Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sturm und Drang

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Sturm und Drang

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SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 210 mercredi 25 février 2015, 23:27:42

Il était comme paralysée en la regardant faire. La seringue. Ses mots. Le tir.

Il n'a pas fermé les yeux. Il sait affronter la mort. La sienne. Celle d'Akina. Il entrevoit déjà la nouvelle solitude. Bordel. Au moins elle emporte ses secrets avec lui. Non, le réconfort n'est pas suffisant. Il veut chialer. Non non non. Non.

Il ne se passe rien. Son coeur saute. Il laisse échapper un bruyant soupir, comme si un éclair l'avait frappé, paralysée de terreur, tué en un instant, sans lui laisser l'occasion de hurler vraiment.

Aux cieux, le père, espiègle, s'amuse de leur infortune. Il l'a sans doute provoquée.

-Scarlett.

Rappelle-toi, c'est ton nom d'esclave.

-Viens, s'il te plaît.

Il s'approche, lui retire le fusil des mains. Elle proteste. Il ne lui laisse pas le choix. Il la traîne le long de l'allée, entre les pommiers, jusqu'à la grange ; dedans, il cherche quelque chose. Elle allait prononcer un mot.

-La ferme. Ferme ta gueule, sale petite pute. Tu as une leçon à recevoir. Comment as-tu pu oser faire ça !? Putain...

Lorsqu'elle voudra s'éloigner, il fonce pour la retenir, la plaque violemment contre la façade pour lui faire comprendre qui est le boss, violente claque qui suit, puis elle jetée à terre. Il retourne cherche ce qu'il souhaite. Un outil par-ci, quelques matériaux par-là. Le tout sous son bras. De l'autre, il la prend de nouveau, sort de la grange. Le verger. Il cherche la seringue, la retrouve grâce au fusil à terre. Akina est de nouveau abandonnée au sol, lui s'injecte une minuscule dose de sérum, sans la moindre précaution médicale. Il sent déjà le flot psychotique noyer son cerveau, tandis que la raison est bien vite siphonnée.

Premièrement. Le câble, filin d'acier enroulé. Il adore les câbles. Il prend un bon mètre, à vue, le sectionne avec l'épaisse lame usée qu'il a pris, devant s'y prendre à plusieurs reprises. Se couchant sur elle, elle tentera de fuir, car comprendra bien vite qu'il cherche à l'attacher. Et en effet : Il lui met les deux bras derrière le dos, l'entrave en serrant fort, très fort. Il force sur les noeuds, parce que ceux-ci ne se laissent pas dompter. Il doit user de l'une des pinces pour les tordre affreusement, et ainsi les bloquer.

Deux mètres de plus coupés. Plié en deux, il servira de fouet. Elle va douiller, oh oui. Prise par les cheveux, traînée sur quelques mètres entre les arbres, elle est jetée sur le ventre, et il cingle son corps à plusieurs reprises. Elle sent distinctement ses vêtements s'arracher, sa peau avec. L'enculé frappe fort. Ses muscles sont atteints. Bras, dos, fesses, jambes, elle douille de partout. Son haut est ensuite arraché, violemment. Il devra le cisailler pour en découper le bas, en faire une boule, lui fourrer dans la bouche de force. Avec le reste du vêtement, il lui fait un bâillon pour ne pas qu'elle crache, qu'il serre bien fort derrière sa tête.

Il a besoin de se vider une première fois. Jupe remontée, son cul est écarté, lui semble impraticable en l'état, tant pis : Il fourre d'abord sa chatte, la pute résiste en serrant les jambes, il frappe de nouveau, elle sursaute à cause de la douleur, il en profite, soulève son bassin et la pénètre. Putain que c'est bon. Trois coups de reins, il crache, prépare sommairement son cul, et enchaîne sur lui. Elle résiste encore. La frapper ne lui permettra rien, cette fois. Il y va à la brutale. L'acier fait le tour de son cou, une fois, il tient les deux extrémités d'une main, serre fort, autant un étranglement qu'une bonne tenue en laisse, et il s'arroge droit de passage comme un barbare. Bordel, son cul est tellement bon. Il la baise comme un malade, jouit vite dans ses entrailles. Il n'en a pas fini.

Cou libre, cul aussi. Il se refroque, la reprend par les cheveux pour la traîner un peu plus. Cette pute. Elle est emmenée vers un autre arbre. Il la retourne, cul contre le tronc, omoplates encore au sol, tient fermement l'une de ses jambes en l'air. La main file sous la mini-jupe toujours quelques peu retroussée, plonge dans sa chatte. Deux doigts qui l'excitent, le pousse qui titille son clito, il en sort parfois pour lui coller des baffes, il l'étrangle avec son genou, lui fait sucer ses doigts, la traite de tous les noms. Bordel, cette pute kiffe. Elle est tarée. Autant que lui. Complètement malade, toutes les cases en moins. Il ne peut pas s'empêcher de penser qu'elle a fait sa rebelle à dessein, juste pour le titiller. Que tout est un jeu. Qu'elle n'attendait que ça. Il lui ordonne de jouir frénétiquement, allant jusqu'à l'hurler, et c'est un déchaînement, toutes phalanges de ses quatre doigts en elle qui lui bourrent la chatte, elle hurle son plaisir comme rarement. Qu'elle déchaîne ses cordes vocales, elle peut, tout va bien.

Il a de nouveau envie d'elle, ressort sa queue de son pantalon et lui fourre dans la bouche pendant qu'il la massacre encore, toujours une jambe levée en l'air. C'est surtout ce bras-là qui fatigue. Il change alors de tactique : Akina est saisie par les hanches, levée brutalement, la tête toujours en bas, les bras attaché. Le tronc contre lequel elle est collée lui rape sa peau déjà meurtrie. Ainsi, tenant fermement son amante par le bassin, il fourre violemment sa gueule. Elle est en transe, lui aussi. Parfois, elle a un sursaut inhabituel : Il se retire, juste pour qu'elle crache d'épais flots de salives, qui lui recouvrent le visage, tombent au sol. Il reprend immédiatement sa gorge. Ira jusqu'à lui écarter les jambes pour lui bouffer la chatte avec voracité.

De longues minutes passent, une torture, et enfin, elle est remise au sol. Les cheveux, toujours les cheveux. Il prend le reste du rouleau de câble, lui fait cinq tours autour du cou, fait passer les deux extrémités au-dessus d'une branche, et tire dessus. Ca lui esquinte les mains, mais peu importe. Akina est levée de force. Debout, pendue. Elle a cru l'espace d'un instant que son cou se sectionnerait. Il tire dessus juste assez, de sorte que seules les pointes de ses pieds touchent au sol.

-Tu es à moi. Acquiesce.

Elle refuse. Une mandale. Rien. Un coup de poing dans le ventre. Jambes écartées grâce à son genou, il claque violemment son sexe.

