Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sturm und Drang

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Sturm und Drang

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Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 45 samedi 23 août 2014, 17:39:33

La porte s'ouvre et son coeur arrête de battre une petite seconde. Il va entrer, pense-t-elle en fixant l'entrée à travers le miroir. Mais non, elle se referme rapidement. Elle manque d'éclater en pleurs, parce qu'elle le prend comme une insulte, un abandon. Elle aurait préféré qu'il franchisse cette foutue porte et qu'il la réconforte. Akina est sur le point de partir, de renoncer afin de se préserver. Sa conscience saute de joie « Enfin la bonne décision ! »

« Deux solutions... »

Elle redresse la tête vivement et écarquille les yeux. Madame conscience se dégonfle, enragée. Décidément, le S.S est aussi coriace que Scarlett est folle. Encore une fois, elle boit ses paroles avec intérêt, l'oeil éclatant de désir. Ses mains tremblent, ses jambes tremblent : tout son corps répond aux confidences de l'allemand. Oui, oui, oui, se délecte elle avec effroi. Il y a quelque chose de plaisant à l'entendre. Il la désire et plus rien d'autre ne compte.

L'ultimatum lui fait froid dans le dos. Ses doigts délicats se faufilent dans sa veste en trench. Un à un, les boutons se défont sous la volonté de Walker. Alors qu'elle se déshabille, elle ne quitte pas son reflet du regard : déterminée. « Arrête ça ! » panique sa conscience. Le manteau tombe lourdement à ses pieds en délivrant les courbes de son anatomie. Elle porte une lingerie très fine, en dentelle pourpre comme son prénom. Face à la glace, elle prend une grande inspiration, toute tendue. Devrait-elle aller plus loin ? Elle se mordille la lèvre inférieure avec sensualité pour exprimer son hésitation puis elle lève ses mains vers l'attache de son soutien-gorge qu'elle dégrafe d'un geste habile. Il rejoint subitement la veste qui gît au sol. La belle enjambe ses vêtements, en petite culotte, et ouvre la porte de la salle de bain.

Sa silhouette émerge dans le couloir. Elle profite de ces quelques mètres pour retirer l'élastique de ses cheveux. Ils retombent sauvagement sur ses épaules, soyeux et brillants malgré les nombreuses mèches rebelles.

Son apparition devant Siegfried est remarquable. Sa peau dénudée ne possède aucune imperfection, son ventre est plat et on y devine les muscles abdominaux qui creusent discrètement sa chair blanche. Elle s'avance pieds nus et s'arrête à un mètre du fauteuil où le professeur est assis en sirotant son café. Encore une fois, elle est morte de honte. Ses joues sont de la même couleur que sa petite culotte.

Elle hésite une dernière fois et un regard vers l'officier la dissuade d'attendre davantage. Il est si beau, constate-t-elle totalement conquise. Elle sent ses genoux fléchir sous les yeux furieux de sa conscience. Von Königsberg ne la touche pas et pourtant, c'est comme si c'était lui qui lentement l'amenait à s'agenouiller. Elle se remémore sa poigne d'acier sur sa crinière décolorée. Bon sang, elle en aurait presque joui. Enfin, elle heurte lourdement le sol et capitule face à lui. Il a gagné, elle l'a choisi. Ses fesses rebondies s'appuient sur ses talons puis elle dépose tranquillement ses paumes tièdes sur ses cuisses. Au départ, elle prend également soin de garder les yeux bas, dont la teinte est ombrée par sa chevelure.

Il lui faudra plusieurs secondes pour s'armer de témérité. Elle lèvera alors ses iris mordorées sur la silhouette de l'allemand, prenant soin d'en caresser visuellement chaque détails et ancrera son regard dans celui de son nouveau propriétaire.

« Mein Herr... » déclare-t-elle d'une toute petite voix, gagnée par l'appréhension. Et cette fichue honte qui refuse de la laisser en paix.

Les pointes de ses cheveux couvrent à peine la rondeur agréable de ses seins.

D'un autre côté, elle se trouve encore ridicule. « Et c'est bien normal » enfonce sa conscience « Tu es à moitié nue devant un professeur, agenouillée pour lui appartenir, non mais on est à quel siècle ?! » Scarlett l'ignore tant bien que mal. Elle ne reculera plus.

« Je suis entièrement à vous. » avoue-t-elle en anglais, car désormais elle ne s'adressera à lui que dans cette langue.

A comprendre corps ET âme.
Elle est prête à apprendre maintenant, à écouter ses explications et à prendre connaissance des règles si Siegfried avait prévu d'en imposer de nouvelles. La chute ne fait que commencer, et elle est terriblement lente.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 46 lundi 25 août 2014, 01:06:03

Il le reconnaissait, il fallait un sacré cran pour le faire. Mais c’était nécessaire qu’elle s’offre volontairement, sans la moindre équivoque, avec le mot et le geste.

... Et la soumission était faite, prononcée avec l’attitude froide de la détermination, celle des grands jours. Ca méritait au moins ça. Elle avait passé son habit du dimanche, un cosplay d’Eve imparfait, car elle avait gardé sa culotte. Disons que Siegfried ne lui en tiendra pas rigueur : Il ne s’attendait même pas à ce qu’elle fasse le geste de lui donner ainsi symboliquement son corps par la quasi-nudité. Il apprécie.

Il apprécie tout.

il ne lâche pas des yeux son corps. Elle est magnifique de simplicité, rayonnante d’humilité et diablement sexy dans cette innocence qui la caractérise si bien, celle-là même que le baron se complaît à fissurer, pour espérer la laminer.

Il n’a aucun respect pour cette espèce de dignité à laquelle elle semble tant tenir. Cela ne veut pas dire qu’il compte la dégrader sur l’instant ; il ne veut pas brusquer l’animal traqué. Il faut avancer à pas de loup pour qu’elle ne fuit pas, s’évanouissant sur l’instant dans la forêt comme une flamme sur laquelle on aurait soufflé soudainement. La patience est son atout.

Il vient pourtant de l’abattre. Sans qu’elle ne s’en rende compte, elle est déjà à terre, le corps criblé de balles. Un cadavre parfait, exquis, pâle, respirant encore faiblement.

Elle capitule donc enfin. Le prédateur, dans son noble uniforme de soldat des temps modernes, se penche avec tendresse vers elle. Il est émerveillé par son acte, parfait en tout point. Elle est douée sans même en avoir la conscience. Prodigieux. C’est alors qu’il doit l’achever, parce qu’il tient à ce que sa proie ne souffre pas. C’est nécessaire. Il lui faut alors s’agenouiller pour l’égorger net. L’afflux de tous les sentiments les plus forts lui provoquera un choc, et elle finira par se détendre, apaisée, enfin morte dans les bras de son doux tortionnaire.

C’est ce qu’il fait donc. Après avoir posé une main sur sa tête, comme pour la baptiser de sa nouvelle appartenance (après tout, il considérait qu’elle avait la tête immergée sous l’eau depuis bien trop longtemps et qu’il était temps de l’en sortir, pour qu’elle respire et renaisse dans la sainte lumière, celle de son désir), et avoir sourit un instant en la regardant, comme béat - bien qu’ELLE était la béatifiée - il posait un genou à terre. Juste devant elle. Il se mettait à son niveau, si vil, si bas, sans honte, et la prenait avec une ferveur toute religieuse dans ses bras.

-Je suis fier de toi, Scarlett.

Il s’exprime en anglais aussi, rappelons-le. La langue de l’envahisseur, oui. En attendant qu’elle apprenne l’allemand... Ce qu’il n’a d’ailleurs jamais imposé à personne.

Son étreinte se resserre. Comme s’il l’aimait. Pour de vrai, quoi.

-Et je suis content de t’avoir comme soumise.

C’était une acceptation significative. Une nouvelle fois, il avait choisi un morceau de choix, avec un fort potentiel non-révélé, un passif de dévastée et une série d’abuseurs plus ou moins conscients à ses côtés.

Mais si le prédateur a en effet abattu la bête, ça ne signifie pas qu’il va arriver à la bouffer ce soir.

Siegfried se détache d’elle, et se redresse, debout, main sur son crâne de nouveau.

-Au sol.

Une poussée, et elle comprendra qu’elle doit maintenant se prosterner, tout simplement.

-Scarlett. J’aimerais que nous soyons désormais clairs sur certains points. Tout d’abord, tout ça n’est pas qu’une histoire de sexe. Tu comprends ? Tu as fait... un choix de vie. Je te promets qu’il ne sera contraignant que lorsqu’il y aura nécessité, mais je ne ferais que des choses qui seront dans notre bien.

Un «notre» qui sonne comme une promesse, celle d’un commun, d’un ensemble, d’un tous les deux.

-Tu devras m’obéir. En tous points. L’obéissance pourra te rapporter récompense, et la désobéissance sanction.

Naturel.

-Tu dois retenir que mon respect pour toi est grand. Que je comprends que c’est difficile pour toi. Je n’aurais de cesse de t’aider. Et même quand je te traiterais de pute, te ferais lécher le sol et te cracherais dessus après t’avoir battu, sache qu’au fond de moi, je te respecte et t’aime.

«T’aime». Fais-toi des films, Akina, vas-y. Ce bâtard manipulateur l’a fait exprès. Dans le contexte, c’est innocent bien sûr : On parle bien d’amour comme on aime son prochain, pas son coup de foudre. Mais la métisse comprendra bien ce qu’elle veut.

-Je te promet que tu ne sortiras pas laminée et moralement détruite, mais que tu seras grandie. Tu en tireras un plaisir conséquent... Et tu seras plus forte que tu ne l’as jamais été.

Là, par contre... Il était plus que sincère.

Parce que ce chien, avide de pouvoir, de domination morale et sexuelle, ce pipeur de dés qui mise la douleur et la vie des gens, cet ancien soldat psychiquement balafré qui se nourrit du malheur des gens... refuse qu’elles deviennent des loques. Soit il les rend grande, soit elles meurent pendant l’apprentissage.

La plupart survivent, si ça peut la rassurer. Elles finissent invincibles.

-Je vais t’éprouver. Ca te paraîtra parfois dur... Mais c’est parce qu’il y a des obstacles que c’est utile. Sinon, nous stagnons dans la médiocrité.

Il la fait alors se redresser, puis se rassied.

-Reste à genou. Ecoute, je serais ravi de sceller cette alliance en profitant de ta jolie petite bouche, mais je vais m’en garder. J’ai d’abord une mauvaise nouvelle à t’annoncer. Je repars en Allemagne. J’ai un avion demain. Je vais profiter de cette semaine sans examens pour régler mes affaires au pays. Je reviens dans quelques jours.

Ca semble lui être un véritable déchirement.

-Je veux prendre mon temps avec toi. Disons que j’ai déjà été assez vite, de toute façon... Je préfère ralentir. Mais je ne vais pas te laisser sans consignes. Premièrement... Tu vas me renvoyer un SMS, illico, que je récupère ton numéro. Deuxièmement, tu règles cette affaire avec Kenneth. Troisièmement... Tu vas te masturber. Une fois par jour. Interdiction de jouir. Mais je t’ordonne de te toucher. 23h30 minimum, pas avant.

Bizarre. Sadique, aussi. Mais il voyait parfaitement le tableau : Elle, attendant chaque nuit l’heure fatidique avec avidité, déchirer son pyjama dès qu’elle était arrivée. Ca l’amusait.

-Quatrièmement. Si tu es impliquée dans un quelconque acte à caractère sexuel, seule ou avec d’autres, même en tant que simple observatrice par exemple, et ce sans mon autorisation, je serais sévère.

Légère pause.

-Pour finir, je souhaite que tu t’amuses sans moi. Ta vie doit suivre un certain cours.

Il terminera ainsi. Il lui dira que pour ce soir, il ne veut plus la voir comme une esclave, il ne veut plus du tout en parler.  Juste... en étudiante normale, avec qui il passerait du temps normalement. En petite amie ? Héhé. Du reste de la soirée, ils grignoteront, parleront un peu en regardant un jeu japonais à la con à la télé, comme deux amis. Elle restera drapée dans sa beauté sauvage néanmoins. Il la laissera se rhabiller pour la quitter, lui promettant qu’elle lui manquera.



Le lendemain, il était à 8h à l’université. Takagi avec. Il venait de lui remettre les notes de l’oral, ainsi que d’une correction à laquelle il avait souhaité aider. Takagi tient néanmoins à vérifier certaines notes, trop hautes ou trop basses.

-2/10 à mademoiselle Junishi ?
-Pas travaillé. Cours pas su. Ca me désole.

[...]
-9/10, monsieur Misato ?
-Rien à redire. Je voudrais lui mettre la note maximale. C’était parfait.
-Sûr ?
-Oh que oui.

[...]
-8/10, monsieur Thompson ?
-Oui.
-Il me semblait qu’il n’était pas si bon.
-Il a peut-être eu de la chance dans les questions que j’ai posé, mais il mérite largement.

[...]
-9/10, mademoiselle Walker ?

Haussement d’épaule.

-J’ai enlevé un point parce qu’elle a balbutié au début. Mais plus on avançait, plus on sentait l’envie, la connaissance enfouie, le fait qu’elle avait tout en elle sans même le savoir. Brillante impression, vraiment.



A 10 heures, on frappait chez elle. Politesses d’usage à Jack, mais c’était Akina qu’il voulait voir. En privé. Il la trainait donc dehors.

-Je suis là mardi, dans 9 jours, normalement. Je te préviendrai. Je te déconseille de m’envoyer des SMS, tu paierais trop cher. Et je te déconseille aussi de venir me voir avec le sourire à mon retour si tu n’as pas respecté mes consignes. Bref. Je ne traîne pas. J’avais envie de te voir avant de décoller.

Il la prend contre son torse, embrasse sa chevelure, et s’éloigne d’elle. Le taxi attend.

-Je veux que tu me dresses une liste de tes exigences. Un testament de ton ancienne vie. Tout ce que tu veux que je fasse et ne fasse pas pendant ton apprentissage. Je trierais entre ce que j’accepte et refuse. Et n’oublie pas de t’amuser, de vivre. Je te veux heureuse et en pleine forme à mon retour. Si ce n’est pas le cas, je vais m’en vouloir.

Ce lover grimpe ensuite de nouveau dans son véhicule. Direcion l’aéroport.

Un long voyage pendant lequel il ne pensera presque pas à elle. Sa tête est préoccupée par des milliers d’autres choses autrement plus importante.
« Modifié: vendredi 05 septembre 2014, 20:13:27 par Law »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 47 mardi 26 août 2014, 22:18:53

Elle écarquille les yeux quand il s'agenouille à son tour, juste face à elle. Son sang ne fait qu'un tour tandis qu'elle l'admire avec dévotion, le souffle coupé.  Akina fronce légèrement les sourcils en se retrouvant dans les bras du SS. Elle en frémit et se maîtrise afin qu'il ne décèle pas son état de fébrilité avancée. Elle n'osera pas lui rendre l'étreinte bien qu'elle l'aurait souhaité.  « Il a dit soumise ! » rugit sa conscience qui lève du poing vers Siegfried, terriblement indignée. Toutefois l'étudiante n'est plus choquée par ce terme. Elle assimile en silence toutes ses significations, toutes les opportunités qu'un tel mot peut dégager. Clouée sur sa croix, elle peut à peine respirer. C'est douloureusement que sa conscience se plie avec elle lorsqu'elle se prosterne sur ordre de l'allemand. Elle aura fermé les yeux pour emporter cette dignité rigide qu'elle conserve envers vents et marées.

