily Seikusu m'a proposé de prester des heures en plus.
Voilà qui règle bien des problèmes.
Avez-vous tout ce qu'il faut chez vous?
Siegfried: [23:37] Il manque une jolie soumise. Mais il vaut mieux que je ne sois pas distrait.
Tu n'auras pas besoin d'un autre travail ? J'aurais pu m'en charger.
Elle fronce les sourcils et se mordille la lèvre inférieure, incertaine. Ses doigts vont pianoter frénétiquement sur l'écran. Mieux vaut lui dire des choses rassurantes, elle n'apprécierait pas qu'il se fasse du souci.
Akina: [23:38] En réalité, je pense postuler comme assistante du prof Reuters, pour l'année qui vient. Nous deviendrons presque collègues et l'univ. paie bien. Qu'en-pensez-vous?
Ce n'est pas un mensonge. Chris lui avait bien proposé un poste avant les vacances. Il avait encouragé Akina à se présenter auprès du conseil facultaire afin de combler le poste. Elle serait tout à fait apte à corriger des copies de premières années, de gérer l'emploi du temps, de participer à des colloques scientifiques et enfin, de lui servir du café qu'il partagerait avec elle, évidemment. Sans compter que cette attribution lui octroierait la possibilité de travailler en laboratoire quand bon lui semblerait.
Siegfried: [23:41] J'ai un peu plus le droit de coucher avec mes collègues qu'avec des étudiantes.
Si ça te plaît, fais-le. Participer à l'enseignement est ce qu'il y a de plus enrichissant, et sur un CV c'est un plus.
Je serais fier de toi.
La remarque force un sourire sur son délicat visage. Elle se surprend même à rire toute seule, amusée par la première remarque. Il a l'air si paternel dans son message qu'elle a l'impression d'en être gênée. En pensant au père, elle se remémore que Siegfried avait servi sous les drapeaux allemands.
Akina: [23:45] Voilà des arguments pertinents, Mein Herr.
Je voulais vous le demander mais, oublié.
Avez-vous une photo de vous en uniforme?
Par simple curiosité d'abord, et par nécessité d'avoir une relique ensuite. Une image concrète qu'elle pourrait glisser dans un pli de son portefeuille - sortir pour l'admirer quand elle en aurait besoin. “Oh non, ma pauvre fille...” vomit sa conscience. Alors qu'elle patiente après une réponse, l'étudiante décide de récupérer son collier de cuir posée sur le chevet et d'en parer sa gorge gracile. Elle sert une première attache, puis une deuxième. La sensation lui plaît énormément; elle voudrait que ce soit lui qui s'occupe de maîtriser son souffle.
En uniforme si possible, mais uniforme de quoi? Bah Allemand. Tu sais à quoi ça ressemble? Grmbl. Noir? Le cliché du Reich est trop présent. Elle en aurait presque honte, ce serait giflée.
Bip, bip. Le téléphone indique la réception d'un nouveau SMS.
Siegfried: [23h51] Je le mettrais quand le moment sera venu. Il est chez moi.
J'ai moi aussi oublié quelque chose : T'imposer des contraintes.
Akina: [23:52] J'ai déjà serré mon collier, Mein Herr
Faut-il encore d'autres contraintes?
Siegfried: [23h55] Deux masturbations par jour. Un seul orgasme par jour.
Demain, je veux une vidéo de toi. Un strip-tease.
Et tu réfléchiras à un sex-toy que tu aimerais avoir. Je te l'offrirais.
Tu as oublié de me donner ta liste de demandes.
Elle lève les yeux au plafond, complètement dépitée. Elle se penche vers son chevet, s'empare d'un bloc-note et d'un crayon afin de noter clairement les intrusctions. Quant aux requêtes, elle hésite encore. Tout ce qu'elle comptait lui demander de ne pas pratiquer, il l'a fait : de gré et de force. Elle aurait l'air bête désormais de refuser les coups. Un frisson la parcourt au souvenir de la plage. En revanche, Akina convoite sa fidélité.
Akina: [00:00] Je note, tu es exigeant.
Je n'en ai qu'une seule et elle n'a pas changé:
L'exclusivité.
Siegfried: [00:03] Je te précise une dernière fois que je supporte mal le tutoiement. Je ne t'interdis pas de continuer, mais tu sauras ce qu'il en est.
Je t'ai déjà juré loyauté, s'il n'y a rien d'autre, c'est parfait.
Bonne nuit à toi, ma Scarlett.
A la lecture du dernier message, elle s'humecte les lèvres. Il s'énerve, et elle le trouve particulièrement excitant dans cet état.; terriblement beau, aussi, quand il est en colère. Avec ses cheveux bruns, son visage émacié et pâle, ses yeux couleur nocturne, le courroux est un sentiment qu'il lui sied bien. Il pourrait être là, face à elle sur ce lit...et lui faire passer l'envie de le provoquer. Elle ouvre immédiatement une fenêtre de réponse :
Akina: [00:05] Voyons, vous n'avez pas le bras si long pour me gifler depuis votre position. Ca m'excite de vous tutoyer.
Dormez-bien. Et n'oubliez pas votre piqûre.
Au moins, elle a cessé de le tutoyer; ne pas tenter le Diable. Et puis, elle ne parvient pas à lui refuser un ordre, c'est plus fort qu'elle. Elle est terrifiée par ce caractère de soumission qu'elle se découvre avec lui. Le téléphone toujours en main, elle quitte son lit et vérifie discrètement qu'Ekaterina dort bien. Visiblement, oui. Depuis la porte, la métisse constate un sommel agité, mais n'entend pas de cris. Elle va refermer la chambre avec douceur, soulagée et consulte sa messagerie.
Siegfried: [00:06] Celle en laquelle tu ne crois pas ?
Choc. Elle a fait l'allusion sans réfléchir, espérant se soucier de lui : qu'il remette cette hsitoire de pseudo-immortalité sur la table n'arrange en rien les choses. Elle réfléchit trop, devient nerveuse à ce propos.
Et s'il disait vrai? Non. Impossible. Scarlett a peur, encore. Confuse, elle se refuse à répondre. Pas après une bonne nuit de sommeil, qui lui porterait peut-être conseil.