-TU ES MA PROPRIETE !

Elle fait « oui » avec hâte. Elle chiale. Elle jouit. Les deux continuellement, en sourdine. Son esprit est démonté. Celui de Siegfried aussi. Putain de beau couple.

-Tu n'as plus droit de décider de ta vie.

Elle fait oui, sous la menace.

-Et JE décide quand tu meurs !

Elle dit oui de nouveau, dans un sanglot, et sa chatte la tiraille. Elle voudrait supplier d'être prise, bourrée. Au lieu de ça, il tire sur sa corde, et la pend pour de bon. Quelques centimètres au-dessus du sol sont suffisant pour la tuer. Elle se débat, effleure parfois l'herbe. Rien de salvateur néanmoins.

-Et tu dois me demander la permission avant d'avoir le droit de mourir. D'avoir le droit de quoi que ce soit ! TA VIE M'APPARTIENT !

Il tire un peu plus. Son propre bras souffre, mais rien de comparable à ce qu'elle vit. Il lui écarte une jambe et la pénètre instamment, de face, relâchant son emprise. Elle respire de nouveau à moitié : Chaque fois qu'il la bourre, elle sent sa trachée se libérer ; immédiatement, lorsque le corps retombe, le souffle est coupé par son poids pesant sur le filin. C'est bien trop saccadé, et elle se demande même si ce n'était pas plus confortable lorsqu'elle était simplement suspendue.

Il finit par la relâche, la laisse tomber au sol, arrache son bâillon pour la fouetter de nouveau, à l'avant de son corps notamment, trop épargné. Il lui retire ses bottes. Sa jupe, massacrée. Tout est arraché. Il reprend son oeuvre sadique, écoute son chant funèbre, chaque cri de souffrance jeté à l'oraison de leurs raisons respectives.

Il se couche finalement sur elle et la baise bestialement, à même l'herbe. Elle n'en finit plus de se laisser aller à ses orgasmes, avec sa permission à chaque reprise. Son corps entier la tiraille, et ce n'en est que meilleur.

Il l'achève en se retirant au dernier moment, couvrant son corps entier. Après un long moment de calme complet, il la détache en sectionnant durement ses liens, puis l'embrasse.

-Je t'aime.

Et une claque.

-Plus jamais tu ne me fais ça. Plus jamais. Une esclave ne laisse pas son Maître seul en ce monde. J'aurais été capable de me tuer à mon tour. Je ne veux pas que tu m'abandonnes. C'est clair ?

Ses mots et ses actes l'excitent de nouveau. Il se relève pour éviter de la reprendre une nouvelle fois.

Il prétend vouloir aller pisser, puis s'arrête en la regardant. Elle est sale de partout. Sa queue se ramollit. Un moment de contemplation. Sa botte terreuse se pose sous sa gorge.

-Tu veux que je me soulage sur toi, sale petite chienne ?

Il la relâche et pour l'aider à l'accepter, cette même botte va se placer entre ses jambes. Un petit coup pour l'y caler. Elle ressent le plaisir, ondule contre le cuir du pied de son Maître. Elle ose un timide « oui » après quelques secondes de réflexion. Il sourit. Elle n'a plus d'honneur, plus de fierté, accepte d'être dégradée et avilie jusqu'à être moins qu'humaine. Une sale chienne. Qu'il souille allègrement. Le premier jet est hésitant, ce ne sera qu'une petite envolée, qui s'arrête une seconde, et le flot se déverse sur elle. Sa gueule d'abord. Son corps ensuite. Il se finit entièrement. C'était l'endroit parfait pour ça. La recouvre de son fluide le plus vil. Ce n'est pas sa tasse de thé, pourtant, on aurait pu le faire jurer qu'il n'aime pas ça l'heure d'avant, et qu'il ne se voyait pas faire ça. Mais au plus profond de lui, et d'elle aussi, ils sentaient que c'était nécessaire, pour parachever le tableau dignement comme jamais ils ne l'avaient fait. Un échelon de plus dans son rabaissement et sa soumission la plus totale.

Il a de nouveau envie de la baiser.
« Modifié: dimanche 01 mars 2015, 23:04:29 par Law »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 211 jeudi 26 février 2015, 19:48:28

L'orage semblait avoir fui vers des cieux meilleurs. Du sol, elle admira vaguement la voûte céleste libérée du fardeau qu'étaient les nuages. Des étoiles apparurent, scintillantes, hautes, brillantes et  lui remémorèrent  Tout ce qu'elle chérissait de plus: l'univers, l'espace, des mondes prometteurs et inconnus. Akina dut même en sourire tant la vision lui parut idyllique. Jusqu'à ce qu'une vilaine odeur la ramène à la réalité. Ses mains crispées remontèrent à son cou fragile et ses doigts ripèrent contre la peau blessée de sa gorge que le sang, l'urine et le foutre rendaient glissante.

Elle hurla de douleur et se tordit au sol. La pauvre chose avait eu l'impression de planer pendant des heures, abusée et jouissante. La descente était rude. C'était comme avoir été mise sous sédatif et voir brusquement son baxter de morphine arraché. Péniblement, elle produit un effort surhumain afin de ramper à quatre pattes vers Siegfried. Ses ongles s'enfoncent dans la fange froide et elle les remonta sur les jambes de son adoré possesseur, lui sacrifiant sa figure souillée dont les yeux demeuraient purs et immaculés.

« Mein Herr.... » soupira-t-elle d'une voix raillée. La pression sur ses cordes vocales avait été de trop.

Son souffle irrégulier heurta la virilité prussienne, sitôt remplacé par ses lèvres tièdes. Elle embrassa ce qu'elle vénérait, sortit ensuite sa langue pour nettoyer ce qu'il restait de fluides.


« Laissez-moi vous parlez....du choix du Maître. » dicta sérieusement le pasteur. Abraham et sa famille étaient assis au premier rang, comme tous les dimanche depuis 1873. Akina avait Anton à ses côtés et serrait sa main au creux de la sienne. « Examinons la stratégie du Maître... »

Les coups de langue laissèrent rapidement place à une fellation appliquée. Elle avait faim de cette dépendance et avalait les centimètres de chair, sentant au fil de ses attentions l'érection s'imposer dans sa bouche étroite, descendre au fond de sa gorge. Elle régurgita un mélange peu appétissant, mais une main ferme sur son crâne la contraignit à poursuivre.