Scarlett.
Pas qu'une histoire de sexe
- « Oui, Mein Herr. »
Tu devras m'obéir - « Oui, Mein Herr. »

Sa voix vibre d'incertitude. Elle ferait de son mieux évidemment. L'être humain du 21ème siècle n'est pas fait pour pareille servitude. Saurait-elle lui obéir en tous points ? Impossible à dire, mais elle dit oui quand même. Pour ne pas le fâcher, pour qu'il continue de l'apprécier. Elle est aux anges...ou presque.

« HEIN ? Cracher sur toi ? TE BATTRE ? » éructe sa petite voix intérieure. « C'était bien la peine qu'il empêche ton père de le faire ! Et allez...laminer. C'est qui ce gars ? Il sort de l'âge de pierre ? »

Les prunelles d'Akina vacillent lentement, exprimant un léger doute. Conscience n'a pas tort. « Carrément pas tort, ouais. » Elle tente de se convaincre ; c'est de cette façon que Siegfried semble être excité. Pourquoi ne pas essayer ? De toute manière, si la moindre réticence persistait, elle venait de voler en éclat avec le mot aimer..

« Oui, Mein Herr. » répond-telle finalement.

Elle tremble d'envie de se relever pour l'embrasser avec fougue. Ses pensées sont obsédées par la bouche de l'officier ; elle aurait donné n'importe quoi afin d'y goûter. Cette franche passion s'étend de son esprit à sa poitrine qui s'alourdit puis se niche au creux de ses reins brûlants. Par réflexe, elle serre les cuisses. Sceller l'alliance en profitant de sa jolie bouche ? Oh oui. Elle l'aurait supplié, malgré sa totale inexpérience en matière de fellation. En Allemagne ? Elle perd le fil quelques secondes avant de comprendre.

Soudain elle blêmit, anéantie par la mauvaise nouvelle. Toutefois, elle n'en montre rien si ce n'est un sourire forcé. Et toutes ces règles qui s'ensuivent. Pourrait-elle tout retenir dans cet état de désarroi absolu ? Il faut qu'elle note ce qu'il lui impose quelque part au risque d'en oublier la moitié. Une semaine non, ca va lui paraître une éternité. Au contraire, sa conscience se réjouit du départ de « Monsieur Maboul » et prie pour qu'il ne revienne jamais, étouffé par une saucisse. Et chaque minute de cette soirée passée aux côtés de Siegfried renforcera la manque qu'elle connaîtra plus tard.

Elle avait tout admiré chez lui. Sa manière de couper les légumes, en passant par sa façon de parler. L'étudiante se s'était montrée réceptive à l'humour qu'il avait éventuellement pratiqué. Malgré son sentiment de gêne, de cuisiner et converser à moitié nue, elle avait fini la soirée affalée sur le canapé à côté de lui, emportée par une fatigue précaire. Bien acculée contre le flanc et l'épaule, elle avait vaguement commenté l'émission. Avant de quitter l'antre du diabolique nazi, elle lui aura fait part de sa volonté d'acquérir son chemisier blanc. Un caprice issu des profondeurs de ses hormones féminines. L'idée d'avoir l'odeur de Siegfried contre sa peau de pêche l'excite terriblement. En bon gentleman, il avait daigné se débarrasser du vêtement pour le déposer sur les épaules frêles de sa conquête. A charge de revanche, elle lui laisserait son soutien-gorge, à même le sol de la salle de bain.


Jour 1. Affaire Kenneth.

Cc Ken. C'est Akina. A 10h pour un café, ça te dit ?

Elle lui a demandé de la rejoindre au café où ils avaient eu l'habitude de boire un coup lorsqu'ils se fréquentaient encore. Il débarque à l'heure dite et s’assoit prestement devant l'étudiante. Elle le sent encore tendu et énervé. Il n'a pas besoin de commander, elle l'a devancé dès sa propre arrivée en lui prenant un café allongé. Pas une seule fois, Kenneth ne lui accorde un regard. Il se contente de remercier la serveuse avec un petit sourire. Le voir ainsi fend le coeur de la métisse qui doit inspirer profondément pour s'endurcir de l'intérieur ; sans quoi elle culpabiliserait sur le champ. « Dire que tu as échangé ce pur beau gosse, produit anglophone de notre monde contre un connard de dominant allemand. » lui inflige froidement sa conscience.

« Kenneth... » commence-t-elle en anglais. Sous la table, elle noue et dénoue des dizaines de fois l'ourlet de sa petite jupe.  « Je suis navrée, je me suis emportée... »

« Il t'a encore touché ?» la coupe-t-il d'une voix rauque sans cesser de fixer le contenu de sa tasse. Il agite nerveusement sa jambe droite. Il va exploser d'une minute à l'autre.

« Il n'y a rien de mal à ça....c'est mon... »

Sa conscience se met à exploser de rire, moqueuse : « Alors vas-y, ton QUOI ? »
Elle se dépêche de trouver refuge dans une longue gorgée de cappuccino, irritée et déglutit ensuite pour répondre calmement – non sans réprimer un léger tic de la lèvre inférieure :

« Petit ami. »

« Alors, nous deux c'est terminé. Pour de bon. Parce que tu baises avec ce connard ? » se révolte l'irlandais. Sa main tremble sur sa cuisse, ça le démange de frapper quelque chose, mais il se retient avec brio. Cette vulgarité attriste complètement la jeune femme qui s'empare de son sac et se dresse afin de partir, le ton sec :

« Au revoir, Kenneth. Nous nous reverrons à la rentrée. Ou chez Yamata. Prends soin de toi

Et elle le quitte pour de bon, terrassée par le désarroi. Kenneth avait été l'un de ses meilleurs compagnons. Le plus fidèle sans doute, le plus transit certainement. Il aurait tué pour elle, en bon irlandais qu'il était. Cependant, elle n'aurait rien pu lui apporter de concret. Elle ne l'aurait pu avec aucun homme.  Dehors, l'orage a succédé à la pluie. C'est trempée qu'elle regagne l'arrêt de bus dans un moment de nostalgie. Depuis sa rencontre avec Siegfried, elle tente d'utiliser les transports en commun autant que faire ce peut.


Jour 2. Entretien d'Embauche.

Un jour, elle a poussé les portes du Red Velvet à l'heure d'ouverture. Ses allures de sainte nitouche, son teint occidental et cette timidité agaçante avait attiré l'oeil d'un des patrons de l'établissement. Il y en avait pour tous les goûts dans ce petit coin de paradis pour hommes : des laides, des grosses, des bombes sexuelles, des matures. Seuls les mineures sont prohibées. Du moins, vous ne les aurez pas en vitrine, mais peut-être à l'arrière-boutique. Considérations mises à part, Honda – le gérant, s'était accordé à dire qu'Akina ferait bien sur la carte des desserts, entre le cocktail Molotov (qui vous explose la tronche) et la pipe à 100 000 Yens.

Il avait logiquement rameuté ses associés autour du comptoir et ils avaient tous commencé à discuter. Non, une démonstration ne serait pas nécessaire. Pas tout de suite, du moins. Il faut d'abord parler tarifs, prestations, limites. Tiens donc, limites : elle a déjà entendu ce mot dans la bouche de Siegfried. Tout à coup, un doute l'assaille. Serait-elle en train de violer une règle imposée par l'allemand ? Carrément, mais elle avait besoin de cet argent.

« Je ne me prostitue pas. Et aucun client me touche. » insiste-t-elle en lisant le contrat type qu'on propose aux hôtesses du bar. Avec un grognement de déception, l'un des types barre les lignes concernant les relations tarifées.

Honda fait ensuite dégager la scène où plusieurs danseuses répétaient. On la débarrasse de son sac à main. Elle grimpe sur l'estrade, agrippe la tige du pole-danse avant de se hisser d'un mouvement souple. La musique gronde brusquement, les meubles vibrent sous les basses lourdes d'un rap américain aux paroles explicites. Entre deux pas, elle revoit Las Vegas et ses illuminations dont elle était la Reine d'une nuit. Elle déboutonne son jeans alors que sa croupe remue langoureusement. Bientôt, elle ne porte plus qu'une culotte et une brassière aux couleurs du drapeau U.S. Ses jambes vont et viennent autour de la barre pailletée. Ses bras la mènent de nombreuses vers le sommet de la rampe verticale. Chaque descente est sensuellement maîtrisée sous le regard ébahi des associés. Et sur la dernière note, elle retombe au sol, effectuant un grand écart, la langue explicitement collée au métal du barreau afin de le lécher. Au fond de ses prunelles reluit l'éclat d'une lubricité farouchement enfouie.

10% de plus, si elle commence ce soir, tranche Honda. Il n'aura qu'un conseil à lui communiquer avant qu'elle ne quitte le bâtiment :

« Écarte davantage les cuisses une fois en l'air. La vue risque de plaire. »

On lui refourgue une copie du contrat qu'elle lira à tête reposée une fois rentrée chez elle.

Jour 4. Monsieur Takagi.

Il hante ses pensées. Elle n'arrive pas à s'en défaire, malgré toute sa bonne volonté. « Mon oeil, oui » soupire sa conscience. Scarlett lève les yeux au plafond où un néon grésille péniblement. Dire que les locaux de la faculté viennent d'être rénovés. Une ou deux secrétaires sont passées devant elle avec un sourire poli, des tas de dossiers dans les bras. Il faut gérer les nouvelles inscriptions, les départs, les demandes de dérogations, les listes de rattrapages sur lesquelles elle espère ne pas figurer. Puis une porte s'ouvre. La tête ridée de Mr. Takagi passe par l’entrebâillement.

« Walker-san ? Vous pouvez enter. »

Le bureau du professeur est un bordel sans nom. Beaucoup de livres datant des années d'après-guerre sur les grandes révolutions scientifiques ; beaucoup de plantes également qui ornent ci et là des meubles fissurés. Seul son ordinateur portable respire la modernité au milieu de ce décor archaïque. Il va se rasseoir sur son fauteuil, soucieux de boire une nouvelle gorgée de thé vert. Il ne lui indique pas de s'asseoir pour la bonne raison qu'il n'y a pas d'autre siège.

« Vous vouliez me rencontrer ? »

J'aimerais l'adresse mail du professeur Von Königsberg. Voyez-vous, je suis sa nouvelle soumise et il m'a plantée ici pendant neuf jours, sans moyen de le contacter, meurt-elle d'envie de déballer. Sa conscience fait barrage et elle articule lentement, un sourire poli figé aux lèvres :

« C'est à propos du professeur qui nous a fait passer les oraux...de bioéthique. »

« Oui, Siegfried, en effet. Y'a-t-il eu un problème ? Pourtant, vous avez décroché un 9/10 ». déclare Takagi, la moue ennuyée.

Les battements de son cœur s'accélèrent rapidement. Une honte soudaine colore ses joues et elle secoue la tête, tachant d'oublier que cette fabuleuse note est due à toute une série de circonstance peu glorieuse. Mentir n'est pas son fort, aussi essaie-t-elle de paraître le plus naturel possible :

« Justement. Il m'a demandé de lui envoyer une dissertation sur mon sujet, car il avait trouvé mes propos ahm...intéressants. J'ai malencontreusement perdu son adresse mail. »

Quitte ou double.
Ca passe ou ça casse.


Le japonais arque un sourcil, perplexe et dubitatif. Il sait à quel point l'allemand a du succès auprès des étudiantes, ce ne serait pas la première à tenter.

« Ouille, ouille, » panique sa conscience. « C'est pas bon ça ».

Comme dans un rêve éveillé, elle voit le senseï s'emparer d'un bic et d'un bout de papier. Soupir de soulagement. Il lui confie l'adresse en silence puis lui fait signe de disposer. Elle le remerciera trois fois en s'inclinant, emportée par son enthousiasme avant de se presser vers la sortie.




SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 48 jeudi 28 août 2014, 12:04:21

L’avion partait vers 11h. Il y avait 14h de voyage, avec 7h de décalage horaire, soit une arrivée vers 19h à Berlin. Il était crevé en débarquant, comme d’habitude. Il lui fallait donc prendre du repos. Il s’arrêtait à l’hôtel où il avait ses habitudes, et après un repas calme dans le restaurant au rez-de-chaussée, c’est un homme seul, presque gris parce que terni par sa fatigue, qui gagnait son lit, s’écroulant dessus en costume, en oubliant même son injection.

Alors le matin était dur. Une loque. 9h quand les rayons étaient assez envahissants pour le réveiller. Il tendait une main fébrile vers son téléphone et constatait qu’il n’avait plus de batterie. Cette nausée, cette faiblesse étaient caractéristiques de son manque. Il lui fallait sa dose.

Une oscillation. Il doit s’appuyer sur le lit un instant. Il ne sait plus où il a mis sa valise. Un mal de tête le prend soudain. Vivre devient douloureux. Il se rassied, triste de son état. Comme si enfin le poids des âges avait une prise sur lui. Il regarde par la fenêtre. Premier étage. Pas assez pour se tuer. Il frotte ses yeux qu’il sent embués de larmes, se traîne un peu sur le lit, voit son lourd bagage à terre, l’ouvre difficilement, en extrait une petite trousse à pharmacie, avise la seringue dont il n’est censé ne prendre qu’une moitié, et se l’injecte entièrement, prix à payer pour l’oubli de la veille. Il regrette bien vite, tant la puissance des sentiments contraires provoque un flot de douleurs en son âme.

On le verra prendre un petit-déjeuner, souriant et gai, charmeur et avenant. Il vomira tout un quart d’heure plus tard. Il maudira au passage son état, puis regardera Berlin par sa fenêtre. Il trouvera de quoi se nourrir dans une petite brasserie, et en avant pour sa journée.

A midi, c’est une femme qu’il verra dans un restaurant. Il passera l’après-midi avec elle, discutant de choses et d’autre. Ce sera sa compagnie pour le soir. il sera particulièrement abrupte au lit avec elle, et elle aura mal plus que de raison. Pour compenser, il mettra toute son ardeur à la satisfaire, et elle ne dormira que peu cette nuit-là.


Deuxième jour.

Un aller simple pour Wolfsburg. 1h06 grâce à la Deutsches Bahn, assez pour lui pour draguer un peu. Les jeunes filles sont facilement impressionnées par les immigrés au Japon. En sortant, il fera un peu de randonnée dans les plaines jusqu’à trouver une petite ferme. Là, un sexagénaire lui remettra une immense caisse remplie de tas de petites fioles. Ils discuteront un peu, iront se balader en forêt jusqu’à un bunker dont la seule entrée, une écoutille dans un cratère bien planqué par une masse touffue d’arbre, est scellée par une alarme et quelques chaînes cadenassées, ainsi que des panneaux du gouvernement. Ils feront tout sauter, car ils en possèdent la clé, puisqu’ils ont eux-même posé tout ça, pour y descendre, et se ressourcer dans cet étrange endroit qui n’appartient qu’à eux. Il appellera ensuite un taxi, celui-ci le raccompagnera à Wolfsburg, avec sa caisse, puis il paiera un transporteur privé pour que celui-ci s’occupe de tout rapatrier avec une grande discrétion jusqu’à Seikusu. Ca passera par bateau et par train, de l’argent tournera de main en main, mais il se le permet.

Mauvaise pêche ce soir. Il rentre seul à l’hôtel.


Troisième jour.

Il passera sa journée à l’activité la moins amusante du monde : Côtoyer l’administration. Il prétexte un vol de papiers, comme il y a cinq ans, en demandent de nouveaux, prétextant des erreurs sur certains. Grâce aux documents obtenus, il en fait changer d’autres, ailleurs, et ainsi de suite. Un exercice fastidieux et long, mais abordable à celui qui connaît la candeur d’un employé de commune.