Jour 2.Son réveil fait office à 07:00. Elle pousse une petite plainte agacée à cause de l'alarme bruyante et frappe dessus. Plus rien, le silence du matin finit par l'assourdir aussi. Ses draps sont encore imprégnés de l'odeur du prussien. Son image se rappelle à elle dès que ses yeux s'ouvrent complètement. Elle ressent tout de suite le besoin de se masturber, et s'y applique avec langeur, soupir après soupir : acculant son intimité trempée de ses doigts effilés jusqu'à l'orgasme, premier et dernier de la journée. Epuisée, elle retire la chemise de Siegfried qu'elle jette sur son lit défait. Elle regagne la douche déjà dénudée. A la sortie de la salle de bain, elle écrit un SMS. Elle y aura songé toute la nuit.
Akina [7:30] J'y croirai, si vous me laissez analyser le contenu en laboratoire.
C'est ma spécialité après tout.
Guten Morgen, Mein Herr.
Sa protégée de la veille dort encore et elle n'ose pas la tirer de ses songes. Elle irait en bas préparer un semblant de petit-déjeuner. Le bacon est d'ailleurs tout juste sorti du four que la sonnette retentit. Akina file dans le salon, puis le couloir et enfin le vestibule, ne perdant pas de vue qu'un fusil de chasse est caché tout près de la porte. Un au cas où d'après Jack Walker.
Je ne t'ai pas appris à tirer pour faire joli, mais pour que tu plombes les enfoirés qui t'approchent quand je ne suis pas là. Ses mains fébriles déverrouillent l'entrée et elle tombe nez à nez avec un livreur dont les bras sont encombrés d'un énorme carton.
“
Miss Walker? C'est pour vous, je dois le déposer quelque part?”
Elle met plusieurs secondes avant de réagir, abasourdie.
“
Euh, ah! Oui...par ici, dans le salon. Qu'est-ce que c'est?-
Je ne sais pas. Il me faut votre signature ici," indique sèchement le garçon en finissant de poser le colis sur un fauteuil. Scarlett s'exécute et il repart aussitôt. Elle s'arme d'un cutter trouvé au fond d'un tiroir, et déchiquette le paquet de nombreux coups avant de pouvoir l'ouvrir. A la lumière du jour timide, elle découvre avec stupeur le contenu.
“
C'est quoi? Demande une voix ensommeillée dans son dos. Elle sursaute brusquement et s'apaise en remarquant Kitty qui est habillée d'une chemise de Jack.
“
Ah, bonjour Ekaterina. Ce..ce sont des roses blanches. Il doit y en avoir une centaine au moins. Qu'est-ce que...oh! Un mot!” Elle récolte la petite carte, et son coeur se glace alors qu'elle remarque une écriture cyrillique. Du russe, à ne pas en douter. Elle reste figée ce qui finit par inquiéter Vodianova que la curiosité invite à s'approcher. Par-dessus l'épaule de Walker, elle lit à haute voix :
“ -
J'ai appris l'impolitesse dont avait fait preuve mon père. En son nom, et au mien, je vous prie, Mademoiselle Walker, d'accepter nos excuses. Nous espérons encore vous voir en Russie, très prochainement.
Signé. Alexeï Tsoukanov.”
Akina, brûle tout ça. Ils sont tous fous dans cette famille. - Qui est-il?- Le fils du gouverneur de Kaliningrad. Il est officier dans l'infanterie russe. Je suis désolée pour toi.La concernée opine gravement. Tout se passe si vite, il y a bientôt deux jours, elle était séquestrée et aujourd'hui, voilà qu'on lui présentait des excuses sur un tapis de roses. Comme si cela lui ferait oublier le coup de la vodka, le rapt, le colt et les blessures d'Ekaterina. Elle prend tout de même la peine de quérir plusieurs vases, et avec l'aide de Kitty dispatche les roses par bouquet qu'elles déposent un peu partout.
- On ne sait rien faire? Demande l'étudiante attablée devant le petit déjeuner.
Porter plainte? Avertir les autorités russes? -Ma pauvre, ce sont eux les autorités russes. Prie simplement pour qu'ils t'oublient. Ca arrive parfois. Mais parfois, quand une fille est difficile à obtenir, elle prend de la valeur.
Face à la mine chagrinée de la blonde, Akina se penche pour lui prendre la main, un sourire confiant aux lèvres.
- Ne t'en fais pas. Tu pourras rester ici tant que tu le veux.- Mais ils savent où tu habites visiblement. - Et ils savent que mon père est dans l'armée américaine, ils n'oseront jamais. L'argument semble tenir. Scarlett s'excuse quand elle entend la sonnerie de son téléphone. Un message vient d'arriver et elle s'empresse de le lire.
Siegfried: [07:57] Guten Morgen.
Dommage que tu n'aies pas répondu hier, je comptais te montrer que la distance n'était pas un frein à la punition.
Alors là...pense-t-elle, toute chose. “Il rêve” achève sa conscience. Pendant que Vodianova débarrasse la table et s'attèle à la vaisselle, elle se réfugie dans un coin du salon pour répondre avec hâte, à la fois amusée et excitée. Qu'est-ce qu'elle adore quand il lui parle sur ce ton impérieux.
Akina: [08:05] Elle l'est. Si j'ai pu dormir, elle est forcément un frein.
Votre bacon me manque. Et celui grillé au four, pas celui qu'on trouve sous la table.
PS - Et les analyses?
Le sien n'a pas été une réussite. Elle a bien vu la mine polie d'Ekaterina qui peinait à mâcher un bacon trop cuit, et qui se forçait à sourire afin de ne pas vexer la cuisinière. Toutefois elle ment. Elle aurait souhaité, plus que tout, lui octroyer une nouvelle fellation.
Siegfried: [08:09] Je me vengerai ce soir, petite pute effrontée.
Sous la table ?
Je te laisserai faire ces analyses, mais vais devoir te demander en retour un service. Tu verras à ce moment-là.
A l'arrivée de la réponse cinglante, elle défaille. Une vague de désir vient de la percuter de plein fouet. Elle s'assoit sur le bord du canapé, relit le message, chamboulée.
