Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sturm und Drang

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Sturm und Drang

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Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 75 mardi 02 septembre 2014, 21:56:18

Il est assis au fond de la salle, mais la vue sur la scène est imprenable. Honda patiente à sa droite, nerveux comme une puce. Le gérant lui propose un nouveau fond de vodka.

« Нет » répond froidement l'homme, l'attention accaparée par le spectacle qui se déroule plus loin. On y est. Le japonais flippe sa mère, pas elle. Putain. Elle a un contrat qui ne spécifie pas les relations tarifiées et vu la manière dont le slave la dévore du regard, Honda comprend rapidement que ce soir, il allait se mettre à dos l'un des principaux actionnaires de sa petite entreprise. Perchée sur ses genoux, une pute allume l'extrémité de la cigarette du russe. Et à travers la fumée qui s'élève d'une première taffe, il aperçoit la métisse trémousser son joli cul.

Danser autour d'une tige métallique lui demande énormément de concentration. Tout d'abord parce que l'exercice est très physique, et ensuite parce que la chorégraphie s'apparente parfois à de la haute voltige. Lorsqu'elle se hisse jusqu'au sommet, il lui arrive d'être à deux mètres cinquante du sol. Assez pour lui permettre d'enserrer la barre entre ses cuisses et de basculer en arrière avant de se réceptionner dans une acrobatie sensuelle. Elle termine sa figure à genou, puis se redresse lentement en cambrant la chute de ses reins. Au son de Tainted Love, la belle poursuit son numéro. Elle prend de l'élan, soulève son corps et tourne autour du barreau, écartant les cuisses. Et à chaque passage au sol, elle exécute quelques pas de danse afin d'enlever l'un des éléments de sa tenue jusqu'à terminer enveloppée dans la lingerie donnée par Honda.

« Ekaterina se tient à votre disposition. » hurle ce dernier pour couvrir la musique assourdissante.

« Pas ce soir, Honda. » réplique le russe dont la moue trahit un certain agacement. Celui d'être dérangé en pleine contemplation. En réalité, il n'en a rien à cirer de ce bar miteux. Il en a acheté 80% afin d'obtenir Ekaterina Vodianova, une de ses anciennes prostituées qui s'était faite la malle.  Alors, il avait traqué cette garce. Homme politique russe le jour, oligarque mafieux slave la nuit, il possédait assez d'argent pour retrouver une fourmi qui aurait perdu une patte en plein milieu du désert. Kitty, ainsi qu'elle était surnommée, avait été soumise par ce simple rachat : comprenant qu'une fois qu'on tombait entre les mains de Nikolaï Tsoukanov, c'était définitif. 

« S'il vous plaît, Tsoukanov-sama, reprenez un peu de vodka, au moins. »

« J'en ai rien à faire de ta vodka. Dis-moi, cette femme. » Il désigne Akina d'un geste du menton. « Elle est nouvelle ? Je ne l'ai jamais vue. »

Honda déglutit et porte une main fébrile à son front en sueur.

« O..oui, une américaine. Simple étudiante, elle fait que....elle fait que du pole-dance. »
« Et tu m'as caché ça ? Tu as son adresse ? Son numéro ? » Il s'exprime dans un anglais approximatif.
« Oui, oui. Je vous donnerai tout. »
« Avant de me donner quoique ce soit, fais lui porter la tenue rouge. » s'impatiente Nikolaï. Il chasse soudainement la catin de ses cuisses, et écrase sa cigarette à peine entamée dans son verre de vodka vide.
« Quoi ? Maintenant ? »
« - Dois-je le demander en russe ? »

Non. Pas nécessaire. Honda a parfaitement compris.

Plus qu'une minute. Scarlett atterrit une énième fois au sol avant de faire l'erreur d'un coup d'oeil parmi la foule de spectateurs. Le temps s'arrête quand elle croise les yeux familiers de Siegfried. Par réflexe, son corps a poursuivi les allées et venues contre la barre verticale, mais à chaque fois qu'elle a l'occasion : elle dirige ses prunelles catastrophées directement sur l'allemand. La musique s'arrête, elle se précipite dans les vestiaires.

Le patron l'accueille. Il a l'air de mauvaise humeur. Elle ne tarde pas à l'être en découvrant un nouveau costume. Elle a envie de partir, compte le demander : « Je ne me sens pas très bien... » Honda ne veut rien entendre. Qu'elle enfile sa chapka à l'étoile rouge et une courte combinaison aux couleurs de l'URSS, dépitée. Retouche maquillage, un verre de saké pour tenir le coup et elle remonte en scène : un grand sourire commercial aux lèvres, saluant les clients qui daignent se lever pour l'accueillir. Une rapide oeillade vers sa droite. Merde. Siegfried est toujours là.

La musique détone d'un coup. Attendez, attendez. Non. C'est quoi cette musique ? Elle va jamais savoir danser sur ça. Ce n'était pas prévu. Au fond, les yeux de Tsoukanov pétillent. Il est pratiquement le seul à rester debout pour applaudit tout au long. Et car elle doit bien faire quelque chose, Akina improvise aux alentours du barreau. Ses mouvements sont vifs, voire brutaux selon le rythme imposé par la version rock de Katyusha. Elle monte, descend à la force de ses bras, surtout de ses jambes galbées. Arrivée en haut, elle dézippa sa combinaison et s'en débarrasse à la hâte. Ses courbes se dévoilent, étroites dans un bikini rouge sang : un marteau or sur le sein droit, une faucille de la même dorure sur le gauche, et une étoile blanche au niveau de son intimité. Les symboles sont parfaits, et Nikolaï bande comme un taureau alors qu'il détaille Akina sous tous les angles. Avec cette blondeur en plus, même fausse, on aurait pu croire à une femme du pays.

Après l'acrobatie finale, il redouble d'ardeur dans ses applaudissements. L'étudiante, récupère sa petite robe – adaptation sexy d'un uniforme d'officier rouge. Le talon de ses bottines hautes claque sur le parquet lorsqu'elle quitte la scène. Elle se dirige comme un boulet de canon vers l'allemand, terrifiée.

« Siegfried...je...qu'est-ce que tu fais là.... »

Au loin, Nikolaï fronce les sourcils. Il repère vaguement la silhouette du prussien et claque sa langue contre son palais avant de se rasseoir. Il s'empresse de commander une vodka. Aux quatre coins de la pièce, ses hommes sont discrètement placés.
« Modifié: mardi 02 septembre 2014, 22:10:12 par Akina Walker »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 76 mercredi 03 septembre 2014, 01:27:17

Rien ne va. Genre... Rien du tout. Déjà, Akina, sa chienne, sa chose, a gravement enfreint une règle qu'il avait fixé. Et pas n'importe laquelle. Elle dandine son cul pour exciter des pauvres connards en chien en public. Ensuite, maintenant qu'il y repense, il l'a poussée à venir ici, sans même penser qu'il pouvait faire une erreur ; il l'a même encouragé à travailler ce soir-là, et à continuer. On pourrait penser qu'il n'allait s'en prendre qu'à lui-même, mais non : Au départ, c'est bien la faute d'Akina, et de personne d'autre.

Et il y a ce type. Il l'a vu arriver. Un gros porc avec une horde de clébards comme il en existe des tas. Mais son visage lui parle. Il n'arrive pas à s'en souvenir. C'est l'un des sentiments les plus horribles de Siegfried : Il a une mémoire considérable, qui lui permet de retenir des tas de choses, mais son esprit dérangé et embrouillé par le temps a énormément de mal à reconstituer les morceaux de son esprit.

Réfléchis. Réfléchis. Tu l'as vu quelque part.

Il se mord la lèvre inférieure, oscille entre Akina, qui danse, qui l'excite et l'énerve dans un même temps, et ce blanc à la pauvre chevelure qui la mate ostensiblement, et qu'il tente de se remémorer. Etait-ce simplement quelqu'un dans la rue ?... Un professeur croisé à l'université ? Non. Quand il essaie de reproduire ses souvenirs, apparaissent devant lui une grande salle, genre tribunal, plusieurs autres personnes dont le visage est flou, tous en costume-cravate. Ses oreilles font passer des mots qui n'en sont pas, réduits à l'état de borborygmes informes. Ce n'est pas du japonais, ni de l'allemand. De l'anglais ?...

Clang. Un verre rond vient se poser sur la table en bois, avec une masse liquide ambrée dedans. La fille. Il la retient par le poignet.

-Elle coûte combien ?
-Elle coûte rien. Tu devrais me lâcher, chéri.


Il s'exécute.

-Rien ?
-Non, elle est pas disponible.


Il y a une certaine exaspération dans la voix de la serveuse, qui fait sans doute office de pute aussi. Trop souvent on demande Akina. Siegfried soupire, comprend.

-Juste une danseuse ?
-Ouai. Pour te mettre en condition. Mais tu perds rien, elle vaut sans doute rien... Par contre, Cynthia là-bas sauras te faire tout ce que tu veux...
-J'y réfléchirais.


Elle pose la note, demande à être réglée tout de suite. Siegfried allonge quelques biftons de plus.

-C'est quoi, le type, là-bas ?
-J'ai pas le droit de le dire.
-Ca reste entre nous.


Il rajoute quelques yens. Elle les prend, regarde discrètement autour d'elle, puis se penche pour lui sussurrer lascivement, comme si elle lui promettait la pipe de sa vie :

-Le proprio.

La voilà partie vers une autre table.


Akina a disparu. La musique change. Qu'a-t-il raté ? Elle reparaît bien vite. Soulagement.

Que doit-il penser ?... Il lui a interdit toute activité sexuelle. On peut considérer qu'en jouant sur les termes, elle est dans son droit. Putain. Katyusha. L'uniforme. Il vient de capter l'ensemble criminel. Hmf. Il reconcentre ses pensées sur leur voie primaire. Donc. Est-elle en faute ?... Grrr. Non. Il y a ce russe dans son champ de vision qui semble bien s'amuser. Elle danse. Il veut lui faire un reproche. Le porc. La musique. La conscience se fait la malle. Il la retient tant bien que mal. Putain. Son cul. Elle sait y faire. Il voit tous les autres. Ses jambes. Il respire soudain. 

Elle est à lui. Elle fait peut-être bander des tas de mecs, mais c'est à lui qu'elle pense. Il le sait. Il ne devrait pas avoir de doute. Au contraire. Juste en profiter. Il sévira, oui... Mais il pardonnera. Il fera l'effort.

Putain. Il a très envie de la frapper quand même.


Elle fini enfin par le rejoindre. Il n'a pas bougé, s'est fait servir un deuxième verre du même alcool.

-« Vous ». Si ton tutoiement ne t'écorches pas la gueule, il m'écorche les oreilles.

C'était le moment pour le nécessaire rappel à l'ordre. Il soupire. Doit se calmer. Un regard sur le russe.

-Excuse-moi. Laisse tomber. Deux secondes. Attends...

Propriétaire ? Ce serait donc juste quelqu'un de Seikusu ? Siegfried a l'air plus que torturé. Il essaie de faire comme si il parlait à ce type, voir si quelque chose de spontané naissait. Docteur ? Monsieur le professeur ? Herr... quelquechose ? Il se rassied, montre sa tenue d'un geste dédaigneux du menton.

-Et tu oses te présenter à moi dans cette tenue... Non, c'est con ce que je dis.

Ben oui, elle ne sait pas encore que le Rouge est ton pire ennemi. Elle n'a pas en tête que tu as vu tes camarades tomber sur leurs balles, et que tu as failli en mourir plusieurs fois. Elle ne sait pas que le communisme, pour toi, représente la mort des peuples. Merde, il s'embrouille sérieusement.

-J'ai l'impression que c'est important... Je sais que c'est important... Ca date d'il y a... Deux ans... Il y avait une fille... Qui parlait ma langue... Et un autre type, mais lui était vraiment allemand... C'était pas un tribunal, j'en suis sûr... Un parlement... Un...

Il regarde de nouveau Akina, perdu, comme si elle pouvait l'aider.

Et sa tenue. Armée rouge. Les envahisseurs.

Et ça fait tilt.

Kaliningrad. Nikolai... Nikolai... Quelque chose. Le boss de Kaliningrad. Le type placé là pour gérer l'administration de son cher Königsberg – pas juste la ville, toute la région créée autour. La révélation lui fait un choc. Le propriétaire du bar, donc, l'employé d'Akina, est le propriétaire de Kaliningrad. Il a l'impression soudaine que son orgueil vient de se faire démolir. Le malt est avalé d'une traite.

-Tu comptais me cacher ça longtemps ? Je ne te comprends pas. Je pensais que la confiance... Hm. À genoux.

C'est un ordre. Péremptoire. Il montre le sol.

-Tu vas ouvrir tes jolies lèvres et me faire jouir avec. Putain, Scarlett... Si tu te rates, tu ne me revois plus jamais.

Il n'en a rien à casser. Ouai, on est encore en public, pas dans les lieux « privés ». Ca n'empêche pas certains de tripoter leur pute ostensiblement. Personne n'ose demander ça encore, lui oui.

-Salope. Tu as de la chance que...

Kaliningrad. Nikolai Truc qui la regarde. Il la veut. Il sourit. Tu as Kaliningrad, j'ai Scarlett. Tu vas bien regarder ça, fils de pute, c'est ma queue qu'elle va bouffer et pas la tienne.

Il commence à avoir mal à la tête.

-Suce-moi. Tu m'as donné trop envie. Vite.

Oui, il ne cesse de la désirer un peu plus chaque fois.

Nouvelle déflagration. Un éclair de lucidité le traverse.

-Non, oublie tout. Excuse-moi. Viens, suis-moi.

Et il l'emmènera dans un coin tranquille, loin de toute l'agitation, non-loin d'un couple qui s'embrasse. C'est là, éloigné de l'épicentre de la musique, à l'abri des oreilles et des regards indiscrets, qu'il la prend entre quatre yeux, érection contenue dans le pantalon, et rage mise en sourdine.

-Explique-moi tout. Tes excuses ont tout intérêt à être sincère. Et oublie cette histoire de fellation. Je refuse que la première fois que tu me fais ça soit dans une boîte à putes, je préfère faire ça calmement.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 77 mercredi 03 septembre 2014, 15:41:26

Le comportement de l'allemand lui donne l'effet d'une gifle. Elle s'apprête à s'excuser pour le tutoiement, mais il la devance. Hein ? De quoi parle-t-il ? La tenue est-t-elle trop courte ? Pendant quelques secondes, l'étudiante cherche les facteurs de contrariétés du professeur concernant cette putain de tenue. Trop perturbée par sa culpabilité et la présence de son amant ici, elle ne fera pas le rapprochement entre un dégoût pour l'URSS et les sentiments de Von Köningsberg.


Plus loin, Nikolaï fait quérir Honda qui se penche à son écoute.

« C'est qui ce guignol ? » Il aura effectué un geste méprisant vers l'ancien nazi ; Quelque chose le contrarie, surtout lorsqu'il aperçoit Akina s'agenouiller devant lui, les mains sur ses cuisses comme prête à lui tirer la pipe du siècle. Ca l'enrage. Elle devrait être ici, devant ses couilles à lui. De colère, il finira par renverser son verre de vodka sur la table, agacé.

« Je...je sais pas, un client. » déglutit Honda.

«Иди на хуй ». rage le gouverneur alors qu'il serre les dents. « Je croyais que c'était pas une pute, ta donzelle ? Tu me caches des trucs ?! T'as envie....que je m'énerve ? »

« Non, Tsoukanov-sama...pas la peine...je sais pas. »

Le slave fait ensuite signe à l'un de ses hommes. En réalité, ce ne sont pas de simples gardes du corps, ils font partie intégrante des services secrets du pays, spécialement affiliés à la sécurité des personnalités importantes. De toute manière, entre le privé et le politique, pour certains en Russie, il n'existait aucune barrière, et ne parlons pas de ses fonds électoraux. Non. Nikolaï exploite plusieurs plate-formes pétrolières au Nord, il sait faire plaisir au président Poutine ; le reste est acquis.


Traînée vers l'une des alcôves privées, Scarlett se mord la lèvre – signe de nervosité. Il va la battre ? Non, il a renoncé à la fellation ? Pourquoi ? Serait-ce...parce qu'elle est inexpérimentée ? Elle a honte soudainement, non pas de pratiquer mais de ne pas savoir le faire. Le sucer, elle l'aurait fait dans cette salle, devant tous – peut-être à contrecœur au départ à cause de l’exhibitionnisme qu'exigeait un tel acte. Dans tous ses états, la métisse admire Siegfried avec de grands yeux paniqués. A côté, le couple gémit. Ils ont délaissé les baisers de cour de récré pour des préliminaires engagées. Elle cligne des eux à plusieurs reprises, tente de remettre ses idées en place.

« Je...je suis navrée, je ne pensais pas que t'...vous affecterait autant. Ce n'est que...le journal ne me paie plus assez et à côté les frais d'université ont doublé, le prêt de la maison, et tout...J'aime beaucoup la danse, c'est mon seul sport et.. »

Mais qu'est-ce qu'elle raconte ? Par-dessus l'épaule du prussien, elle capte la silhouette de Honda. Il se dirige droit sur eux. Elle attrape son compagnon par le poignet et le tire à sa suite dans les coulisses, là où l'établissement se scinde en plusieurs couloirs menant à des chambres de luxure. Elle n'a jamais vraiment visité, mais Ekaterina lui en parlé plusieurs vois. Elle s'engouffre dans la première disponible, retourne le panneau signifiant la teneur des activités qui se déroulent désormais dans la pièce et verrouille à l'aide d'une clé sur la serrure.

« Entschuldigen Sie bitte, Mein Herr.  Je ne recommencerai plus. »

Et n'y tenant plus, elle se jette contre lui afin de l'embrasser. Le baiser est doux, mais ses lèvres insistantes. Elle sent un brasier se répandre à l'intérieur de ses cuisses. Son odeur masculine, si propre à lui, la texture de ses lippes, le goût de sa bouche aux légers relents de Malt. Elle lui aurait volontiers expliqué que s'il n'aimait pas sa tenue, il pourrait toujours la déchirer. Toutefois, sa conscience sonne l'alarme : « Le patron, ma pauvre conne. Il est toujours à tes trousses. » Merde.

Après avoir vérifié par le juda que la voix est libre, ils ressortent à pas de loup. Pourquoi cherche-t-elle à se cacher du gérant ? Elle n'a rien fait de mal. Ils regagnent la salle principale où se déroule un autre spectacle, avec une autre fille déguisée en infirmière. Sur le chemin de la sortie, Honda se dresse.

« C'est qui lui ? Il se passe quoi bordel, Akina ? »

« Ecoutez...c'est... »

Elle va mourir. Tout à coup, elle n'a plus du tout envie de le présenter comme son petit ami.

« Mon professeur. » sourit-elle. « Il me raccompagne chez moi, les routes ne sont pas sûres à cette heure. »

Il les couve d'un regard suspicieux. Il est une heure, le service de la demoiselle se termine. Nikolaï est déjà furieux. Rien ne sert de les retenir sans avoir de problème avec la Police par la suite. Il se décale d'un pas, et Akina fonce dehors. Sa voiture est garée plus loin, mais avant de faire un mètre de plus, elle se tourne vers l'allemand, dépitée.