Il fera quelque emplettes dans les rues de Berlin., et sortira le soir.

Mauvaise pêche, encore.


Quatrième jour.

-Il n’y a toujours que moi qui sait ?
-Oui. A qui veux-tu que je le dise ?


La demoiselle avait une troublante ressemblance avec lui. Pourtant, ils n’avaient qu’un ancêtre en commun : Le grand-père de Siegfried, qui était l’arrière-arrière-grand-père de son interlocutrice. Plus de 50 ans les séparaient, mais physiquement, Siegfried paraissait dix ans de moins qu’elle. Elle était une working girl, propre sur elle, haute bourgeoisie allemande, tailleur et cheveux bruns élégamment teints en un châtain pâle, presque blond , une quarantaine assumée mais entretenue.

-Clafoutis pour madame et Strudel pour monsieur.

«Merci» répondirent-ils en choeur avant que le serveur ne s’éloigne. Ils se saisissaient ensuite de leur cuillère.

-Donc je vois un adjoint de l’ambassadeur demain et il me dit ce qu’il en est.
-Et ça sent bon ?
-Aucune idée. Le fait qu’ils aient changé de personne à Königsberg peut être bien comme mal.


Le strudel était bon. Aussi con que ça puisse paraître, cette friandise viennoise lui manquait au Japon. Il ne l’avait découvert que tardivement, mais l’avait vite adopté.

Le soir, quand il enculera celle qui était sa petite-petite-nièce, lui empoignant les cheveux avec haine, il pensera à Akina, et redoublera ainsi d’effort. Il voudrait que ce soit elle.


Cinquième jour.

-Monsieur... Von Königsberg ?
-Da ?
-Par ici.


Une heure qu’il attendait, avant que cette jolie secrétaire ne le conduise dans le bureau qu’il attendait. Il connaissait Ivanov, depuis le temps. Un diplomate russe comme un autre, sympathique mais relativement froid, courtois mais abrupt dans ses manières. C’était la septième fois qu’ils se rencontraient.

Il s’asseyait en face de lui. Vladimir Putin au mur, qui le toise.

La conversation se fera en russe.

-Alors, Herr Königsberg... Toujours décidé ?
-La détermination est mon arme.
-Bien, bien. Comme je vous l’ai dit au téléphone, ce n’est plus mon ami Novilov qui s’occupe de la question de Kaliningrad, c’est désormais Vladimir Petrov.
-Connaît-il mon cas ?
-Les dossiers ont probablement été transmis. Il doit avoir jeté un oeil dessus.


Le fonctionnaire fouille dans ses papiers, dans un pesant silence. Siegfried n’aime pas le regard du Président sur lui.

-Je vous ai obtenu un rendez-vous pour le 27 septembre.
-... Pardon ? Non, attendez. Je suis venu là pour ça cette semaine. Vous me l’aviez assuré.
-Il n’était pas libre avant.
-Rappelez.
-Désolé, Herr Königsberg.
-Von Königsberg.


Le fonctionnaire souriait. Le ton montait.

-Désolé. Je ne peux rien de plus pour vous.

Siegfried était dépité. Son téléphone vibre, il le sort. Il vit l’icône d’un mail. Sur sa messagerie professionnelle. Par acquis de conscience, il chargea vite la page.

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De - Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
À - Siegfried <sieg.sensei.seikusu@gmail.com>
Objet : J-5
[23:45 heure japonaise / 16h45 heure allemande]

J'ai failli jouir. Je m'en serai voulue d'abîmer votre chemisier.
Ne me demandez pas comment j'ai eu votre adresse main, vous avez été très vilain de ne pas me l'avoir laissé.
Ne me laissez pas sans nouvelles, je vous en prie.

Il sourit. Il ne peut que sourire. C’était probablement ce dont il avait besoin. Le rappel qu’il était un Maître, et qu’une soumise l’attendait quelque part. D’accord, plus d’une, mais celle-là en particulier, toute neuve et en attente d’une fessée. Il se ragaillardissait, fronçait les sourcils vers le diplomate.

-Puis-je avoir ses coordonnées ?

Le russe se tendait, réfléchissait, puis faisait un bref signe de la main.

-Je ne peux transmettre ça sans son autorisation.
-Je comprends.


Il allait sur internet, tapait «Vladimir Petrov Kaliningrad», tombait sur un site officiel, avec un numéro dessus. Il appelait sans attendre, sous les yeux médusés du russe. Il veut lui demander ce qu’il fait, mais Siegfried parle aussitôt, en russe.

-Bonjour mademoiselle, puis-je parler à monsieur Petrov ?... Je comprends. Oui. Vous avez mon numéro ? Oui ? Pouvez-vous lui transmettre en lui disant que le propriétaire de Kaliningrad cherche à le joindre ?... Von Königsberg. Oui... hm ? Non, maintenant. S’il vous plaît, c’est très important. La survie de votre travail est en jeu. Je comprends.

Une pause. Siegfried regarde le russe.

-Hm ?... Très bien. Vous lui direz que je serais là, le 9, à 8h. J’attendrais devant son bureau. Ce serait mieux pour nous deux qu’il me reçoive. Bien. Au revoir.

Il raccroche, règle quelque chose avec la secrétaire, sort, et une fois réfugié sur un banc, se hâte de répondre au mail, avec la froideur qui le caractérise.

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De – Siegfried <sieg.sensei.seikusu@gmail.com>
À – Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
Objet : Re : J-5
[23h59 heure japonaise / 16h59 heure allemande]

Cela aurait été préjudiciable.

J'étais tenté de ne pas te répondre mais tu n'as enfreint aucune règle. Veille à être moins intrusive, ma Scarlett.

Suis-tu bien toutes mes exigences ?

Préfère passer par siegfried.vk@gmail.com, qui est mon mail personnel.

Siegfried.

L'attente tuera le SS. Il sort de son sac en cuir une boîte de petits gâteaux, fébrile. Il se surprend à actualiser plusieurs fois, pour être sûr que le réseau passe bien. Jusqu'à ce que l'icône s'affiche d'elle-même. Il s'empresse d'ouvrir.

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Von - Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
An - Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
Betreff : Re : Re : J-5
[00:15 heure japonaise / 17h05 heure allemande]

Moins intrusive? Vous êtes à des dizaines de milliers de kilomètres de moi. Je ne vois pas comment je pourrais l'être.

Et bien, j'ai réglé l'affaire avec Kenneth. Enfin, il n'ira pas voir la Police.
A côté du journal j'ai trouvé un nouveau travail. J'essaie de m'amuser.

Mon père me demande des nouvelles de vous. Il pense que vous m'avez largué.

Votre Scarlett.

Kenneth et son père. Parfait. Et un nouveau travail. Quel peut-il être ? Peu importe à Siegfried, il verra ça au retour. Il n'imagine pas un instant qu'elle trémousse son cul pour faire baver des morts de faim.

Pour Kenneth, peut-être devra-t-il en remettre une couche à son retour. Quant au père... Oh, ça l'amuse. Largué ? Il pense qu'ils sont ensemble officiellement, peut-être ?

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De – Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
À – Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
Objet : Re : Re : Re : J-5
[00h23 heure japonaise / 17h23 heure allemande]

La distance physique n'a rien à voir. Passons, je suis heureux de te parler.

Je suis fier de toi, ma Scarlett. J'espère que tu ne te tues pas à la tâche. On en reparlera à mon retour.

Dis-lui que je lui ramène un souvenir d'Europe. J'ai pensé à toi aussi.

Je viens de comprendre : tu te touches avec ma chemise ?...

Ton Maître.

Il se rend compte ensuite qu'il est malsain de trop attendre. Dix minutes après avoir patienté sur ce banc, il prend sur lui d'oublier ça, et de partir en quête des prétendus cadeaux qu'il aurait déjà trouvé. Il n'a pas une idée claire de ce qu'il veut, mais il trouvera. Il trouve toujours.

Et cette petite l'excite, par Wilhelm. Le simple fait de l'imaginer attendre l'heure prévue pour faire ses devoirs, entourée uniquement par sa chemise un peu trop large pour elle, et s'arrêter avant que ça n'aille trop loin, la laissant dans un désarroi certain, qu'elle va chercher à compenser par ses mails...

Il doit occuper son esprit. Ca tombe bien, il n'aura pas de réponse avant la nuit.

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Von - Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
An - Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
Betreff : Votre chère chemise.
[Le lendemain, 05:00 heure japonaise/le même jour, 22h00 heure allemande]

J'apprécie le travail. Ca rend libre, non? Je veux dire, j'ai de l'argent et plus j'ai d'argent, plus j'ai de chance de quitter mon père.

Vraiment? Qu'est-ce que c'est? Et vous? Avez-vous du beau temps? J'espère que vos affaires se règlent comme vous l'entendez. J'ai commencé à apprendre l'allemand également. C'est une langue...assez compliquée, comme vous.

Je dors toutes les nuits avec votre chemise, depuis votre départ. Oui.

Votre Scarlett.

Il ne s'attendait plus à sa réponse. Etrange. Il fait le calcul du décalage horaire, et s'étonne qu'elle soit éveillée. Il commence alors à répondre, mais est interrompu par son interlocutrice.

-Vous disiez ?
-Pardon ?... Oh, que parfois, l'enseignement est plus gratifiant. Mais moins rémunérateur. Enfin, au Japon, c'est différent... Attendez, laissez-moi quelques secondes pour répondre à un message important.


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De – Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
À – Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
Objet : Ma chère soumise
[05h11 heure japonaise / 22h11 heure allemande]

Déjà debout ?

Le travail peut ne délivrer qu'une illusion de liberté. Prends-y garde.

Je ne te dis rien sur mes cadeaux. Le temps n'est pas exceptionnel. Les affaires non plus.

Je ne t'impose pas de l'apprendre, c'est en effet complexe. Je ne t'en voudrais pas d'abandonner. Mais ça me fait chaud au coeur que tu fasses un tel effort. Tu es merveilleuse.

Veille à ne pas l'abîmer.

Tu as le droit à un orgasme, ce soir, si tu y parviens. Uniquement ce soir.

Ma batterie me lâche, je te reprendrais quand je le pourrais.

Ton Siegfried.

Sa batterie. Il ne l'a pas rechargé depuis ce matin, et trop utilisée. Moche. Comme la demoiselle à laquelle il parle, en fait. Elle ne lui fait plus autant envie que quand il est entré.

-Pardon. Tenez-vous à monter dans ma chambre ?

Oui, il tente le coup quand même. Elle semble surprise, sourit avec gêne, balbutie quelques approximations orales, puis accepte, presque à reculons. Ils seront déjà en train de s'embrasser quand son téléphone vibre dans sa poche. Il abandonne immédiatement le baiser entrepris pour lire, et tenter de répondre avec les 2% de batterie qui lui restent.

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Von - Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
An - Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
Betreff : Mon vilain maître.
[05:20 heure japonaise/22h20 heure allemande]]
Qui refuse de me donner un seul indice sur ses trouvailles. Je suis déjà débout parce que, comme je vous l'ai dit, je travaille.

Complexe et j'ai oublié de rajouter : très peu glamour. Heureuse que ca vous fasse chaud au coeur, mais avez-vous seulement un coeur?

Je suis très soigneuse avec vos affaires, après tout j'en fais partie. Quant à l'orgasme, je verrai ce soir, en rentrant.

Est-ce que je vous manque, Mein Herr?

Votre dévouée Scarlett.

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De – Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
À – Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
Objet : Re : Mon vilain Maître
[05h22 heure japonaise/22h22 heure allemande]

Autant que je te manque.

1% de batterie. Il abandonne le téléphone sur la table de nuit, et jette la fille sur le lit. Une nouvelle fois, c'est à Scarlett qu'il pensera, bien que cette conquête-ci n'ait pas fait l'effort d'être blonde.


Il se réveille en pleine nuit. Il est attaché à une chaise médicale, avec les épaisses sangles. Il se débat, mais rien n'y fait, il ne peut se détacher.

Un chauve en longue blouse blanche stricte s'approche, traînant une tablette en métal rouillée sur les coins, avec des roulettes grinçantes et plusieurs étages de plateaux branlants.

-Qu'est ce que vous faites !?
-Nous allons continuez nos tests, Hauptsturmführer.
-Quoi !? Non, attendez, c'est fini, ça !
-Fini ? J'ai commencé il y a seulement un mois !
-Non ! Vous... J'ai vécu ! C'était il y a... 70 ans, quelque chose comme ça !
-70 ans ? Vous rêvez ! Nous sommes en 1942. Le Reich a besoin de vous.
-1942 ?... Non, arrêtez, il y a un problème. Arrêtez, Donnerwetter, me piquez pas avec ça ! J'ai vécu ! Je suis professeur ! J'ai survécu à la guerre !
-Vous avez rêvé, Anton. Complètement rêvé.
-JE M'APPELLE SIEGFRIED !
-Oui, c'est vrai qu'on vous a donné ce nom. Reposez-vous, le Reich a encore besoin de vous.
-JE NE SUIS PLUS DANS L’ARMÉE DU REICH !!! LE REICH EST MORT !!!


Il s'agite dans tous les sens et ses entraves ne veulent pas lâcher. Il entend le docteur répéter une troisième fois sa maudite phrase. Il veut disparaître. Il sent la violente douleur d'une piqûre au bras, puis une deuxième, une troisième, il est martelé par les aiguilles.

Réveillé en sursaut. Il regarde autour de lui. La fille de la veille est là. Il est crevé. Il n'a pas pris son injection. Il doit attendre demain, ou il ne dormira pas de la nuit. Où est son téléphone ?... Il titube jusqu'à le saisir, puis le branche, et attend, penché, nauséeux, que celui-ci se rallume. Il règle l'alarme sur 6h, va grignoter un biscuit, répond au mail...

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De – Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
À – Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
Objet : Ma pas si vilaine esclave
[10h24 heure japonaise/03h24 heure allemande]

Travailles-tu autant que ça ? N'oublie pas que tu devras avoir du temps pour moi.

Doutes-tu que j'ai un coeur ? Tu m'attristes.

Je dois aller dormir. Mauvaise journée. Fatigue. Tes mails me font du bien au moral.

Merci, ma Scarlett. À demain.

Ton Maître.

… Et s'endort comme une masse.


Sixième jour.

Le lendemain, rien dans ses mails. C'est la première chose qu'il a regardé. Il se sidère, et promet de changer cet état de fait. Il se pique difficilement, attend que ça fasse effet, et sort faire un footing dans les rues de Berlin. Au retour, peu importe le soleil à peine levant, il réveille la nana et lui demande de partir. Il lui fera l'amour une nouvelle fois. Par pure luxure. Puis range sa chambre, et sort, comme à son habitude. Il doit voir du pays et du monde pour ne pas dépérir.

C'est peu après le petit-dej dans un café huppé près de l'Alexanderplatz, un endroit où il se rendait souvent dans les années 40, qu'il recevait un mail.

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Von - Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
An - Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
Betreff : Il faut prendre soin de vous.
[17:06 heure japonaise / 10h06 heure allemande]

Je travaille juste ce qu'il faut. Le rédac' chef est un peu exigent ces temps-ci, mais j'ai la possibilité de décrocher un contrat avec une chaîne nationale pour...ahm présenter la météo. Je dois encore passer plein d'entrevues et de...casting. Le salaire est évidemment bien plus conséquent. Et puis, mon nouveau travail a de drôle d'horaires.

Pour vous, je ferai en sorte que les journées passent de 24 à 48h.