Petite pute. Se venger. Elle ferme les yeux et essaie de respirer normalement. Elle veut jouer.
Akina: [08:10] Etes-vous énervé? Pas assez, à mon goût.
Oui, sous votre table. Là où je me mets à genou pour vous...
Marché conclu, Mein Herr.
Elle ajuste la longueur de sa petite jupe bleu marine, et le col de son chemiser. Elle a soigné sa tenue puisqu'elle rencontre ses grands-parents maternels plus tard. Il faudra qu'elle vérifie une énième fois que le décolleté n'est pas trop imposant. Son grand-père est assez sévère sur la question. Elle n'ose pas se lever, tant qu'elle n'aura pas reçu de réponse;
Siegfried: [08:13] Ne joue pas à m'énerver. C'est plaisant, jusqu'au moment où je décide de te punir d'une façon que tu n'apprécies pas.
Je vois... Je comprends. Nous sommes le matin, après tout, et ton devoir te commanderait d'exécuter quelque chose à cette heure-ci.
Elle sait exactement quel devoir. Sa langue passe sensuellement sur ses lèvres demandeuses. Elle va néanmoins feindre l'ignorance, jusqu'au bout. La tentation de le provoquer est trop forte.
Akina: [08:16] Bestrafen Sie mich, Bitte. Mein Herr.
Mon devoir? Pouvez-vous me le rappeler?
Je suis distraite.
Distraite parce qu'elle a une folle nécessité d'être baisée par l'allemand, là tout de suite.
Pourquoi fallait-il qu'il soit si loin? Ekaterina est remontée se changer. Elle empruntera des affaires à Scarlett. Tout près de son ordinateur, sur la table basse du salon gisent quelques livres de grammaire et de vocabulaire allemand. Elle était sérieuse lorsqu'elle parlait d'apprendre la langue. Elle verrait d'ailleurs à des cours du soir, une fois la faculté réouverte.
Siegfried: [08:18] Me sucer. Me faire jouir avec ta jolie petite bouche pour que je couvre ton visage de mon foutre.
Ne commence pas à m'exciter.
Là, elle rougit carrément.
Inspire, inspire. Inconsciemment, elle vient de passer une main fébrile contre sa joue qui la veille était tâchée de sperme. De l'autre main, elle rédige une réponse.
Akina: [08:20] Glauben Sie nicht, ich sei unschuldig, Mein Herr.
Par politesse, je devrais achever ce que j'ai commencé.
Quant à vous faire une fellation (c'est très vulgaire de dire sucer)
si vous étiez-là, je n'aurais pas hésité.
C'est dit. Elle va pour déroger les yeux de son écran, un message arrive.
Siegfried: [08:23] Achever ça ? Comment donc ?
Sucer. Dis-le. Tu veux me sucer.
Putain. Akina: [08:30] Je veux vous sucer. Que vous la mettiez" es tief in mich."
Est-ce assez propre?
(Comme ça.)
Sous sa jupe de tailleur, ses cuisses sont moites d'une cyprine dérangeante. A l'étage, elle entend vaguement le bruit de la douche. Ekaterina doit prendre sa douche. Elle pourrait, juste glisser une main entre ses jambes, remonter l'ourlet de son vêtement et...
Non. Reprends tes esprits. Siegfried: [08:32] Le "es" est superflu dans ta phrase, tu as mis "la" plus tôt.
Je voudrais que tu sois là pour me purger de ma luxure, ma petite chienne.
C'en est trop. Elle délaisse son téléphone, se lève et fait quelques pas nerveux dans le salon. Elle a chaud, se dévêtirait bien, mais est consciente que cela ne résoudrait pas le problème. Repassant devant le canapé, elle saisit son téléphone et écrit fébrilement :
Akina: [08:34] Vous êtes un professeur très doué.
A quand mon oral d'allemand?
Je serai passée chez vous, je me serai montrée très intrusive.
Mais vous ne devez pas être distrait, n'est-ce pas?
Elle sourit, fière d'elle. La réponse ne tarde pas.
Siegfried: [08:38] Tu as encore des progrès à faire, mais j'apprécie tes efforts. Beaucoup. Sache-le.
En effet. Je saurais m'en charger moi-même.
Tu fais ça uniquement par dévotion, n'est-ce pas ?
Coup de froid. Debout, elle choit immédiatement sur le sofa, figée de stupeur. La question vient de lui plonger la tête dans un bac d'eau glaciale. Elle aurait voulu prendre du temps pour réfléchir à une réponse appropriée, mais son instinct la devance.
Comment peut-il un seul instant croire qu'il n'y a rien d'autre derrière sa dévotion? Est-il aveugle? Akina: [08:41]. Non, Siegfried.
Je ne fais pas ça uniquement par dévotion.
Siegfried: [08:41] Parle.
Non, elle ne peut décemment pas lui avouer. Ce serait horrible pour elle. “Ca le sera pour lui aussi, et puis...bon”. Elle enclenche les touches tactiles au rythme des mots, ne sachant pas trop comment expliquer. Elle délie ses idées comme elle les pense.
Akina: [08:43] Je fais ça aussi par amour.
Pour vous.
Siegfried: [08:44] Bien.
À ce soir.
- Akina?L'accent russe d'Ekaterina la sort de ses rêveries. Elle se dresse subitement et lui offre un sourire mi-figue, mi-raisin. La slave lui a emprunté un pantalon de toile beige et un haut couleur prune, au dos nu. Avec ses cheveux blonds tressés et ses grands yeux bleus, elle est radieuse. Elle doit d'ailleurs deviner l'air confit de la métisse puisqu'elle intervient en ces termes inquiets:
-
Tout va bien? Tu es bien pâle...-
Oui, ahm...oui. Ecoute, je vais te donner un double des clefs. Je suis attendue chez de la famille pour dîner. Je ne rentrerai que ce soir. Ils habitent loin, mais ahm...fais comme chez toi. Je vais te laisser mon numéro au cas où. Les grands-parents d'Akina habitent à 200 kilomètres ce qui explique la rareté de leur rencontre. Elle va souvent les voir à Noël ou lors de fêtes traditionnelles. Bien qu'ils soient demandeurs, Akina temporise toujours le moment où elle doit leur rendre visite, pour une raison très simple : Ils vivent encore au siècle dernier. Elle a déjà réservé un billet pour leur bourgade et patiente sagement à la gare bondée de Seikusu que son train soit annoncé. De temps à autre, elle vérifie son téléphone portable, mais sait pertinemment qu'elle n'aura plus de messages avant ce soir.