« Je vais arrêter, je trouverai autre chose. Je m'en veux énormément et... »

Elle est brutalement interrompue par des pneus qui crissent. Dans son dos, une grosse cylindrée vient de freiner. La porte arrière s'ouvre, un homme en costume en noir surgit, l'attrape par le bras et la contraint à embarquer. La scène ne dure que dix secondes. Elle n'a même pas le temps de crier. La portière claque, la voiture redémarre. Plaque diplomatique russe. Le coup est clairement signé.

A l'intérieur, elle atterrit sauvagement sur la banquette arrière. Son premier réflexe est de hurler, d'appeler à l'aide. Cependant, ses maigres tentatives sont avortées par des gifles conséquentes. Putain. C'est plus douloureux que sur la plage. Son ravisseur parle russe, le chauffeur aussi, elle ne comprend rien, si ce n'est qu'elle doit se tenir à carreau pour éviter une nouvelle volée de claques.

Akina sera débarquée quinze minutes plus tard, dans un hôtel huppé de Seikusu. A cause du séjour impromptu d'un dignitaire politique russe, la sécurité y a été renforcée. Les deux hommes l'encadrent, contre son flanc, elle sent un objet faire pression : le canon d'une arme ? Un couteau ? Non, elle préfère ne pas y penser. Ils franchissent les portes sous le sourire radieux des hôtesses d'accueil. Ce genre de magouille n'est pas digne de Nikolaï, mais il faut croire qu'il avait décidé de jouer quitte ou double. Qu'est-ce qu'était une petite séquestration nocturne quand on bénéficiait de toute une séries d'impunités ? Au pire, il la tringlerait toute une nuit durant. Au mieux, il parlera. Et quand Tsoukanov parle, des choses intéressantes se disent.
 

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 78 mercredi 03 septembre 2014, 18:39:57

Siegfried regardera sans réagir. Complètement abasourdi. Putain. C'est seulement quand on l'éloigne, laissant un grand vide sur le siège conducteur, qu'il commence à réagir. Il y saute, ferme la portière, et se dépêche de faire demi-tour pour suivre la camionnette. On ne lui vole pas sa chose. Enculés de rouge, enculés de reste de capote soviétique, les insultes fusent dans l'habitacle, il garde une certaine distance pour ne pas se faire griller, jusqu'à ce qu'enfin les roues du kidnappeur se stoppe. L'hôtel est repéré. Soit il tente de faire ça sur l'instant, soit il retourne à son appartement pour prendre de l'armement et du matériel. Trois secondes d'hésitation, et il sort de sa chemise son étui en métal, se fait un injection, abandonne le poison sous le siège, et sort de la voiture.

Une cabine téléphonique. On vérifie qu'il n'y a pas de caméra braqué dessus. Il y pénètre, saisit le combiné avec sa manche, compose de la même façon histoire qu'il n'y ait pas ses empreintes. C'est la police qui est appelée. Meurtre d'un dignitaire étranger au Mitsui hôtel, ses services de sécurité refusent d'appeler la police, il faut prévenir les gradés. Boum, il raccroche, et fonce jusqu'à l'hôtel.

Il s'agit de garder la tête baissée, figé sur son portable pour ne pas faire trop suspect. Il fonce vers l'ascenseur sans réfléchir, salue brièvement les personnes à l'accueil comme s'il les connaissait déjà, prend l'ascenseur, appuie sur tous les étages. Chaque fois que la porte s'ouvre, il scrute les couloirs et rentre dedans. Arrivé au cinquième, boum : Deux cerbères en costard qui lui font signe qu'il ne peut pas avancer. Ah ? Oups, pardon, trompé d'étage, je suis au-dessus. Il descendra donc au sixième et prendra les escaliers pour descendre. On aurait bien utilisé le cliché de passer par la trappe au plafond, mais celle-ci est trop haute, la cabine d'ascenseur étant franchement immense. On trouve donc d'autres solutions, hein.

Reprenons. Il descend donc les marches pour aller au cinquième, et voit que la porte de l'étage est gardée elle aussi. Il fait semblant de passer devant lui tranquillement, et une fois dos à lui, lui décoche un puissant coup de coude qui envoie sa tête se fracasser contre le mur adjacent. Sonné, évanoui. Lui qui pensait qu'il allait devoir se battre un peu plus. Il récupère le flingue que le russe porte pour le mettre à sa ceinture, à l'arrière, prend le talkie, et regarde celui-ci. Il répète plusieurs fois une phrase en russe. Il n'est pas sûr d'un certain accord. Il respire. Tant pis. Au pire, il tire dans le tas.

Avant de balancer ce qu'il veut balancer aux oreilles des autres gardes, il faut se couvrir le visage. Merde. Le temps défile, le risque qu'il soit découvert augmente. Il commence à ouvrir la chemise du vigile pour improviser quelque chose quand des pas se font entendre dans l'escalier. Bordel. Son cœur s'emballe. Il s'apprête à fuir, quand une autre idée naît.

On le verra ensuite dans le couloir. Coucou à tous. J'ai un otage. Ouai, finalement, la subtilité et les plans échafaudés, c'est pour les pédales. Voilà Siegfried, tenant à bout de bras le col du type, l'autre main appliquant le canon d'une arme sur son crâne. La sécurité est enlevée, il a pris le temps de vérifier les balles. Son visage est masqué par un ingénieux système : Le corps de la chemise sur les cheveux, les manches passées sur le nez et la bouche, noué sur le côté. Il aura récupéré la veste du type pour planquer ce qu'il porte en-dessous. Il compte aussi sur le fait que les caméras soient désactivés, procédure habituelle lors de la visite de ce genre de personnes, puisqu'ils n'aiment pas qu'aux JT soient diffusés des images d'eux frappant des petites employées, entre autres choses.

Et il demande à voir Nikolai.


Il aura bien attendu cinq bonnes minutes. Une discussion s'était engagée. Il avait masqué ses origines en feignant un accent américain. Un boche vivant au japon parlant russe avec un accent saxon. Tout est normal dans ce foutu monde.

Nikolai finira par arriver. Le porc, il reconnaît sa voix, c'est bien lui, reste derrière le coin d'un couloir pour ne pas être à découvert, et risquer de se prendre une balle.

-Qu'est ce que tu veux ?
-La fille.
-Pourquoi ?
-Parce que son père est de chez nous. Son nom est Walker. Touche-la, et c'est l'incident diplomatique.


Il venait d'improviser ça. Putain, quel génie, se dit-il à lui-même.

-Je le baise, ton Obama.

Quelle vulgarité.

-Je le baise aussi, pendant qu'il se fait sucer par ton Putin. File-moi la fille ou tu ne sors pas en vie de ce pays.

Il parle russe d'une façon saccadée, approximative. Ses cours sont loin.

-Tu me menaces ?
-Si tu touches à la fille d'un lieutenant de l'armée américaine, tu auras un... un... accident.


Il se maudit. Ses neurones carburent à plein régime, ses sens avec, mais il lui est difficile de parler un langage pas pratiqué depuis des lustres.

-Ecoute-moi bien, toi...
-Ta gueule.


BLAM. Le flingue transperce le bras de l'otage, qui hurle soudainement, se tortille, et est vite recadré par Siegfried. Il s'écroulera cependant au sol ; pas grave, Siegfried s'accroupit, se rapetisse pour rester derrière son bouclier, agenouillé, toujours tenu.

-Les flics sont en route. L'armée aussi.
-Je sais. On m'a prévenu. C'est toi qui les a appelé ?
-Oui. Elle ne le sait pas, mais je suis toujours avec elle. Pour sa sécurité
.

Un silence.

-Ecoute, Nikolai. Demande-toi qui la police et les chefs de ce pays vont écouter : Un membre des forces spéciales américaines, ou toi. Le Japon est l'esclave de qui, dans ce monde ?


Akina sera récupérée, et conduite jusqu'au hall, masque improvisé enlevé mais tête baissée. Ils parviendront à sortir, difficilement à cause des policiers qui arrivent dans l'immeuble. Siegfried tient sa protégée par les épaules, jusqu'à la jeter dans la voiture. Il lui donne d'ailleurs son flingue.

-Tu conduis jusque chez toi. Tu t'y barricades. Si quelqu'un t'attaque, tire dans la jambe. Je m'occuperai de ta défense au tribunal quoiqu'il t'arrive. Grille les feux s'il le faut.

Portière claquée. Il court ensuite, se débarrasse de la veste volée dans une poubelle (non sans avoir récupéré ce qu'il y avait dans les poches) et tapera ensuite un sprint jusqu'au Red Velvet, façon Usain Bolt, le dopage en plus. Une fois arrivé, il tentera de maîtriser son essoufflement. Là, il demande à voir le responsable du coin. On le conduit à Honda. Il demande à voir Akina. Akina est partie avec vous, non ? Répond-il visiblement tendu. Reproche sous-jacent. Oui, mais une bande de types l'a enlevé. Putain. Woa. Honda fait le lien, mais élude la question, je sais pas, je sais rien, machin, tout ça. Siegfried appelle donc les flics devant lui, avec son portable. Il déclare l'enlèvement. C'est très sérieux. On lui demande de venir au poste, il fait OK.

Un tour au poste de police. Ce qu'il ne faut pas faire pour une mise en scène. Il explique que c'est lui qui a appelé, que tout va bien finalement elle a envoyé un SMS pour dire que c'était des amis qui l'avait emmené, il s'était mépris, il remplit un formulaire, et sort.

Une heure d'inquiétude donc, et Akina voit enfin Siegfried arriver. Il frappe, s'annonce, entre. Claqué.

-La ferme.

Il fonce boire un grand verre d'eau du robinet, puis un autre. Il impose le silence, jusqu'à ce qu'enfin sa réflexion soit dénouée.

-OK... Je vais t'expliquer ça simplement.

Promis.

-Apparemment, t'as filé une érection à un responsable russe... Précisément le type qui tient ma baronnie.

Il chope un bout de pain lyophilisé, et étalera de la marmelade dessus à la va-vite. C'est juste histoire de se remplir le bide.

-Putain, Akina... Tu sais combien de filles finissent dans les pattes de la mafia russe à cause de conneries comme ça ? T'as une idée de ce que c'est, ce milieu !?

Il voudrait bien la frapper, mais pas parce qu'elle a risqué sa vie : Parce que lui, Siegfried, a compromis son intégrité pour elle. Il envisage déjà de déménager. Ca tombe bien, vu les vacances scolaires, il va pouvoir trouver un autre travail, dans une autre ville.

-Tu vas démissionner, point. Tu veux danser ? Danse pour moi. Fais la pute sur le trottoir à ton compte, mais pas... pas dans des...

Grosse frayeur, il aura soudain frappé le plan de travail du plat de sa main.

-TU AS SCIEMMENT TRANSGRESSE LES REGLES !! Je t'avais dit pas d'activité sexuelle, putain ! Je me fous de tes problèmes d'argent, tu as d'autres moyens pour les régler ! Pourquoi tu ne m'en demandes pas, hm !? Pourquoi ce n'est pas à moi que tu te vends !? Les inconnus te... DEGAGE ! DANS TA CHAMBRE ! C'EST UN ORDRE ! N'EN SORT PAS !!

Tiens, Jack Walker est de retour et elle n'était même pas au courant.


Et que fait Siegfried quand il est énervé ?

Du propre.

C'est compulsif. Ainsi, il trouvera la machine à laver, normal, une maison d'américain, et il y mettra une partie des vêtements sales se trouvant dans sa valise. Il fera un tas avec ce qui ne peut qu'aller au pressing. Pendant que le tambour tourne, le voilà saisit du matos à ménage : Lingette, serpillière, balai, éponges. Mis torse nu, le voilà en train de récurer la cuisine, le salon, sans oser toutefois monter à l'escalier. Il purge sa haine ainsi.

Il a trop frotté. Il veut faire une pause. Il est presque quatre heures du matin. La machine a terminé son cycle, mais il n'a plus le cœur à continuer. Il laissera les utilitaires d'hygiène en bordel sur le sol, se lavera les mains, et montera la voir.

-Akina ?

Il entre. Semble s'être calmé. Il sent un peu la sueur, mais c'est assez léger. Il voit qu'elle a des petits yeux. La fatigue. Les pleurs, peut-être. Il constate qu'il la réveille, et s'en sentira un peu coupable, elle a eu une grosse journée, et n'a pas comme lui ses piqûres pour tenir.

-Tu vas bien m'écouter. Tu as failli disparaître. Tu aurais pu mourir. Moi aussi. Si je suis découvert, ils peuvent me traquer, me tuer, te tuer, nous mettre en prison, ou faire bien des choses. Ce sont des gens sans scrupules, tu comprends ?

« À peine plus que moi ! »

-Je vais te laisser une dernière fois le choix. Soit tu es mon esclave, tu me dois une obéissance stricte et aveugle, et j'accepte de continuer. Je ne sais pas... comment, mais je vais trouver une solution pour être sûr qu'on soit tranquille. Soit... Soit je te laisse, j'arrête de prendre des risques pour toi. Mais... merde, tu te rends compte de ce qui t'es arrivé !?

Même pour lui, c'est pas commun. Même pour lui.

Elle ne l'aura pas remarqué, mais il est entré avec quelque chose dans les mains. Une petite boîte genre réceptacle à bijou, plat et carré. Ca vient de chez le joaillier. Du velours (ou simili) noir, avec, en argenté dessus, le nom de Scarlett, en caractères gothiques. Acheté en Allemagne, le cliché est là, on ne s'y trompe pas, soyez rassurés m'sieurs dames. Il l'ouvre devant elle.

Un collier de cuir. Et oui... Là encore. Cliché, mais nécessaire.

Du beau cuir noir, un peu épais, avec une petite boucle au milieu. Qu'on se rassure : Celui-ci n'a pas été acheté chez le joaillier, contenu et contenant proviennent de boutiques différentes. On ne saurait nier néanmoins la qualité esthétique et matérielle de l'objet. La sangle est discrète, les attaches nombreuses pour permettre d'ajuster au mieux.

-C'était pour toi. Si tu en as envie. Je vais te laisser y réfléchir, et te reposer. Je vais dormir en bas, OK ? À demain.

Il lui laisse le coffret, l'embrasse sur le front, et sort.

Dormir ? Ahah. Avant ça, il faut suspendre le linge voyons. Après, il pourra s'écrouler dans le canapé.

Et sera réveillé aux premières lueurs du jour par une sévère nausée.
« Modifié: mercredi 03 septembre 2014, 19:08:54 par SSiegfried »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 79 mercredi 03 septembre 2014, 21:35:36

« Ne crains rien, Mademoiselle. »

Dès que la porte s'ouvre, les deux sbires l'abandonnent et elle est accueillie par le gouverneur. Ce dernier lui proposera galamment un verre de vodka qu'elle refusera, totalement sous le choc. Il fait mine de comprendre tout en lui indiquant un siège de velours pourpre.

« Je suis navré pour le rapt. Mais tu étais accompagnée, je n'avais pas le choix. Ton petit ami ? »

Il parle un anglais vague, bourré de fautes ; Akina doit replacer certains mots dans l'ordre, deviner des terminaisons. C'est laborieux. Tendue dans son fauteuil, elle se contente de secouer la tête pour répondre à la question. Puis, elle se rappelle que Siegfried est resté seul derrière, les pires inquiétudes envahissent son être, elle s'empresse de parler, la voix brisée :

« Vous...vous ne lui avez pas fait de mal ? »

Une gorgée de vodka plus tard, Nikolaï hausse les épaules et pointe du regard la tenue communiste portée par son otage d'un soir.

« Elle te va très bien, la tenue. Tu sais, je n'aime pas les mensonges. C'est qui ce mec ? »

Oh mon Dieu. C'est quoi cet homme ? La métisse lorgne vers la porte, devinant clairement la présence de ses ravisseurs. Par réflexe, elle masse sa joue douloureuse. Elle en a clairement marre de se prendre des coups. Tsoukanov ne perd rien du geste, et se satisfait de la comparer à une biche blessée. Il était temps de recharger son fusil, et de viser une seconde et dernière fois. De frapper en plein coeur.

« Tu ne réponds pas ? ».

Le russe retrousse  ses manches après avoir déposé son verre d'alcool. Et elle le fixe de ses immenses yeux apeurés, incertaine de son sort. L'homme « d'affaires » a visiblement trop bu. Toutefois un coup de téléphone détourne son attention d'Akina. Il se déplace, récupère un portable vieille génération qu'il visse à son oreille, contrarié. Les premiers échangés sont en russe, mais confus, il bredouille en anglais.

« Quoi ?! »

Au bout du fil, son fils aîné l'informe de troubles survenus à Kaliningrad. Des attentats, parfaitement. Non, la police n'est pas sur le coup, c'est l'armée qui a été amenée à enquêter : on ne rigole pas avec les frontières russes.

« Merde. Qui ? Qui sont ces enfoirés ? »

Des identitaires allemands. Quelques nostalgiques du Troisième Reich, néo-nazis, anti-russes. Les profils pataugent tous dans ces eaux-là. Non, ils n'en ont eu aucun. Tous ont filé vers la Pologne. L'étudiante ne comprend rien, elle est trop fatiguée pour faire l'effort. Bientôt il raccroche. Pas étonnant, bien que la situation se soit stabilisée dans l'Oblast de Kaliningrad, il y en avait toujours pour faire chier leur petit monde. Ca marche par vague avec les extrémistes allemands. Une loi pro-immigration est discutée dans le pays et paf, on va déterrer les croix gammées. En attendant, il va avoir le dossier dans le cul s'il ne se dépêche pas de rapatrier sa gueule. Il n'a clairement pas envie de s'expliquer avec Poutine.

« Je dois rentrer en Russie, et tu vas venir avec moi. »

Et il se rapproche dangereusement, reprenant au passage une bouteille de vodka. Il va asperger Walker de la tête aux pieds. Elle en gémira de désarroi, car le liquide alcoolisé qui coule sur sa peau est froid et elle en est dégoûtée. « Qu'est-ce que vous faîtes ?!!!! » Sa respiration est haletante, elle veut fuir ce cauchemar.

« Je te rends un brin plus appétissante. »

Quand il sort un colt de son ceinturon, elle crie en silence, terrifiée. Il arme en sifflotant un air étranger qu'elle reconnaît parfaitement : l'hymne américain. Akina tremble, voudrait quitter son siège mais n'en trouve pas le courage. Clic. Le canon est déposé sur sa tempe imbibée de vodka. Il vient de retirer le cran de sécurité pour ordonner d'un ton jovial :

« Déshabille-toi. ».  

Est-ce qu'elle va encore outrepasser la seule règle que lui a imposé Siegfried ? Coucher avec un autre homme, même menacée d'une arme : hors de question. Elle ne bronche pas, mais loin d'être inhumaine demeure secouée de tremblements. Elle a peur de crever, c'est normal non ?

« Dommage, c'est pas la première fois que mes hommes ramasseront un cadavre dans ma chambre. »

Son choix semble scellé lorsqu'une nouvelle sonnerie dérange le slave.

« Пиздец !! » jure-t-il. A nouveau le combiné est récupéré. Il a pas le temps d'en placer une. Son contact le contraint à se déplacer vers une fenêtre. Il aperçoit au loin, le long des principales artères de la ville, des gyrophares et des véhicules de l'armée. Il n'y a aucun doute sur leur destination. Et lui, n'a pas de doute concernant le sale cafteur. Il raccroche avec rage :

« C'était QUI ce mec ? Il a appelé tout un régiment, bordel. DIS-MOI ! »

Et il agite son arme sous le nez d'Akina, en désespoir de cause.