C'est que, je connais si peu de choses de vous. Avez-vous de la famille en Allemagne?

J'espère que vous avez trouvé un sommeil agréable et réparateur. Je n'aime pas vous savoir dans ces états d'âme. Regardez en pièce jointe, je vous ai fait un petit cadeau.

Je serai toujours là pour vous.

Votre Scarlett.

[Dateianhang : http://media-cache-ec0.pinimg.com/736x/cd/27/ac/cd27ac8a22a2483d84e1309a77e9993e.jpg ]

Image aussitôt ouverte. Enregistrée. Elle figurait ainsi en aperçu de sa « galerie de photo », en lieu et place de la dernière photo prise. Il la regardait trois fois de suite, puis fermait le téléphone. Elle n'aura pas de réponse.

Pourquoi, se demande-t-il alors qu'il marche devant les vitrines de plusieurs grands magasins ? Pourquoi la laisser dans l'attente ? « Je serai toujours là pour vous ». N'est-ce pas ce dont il a besoin ? Chaque fois qu'il retourne en Allemagne et multiplie les affaires importantes, il est submergé par la haine et le dégoût du monde. Ne devrait-il pas tout abandonner et s'en remettre à quelqu'un qui pourrait le faire se sentir un peu plus aimé ? Peut-être que les sentiments d'Akina sont biaisés par ce qu'elle pense de lui, par l'emprise qu'il a exercé sur lui... Mais au moins, elle a l'air d'y croire sincèrement.

Il maintient. Il ne répondra pas avant le soir.

L'après-midi, il reverra sa petite-petite-nièce. Celle-ci essaie d'être visiblement affectueuse, mais Siegfried est ailleurs. Elle fini par s'énerver. Il tente de la calmer. Au final, il n'a pas envie de dormir avec elle ce soir. Il a envie d'être un peu seul, loin du monde.

Il profitera qu'elle se rende aux toilettes, après qu'ils aient flirté dans un magasin de vêtements, pour répondre à sa nouvelle chose.

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De – Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
À – Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
Objet : Je veux revoir ma Germanie...
[00h13 heure japonaise / 17h13 heure allemande]

Prend garde à toi, s'il te plaît.

J'ai de la famille en Allemagne, en Pologne... et en Russie. Non, personne n'est russe dans ma famille.

J'ai mal dormi, me suis mal réveillé, et la journée était encore mauvaise. Mais ta photo m'a au moins mis un peu de baume au coeur.

Tu es tellement belle. J'ai de la chance.

J'ai hâte de revenir.

Ton Propriétaire.

Puis il hésitera longuement. Tiraillé par son ennui des gens, lassé de tenter de paraître, il enverra paître sa pair pour rentrer à l'hôtel, et après s'être presque endormi devant la télé, revoir la photo de Scarlett sera un déclencheur de son stupre. Il a envie qu'elle réponde, ce qu'elle ne fait pas. Il se masturbera, et ira manger dehors ensuite.

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Von - Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
An - Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
Betreff : Et les Etats-Unis?
[03:30 heure japonaise / 20h30 heure allemande]

Je suis une grande fille. Je prends soin de moi autant que de votre chemise.

Vous me présenterez à eux un jour? Après tout, vous connaissez mon père, vous. Il se ferait un plaisir de vous faire visiter le Texas. Vous savez l'endroit où il a attrapé son mauvais accent.

Mauvaise? A cause de quoi? Vous m'inquiétez. Vivement votre retour.

Merci pour le compliment. C'est une nouvelle couleur de cheveux, vous aimez bien?

Votre...euh....chose?

La réponse arrive tandis qu'il mangeait son dessert. Le téléphone sur la table était fébrile, n'attendait que ça. Il saute dessus. S'il aime sa couleur de cheveux ? Bien sûr. S'il veut aller en Amérique ? Hors de question. Les noms d'anciens criminels de guerre font sonner les portiques, encore aujourd'hui.

Il se dépêche de répondre, sans savoir ce qu'il doit dire. Il se sent comme un gosse, bien qu'il garde sa froideur à l'écrit. Elle parle de sa famille. Les Von Königsberg ? À part celle qu'il saute, personne n'est au courant de sa survie. Il leur a déjà parlé néanmoins, sans jamais dire la vérité. Après tout, il passe son temps à mentir. Son existence même est un mensonge.

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De – Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
À – Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
Objet : Non.
[03h41 heure japonaise / 20h41 heure allemande]

Je ne sais pas si j'ai bien envie d'y aller. Je ne sais même pas si mon passeport me permet d'y entrer. Je te raconterai tout.

Mauvaise. Il arrive que les choses ne se passent pas comme je me bats pour.

Ma famille ne te connaît pas. J'aurais du mal à te la présenter.

Fais ce que tu veux avec ton corps. Tu restes belle.

Ma chose, oui. Ma soumise, mon esclave.

Ma chienne.

Tu ne m'as pas parlé de ton moment de plaisir quotidien. Je pensais que ce serait fait, vu la récompense. Je suis déçu.

Ton Maître.

Récupérer le domaine volé par les soviétiques... Il a souvent l'impression de se battre contre des moulins. Aujourd'hui, il n'a pas supporté celle qui était l'héritière officielle du domaine, celle qui est sa garantie qu'il puisse à nouveau asseoir son emprise sur ce qui lui revient de droit. Comment pourrait-il faire sans elle ? Et il a dû rappeler l'officiel russe, qui n'a pas daigné répondre une nouvelle fois.

Mais écrire ces mots, rabaisser Akina, savoir qu'elle s'intéresse à lui, savoir qu'elle l'attend, qu'elle essaie de comprendre comment il fonctionne dans ses vices, qu'elle semble souffrir de son absence mais tente de rester heureuse, tout le rend un peu plus... joyeux ? Quelque chose comme ça. En tout cas, penché sur sa coupe glacée, il sourit. Elle répond très vite. Bonne nouvelle.

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Von - Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
An - Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
Betreff : Vous redevenez un vilaine personne.
[03:44 heure japonaise / 20h44 heure allemande]

Je ne vous laisserai pas le choix. Ni le choix à votre envie ou à la police des frontières.

Quelles sont ces choses?

Et bien, raison de plus pour me la faire rencontrer : Qu'elle me connaisse? Elle me dirait peut-être plus de choses sur vous que vous ne le faîtes vous-même.

Je vous adore, mais quand vous m'appelez chienne c'est....vous pensez à moi comment quand vous m'appelez ainsi? Aucun garçon ne m'avait encore dit ça.

Non parce que c'est assez gênant. Je me suis masturbée après 23:30 comme vous me l'avez dit. J'ai regardé la vidéo, je me suis rappelée. Ça été très....rapide.

Je n'aime pas vous décevoir, vous le savez bien, Mein Herr.

Votre petite amie.

C'était parfait. Du début jusqu'à la quasi-fin. Oh, si seulement elle n'avait pas ainsi signé... Sa petite amie ? Pour qui se prenait-elle ? Il se braque immédiatement. Son visage est secoué d'un tas de micro-expressions.

Il remarque au passage la faute de frappe qu'il a faite dans son précédent message. Hmf. Il voulait dire que sa propre famille ne le connaissait pas LUI, et non elle.

Il verrouille. Oublie le café. Paie. Va se balader dans les rues de Berlin, encore une fois.

Il répondra à l'hôtel.

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De – Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
À – Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
Objet : Toi
[04h31 heure japonaise / 21h31 heure allemande]

Pardon, je voulais dire qu'elle ne ME connaît pas.

Oui, je pense à toi. Tu es ma chienne. J'aime le penser. Je sais tu aimes, ou aimeras te considérer comme telle.

Tu n'es pas ma petite amie. Tu n'es encore que ma chienne, justement. J'en suis désolé.

Ton Maître.

Non, il n'en est pas désolé. Il cherche juste à la ménager. Doit-il avoir des remords à aimer les soumettre ?... Elle est tellement présomptueuse.

Il fera donc court, et sec. Espérant que ça la décourage, mais qu'elle ne le prenne pas trop mal néanmoins.

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Von - Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
An - Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
Betreff : Ai-je dépasse les limites?
[04:35 heure japonaise / 21h35 heure allemande]

Je peux encore vous tenir tête, même si....je suis votre animal.
Je ne sais pas si j'aime, c'est tellement étrange. Vous êtes tellement intriguant.

Quelle différence entre votre petite amie et votre chienne?
Vous avez une femme qui vous attendait en Allemagne?

Votre Scarlett.

Tsss... Quelles différences ? Si le nom n'est pas le même, c'est qu'il existe des subtilités. Simple : Une chienne ne se présente pas à ses amis. Elle commence à l'énerver. Il se contient. Pourquoi est-ce qu'elle n'a pas su rester à sa place ? Il se prépare pour la douche, avant de répondre.

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De – Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
À – Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
Objet : Les limites sont floues
[04h42 heure japonaise / 21h42 heure allemande]

Tu ne peux me tenir tête que parce que je le tolère.

Ma petite amie me tient la main dans la rue et me dit quelle m'aime. Ma chienne éprouve ma passion et mes envies sans forcément être plus que ça.

Je n'ai pas de femme, ni en Allemagne ni ailleurs.

Ton Maître.

Une douche rapide. Il remarquera en revenant qu'elle a pris presque vingt minutes à répondre. Peut-être souffre-t-elle de ce qu'il dit, même s'il n'en laisse rien paraître. Un léger sentiment de culpabilité caresse sa morale. Il serre les dents.

Citer
Von - Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
An - Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
Betreff : Ma volonté est claire.
[05:00 heure japonaise / 22h00 heure allemande]

Peut-être, Mein Herr.

L'une ne peut pas être l'autre? Une femme qui vous aime ne peut pas être votre chienne?
Et quelles sont vos envies? Votre passion?

Etes-vous gay?

Votre mi-femme, mi-chienne.

Elle l'amuse. Elle a encore des choses à apprendre. Il prend sur lui.

Citer
De – Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
À – Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
Objet : La mienne est à clarifier
[05h05 heure japonaise / 22h05 heure allemande]

Si, c'est possible. Mais ce n'est pas le cas.

Mon envie actuelle est de faire de toi une parfaite petite pute soumise à mes désirs.

Je ne suis pas gay, ou alors tu es très féminine pour un garçon.

Ton Maître, pleinement.

La signature finale rappelle ses convictions. Elle n'est pas sa femme, uniquement sa chienne. Si elle aspire à plus, elle va devoir travailler, car on obtient tout à la force du poignet.

Il attendra une éternité, téléphone entre les mains. Rien ne viendra. Il s'endormira sur une programme télé idiot.


Septième jour.

Il n'aura pas de mail aujourd'hui. Ca le mettra dans une humeur passablement merdique.

Plus le temps passe et moins il supportera l'absence de message. Le soir, il sera tenté d'en envoyer un pour vérifier qu'il n'y a pas une simple confusion, mais il ne le fera pas – un maître ne se rabaisse pas à ça.


Huitième jour.

Il s'est bagarré avec un type dans la rue.

Rien à voir avec Akina. Bon, peut-être qu'il n'aurait pas été si agressif, mais sans doute y aurait-il eu friction de toute façon.

Il a fini au poste. Ca faisait longtemps... Il faut croire que la police allemande est plus efficace que la japonaise.

Pas de mail. Pas même quand on lui rendra son téléphone quand il sortira. Il n'a qu'un SMS de sa parente, lui disant qu'elle veut le voir ce soir. Il accepte.

Il doit se purger de ses passions.


Neuvième jour.

Citer
Von - Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
An - Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
Betreff : Vous êtes très clair.
[17:30 heure japonaise / 10h30 heure allemande]

Navrée pour le délai de réponse. J'ai eu quelques soucis. Et je n'ai pas dormi depuis 12h.

Je veux commencer mon apprentissage. Vite. Je n'en peux plus d'attendre. Je vous veux.

Comment se passe la fin de votre séjour? Mieux, j'espère.

Votre Scarlett, qui vous adore.

Il n'arrive pas à lui en vouloir. Il est trop heureux d'avoir de ses nouvelles, et même, inquiet de ses « soucis ». Surtout pour qu'elle ne puisse pas le contacter du tout...

Il hésite. Doit-il être sec, tranchant, annoncer une punition ?... Non. Rien de tout cela n'est de sa faute. Himmel, il se sidère d'être ainsi devenu guimauve. Mais il ne peut pas la brusquer : C'est à ce moment-là de son apprentissage qu'elle risque le plus de partir. Elle est encore accro, il faut la garder près de soi.

Il choisira l'autre technique : La faire attendre. Rien qu'un peu. Il s'impose de temps de silence, qu'il rentabilisera en allant à l'aéroport de Berlin pour y faire la queue. De nouveau dans les rues, billets en main, il se prendra une crêpe quelque part, puis trouvera un banc pour répondre sans hâte.

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De – Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
À – Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
Objet : Je serais triste d'être si clair
19h04

Repose toi. Tu me raconteras ça.

Hâte ?... j'en suis heureux. J'ai tellement hâte de t'avoir entre mes mains aussi.

Commence demain matin. Je t'impose un orgasme sur ton lieu de travail. Quel qu'il soit, tu te réfugieras où tu pourras pour le faire.

Je fais un détour par la Russie avant de revenir. J'ai hâte.

Humour allemand encore.

Je suis rassuré d'avoir de nouveau de tes nouvelles. Je  t'embrasse.

Ton Maître, que tu excites.

Le temps d'une dernière balade près de l'ancien QG du Sicherheitsdienst, et il prendra les transports en commun. Il y avait, dans le quartier de Spandauer Vorstadt, un parc où chaque arbre portait un message dédié aux soldats de la seconde guerre mondiale. Ce parc n'avait jamais été vandalisé d'aucune sorte. Siegfried avait déjà rencontré son responsable, et avait fait une donation, de quoi avoir un arbre à son nom.

Le type le conduisait jusqu'au tronc qui lui appartenait. Siegfried s'accroupit devant, lisant la petite plaque qu'il avait dicté dans le mail.

« À ceux qui sont morts pour leur patrie, bienheureux soient-ils de ne pas avoir survécu. Freiherr S. von Königsberg. »

-Je me dois de vous demander, monsieur... Qui signifie la deuxième phrase ?

Siegfried répond en sortant son téléphone.

-Ils n'ont pas eu à porter le poids des morts qu'ils laissaient derrière eux.

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Von - Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
An - Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
[19:34 heure japonaise /
Betreff : La Russie et pas les Etats-Unis.

Seriez-vous acquis à la cause rouge, Mein Herr? Je vais mettre cela sur le compte que vous avez de la famille là-bas.

Humour américain.

Pardon? Sur mon lieu de travail, mais...soit. M'imposez-vous de penser à vous pendant cet exercice périlleux? Ou puis-je par exemple, songer à un autre homme?

Et moi d'avoir des vôtres.  Ne me laissez plus jamais seule. Ou je serai obligée de me montrer intrusive. Allemagne, Russie, Pologne, je saurais vous retrouver Herr Von Königsberg.

Votre Scarlett à qui vous manquez terriblement.

Oui, tu me manques terriblement aussi, Scarlett, mais d'une autre façon...

Il regarde la plaque, puis le responsable, range son téléphone.

-Je peux ?
-Quoi donc ?


De sa main, il creuse un peu de la terre assez peu compacte, faisant un trou de la taille d'une pomme, et cherche dans sa poche ses deux trouvailles : Un cheveux clair, trouvé sur l'un de ses costumes, et quelques feuilles d'un gingko croisé il y a deux jours sur la Niederkirchnerstraße . Il rebouche, et se redresse, essuyant sa main sale.

-Merci.