30 années auparavant, Japon 1984. Jack Walker était nerveux. Du haut de ses 25 ans, il venait d'être promu sergent et paradait déjà dans tout le pays avec ses galons fraîchement acquis. Pour faire passer l'attente, il s'était allumé une clope, américaine, et tirait dessus comme un affamé. Il allait tout faire péter. Parfois, il mirait vers sa montre, s'assurait que l'aiguille avançait toujours au rytme d'un trot régulier. Enfin, elle annonça 21heures. Il écrasa le mégot de sa cigarette sur l'allée pavée et la remonta d'un pas vif jusqu'au manoir traditionnel des Kanzaki. Il portait son uniforme d'officier de l'USAF et en était particulièrement fier. Un domestique s'empressa de lui ouvrir les portes de la riche demeure. Il savait exactement où aller, Seika l'avait avertie.
Ils étaient tous en train de prendre le thé lorsqu'il débarqua en plein salon. Seika fut la première à se lever, un sourire rayonnant frappait son minois. Akira Kanzaki et son épouse, Akiko s'offrèrent des regards perplexes. Ils avaient déjà rencontré Jack à une ou deux occasions, quand leur fille finissait ses stages médicaux en unité de combat au sein de l'armée américaine. Ils avaient réprouvé son engagement, sans savoir qu'il avait été motivé par la rencontre avec cet homme.
“
C'est moi...” déclara Walker, droit comme un i.
-
Oui, je vois. Akira avait répondu sèchement. Un mauvais pressentiment montait en lui.
Sa fille se leva soudainement et d'un pas déterminé se dirigea aux côtés du texan, pour lui murmurer tout bas. “
Je ne pense pas que ce soit une bonne idée finalement, je ne souhaiterai pas inquiété...mon arrière-grand père.” Il lui accorda un simple regard :
“Tu m'as demandé de venir, je suis venu.” Les invités présents pour le thé assistaient à la scène, interloqués et le vieux Kanzaki-sama, patriarche du clan, avait frappé de sa canne au sol, mécontent ;
“
Peut-on m'expliquer ce qu'il se passe? Où sommes-nous en train d'être une nouvelle fois envahis par l'ennemi. - Ton arrière-grand père a autant le droit d'être informé que vous tous ici présent, tranche Jack. “
Jour 2, présent. Le voyage a duré une heure trente, précisément. Elle s'est isolée près d'une fenêtre et a songé longuement. Peut-être qu'en s'éloignant de Seikusu, elle cesserait de penser à l'allemand. A l'arrivée, son grand-père a fait appel au chauffeur de la maison pour la réceptionner. Il porte une pancarte où le nom d'Akina Kanzaki est écrit. Elle lève les yeux au ciel, indignée.
C'est Walker. Ils rouleront en silence à travers de courtes routes de campagnes, à flanc de montagne. Puis, ils débouchent sur une petite vallée que surplombait le vieux manoir traditionnel des Kanzaki. La voiture remonte l'allée bordée de cerisiers. Les souvenirs affluent à l'esprit de la jeune femme, quand elle accompagnait sa mère ici, en vacances.
Son père n'y a jamais été le bienvenu.
30 années auparavant, Japon.“ - Comment cela vous le saviez?! Aboya fermement Akira, à l'adresse de sa femme qui se défendait comme elle le pouvait des foudres de son époux.
- Je pensais qu'elle entendrait raison....Furieux, le père de Seika se tourne vers Jack. L'atmosphère s'était alourdie d'une tension difficilement supportable et chacun gardait un silence appeuré.
- En plus d'avoir débauché ma fille dans votre armée, l'avoir détournée de l'amour de son pays, vous l'avez séduite dans mon dos!-
Je n'ai séduit personne! Ni Débauché personne! Reconnaissez à votre fille le mérite de savoir ce qu'elle veut! S'exclama Walker en fronçant les sourcils. Il avait légèrement haussé le ton.
-
Comment osez-vous me parler sur ce ton, allez vous en sans délai!-
Papa! S'interposa Seika, tout à fait choquée par le comportement de son père.
- Qu'as-tu en tête? Finit par intervenir l'arrière-grand père, le ton toujours assez froid.
-
Père...vous ne pouvez pas....commença Akira, bouillant de rage.
- S
ilence! Si elle l'a fait venir ce soir, c'est qu'elle a sûrement quelque chose derrière la tête.
-
Merci, grand-papa. Seika reprenait la parole avec assurance, sous les yeux affolés de sa mère.
En effet, nous avons un projet. Jack vient d'être nommé Sergent, et affecté à la base de Diego Garcia. Je m'en irai avec lui. Madame Kanzaki manqua d'air un moment, elle darda son regard étrangement clair, trahissant des origines étrangères lointaines sur sa progéniture, anéantie par la nouvelle :
-
Vivre avec lui?! Sans être mariés? -
Je vivrai à Seikusu, où je suis affectée, jusqu'à son retour au Japon, ensuite nous nous marierons, expliqua joyeusement Seika, couvant l'américain d'une oeillade exaltée.
Je trouverai une place de médecin dans les rangs de l'USAF.Akira poussa un soupir de desespoir, en grogne. Le patriarche les avisa un court moment et reprit la parole, à l'attention particulière de Jack :
-
Et que pensent vos parents de tout ça?-
Si vous voulez tout savoir, ils nous trouvent complètement fous. -
Alors nous avons au moins quelque chose en commun, ironisa le vieux japonais.
A bout, Akira Kanzaki leur avait fait face, hurlant :
- Je ne le permettrai PAS !! Il est hors de question que je permette à ma fille de gâcher sa vie! - Refusez et hurlez tant que vous voulez Papa, cela n'y changera rien! Insistait Seika.