« TU veux PAS PARLER ? » hurle-t-il en l'attrapant par les cheveux. Le chien du colt court contre sa mâchoire féminin, glisse dans son cou moite, s'arrête entre ses seins près de son coeur.  « Si tu étais resté avec Kenneth....ca ne serait pas arri... » Oh, la ferme. « Parce qu'au final, ce mec s'énerve car tu veux pas lui dire qui était ce connard de boche ? » La ferme, tais-toi. Stop. Qu'il appuie sur la détente, que tout s'arrête. Cet engrenage où elle avait fait l'erreur de glisser un petit doigt curieux et qui désormais menace de broyer son corps entier.

Nikolaï vient de disparaître. Rapide coup d'oeil vers la porte : il y est et parle  à quelqu'un. Son coeur s'emballe, elle reconnaît la voix, malgré l'accent feint, malgré le masque improvisé. Elle la reconnaîtrait entre toutes. Akina a envie de hurler, de se précipiter à ses côtés. Mais l'ours est toujours sur son chemin, il négocie. Ce bâtard d'américain louche n'a pas tort. Après les attentats survenus à Kaliningrad, il ne serait pas question de faire des remouds diplomatique au Japon ET aux USA. Poutine ne pardonnerait pas.

Dix secondes et un coup de feu plus tard, elle est réceptionnée contre Siegfried. Tout va si vite. Malgré le chaleur estivale, elle meurt de froid. La Vodka sèche sur sa peau, sur ses vêtements, dans ses cheveux. Elle pue l'alcool, transpire la peur. Elle roulera jusqu'à la maison à 70km/h au lieu des 50 autorisés en agglomération, grillera effectivement un ou deux feux rouge. Elle a failli se ramasser une balle en pleine tête, une autre en pleine poitrine : elle n'est pas à un accident près. Vie de merde. Pour une fois, elle gare son véhicule à l'arrachée et se précipite à l'intérieur afin de s'enfermer à double-tour.

Tout se mêle dans son esprit. Téléphone en main, elle veut appeler son père et tout lui raconter. Ou Sam. Ou Kenneth. Il faut que quelqu'un aille aider Siegfried. Elle est terrorisée, ne prendra une douche que par nécessité d'arrêter de puer la vodka de luxe. Elle déniche une petite dans le panier à linge, et se décide à appeler son père.

Trois sonneries. Putain qu'est-ce qu'ils foutent tous ? Enfin, on décroche.

« - Ranch Walker
- Oui ?! C'est Akina !
- Ah, c'est John à l'appareil. »

Elle replace rapidement : Oui, oui son oncle. Celui à l'Etat-Major. Ils sont tous réunis autour du vieil Abraham on dirait. « C'est ma fille ?? Passe-la moi, bordel. Elle veut quoi encore cette conne. »

- Papa ?!
- Ouais. Tu fous quoi ?
- C'est...Siegfried, oh mon Dieu...des Russes..;je...s'il te plaît.
- Je comprends que dalle, putain tu vas à la fac pour ça ? Parler comme une attardée ?T'as pris de la drogue ? Raccroche tout de suite ce foutu téléphone, ou on va payer une facture de merde. »

Bip. Bip. Fin de la conversation. Elle va se mettre à chialer. Bon, prochain numéro. Kenneth. Elle entame la numérotation quand on cogne à la porte. Son sang ne fait qu'un tour. Ils sont revenus ? Impossible. D'un pas prudent, elle va ouvrir la porte et s'apprête à parler. Sûrement pour dire de la merde du genre « J'étais inquiète...que s'est-il passé ? »

« La ferme. »

Ok.
Elle le suit dans la cuisine.

Quoi ? Sa baronnie ? Non, elle ne sait pas ce que c'est le milieu, mais en a quand même eu un chouette aperçu : vodka, baise, armes à feu. Le pied, quoi. Et elle lui en veut carrément de lui parler sur ce ton, alors qu'elle était la victime dans cette histoire, que oui cette foutue règle parlons-en : si elle l'avait suivi jusqu'au bout, comme elle s'apprêtait à le faire, elle serait morte. Bordel. On lui aurait sans doute balancé de l'acide, et noyée dans l'océan. « Oula du calme, il est venu te sauver. » Tiens, pour une fois Madame conscience prend le bord du prussien. Champagne. Non, plus d'alcool.

Elle sursaute quand il frappe le plan de travail d'une main furieuse.


A l'étage, il entend la porte claquer. Les murs en sont légèrement secoués.
Elle essaie, oh oui qu'elle essaie de retenir ses pleurs. Toutefois, ils dévalent sur son visage accompagnés de sanglots salvateurs. Tiens, son téléphone portable traîne près de l'oreille. A travers son rideau de larmes, elle constate vaguement les messages envoyés par son rédacteur-chef. Il souhaite lui coller un nouveau reportage sur le dos.

Elle n'a plus la force.  Quand Siegfried entre, elle trouve celle de s'asseoir sur son lit, à une distance raisonnable de lui. Malgré l'amour sincère qu'elle lui porte, la jeune femme est dépassée..


Son sommeil n'aura été peuplé que de cauchemars. Nikolaï tire. Il tire et même ivre ne rate pas sa cible. Siegfried d'abord, elle ensuite. Et jusqu'au petit matin, cet affreux scénario tourne en boucle dans sa psyché.

10:00 pétantes. La belle rescapée descend au séjour. Son cou est paré d'un cuir noir saisissant et parfaitement saillant. Lorsqu'elle ravale sa salive ou une gorgée d'eau ou un aliment, elle sent encore la dureté du collier résister au mouvement. Il faudrait du temps pour qu'il se détende. Au pied du lit, elle avait fait un choix : L'Allemand ou le Russe. Elle a cette désagréable impression d'être emportée par des vents contraires dont elle ne comprend pas les origines.

« Guten Morgen, » salue-t-elle, la gorgée nouée par tout un tas de sentiments. « Wie gut habt  ihr  geschlafen ? »

Elle découvre avec émerveillement, le repas préparé. Ce n'était pas un petit-déjeuner, mais un véritable dîner. Akina s'attable et ses yeux passent des plats à Siegfried dont elle loue encore une fois la beauté, puis aux plats à nouveau. Cependant, avant d'entamer la moindre nourriture, elle souhaitait mettre les choses au clair.

« J'ai décidé de porter ce collier parce qu'il est très beau, Danke schön. Vous croyez que je ne peux pas vous protéger, moi également ? Je comprends que votre intégrité aie été compromise par.... » Elle n'avait même pas de vocabulaire assez pertinent pour qualifier son enlèvement. « Mais j'ai préservé cette intégrité. Jusqu'au bout sachez-le. J'étais prête à mourir  pour ça. Que se serait-il passé si j'avais donné votre nom sous....les menaces du russe ? Königsberg ? C'est ça ? N'aurait-il pas définitivement compromis toutes vos chances de recouvrir un jour ce qui fut les terres de votre famille ? J'avais peur pour vous. Je ne voulais pas qu'on s'en prenne à votre honneur. »

Le souvenir de l'arme sur sa tempe. « Déshabille-toi. » Elle n'a plus très faim.

« J'ai beau être jeune. J'ai beau être américaine, je sais ce que représente l'honneur. Mes parents ont servi dans l'armée. Mon père, même s'il a changé, il m'a appris ce que c'était l'honneur. Mes grands-parents aussi. J'étais décidée à ce que la seule chose qui me troue cette nuit-là, soit une balle de colt. Parce que je vous suis fidèle. Il n'y a même pas besoin d'une saleté de règle pour ça.»

Sa voix se brise sur le dernier mot. Elle s'accoude à la table, se prend la tête entre les mains. A cette heure-ci, Nikolaï avait dû regagner sa mère patrie. Pour le moment, l'affaire était close.  

« Ist das nicht schlimm. » conclut-elle au final.
« Modifié: samedi 21 novembre 2015, 13:25:20 par Akina Walker »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 80 jeudi 04 septembre 2014, 00:23:53

Ah, oui, les nouvelles de Königsberg. Il les avait lu au petit matin, de quoi lui faire passer le vomissement qu'il venait de subir. Il avait fait quelques étirements, doucement, puis était sorti acheter ce qui manquait dans la cuisine.

De retour. Quand Siegfried n'était pas en forme, il faisait la cuisine. Alors...

Sur la gauche, tout juste sorti du four : Petites pommes de terre, avec la peau bien dorée et croustillante sur le dessus. Celles-ci étaient fendues en deux, avec au centre de la crème blanche et quelques fin enroulés de jambon fumés, et des herbes par-dessus tout ça.
Juste à côté : Un assortiment de bretzels, séparés en deux. D'un côté, des salés, avec les gros grains de sel dessus. On en faisait bien peu de chose. À côté, des sucrés. Ca se découpe et ça se tartine aisément.
Dans une petite assiette en longueur, un genre de chausson aux pommes avec de la crème au chocolat dedans, le tout découpe en petits rectangles parfaitement stables, rien ne déborde.
Et pour finir la farandole, une petite tarte aux oignons et aux lardons.

Oui, il s'était grave fait chier.

Quand elle est arrivée, donc, elle portait son collier. Le message était clair. Qui plus outre, elle avait cette tenue toute innocente, mais qui ne manquait pas d'éveiller en lui quelques sentiments. Il la regardait s'asseoir, allait la servir, mais préfère l'écouter. Un sourire gêné à l'entente de l'allemand, d'abord. Il est fier de ses efforts, et la gratifie d'un simple « Nicht sehr gut », tout simple, pour être sûr qu'elle comprenne.

Elle dit ensuite avoir résisté. Par fidélité. Par loyauté. Mein Ehre Heisst Treue. Il la croit. Il en a farouchement envie. Il acquiesce à ses mots en silence, puis baisse la tête. C'est normalement à son tour de parler, mais pour une fois, il ne sait pas quoi dire.

-"Haben Sie". Mange. Tu en as besoin. Il y a tout ce qu'il faut. Tu n'as pas mangé hier, tu dois te rattraper si tu veux tenir le coup.

Notons le café, aussi. Commençant à se servir, il passe sa langue sur ses lèvres, et lâche ses mots, désordonnés.

-Quand... j'ai fait mon service.... enfin, non, j'étais engagé volontaire. C'est très important. On nous a appris qu'il n'y avait rien de plus grand que la loyauté. C'était notre devise, c'était nos chants, c'était la gravure sur nos armes. Treue, dit-on en allemand.

Important, on prononce le E final. « Tro-i-euh », en phonétique approximative.

-Mais il est arrivé un moment où... On se demande où va cette fidélité. Bien sûr, on jure à notre chef, on jure à l'armée, à la patrie, et tout cela. Mais... Imagine, toi, Scarlett. Tu es face à un dilemme. Je t'ai interdit de faire quelque chose, formellement interdit. Mais tu sais qu'en transgressant cet interdit, tu me sauverais d'un quelconque danger. Alors, par ton intelligence, tu te dirais qu'il vaut mieux transgresser l'ordre, non ?... Mais par la même, en parlant simplement : Tu trahis en quelque sorte la loyauté, en la remplaçant par un autre genre. Il n'y a pas vraiment de réponse à cette solution. Tu sais... Si j'avais désobéi... J'aurais peut-être été passé par les armes, et ne serait plus là pour te parler, mais au moins, j'aurais agi selon ma conscience. Peut-être aurais-je sauvé des centaines de gens. Peut-être les choses auraient-elles été différentes. Qui sait si tu serais là.

Il paraît divaguer. À son  – relatif – jeune âge, il a connu le combat ? Alors même que l'Allemagne ne connaît pas de réel conflit depuis 45 ? Il était dans les les forces spéciales, peut-être ? Ca expliquerait sa maîtrise du combat rapproché, et la portée de ses actions en tant que soldat. Akina pourrait-elle imaginer ça ?

-Je te dis ça parce que... J'apprécie ta fidélité plus que tout. Mais n'oublie pas que morte, tu ne me sers à rien. Tu voulais te sacrifier pour moi ? Je t'en suis vraiment reconnaissant. Mais... N'oublie pas de penser à toi, Scarlett. Tu mérites encore de vivre. Pas moi.

On pourrait reprocher longtemps aux différents magistrats de Nuremberg qui se sont succédés (ceux des tribunaux internationaux et les autres), mais la condamnation à mort par contumace était une peine bien clémente comparé au mal qu'il a commis.

Cette pensée lui rappelle qu'il a trahi l'esprit prussien. Son père est mort avant d'avoir appris que son fils avait abattu des slaves, civils, innocents, en avaient torturés d'autres. Il était content. Jamais il ne saurait que le glorieux nom des Königsberg porterait à jamais cette marque, et qu'en plus, la lignée nobiliaire était désormais éteinte, à moins d'un miracle.

Et si on lui laissait de nouveau le choix ?
Est-ce qu'il désobéirait si on lui demandait de faire retraite, là où il sait que ses hommes sont capables d'exercer une poussée suffisante pour briser les lignes russes ?
Oui. Oui, il désobéirait.
Est-ce qu'il désobéirait si on lui demandait d'exécuter les civils slaves ?
Ah. Ahah.
Non.

Il reprend le fil du présent, déconcerté par son passage à vide, et la regarde avec un sourire.

-Tu es très belle avec ce collier. J'espère qu'il te plaît. Il signifie ta définitive appartenance. Tu as le droit de l'ôter en public, ou devant ton père par exemple. Je t'autorise aussi à l'enlever pour dormir. En-dehors de cela, même seule, tu devras le mettre. Il te rappellera qui est ton Maître. Il te rappellera que tu es à mes pieds. Et que, quand je veux, je peux te priver de ton souffle. Je te vois déjà le serrer un peu lorsque, isolée, tu te toucheras en pensant à moi, pour te donner l'impression que ce sont mes mains autour de ton cou...

Sa main passe sur la joue de la vertueuse. Il s'accorde un nouveau sourire.

-Tu es belle même sans. Tu as un visage magnifique, Scarlett. À se damner. À tuer. Sois heureuse dans la vie, c'est tout ce que je te demande. Enfin... En plus de mes commandements.

Il reprendra son petit-déjeuner. Bon sang, il a une faim de loup. L'injection a été faite il y a deux heures, il avait déjà grignoté à ce moment-là, mais cette fois-ci, il doit combler un immense vide dans son estomac.

-On te trouvera un autre travail. Avec moins de danse peut-être, mais moins de mafia aussi.
« Modifié: jeudi 04 septembre 2014, 18:42:36 par Law »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 81 jeudi 04 septembre 2014, 16:56:44

Parce qu'il lui demande de manger, elle fait l'effort d'une petite bouchée. Son dévolu aura heurté l'existence d'un bretzel sucré qu'elle savoure nature. Finalement, elle enchaîne les portions avec appétit. C'est délicieux. En mastiquant, elle réfléchit à ce qu'il lui dit. Il était militaire ? En Allemagne ? Ah bon. Si elle avait été étudiante en Histoire, nul doute que plusieurs boutons d'alarmes auraient été sollicités, mais en tant que scientifique rationnelle – peu aux faits des coutumes martiales allemandes, elle se contente d'approuver ses dires. Sans déconner, ce type est balèze. Alors c'était pour ça, la version commando du chevalier au secours de la demoiselle en détresse ? En fait, elle finit par en rire. Car l'idée d'envisager Siegfried en uniforme, chantant et claquant des talonnettes, c'était hilarant. Si, si, essayez. Elle arrête de rire, un morceau de bretzel vient de lui filer de travers à force. La belle toussote, et se pince les lèvres pour chasser son sourire moqueur.


De toute manière, elle est calmée rien qu'à l'image suivante : les mains du prussien qui se substituent au collier. Douces, froides, mais plus dures et impitoyables que le cuir. Ces même mains, qui claquent si bien, n'auraient aucun mal à entraver sa gorge. Les pensées malsaines s'enchaînent, elle n'écoute plus ce qu'il dit. Ses lèvres s'entrouvrent, soupirent son désir : elle a envie de lui, encore toujours. Mais comment il fait ? « Non, non, c'est toi qui est peut-être nympho, pose-toi la question. Aucune femme censée ne voudrait baiser avec ce con. » Oh, voilà la conscience qui s'obstine dans une aigreur vexée.

Pourquoi ce n'est pas à moi que tu te vends ?!

Les mots de la veille résonnent clairement. Elle déglutit, cette sensation est incroyable. Elle en perd la tête et profite d'un moment d'inattention de sa part ; un regard baissé vers son assiette, par exemple, pour se glisser hors de sa vue. Quand il relèvera les yeux ou sortira de ses pensées, Akina n'est plus là. Il ne reste que les relents de son parfum en suspension dans l'air.

En réalité, elle aura simplement chu sous la table, à ses pieds. Il pourrait bientôt sentir les mains délicates de sa chienne courir le long de ses jambes, puis s'ancrer contre ses cuisses qu'elle écarte légèrement, de quoi passer son minois exotique. Il peut maintenant la voir frôler son entrejambe, les yeux dressés vers lui et sa bouche articule au ralenti, si lentement qu'on peut apercevoir sa langue sensuelle aider à former les mots.

« Ich habe Lust auf Dich »

Fini la politesse. Qu'il la corrige de nouveau, ce qu'elle compte lui faire n'a rien de poli, ou d'élégant : elle préfère être dans le bain directement. Le tissu du pantalon de costume frémit : elle défait sa ceinture, un bouton, une braguette. C'est à tâtons, puisqu'elle ne le quitte pas du regard, que sa main ira réveiller puis chercher la queue allemande. Son visage plonge, son cul se lève et Siegfried voit son chibre disparaître entre les lèvres de sa protégée ; de belles lèvres, pulpeuses, charnues à la carnation rosée. Bon sang. Elle n'a jamais sucé un homme et c'est comme si elle avait fait ça toute sa vie. Ou bien alors, elle a trop mangé de glaces à l'eau. Toujours est-il qu'elle fait fondre la raideur du professeur dans l'étau de ses lippes chaudes, creuse ses joues afin d'aspirer ce goût particulier. Finalement, il n'était pas nécessaire qu'il prépare le petit-déjeuner, parce qu'elle déguste à l'image d'une bonne pute. Pour marquer le coup, elle aurait voulu lui réclamer de l'argent avant, tant pis, elle fera ça à la fin. Oui, elle prend ça comme un jeu de rôle et ça l'excite terriblement. Sa langue passe et repasse, sa gorge pompe, ses prunelles mordorées l'implorent en silence. Car en plus, Mademoiselle joue les innocentes.

Et elle a besoin qu'il arrive au bout, qu'il se vide dans sa gueule. Elle veut goûter ce qu'elle reçoit généralement en pleine chatte. Dommage que sa bouche soit pleine à craquer, sinon elle lui aurait exprimé combien elle adore le sucer. Progressivement, son rythme s'accélère et elle lèche tout ce qui glisse entre ses lèvres avec un bruit de succion vulgaire.

Un foutre brûlant lui balafrera la figure, des lèvres jusqu'aux paupières. Elle récolte une salve de sperme au terme d'une fellation rigoureuse, sursaute de surprise et gémit. Il ne fallait pas. Sitôt sa bouche ouverte pour geindre, que la semence s'immisce dans son gosier. C'est amer, mais addictif, comme lui. Ce n'est pas fini, attends. : en Allemagne, on ne fait jamais d'échantillons. Si y'en a un peu plus, on te le met toujours. La trique passe encore le barrage de ses lèvres et gicle le reste. Directement au fond ; pas le temps de savourer.