Il relira le mail avant d'y répondre. Penser à un autre homme ? Il sait pertinemment qu'elle dit ça pour l'énerver. Il s'assied, reste calme. Helena va bientôt arriver.

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De – Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
À – Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
Objet : Russland oder Deutschland ?
[19h47 heure japonaise / 12h47 heure allemande]

Puisque tu as trouvé mon nom, tu peux maintenant deviner où je vais en Russie.

Intrusive, va.

Penser à un autre ? Intéressant cette marque de défi. Tu fais ce que tu veux. Je tiens à te rappeller au passage que si tu n'es plus satisfaite de ta situation avec moi, tu peux toujours partir.

Ton Maître.

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Von - Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
An - Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
Betreff : Germany.
[20:15 heure japonaise / 13h05 heure allemande]

Vous me provoquez, on ne provoque pas une journaliste en herbe Mein Herr. Ca l'incite à fouiner. J'espère que vous n'avez pas de secret.

C'est uniquement pour vous fâcher et savoir si vous me désirez vraiment. Les vrais désirs, sont exclusifs non? Corps et esprits.

Je ne supporterai pas qu'une autre femme vous touche ou....pense à vous ou...que vous pensiez à elle.
Ca vous donne une idée d'à quel point je ne partirai pas?

Votre poupée.

On y est. La fidélité.

Siegfried était dans un restaurant. L'un des meilleurs de la capitale, histoire de fêter sa dernière journée ici.

Peut-il seulement lui concéder ?... Cela voudrait dire refuser toute autre femme pendant qu'ils sont ensemble. C'est surréaliste à ce stade de son apprentissage. Elle veut vraiment faire de lui son mec, et ça lui déplaît assez. Il regarde Helena, en face de lui.

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De – Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
À – Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
Objet : Si seulement...
20h21 heure japonaise / 13h21 heure allemande

Tu veux être exclusive ? Je ne demande que ça. Il faudra que tu sois... absolument remarquable pour remplacer les centaines que je côtoie chaque semaine. Tu devras te surpasser.

Siegfried von Königsberg. Tu es le jouet d'un baron. Comment est-ce ?

Ton seul et unique.

-Tu fais quoi avec ton téléphone ?
-Rien.
-Tu peux le lâcher un peu ?
-J'ai toujours mon téléphone en main. Je fais toujours plein de trucs avec.
-Pas quand tu es avec moi.
-Ecoute, Helena. On règle ça demain, et je me tire. J'ai pas envie de m'engueuler avec toi avant de partir.


Un regard sur l'heure. Lourd silence.

-On dort ensemble ce soir ?
-Non.


Douche froide.

-Pourquoi, Sieg ?
-Je ne peux pas.
-Tu vois quelqu'un d'autre ?
-Non, je dors seul. J'ai envie de dormir seul.
-Et dans ton pays de dégénéré, tu vois quelqu'un d'autre ?


Il se lève, laisse un billet conséquent pour payer l'addition, et sort en vitesse.

-Laisse tomber. J'y irai seul.

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Von - Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
An - Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
Betreff : Et pourquoi pas des milliers?
[20:43 heure japonaise /

Oui, je veux l'être. Je ne vous laisserai pas le choix que de l'être.

Un baron? Je savais que votre famille était vieille mais de là perpétuer un héritage nobiliaire?
C'est franchement excitant. Je suis pour l'égalité entre les ordres. Je comprends pourquoi on appelle ce continent la Vieille Europe maintenant!

J'espère que vous ne cassez pas vos jouets.

Votre insolente yankee. Et roturière de surcroît.

Il espérait beaucoup d'Akina. Peut-être serait-elle à la hauteur de ses attentes. Cette pensée le fit sourire. De toute façon, il n'avait pas d'autre choix que de la dresser au mieux. Les sacrifices ne seront pas vains.

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De – Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
À – Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
Objet : Je sais me restreindre
[20h57 heure japonaise / 13h57 heure allemande]

Penses-tu pouvoir m'imposer quoi que ce soit ? Tu as encore des choses à apprendre.

Cherche Henri 1er de Germanie. Ma baronnie date de cette période.

Baron se dit en allemand Freiherr. Cela signifie "homme libre" ou "seigneur libre" littéralement.

Je ne les brise que par choix.

Ton Seigneur.

Elle ne répond pas tout de suite. Il choisit de rentrer à son hôtel pour faire ses valises.

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Von - Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
An - Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
Betreff : Hors d'atteinte.
[21:28 heure japonaise / 14h28 heure allemande]

De là où vous êtes, vous ne pouvez rien me faire Mein Freiherr. Alors, permettez-moi de profiter de cette opportunité. Vous me faîtes perdre mes moyens quand vous êtes face à moi. Votre beauté, votre inteligence, votre autorité sont autant de facteurs qui m'attirent et je suis totalement désarmée face à eux. Mais devant mon écran, je peux enfin me permettre l'insolence de vouloir plus de vous.

Votre baronnie? Vous n'y vivez pas?
Merci pour la leçon.

Alors brisez-moi, ca me ferait littéralement jouir. (Ça vous plaît quand je parle ainsi?)

Votre servante.

Bon sang. Elle aurait terminé avec un mot plus cru et ce message aurait été parfait. En tout cas, le SS s'en trouve fasciné. Il lâche le pantalon qu'il était en train de plier pour le relire, les deux mains enfermées sur le téléphone.

Akina...

Il verrouille le téléphone. Il a sa valise à faire, il ne doit pas être distrait.

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De – Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
À – Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
Objet : Re : Hors d'atteinte
[21h50 heure japonaise / 14h50 heure allemande]

Je tolère.  Mais prend garde.

Je n'y vis pas. Elle n'est plus allemande. Je n'ai que peu de droits dessus.

Oui. J'aime quand tu parles ainsi. Je veux que me parles ainsi. Franche, libre.

Je dois te laisser, je te reprends demain matin. J'attends ton compte-rendu pour la mission donnée.

Ton Maître.

Il file. Il a un avion à prendre. Le mail reçu sera lu avant l'embarquement.

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Von - Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
An - Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
Betreff : Re : Re : Hors d'atteindre.
[22:10 heure japonaise / 15h10 heure allemande]

Ne tolérez pas justement, Mein Herr. Je suis insouciante, c'est le fardeau de la jeunesse. Jamais je ne prendrai garde.
Cela ne vous fâche pas de ne pas y vivre?

Pour le compte-rendu : combiende pages ou de mots, Professeur? J'apprécierai avoir une excellente note.

Freifrau Scarlett, Première du nom!

Et dernière du nom.



Par les airs, il n'y avait qu'une heure entre Berlin et Kaliningrad. Dire que ça appartenait à l'Allemagne autrefois...

À l'atterrissage, même cirque que la dernière fois.

-Monsieur, je vais vous demander de vous mettre sur le côté.
-Encore !? Pourquoi ?
-Votre nom est sur nos listes d'interdiction du territoire.
-Evidemment, vous avez expulsé les prussiens du territoire qui leur appartenait !


Un flic arrive pour prendre Siegfried par le bras, un autre veut récupérer sa lourde valise.

-Attendez, j'ai rendez-vous avec Monsieur Petrov, Vladimir Petrov ! Appelez-le, bon Dieu !


Petite salle, genre garde à vue. Il y est resté une bonne heure. On l'a privé de toutes ses affaires, il est en costume débraillé, assis sur une chaise métallique.

Un flic arrive enfin et lui tend son passeport.

-Nous avons appelé monsieur Petrov.
-C'est comme ça qu'il refuse de me recevoir ? En m'empêchant d'entrer sur le territoire ?


Le flic s'écarte, et un jeune type en costard, à peine la vingtaine, entre à sa place et s'assied face à Siegfried.

-Vous vouliez me parler, vous avez cinq minutes.
-Je... Cela prendra plus que cinq minutes...
-Non. Vous voulez vos droits sur une baronnie qui n'existe plus.
-Il ne tient qu'à vous de me la laisser pour qu'elle existe.
-Ecoutez, j'ai bien tout étudié, mais personne n'a d'intérêt à laisser tomber Kaliningrad. Le président Putin est intéressé par la localisation de cet endroit, vous comprenez ? Surtout en ces temps de tension avec l'Europe...
-J'ai donné mon prix.
-Oui. Et ce n'est pas assez.
-Pas assez ? C'est plus de fortune que la plupart des hommes en auront jamais ! Et encore, ce n'est qu'une estimation... C'est presque le prix du mètre carré à Tokyo que je vous propose, pour une région entière !
-Il va falloir trouver plus.
-Plus d'argent !?
-Non. Plus. Autre chose. Ecoutez, baron, je serais ravi de tout faire pour vous, d'autant plus si vous me dédommagez de la perte de mon emploi, mais il faudra trouver quelque chose qui intéresse mes supérieurs.
-Je... Ecoutez, laissez-moi entrer à Königsberg au moins.
-Kaliningrad.
-... Pardon. Kaliningrad. Laissez-moi y entrer. Je veux voir mes ancêtres. Ca fait des mois que je n'ai pas pu entrer ici.
-C'est compliqué.
-Je ne causerai pas de trouble. Je serai parti demain, je vous le promet.
-Ca reste compliqué.


Siegfried soupire, puis murmure.

-J'ai 2000 euros dans ma valise.


Dernier jour.

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De – Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
À – Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
Objet : Retour
[17h48 heure japonaise / 11h48 heure de Kaliningrad]

Je saurais être intolérant face à toi, ne t'en fais pas.

Si, j'aimerais vivre à Königsberg, mais ça m'est interdit.

Autant que tu voudras, ma belle Scarlett. Je ne serais pas tendre sur le barème.

Je suis dans l'avion.

Baron Von Königsberg.

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Von - Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
An - Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
Betreff : Enfin!
18:00 heure japonaise / 12h00 heure de Kaliningrad

Interdit pourquoi? Attendez-vous à être mitraillé de questions à votre retour.
Je veux bien vous aider à y vivre,si c'est la seule chose qui vous tient  à coeur. Avec l'histoire de Jack, je vous suis redevable n'oubliez pas et je ne compte pas payer avec mon cul.

Pour la mission. Vous m'avez obligée à interrompre le spectacle pour aller aux vestiaires. J'ai failli être prise sur le fait deux fois. Alors j'ai pris le parti d'aller dans une cabine de douche, d'allumer l'eau chaude et de m'achever. Cela vous va-t-il?

Alors éteignez votre ordinateur!

Juste Miss Walker.

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De – Siegfried <siegfried.vk@gmail.com>
À – Akina S. Walker <aswalker@live.jp>
Objet : Re : Enfin !
18h27 heure japonaise / 12h27 heure de Kaliningrad

Je veux que tu me racontes tout dans les moindres détails de toute façon. Tu auras l'occasion de parler.

Mais c'est parfait.

Tu sauras que les compagnies aériennes proposent désormais le wifi dans leurs avions.

Mais je suppose qu'il vaut mieux que je me repose.

Il atterrit normalement à Seikusu à 02h11. Je te verrais demain, quand tu auras le temps.

Siegfried.

Il n'a pas le coeur à rajouter le "baron" cette fois-ci.

Une grande lassitude l'envahit. Tout ça pour rien.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 49 jeudi 28 août 2014, 15:51:53

Dans les bureaux en openspace du Daily Seikusu, c'est l'effervescence. Somme toute, un lundi comme un autre avec son lot de pression. Il faut trouver les actualités qui rythmeront la semaine avant les autres papiers. Le rédacteur-chef n'a pas lésiné sur les moyens : une cellule spéciale internet réseaux sociaux a vu le jour. Les téléphones sonnent, les alarmes rugissent. Entre deux appels, Akina trouve le temps de boucler un article, mâchouillant négligemment le bout de son crayon à papier. Combiné téléphonique coincé entre l'épaule et l'oreille, mains sur le clavier et les yeux fixés sur l'écran, elle se concentre.

« Oui, Marisol ? Tu ne peux pas m'appeler sur mon lieu de travail, enfin. Mon boss va me décapiter. »

Elle se fait toute petite quand ledit patron passe en coup de vent sous son nez.

« - Aki, Aki calme-toi. Tu ne devineras jamais. Tu te rappelles que tu avais insisté finalement pour cette histoire de vieille famille allemande à la con. Et ben, j'ai pu recontacter Franz. Figure-toi qu'il n'est pas allemand mais autrichien. Tu fais une différence toi, sans déconner ? »

L'étudiante prend une profonde inspiration. La voix aiguë de la texane grésille à son oreille péniblement. D'un autre côté, Marisol n'est pas réputée pour être une fille particulièrement brillante. Sans vouloir faire la part belle aux clichés, elle a réussi une ascension fulgurante dans l'univers de la mode et ambitionne le cinéma. Elle avait les seins pour, pas le cerveau c'est tout.

« - Oui bon, viens aux faits ma belle.
Il était de passage aux Etats-Unis, figure-toi qu'il travaille pour l'ambassade. Alors tu me connais, je lui ai ressorti mon numéro et mes atouts. J'ai eu dû mal à prononcer le nom que tu m'as fait écrire dix fois sur un bout de papier, mais il a fini par cracher le morceau. Non, mais tu savais que les autrichiens parlaient parfaitement allemand ? »

Blanc.

« Bon, d'accord. Il a directement tiqué. Il avait déjà vu ce nom quelque part. Ton boche là. Parce que me l'a fait pas à l'envers, t'es en train de remuer terre et ciel pour un mec là, je te connais. Ben...c'est pas du joli-joli. »

Oh mon Dieu. Qu'est-ce qui va encore me tomber sur la tête. « Sur notre tête ! » corrige outrageusement sa pauvre conscience délabrée. Elle entend des bruits de frottements, typiques de ceux émis par des feuilles qu'on dérange. Marisol doit être en train de fouiller dans ses notes. Elle a eu la présence d'esprit d'écrire ce que Franz avait déballé, un miracle.

« Oui Aki toujours là ? Après quelques mojitos et du bon sexe torride, il a fini par m'avouer ce qu'il avait trouvé à ce propos. Alors, les Von Königmachin. C'étaient des nazis. Enfin, peut-être pas tous. »

Oui ça, elle l'avait vaguement lu au détour d'une page Wikipedia bâclée. Officiers de la Wehrmacht pour la plupart. Et alors, son propre pays avait bien balancé deux bombes atomiques sur son autre propre pays.

« Franz a joué des coudes à l'ambassade et il a vu qu'ils étaient listés sur une liste d'interdiction de territoire en Russie. Parce que leur territoire... »

Là, elle lit ses écrits, ça se sent à sa diction laborieuse. Elle bute sur le mot allemand.

« La Baronnie de...Von König...nig...oui bon, tu vois. A été prise par les soviets après la guerre et ils ont chassé tout ce qui était allemand. Du coup, plus question que l'envahisseur revienne. »

Jusque là distraite par la fin de son article sur le recyclage des déchets à Seikusu, Akina lâche son PC et fronce les sourcils. Elle attrape à la hâte un post-it et sort son crayon de la bouche afin de griffonner des mots au vol.

« Et le pire. C'est que l'un d'eux a été inscrit comme criminel de guerre dans les petits papiers américains. Un Von...putain, c'est dégueulasse ce nom. Ne te marie jamais avec, c'est pas humain de porter un truc si compliqué comme nom. Pourquoi tu te dégottes pas un beau Cruz, ou Sanchez hein ?
Marisol. S'il te plaît. Le sujet, reviens sur le sujet. Qui, qui est listé comme criminel ?»

L'intonation de Walker est brisée. Elle supporte mal l'angoisse que génère une telle nouvelle. Criminel de guerre ? Qui ? Le grand-père ?