- Oh bien sûr que si ! - Comment?! Je ne veux pas d'argent et il vous sera difficile de m'enfermer jusqu'à ma mort. Je vais vous souhaiter bonne nuit, mais je peux vous promettre une chose : demain matin, rien aura changé.Elle les avait tous averti dune voix claire et autoritaire, avant de jeter un coup d'oeil vers son fiancé :
“Jack.” lui intima-t-elle et tous deux quittèrent la salle des festivités, laissant les proches parents dans un désarroi et une colère incommensurable.
Jour 2, présent. Ses grands-parents l'ont toujours accueilli sur le péron, entourés des trois domestiques de la maison; une cuisinière, une femme de chambre et un homme à tout faire. Et comme d'habitude, c'est Akiko Kanzaki qui la salue en premier, bras grands ouverts afin de l'étreindre avec tendresse, soupirant son prénom, soulagée. Depuis la disparation soudaine de Seika, il ne lui reste plus que sa petite-fille. Akira se montre évidemment plus sobre, tendu comme un arc. Il se permet un sourire paternel et l'invite à les suivre pour prendre le thé, celui qui précède le dîner. Dès qu'ils ont pris place autour de la table basse, agenouillé non loin de l'autel en l'honneur des ancêtres, la discussion démarre, conventionnelle au départ :
- Comment se passent les études?- Bien, grand-père. J'ai réussi mon année. - Félicitation, je te donnerai de l'argent pour te récompenser, se gargarise-t-il, fier de son sang.
- Je n'en ai pas besoin, mentit-elle dans un rictus d'embarras, ta fierté me suffit.
- Je sais que cet incapable de Walker ne subvient pas à tout tes besoins, se rembrunit le vieillard, quand te décideras-tu à le quitter et à venir nous rejoindre?
- C'est mon père dont il est question. Akira devra se contenter de cette simple et douloureuse évidence. Soucieuse d'alléger l'ambiance, Akiko leur resservit un peu de thé, très élégante dans son kimono fleurie aux couleurs de l'été. Elle est originaire de Nagasaki et compte parmi ses aieulx quelques hollandais qui ont trop couru les nobles filles de seigneurs féodaux. Si elle a transmis un peu de son patrimoine génétique à Akina, cela expliquerait que la demoiselle ait davantage de traits européens que japonais.
- Et, as-tu rencontré un jeune homme? A ton âge, toutes les filles s'en préoccupent, demande-t-elle.
- Un japonais, j'espère, s'empresse d'ajouter Akira.
Malaise. Scarlett avale deux gorgées d'infusion brûlante et rassemble son courage à deux mains;
- Non, je n'ai rencontré personne.
- A la bonne heure. Je pourrais te présenter le fils d'un député, il suit un cursus de médecine à la même université où j'ai effectué le mien, narre le grand-père.
Il a servi dans l'armée, enfin si on peut appeler cette troupe de majorette une armée.- Akira-sama, le rappelle à l'ordre son épouse.
- Non, Akiko. Il faut dire ce qu'il en est. J'ai participé à cette défaite, et j'ai honte d'avoir survécu. L'empereur n'est plus qu'une marionette. Et nos sabres rouillent sur des établis ou pire encore, ils sont vendus aux ennemis comme trophées de collection. - Je peux disposer? Interroge discrètement Akina.
- Oui bien sûr ma chérie, sourit Akiko,
nous servons le repas à 12:30, tu nous rejoindras sur le patio. - Merci. Et la journée s'éternise plus longtemps que prévu. Le dîner a été pris en silence, comme l'apprécie Akira Kanzaki. Il évoquera de temps en temps sa vie dans les rangs militaires, comme jeune officier et auxiliaire médical. Il n'avait que vingt ans en 1945, mais avait su perpétué l'héritage d'une famille de guerriers et de samouraïs pour qui l'honneur représentait tout. Les autres paroles seront échangées à propos d'Akina, de sa vie à Seikusu de ses travails d'étudiante. Elle répondra toujours poliment, avec le moins de détails possibles pour éviter les mensonges. Puis, on lui proposa de rester partager le thé avec quelques notables de la région dont les fils étaient célibataires. Elle n'aura pas eu le coeur à refuser cette fleur à ses grands-parents et se sera présentée poliment devant quelques vieilles personnes qui partagent de toute évidence les mêmes idées nostalgiques que son grand-père.
Au final, pourquoi ne pas rester souper? Ils la voient si peu souvent. Encore une fois elle accepte avant de mettre le ola quand il s'agit de lui préparer une chambre pour la nuit.
Il est vingt-trois heures et Akina foule le sol de sa maison à Seikusu. Ekaterina s'est endormie devant la télévision. Bienveillante, l'étudiante va chercher une couverture qu'elle dépose délicatement sur son amie, puis éteint la télé. Elle n'a pas faim et garde un goût amer dans la bouche : celui de l'inachevé. A chaque voyage chez ses grands-parents, elle espère qu'ils auraient des nouvelles de Seika, ou qu'ils en parleraient à tout le moins. Encore une fois, elle revient déçue et épuisée. Elle retire ses vêtements sans grand enthousiasme, enfile la chemise de Siegfried en pensant qu'elle devrait bien la laver un jour, au risque de sacrifier l'odeur de son amant. Et au creux de son lit, elle trouve un début de sommeil agité. Quand son téléphone vibre, elle peine encore à résister aux bras de Morphée. D'un oeil fatigué, elle fait la lecture du message : plusieurs fois.
Siegfried: [23h28] Ma Scarlett adorée.
Adorée ? Le pense-t-il vraiment ? Un millier de doutes assaillent l'esprit embrumé d'Akina. Elle pleure sans même s'en rendre compte : les nerfs, la trop longue journée, quelque chose ne va pas. Elle ne se sent pas bien. Contre la tête de lit, elle se cale confortablement et envoie son message :
Akina: [23:30] Mein Herr.
Peut-on discuter?
Siegfried: [23h31] Je t'écoute. Quelque chose ne va pas ?
Non, tout va bien et rien ne va à la fois. J'ai besoin de comprendre des tonnes de trucs et en même temps, je ne veux rien savoir. Elle renifle de manière assez inélégante et se force à écrire avec l'impression que ses doigts sont de plomb.
Akina: [23:32] Je me rends compte que je vous connais peu.