« Jésus utilise une nécessité commune. Quand la femme arrive au puits, il lui demande à boire. « Donne-moi à boire. » Lui dit-il. Jésus avait soif et la femme aussi. Malgré leur différence de race, de sexe et de religion, ils avaient tous les deux soifs. »
Akina leva un regard sur la figure stoïque de son amant. Il était tiré à quatre épingle et avait troqué l'habit de travail contre un costume trois-pièces très élégant dès qu'Abraham avait décidé que personne ne louperait la messe du dimanche après Noël.
« Après lui avoir parlé de leurs besoins physiques...il lui parle de l'eau vive. Immédiatement la femme lui pose des questions. « D'où aurais-tu cette eau vive ? »


Il n'avait pas résisté à l'idée de lui ravager la mâchoire. Ses coups de reins étaient impitoyables contre la figure angélique de sa belle esclave. Elle opposait à cette brutalité des gémissements de souffrance, étouffés par les pénétrations nombreuses.  


A l'église, le pasteur poursuivait tranquillement son sermon. « Elle prend conscience que Jésus lui parle d'une autre sorte d'eau. ».


Le foutre inonda sa bouche sans prévenir. Elle avait bien saisi les grognements moins espacés de l'ancien SS, elle l'avait senti sur le point de se purger en elle, encore une fois. La poigne sur sa chevelure s'était montrée plus impérieuse et de facto plus douloureuse.

Quelques Amen émerveillés furent soufflés par les bouches ferventes présentes ce jour-là. Le révérend lui-même était accaparé par son discours, les yeux dressés vers le fond de la salle. Scarlett délaissa la main de son compagnon pour l'aventurer sur la cuisse de ce dernier et frôler sa braguette d'une caresse insistante. « Jésus amène la femme à reconnaître qu'il est le Messie. Et conclut en disant... »


« Je suis ton Maître. Je n'ai peut-être pas assez insisté sur cette histoire de possession. Pourtant, tu es venue de toi-même. Tu t'es agenouillée. Tu l'as dit toi-même. » déclara-t-il alors qu'elle était attachée sur le lit, les deux poignets liés ensemble au-dessus de son visage blême. « Pensais-tu que c'était un jeu ? Des paroles en l'air ? »

« -Non, mein Herr.
-Jusqu'à notre départ, tu restes attachée sur ce lit. Tu me vides. C'est tout. Si tu dois aller aux toilettes, tu patientes que je sois là pour me le demander. Tu manges et bois mon foutre uniquement. Si tu es assez docile, je te le servirai dans une boisson ou dans un plat. Tu ne sors jamais sans moi. »

Elle ne dit rien. Siegfried passa le revers de sa main contre la joue de sa fiancée et elle détourna son minois pour y échapper. Un soupire déçu franchit les lèvres de l'allemand.

« -Ecarte les jambes et supplie. » ordonna-t-il en débouclant sa ceinture.

La belle lui envoya un regard brûlant et provoquant tandis qu'elle éloignait ses cuisses l'une de l'autre à l'image d'une bonne pute. Elle portait encore sa robe du dimanche et le mouvement indécent en retroussa les ourlets fleuris. Aucune trace de sous-vêtements.

« -Je vous en prie, mein Herr. Prenez-moi... » commence-t-elle à implorer d'une voix luxurieuse. « Je veux être votre chose, je ne jouirai pas sans votre permission. Laissez-moi encaisser, s'il vous plaît. »



La semaine suivante, elle ne quitta pas la chambre. Hormis pour ses besoins primaires qu'Anton lui accordait dès son retour des champs et des vergers. Il avait poursuivi le labeur. John était reparti le soir de Noël, et n'avait par conséquent pas pu admirer la déchéance de sa nièce. Abraham avait demandé ce qu'il s'était passé. Non pas inquiet pour l'état de santé de sa petite fille, couverte de sang, et pudiquement emmitouflée dans la chemise du prussien, mais plutôt parce qu'il craignait qu'un intrus se soit glissé dans le domaine. Elle répondit ce que l'ancien capitaine lui avait ordonné de répondre : « J'ai été corrigée. Je ne manquerai plus de respect maintenant. » Le vieillard avait hésité à prendre son Remington et à plomber son futur gendre. Il fallait dire que la gamine était vraiment dans un sale état. Spécifiquement au niveau de son cou, si bien qu'il aurait pu la croire égorgée.Toutefois, il haussa les épaules et indiqua à Siegfried qu'il y avait le numéro du docteur du coin, si jamais, quelque part dans un tiroir de la cuisine. Il ne s'était jamais mêlé des affaires de couple de ses fistons. Il n'allait pas déroger à cette règle avec sa petite-fille. C'était cette soirée-là qu'il avait prévenu que le lendemain, tout le monde avait intérêt à être à la messe.

Le vieux fermier avait finalement ployé à l'argumentaire d'Anton concernant les blés. La défriche des pommiers avait débuté sous ses ordres et il avait chargé le noble d'en superviser la tenue. Il venait lui-même vérifier les avancées des travaux dans cette partie du ranch et se surprenait à prendre du plaisir à côtoyer l'immortel, comme si ce fut l'un de ses propres fils.

Tout dépendait de la dose de sérum, ensuite. Akina ayant brisé une bonne partie de ses réserves, et la punition qu'elle subissait en ce moment même était reliée à ce sinistre fait, il avait dû rationner. Ce n'était pas un sevrage, mais il se dopait moins qu'à l'accoutumée. Durant la journée, il encaissait patiemment les effets dus au manque. Il ne prenait parfois même pas la peine de se laver une fois de retour. Il montait à l'étage, claquait la porte de la chambre et en fonction de sa fatigue, la torturait un peu ou non avant de se mettre à la prendre brutalement.


Interdiction formelle de jouir était donnée à chaque début de coït. Interdiction de gémir, de crier. Il ne souhaitait pas être témoin du moindre plaisir qu'elle pourrait prendre puisqu'elle était châtiée. Et pour rendre cette prohibition plus insupportable encore, il se contentait de sa matrice jusqu'à dix fois en une même soirée. Espacées par des pauses cigarettes, par le repas ou par une sieste. Elle dut se discipliner, brisée par la frustration de repousser à chaque ébat, la jouissance procurée par la trique du prussien. A quelques occasions, il lui permettait de goûter au sperme, dans un bol de soupe ou directement en giclant entre ses lèvres. Dans la plupart des cas, le foutre lui arrivait droit dans ses chairs intimes.

« -Tu m'as contraint à rationner mes doses. Alors même que je t'ai dit que j'étais prêt à me sevrer dès notre retour au Japon. Sale pute. Même si je suis le seul à blâmer d'avoir voulu obéir à ma chienne. Par conséquent, je rationne également tes repas. »


La faim et la soif la tiraillaient tant en journée, en plus de l'ennui, qu'elle attendait avec une impatience certaine le retour de son Maître. Après quatre jours à subir le même traitement, elle se conditionnait volontiers à la soumission. Quand il reprenait un peu ses esprits, il vérifiait les dégâts occasionnés sur son cou gracile. La marque de la pendaison demeurait abrasive. Il avait beau avoir bandé et désinfecté le plus gros, il fallait se rendre à l'évidence : c'était un collier permanent qu'elle porterait par la marque d'une cicatrice.