« J'espère que ça vaut beaucoup, » lui sourit-elle, souillée. « Parce que je sens que je vais adorer mon nouveau travail. »

C'est toujours mieux que de lui mendier de l'argent, et voilà qui lui permettrait de le voir plus souvent, à raison légitime. Chienne, pute...elle n'est plus à une attribution près.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 82 jeudi 04 septembre 2014, 20:39:37

S'il s'y attendait... Oh que non. C'était soudain. Lui qui détestait les imprévus, il était servi, entre le stress de quelque chose qui échappe à son contrôle et l'excitation de la voir à ses genoux. Il aura tourné le regard cinq secondes vers la cuisine, et quand il en était revenu à elle, siège vide. Mais un mouvement présent sur ses jambes. Par réflexe, il avait reculé sa chaise, de quoi mieux voir ce qui s'y tramait. Elle était là.

La suite lui éclata littéralement la cervelle. Ses pensées se brouillent, s'atomisent. Il tentera de garder un peu de prestance, se servant de son gâteau aux pommes, buvant un peu de café. Il prétendrait volontiers qu'elle a fait ça toute sa vie, ignorant même que c'était sa première fois ; l'instinct de la chiennasse, née pour être à quatre pattes, coule sans doute dans ses veines. En tout cas, il est ravi, plus que ravi. Pour la première fellation qu'elle lui donne, elle y met du cœur, parvenant même à lui extraire quelques discrets gémissements. Voir sa queue disparaître à rythme irrégulier dans entre les lèvres charnues de son amante, soutenant difficilement son regard, ces mêmes yeux qui semblent l'implorer de jouir.

-Cela faisait des lustres qu'on ne m'avait pas sucé aussi bien...

Il était sincère, tiré dans des filets qu'il ne tient pas. Pour une fois, c'est elle qui a les rênes, et il n'aura aucune emprise ; aucune volonté d'en avoir d'ailleurs. Il se sent... et bien, comme il devrait se sentir : Comme un pacha, n'ayant rien à faire, juste à subir le plaisir qu'elle lui donne.

Il est au paradis.

Il ne cherchera pas à jouer, à la faire souffrir, ou quoi que ce soit. Il se contentera de jouir, une main crispée sur la table, l'autre ayant saisi la chevelure d'Akina pour l'écarter.

Regarde. Regarde-le jouir dessus. T'humilier, te couvrir de sa semence, celle de la race pure. C'est une bénédiction sur ta personne.

Il aime tellement voir le magnifique visage de son esclave couvert de son foutre qu'en s'épandant dessus, il pourrait avoir un second orgasme dans la foulée. Un excès de violence le saisit : Alors même qu'il n'a pas fini, il enfonce brutalement sa queue dans la gueule ouverte et demandeuse de la belle soumise. Quitte à massacrer sa gorge sur le coup, tandis qu'il fini de se vider en elle. Il la libérera après. Il n'a pas été si rude que ça, elle semble avoir bien supporté. Paradoxalement, il semble plus essoufflé qu'elle. C'était puissant, intense.

Merci, voudrait-il dire, s'il était capable de parler.

Il doit d'abord reprendre ses esprits. Elle le fait sourire. Il se penche vers elle, coudes sur les genoux, caressant son cou d'une main, trouvant le toucher du cuir. Il n'hésite pas à l'embrasser, d'ailleurs. Pas gêné, un long baiser passionné. Après quoi il passera le revers de sa main sur ses propres lèvres pour en enlever la souillure qui s'y serait étalé, pour donner celui-ci à lécher à Akina.

-Tu veux être ma pute ? Moi qui pensait avoir une chienne...

Il caresse ensuite sa chevelure, se redresse un peu. Elle sent ses doigts pernicieux s'infiltrer sur sa nuque, doucement raffermir leurs prises sur elle.

-Je serais toujours là quand tu auras envie, quels que soient tes besoins. Tant qu'elle sait le mériter, ma jolie petite putain vivra sans aucune privation. Tu sembles avoir de l'appétit...

Sans attendre, il lui donnera de nouveau sa queue à téter. Puisqu'elle désire tant être entretenue, autant que ça vaille le coup. Cette fois-ci, c'est lui qui tient le mors. Sa poigne considérable maîtrise son crâne comme si Akina ne pesait rien. L'éminence qui perdait de sa vigueur regagne toute la forme qu'elle doit avoir. Il lui impose non seulement un rythme accru, mais aussi une profondeur à laquelle elle ne s'était pas habitué. Il va jusqu'à maîtriser l'angle avec lequel elle prend sa queue en bouche, le visage bien levé vers elle, la bouche devant faire de nouveaux efforts pour ne pas y mettre les dents. Elle verra qu'ainsi penchée vers l'arrière, sa gorge accepte mieux l'intromission sauvage de son gland.

-Chaque fois que je dormirais chez toi, ou toi chez moi, tu devras t'astreindre à cet exercice. Aah... Putain... Combien de fois as-tu sucé des queues pour être aussi bonne ?

Ses mouvements se font plus brutaux, le besoin de jouir une nouvelle fois se faisant plus impérieux. Vague mélange de douleur à cause de la sensibilité du précédent orgasme et d'un plaisir proprement colossal.

Finalement, il reculera un peu plus sa chaise, lui faisant baisser le visage un peu plus, le penchant un peu.

-Supplie-moi pour l'avoir.

Après une courte masturbation, un torrent de plaisir le submerge ; elle aussi, d'ailleurs. C'est sa face qu'il vise de nouveau, recouvrant le foutre séché qui s'y trouvait précédemment, et salissant plus abondamment le sol qu'il a récuré la veille. Aucun scrupule à faire ça. Il l'insulte au passage, mais avec une certaine affection dans la voix, tant et si bien qu'on ne pourrait douter qu'il y a de l'amour dans cette vile dégradation. En tout cas de la passion.

Le visage est ensuite ramené au niveau du sol. Il la regarde avec attention. Il ne supportera pas le refus.

-J'ai nettoyé par terre hier soir. À ton tour.

Il veut la voir lécher. Jusqu'à la dernière goutte. Effet pervers de sa position, puisque les tâches sur son visage coulent au sol. Il sourit. De la voir ainsi, croupe dressée, il voudrait l'enculer, mais il sait qu'il est physiquement à bout. Un troisième orgasme serait proprement impossible, même pour lui. Il finira par se blesser.

-Finis.

Il la relâche avec fermeté. Debout. Un verre d'eau. Une pause.

Et il l'enculera. Coup de genou dans la table pour qu'elle ne le gêne plus, culotte férocement baissée, il fera l'effort d'une efficace préparation, prendra sa chatte pendant qu'il la dilate avec ses doigts, puis enchaîne en fourrant sa verge dans son orifice anal qu'il sent demandeur et avide de le recevoir.

Il jouira ensuite sur ce cul sublime après un long moment, et complètement exténué, lui intimera de venir prendre une nouvelle douche avec lui.


Il n'est pas loin de midi lorsqu'ils ressortent. Il range sa valise. Il doit partir, voir comment va son appartement. Il doit aussi récupérer la caisse envoyée d'Allemagne dans une consigne, s'occuper des dernières formalités de l'université, enquêter sur Nikolai, et d'autres trucs divers.

-Tu survivras quelques jours sans moi ?

Il l'embrasse avant de partir. Il tient à y aller à pied.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 83 lundi 08 septembre 2014, 21:28:11

Jour 1

Au départ, elle ne fait que laper le foutre au sol. Malheureusement, les gouttes récoltées par sa langue retombaient aussitôt et il était difficile pour elle de nettoyer les tâches laiteuses. Elle se résigne alors à avaler chaque lampée de sperme. La honte et la culpabilité refont surface, mais l'étudiante trouve une certaine satisfaction à demeurer face contre terre, la bouche encore ouverte et le minois maculé de semence. Dire qu'elle avait obéi à tout, aussi surprise que soumise : elle l'avait supplié de jouir sur elle à nouveau, s'était délectée de ses insultes. La commissure de ses lèvres l'élance au moindre mouvement. Sourire aussi est un peu douloureux. Elle ne lui aura pas avoué que c'était le premier homme qu'elle suçait, habituellement répugnée par cette pratique.

« Siegfr...non...attendez... » soupire-t-elle dès qu'il abaisse sa culotte de satin. En la pénétrant, il la réduit au silence, et elle subit les premiers assauts dans son con, secouée par la stupeur et surtout, terrassée par le désir. Sa langue s'écrase contre le carrelage à nouveau. Les doigts qu'il rajoute au creux de son autre intimité lui font perdre le peu de raison qu'il lui reste. Ses dents se serrent, elle contracte sa mâchoire pour s'empêcher de crier. Cela ne durera que dix secondes, car dès qu'il abuse l'étroitesse de sa croupe, elle sent les premières larmes de souffrance monter à ses yeux. Ce n'est pas bien différent de la première fois : sauvage et abrasif. Et au milieu d'un océan de douleur, des sillons de plaisir brut. 

« Moins...moins fort...sinon... » halète-t-elle entre deux sanglots. Pourquoi pleure-t-elle alors qu'elle ressent tant de satisfaction à se faire ravager le fondement ? C'est cette putain de souffrance, foudroyante à chaque poussée de la queue impitoyable de son bourreau. A cause de ce mal intrusif  elle perd définitivement pied. L'orgasme produit une déflagration brûlante dans tout son corps. Et pendant qu'elle retombe, lâche comme une poupée, il poursuit ses intrusions à répétition, ne laissant plus que la douleur pure. Elle y trouve son compte jusqu'à ce qu'il se vide sur son fessier.

La douche lui fera un bien fou. Elle en aura profité afin d'embrasser son amant à plusieurs reprises, sous le jet d'eau chaude, au milieu de la vapeur. Akina pensera sans doute qu'elle a raison de dépendre des lèvres du prussien, d'adorer leur goût. Après leur séance charnelle marquée de soumission, de condescendance, de souffrance et de luxure, elle apprécie tout particulièrement ces moments de tendresse qu'elle juge privilégiés. Cette capacité à souffler le chaud et le froid chez Siegfried faisait qu'elle l'aimait toujours un peu plus. Il finira de se laver avant elle, et la demoiselle devra concevoir que la distraction que lui offre la présence de l'allemand dans la même cabine de douche ne lui permet pas de se nettoyer correctement.

« - Ai-je le choix de survivre ? Fais attention à toi. » remarque-t-elle avec un simple sourire, les cheveux encore humides. Elle l'a encore tutoyé. Ca lui arrive quand elle laisse ses sentiments prendre le dessus sur tout le reste, quand elle pense qu'ils sont un couple à part entière.


A 14:00, elle est encore chez elle, en train de rêvasser. Elle peine à ranger les nombreux plats préparés en grandes quantités par Siegfried. Les Tupperware s'enchaînent et elle emballe avec soin chaque aliment. Elle avait changé de tenue pour sa petite robe fleurie, celle portée lors de sa première rencontre avec lui. Son emploi du temps est encore flou, elle ne sait pas si elle doit prévenir Sô, son cameraman, afin de lui signifier sa disponibilité. Ils doivent entamer un reportage sur un hôpital de la région. Elle préfère encore attendre, n'ayant définitivement pas la tête à ça, puis se promet de le rappeler le lendemain.

Un coup d'oeil à son téléphone, pas de message, pas d'appel. Elle espère seulement que l'officier soit bien arrivé chez lui. En réalité, elle ne sait plus trop où elle en est, pourquoi elle l'a laissé partir si vite, pourquoi ne l'a-t-elle pas suivi ? En repassant dans le salon, elle repère un post-it collé non-loin de son ordinateur portable. La belle va s'agenouiller devant et le relire, troublée. Les coordonnées du ministère des Affaires étrangères américaines et celles de l'Ambassade de Russie. Des flashes harcèlent aussitôt son esprit. La vodka qui coule sur son corps choqué, le pistolet sur sa tempe, le visage du gouverneur. Elle ferme les yeux et soupire. Kaliningrad, la baronnie ne sont qu'une seule et même entité. Ses doigts se referment sur le combiné du téléphone sans fil. Elle pourrait appeler Nikolaï, ou son cabinet, demander un rendez-vous : accepter ses caprices en échange d'une concession territoriale ? Mais tout serait-il si simple ? Et Siegfried, en saura-t-il quelque chose un jour ? C'est ridicule.

Akina termine son après-midi à rédiger une lettre de démission pour le Red Velvet, elle se présentera ce soir devant Honda. Au préalable, elle repasse l'uniforme soviétique, enfin le semblent d'uniforme. Le patron tiendrait à le récupérer. Sa voiture refuse de démarrer, elle devra s'accommoder du bus.

« - Bonsoir, Honda-sama. » salue-t-elle très poliment en lui tendant le costume plié avec la lettre posée dessus. Le japonais rechigne à accepter au départ. Au final, il concède qu'une fois Scarlett partie, il aurait moins de souci avec Tsoukanov, cette nana était une emmerdeuse finie. Il lui paie son solde et ne compte pas récupérer la tenue.

« Garde-la. Tu peux passer aux vestiaires récupérer tes maigres affaires. Après ça, je ne veux plus te voir. »

Elle le remercie, et traverse la salle de spectacle encore vide à cette heure-ci. La musique tourne dans le vide, les spots lumineux s'agitent en vain. Quand elle parvient aux vestiaires, c'est pour découvrir Ekaterina Vodianova en pleurs, effondrée face à un miroir aux néons capricieux. Walker délaisse immédiatement son sac à main sur une commode toute proche et se précipite vers son ancienne collègue, inquiète.

« Oh mon Dieu, Ekaterina. Que...que se passe-t-il ? »

Sa voix est douce, réconfortante et elle joint les gestes à son intonation bienveillante : entourant les épaules de la malheureuse d'une étreinte fraternelle. Ce n'est qu'au moment où Kitty libère son visage de ses mains accablées qu'Akina découvre des ecchymoses familières, celles que gagnent toute femme battue qui monte en grade. La métisse en est catastrophée, car c'est elle qu'elle revoit à travers ce reflet.

« Il...il est revenu le lendemain... » sanglote la russe, déphasée.

Nikolaï. Qui d'autre ? Il est revenu pour faire passer sa colère et ses nerfs sur Ekaterina, sa chose, sa propriété. Soudainement, elle prend conscience qu'elle n'est pas si différente. « Non. Toi tu as le choix, il t'a dit que tu pouvais partir quand tu n'étais plus satisfaite. » rétorque sa conscience.

« Aucun client ne me voudra comme ça...je n'ai plus de quoi payer mon loyer. 
- Viens à la maison, tu dormiras dans ma chambre. Tu ne crains rien là-bas. »

Elle a parlé à la hâte bien sûr, sans réfléchir : mue par un élan de solidarité criant, mais elle pense chaque parole. Puis, dans la précipitation, elle rajoute.

« - Siegfried ne le laissera pas approcher.
- L'homme qui t'accompagnait hier soir ? Hoquette Kitty, ses grands yeux pâles rivés sur la silhouette de l'étudiante.
- Oui, il m'a sauvé de lui. Et moi aussi, je ne le laisserai pas faire s'il tente de revenir te voir. A la maison tu seras en sécurité, je te le jure. »

Il faudra encore de nombreuses minutes pour réussir à convaincre Mademoiselle Vodianova qui est effrayée. Toutefois, elle finit par remercier sa nouvelle amie avec un sourire triste et toutes deux quitteront l'établissement sous l'oeil avisé de Honda, leurs maigres affaires de service au bout du bras. Fi du bus, Walker décide de marcher en compagnie de la slave, une heure, exactement. Voilà qui laisse le temps à la victime de reprendre son souffle, de purger ses émois. Une fois arrivées à la maison familiale, elles conviennent de chercher les effets d'Ekaterina le lendemain matin. En attendant, elle pourrait toujours se servir dans la garde-robe d'Akina. Le reste de la soirée, elles le passeront à parler de tout et de rien, attablées autour de morceaux de bretzels et autres mets du matin.

« - C'est ton petit ami ? Il a préparé tout ça ? S'enquit l'aînée, impressionnée.
- Ce...n'est pas vraiment mon petit ami, articule-t-elle péniblement, la mine contrite, Juste un ami de la famille.
- Avec qui tu couches ? »

Blanc. La scientifique se sent tout à coup mal à l'aise. Elle déglutit et se lève afin de commencer à débarrasser la table. Ses mains tremblent à l'instar de ses lèvres.

« - Désolée, je n'aurais pas dû....
- Non, la coupe Scarlett en forçant un sourire de façade, ce n'est rien.  C'est vraiment juste. Un ami. Je t'ai préparé de quoi prendre une douche. Tu peux coucher dans la chambre de mon père, ca ne le dérangerait pas. J'ai changé les draps depuis son départ. Au moindre souci, tu m'appelles. Bonne nuit, Kitty. »

L'autre blonde comprend que la métisse n'a plus envie de parler. Elle opine aux explications, la remercie vaguement et s'empresse de monter à l'étage. La journée a été longue. Jusqu'à 23:25, Akina s'occupe de faire la vaisselle, ranger un peu le salon et passe du temps devant son PC. Elle tourne et retourne le post-it avec les fameuses coordonnées, déchirée entre  l'envie d'aider Siegfried et la volonté de respecter ses engagements. Un Baron, ca représente quoi aujourd'hui ? « Et toi, tu te vois Baronne ? ». Foutaises. Contrariée par sa conscience, elle froisse la note une bonne fois pour toute et la rejette. C'est exclu, évidemment. Elle envoie un e-mail à Sô afin de discuter une date concernant le reportage En réponse, elle apprend que le collègue des faits-divers vient de démissionner et que le rédac-chef lui proposera sûrement d'assurer l'intérim. Elle digère l'information avec un optimisme feint et montera ensuite se coucher. Dans l'escalier, elle traîne des pieds et s'effondre au milieu de son lit après avoir récupéré son iPhone. 23:30. Son seul SMS de la journée sera envoyé à cette heure-ci.

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Akina [23:30]  : A mon tour d'approcher l'heure du crime.
Gute Nacht, Mein Herr.

Vibrements. Une réponse est arrivée dans les minutes qui suivent.

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Siegfried [23:33] Comment s'est passée ta journée ?


Ouf. Soupir de soulagement. Elle ne compte pas lui expliquer en détails les malheurs de Kitty. Il n'avait certainement pas envie d'entendre parler de Nikolaî à nouveau.

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Akina: [23:34] Bien vide, sans vous. Le Daily Seikusu m'a proposé de prester des heures en plus.
Voilà qui règle bien des problèmes.
Avez-vous tout ce qu'il faut chez vous?

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Siegfried: [23:37] Il manque une jolie soumise. Mais il vaut mieux que je ne sois pas distrait.
Tu n'auras pas besoin d'un autre travail ? J'aurais pu m'en charger.

Elle fronce les sourcils et se mordille la lèvre inférieure, incertaine. Ses doigts vont pianoter frénétiquement sur l'écran. Mieux vaut lui dire des choses rassurantes, elle n'apprécierait pas qu'il se fasse du souci.

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Akina: [23:38] En réalité, je pense postuler comme assistante du prof Reuters, pour l'année qui vient. Nous deviendrons  presque collègues et l'univ. paie bien. Qu'en-pensez-vous?