N'avez-vous jamais aimé de femmes dans votre vie?
Siegfried: [23h34] Je ferai mon possible pour te répondre.
Si, ça m'est arrivé. Je sais désormais que j'étais dans l'erreur.
Elle croit entendre Ekaterina geindre depuis la chambre adjacente et fronce brièvement les sourcils. Un mauvais cauchemar sans doute. Ses pensées se focalisent à nouveau sur le SMS reçu et elle a envie de hurler.
Pourrait-il être plus précis? Akina: [23:35] Merci.
Pourquoi dans l'erreur?
Siegfried: [23h36] Suis-je avec quelqu'un aujourd'hui ?
Il le fait exprès. Elle rejette soudainement les couvertures de son lit et le quitte furieusement. “Calme-toi Akina, va prendre un somnifère, oublie ces messages et couche-toi.” préconise sa conscience, aussi meurtrie que son coeur et que son appétence sexuelle. La voilà en manque sur tous les plans.
Akina: [23:37] Non.
Mais j'aimerais comprendre, vous êtes jeune, brillant, beau...plutôt doué.
Siegfried: [23h40] N'as-tu pas eu envie de répondre "oui" ?
Merci. Mais ça ne conditionne pas une vie de couple. Pense à tous ces gens laids, vieux et médiocres qui vivent heureux avec leur moitié pendant des années.
Vaincue, elle se rassoit à l'extrémité du lit et engage une réponse. A la lumière tamisée de sa chambre, ses dernières larmes muettes sèchent sur son joli visage.
Akina: [23:41] Je n'ai pas envie de me mentir. Vous avez été clair.
Ca ne conditionne pas, mais ça y aide. Est-ce pour votre intégrité? Vous sentez-vous vulnérable quand vous aimez une femme?
Siegfried: [23h47] J'apprécie.
As-tu vu comment je suis ? Imagines-tu être en couple avec moi ? J'entends, sur la durée. Serais-je fidèle éternellement ? Je ne penses pas en être capable. Supporteras-tu de vivre cinq ans, dix ans avec quelqu'un qui régulera tes faits et gestes ? Supporteras-tu de devoir disparaître, changer de ville ? Supporteras-tu mes colères ? J'ai su les modérer devant toi, mais ça n'est pas toujours le cas. Supporteras-tu mes absences ? Mon besoin de porter une arme ? Mon orgueil ? Et des détails : Mon travail, ma musique, mes habitudes ?
Akina: [23:48] J'ai vu comment vous êtes, Siegfried.
De quoi avez-vous peur, exactement?
Que je ne supporte rien de tout ça, ou qu'au contraire je le supporte?
Siegfried[23h50] Et tu trouves ça amusant. Mais sur la durée, comment cela va-t-il se passer ?
Que tu ne le supportes pas, en effet. Dois-je remettre sur la table ma fidélité qui ne durera qu'un temps ?
Il s'avère aussi coriace qu'elle et la belle ne parvient pas à saisir pourquoi tant de distance sur le sujet. Ses jambes sont lourdes, mais elle descend dans la cuisine pour se servir un grand verre d'eau fraîche. Le téléphone est déposé à côté, sur le plan de travail. Elle ferme les yeux, grimace en essayant d'oublier le souvenir excitant qu'elle garde de cet endroit. Il faut lui répondre, maintenant. “Il faut?” ricane sa conscience “Quel délire...” L'échange va durer dix bonnes minutes durant lesquelles son minois métissé connaît plusieurs réactions : du sourire au froncement de sourcils en passant par le soupir lassé, les yeux levés au ciel. Rien ne va comme elle l'espère. Elle engrange les gorgées d'eau, réfléchit à une réponse, écrit avant d'effacer rageusement afin d'exprimer son point de vue confus d'une autre manière.
Akina: [23:55] Je ne trouve pas ça amusant.
Remettez-le sur la table si vous le souhaitez. Vous savez que ça ne changera rien à mes sentiments.
Je ne veux que votre bien, après tout.
Siegfried: [23h57] Excitant ?
Ne commences pas à dire des choses que tu regretteras.
Akina: [23:59] Oui, entre autre.
Au contraire, Mein Herr. Je regretterai toute ma vie si je ne les disais pas.
Si la conversation vous met mal à l'aise, je vous souhaite une bonne nuit.
Siegfried: [00:01] Non. Je ne suis pas mal à l'aise.
J'ai de la peine pour toi.
Pas d'autre question ?
Akina: [00:05] Vous avez tort de ne pas l'être.
C'est moi qui en ai pour vous. Pour une fois, nous sommes à égalité.
Des milliers d'autres, mais elles seraient trop intrusives. Je suis curieuse vous concernant.
Siegfried: [00:07] Lorsqu'on a des questions à poser, il faut les poser.
Bonne nuit à toi, ma Scarlett adorée.
Le téléphone se met à hurler une sonnerie d'appel. Le numéro est masqué. Elle s'affole un instant, décroche en balbutiant un timide :
“Allô?” - Akina, c'est Ken. Kenneth.Manquait plus que lui. - Bon sang...Ken, il est minuit...! - Oui et je vois que tu dors pas....écoute, c'est plutôt grave.Une heure plus tard, elle gare sa voiture en catastrophe devant le comissariat du Quartier de la Toussaint et se précipite à l'accueil. Un agent de police la reçoit avec courtoisie. Akina se plie sans trop de mal aux exigeances administratives avant d'expliquer la raison de sa présence. Elle vient payer la caution de Kenneth O'Connell, qui aurait été arrêté pour ivresse sur la voie publique ainsi que trouble à l'ordre public. Ses mains tremblent nerveusement au moment de signer des papiers et elle sent les muscles de son visage tiquer sous l'épuisement. Une fois ces formalités réglées, le policier accepte de la conduire en cellule de dégrisement où l'irlandais gît. Au départ, elle se catastrophe en remarquant le sang dont ses vêtements sont maculés, mais s'apaise lorsqu'elle l'ausculte superficiellement : il n'a rien. Elle se souvient ensuite qu'elle porte encore la chemise de Siegfried. Elle s'est empressée d'enfiler un jean dès la fin de l'appel. Tant pis, elle fera attention de ne pas l'abîmer.