« -Peut-être que c'est ça que je devrais attendre de toi.
-Quoi ? »

Elle se ravisa soudainement :

« -Quoi donc, mein Herr ?
-Une baronne. Une épouse. Au lit, à prendre mon foutre dans la chatte en attendant un héritier. A côté, j'aurais d'autres putes. Des vraies chiennes sans doute. Obéissantes, comme je les apprécie. Elles seraient assez bonnes pour que je les laisse jouir. »

Il mentait, elle le savait. Quelque part, elle le savait, mais la détresse psychologique apportée par ce discours odieux fut sans précédent. Inconsciemment, elle chercha à se libérer de ses liens ; ne voyant pas d'autres solutions pour protester contre cette éventualité.

« -Libérez-moi, Anton. Libérez-moi ! »

Ses jambes s'agitèrent vivement, elle se démenait sur le lit et lui, assis au bord,  l'admirait s'épuiser en vain.

« -Je ne passe pas la nuit avec toi.
-Non ! Non ! Non ! Anton ! S'écria-t-elle désemparée à l'idée qu'il découche ailleurs. »  


Et ce fut ainsi. Jusqu'au jour du départ. Les fois où il venait, éreinté, la baisait et repartait sans un mot pour ne surgir que le lendemain. Ou celles où il faisait l'effort (ou avait l'envie) de rester avec elle, pour partager sa couche, parler même et la rappeler à sa condition de dépendance.


Ce matin, il coupa sèchement les liens de la belle. Libre. Enfin presque. Elle devait l'aider à ramasser leurs affaires. Les jambes cotonneuses et les bras courbaturés, elle s'exécuta lentement. Une douche plus tard et leurs bagages étaient dans le salon. Il était temps de faire leurs adieux au vieil Abraham qui rangeait son sapin de Noël.

« -On t'a pas beaucoup vue, gamine. » se moqua-t-il. « Foutue tourista hein. En plein hiver. »

Et il lança un clin d'oeil complice vers Siegfried. On pouvait effectivement se demander, à ce stade relativement avancé de leur séjour : si la sénilité de Walker ne lui avait pas amputé un peu de raison. Il fit tout de même l'effort d'enlacer Akina, puis demanda à Anton de le rejoindre un petit moment dans la cuisine.

« -Ecoute le boche. J'devrais arrêter de t'appeler comme ça, mais bordel j'ai ptetre buté un de tes arrière-arrière-cousins en 1945.  Alors écoute bien. Le ranch, j'te le laisse dès ma mort s'tu veux. Ne te méprends pas hein. Si tu prends la petite, tu deviens un Walker. Pas l'inverse. Réfléchis bien à ça. »

« Modifié: jeudi 26 février 2015, 20:21:31 par Akina Walker »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 212 mercredi 04 mars 2015, 22:57:35

-Abraham. Vous m'avez accueilli comme un fils, je n'oublierai jamais ça. Mais aussi bien que je deviens un Walker en me mariant avec elle, Scarlett devient une baronne allemande. Et ça aussi, c'est non-négociable. Elle gagne un titre et un territoire. Je promet cependant qu'elle restera une bonne américaine.

Il ne dira pas qu'il a buté bien plus d'américain qu'il n'a pu blesser d'allemands.

Dans l'avion, il avait exigé une faveur, bien évidemment. Il avait opté pour les toilettes dans un premier temps, mais une queue conséquente l'en dissuade. Il se contient alors ; l'avion arrivant en pleine nuit, il profite de l'obscurité instaurée dans l'avion juste avant l'atterrissage pour enfiler ses lèvres et s'y vider, vite fait, bien fait.


Relatif silence et douce quiétude jusqu'à ce qu'enfin ils arrivent à son appartement. Il dépose ses valises et rallume enfin son téléphone, privé de réseau mobile depuis la sortie du Japon. 11 SMS arrivent. Il les consulte à la va-vite. Rien de bien intéressant. Il répondra plus tard.

Il se saisit d'un papier, d'un crayon, se pose sur sa petite table à manger, et appelle Akina pour lui désigne le sol, non-loin de lui.

-À genoux.

Elle s'exécute docilement. Il se tait, écrit d'une traite ce qu'il avait en tête. Le document est déposé au sol tandis qu'il remet son manteau.

-Je vais faire des courses. J'en ai pour disons... deux heures. Je te laisse le choix de briser tes chaînes. Je ne suis pas un monstre. Je te propose simplement de renouveler ton consentement. Si tu décides de partir, il n'y aura pas de représailles. Je continuerais à te défendre devant ton père, je ferais ce que je peux pour être un ami, ou quelque chose du genre. Mais nous n'aurons aucune autre sorte de relation. En revanche, si tu es encore là, dans la même position, je considérerais que tu désires toujours être ma chose. Avec ce que ça implique. C'est bien assez de réflexion pour une chienne telle que toi. Si tu décides de partir, pas de drama, prend tes affaires et dégage. Si tu restes, tes genoux n'auront pas bougé malgré la douleur. Et tu auras fait la même chose de l'autre côté de la feuille.

La porte claque.

Sur le papier qu'il a laissé près d'elle, deux colonnes, remplies de son écriture droite et soignée, et paraphée avec simplicité par son vrai nom. La première semblait assez courte.

  • Sérieux
  • Amant exceptionnel
  • Attentionné
  • Bon parti
  • Loyal

À droite, la liste était bien plus longue.

  • Dérangé
  • Autoritaire
  • Colérique
  • Maniaque
  • Pervers
  • Malade Mourant
  • Orgueilleux
  • Tendance à la destruction
  • Lourd passif
  • Criminel
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 213 mercredi 04 mars 2015, 23:46:15

A son retour, il aurait pu trouver le papier aux côtés de là où fut assise la métisse, sans aucune trace d'elle pourtant. Le crayon en revanche était à des mètres de là, la mine brisée. Elle avait écrit en japonais, des beaux kanjis, bien calligraphiés quoiqu'un peu bâclés sur les derniers mots comme si les émotions avaient repris le dessus.

Colonne de gauche.

*Fidèle
*Sincère
*Courageuse
*Soumise. (Puis entre parenthèse était rajouté : A vous.)
*Vit dans son siècle. (Très important celui-là, elle l'avait souligné DEUX fois. Pour qui est perspicace, il s'agit d'une énième allusion aux rêves étranges.)

Colonne de droite.

*Naïve
*Insouciante
*Curieuse (Fouineuse?)
*Forte propension à s'attirer des ennuis.
*Banale
*Amoureuse (?)
*Complice d'un criminel.

Elle avait disposé le papier sur sa cuisse et avait écrit en l'état, malgré la position. Akina s'était décidée une heure trente après le départ du prussien. Dégageait-elle ou non ? Une part d'elle-même niait ce choix, l'autre l'encensait. Rester soumise, réitérer son consentement : son innocence enterrée. Sur ces dernières pensées, elle avait terminé sa liste avant de lancer le crayon contre le mur proche où la mine s'était cassée.