Ce n'est pas un mensonge. Chris lui avait bien proposé un poste avant les vacances. Il avait encouragé Akina à se présenter auprès du conseil facultaire afin de combler le poste. Elle serait tout à fait apte à corriger des copies de premières années, de gérer l'emploi du temps, de participer à des colloques scientifiques et enfin, de lui servir du café qu'il partagerait avec elle, évidemment. Sans compter que cette attribution lui octroierait la possibilité de travailler en laboratoire quand bon lui semblerait. 

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Siegfried: [23:41] J'ai un peu plus le droit de coucher avec mes collègues qu'avec des étudiantes.
Si ça te plaît, fais-le. Participer à l'enseignement est ce qu'il y a de plus enrichissant, et sur un CV c'est un plus.
Je serais fier de toi.

La remarque force un sourire sur son délicat visage. Elle se surprend même à rire toute seule, amusée par la première remarque. Il a l'air si paternel dans son message qu'elle a l'impression d'en être gênée. En pensant au père, elle se remémore que Siegfried avait servi sous les drapeaux allemands.

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Akina: [23:45] Voilà des arguments pertinents, Mein Herr.
Je voulais vous le demander mais, oublié.
Avez-vous une photo de vous en uniforme?

Par simple curiosité d'abord, et par nécessité d'avoir une relique ensuite. Une image concrète qu'elle pourrait glisser dans un pli de son portefeuille - sortir pour l'admirer quand elle en aurait besoin. “Oh non, ma pauvre fille...” vomit sa conscience. Alors qu'elle patiente après une réponse, l'étudiante décide de récupérer son collier de cuir posée sur le chevet et d'en parer sa gorge gracile. Elle sert une première attache, puis une deuxième. La sensation lui plaît énormément; elle voudrait que ce soit lui qui s'occupe de maîtriser son souffle. En uniforme si possible, mais uniforme de quoi? Bah Allemand. Tu sais à quoi ça ressemble? Grmbl. Noir? Le cliché du Reich est trop présent.   Elle en aurait presque honte, ce serait giflée. Bip, bip. Le téléphone indique la réception d'un nouveau SMS.

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Siegfried: [23h51] Je le mettrais quand le moment sera venu. Il est chez moi.
J'ai moi aussi oublié quelque chose : T'imposer des contraintes.

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Akina: [23:52] J'ai déjà serré mon collier, Mein Herr
Faut-il encore d'autres contraintes?

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Siegfried: [23h55] Deux masturbations par jour. Un seul orgasme par jour.
Demain, je veux une vidéo de toi. Un strip-tease.
Et tu réfléchiras à un sex-toy que tu aimerais avoir. Je te l'offrirais.
Tu as oublié de me donner ta liste de demandes.

Elle lève les yeux au plafond, complètement dépitée. Elle se penche vers son chevet, s'empare d'un bloc-note et d'un crayon afin de noter clairement les intrusctions.  Quant aux requêtes, elle hésite encore. Tout ce qu'elle comptait lui demander de ne pas pratiquer, il l'a fait : de gré et de force. Elle aurait l'air bête désormais de refuser les coups. Un frisson la parcourt au souvenir de la plage.  En revanche, Akina convoite sa fidélité.

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Akina: [00:00] Je note, tu es exigeant.
Je n'en ai qu'une seule et elle n'a pas changé:
L'exclusivité.

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Siegfried: [00:03] Je te précise une dernière fois que je supporte mal le tutoiement. Je ne t'interdis pas de continuer, mais tu sauras ce qu'il en est.
Je t'ai déjà juré loyauté, s'il n'y a rien d'autre, c'est parfait.
Bonne nuit à toi, ma Scarlett.

A la lecture du dernier message, elle s'humecte les lèvres. Il s'énerve, et elle le trouve particulièrement excitant dans cet état.; terriblement beau, aussi, quand il est en colère. Avec ses cheveux bruns, son visage émacié et pâle, ses yeux couleur nocturne, le courroux est un sentiment qu'il lui sied bien. Il pourrait être là, face à elle sur ce lit...et  lui faire passer l'envie de le provoquer. Elle ouvre immédiatement une fenêtre de réponse :

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Akina: [00:05] Voyons, vous n'avez pas le bras si long pour me gifler depuis votre position. Ca m'excite de vous tutoyer.
Dormez-bien. Et n'oubliez pas votre piqûre.

Au moins, elle a cessé de le tutoyer; ne pas tenter le Diable. Et puis, elle ne parvient pas à lui refuser un ordre, c'est plus  fort qu'elle. Elle est terrifiée par ce caractère de soumission qu'elle se découvre avec lui. Le téléphone toujours en main, elle quitte son lit et vérifie discrètement qu'Ekaterina dort bien. Visiblement, oui. Depuis la porte, la métisse constate un sommel agité, mais n'entend pas de cris. Elle va refermer la chambre avec douceur, soulagée et consulte sa messagerie.

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Siegfried: [00:06] Celle en laquelle tu ne crois pas ?

Choc. Elle a fait l'allusion sans réfléchir, espérant se soucier de lui : qu'il remette cette hsitoire de pseudo-immortalité sur la table n'arrange en rien les choses. Elle réfléchit trop, devient nerveuse à ce propos. Et s'il disait vrai? Non. Impossible. Scarlett a peur, encore. Confuse, elle se refuse à répondre. Pas après une bonne nuit de sommeil, qui lui porterait peut-être conseil. 

Jour 2.

Son réveil fait office à 07:00. Elle pousse une petite plainte agacée à cause de l'alarme bruyante et frappe dessus. Plus rien, le silence du matin finit par l'assourdir aussi. Ses draps sont encore imprégnés de l'odeur du prussien. Son image se rappelle à elle dès que ses yeux s'ouvrent complètement. Elle ressent tout de suite le besoin de se masturber, et s'y applique avec langeur, soupir après soupir : acculant son intimité trempée de ses doigts effilés jusqu'à l'orgasme, premier et dernier de la journée. Epuisée, elle retire la chemise de Siegfried qu'elle jette sur son lit défait. Elle regagne la douche déjà dénudée. A la sortie de la salle de bain, elle écrit un SMS. Elle y aura songé toute la nuit.

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Akina [7:30] J'y croirai, si vous me laissez analyser le contenu en laboratoire.
C'est ma spécialité après tout.
Guten Morgen, Mein Herr.

Sa protégée de la veille dort encore et elle n'ose pas la tirer de ses songes. Elle irait en bas préparer un semblant de petit-déjeuner. Le bacon est d'ailleurs tout juste sorti du four que la sonnette retentit. Akina file dans le salon, puis le couloir et enfin le vestibule, ne perdant pas de vue qu'un fusil de chasse est caché tout près de la porte. Un au cas où d'après Jack Walker. Je ne t'ai pas appris à tirer pour faire joli, mais pour que tu plombes les enfoirés qui t'approchent quand je ne suis pas là. Ses mains fébriles déverrouillent l'entrée et elle tombe nez à nez avec un livreur dont les bras sont encombrés d'un énorme carton. 

Miss Walker? C'est pour vous, je dois le déposer quelque part?

Elle met plusieurs secondes avant de réagir, abasourdie.

Euh, ah! Oui...par ici, dans le salon. Qu'est-ce que c'est?
-Je ne sais pas. Il me faut votre signature ici," indique sèchement le garçon en finissant de poser le colis sur un fauteuil. Scarlett s'exécute et il repart aussitôt. Elle s'arme d'un cutter trouvé au fond d'un tiroir, et déchiquette le paquet de nombreux coups avant de pouvoir l'ouvrir. A la lumière du jour timide, elle découvre avec stupeur le contenu.

C'est quoi? Demande une voix ensommeillée dans son dos. Elle sursaute brusquement et s'apaise en remarquant Kitty qui est habillée d'une chemise de Jack.
Ah, bonjour Ekaterina. Ce..ce sont des roses blanches. Il doit y en avoir une centaine au moins. Qu'est-ce que...oh! Un mot!”

Elle récolte la petite carte, et son coeur se glace alors qu'elle remarque une écriture cyrillique. Du russe, à ne pas en douter. Elle reste figée ce qui finit par inquiéter Vodianova que la curiosité invite à s'approcher. Par-dessus l'épaule de Walker, elle lit à haute voix :

“ - J'ai appris l'impolitesse dont avait fait preuve mon père. En son nom, et au mien, je vous prie, Mademoiselle Walker, d'accepter nos excuses.  Nous espérons encore vous voir en Russie, très prochainement.
Signé. Alexeï Tsoukanov.”
Akina, brûle tout ça. Ils sont tous fous dans cette famille.

- Qui est-il?
- Le fils du gouverneur de Kaliningrad. Il est officier dans l'infanterie russe. Je suis désolée pour toi.

La concernée opine gravement. Tout se passe si vite, il y a bientôt deux jours, elle était séquestrée et aujourd'hui, voilà qu'on lui présentait des excuses sur un tapis de roses. Comme si cela lui ferait oublier le coup de la vodka, le rapt, le colt et les blessures d'Ekaterina. Elle prend tout de même la peine de quérir plusieurs vases, et avec l'aide de Kitty dispatche les roses par bouquet qu'elles déposent un peu partout.

- On ne sait rien faire? Demande l'étudiante attablée devant le petit déjeuner. Porter plainte? Avertir les autorités russes?
-Ma pauvre, ce sont eux les autorités russes. Prie simplement pour qu'ils t'oublient. Ca arrive parfois. Mais parfois, quand une fille est difficile à obtenir, elle prend de la valeur.

Face à la mine chagrinée de la blonde, Akina se penche pour lui prendre la main, un sourire confiant aux lèvres.

- Ne t'en fais pas. Tu pourras rester ici tant que tu le veux.
- Mais ils savent où tu habites visiblement.
- Et ils savent que mon père est dans l'armée américaine, ils n'oseront jamais.

L'argument semble tenir. Scarlett s'excuse quand elle entend la sonnerie de son téléphone. Un message vient d'arriver et elle s'empresse de le lire.

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Siegfried: [07:57] Guten Morgen.
Dommage que tu n'aies pas répondu hier, je comptais te montrer que la distance n'était pas un frein à la punition.

Alors là...pense-t-elle, toute chose. “Il rêve” achève sa conscience. Pendant que Vodianova débarrasse la table et s'attèle à la vaisselle, elle se réfugie dans un coin du salon pour répondre avec hâte, à la fois amusée et excitée. Qu'est-ce qu'elle adore quand il lui parle sur ce ton impérieux.

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Akina: [08:05] Elle l'est. Si j'ai pu dormir, elle est forcément un frein.
Votre bacon me manque. Et celui grillé au four, pas celui qu'on trouve sous la table.
PS - Et les analyses?

Le sien n'a pas été une réussite. Elle a bien vu la mine polie d'Ekaterina qui peinait à mâcher un bacon trop cuit, et qui se forçait à sourire afin de ne pas vexer la cuisinière. Toutefois elle ment. Elle aurait souhaité, plus que tout, lui octroyer une nouvelle fellation.

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Siegfried: [08:09] Je me vengerai ce soir, petite pute effrontée.
Sous la table ?
Je te laisserai faire ces analyses, mais vais devoir te demander en retour un service. Tu verras à ce moment-là.

A l'arrivée de la réponse cinglante, elle défaille. Une vague de désir vient de la percuter de plein fouet. Elle s'assoit sur le bord du canapé, relit le message, chamboulée. Petite pute. Se venger. Elle ferme les yeux et essaie de respirer normalement. Elle veut jouer.

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Akina: [08:10] Etes-vous énervé? Pas assez, à mon goût.
Oui, sous votre table. Là où je me mets à genou pour vous...
Marché conclu, Mein Herr.

Elle ajuste la longueur de sa petite jupe bleu marine, et le col de son chemiser. Elle a soigné sa tenue puisqu'elle rencontre ses grands-parents maternels plus tard. Il faudra qu'elle vérifie une énième fois que le décolleté n'est pas trop imposant. Son grand-père est assez sévère sur la question. Elle n'ose pas se lever, tant qu'elle n'aura pas reçu de réponse;


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Siegfried: [08:13] Ne joue pas à m'énerver. C'est plaisant, jusqu'au moment où je décide de te punir d'une façon que tu n'apprécies pas.
Je vois... Je comprends. Nous sommes le matin, après tout, et ton devoir te commanderait d'exécuter quelque chose à cette heure-ci.

Elle sait exactement quel devoir. Sa langue passe sensuellement sur ses lèvres demandeuses. Elle va néanmoins feindre l'ignorance, jusqu'au bout. La tentation de le provoquer est trop forte.

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Akina: [08:16] Bestrafen Sie mich, Bitte. Mein Herr.
Mon devoir? Pouvez-vous me le rappeler?
Je suis distraite.

Distraite parce qu'elle a une folle nécessité d'être baisée par l'allemand, là tout de suite. Pourquoi fallait-il qu'il soit si loin? Ekaterina est remontée se changer. Elle empruntera des affaires à Scarlett. Tout près de son ordinateur, sur la table basse du salon gisent quelques livres de grammaire et de vocabulaire allemand. Elle était sérieuse lorsqu'elle parlait d'apprendre la langue. Elle verrait d'ailleurs à des cours du soir, une fois la faculté réouverte.

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Siegfried: [08:18] Me sucer. Me faire jouir avec ta jolie petite bouche pour que je couvre ton visage de mon foutre.
Ne commence pas à m'exciter.

Là, elle rougit carrément. Inspire, inspire. Inconsciemment, elle vient de passer une main fébrile contre sa joue qui la veille était tâchée de sperme. De l'autre main, elle rédige une réponse.

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Akina: [08:20] Glauben Sie nicht, ich sei unschuldig, Mein Herr.
Par politesse, je devrais achever ce que j'ai commencé.
Quant à vous faire une fellation (c'est très vulgaire de dire sucer)
si vous étiez-là, je n'aurais pas hésité.

C'est dit. Elle va pour déroger les yeux de son écran, un message arrive.

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Siegfried: [08:23] Achever ça ? Comment donc ?
Sucer. Dis-le. Tu veux me sucer.

Putain.

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Akina: [08:30] Je veux vous sucer. Que vous la mettiez" es tief in mich."
Est-ce assez propre?
(Comme ça.)

Sous sa jupe de tailleur, ses cuisses sont moites d'une cyprine dérangeante. A l'étage, elle entend vaguement le bruit de la douche. Ekaterina doit prendre sa douche. Elle pourrait, juste glisser une main entre ses jambes, remonter l'ourlet de son vêtement et...Non. Reprends tes esprits.

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Siegfried: [08:32] Le "es" est superflu dans ta phrase, tu as mis "la" plus tôt.
Je voudrais que tu sois là pour me purger de ma luxure, ma petite chienne.

C'en est trop. Elle délaisse son téléphone, se lève et fait quelques pas nerveux dans le salon. Elle a chaud, se dévêtirait bien, mais est consciente que cela ne résoudrait pas le problème. Repassant devant le canapé, elle saisit son téléphone et écrit fébrilement :

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Akina: [08:34] Vous êtes un professeur très doué.
A quand mon oral d'allemand?
Je serai passée chez vous, je me serai montrée très intrusive.
Mais vous ne devez pas être distrait, n'est-ce pas?

Elle sourit, fière d'elle. La réponse ne tarde pas.

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Siegfried: [08:38] Tu as encore des progrès à faire, mais j'apprécie tes efforts. Beaucoup. Sache-le.
En effet. Je saurais m'en charger moi-même.
Tu fais ça uniquement par dévotion, n'est-ce pas ?

Coup de froid. Debout, elle choit immédiatement sur le sofa, figée de stupeur. La question vient de lui plonger la tête dans un bac d'eau glaciale. Elle aurait voulu prendre du temps pour réfléchir à une réponse appropriée, mais son instinct la devance. Comment peut-il un seul instant croire qu'il n'y a rien d'autre derrière sa dévotion? Est-il aveugle?

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Akina: [08:41]. Non, Siegfried.
Je ne fais pas ça uniquement par dévotion.

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Siegfried: [08:41] Parle.

Non, elle ne peut décemment pas lui avouer. Ce serait horrible pour elle. “Ca le sera pour lui aussi, et puis...bon”.   Elle enclenche les touches tactiles au rythme des mots, ne sachant pas trop comment expliquer. Elle délie ses idées comme elle les pense.

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Akina: [08:43] Je fais ça aussi par amour.
Pour vous.

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Siegfried: [08:44] Bien.
À ce soir.

- Akina?

L'accent russe d'Ekaterina la sort de ses rêveries. Elle se dresse subitement et lui offre un sourire mi-figue, mi-raisin. La slave lui a emprunté un pantalon de toile beige et un haut couleur prune, au dos nu. Avec ses cheveux blonds tressés et ses grands yeux bleus, elle est radieuse. Elle doit d'ailleurs deviner l'air confit de la métisse puisqu'elle intervient en ces termes inquiets:

- Tout va bien? Tu es bien pâle...
- Oui, ahm...oui. Ecoute, je vais te donner un double des clefs. Je suis attendue chez de la famille pour dîner. Je ne rentrerai que ce soir. Ils habitent loin, mais ahm...fais comme chez toi. Je vais te laisser mon numéro au cas où.

Les grands-parents d'Akina habitent à 200 kilomètres ce qui explique la rareté de leur rencontre. Elle va souvent les voir à Noël ou lors de fêtes traditionnelles. Bien qu'ils soient demandeurs, Akina temporise toujours le moment où elle doit leur rendre visite, pour une raison très simple : Ils vivent encore au siècle dernier. Elle a déjà réservé un billet pour leur bourgade et patiente sagement à la gare bondée de Seikusu que son train soit annoncé. De temps à autre, elle vérifie son téléphone portable, mais sait pertinemment qu'elle n'aura  plus de messages avant ce soir.

30 années auparavant, Japon 1984.

Jack Walker était nerveux. Du haut de ses 25 ans, il venait d'être promu sergent et paradait déjà dans tout le pays avec ses galons fraîchement acquis. Pour faire passer l'attente, il s'était allumé une clope, américaine, et tirait dessus comme un affamé. Il allait tout faire péter. Parfois, il mirait vers sa montre, s'assurait que l'aiguille avançait toujours au rytme d'un trot régulier. Enfin, elle annonça 21heures. Il écrasa le mégot de sa cigarette sur l'allée pavée et la remonta d'un pas vif jusqu'au manoir traditionnel des Kanzaki. Il portait son uniforme d'officier de l'USAF et en était particulièrement fier. Un domestique s'empressa de lui ouvrir les portes de la riche demeure. Il savait exactement où aller, Seika l'avait avertie.

Ils étaient tous en train de prendre le thé lorsqu'il débarqua en plein salon. Seika fut la première à se lever, un sourire rayonnant frappait son minois. Akira Kanzaki et son épouse, Akiko s'offrèrent des regards perplexes. Ils avaient déjà rencontré Jack à une ou deux occasions, quand leur fille finissait ses stages médicaux en unité de combat au sein de l'armée américaine. Ils avaient réprouvé son engagement, sans savoir qu'il avait été motivé par la rencontre avec cet homme.

C'est moi...” déclara Walker, droit comme un i.
- Oui, je vois. Akira avait répondu sèchement. Un mauvais pressentiment montait en lui.

Sa fille se leva soudainement et d'un pas déterminé se dirigea aux côtés du texan, pour lui murmurer tout bas. “Je ne pense pas que ce soit une bonne idée finalement, je ne souhaiterai pas inquiété...mon arrière-grand père.” Il lui accorda un simple regard : “Tu m'as demandé de venir, je suis venu.” Les invités présents pour le thé assistaient à la scène, interloqués et le vieux Kanzaki-sama, patriarche du clan, avait frappé de sa canne au sol, mécontent ;

Peut-on m'expliquer ce qu'il se passe? Où sommes-nous en train d'être une nouvelle fois envahis par l'ennemi.
- Ton arrière-grand père a autant le droit d'être informé que vous tous ici présent, tranche Jack. “

Jour 2, présent.