« Siegfried Von machin. » rapplique Marisol.

Du calme Akina, du calme. Il n'est pas rare qu'un grand-père donne son nom à un de ses petit-fils, et puis comment pourrait-il en être autrement ? Le bel allemand a la trentaine à tout casser. Scientifiquement, il n'est pas permis de penser qu'il serait condamné aux USA pour des crimes commis il y a soixante-dix ans. Scientifiquement. « Son grand-père a peut-être gazé des Juifs ou violé des françaises sans défense. Tu te rends compte?Ou bien son grand-oncle a tiré une balle dans l'oeil de ton  grand-père yankee en Normandie, tu sais....cette balle qui l'a éborgné. Merde. » Ou peut-être qu'il a déjà serré la main à ton nippon de grand-père qui avait servi dans l'armée impériale. Trop de contradictions. Elle arrête de penser car la belle hispanique reprend son discours.

« Franz m'a dit qu'il était pas bon de s'acoquiner avec ce genre de personne. Vous ne vivez pas dans le même monde. J'ai pas envie que tu souffres, Akina. Je ne sais pas qui il est, mais réfléchis bien, ma belle. Je dois te laisser. Je te renvoie toutes les infos par mail, prends soin de toi. Ah et au fait, ton père est bien arrivé au ranch familial. Il a l'air en plein forme. »

Magnifique. La jeune femme raccroche et pousse un soupir, dépitée.

Merde, il est déjà dix sept-heures !

Sur la route du Red Velvet, elle envoie un dernier mail à son maître, se gardant bien de lui sauter à la gorge à propos de son passé familial. Après tout, personne n'a envie de se trimballer une valise avec une grosse croix gammée comme héritage de famille. Tout à coup, alors qu'elle attend à un feu rouge, le tableau s'éclaircit. Son impossibilité à fouler le sol américain, son voyage en Russie, son interdiction de vivre dans sa baronnie. Dire qu'elle l'a harcelé d'interrogations : Elle s'en veut énormément pour cette maladresse. Derrière on klaxonne. Le feu vient de virer vert. Elle lâche l'embrayage, reprend l'accélérateur, une première engagée et ses pneus crissent dans  le soleil fuyant.

Dans les vestiaires, elle enfile son bikini d'un bleu rutilant avec paresse. Ses collègues lui font plusieurs remarques sans importance. Elle réfléchit trop encore. Soudain, Vodianova apparaît. Sa seule camarade occidentale. Un physique à la russe, un accent à faire bander des mafieux et une taille svelte. Elle ne fait pas de spectacle, mais elle « baise » et au prix fort. Son seul défaut : une cicatrice sur la joue gauche. Sinistre trophée d'une liberté acquise douloureusement. En cinq jours d'expérience, elle n'a pas eu le temps de véritablement faire sa connaissance, mais a pris l'habitude de la saluer : un bon début en soi.

« Bonsoir, Ekaterina.
Salut, Akina. Prête à faire bander mes clients ? C'est toujours mieux quand ils arrivent déjà durs. Ca me fait moins de boulot. Et puis, ils me sautent en pensant à toi. »

Double malaise. La métisse déglutit en évitant soigneusement le regard glacial de la prostitué qui se maquille devant une coiffeuse. Avec le fard et les artifices, elle paraît avoir la vingtaine plutôt que la dizaine au-dessus. Un court instant, Walker envie sa maturité, sa confiance en soi et sa beauté brute de décoffrage.

« - Je me demandais...tu as de la famille en Russie ?
Oui ? Pourquoi je fais ce boulot à ton avis ? Je leur envoie une part de ma paie. Pour qu'ils puissent bouffer. Pourquoi ? T'as envie de visiter ? Je connais deux trois oligarques qui seraient prêts à claquer juste pour voir tes jambes dans leur voiture de luxe.
C'est vrai ? »

L'espoir est une chose merveilleuse, voyez-vous surtout quand il s'allie à une ambition démesurée du type récupérer une obscure baronnie aux fins fonds d'un pays qu'elle juge arriéré. Ekaterina quitte sa chaise et s'approche d'un pas félin pour s'immobiliser dans le dos d'Akina. Ses mains blanches caressent les épaules de l'étudiante, son souffle échoue sur sa nuque et elle murmure à son oreille, sensuelle :

«- Assez vrai. Tu veux que je t'apprenne comment on dit baise-moi en russe ? Ou « encore »? T'es prête à être sautée avec un canon sur la tempe ? A ce qu'on boive de la vodka hors de prix sur tes jolis petits seins ? »

Scarlett déglutit lentement, elle se sent comme prise au piège et les parois de l'étau qui se referme sur elle sont affreusement douloureuses. Une tape sur ses fesses suivie du rire moqueur de la russe délivre enfin son esprit du doute :

«- Pas au travail, on en reparlera autour d'un verre si tu veux. »



01:30 du matin. Akina est épuisée. Elle a enchaîné les shows entre deux gorgées de café. Avant de quitter le travail, elle s'est dopée aux vitamines, histoire de prendre le volant en toute sécurité. Une boisson énergisante agonise d'ailleurs au sol de son véhicule. Ses nerfs sont boostés, elle manque tout de même de perdre le contrôle dans un virage trop serré, mais s'en sort avec une petite frayeur rien de plus. A cette heure-ci, l’aéroport est presque vide. Les boutiques des terminaux ont fermé, quelques rares agents de sécurité patrouillent. Elle emprunte la direction du couloir des arrivées. En sortant du Velvet, elle avait enfilé la chemise de Siegfried, boutonnée à moitié dans la précipitation : on voit encore son bikini, et un mini-short en jeans pour supporter la chaleur nocturne. A ses pieds, ses bottes de pute sont encore là : blanches et reluisantes, elles s'appareillent avec sa tenue de scène. Quatre fois, elle revérifie l'heure d'arrivée sur le dernier mail, consulte les écrans d'information.

02:15. Il ne devrait plus tarder. Les larmes lui montent aux yeux, elle a envie de fondre en pleurs. Elle patiente de l'autre côté de la barrière, en espérant qu'il la verra comme un phare dans la nuit.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 50 jeudi 28 août 2014, 17:51:49

Claqué.

Il a mal dormi, n'a pas pu se faire son injection dans les temps, et est dégoûté des russes et de toutes ces putains de sous-races dégénérés sans honneur à peine civilisés. Il voudrait se réfugier dans son appart', s'y barricader, terré dans son pieu, une arme à la main, l'autre fourrée dans une pute. Bon plan.

Seikusu ressemble à Seikusu il y a une semaine. C'est au moins ça. Il y a peu de gens dans l'aéroport à cette heure. Les autres passagers qui descendent sont tout aussi éreintés que lui, et il se sent presque sale d'être entouré par ces putains de japo traînant la patte. Il doit trouver des chiottes, pour une piqûre, et vite.

Valise récupérée. Il la traîne jusqu'au grand hall.

Rayon de soleil.

Presque éblouissant. Son regard en est altérée. Une belle quasi-occidentale qui l'attend en plein milieu. Sourire. Il n'avait probablement besoin que de ça.

Il garde sa prestance. Raide. Droit. Marche tranquillement. L'attrape au vol quand elle s'approche, et la serre dans ses bras. Il doit rester Siegfried, mais a bien du mal. Il est moralement à bout, et ses vieux traumatismes remontent comme un volcan en éruption.

Sa chevelure blonde enfermée dans ses doigts, il soupire d'aise.

-Scarlett...

Il n'a rien remarqué de ses fringues. C'est seulement en la lâchant que son regard se fera équivoque. Il écarte de l'index la chemise pour voir ce qu'elle porte dessous.

-C'est ainsi qu'on se présente ?

Il ne lui en veut pas. Il ne fait pas le lien avec son nouveau taf. Il sourit, puis l'embrasse. Un long baiser, où ses lèvres fondent contre celles d'Akina, Il la tient par la nuque, la garde contre lui. Il a comme la vague impression de l'aimer... Mais il sait que c'est un certain manque affectif consécutif à sa situation de merde qui lui font penser ça. Ca ira mieux demain, elle sera redevenue son sac à foutre.

En parlant de ça...

-J'ai envie de toi.

Murmure-t-il à son oreille, avant de déposer quelques baisers sur son cou.

-Une objection ? Viens. Et parle-moi de ces masturbations.

L'anglais est peut-être parlé partout, mais pas forcément compris. Et il s'en tamponne. Même si il lui dit raconte comment il compte la prendre, ou la soumettre après, peu importe que tout l'aéroport l'entende. Le peu d'oreilles autour d'eux ne prête aucune attention à tout ça.

Un sol paraît sec, mais un panneau jaune indique qu'il faut laisser sécher. Il l'attrape au vol et se dirige vers des toilettes. Vides. Il la fait rentrer, place le panneau juste devant la porte, ferme, et met la poignée de sa valise sur celle de la porte, pour que le poids la retienne quelque peu et dissuade une personne tentant d'entrer. La jeune métisse est ensuite saisie par les hanches pour être appuyée sur le plan de lavabo, dos à Siegfried, face aux miroirs. Il se hâte de défaire son short, le baisse à peine, claque ses fesses, puis se serre à elle pour mordre son cou.

-Une photo seule ne m'a satisfaite qu'un temps, ma petite Scarlett.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 51 jeudi 28 août 2014, 19:54:08

Enfin il apparaît, au bout d'interminables secondes.
Avant même qu'elle l'ait pensé, ses jambes se meuvent seules en direction de l'allemand. Elles prennent la vitesse. Trois mètres, deux...et elle est propulsée dans ses bras. Le parfum singulier de Siegfried lui monte directement au cerveau, elle inhale cette drogue puissante dont elle a rêvé huit nuits durant. Décidément, ça change de ces foutus mails. Elle aurait rougi lorsqu'il remarque l'allure de sa tenue, mais cet index qu'il utilise pour écarter les pans béants du chemisier : elle l'aurait bouffé, sucé et léché. « Oula, reprends-toi » évente sa conscience, paniquée.

Oubliée sa conversation avec Marisol : La baronnie, les crimes de guerre, les points d'ombre, qu'importe ? Que sont -ils donc comparés aux bienfaits d'avoir Siegfried Von Königsberg dans la peau – ou presque ? Elle manque de chavirer quand ses lèvres se jettent sur les siennes, et elle répond – le geste affamé. Sa bouche dévore l'autre, malgré cette poigne ferme contre sa chevelure, elle veut sa part aussi. Autour d'eux, les rares retardataires s'attardent visuellement sur la scène, attendris ou tout simplement surpris. Une jeune femme sortira son iPhone afin de les prendre en photo qu'elle irait directement poster sur son mur Facebook avec pour légende : « C'est trop kawaiii ».

« J'ai envie de toi. »

Le kawai vient de décéder abruptement. Euh ? Attends, elle est encore sonnée par la pelle. Pas le temps de résister, le chapelet de baisers qui a parcouru son cou s'est chargé des états d'âmes. « Oui, oui, moi j'ai une objection » pleur sa conscience, reléguée au placard. Plus tard. Le reste, c'est comme une valse dont la demoiselle ignore les pas, soumise à la maîtrise de son cavalier. Elle aurait voulu, lui balancer quelques mots : Bienvenue. Oui, tu m'as manqué aussi. On va boire un coup pour fêter ton retour ? Mais c'est vrai qu'il n'est pas son petit ami. Tandis qu'elle est poussée, ventre contre le lavabo de faux-marbre, elle se réveille. Ils ont un contrat tacite tous les deux. Chienne et maître. Baron et paysanne. Ca lui paraît être l'ordre naturel des choses. A travers le reflet du miroir, elle les contemple, remarque encore une fois la beauté du prussien. Akina ferme les yeux, tressaille à peine alors que la main de l'homme s'abat sur son fessier. Elle mouille déjà, réceptive à l'empressement dont il fait preuve. Cependant, ce n'est pas assez. Pas assez vite, pas assez passionné, pas assez...brutal. D'un mouvement du bassin, elle le repousse suffisamment pour lui faire face. La belle se hisse sur l'évier avec une souplesse féline et ses jambes galbées emprisonnent fermement la taille du nazi qu'elle attire à elle avec cran. Il peut sentir les muscles de ses cuisses presser autour de lui.

« Il fallait être là, Mein Freiherr.» réplique-t-elle dans un soupir fervent.

Ses mains palpent son torse à plusieurs reprises, téméraires. Elles sondent le terrain et sans crier gare, arrachent le tissu qui condamne l'accès à la peau de son amant. La cravate y passe aussi et finit entre ses dents à elle. Pas une minute, elle l'aura quitté des yeux. Elle s'étonne elle-même de trouver l'assurance nécessaire à une pareille entreprise. C'est comme si elle voulait lui faire payer son absence. Wouah. C'est pas lui qui est censé faire ça ? C'est d'autant plus excitant.

« Fick mich. » articule-t-elle avec un fort accent, la cravate toujours fichée entre les lèvres. Le portrait est d'un érotisme sans concession. Vous pourriez faire tellement de choses à une fille qui porte votre cravate dans sa bouche.

Ses doigts sont déjà à l’œuvre plus bas. Un bouton en moins, une braguette qui descend très lentement. « Où...où tu as appris à dire ça en allemand ? En neuf jours ? » balbutie cette agaçante voix de la raison. Au final, cette langue lui plaît autant que Siegfried l'intoxique. Pour s'envoyer en l'air, n'importe quel langage convient. Elle conclut que cette nuit, il y a d'infimes chances que la chienne et le maître laissent place à un féroce combat d'aigles.   L'Histoire se rejoue. Les USA sont prêts à remettre ça. Et les serres de l'american eagle s'abattent impitoyablement sur les épaules de Siegfried. Non, il ne rêve pas : elle est en train de le griffer.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 52 jeudi 28 août 2014, 21:23:04

Compris, Akina. Pas assez ? Il s'en rend compte. C'est ainsi qu'il la désire. Elle l'excite plus que de raison. Si le trajet en avion l'avait assommé, elle lui avait fait l'effet d'une piqûre d'adrénaline, deux même, une dans la cervelle et une dans la queue.

Qu'il la baise ? Ca vient. Deux secondes. Avant, il doit... corriger.

Il reprend le contrôle de la situation. Le sang déserte peut-être son cerveau pour affluer ailleurs, mais il n'en perd pas ses réflexes d'alpha. Ses mains saisissent les poignets d'Akina pour écarter son emprise. Rappelle-toi qui est le patron. Qui dirige, ici. Qui est ton Maître.

-C'est ça, apprendre l'allemand ?... Pouvoir me dire comment te prendre ? L'allemand possède une marque de politesse. Répète après moi : « Ficken Sie mich. »

Notons le « ch » un peu sifflant, comme s'il y avait un « s » dedans, qui fait partie des prononciations typiquement scandinaves.

Il ne lui retire pas la cravate de la bouche, mais se contente de la bâillonner avec, assez artificiellement. Qu'elle pense seulement aux conséquences si elle en vient à l'abîmer. Il fait ensuite glisser sa culotte qui va rejoindre son aînée à mi-cuisse. Difficile de les garder complètement écartées, mais il s'en balance : Il dégage son pantalon et son sous-vêtements, et la prend par la gorge pour la coller aux miroir, acculée entre le SS et son propre reflet. Siegfried s'y regarde d'ailleurs un instant. A-t-il envie de se voir en train de la saillir à la hâte, comme un animal, sans même avoir pris la peine de lui demander si elle allait bien ?

Oui. Oui, il a enfin de la défoncer, et ça ne le dérange pas de se regarder en train de le faire. Il n'a pas de honte à être un violent dominateur, et y trouve même un certaine fierté. Son regard redescend sur Scarlett.