En quelques-mois rien avait changé. Il l'avait demandé en mariage, mais demeurait indifférent à l'idée de la perdre. Pourquoi n'avait-elle pas pensé à charger ce foutu fusil ? Pourquoi ? Ses chevilles finissent par devenir douloureuse à cause du poids de sa croupe posée dessus. Plus qu'une dizaine de minutes, il reviendrait et la trouverait agenouillée : comme ils le prévoyaient tous les deux. Et elle mirait sa main gauche, plus particulièrement l'annulaire cintré de la bague de fiançailles.  

Une porte claqua subitement. Un coup d'oeil vers l'horloge. Deux minutes avant le retour de Siegfried. Lui dont la ponctualité n'était plus à prouver, réglé à l'heure allemande, elle s'étonna qu'il puisse être rentré en avance. Nouveau claquement, plus proche. Elle sursauta en sentant une présence passer dans son dos. Vivement, elle se retourna pour apercevoir une silhouette filer vers le couloir.

« -Mein Herr ? »

Elle fronça les sourcils. Encore un bruit de porte claquée. Cette fois, elle se releva et courut dans le couloir, en direction de la chambre. La porte était fermée et elle distinguait clairement des sons de l'autre côté. Des éclats de voix masculine dont l'intonation était allemande.

« -Anton ?! »

Walker tenta d'actionner la poignée sans succès. On avait verrouillé depuis l'intérieur. Soudain, elle s'inquiéta.

« -Anton ? C'est vous ?! Je suis restée ! Je suis restée à genou... Ouvrez ! »

Et elle frappa de la paume contre la porte, s'acharna dessus.

« -Ouvrez ! »

Enfin, la porte céda. Elle s'engouffra dans la chambre avec hâte. Un homme était là, en uniforme. Il lui tournait le dos. Lorsqu'il fit volte-face au moment de l'arrivée d'Akina, elle reconnut toute une myriade d'hommes : Christian, Léopold, Dieter, Kenneth peut-être. Et il disparut, s'évanouissant de sa vision. Avait-elle halluciné ? Elle se retint à la porte quand une autre claque de nouveau. C'était celle d'entrée. Siegfried était de retour. Pour de bon et elle n'était pas agenouillée dans le salon. Scarlett ferma les yeux. Et merde.
« Modifié: jeudi 05 mars 2015, 12:03:05 par Akina Walker »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 214 lundi 30 mars 2015, 00:12:58

Premièrement, le petit supermarché du coin japonaise. Tous les produits de base avaient remplis un immense premier sac en plastique épais. Puis, plus loin, parce qu'il vivait dans un quartier très occidental, il s'était rendu dans une épicerie européenne. Le rayon allemand n'était pas très rempli – les stocks variaient beaucoup chaque semaine. Le patron n'était pas ce qu'il y avait de plus sérieux, d'autant que le nombre de fournisseurs était immense pour une si petite enseigne. Deuxième sac, plus petit mais blindé aussi. Heureusement que les rayons français et russes avaient ce qu'il faut pour contenter ses petits envies nostalgiques. Il avait ensuite été loin, bien loin, pour trouver une chocolaterie de luxe. Tenue par une nippone, formée en Europe aussi. C'est surtout pour ça qu'il lui faisait confiance. Il avait pris un peu de toutes ses spécialités, bien rangées dans une boîte en longueur aux motifs rose et blanc.

Un petit tour de bus, deux arrêts, pour descendre juste à côté de son appartement. Lorsque la porte s'ouvre, le vent s'y engouffre. Quelques papiers sur la table s'envolent. La lumière est éteinte.

Il n'y a personne. Rien.

La valise n'est plus là. Les affaires ne sont plus là. Il voit, au sol, parmi les documents encore frémissants, la liste de ses défauts. Il la ramasse. Il n'y a rien au dos. Le stylo traîne non-loin. L'anxiété le transperce. Il sait habituellement se résigner assez vite, mais sur l'instant, c'est comme si on lui avait retiré un organe. Comme s'il était seul, lâché dans l'hostilité.

Il fait quelques pas. Il fait froid. Sombre. La pièce semble immense. Il serre compulsivement sa mâchoire. Pourquoi ? A-t-il été trop loin ? Il voudrait comprendre. Les minutes défilent, puis les jours. Puis les mois. Le monde se délabre autour de lui, et il ne parvient pas à arrêter la marche du temps. L'immortel reste là, debout, tandis que tout s'écroule. Les gens passent. La peinture tombe. Les cris, les pleurs, les rires sont tous lointains, comme émis par-delà une cloison épaisse. Chaque fois qu'il cligne des paupières, c'est une nouvelle génération qui défile devant sa carcasse dressée.

Et un « ding » arrête tout. L'appartement est fermé, propre, une légère odeur de jasmin mêlé d'un parfum de viande cuite rôde. Les volets sont fermés, les lumières artificielles sont toutes éteintes, mais on y voit comme en fin d'après-midi, grâce aux nombreuses bougies. Il cherche d'où vient le tintement entendu. En s'approchant de la cuisine, il y voit sa belle Akina, coupe sophistiquée, robe rouge à pois blanc, courte, à volants, mais au décolleté très sage, petites dentelles, bras nus. Elle s'illumine en l'apercevant.

-Bonsoir, Mein Herr !

Accent allemand impeccable. Elle se jette sur lui, et dépose un léger baiser sur sa joue, puis sur le revers de sa main qu'elle ira chercher.

-J'ai fait l'un de vos plats préférés. Carré d'agneau, risotto aux noix et à la pistache, et le gâteau à la pomme et à la cerise de votre mère. Prenez place.

Abasourdi, il la regarde extraire du four ledit plat, attraper un couteau pour le découper. Attrapant son assiette tandis qu'il s'assied, elle fera un large dôme du risotto dans la casserole, déposera trois tranches de viande à côté, puis amène une part de gâteau juste à côté. Elle s'agenouille ensuite, et reprend sa main.

-Bon appétit, mon Maître.

Elle prend immédiatement les doigts de sa main droite entre ses lèvres gourmandes pour les sucer avec appétit.

-Tu permets, j'ai besoin de ma main pour manger.

Il se saisit de ses couverts en lui souriant. Sa petite moue marque une profonde déception, presque de la tristesse.

-Mein Herr... J'ai faim, j'ai si faim... Vous permettez que je me nourrisse ? Laissez-moi manger...
-Fais donc.


Il s'attendait à la voir se relever. Bien au contraire. Elle rampe sous la table. Il sent ses mains sur sa braguette. Il ne peut lutter. Il doit coopérer. Elle extrait sa queue et la prendra dans sa bouche. Il sursaute. Bordel. Le plat est excellent. Depuis quand cuisine-t-elle si bien ? Et elle suce de mieux en mieux, aussi. Il est au paradis.