Le voyage a duré une heure trente, précisément. Elle s'est isolée près d'une fenêtre et a songé longuement. Peut-être qu'en s'éloignant de Seikusu, elle cesserait de penser à l'allemand. A l'arrivée, son grand-père a fait appel au chauffeur de la maison pour la réceptionner. Il porte une pancarte où le nom d'Akina Kanzaki est écrit. Elle lève les yeux au ciel, indignée. C'est Walker.  Ils rouleront en silence à travers de courtes routes de campagnes, à flanc de montagne. Puis, ils débouchent sur une petite vallée que surplombait le vieux manoir traditionnel des Kanzaki. La voiture remonte l'allée bordée de cerisiers. Les souvenirs affluent à l'esprit de la jeune femme, quand elle accompagnait sa mère ici, en vacances.
Son père n'y a jamais été le bienvenu.

30 années auparavant, Japon.

“ - Comment cela vous le saviez?! Aboya fermement Akira, à l'adresse de sa femme qui se défendait comme elle le  pouvait des foudres de son époux.
- Je pensais qu'elle entendrait raison....

Furieux, le père de Seika se tourne vers Jack. L'atmosphère s'était alourdie d'une tension difficilement supportable et chacun gardait un silence appeuré.

- En plus d'avoir débauché ma fille dans votre armée, l'avoir détournée de l'amour de son pays, vous l'avez séduite dans mon dos!
- Je n'ai séduit personne! Ni Débauché personne! Reconnaissez à votre fille le mérite de savoir ce qu'elle veut! S'exclama Walker en fronçant les sourcils. Il avait légèrement haussé le ton.
- Comment osez-vous me parler sur ce ton, allez vous en sans délai!
- Papa! S'interposa Seika, tout à fait choquée par le comportement de son père.
- Qu'as-tu en tête? Finit par intervenir l'arrière-grand père, le ton toujours assez froid.
- Père...vous ne pouvez pas....commença Akira, bouillant de rage.
- Silence! Si elle l'a fait venir ce soir, c'est qu'elle a sûrement quelque chose derrière la tête.
- Merci, grand-papa. Seika reprenait la parole avec assurance, sous les yeux affolés de sa mère. En effet, nous avons un projet. Jack vient d'être nommé Sergent, et affecté à la base de Diego Garcia. Je m'en irai avec lui.

Madame Kanzaki manqua d'air un moment, elle darda son regard étrangement clair, trahissant des origines étrangères lointaines sur sa progéniture, anéantie par la nouvelle :

- Vivre avec lui?! Sans être mariés?
- Je vivrai à Seikusu, où je suis affectée, jusqu'à son retour au Japon, ensuite nous nous marierons, expliqua joyeusement Seika, couvant l'américain d'une oeillade exaltée. Je trouverai une place de médecin dans les rangs de l'USAF.

Akira poussa un soupir de desespoir, en grogne. Le patriarche les avisa un court moment et reprit la parole, à l'attention particulière de Jack :

- Et que pensent vos parents de tout ça?
- Si vous voulez tout savoir, ils nous trouvent complètement fous.
- Alors nous avons au moins quelque chose en commun, ironisa le vieux japonais.

A bout, Akira Kanzaki leur avait fait face, hurlant :

- Je ne le permettrai PAS !! Il est hors de question que je permette à ma fille de gâcher sa vie!
-     Refusez et hurlez tant que vous voulez Papa, cela n'y changera rien! Insistait Seika.
- Oh bien sûr que si !
- Comment?! Je ne veux pas d'argent et il vous sera difficile de m'enfermer jusqu'à ma mort. Je vais vous souhaiter bonne nuit, mais je peux vous promettre une chose : demain matin, rien aura changé.

Elle les avait tous averti dune voix claire et autoritaire, avant de jeter un coup d'oeil vers son fiancé : “Jack.” lui intima-t-elle et tous deux quittèrent la salle des festivités, laissant les proches parents dans un désarroi et une colère incommensurable.

Jour 2, présent.

Ses grands-parents l'ont toujours accueilli sur le péron, entourés des trois domestiques de la maison; une cuisinière, une femme de chambre et un homme à tout faire. Et comme d'habitude, c'est Akiko Kanzaki qui la salue en premier, bras grands ouverts afin de l'étreindre avec tendresse, soupirant son prénom, soulagée. Depuis la disparation soudaine de Seika, il ne lui reste plus que sa petite-fille. Akira se montre évidemment plus sobre, tendu comme un arc. Il se permet un sourire paternel et l'invite à les suivre pour prendre le thé, celui qui précède le dîner. Dès qu'ils ont pris place autour de la table basse, agenouillé non loin de l'autel en l'honneur des ancêtres, la discussion démarre, conventionnelle au départ :

- Comment se passent les études?
- Bien, grand-père. J'ai réussi mon année.
- Félicitation, je te donnerai de l'argent pour te récompenser, se gargarise-t-il, fier de son sang.
- Je n'en ai pas besoin, mentit-elle dans un rictus d'embarras, ta fierté me suffit.
- Je sais que cet incapable de Walker ne subvient pas à tout tes besoins, se rembrunit le vieillard, quand te décideras-tu à le quitter et à venir nous rejoindre?
- C'est mon père dont il est question.

Akira devra se contenter de cette simple et douloureuse évidence. Soucieuse d'alléger l'ambiance, Akiko leur resservit un peu de thé, très élégante dans son kimono fleurie aux couleurs de l'été. Elle est originaire de Nagasaki et compte parmi ses aieulx quelques hollandais qui ont trop couru les nobles filles de seigneurs féodaux. Si elle a transmis un peu de son patrimoine génétique à Akina, cela expliquerait que la demoiselle ait davantage de traits européens que japonais.

- Et, as-tu rencontré un jeune homme? A ton âge, toutes les filles s'en préoccupent, demande-t-elle.
- Un japonais, j'espère, s'empresse d'ajouter Akira.

Malaise. Scarlett avale deux gorgées d'infusion brûlante et rassemble son courage à deux mains;

- Non, je n'ai rencontré personne.
- A la bonne heure. Je pourrais te présenter le fils d'un député, il suit un cursus de médecine à la même université où j'ai effectué le mien, narre le grand-père. Il a servi dans l'armée, enfin si on peut appeler cette troupe de majorette une armée.
- Akira-sama, le rappelle à l'ordre son épouse.
- Non, Akiko. Il faut dire ce qu'il en est. J'ai participé à cette défaite, et j'ai honte d'avoir survécu. L'empereur n'est plus qu'une marionette. Et nos sabres rouillent sur des établis ou pire encore, ils sont vendus aux ennemis comme trophées de collection.
- Je peux disposer? Interroge discrètement Akina.
- Oui bien sûr ma chérie, sourit Akiko, nous servons le repas à 12:30, tu nous rejoindras sur le patio.
- Merci.

Et la journée s'éternise plus longtemps que prévu. Le dîner a été pris en silence, comme l'apprécie Akira Kanzaki. Il évoquera de temps en temps sa vie dans les rangs militaires, comme jeune officier et auxiliaire médical. Il n'avait que vingt ans en 1945, mais avait su perpétué l'héritage d'une famille de guerriers et de samouraïs pour qui l'honneur représentait tout. Les autres paroles seront échangées à propos d'Akina, de sa vie à Seikusu de ses travails d'étudiante. Elle répondra toujours poliment, avec le moins de détails possibles pour éviter les mensonges. Puis, on lui proposa de rester partager le thé avec quelques notables de la région dont les fils étaient célibataires. Elle n'aura pas eu le coeur à refuser cette fleur à ses grands-parents et se sera présentée poliment devant quelques vieilles personnes qui partagent de toute évidence les mêmes idées nostalgiques que son grand-père. Au final, pourquoi ne pas rester souper? Ils la voient si peu souvent. Encore une fois elle accepte avant de mettre le ola quand il s'agit de lui préparer une chambre pour la nuit.

Il est vingt-trois heures et  Akina foule le sol de sa maison à Seikusu. Ekaterina s'est endormie devant la télévision. Bienveillante, l'étudiante va chercher une couverture qu'elle dépose délicatement sur son amie, puis éteint la télé. Elle n'a pas faim et garde un goût amer dans la bouche : celui de l'inachevé. A chaque voyage chez ses grands-parents, elle espère qu'ils auraient des nouvelles de Seika, ou qu'ils en parleraient à tout le moins. Encore une fois, elle revient déçue et épuisée. Elle retire ses vêtements sans grand enthousiasme, enfile la chemise de Siegfried en pensant qu'elle devrait bien la laver un jour, au risque de sacrifier l'odeur de son amant. Et au creux de son lit, elle trouve un début de sommeil agité. Quand son téléphone vibre, elle peine encore à résister aux bras de Morphée. D'un oeil fatigué, elle fait la lecture du message : plusieurs fois.

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Siegfried: [23h28] Ma Scarlett adorée.

Adorée ? Le pense-t-il vraiment ? Un millier de doutes assaillent l'esprit embrumé d'Akina. Elle pleure sans même s'en rendre compte : les nerfs, la trop longue journée, quelque chose ne va pas. Elle ne se sent pas bien. Contre la tête de lit, elle se cale confortablement et envoie son message :

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Akina: [23:30] Mein Herr.
Peut-on discuter?

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Siegfried: [23h31] Je t'écoute. Quelque chose ne va pas ?

Non, tout va bien et rien ne va à la fois. J'ai besoin de comprendre des tonnes de trucs et en même temps, je ne veux rien savoir. Elle renifle de manière assez inélégante et se force à écrire avec l'impression que ses doigts sont de plomb.

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Akina: [23:32] Je me rends compte que je vous connais peu.
N'avez-vous jamais aimé de femmes dans votre vie?

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Siegfried: [23h34] Je ferai mon possible pour te répondre.
Si, ça m'est arrivé. Je sais désormais que j'étais dans l'erreur.

Elle croit entendre Ekaterina geindre depuis la chambre adjacente et fronce brièvement les sourcils. Un mauvais cauchemar sans doute. Ses pensées se focalisent à nouveau sur le SMS reçu et elle a envie de hurler. Pourrait-il être plus précis?

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Akina: [23:35] Merci.
Pourquoi dans l'erreur?

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Siegfried: [23h36] Suis-je avec quelqu'un aujourd'hui ?

Il le fait exprès. Elle rejette soudainement les couvertures de son lit et le quitte furieusement. “Calme-toi Akina, va prendre un somnifère, oublie ces messages et couche-toi.” préconise sa conscience, aussi meurtrie que son coeur et que son appétence sexuelle. La voilà en manque sur tous les plans. 

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Akina: [23:37] Non.
Mais j'aimerais comprendre, vous êtes jeune, brillant, beau...plutôt doué.

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Siegfried: [23h40] N'as-tu pas eu envie de répondre "oui" ?
Merci. Mais ça ne conditionne pas une vie de couple. Pense à tous ces gens laids, vieux et médiocres qui vivent heureux avec leur moitié pendant des années.

Vaincue, elle se rassoit à l'extrémité du lit et engage une réponse. A la lumière tamisée de sa chambre, ses dernières larmes muettes sèchent sur son joli visage.

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Akina: [23:41] Je n'ai pas envie de me mentir. Vous avez été clair.
Ca ne conditionne pas, mais ça y aide. Est-ce pour votre intégrité? Vous sentez-vous vulnérable quand vous aimez une femme?

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Siegfried: [23h47] J'apprécie.
As-tu vu comment je suis ? Imagines-tu être en couple avec moi ? J'entends, sur la durée. Serais-je fidèle éternellement ? Je ne penses pas en être capable. Supporteras-tu de vivre cinq ans, dix ans avec quelqu'un qui régulera tes faits et gestes ? Supporteras-tu de devoir disparaître, changer de ville ? Supporteras-tu mes colères ? J'ai su les modérer devant toi, mais ça n'est pas toujours le cas. Supporteras-tu mes absences ? Mon besoin de porter une arme ? Mon orgueil ? Et des détails : Mon travail, ma musique, mes habitudes ?

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Akina: [23:48] J'ai vu comment vous êtes, Siegfried.
De quoi avez-vous peur, exactement?
Que je ne supporte rien de tout ça, ou qu'au contraire je le supporte?

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Siegfried[23h50] Et tu trouves ça amusant. Mais sur la durée, comment cela va-t-il se passer ?
Que tu ne le supportes pas, en effet. Dois-je remettre sur la table ma fidélité qui ne durera qu'un temps ?

Il s'avère aussi coriace qu'elle et la belle ne parvient pas à saisir pourquoi tant de distance sur le sujet. Ses jambes sont lourdes, mais elle descend dans la cuisine pour se servir un grand verre d'eau fraîche. Le téléphone est déposé à côté, sur le plan de travail. Elle ferme les yeux, grimace en essayant d'oublier le souvenir excitant qu'elle garde de cet endroit. Il faut lui répondre, maintenant. “Il faut?” ricane sa conscience “Quel délire...” L'échange va durer dix bonnes minutes durant lesquelles son minois métissé connaît plusieurs réactions : du sourire au froncement de sourcils en passant par le soupir lassé, les yeux levés au ciel. Rien ne va comme elle l'espère. Elle engrange les gorgées d'eau, réfléchit à une réponse, écrit avant d'effacer rageusement afin d'exprimer son point de vue confus d'une autre manière.

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Akina: [23:55] Je ne trouve pas ça amusant.
Remettez-le sur la table si vous le souhaitez. Vous savez que ça ne changera rien à mes sentiments.
Je ne veux que votre bien, après tout.

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Siegfried: [23h57] Excitant ?
Ne commences pas à dire des choses que tu regretteras.

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Akina: [23:59] Oui, entre autre.
Au contraire, Mein Herr. Je regretterai toute ma vie si je ne les disais pas.
Si la conversation vous met mal à l'aise, je vous souhaite une bonne nuit.

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Siegfried: [00:01] Non. Je ne suis pas mal à l'aise.
J'ai de la peine pour toi.
Pas d'autre question ?

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Akina: [00:05] Vous avez tort de ne pas l'être.
C'est moi qui en ai pour vous. Pour une fois, nous sommes à égalité.
Des milliers d'autres, mais elles seraient trop intrusives. Je suis curieuse vous concernant.

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Siegfried: [00:07] Lorsqu'on a des questions à poser, il faut les poser.
Bonne nuit à toi, ma Scarlett adorée.

Le téléphone se met à hurler une sonnerie d'appel. Le numéro est masqué. Elle s'affole un instant, décroche en balbutiant un timide : “Allô?”
- Akina, c'est Ken. Kenneth.

Manquait plus que lui.

- Bon sang...Ken, il est minuit...!
- Oui et je vois que tu dors pas....écoute, c'est plutôt grave.

Une heure plus tard, elle gare sa voiture en catastrophe devant le comissariat du Quartier de la Toussaint et se précipite à l'accueil. Un agent de police la reçoit avec courtoisie. Akina se plie sans trop de mal aux exigeances administratives avant d'expliquer la raison de sa présence. Elle vient payer la caution de Kenneth O'Connell, qui aurait été arrêté pour ivresse sur la voie publique ainsi que trouble à l'ordre public. Ses mains tremblent nerveusement au moment de signer des papiers et elle sent les muscles de son visage tiquer sous l'épuisement. Une fois ces formalités réglées, le policier accepte de la conduire en cellule de dégrisement où l'irlandais gît. Au départ, elle se catastrophe en remarquant le sang dont ses vêtements sont maculés, mais s'apaise lorsqu'elle l'ausculte superficiellement : il n'a rien. Elle se souvient ensuite qu'elle porte encore la chemise de Siegfried. Elle s'est empressée d'enfiler un jean dès la fin de l'appel. Tant pis, elle fera attention de ne pas l'abîmer.

-Aki?
- Oui, viens...ils ont accepté de te libérer, tu ne passeras pas devant un tribunal, mais à quoi pensais-tu? Je vais te ramener chez toi.

Après un énième sermon, l'agent consent enfin à le laisser partir. Il embarque lourdement dans la petite Honda civic et Scarlett traverse la nuit urbaine afin de se rendre à la cité universitaire de Seikusu. Sur le campus estival, la fête bat son plein. Les studios et chambres sont louées, durant l'été, aux jeunes étrangers désireux de visiter le Japon à prix modique. Kenneth vomira encore une fois, dans l'ascenceur et elle le prend au creux de ses bras frêles pour le réconforter. Il lui indique péniblement que les clés de son studio se trouvent à l'intérieur de sa veste.

L'appartement leur donne une relative tranquillité. Akina n'a pas le coeur, ni la force de lui faire la morale. Après tout, il est assez grand et mène sa vie comme il l'entend. Elle devra découcher cette nuit car elle se voit mal quitter son ex au vu de son état pitoyable : elle aurait trop peur qu'il commette une nouvelle bêtise. Elle va l'aider à s'installer sur le lit et lui offre aspirine et verre d'eau. Il souhaite la remercier en l'embrassant, mais elle esquive de justesse le baiser ce qui frustre le jeune homme;

“- Pourquoi tu fais ça?
- Faire quoi Kenneth? S'impatiente-t-elle.
- M'éviter.
- Nous ne sommes plus ensemble, je suis désolée....je vais rester cette nuit, pour te veiller : uniquement. Que s'est-il passé?
- J'ai croisé un étudiant allemand en boîte de nuit, j'ai réglé mes comptes avec lui dehors, ça te va comme explication? Crache-t-il d'un ton mauvais.”

Elle se contente d'ignorer la provocation et lui prend doucement la main, comme elle avait l'habitude de le faire. Elle sait que ce simple geste l'apaise. Il finit par l'enlacer tout en sanglotant. Akina le n'a jamais vu aussi lamentable. Qu'est-il en train de se passer? Après un bref moment d'hésitation, elle lui rend son étreinte pendant qu'elle lui dispense des paroles de réconfort jusqu'à ce qu'il soit emporté par un sommeil salvateur. Le tenant contre elle d'un bras ferme, elle utilise l'autre pour vérifier son téléphone. Il est trois heures du matin et elle constate à regret qu'elle n'a pas eu le temps de répondre à Siegfried. Coupable, elle pianote distraitement sur l'écran; de quoi filer un message qui n'inquiéterait pas son maître :

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Akina: [03:02] Gute Nacht, Mein Freiherr, mein geliebter.

Jour 3.

Vers 9h, elle se dégage doucement des bras d'O'Connell afin de prendre une douche. Il dort encore à poings fermés et elle a des scrupules à le réveiller. Mieux valait se laver, se rhabiller et partir aussi discrètement, car elle n'a pas envie de s'expliquer ou de prononcer d'interminables palabres dont ni lui, ni elle ne sortiraient indemnes. Vingt minutes s'écoulent sous l'eau brûlante. Quand elle coupe le jet, elle vérifie que la chemise de Siegfried soit présentable. Leur deux parfums s'y sont savamment mêlés. Elle efface un peu plus celui de l'allemand au profit du sien. Elle n'aurait pas le choix que d'aller travailler avec cette dégaine. Avant toute chose, elle sort de son sac à main le collier de cuir qu'il lui a offert et emprisonne son cou. Afin de dissimuler l'étrange bijou, elle noue un discret foulard de soie pourpre, utilisé comme accessoire de mode et qui ne va pas du tout avec sa tenue.