Cette photo.

-J'ai touché à deux filles. Dont une plusieurs fois.

L'honnêteté. La connerie, un peu, aussi.

-Chaque fois, c'est toi que j'imaginais.

Sa verge la pénètre alors, la déchire même. Il n'a aucun scrupule. Il y va lentement, mais sûrement, et elle pourra sentir de nouveau l'épaisseur de sa queue envahir son intimité fragile jusqu'à atteindre la garde. Une telle sensation... Siegfried en rêvait. C'est elle qu'il voulait prendre, et cette putain de sensation valait l'attente.

Il enferme ses deux mains sur sa nuque, pour que son regard froid la domine, la couvre totalement, qu'elle ne puisse en réchapper.

-Scarlett... Tu m'as demandé d'être la seule. Tu veux me faire confiance ? Tu seras la seule. Je le jure. Je n'ai eu de plaisir avec elle que parce que je voulais que ce soit toi. Jusqu'à ce que tu m'abandonnes, tu seras ma seule et unique chienne.

Il se penche et l'approche de lui en même temps pour lui prendre un long et puissant baiser... Après quoi il la repose contre le miroir, et la prend comme elle le désire. Fort. Rudement. Sa queue la transperce à plusieurs reprises, acharnée. Le SS a de la haine à revendre, et il va la purger sur elle. Dans son regard glacial transparaît toute son admiration, celle d'un fauve pour le bout de viande qu'il va bouffer.

-Je t'ai ordonné de me parler de tes plaisirs solitaires, ma petite chienne.

La soie dans la bouche, oui oui.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 53 jeudi 28 août 2014, 22:23:49

J'emmerde la politesse allemande, se surprit-elle à penser. Elle se garde lui faire partager son opinion sur le vif, et préfère tenter l'obéissance. Elle répète vaguement, la bouche encombrée par le tissu soyeux. Son ego est sans doute heurté qu'il prennent d'abord le temps de la corriger. Et Akina aurait littéralement lacéré la chair de l'officier s'il ne s'était pas ressaisi. Le vague écho d'un bruit de canalisation parvient à son oreille. Quelqu'un est passé dans les W.C adjacents, ceux pour hommes. Les sens énervés par l'excitation, le moindre détails étranger lui apparaît en évidence, ajoutant à la frustration.

Sa gorge est vulgairement capturée. Elle échappe un gémissement étouffé par le bâillon improvisé lorsque son dos heurte le miroir dont la surface tremble légèrement. Sa respiration est pantelante, alors qu'elle s'apprête à le recevoir d'un instant à l'autre, il temporise l’événement. Bon sang, prends-moi. Ses paumes ont rapidement retrouvé le chemin des épaules du noble, qu'elle presse entre ses doigts manucurés.

Puis l'aveu l'assèche complètement. La chute est violente, sa rencontre avec le sol fracassante. Quoi ? Non...Quoi ? La fureur embrase les prunelles mordorées de l'étudiante qui débute une faible résistance. Elle ne veut plus. Comment a-t-il osé ? C'est la seule chose qu'elle avait exigé. La seule. « Décidément, ce mec sait vraiment bien te baiser » ricane froidement sa conscience. La tête lui tourne, les lumières de la petite pièce vacillent autour d'elle. Elle va s'évanouir de colère. Est-ce possible ?

La douleur succède bientôt au désarroi. Il vient de la pénétrer. C'est comme un coup de semonce. Elle mord la cravate pour s'empêcher de crier son plaisir. Elle nage en plein paradoxe tandis que les premières pénétrations soumettent son étroitesse. Elle le sent racler et percuter le fond. Désormais, ses iris pétillent d'un éclat passionné. Encore, encore. Et le regard du S.S la fascine : aussi glacial et sombre que l'océan arctique. Elle a cessé de nager et se noie dangereusement.  Elle n'a plus d'issue et elle sombre sous la domination allemande. Scarlett reconnaît sa vigueur, ce plaisir fulgurant. Le baiser écrase les dernières traces de colère et lui soutire son pardon. Elle est prête à le lui rendre, quand il la repousse. Elle se cambre, renverse en arrière sa tête qui va cogner le miroir. Sous l'impact, la glace se fissure, mais ne brise pas. La douleur traverse les pupilles dilatées de la chienne dont les reins sont mis à rude épreuve. Il s'enfonce rageusement. Elle cherche désespérément une surface à laquelle s'appuyer. Si sa main gauche échoue sur le marbre blanc, la droite heurte brusquement le robinet et l'eau se met à couler.

« Je...mh....mh...peux..mh..pas... » geint-elle dans la cravate, totalement désorientée.

A vrai dire, ce sont les seuls mots qu'elle saura aligner. Ses muscles sont tendus, sa cambrure prononcée et ses yeux grands ouverts. Ils fixent ceux de Siegfried et le temps semble ralentir. Elle reçoit les coups de trique enragés depuis un état d'extase secondaire. Plus rien ne compte. Un cri de trop propulse l'accessoire de soie dans l'évier rempli d'eau.

« Sieg...han...Han ! »

Son bras tremblant se lève, sa paume échoue contre le plafond bas au-dessus des éviers et elle pousse pour mieux encaisser le flot de haine qui frappe ses cuisses. Elle en chie et galère à recevoir la brutalité du S.S.

« Je...ah ! Pensais à vous... ! J'avais han ! Mes doigts...aah, au....tout au...FOND ! » s'écrie-t-elle en ponctuant sa confidence d'un hurlement de jouissance. Son orifice abusé détone soudainement autour de la queue étrangère. La jeune femme est essoufflée, l’œil vitreux. Autour des hanches de Siegfried, ses jambes sont encore en train de trembler, secouée par l'orgasme terrassant.

Merde. Il a couché avec d'autres femmes.

Ca lui revient comme un boulet de canon. La gifle part immédiatement. Et avant qu'elle ne puisse retenir sa main et regretter, elle marquait la joue du mâle d'une rougeur conséquente. Putain. Merde. Oups. Non désolée, désolée. Je veux dire....je ne l'ai pas fait exprès. Il est trop tard, sa gorge est nouée par la peur.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 54 jeudi 28 août 2014, 22:55:15

Il pourrait la sauter des heures durant. Sa queue rageuse la défonce avec hargne, et il se plaît de la voir ainsi s'abandonner totalement. Elle jouit tellement vite, tellement bien... Elle a complètement succombé à son pouvoir. C'est dangereux. Les fanatiques sont les plus imprévisibles. Mais peu lui importe, tant qu'il peut la pénétrer, encore et encore, la traiter comme son sac à foutre, la prendre n'importe où, n'importe quand et n'importe comment, il fera tout pour la gérer.

Et cet orgasme. Le conduit de chair qui enserre ce sexe qui la ravage a quelque chose... de divin. Il voudrait jouir, maintenant, se vider en elle, mais il n'en a pas fini, oh non. Ce corps mérite encore qu...

Clac. La réflexion est stoppée net. Alors qu'il la pensait vidée de sa substance, ralentissant pour éventualiser de la prendre autrement, c'est elle qui change la donne. Sa joue chauffe. Son esprit aussi. Il garde la tête sur le côté un instant, sans bouger. Ses dents se serrent. Il veut lui faire mal. Il va la tuer.

Il se regarde dans le miroir. Il a bien marqué. Sale petite pute. Tu crois donc avoir les droits sur moi !? Le dominateur classique, qui serait blessé dans son orgueil, avili par son esclave, et qui se tournerait aussitôt vers la rage destructrice.

-Désolé.

… Quoi ?

-Ta colère est légitime.

Il la regarde de nouveau. Ses yeux de glace ont quelque peu fondus sous le feu qui gronde en elle. Son ton est calme, bien que monocorde, trahissant un certain sérieux. Nul aplatissement. Juste une mise à niveau.

Il touche sa joue devant le miroir, essayant d'en arrêter les tressautements nerveux, puis en revient à elle, passant vaguement sa langue sur ses lèvres, reprenant sa respiration pour s'exprimer le plus clairement possible.

-D'autant plus que tu sembles avoir été irréprochable et obéissante. Écoute-moi : J'ai fait ce dont j'avais envie. J'en ai le droit. C'est la nature de notre relation. Rien ne peut m'obliger à la fidélité. Je fais ce que je veux. Toi, tu n'as que le choix de te soumettre ou de partir.

Il marque une pause, se regarde encore.

-Or, je n'ai pas envie que tu partes. Le fait que je préfère te voir toi quand je suis avec une autre m'a fait me dire qu'il valait peut-être mieux que je fasse des concessions pour te garder.

Il se retire aussitôt d'elle. Sans remord. Remonte son pantalon, pareil. Se la range tant bien que mal. Ceinture serrée. Il prend ensuite une main d'Akina, celle qui ne l'a pas touché.

-« Mais quiconque te frappe sur la joue droite, présente-lui l'autre joue ». Matthieu, chapitre 5 verset 39. Tu vas m'en remettre une, de l'autre côté, pour égaliser. Ce sera la dernière fois que tu pourras me frapper sans la moindre représailles. Après quoi tu auras toujours le choix de ne plus jamais me revoir. Je mettrais ça sur le compte de mes fautes. Mets-y de la force, que ça vaille le coup. C'est un ordre, ma chienne.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 55 jeudi 28 août 2014, 23:37:13

Elle va finir les dents pétées contre le lavabo, elle le sent.
Les excuses qu'il lui présente sont le fruit de son imagination, rien de plus.

En réalité, les choses prennent un tournant inespéré. Côté conscience, les bras tombent. Elle a osé. Le côté Jack Walker, sans doute. La témérité occidentale, cette non-retenue caractéristique des enfants gâtés. Et si elle regrette c'est uniquement parce qu'elle craint lui avoir fait mal.

Il se retire, elle redescend ; remonte son short et son string pailleté. Elle passe les mains dans sa propre crinière, dégageant ses tempes dont l'une est marqué de deux points de sutures recouverts grossièrement d'un petit pansement blanc. Ce gars est un ogre. Et elle ne fait pas référence à son appétit sexuel ; Il a dévoré son coeur innocent et elle lui souhaite de mal, très mal le digérer.

« Je ne veux pas vous frapper ! Je ne l'ai pas fait exprès ! »

« Mais si tu veux, » lui dicte vicieusement sa conscience. Un  bon coup, comme il l'exige pour tous ces sentiments qu'il t'inflige et qu'il ne te rend pas, pour te laisser le choix de partir, pour tous les mensonges par omission, pour être parti voir d'autres femmes. Mon Dieu, elle n'aurait pas assez d'une seule frappe. Soudainement, elle repense à Ekaterina Vodianova et sa cicatrice. Des femmes risquent leur vie pour échapper à la soumission, deviennent fortes, indépendantes et elle, pauvre fille, se jette droit dedans.

Les larmes jaillissent sans qu'elle puisse les contenir. Un premier sanglot éclate dans sa poitrine. Partir serait un déchirement. Ses pleurs redoublent rien qu'à l'idée de ne plus le revoir. Son autre main s'élève et tressaille en suspens, quelques secondes. Il n'aurait pas pu lui imposer pire comme ordre. Lever la main sur lui, qu'elle aime par-dessus tout. Voilà qui lui passera l'envie de recommencer. Oh, elle le déteste tellement. Ses doigts claquent l'autre joue avec force. Le son lui tire un hoquet de frayeur, et elle renifle bruyamment.

Elle récupère son sac à main, laissé à terre et en extirpe les clefs de sa voiture, sans arrêter de pleurer. Elle se trouve pathétique. Il est temps de rentrer.

« Je vous ramène à la maison. »

Chez elle, mais elle ne le précise pas.

La valise de l'allemand est repoussée et elle quitte les lieux en espérant qu'il la talonne. L'aéroport est complètement désert. Le Parking est à cinq longues minutes de marches. A renfort de grands pas, elle réussira à calmer partiellement sa crise de larmes.  Sur la route, rien à signaler. Les lumières nocturnes se succèdent sur leur visage marqué. Parfois, ses mains tremblent sur le volant, elle peine à passer une vitesse ou deux, mais les conduit à bon port. Elle n'aura pas pipé mot, trop occupée à penser.


La maison des Walker est vide. Jack est parti rejoindre son père au Texas pour quelques semaines. Marre de ce pays de niaks, soit disant. Elle peut enfin respirer. La télé  flambant neuve trône sur le mur du salon. Elle allume timidement les lumières et rejette ses clefs sur le bar américain à côté d'une enveloppe d'où s'échappent des billets, pourboire de la semaine. Tout est propre et l'air est saturé du parfum habituelle de l'étudiante. Ses yeux expressifs se posent sur Siegfried. Il peut y lire toute la détresse et l'affection qu'elle éprouve à son égard. Un coup morte de trouille, l'autre franchement assurée. Elle ose enfin sourire au milieu de sa figure humide.

« Je...je vous ai préparé une surprise, pour votre retour. Nous avons rendez-vous, demain à 15h. J'espère que....vous n'aviez rien prévu. Un peu de camomille ? »

Elle en aurait besoin pour dormir.
Scarlett n'ose pas lui avouer qu'elle a également besoin de s'endormir dans ses bras cette nuit, qu'elle en a envie. Qu'elle veut le sentir respirer, goûter à sa chaleur, qu'elle se sentirait en sécurité étrangement.

« Si vous avez des affaires à laver, je peux m'en occuper également. Et ahm...si vous avez faim, j'ai fait des cupcakes ce matin. Ils sont dans le frigo. »

Elle ne précise pas qu'elle les cuisiné à son attention. Il s'en rendrait compte, si jamais il les goûtait : la décoration est aux couleurs de l'Allemagne.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 56 vendredi 29 août 2014, 00:05:33

Il aura encaissé. Tout.

La baffe, le voyage silencieux, sa compassion et sa culpabilité.

Il devrait s'en foutre. D'ailleurs, très honnêtement, il s'en fout un peu. Il sait que ça lui passera, ou tout du moins qu'il saura lui faire passer ça. Ce connard manipulateur n'a aucun scrupule. Il a pourtant l'impression franche et réelle d'agir pour le bien d'Akina. Elle est assaillie par ses sentiments, mais c'est nécessaire, elle apprendra bientôt à vivre sans eux.

Comme lui.

Il reste debout dans l'entrée, n'ayant pas l'autorisation de s'asseoir. Pas de Jack. Pas son odeur. Au contraire. Que c'est agréable. L'endroit est toujours propre.

-Je lave mes affaires moi-même, ne t'inquiète pas.

Tu n'es pas mon esclave, allait-il rajouter. Mais si, en fait. Bon. Tu n'es pas ma petite amie, disons. Euh... N'est-ce pas contradictoire ? De toute façon, ce maniaque a rarement laissé les autres s'occuper de son linge, de son ménage ou de sa vaisselle.

Il acquiesce par un « hm hm » à la camomille. Les cupcakes ? Il veut bien. Il crève la dalle.

-J'ai un médicament à prendre d'abord.

Il ouvre donc la valise pour en sortir son petit coffret de métal, style étui à cigarette, pour le poser sur la table. De là, il ira ouvrir le réfrigérateur pour en sortir les cupcakes. Noir, rouge et or. Or, très important. Avec l'oriflamme de sucre dans les mains, il retourne dans la pièce principale.