-Anton ?

La porte d'entrée claque. Il est devant. Il trouve le papier avec ses qualités et ses défauts marqués. Il sourit en les lisant. Elle apparaît devant lui. Elle n'est pas à genoux.

-Anton, je suis désolé, il y avait...
-Ta gueule.

Il approche. Ses genoux démontrent largement le temps passé à terre.

-Tu as mal ?

Elle acquièsce avec une humilité certaine. Il lui colle une claque, puis empoigne violemment ses cheveux pour l'embrasser.

-Tu passeras le reste de la soirée dans la position que tu n'aurais pas dû quitter. Je vais préparer le repas en attendant. C'est un petit quelque chose pour toi, pour quand ta punition sera terminée.

Désormais, leur relation est clairement établie, et consentie des deux côtés. Il ne semble pas spécialement en colère. Extrayant les chocolats du sac, il les pose à terre, juste devant elle, avant d'aller vers la cuisine. Il n'y a rien, ni personne. Regret.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 215 lundi 30 mars 2015, 01:59:07

« En réalité, j'espère que d'ici quelques décennies nous n’appellerons plus les médecins, des médecins mais plutôt des...hm....mécaniciens biologique ? Regardez ces photographies...prises à titre expérimental. »

La métisse s'est retournée vers l'écran du rétroprojecteur afin de vérifier que les clichés de l'opération s'affichent correctement. Quatre images. Un bras amputé, une nuque entaillée avec une puce visible, une seringue emplie d'un liquide transparent.

« L'équipe du professeur Reuters, dont je fais partie. Travaille aujourd'hui à éviter toute chirurgie lourde par l'injection de nanoparticules créées par l'homme et rien que l'homme. Nous n'aurons plus besoin de médicaments. L'ère de la manipulation au niveau de la molécule et du chimique sera révolue et digne d'un autre âge. Nous sommes à l'image d'une machine. Sauf que nous sommes organiques, certes. »

Sa diction est parfois hésitante, mais son regard absolument rempli d'assurance. Elle mire l'assemblée des étudiants dont la plupart boivent ses paroles. Les autres se contentent de rumeurs indignées et discutent entre eux de la possibilité d'un tel futur. Quelques-uns observent les incessantes allées et venues sur l'estrade de l'amphithéâtre qu'opère l'assistante. Sa nervosité est évidente et elle enchaîne les cent pas, ajustant de temps à autre le micro accroché à sa blouse. Quand elle cherche ses mots, elle agite ses doigts près de sa tempe et reprend subitement.

«La science doit augmenter l'homme, non le diminuer. » poursuit-elle en s'arrêtant, les mains plongées dans ses poches. « Je vous invite à réfléchir sur le rapport entre l'Homme et la machine. Où commence l'un, où se termine l'autre et inversement. Quand un chirurgien remplace un cœur ou un rein. Ne fait-il pas de la mécanique ? Le fait de pouvoir créer la vie in vitro, de cloner ? Ne peut-on guère l'assimiler à des produits que l'on fabrique en usine ? Connaissez-vous le nombre d'embryons non-désirés lors des fécondations in vitro que les hôpitaux conservent ? Congelés. Vous en seriez tout autant glacé. Des statistiques. Pensez qu'il n'y a jamais rien de bien naturel dans les statistiques. »

Sur ces considérations, le cous magistral se termine. Les étudiants sont remerciés. Ils s'ébrouent et regagnent la sortie : le téléphone portable encore en main pour ceux qui ne l'ont pas quitté tout au long de la séance. Très peu prennent la peine de regarder vers la scène où Akina vient de prester deux longues heures d'un spectacle instructif. Chris l'avait prévenu qu'il ne serait pas présent pour cette rentrée et qu'elle devrait gérer son cours seule.

Un rapide tour au laboratoire afin de finaliser un chapitre de son mémoire et de traiter les résultats de ses manipulations, dont la solution fabriquée par les nazis faisait partie. Seule à son poste de travail,, elle retourne le petit flacon dans tous les sens avec une moue intriguée. Cette espèce de fontaine de jouvence maintient en vie son bien-aimé Maître. Elle s'est toujours questionnée sur l’identité des personnes  qui le produisaient encore. Qui est le fournisseur de Siegfried ? Comment reproduire une telle substance dans le plus grand secret sans matériel approprié ? A côté, son écran de PC reluit et expose ces dernières conclusions. Elle finit par rejeter le sérum miracle. Une molécule, rien de plus qu'une molécule. Or l'avenir, pense-t-elle, ce sont les nanoparticules.

Il n'est pas loin de quatorze heures lorsqu'elle quitte le laboratoire facultaire. Elle se débarrasse de sa blouse blanche, récupère son manteau d'hiver aux vestiaires et salue l'agent de sécurité en quittant. Elle a un cours avec Madame Okamura en début de soirée, ce qui lui laisse le temps de retourner chez Jack, où elle doit récupérer quelques affaires. Akina, en jeune femme prévenante, a déjà averti son oncle la veille de son passage éclair. « Sois présent », lui a-t-elle dit « Je n'ai plus les clés. » Et il lui a juré sur toutes les putes qu'il s'était envoyées qu'il serait là. « Promis, juré, craché gamine. »

Le bus la dépose au coin de son ancienne rue. Dès les premiers mètres vers l'ancien foyer parcourus, elle est prise d'un mauvais pressentiment. Au loin, elle aperçoit des gyrophares : bleu, rouge, orange. La lumière du jour a beau frappé Seikusu avec une rare intensité ce jour-là, les sirènes silencieuses se font plus éclatantes qu'en pleine nuit. Elle presse soudainement le pas. L'agitation semble venir de chez elle. Plus elle se rapproche, plus ses doutes se confirment. Le voisinage immédiat assiste au spectacle tandis que la métisse se heurte à un cordon de sécurité policier.

« -Désolée, Mademoiselle...
-Non...vous ne comprenez pas...c'est ma maison... »

La belle panique, elle a repéré la fourgonnette de la morgue, mais aucune ambulance. Son coeur s'emballe vivement, elle craint le pire.

« -Reculez, Mademoiselle.
-Merde ! C'est chez moi !
-Ca va, agent Agawa ! Je connais cette petite ! Faîtes-la passer ! » intervient la voix familière du Lieutenant Wadara. On lui ouvre un accès et Walker rejoint l'officier sur le perron, remontant la petite allée au pas de course.

« -Lieutenant, que se passe-t-il ?!
-Ecoutez... »

Elle le repousse et s'introduit dans la villa familiale. La police scientifique est présente également. Quand elle atteint enfin le salon, elle découvre avec horreur le corps de James étendu au sol, marqué d'un seul impact de balle : à la tête, entre les deux yeux. Chancelante, l'étudiante se précipite.