-Aki?- Oui, viens...ils ont accepté de te libérer, tu ne passeras pas devant un tribunal, mais à quoi pensais-tu? Je vais te ramener chez toi. Après un énième sermon, l'agent consent enfin à le laisser partir. Il embarque lourdement dans la petite Honda civic et Scarlett traverse la nuit urbaine afin de se rendre à la cité universitaire de Seikusu. Sur le campus estival, la fête bat son plein. Les studios et chambres sont louées, durant l'été, aux jeunes étrangers désireux de visiter le Japon à prix modique. Kenneth vomira encore une fois, dans l'ascenceur et elle le prend au creux de ses bras frêles pour le réconforter. Il lui indique péniblement que les clés de son studio se trouvent à l'intérieur de sa veste.
L'appartement leur donne une relative tranquillité. Akina n'a pas le coeur, ni la force de lui faire la morale. Après tout, il est assez grand et mène sa vie comme il l'entend. Elle devra découcher cette nuit car elle se voit mal quitter son ex au vu de son état pitoyable : elle aurait trop peur qu'il commette une nouvelle bêtise. Elle va l'aider à s'installer sur le lit et lui offre aspirine et verre d'eau. Il souhaite la remercier en l'embrassant, mais elle esquive de justesse le baiser ce qui frustre le jeune homme;
“-
Pourquoi tu fais ça?-
Faire quoi Kenneth? S'impatiente-t-elle.
-
M'éviter. -
Nous ne sommes plus ensemble, je suis désolée....je vais rester cette nuit, pour te veiller : uniquement. Que s'est-il passé?-
J'ai croisé un étudiant allemand en boîte de nuit, j'ai réglé mes comptes avec lui dehors, ça te va comme explication? Crache-t-il d'un ton mauvais.”
Elle se contente d'ignorer la provocation et lui prend doucement la main, comme elle avait l'habitude de le faire. Elle sait que ce simple geste l'apaise. Il finit par l'enlacer tout en sanglotant. Akina le n'a jamais vu aussi lamentable.
Qu'est-il en train de se passer? Après un bref moment d'hésitation, elle lui rend son étreinte pendant qu'elle lui dispense des paroles de réconfort jusqu'à ce qu'il soit emporté par un sommeil salvateur. Le tenant contre elle d'un bras ferme, elle utilise l'autre pour vérifier son téléphone. Il est trois heures du matin et elle constate à regret qu'elle n'a pas eu le temps de répondre à Siegfried. Coupable, elle pianote distraitement sur l'écran; de quoi filer un message qui n'inquiéterait pas son maître :
Akina: [03:02] Gute Nacht, Mein Freiherr, mein geliebter.
Jour 3.Vers 9h, elle se dégage doucement des bras d'O'Connell afin de prendre une douche. Il dort encore à poings fermés et elle a des scrupules à le réveiller. Mieux valait se laver, se rhabiller et partir aussi discrètement, car elle n'a pas envie de s'expliquer ou de prononcer d'interminables palabres dont ni lui, ni elle ne sortiraient indemnes. Vingt minutes s'écoulent sous l'eau brûlante. Quand elle coupe le jet, elle vérifie que la chemise de Siegfried soit présentable. Leur deux parfums s'y sont savamment mêlés. Elle efface un peu plus celui de l'allemand au profit du sien. Elle n'aurait pas le choix que d'aller travailler avec cette dégaine. Avant toute chose, elle sort de son sac à main le collier de cuir qu'il lui a offert et emprisonne son cou. Afin de dissimuler l'étrange bijou, elle noue un discret foulard de soie pourpre, utilisé comme accessoire de mode et qui ne va pas du tout avec sa tenue.
Les portes du Daily Seikusu sont à peine franchies qu'elle reçoit une myriade de requêtes.
Ton article sur le recyclage des déchets à Seikusu n'a pas encore été relu, parution lundi prochain. Le chef va pas aimer ce report. Tiens, le conseiller municipal truc est soupçonné de viol et d'abus de pouvoir, tu t'en charges? Ah au fait, Sô est malade, il faut te trouver un autre caméraman. Une chaîne nationale vient d'appeler, ton casting...tu dois les rappeler. Il y a un mot pour cette situation : merdier. Elle sert des sourires à droite et à gauche, opine, répond entre deux volées d'escaliers et s'installe à son bureau en feignant d'être hyper concentrée. Heureusement le chef ne la cherche pas encore. Bon, ce conseiller municipal...Elle ouvre son ordinateur portable et prend en main le dossier. Trois heures plus tard, quatre café et deux muffins au chocolat ingurgités de travers, elle n'en est nulle part. L'étudiante pense à Kenneth, à Siegfried, à Ekaterina...et à tout ce qui gravite autour. Un mal de crâne l'assaille, l'aspirine n'y fera rien. Incapable de poursuivre son travail, elle se jette sur son téléphone, cherche le nom de Siegfried et compose un message.
Akina: [13:12] Distrayez-moi, je suis au journal et je meurs d'ennui.
Siegfried: [13h13] Va aux toilettes.
Elle laisse tout en plan, bouscule deux collègues au passage sans s'excuser et s'enferme dans une cabine WC, un étage en-dessous. Elle est essoufflée, mais c'est avec sourire qu'elle répond :
Akina: [13:16] J'y suis.
Siegfried: [13h18] Dommage, j'avais espéré devoir faire ça devant les autres.
Touche-toi.
Et parle-moi de ce qui vient à ton esprit. Je te dirais ce qui vient au mien.
Définitivement excitée, la belle range son téléphone au creux de la poche du chemisier et s'applique à obéir. Elle défait à la hâte le bouton de son jeans, baisse la braguette et infiltre ses doigts sous le coton de sa petite culotte bleue. Au final, elle récupère le portable sans arrêter sa timide masturbation et rédige d'une main tremblante :
Akina: [13:20] J'essaie d'être la plus silencieuse possible.
Je porte votre collier, que je dissimule sous un petit foulard noué autour du cou.
Je l'ai serré, un peu fort comme si c'étaient vos mains.