Les portes du Daily Seikusu sont à peine franchies qu'elle reçoit une myriade de requêtes. Ton article sur le recyclage des déchets à Seikusu n'a pas encore été relu, parution lundi prochain. Le chef va pas aimer ce report. Tiens, le conseiller municipal truc est soupçonné de viol et d'abus de pouvoir, tu t'en charges? Ah au fait, Sô est malade, il faut te trouver un autre caméraman. Une chaîne nationale vient d'appeler, ton casting...tu dois les rappeler. Il y a un mot pour cette situation : merdier. Elle sert des sourires à droite et à gauche, opine, répond entre deux volées d'escaliers et s'installe à son bureau en feignant d'être hyper concentrée. Heureusement le chef ne la cherche pas encore. Bon, ce conseiller municipal...Elle ouvre son ordinateur portable et prend en main le dossier. Trois heures plus tard, quatre café et deux muffins au chocolat ingurgités de travers, elle n'en est nulle part. L'étudiante pense à Kenneth, à Siegfried, à Ekaterina...et à tout ce qui gravite autour. Un mal de crâne l'assaille, l'aspirine n'y fera rien. Incapable de poursuivre son travail, elle se jette sur son téléphone, cherche le nom de Siegfried et compose un message.

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Akina: [13:12] Distrayez-moi, je suis au journal et je meurs d'ennui.

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Siegfried: [13h13] Va aux toilettes.

Elle laisse tout en plan, bouscule deux collègues au passage sans s'excuser et s'enferme dans une cabine WC, un étage en-dessous. Elle est essoufflée, mais c'est avec sourire qu'elle répond :

 
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Akina: [13:16] J'y suis.

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Siegfried: [13h18] Dommage, j'avais espéré devoir faire ça devant les autres.
Touche-toi.
Et parle-moi de ce qui vient à ton esprit. Je te dirais ce qui vient au mien.

Définitivement excitée, la belle range son téléphone au creux de la poche du chemisier et s'applique à obéir. Elle défait à la hâte le bouton de son jeans, baisse la braguette et infiltre ses doigts sous le coton de sa petite culotte bleue. Au final, elle récupère le portable sans arrêter sa timide masturbation et rédige d'une main tremblante :

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Akina: [13:20] J'essaie d'être la plus silencieuse possible.
Je porte votre collier, que je dissimule sous un petit foulard noué autour du cou.
Je l'ai serré, un peu fort comme si c'étaient vos mains.

Sa respiration devient saccadée au fur et à mesure que ses doigts progessent contre son intimité mouillée. A chaque inspiration ou expiration, sa gorge accuse la résistance du cuir noir, lui ôtant un souffle précaire durant une très courte seconde. Sa pupille dilatée par ses fantasmes parcourt le nouveau SMS :

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Siegfried: [13h22] J'hésite à t'obliger à être bruyante.
J'aimerais être là. Tenir ton collier d'une main pour le resserrer. T'étouffer. Te fixer en le faisant.
Puis te lécher la chatte. Je regrette de ne pas l'avoir fait auparavant. Ma bouche et ma langue sur ton sexe, mains sur tes fesses.

Non, gémit-elle tout bas. Une porte claque à côté, quelqu'un vient de rentrer. Son esprit est sacrifié aux pieds d'une image frappante : son entrecuisse vaincue sous les assauts de la langue germanique. Et on ne parle pas de la prose de Goethe ici. Son index glisse et la pénètre suffisamment fort pour lui arracher un orgasme sauvage. Elle contient mal un cri étouffé, lèvre brutalement mordue pour supporter la déferlante de plaisir. En sortant ses doigts de sa culotte, ils sont recouverts de cyprine.

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Akina: [13h25] Jai unpeu de mal a ecrire.
J'ai,joui une min apres la lecture devotre message.
Je crois quon m'a entendu,
J'aime quand vous me faîtes mal, Mein Herr.

Merde, elle en a mis un peu sur son écran. Elle se dépêche de sortir, dépose son iPhone sur le meuble du lavabi et rince ses mains. Quand une femme passe derrière son dos en l'acculant d'une oeillade réprobatrice, elle feint l'innocence, s'essuie et reprend l'appareil.

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Siegfried: [13h27] Je ne t'ai pas autorisé expressément à jouir.
Frappe ta joue. Ferme les yeux, et fais comme si je le faisais, petite salope. Et contiens-toi la prochaine fois.

Elle déglutit, consciente d'avoir mal fait et puise du courage dans son reflet, face au miroir. Ses paupières s'abattent, comme la gifle cinglante qu'elle s'octroie. Elle se décoiffe un peu plus et respire fort, submergée par des tas d'émotions.

 
Citer
Akina: [13:29] C'est...difficile de se contenir, quand c'est vous, Mein Herr.
Bitte Entschuldigen Sie

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Siegfried: [13h30] Tu es excusée. Retourne travailler.
Tu t'en sors
 ? Sur quoi écris-tu ?
L'épuisement soumet chacun de ses membres à une relative tension. Elle remonte à son bureau, hagarde, ne répondra pas aux diverses sollicitations pour tomber sur son siège.

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Akina: [13:45] Sur une affaire de moeurs concernant l'un des conseilles municipal de la ville.
J'ai un collègue qui se charge de couvrir ce qu'il s'est passé dans un hôtel il y a quelques jours.
Je peux modifier son article, au besoin.

Dans toute sa mansétude, elle s'est portée volontaire pour relire cet article avant parution. Cela lui ferait du travail en plus, mais elle souhaite vérifier que Siegfried n'a pas été reconnu ou cité, à l'instar d'elle-même.

Citer
Siegfried: [13h49] Je te fais confiance. Ne te compromet pas.
J'aime t'imaginer avec mon collier en public. Tu es faite pour être ma chienne... N'es-tu pas d'accord ?
Je dois te laisser. Je te... reprends ce soir
.

Elle aurait répondu tout de suite sans l'intervention d'un collègue qui annonce une réunion surprise dans le bureau du redac'-chef. Akina glissera d un message durant la conférence où le chef aboie des insanités, et se lamente sur une perte sensible de lectorat.

Citer
Akina: [14:20] Je suis faite pour l'être, je le suis. Tout comme je suis faite pour être avec vous, à vos côtés.
[/b]Que je sois votre chienne ou non, vos défauts resteront les mêmes.
Prenez soin de vous.

- Walker, ca t'intéresse pas ce que je dis? Range-moi ton foutu téléphone, et dis-nous où ça en est avec le conseiller municipal. Est-ce que ça peut paraître en scoop de notre rubrique politique?

Et l'après-midi s'éternise sous l'égide du travail de presse. Elle ira décroher une interview auprès d'une supposée victime, ancienne secrétaire de l'échevin japonais. Elle enregistre et note la moindre information, avec un petit pincement au coeur cela dit. Les affaires d'abus, ça vous retourne toujours le coeur. “Quelle ironie...” marmonne sa conscience.

Ekaterina l'accueille avec un souper digne de ce nom. Elle a improvisé un goulash au boeuf et des pâtisseries russes. Le tout s'avère délicieux et elles riront autour de ce festin improvisé, devant la télé. Vodianova finit même par lui raconter sa triste histoire. Ses parents étaient pauvres sous le communisme, ils le sont restés sous la Fédération de Russie. Elle est tombée dans la prostitution très jeune, à l'instar de nombreuses autres et au terme d'une plaque tournante de ce commerce des chairs, avait atterri au Japon, tentant de fuir ensuite l'influence De Tsoukanov. Parfois, elle narre son récit de manière chaotique...et la métisse a du mal à suivre. Au terme du dessert, elles auront l'idée folle dejouer sur la PS3 de Jack jusqu'à 23:00 – heure à laquelle, elles décident d'aller rejoindre le ur lit respectif.

En s'écroulant au milieu des draps défaits de la veille, elle consulte sa messagerie.

Citer
Siegfried: [23:07] J'attaque plus tôt que d'habitude. Effet de surprise. Je suis plein de fantaisie.
Désires-tu de nouvelles contraintes ou en as-tu assez ? Je sais, la question est étrange.

“Oui, la question est bizarre pauvre taré” commente sa conscience.

Citer
Akina: [23:10] Vous êtes toujours plein de surprises.
Plus. Régulez ma vie davantage, je veux savoir jusqu'où vous êtes prêt à me contraindre.

Citer
Siegfried: [23h12] À quatre pattes sur ton lit pour me parler.
Je n'ai pas eu ma vidéo.
Ni le sextoy.
Qu'as-tu préféré de ce que nous avons fait ?

Soupir. Elle se retourne, lève son cul, cale ses genoux dans le creux de sa couche et s'accoude sur son oreiller afin de répondre, malgré sa position inconfortable.
« Modifié: lundi 08 septembre 2014, 21:46:24 par Akina Walker »

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 84 lundi 08 septembre 2014, 21:45:48

Merde. La video. Elle a complètement oublié.

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Akina: [23:14] Je suis à quatre pattes, mein Herr.
C'est ma faute, j'ai oublié. Demain, promis.
Pour l'accessoire, j'aimerais beaucoup une cravache...
Tout...j'ai tout préféré. Je recommencerai tout

Pas uniquement pour qu'il la frappe avec. Elle veut en lécher le bout, le sentir s'introduire rageusement dans son con.

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Siegfried: [23h16] Si j'étais là... Hm.
Je compte sur toi.
Une cravache ? J'en ai déjà une pour toi. Choisis autre chose. Un objet qui te serait strictement personnel.
Ce n'est pas une réponse.

S'il était là...pense-t-elle en geignant doucement. “Il t'enculerait.” réprouve son for intérieur. Oh, la ferme. Elle adore ça, à quoi bon le nier? “Pour ta santé mentale. Et physique.”

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Akina: [23:19] J'ai déjà mon collier.
J'ai aimé la sodomie, la première fois. La fellation aussi, la première fois.
Pour l'un c'était très douloureux, mais je me suis sentie...comme votre possession.

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Siegfried: [23h21] À ta guise. Lorsqu'une idée te viendra, je serais à l'écoute.
J'ai beaucoup aimé aussi. Et c'était le but : Que tu abandonnes ton corps. Tu regarderas tes collègues, les passantes, et tu te diras désormais que la majorité d'entre elles n'ont jamais connu un sentiment aussi intense.

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Akina: [23:23] Je n'y manquerai pas.
Où êtes-vous?

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Siegfried: [23h24] Dans mon lit.

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Akina: [23:26] Pourquoi pas dans le mien?

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Siegfried: [23h28] Voudrais que je rentre le soir, te baise, m'endorme et disparaisse dès le matin ? N'aurais-tu pas la vile impression de n'être rien d'autre que mon sac à foutre
?

Putain. Ce personnage ne sera-t-il donc jamais poétique? La poésie, le romantisme n'ont peut-être jamais existé en Allemagne? Elle est agacée. Au final, on en revient toujours au même problème et elle a peur d'y faire face et peur des sacrifices à commettre pour le régler.

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Siegfried: [23h28] ... Même s'il est vrai que tu l'es.

Elle pourrait jouir rien qu'avec ce ton visant à l'humilier.

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Akina: [23:30]  Je le suis, ce n'est pas une impression.
Laissez-moi emménager avec vous, je ferai tout ce que vous voudrez.

“QUOIIIIIIIIIII” hurle sa conscience en frappant de tout bord. “Hors de question. Ja-mais. Vivre avec lui? Au secours!” Non. Au contraire, il n'y a rien qu'elle désire plus au monde, partager sa vie, son quotidien : le défier continuellement de sa présence.

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Siegfried: [23h32] Je ne veux pas que tu ne sois que ça. Je veux que tu te sentes un peu plus.
Scarlett... Ton père reviendra bientôt. Va-t-il te laisser partir ? Et tu ne comprends pas que je suis quelqu'un d'invivable.

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Akina: [23:34] Cela dépend de vous.
Il me laissera partir, si c'est vous. Je comprends et je ne veux pas comprendre à la fois.
Considérez que la laisse est trop longue et que je la raccourcis. Considérez ce que vous voulez, mais acceptez.
Bitte.

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Siegfried: [23h38] Je ne peux que te jurer d'y réfléchir. Ma Scarlett, Ma Chose. Je peux aussi te dire que j'adorerais t'avoir sous la main.
Ce que je veux ?

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Akina: [23:40] Très bien.
Oui, ce que vous voulez. Le savez-vous, vous-même?

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Siegfried [23h42] C'est flou. J'ai déjà quelques idées.
Et si je te demande de tuer ton père et de disparaître dans un autre pays avec moi ?

Coup de massue sur le tête, de trique dans le cul, de dague dans la poitrine. Son appui lâche et elle choit sur le matelas, sidérée. Il fait ça pour la tester, sans doute, elle le devine. Disparaître, oui. Tuer son père? Oh, elle y a déjà songé et il le mériterait plus qu'une pauvre fois, mais c'est son père; sa seule famille. Les minutes passent tandis qu'elle songe à ce “si”. En réalité, la réponse n'est pas si longue que cela à trouver, c'est l'assumer qui lui coûte un rein et une perte de raison. “Tu as atteint le point de non-retour....” Tant mieux. Où retournerait-elle de toute manière? Elle serait morte tôt ou tard sous les crises de Walker senior. Péniblement, ses doigts actionnent les touches du clavier.

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Akina: [00:10] Vous ne me le demanderez jamais. Mais vous connaissez ma réponse.
Treue.

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Siegfried: [00:11] Explique-moi ton absence.

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Akina: [00:12] Mon absence?

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Siegfried: [00:13] Ne viens-tu pas de t'absenter ?

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Akina: [00:14] Je réfléchissais

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Siegfried: [00:15] Je vois.
Je te souhaite une bonne nuit, mon esclave.

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Akina: [00:16] Je n'arriverai pas à dormir, Mein Herr.

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Siegfried: [00:17] Pourquoi, Scarlett ?

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Akina: [00:18] Parce que je pense à vous
.

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Siegfried: [00:19] Pourquoi t'empêcherais-je de dormir ?

Citer
Akina: [00:22] Parce que vous êtes loin de moi, que vous me donnez envie, que je veux passer mes nuits avec vous.

 
Citer
Siegfried: [00:25] Je vais déroger à mon emploi du temps : Viens dormir chez moi demain. Arrive à 19 heures. J'ai envie d'un cinéma.
Quand revient ce cher Jack ?

Première victoire, à savourer avec modération. Elle pense déjà à sa tenue et à ce qu'elle dissimulerait dessous.

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Akina: [00:30] D'accord!
Je ne sais pas. Il devra, il a reçu du courrier. Je crois qu'ils veulent le réaffecter, ici. Au Japon.
Il va être furieux. Je suppose qu'il négocie avec mon oncle. Nous pourrions aller le voir s'il vous manque
.

Citer
Siegfried: [00:32] Je comptais essayer de le remettre sur la voie du travail. Je cherchais comment faire.
J'ai hâte de te voir
.

Citer
Akina: [00:33] Il aime son métier. Ce qu'il peut espérer, c'est de retourner à Diego Garcia. Et d'arrêter l'alcool.
Je vous serai reconnaissante si vous l'aidiez. Il vous serait reconnaissant aussi. Vous l'avez impressionné, et vous m'avez impressionné aussi.
Dès le premir jour à l'oral. A tourner autour de moi et me faire la réflexion sur le football américain.
Je suis impatiente aussi.

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Siegfried [00:38] J'y réfléchirais.
Je te souhaite bonne nuit.

La concision allemande, que voulez-vous?

Jour 4.

“- Tu es parfaite comme ça” remarque Ekaterina en zippant la robe  de sa cadette. Pour l'occasion, elle lui a tressé les cheveux à la mode slave. Il faut bien qu'Akina se démarque des autres candidates. Une fausse blonde aux airs occidentaux attirerait forcément l'intérêt. Un léger maquillage souligne les traits exotiques de son minois. “Pense à sourire” rajoute la russe. Et le conseil résonnera encore dans sa tête, une heure plus tard, alors qu'elle embarque en direction de Tokyo. Elle a envie de réussir.

Le train a quelques minutes de retard. Dans le salon d'attente des voyageurs, elle profite de ce répit imprévu pour songer une ultime fois à Siegfried.

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Akina: [06:00] Guten Morgen, Mein Herr.
Je pars à Tokyo aujourd'hui. Je passe une audition pour une chaîne nationale, si je suis prise, je peux lâcher le Daily Seikusu.
Je serai à 19:00 pétantes chez vous.
Souhaitez-moi bonne chance.

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Siegfried: [07:09] Viel Glück.
Tu es ma chose. Tu ne m'as jamais déçu. Tu ne me décevras pas. Tu peux le faire. Tu dois prendre ce qui te revient.
C'est bientôt mon anniversaire.

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Akina: [07:10]
Dank, Mein Herr.
Quand? Cela vous fera quel âge? Je veux dire, sans les piqûres.

Cette question étrange, comme si elle s'attend à une réponse des plus délirantes. Physiquement, elle lui octroie un téméraire début de trentaine, mais ne serait pas étonnée de lui en découvrir dix de plus. Le rappel des piqûres : c'est histoire de le taquiner avec cette histoire dérangeante. Si seulement, il pouvait lui avouer une bonne fois pour toute qu'il était diabétique, elle cesserait de ressasser cette version louche d'héroïnoman.

Citer
Siegfried: [07:12] Si les maths ne me trompent pas, un siècle. Mais les prussiens n'ont jamais été connu pour leurs talents en calcul.
Et bientôt. Moins d'une semaine.

Pardoooooooon? Un siècle? Un rire nerveux la secoue. Elle regarde ensuite à droite et à gauche, l'air un peu coupable. Elle ne devrait pas rire. L'éventualité qu'il dise la vérité vient de l'effleurer. Il n'y a qu'un moyen d'accorder du crédit à ce qu'il raconte, même si elle lui fait confiance : elle n'a vraiment pas envie de le croire sur ce coup-là. Ce serait terrifiant.

 
Citer
Akina: [07:13]
Un siècle? C'est encore de l'humour? Non. Il me faut analyser ce que vous vous injectez. Pour votre santé.
Je vais mourir à essayer de trouver un cadeau qui vous sied.

Citer
Siegfried: [07:15] Les prussiens ne sont pas connus pour l'humour non plus.
Non. D'une, ne meurs pas. De deux, je ne te demande pas de cadeau, vraiment. Le fêter avec toi serait symbolique.

L'intuition féminine fait valoir son droit de citer : il n'a pas l'air de mentir. Non, effectivement. Plus personne de nos jours n'utilise le mot prussien pour définir un allemand. Il faudrait être particulièrement dérangé. “Ce que Siegfried est assurément : dérangé,” rappelle sa conscience. Ou avoir grandi à une autre époque, sous d'autres valeurs. Comme celles de la fidélité, de l'honneur, des coups paternels, des nobles lignages, des chants dans l'armée allemande.

Le délic est puissant ET douloureux.

Citer
Akina: [07:20] Je vous crois maintenant. Mon Dieu.
Bien sûr, je serai là à votre anniversaire, oui.

Elle ne saisit pas tout encore, non. Il lui reste une once de pureté naïve. Pas un seul instant, elle ne pense que sa découverte primaire est l'arbre qui cache la forêt. Pour le moment, son intelligence a mis en veille les aspects criminel de guerre, interdiction de territoire. On espère que c'est toujours le grand-père dont il est question. Elle s'empresse de rajouter :
 
Citer
Akina: [07:21] En quelle année êtes-vous né?