« -Non ! Non ! Oncle James ! NON » hurle-t-elle, échevelée et en proie au désarroi.
« -Merde... ! » jure le légiste qui effectue les premiers constats. « Eloignez-moi cette femme ! »

Et c'est un policier qui s'en occupe, l'agrippant fermement par les épaules pour la faire reculer. Elle ne se débat pas, sous le choc : incapable d'y croire. Ses yeux admirent les personnes sur place, dans l'espoir de trouver l'ombre d'un sourire qui augurerait une blague. Rien. Que des professionnels.

Quelque chose vient de se briser en elle.

« - Voici l'officier Uda, c'est mon assistant. Il sera nommé lieutenant quand je partirai à la retraite.
-Mademoiselle, salue le concerné. Celui qui venait de la tirer du spectacle morbide. Il remarque qu'elle est toute pâle et n'ose en dire plus.
-Que...qu'est-il arrivé à mon oncle ? Demande-t-elle péniblement, réprimant ses sanglots.
-Un homicide, volontaire.
-Qui ? »

Le vieux flic hésite et consulte son disciple du regard avant de répondre.

« -Plusieurs voisins ont cru reconnaître une berline noire. Avec une plaque russe. Quitter les lieux.
-Quoi ? Une plaque...
-Russe. Il va falloir nous accompagner au commissariat, Walker-san, nous avons plusieurs questions à vous poser... »

Mais elle ne les entend déjà plus, les liens se font dans son esprit torturé. Les mécanismes s'enclenchent dans sa douleur profonde. Ils patientent après sa réponse. Elle les regarde à tour de rôle avant de se mettre à courir vers la sortie. Uda est le premier à réagir.

« HEY ! »

Dans le vestibule, elle attrape les clefs de la vieille Chevrolet, bouscule au passage les officiels pour atteindre sa voiture. Elle déverrouille, s'y engouffre, Uda sur les talons.

« -MADEMOISELLE WALKER ! »

Le moteur vrombit déjà. L'inspecteur compte prendre son propre véhicule pour la poursuivre, mais Wadara lui crie de renoncer. Ils la retrouveront plus tard.


La Chevrolet ralentit devant un bar familier. Scarlett coupe le contact, descend furieusement. L'auto tremble quand elle claque la portière. Elle pénètre le Red Velvet avec une rage incommensurable. Honda est là, au comptoir, il fume une clope. Elle avise d'un oeil un long couteau abandonné sur le bar et qui sert à couper les fruits pour les cocktails. L'américaine s'en saisit en même temps qu'il remarque son arrivée. Ni d'une, ni de deux, il se retrouve avec la lame sous la gorge. La salope appuie le tranchant, il la sent trembler.

« Wo, wo, wo !
-Appelle Tsoukanov, enfoiré ! Appelle-le avec ton téléphone ! Et passe le moi ! DEPECHE-TOI ! Ou je te saigne ! »

Le japonais véreux fait un geste prudent pour récupérer un téléphone dans sa poche. Il compose le numéro lentement et dépose le tout contre son oreille.

« Tsoukanov-sama. Je suis navré de vous déranger. La môme est là. Elle veut vous parler. »

Blanc. Lentement, Honda finit par tendre le portable à son agresseur. Cette dernière le prend de sa main libre, menaçant toujours son ancien patron de l'autre.

« -Je vais te tuer, Tsoukanov. Te tuer de mes mains.
-Toi être sûre ? (Il s'exprime toujours en anglais, avec un accent hideux.) Demande à cet abruti de Honda de te montrer les photos.
-Quelles photos ? »

Puis elle lève les yeux sur le gérant

« -Montre-moi ces putains de photos ! »

Il se recule doucement, passe derrière le comptoir. Elle, ses mains sont prises avec le téléphone et le couteau. Il extirpe d'un tiroir une enveloppe brune, format A4 qu'il rejette sur le bar, devant elle. La belle abandonne son arme pour se précipiter sur le colis. Le premier cliché lui arrache un hurlement dont le russe se délecte de l'autre côté du téléphone. Il est assis confortablement dans son luxueux bureau de la Mairie de Kaliningrad.

Elle crie une nouvelle fois. C'est Marisol sur les clichés. Ou plutôt son cadavre. Elle sort les autres photographies à la hâte, peinant à respirer.

« -Je n'y crois pas enfoiré ! Ce n'est pas elle ! CE N'EST PAS ELLE » s'écrie-t-elle dans le combiné, en pleurs.

Sur les autres images, elle est clairement identifiable. Son ventre de femme enceinte. Elle en était au huitième ou septième mois de grossesse. Ses beaux cheveux bruns, sa bouche pulpeuse. Aucune trace de sang, hormis un fin filet pourpre qui suinte sous son nez et aux coins de ces lèvres.

« -QUAND ? Quand est-ce arrivé ?!
-Hier ma belle. Et tu devrais te dépêcher. Parce que le prochain. C'est dans peu de temps. »

Il consulte sa montre, un horrible sourire aux lèvres.

« -Quoi.... » sanglotte-t-elle, complètement anéantie. « Quoi... »
« That's an Irishman's cure, Whenever he's on for drinking. To see the lasses smile, laughing all the while, » commence-t-il à chantonner avec son mauvais anglais. « J'aime beaucoup cette chanson. »

Nouveau bris. Kenneth. Elle raccroche rapidement, fourre le téléphone dans la poche dans son manteau et court dehors. Ses mains tremblent sur le volant, elle a dû mal à se calmer. Marisol, merde, Marisol. C'est un vrai cauchemar. Sa meilleure amie...impossible.

Dans la résidence universitaire, aucune agitation de prime abord. Un bruit de dérapement la surprend soudain. Elle aperçoit une voiture noire qui file à toute allure. Plaque russe. Son coeur se glace, elle est arrivée trop tard ! Ses jambes la portent rapidement à l'étage où vit l'irlandais. Elle a entendu des cris. La porte de son studio est ouverte, plusieurs étudiants sont agglutinés devant. Elle les pousse en hurlant pour pénétrer l'espace. Il y a du sang partout sur le plancher. Kenneth repose au milieu du désastre. Yamata est à ses côtés.

« Kenneth... » murmure-t-elle en se rapprochant. Personne ne semble la remarquer. Yamata est occupé à tenter d'endiguer l’hémorragie. Elle tombe à genou. On lui arrache le coeur, c'est la même douleur. Les larmes ne s'arrêtent plus. Elle se penche et prend l'étudiant agonisant dans ses bras pour le presser.