Sa respiration devient saccadée au fur et à mesure que ses doigts progessent contre son intimité mouillée. A chaque inspiration ou expiration, sa gorge accuse la résistance du cuir noir, lui ôtant un souffle précaire durant une très courte seconde. Sa pupille dilatée par ses fantasmes parcourt le nouveau SMS :
Siegfried: [13h22] J'hésite à t'obliger à être bruyante.
J'aimerais être là. Tenir ton collier d'une main pour le resserrer. T'étouffer. Te fixer en le faisant.
Puis te lécher la chatte. Je regrette de ne pas l'avoir fait auparavant. Ma bouche et ma langue sur ton sexe, mains sur tes fesses.
Non, gémit-elle tout bas. Une porte claque à côté, quelqu'un vient de rentrer. Son esprit est sacrifié aux pieds d'une image frappante : son entrecuisse vaincue sous les assauts de la langue germanique. Et on ne parle pas de la prose de Goethe ici. Son index glisse et la pénètre suffisamment fort pour lui arracher un orgasme sauvage. Elle contient mal un cri étouffé, lèvre brutalement mordue pour supporter la déferlante de plaisir. En sortant ses doigts de sa culotte, ils sont recouverts de cyprine.
Akina: [13h25] Jai unpeu de mal a ecrire.
J'ai,joui une min apres la lecture devotre message.
Je crois quon m'a entendu,
J'aime quand vous me faîtes mal, Mein Herr.
Merde, elle en a mis un peu sur son écran. Elle se dépêche de sortir, dépose son iPhone sur le meuble du lavabi et rince ses mains. Quand une femme passe derrière son dos en l'acculant d'une oeillade réprobatrice, elle feint l'innocence, s'essuie et reprend l'appareil.
Siegfried: [13h27] Je ne t'ai pas autorisé expressément à jouir.
Frappe ta joue. Ferme les yeux, et fais comme si je le faisais, petite salope. Et contiens-toi la prochaine fois.
Elle déglutit, consciente d'avoir mal fait et puise du courage dans son reflet, face au miroir. Ses paupières s'abattent, comme la gifle cinglante qu'elle s'octroie. Elle se décoiffe un peu plus et respire fort, submergée par des tas d'émotions.
Akina: [13:29] C'est...difficile de se contenir, quand c'est vous, Mein Herr.
Bitte Entschuldigen Sie
Siegfried: [13h30] Tu es excusée. Retourne travailler.
Tu t'en sors
? Sur quoi écris-tu ?
L'épuisement soumet chacun de ses membres à une relative tension. Elle remonte à son bureau, hagarde, ne répondra pas aux diverses sollicitations pour tomber sur son siège.
Akina: [13:45] Sur une affaire de moeurs concernant l'un des conseilles municipal de la ville.
J'ai un collègue qui se charge de couvrir ce qu'il s'est passé dans un hôtel il y a quelques jours.
Je peux modifier son article, au besoin.
Dans toute sa mansétude, elle s'est portée volontaire pour relire cet article avant parution. Cela lui ferait du travail en plus, mais elle souhaite vérifier que Siegfried n'a pas été reconnu ou cité, à l'instar d'elle-même.
Siegfried: [13h49] Je te fais confiance. Ne te compromet pas.
J'aime t'imaginer avec mon collier en public. Tu es faite pour être ma chienne... N'es-tu pas d'accord ?
Je dois te laisser. Je te... reprends ce soir
.
Elle aurait répondu tout de suite sans l'intervention d'un collègue qui annonce une réunion surprise dans le bureau du redac'-chef. Akina glissera d un message durant la conférence où le chef aboie des insanités, et se lamente sur une perte sensible de lectorat.
Akina: [14:20] Je suis faite pour l'être, je le suis. Tout comme je suis faite pour être avec vous, à vos côtés.
[/b]Que je sois votre chienne ou non, vos défauts resteront les mêmes.
Prenez soin de vous.
- Walker, ca t'intéresse pas ce que je dis? Range-moi ton foutu téléphone, et dis-nous où ça en est avec le conseiller municipal. Est-ce que ça peut paraître en scoop de notre rubrique politique?Et l'après-midi s'éternise sous l'égide du travail de presse. Elle ira décroher une interview auprès d'une supposée victime, ancienne secrétaire de l'échevin japonais. Elle enregistre et note la moindre information, avec un petit pincement au coeur cela dit. Les affaires d'abus, ça vous retourne toujours le coeur. “Quelle ironie...” marmonne sa conscience.
Ekaterina l'accueille avec un souper digne de ce nom. Elle a improvisé un goulash au boeuf et des pâtisseries russes. Le tout s'avère délicieux et elles riront autour de ce festin improvisé, devant la télé. Vodianova finit même par lui raconter sa triste histoire. Ses parents étaient pauvres sous le communisme, ils le sont restés sous la Fédération de Russie. Elle est tombée dans la prostitution très jeune, à l'instar de nombreuses autres et au terme d'une plaque tournante de ce commerce des chairs, avait atterri au Japon, tentant de fuir ensuite l'influence De Tsoukanov. Parfois, elle narre son récit de manière chaotique...et la métisse a du mal à suivre. Au terme du dessert, elles auront l'idée folle dejouer sur la PS3 de Jack jusqu'à 23:00 – heure à laquelle, elles décident d'aller rejoindre le ur lit respectif.
En s'écroulant au milieu des draps défaits de la veille, elle consulte sa messagerie.
Siegfried: [23:07] J'attaque plus tôt que d'habitude. Effet de surprise. Je suis plein de fantaisie.
Désires-tu de nouvelles contraintes ou en as-tu assez ? Je sais, la question est étrange.
“Oui, la question est bizarre pauvre taré” commente sa conscience.
Akina: [23:10] Vous êtes toujours plein de surprises.
Plus. Régulez ma vie davantage, je veux savoir jusqu'où vous êtes prêt à me contraindre.
Siegfried: [23h12] À quatre pattes sur ton lit pour me parler.
Je n'ai pas eu ma vidéo.
Ni le sextoy.
Qu'as-tu préféré de ce que nous avons fait ?
Soupir. Elle se retourne, lève son cul, cale ses genoux dans le creux de sa couche et s'accoude sur son oreiller afin de répondre, malgré sa position inconfortable.