-Il y a une légende à propos de ces couleurs. On dit qu'ils viennent des Freikorps, les corps francs, qui se battaient contre Napoléon. Les corps francs étaient des unités miliciennes non-adoubées par l'Etat mais qui se battait pour l'Etat. Tradition purement allemande. On trouvait encore des Freikorps dans les années 30, ainsi que dans les années 60. La prétendue signification de ces couleurs seraient que l'Allemagne est dans une période noire, qu'elle doit traverser en versant et en faisant verser le sang, avant d'atteindre sa période d'or et de lumière. C'est seulement après qu'on en aurait fait le drapeau de mon pays.

Quand il était jeune, il bouffait de l'histoire nationale jusqu'à en vomir. Et ça se voit. Il sourit à Akina en posant enfin ses fesses sur un quelconque canapé, ou quelque chose du genre.

-Merci, Scarlett. J'apprécie beaucoup.

Une seringue à moitié vide est extraite de l'étui, et il se la plante immédiatement dans le coude. Sans garrot ni rien. Il a cruellement besoin de sa dose et se fout du reste. Le tout injecté, il range l'objet avec ses pairs pleins d'une substance incolore, et range le tout, se ruant sur les pâtisseries.

-Tu permets que je dormes ici ? Je suis fatigué. Enfin, là je vais avoir un regain d'énergie, mais dans une petite heure je devrais être fatigué. Je prends le canapé. Tu pourras faire du bruit si tu vas au travail, tu ne me réveilleras pas si facilement. Je serais là demain, 15h, sans faute. Je t'offrirais tes cadeaux à ce moment-là, je suppose ?... Moui.

Le tout débité sans interruption, avec un peu d'incertitude. On le sent nerveux, ses doigts tremblant. Le « médicament » fait effet. Il se force à reprendre un gâteau malgré la nausée qui monte. Il doit se maîtriser.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 57 vendredi 29 août 2014, 00:44:38

« C'est une très belle histoire. Si ma mère ne m'en avait pas empêché, je me serai engagée dans l'Armée. »

Elle met la bouilloire en route, le dos tourné à Siegfried – histoire de cacher ses dernières larmes. Elle était allée jusqu'à remplir le formulaire à ses 17 ans, sous les yeux galvanisés d'un père fier de sa progéniture.

« Américaine. » précise-t-elle. « Mon père....vous savez, n'a pas toujours été un alcoolique. Il était un héro en Afghanistan. Il pilote des avions de chasse et... »

Pourquoi elle lui raconte tout ça. Elle finit par se retourner pour déposer deux tasses sur le bar et écarquille les yeux en le voyant se piquer. Elle se mord la lèvre afin de réprimer les milliers de remarques qui se pressent à ses lèvres impatientes. Puis l'inquiétude prend le dessus. Sa maladie, est-ce grave ? Les sachets de camomille tombent lourdement au fond des mugs. Les scénarii s'enchaînent à vitesse grand V:de l'insuline ? Serait-il diabétique ? Non, elle ne l'a pas vu prendre son taux d'insuline avant les repas, ou alors son diabète est très particulier. Après ces courtes réflexions, elle consent un nouveau sourire :

« De...de rien pour les gâteaux. Ils ont été fait avec... »

Amour. Le tombe sonne creux dans son esprit et elle complète amèrement : « Une recette du pays. » Quatre pas en arrière, elle récupère l'eau chaude et revient la déverser avec application. Alors que le sachet d'infusion ballotte paresseusement, elle prend en considération les conseils de Marisol : « Pas un homme pour toi. Pas du même monde. » Sont-ils si différents?Si incompatibles ?

Elle arrive à ses côtés, sur le canapé du salon, tasse dans chaque main. Elle dépose celle de Siegfried sur la table basse pour éviter de l'encombrer et souffle sur la sienne. Des cernes violacées commencent à apparaître sous ses yeux fatigués. La chemise de l'allemand, trop grande, trop déboutonnée, a fini par lui glisser sur l'épaule droite.

« Oui, vous pouvez dormir ici. Je ne vous laisserai pas retourner dans votre état de fatigue. »

Akina remarque ensuite les tremblements qui agitent les doigts du SS. Ses sourcils s'arquent et elle se débarrasse de son thé sur le meuble avant de se pencher sur lui. D'une infinie douceur, elle cueille ses grandes mains au creux des siennes. Les pouces de la demoiselle vont lentement flatter la peau du professeur tandis qu'elle lui offre un regard tendre.

« Je vous épargnerai le canapé. Vous avez besoin d'un lit, Siegfried. J'aurais adoré dormir avec vous. Avoir l'impression de faire les choses normalement. Toutefois, je connais votre satisfaction à dormir seul, du moins je présume. Prenez donc mon lit, avec ou sans moi dedans. Si c'est sans, j'irai dormir dans la chambre de mon père. »

La sincérité marque le ton de sa voix. Ses mains délivrent celles du noble pour mieux l'étreindre, glissant ses bras frêles autour de son cou, réfugiant son minois exotique dans sa chevelure tiré à quatre épingles. Elle a envie de prendre soin de lui. C'est un instinct féminin primaire qui remonte. Outre le satisfaire de bien des manières, elle aspire à le soulager. Bien qu'en commençant à le connaître, elle se doute que pareille méthode lui attirerait simplement un oeil indifférent.

« Je serai toujours là pour vous. » promet-elle de vive voix contre l'oreille allemande.

La sonnerie du téléphone fixe retentit. Elle s'excuse auprès de Siegfried, de détache de lui et attrape le combiné en s'isolant dans la cuisine d'où elle est parfaitement audible.

« Hein ? Mais c'est trois heures du matin !
... »


Elle jette un coup d'oeil angoissé vers son invité et se hâte de lancer :

« Non. Je ne peux pas, trouvez quelqu'un d'autre pour cette nuit. Mon service est terminé.
.... »


C'est Honda évidemment. Trois heures du matin ? Mais pour lui, la fête bat son plein. Une danseuse a décommandé cette nuit, la scène est vide et les clients impatients. Il hausse un peu le ton avant de se résigner. Akina fait les cent pas dans la cuisine, baissant d'un ton pour n'offrir que des murmure empressés. Finalement, elle  conclut :

« Oui c'est ça, à demain. »

Et elle raccroche, le coeur battant.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 58 vendredi 29 août 2014, 01:19:19

Pourquoi ? Pourquoi être si douce avec lui ? Pourquoi lui faire ce genre de confessions qui ne peut que lui attirer sa sympathie ? En est-elle seulement conscience, de son héritage éminemment militariste, parce qu'on dit au pays que le seul bon prussien est celui qui porte un uniforme et un sabre ? Pourquoi s'évertuer ainsi à être si aimante, et lui pardonner ?

Parce que tu l'as voulu, Siegfried, et que tu as tout fait pour. Tu avais pour but d'enfumer sa raison par le désir, usant de ton charisme et de ta manipulation, et c'est fait. Ca y est, il a des remords, juste quelques secondes.

Il a des questions à poser sur son père. Sa mère. Et sur elle. Il doit connaître parfaitement sa nouvelle soumise afin de ne pas être un étranger qui la domine, mais un maître qui la protège dans tout ce qu'elle vit, et qui peut réciter son passé par cœur. Il est néanmoins interrompu par la sonnerie du téléphone.

… OK... Quel genre de travail nécessite d'être disponible en pleine nuit, en urgence ?... Mais aussi, qu'elle peut refuser ?...

-Tu devrais y aller.

Il murmure ça une fois l'appel terminé.

-Je veux dire, si tu restes pour moi, ce n'est pas grave. Je serais encore là demain, et les jours suivants. Si tu me laisses prendre ton lit, c'est là où tu me trouveras. Mais c'est en travaillant plus dur et plus que les autres qu'on fini par devenir le meilleur. L'argent ne tombe pas du ciel. Dans mes jeunes années je cumulais quatre postes. Le salaire allait avec. Passons les crises de nerf et tout le reste, si j'avais continué quelques années de plus, j'aurais pu grimper tous les échelons et finir par une retraite tranquille, riche, loin de tout souci. Le destin en a décidé autrement.

Perdu dans ses propres contemplations, il racle sa gorge pour signifier son retour sur terre.

-Je serais là pour toi aussi, ma Scarlett. C'est mon rôle désormais. Tu ne seras plus seule. Alors je te le dis : Si tu t'en sens capable, tu peux passer un peu de temps à ton travail. Si tu préfères te reposer, soit, mais moi, je ne dois pas être un facteur dans cette décision.

Il se lève, emporte sa tasse et deux gâteaux dans l'autre main.

-Je vais dans ton lit, quoique tu décides. Et il est hors de question que tu dormes ailleurs que dedans. Et pas touche à ma valise, c'est une surprise.

Il connaît le chemin sans le savoir, il se contente de deviner, et traînera la patte jusqu'au lit.

Lorsqu'il n'est plus soumis au regard d'Akina, il semble avoir une poussée d'énergie, comme s'il n'était plus fatigué. Il se précipite avec le plus grand silence vers ses armoires, ses tiroirs, essaient d'en ouvrir un maximum pour jauger de ce qu'il y a dedans, un indice sur ses goûts par exemple, avant de tout fermer et de s'asseoir sur le lit, l'air de rien. Il goûte à la camomille, en prend une gorgée plus large ensuite, mord un cupcake en le gardant entre ses lèvres pour enlever chemise, chaussure, chaussettes, et s'allonge sur les draps, mains derrière la nuque, tasse précédemment abandonnée à terre.

Elle aussi a une surprise, a-t-elle dit. Il veut voir.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 59 vendredi 29 août 2014, 11:24:39

Elle le regarde partir, une boule au ventre.
Retourner au Red Velvet ? Malgré la fatigue. Honda a dit qu'il miserait double.

La belle ouvre les placards d'une pharmacie dans la cuisine et avale deux comprimés de vitamines. Elle peut définitivement oublier l'effet apaisant de la camomille. Les clefs de voiture sont reprises et depuis la chambre, l'allemand aurait entendu la porte d'entrée qui claque, le moteur de la Honda qui vrombit. En quelques secondes, Akina est déjà loin.



« Merci ma puce, » se réjouit sombrement Honda en lui bécotant les deux joues. « File aux vestiaires, y'a une tenue pour toi. ».

Oui, oui, d'accord. Elle n'a pas l'air d'arriver à parler. La musique agresse ses tympans rendus sensibles par la fatigue. Cette nuit devient un puits sans fond où elle chute libre. Devant une coiffeuse aux spots éblouissants, elle fait de son mieux pour dissimuler ses cernes sous un maquillage audacieux. Elle doit rappeler Honda pour s'expliquer sur la tenue. Le bikini noir dont le haut est bardé d'un aigle allemand, passe encore. Mais le brassard nazi est-il vraiment indispensable ? Ah, beaucoup de japonais bandent sur ça ? Ils discutent à ne plus finir. Elle veut bien garder l'aigle : le bandeau, hors de question. Ce n'est pas toi qui décide, menace le gérant avant de lui jeter l'accessoire polémique à la figure. Si elle ne dort pas, elle vit un vrai cauchemar.

 Le retour sur scène sera laborieux. Si elle avait été fumeuse, elle aurait ressenti le besoin imminent de tirer sur une clope afin de calmer sa nervosité grandissante. Enfin, elle émerge sur le podium – accompagnée des sifflements indécents et de plusieurs applaudissements. Soudainement, alors qu'une main saisit la barre du pôle, elle repense à Siegfried. Son image envahit son esprit et elle se surprend à le rechercher désespérément parmi cette modeste foule. Serait-il furieux ou excité comme les trois quart de la salle ? La seconde perspective la motive légèrement.

Les clients s'impatientent. Le patron fronce les sourcils, puis soupire de soulagement en l'admirant effectuer les premiers mouvements autour de la tige métallique. Il est particulièrement impressionné quand elle renverse son corps, tête en bas et que sa chevelure blonde frôle le sol. La chorégraphie à de quoi inciter les spectateurs à consommer plus d'alcool. A cette heure-ci, ce sont les putes qui servent, histoire de placer quelques propositions indécentes à leurs oreilles éprises. Et si l'un des clients éprouve la moindre réticence, il lui suffirait de lever les yeux vers la féline sur rampe, qui du haut de son perchoir, écarte ses jambes galbées pour dévoiler les formes sulfureux de son fessier et son entrejambe.

A 4:30, elle aura fini. Le dernier spectacle s'achève. Les prostituées guident les retardataires dans des chambres dissimulées à l'arrière du bâtiment. Akina est épuisée. Elle n'a pas le courage de se changer, enfile une veste, récupère son extra tout en refusant le verre proposé par Honda. Il la gratifie d'une blague de mauvais goût et enfin, elle retrouve le confort de sa voiture : les jambes et bras ankylosés. Encore un petit effort pour la route, après tu pourras t'écrouler au milieu de ton lit. Enfin, sur le côté si Siegfried est dedans.


Elle prend garde à ne pas faire de bruit en rentrant, se sépare de sa veste qui échoue à terre dans le vestibule. Les escaliers sont gravis péniblement, elle titube à cause des courbatures. Elle ouvre lentement la porte de sa chambre et à la lueur d'une lampe de chevet encore allumée, distingue la silhouette familière de l'allemand étendue sur sa couche. La métisse aura un sourire attendri et se rapprochera à pas de loup pour mieux distinguer les traits de l'homme endormi. Il a l'air tellement innocent dans cette position, si vulnérable. Elle envoie sa main dégager quelques mèches brunes du visage imberbe de son amant et sous ce geste, le brassard déjà lâche, glisse sur son poignet. La belle s'en débarrasse et le dépose sur le chevet, les pensées embuées par l'épuisement. Conservant sa tenue de scène, elle se glisse sous les draps aux côtés de Siegfried. Le sommeil l'emportera tout de suite. Elle y sombre comme un poids lourd.



Le soleil frappe son visage aux traces de maquillage estompé vers huit heures après moins de quatre heures de sommeil. En sentant une présence contre son dos, et un bras échoué sur sa taille, elle se demandera où elle est. Ses paupières s'agitent puis se soulèvent en laissant la lumière du jour aveugler ses prunelles. Aouch. Elle a trop bu ? Non, elle se remémore L'aéroport, la gifle, la camomille, Honda...et au milieu des draps, ils sont pressés l'un contre l'autre, sans avoir faire l'amour au préalable. Une première. Lorsqu'elle quitte le lit à regret, elle prend soin de ne pas l'éveiller, discrète et souple. Sa bouche est pâteuse ; il lui faut une douche. Cette dernière la réveille complètement et elle réfléchit à la suite des événements. Ils ont rendez-vous à quinze heures et il est 8:30. Siegfried dort toujours : combien elle le comprend. Elle enfile un pantalon de yoga sombre, terriblement moulant et un débardeur pourpre, qui l'est tout autant. Puis elle se dirige dans la chambre de son père qu'elle ne pénètre qu'à de rares occasions, pour faire le ménage par exemple. Il a conservé un ou deux cadres de Seika où l'on découvre qu'elle est médecin de guerre dans l'armée américaine. Ils posent tous les deux fièrement dans un camp en Afghanistan. Elle évite de son mieux le cliché et sort d'une commode un treillis de l'U.S Air Force, aux couleurs d'un camouflage désert, ainsi qu'un T-shirt sombre. Elle les apportera ensuite au bord de son lit où l'allemand se repose toujours avec une note épinglé sur le tas plié : « Là où nous allons, il est déconseillé de porter un costume. »

Le petit-déjeuner est un vrai calvaire à préparer. Hormis les pâtisseries, Akina ne sait absolument pas cuisiner. Elle tente lamentablement des oeufs brouillés. 9:00 sonnent et elle n'est toujours pas capable d'arriver à faire griller le bacon correctement. Misère.
« Modifié: vendredi 29 août 2014, 11:41:39 par Akina Walker »


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