« Kenneth, je suis tellement désolée, pas toi....pas toi...
-Putain ! Akina ! Lâche-le ! J'essaie de le soigner, on a averti les secours ! LACHE-LE !
-Non ! Il est mort !
-Il respire encore ! LACHE ! »

Yamata doit faire signe à deux gaillards pour qu'ils contraignent Walker à lâcher prise. Là, elle se débat. Ils forcent davantage, elle a mal, crie, résiste jusqu'à être plaquée contre un mur et bloquée. Elle finit par se calmer, désorientée.  Puis ressent une faible vibration dans sa poche : le téléphone. Les deux étudiants la relâchent et vont veiller avec Yamata. Dans le lointain le son des sirènes d'ambulances et de polices résonnent conjointement. Les rumeurs des témoins s'intensifient aussi. On jase à la porte. Tu as vu quelque chose ? Oui, deux hommes en costume. Moi j'ai entendu un coup de feu. Non, ils étaient trois. Pauvre Kenneth.

Elle ressort dans le couloir, fond de nouveau en larmes et décroche avec peine.

« -Il paraît que Sendaï est une ville magnifique. Je vais la recommander à mes compatriotes.
-Non....non....je t'en prie...pas mes grands-parents...pleure-t-elle.
-Si dans une heure, tu n'es pas à mes pieds, pute. Je te promets que la liste sera longue. Et je finirai par l'allemand. Où qu'il soit, je le trouverai, je le ramènerai devant ta petite gueule de merde et je le tuerai très, très lentement.
-Que...veux-tu...
-Dans une heure, au port de Seikusu. Quai industriel. Il y a un bateau russe. Un pétrolier. Tu montes dedans. Si dans une heure, tu n'es pas à bord, prépare-toi à fleurir d'autres tombes. »

 Sitôt la conversation téléphonique terminée, elle se débarrasse du portable étranger pour éviter d'être géolocalisée. Dans les escaliers, elle se fait toute petite en croisant les policiers, étudiante comme une autre. Siegfried travaille aujourd'hui. Elle ne sait plus où. Si bien que quand elle arrive à l'appartement, dix minutes plus tard, il est vide de toute présence. D'instinct, elle se dirige dans la chambre attrape un sac de sport, l'éventre et va ouvrir l'armoire avant d'accéder à une planque qui consiste en un râtelier ingénieusement fixé et caché dans un faux-fond. Elle sélectionne un Colt qu'elle fourgue dans la ceinture de son jeans, à l'arrière. Il lui avait montré une fois cette cachette. Un au cas où. Ce n'était pas une armurerie aussi fournie que celle de Jack Walker, mais elle trouve tout de même son bonheur dans un HK G-36 de la Bundeswehr. Allemand jusqu'au bout des ongles.

Elle met le fusil dans le sac de sport, prend un chargeur de plus, bourre des vêtements au hasard par-dessus, referme soigneusement l'armoire puis le sac. En quittant l'immeuble, elle enverra un premier SMS à son Maître.

« Urgent. Port. Quai Industriel. Dans 30min. »

Elle décide de prendre le bus, par crainte que la Chevrolet n'ait été signalée par Wadara et Uda. Dans la navette direct jusqu'au port. Elle enchaîne un second message, en anglais.

« Hold a gun. That would be better. »

Que dire du port de Seikusu ? Morose en hiver, peu d'activités autres que la pêche. Le quai industriel est généralement réservé au transport de frêt par voie maritime, mais à cette époque de l'année peu de navire y ont jeté l'ancre. La victime est belle. Malgré sa longue chevelure défaite, ses grands yeux marqués de chagrin et ses lèvres pincées de colère. Elle porte un jean sombre, moulant, des bottes hautes et un chemisier pourpre. Son manteau par-dessus, elle a l'air d'une héroïne de tragédie.  Son maquillage est vaporeux sur sa figure angélique, à cause de ses pleurs.

Le pétrolier se dresse avec un pavillon russe. Imposant et son sombre, il semble daté de l'ère soviétique. La soute est ouverte, deux hommes veillent. Le sac de sport qu'elle porte à bout de bras est abandonné près d'une bitte d'amarrage. La belle ne se contrôle plus, elle approche d'un pas vif. Les hommes la repèrent, crient quelque chose en russe. Elle a déjà sorti son Colt et tire dans le tas. La surprise joue en sa faveur, les deux, qui venaient à sa rencontre au pas de course s'écroulent. L'un bouge encore. Furieuse, elle s'en approche pour lui imposer son poids en se mettant à califourchon dessus. Il supplie, mais elle lui plante le canon dans la gueule.

« MON PROPRE SANG ! »

BAM. La balle explose le cerveau.

« MA MEILLEURE AMIE ! »

Elle tire, deux fois.

« KENNETH PUTAIN KENNETH ! »

Et elle vide le chargeur dans le cadavre. Elle voit rouge, n'a plus la notion de rien. D'autres marins sortent du navire, alertés par les rumeurs de la fusillade. Ils sont armés et elle se sent visée. Un premier tir la frôle. Vivement, elle se recule, court vers le sac de sport en se couvrant derrière la bitte, l'ouvre et arme le HK.

« -Bande d'enfoirés. » jure-t-elle entre ses dents. Cette fois-ci, ce n'est plus un rêve. « Je vais tous vous tuer. »

Elle se redresse courageusement, l'arme en main et lance une première salve en mode automatique. Plus elle avance, plus elle tire. Elle exprime sa fureur à tir nourri. Les trois s'effondrent. Une quatrième silhouette sort du bateau. Elle épaule, met un oeil dans le viseur car il est loin. Son étonnement la fait hésiter quand elle reconnaît le bel Alekseï.

« Comme on se retrouve ! » s'exclame-t-il en avançant. D'autres hommes sortent à sa suite, plus nombreux, mieux armés. Il y en a sur le pont désormais, qui la mettent en joue. « Akina.... »

Elle appuie sur la détente, mais le chargeur est vide. Celui de secours resté dans le sac à des mètres derrière elle.

« Putain, Akina. Cinq hommes. Cinq putain d'hommes, pour trois pauvres victimes. Tu as le sens des représailles.
-Et ce n'est pas fini. Ne t'approche PAS !hurle-t-elle. »

Toutefois, il est déjà face à elle. Le canon sur le torse et il la défie d'un sourire bravache. Elle redevient soudainement impuissante, les larmes menacent de poindre. D'une main autoritaire, il éloigne le fusil inutile.

« -Prête pour un aller simple à Kaliningrad ? Mh. Plusieurs semaines de route, en bateau. Plusieurs semaines pour... »

Il dépose un index sur la gorge de la belle et le fait descendre au niveau de la poitrine dont il écarte les pans de chemisier.

« -T'apprendre à être plus docile. »

Le crachat qu'elle lui envoie en pleine face est percutant. Il va pour réagir, la frapper sans aucun doute, mais depuis le pont un homme hurle.  Tout se passe très rapidement. Aleksei la regarde encore dans les yeux et puis le noir. Ah si, elle a senti cette petite piqûre dans la nuque, comme l'aiguille d'une seringue. Puis elle s'est effondrée dans les ténèbres.


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