Citer
Siegfried: [07:22] Je t'en parlerais plus longuement ce soir.
"Mein Herr" suffit, tu sais.
À ce soir, ma Scarlett.

Son premier vrai rire de la journée. Soulagement. Il plaisante, ça ne doit pas être si grave.

Citer
Akina: [07:23] Vous voyez, vous connaissez l'humour..
A ce soir, Siegfried.

Et on annonce l'entrée en gare de son train.

“-Mademoiselle Walker? C'est Américain?
- Euh...oui, mon père est américain.”

Le casteur la jauge par-dessus ses petites lunettes en demi-lune. Il est habillé à la dernière mode européen et se plie en manières lorsqu'il s'agit de parler. Il en a vu des dizaines d'autres avant elle, des toute européenne ou des toute japonaise, mais jamais de métisse. Elle part avec un sacré avantage. L'entre-deux est signe d'intérêt de quasi-perfection. D'après son dossier, elle n'a pas l'air conne, bientôt en quatrième année de biosciences, elle n'aurait aucun mal à savoir de quoi elle parle en présentant le climat nippon. Sa diction est plus que satisfaisante, on reconnaît là une certaine habitude à parler devant une caméra. Il ne préfère pas montrer son enthousiasme, par principe et assure à Akina, au terme d'une heure d'audition, qu'elle devrait recevoir une réponse sous peu et fait entrer la suivante. Scarlett quitte le building mitigée.

Dans le train du retour, elle guette l'heure. Il n'est que 15 heures, mais elle a l'impression qu'une éternité la sépare de sa prochaine rencontre avec son....”Laisse tomber.” confie sa conscience sans avoir tort. Au passage, elle envoie un SMS à Kenneth pour prendre de ses nouvelles. Il répondra d'un simple “I'm OK.” qui pue l'amertume et le ressenti. Au moins, il va bien.

A son retour à la maison, elle trouve Ekaterina en train de pleurer. Elle hésite longuement avant de lui proposer de se changer les idées avec un cinéma.

“- Tu es sûre? Je ne voudrais pas te déranger avec ton copain.”

Enième soupir, énième explication :

- Mais non, puisque je te dis que c'est un ami. Au contraire, il sera heureux de faire ta connaissance.

En revanche, il n'est que 17heures, mais pas de temps à perdre. Kitty aura à peine le temps de se vêtir d'une légère veste par-dessus son ensemble jean-chemise qu'Akina la traîne dehors, pressée en répondant évasivement aux questions sur comment s'est passée son audition. La demi-heure suivantes, la voilà qui tambourine à la porte de l'allemand, essoufflée par son empressement habituel lorsqu'il est question de le revoir. Tant pis s'il est torse nu, il n'a pas à rougir de son magnifique physique devant Vodianova. Cette dernière le salue, les joues rouges. Dire qu'il fait cet effet à presque toutes les femmes en âge d'ouvrir les cuisses. Quant à Scarlett, elle garde une distance pudique malgré le besoin de se pendre à son cou pour l'embrasser. Elle ne souhaite pas se désavouer face à Ekaterina. C'était un ami.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 85 mardi 09 septembre 2014, 01:09:52

Quatre jours de tranquillité.

Bien qu'il aime les responsabilités et les charges à supporter, il avait apprécié ce moment de solitude. Après avoir vu, comme il l'avait annoncé, les autres professeurs de droit pour une dernière réunion pré-vacances, il se sentait libéré enfin de toutes ses obligations.

Il aura fait du tri dans ses vêtements, rangé son appartement, poli ses médailles, brossé et traité ses uniformes, compté ses munitions pour en dresser un nouvel inventaire, jeté ce qui était périmé, grand nettoyage de printemps. Il aura ensuite fait transporter la caisse à la consigne pour l'emmener chez lui, et se préparer des séries de doses, assez pour les huit prochains mois.

Il lui fallait se recentrer un peu : Entre quelques phases de jeu ou de glandage devant une série sur son PC, il fera de longues recherches sur Nikolai, passera quelques coups de fil en Allemagne. Il fera de même ici, à Seikusu, mais surtout pour avoir des nouvelles sur Akina et Kenneth. Pas grand-chose de la part de son cher inspecteur. Il en demandera un peu plus sur le Red Velvet, du coup, et son détective grossira ainsi le devis.

Les échanges de SMS avec Akina l'exciteront plus que de raison. Il ne se masturbera qu'une seule fois, excédé par l'excitation, se contiendra le reste du temps. Il verra l'une de ses étudiantes, un plan cul, dans un restaurant japo' de Seikusu, et elle sera étonnée – et déçue – de le voir partir sans qu'il ne cherche à la toucher. Facile. Il s'en fout. Pour de vrai, il n'aura presque aucun regret. Il a donné sa parole à Akina, et il ne la trahira pas : C'est peut-être un bâtard manipulateur mais il a tout de même une conscience.

Une nuit. Téléphone qui sonne. Siegfried est réveillé. Il décroche sans regarder, pensant que c'était Akina.

-Hmmm ?
-Je te réveille ?


Ah non. C'est un homme. Il regarde donc le nom qui apparaît. Son détective attitré.

-Ah, c'est toi...
-Quoi, t'attendais l'appel d'une minette ?


Oui.

-Non. Il se passe quoi ?
-Ben, le type que tu m'as dit de surveiller... Il est au poste.


Siegfried se redresse d'un bond. La fatigue s'est envolée d'un coup. Il jaillit de son lit, se jette sur les vêtements portés aujourd'hui, bien pliés dans la salle de bain, attendant d'être lavés, téléphone coincé par l'épaule sur l'oreille.

-Pourquoi ?
-Une rixe. Rien de bien passionnant, mais je me suis dit que tu aimerais être prévenu.
-Je fonce. Merci.


Il arrive vite au commissariat. On lui présente le dossier. Trop tard pour voir le représentant du ministère public. Il s'occupe donc de l'affaire avec l'officier de garde. Il fait baisser la caution, cherche à ce qu'il signe un avis favorable au ministère public. Abandon des charges ? Voyons, vous savez comment ça se passe entre nous. Nous ? Nous, les flics et la mafia. Siegfried a défendu un européen, puis un autre, ils en ont parlé à leurs potes, et au final, il avait pu faire l'intermédiaire pour le gentlemen's agreement passé entre les criminels et les forces de l'ordre. Le lieutenant concède qu'il fera ce qu'il pourra, mais qu'il ne peut pas le faire sortir aussi facilement que si c'était un yakuza.

Il part en lui disant au passage de ne pas parler de lui au client, ou pas trop.

Il retournera se coucher, éreinté d'avoir dû écourter sa nuit. Il constate avant de s'écrouler dans son lit qu'Akina n'a pas répondu à son dernier message.

Comme souvent.


Le jour venu. On sonne. Déjà ? Il enfile un pantalon vite fait pour couvrir sa nudité, puis ouvre la porte.

Elles sont deux.
Deux.
Scarlett. Une autre.
Hmf.

Il ne laisse rien paraître de son trouble, les fait entrer une par une, et, voyant qu'Akina garde une distance, ce sera à lui de se rapprocher d'elle : Il lui prend la nuque et embrasse son front. Voyant que l'invitée de dernière minute vient de détourner le regard, il referme sa prise sur la chevelure d'Akina.

-Je te devais déjà une punition. Tu en auras une seconde.

Il reprend une position normale et se présente : Siegfried, professeur à Seikusu, allemand. Elle lui rend la pareille. Une russe. Elle a amené une russe ici sans sa permission. Akina lui explique ensuite qu'elle a besoin d'un refuge pour se protéger de Nikolai. OK, les liens se font. Elle s'est vue dans cette nana, s'est sentie le besoin de faire quelque chose pour elle.

-Va dans ma chambre, Scarlett. Ne touches à rien. À rien, compris ? Je ne plaisante pas. J'en ai pour cinq minutes. Ferme la porte.


Il la laisse s'exécuter, montre le canapé à Ekaterina, s'assied sur le fauteuil juste à côté, et lui demande de lui donner la main.

-Ecoute-moi bien. Si t'es une nana de Nikolai et que tu viens pour m'espionner, ou Akina, et que tu lui veux du mal, je te jure que je te ferais subir pire que lui. Tu me jures que tu n'es pas avec lui ?

Elle hésite, mais jure. Il confirme sa pensée.

-Bien. Maintenant, soyons clairs : Entre toi et Scarlett, c'est elle que je choisis et toi que je sacrifie. Si tu acceptes ça, tu peux t'abriter chez moi quand tu veux. Mais sache que si tu la mets en danger... Je te tue. Sans hésiter. En attendant, mon appartement est un havre. Il ne t'arrivera rien tant que tu restes près de moi, je te le jure. Mais prend soin d'elle.

Il embrasse sa main, et la lâche. Il lui propose un café ou un thé. Les pâtisseries ne sont pas encore prêtes, elle va devoir attendre. Il lui demande ensuite de patienter. Il éteint la chaîne hi-fi qui diffuse du Saint-Saëns, et file vers la chambre. Raide, torse nu, mains derrières le dos.

-J'aimerais que tu me demandes avant de prendre ce genre d'initiative. Assieds-toi. Tu te tais, tu ne bouges pas, tu m'écoutes.

Serrure verrouillée. Clac. Ouch. Ca va saigner.

… Ou pas. Il va tout simplement ouvrir son armoire. Le fond est en fait une grosse boîte camouflée, qu'il ouvre avec une petite lamelle de fer qu'il glisse dans l'interstice pour faire levier. De l'intérieur, il sort un coffret couvert d'un cuir un peu usé. Il l'amène près d'elle, s'assied en tailleur à ses pieds. Du pantalon, il sort sa croix de fer. Une vraie. Parfait état.

-Prend ça. Ce que tu vas apprendre, tu ne devras jamais le répéter. Jamais. Tu connais la sanction ? Je te retrouverais, te tuerais, bla, bla. Bref, écourtons. Ritterkreuz des Eisernen Kreuzes mit Eichenlaub. Croix de chevalier de la Croix de fer avec feuilles de chêne. La croix de fer est une décoration offerte pour les soldats méritants. On gagne d'abord la deuxième classe, puis la première classe, puis la croix de chevalier, puis les feuilles de chêne. J'étais dans une unité de combat, j'ai assez peu de mérite, en tant que commandant, je gagnais un peu pour les faits d'armes de mes soldats. Vois la date.

1939. Gravé sur la patte basse de la croix.

-Ces croix ne sont décernées qu'en temps de guerre par l'Allemagne. La dernière attribuée date de 1945. Celle-là, c'est la mienne. Il n'y a pas les feuilles de chêne, je les ai détaché pour éviter de les abîmer. Si tu ne me crois pas, regarde ça.

Il sort un gros carnet. Ouvert page 18. Un papier y est fixé avec des trombones. Tout en allemand. Il lui traduit vite fait : Certificat d'attribution de la médaille. Signée. Datée de 1944. Signature de Himmler.

Attribuée à Anton von Königsberg.

Elle voulait une photo de lui en uniforme ? Page 7. Lui en tenue de parade de Waffen-SS, en 1937. Il semblait plus jeune qu'aujourd'hui. Il conçoit que c'est pas très parlant, alors il en montre une autre, page 26. Datée de 1942, avec trois autres SS, uniforme gris cette fois-ci, même si le noir et blanc du cliché n'aide pas bien à distinguer les nuances.

Il se ressemble presque exactement.

Siegfried peine à la regarder dans les yeux.

-Je suis né en 1914. Mon père était sur le front quand il a appris ma naissance. Il était baron, possédait Königsberg. Je me suis engagé dans la SS. Je voulais venger l'Allemagne, mon père, et tout le reste. Il fallait que je le fasse. J'ai pris l'uniforme de ceux qui sont aujourd'hui considérés comme des criminels en Europe. Par les américains, notamment. J'ai tué. J'ai abattu 268 civils ukrainiens. Je ne pouvais pas les nourrir, ni les transporter. J'ai tué plusieurs prisonniers soviétiques aussi, personnellement. Sur la demande du commandement, j'ai supervisé pendant trois heures les Einsatzgruppen. Un tribunal a prononcé ma mise à mort. Celle-ci court toujours. Si ils me chopent, ils me pendent.

Une pause. Il parcourt les pages. Beaucoup de documents écrits. Ah, une photo.

-Tiens, c'est ma femme. C'est un peu après notre mariage. Et sur celle-ci, c'est elle et ma fille. Elles sont mortes sous une bombe russe. Je ne souhaite pas en parler. Le deuil est fait depuis longtemps.

Dans le coffret, il y a d'autres objets. Il sort une boîte qui contient toutes ses médailles. Il y a un paquet, avec quelques rubans traînant brodés en lettres gothiques.

-J'ai été cobaye pour des expériences. Et... me voilà. Avec toi. Je suis probablement dans un état de délabrement physique assez avancé... Enfin, je sais juste que je suis une loque totale quand je ne prends pas mes injections. D'ailleurs, je t'ai préparé des échantillons, elles sont la table de nuit. Tu les prendras. Sois discrète à ce sujet.

Il se relève enfin, laissant ses objets sur le lit. Son fétiche ultime, la croix de fer, est laissée avec confiance dans les mains d'Akina. Ah, il a encore quelques choses à montrer. Il ouvre à clé une autre armoire, et en sort son uniforme, sous tissu. Fermeture dézippée pour lui montrer l'uniforme de l'ordre noir.

-Tenue d'officier de la Waffen-SS. Haupsturmführer. 42ème division « Siegfried ». Infanterie blindée. Nous avions pour rôle de faire pression sur les armées ennemis, en choc frontal. Nous pouvions soutenir une attaque de blindés, comme défendre des positions lourdes, complètement polyvalents. On a fait tout le front russe, dans l'avancée comme dans la retraite. Mes hommes étaient une élite parmi l'élite. Mais on ne peut rien contre l'incompétence de certains officiers. On aurait pu gagner. J'aurais pu gagner. J'aurais dû me rebeller. Je ne l'ai pas fait. On les aurait laminer, jusqu'au dernier.

Il fait une pause, et range la tenue, puis ferme l'armoire à clé.

-Je te laisse le temps de digérer ça. Rien ne change pour moi, si ce n'est que tu détiens l'un des plus grands secrets qu'un homme puisse porter. Je ne peux pas t'offrir mon amour, mais j'espère que c'est une bonne compensation. Tu sors quand tu veux. Si tu ne veux plus de moi, je comprendrais.

Il sort, et file dans la cuisine surveiller la cuisson des pâtisseries. Un sourire à Ekaterina au passage.

-Tout va bien ?

Le mec sympa. Bon, ça a l'air chaud. Amandines aux poires et amandines aux abricots. Le tout est sorti et laissé à refroidir à l'air libre. Il revient vers la russe.

-Un ciné ça te va, ou tu préfères rester ici ? C'est toi l'invitée, tu décides. Je pensais manger dehors aussi, genre fast-food ou râmen vite fait, mais si tu veux rester ici je peux préparer quelque chose.
« Modifié: mardi 09 septembre 2014, 01:15:51 par Law »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 86 mardi 09 septembre 2014, 19:26:40

Les punitions ont l'air d'être un concept exponentiel chez Siegfried Von Königsberg. Comment a-t-elle pu passer de une à deux ? Elle en est encore à cette simple interrogation lorsqu'il lui donne l'ordre d'aller dans sa chambre. Kitty la détaille avec de grands yeux et combien elle la comprend : est-ce normal qu'un ami vous invite à vous enfermer sciemment dans sa chambre ? « Bienvenue dans la maison des horreurs ma pauvre Kitty, » admoneste sa conscience. « Tu fuyais un fou, tu es tombée sur pire ». Akina tente un sourire de réconfort et disparaît dans la pièce à coucher. Elle dépose son sac à main au pied du lit et admire le décors épuré.

Elle a fermé la porte, comme exigé et s'assoit sur le bord du lit, bien droite. Nier qu'elle a peur serait faire preuve de mauvaise foi. Entre ses cuisses serrées, ses mains tremblent l'une contre l'autre ; Elle espère qu'il n'a pas idée de la punir maintenant, avec Ekaterina non loin. Ce serait la pire des humiliations. Son esprit tourne déjà à plein régime, génère des excuses pour éviter le ou les châtiments à venir.

Il entre, elle se redresse immédiatement, prête à tout lui expliquer : ce dont elle est coupable ou innocente. Oui, c'est vrai, elle a vu Kenneth mais ce n'était pas pour mal faire, d'ailleurs ils n'ont rien fait. Et Vodianova, c'est un cas de force majeure, un petit pied de nez à Tsoukanov. Cela mérite-t-il vraiment une punition ? Elle esquisse un mouvement de lèvre, il la coupe dans son élan. Assise, silence, écoute. Comme une chienne. Non sans lever les yeux au ciel, elle obéit en le suivant du regard.

La Croix de Fer est saisie avec précaution. Entre les doigts délicats de la métisse, la distinction reluit timidement. Et tandis qu'elle en contemple la forme étrangère, elle écoute Siegfried. Elle aurait mille raisons de l'interrompre, dès le début du récit, mais sa pâleur soudaine – associée à son expression catastrophée, dénote son incapacité à parler.

Coup d'oeil sur le carnet présenté. Elle perd consistance, veut hurler sa colère. Dis-moi que c'est de l'humour allemand ou prussien, peu importe. Dis-le moi Siegfried. Que c'est faux tout ça.

Anton Von Königsberg. 1944.

Comme il est ironique que des Germains portent le poids de noms romains. Les photos se mettent à défiler. Oui, elle le reconnaît un peu sur celle-ci, carrément même sur la suivante. C'est lui, ses yeux décrivent la même beauté ; elle constate fatalement que l'uniforme lui sied bien, mieux que le costume. Durant tout ce temps, elle cherche son regard du sien, qu'elle souhaite confronter.  La femme, la fille, les autres médailles. La tête lui tourne, et elle éprouve le besoin de faire une pause.

Elle est néanmoins bien obligée de lever son minois blême sur l'uniforme qu'il expose. La facture des coutures, les finitions, les galons et autres insignes : rien qui ne ressemble aux vulgaires déguisement dont les étudiants sont si friands lors des soirées costumées.

Quand la porte claque doucement, la Croix de Fer est toujours dans ses mains fébriles. Après de longues minutes, elle dépose le bijou martial sur le couvre-lit et se relève, tendue par la colère et le chagrin. Elle se sent atrocement sale. Une souillure de l'esprit et du corps : de tout ce qu'elle lui a offert, au final. A lui dont les mains sont tâchées d'un sang qui a beau avoir vieilli et séché représente celui de centaines d'innocents. Tuer des civils, des prisonniers, ce n'est pas ça la guerre. Où est l'honneur là-dedans ? Elle se traîne vers le chevet, récupère les échantillons promis qu'elle range à l'abri au creux de son sac. « Je suis désolée. Rentrons maintenant, effondrons-nous dans notre lit et pleurons. » geint sa conscience, attristée par les émois d'Akina. Toutefois, cette dernière refuse de fuir. Pas toute de suite. Il doit y avoir une explication. L'étudiante s'agenouille parmi les effets abandonnés près du coffret, à même le sol. Elle caresse les clichés grisés du bout des doigts. Si elle avait vécu en 1939, serait-elle tombée amoureuse également ? Du même homme ? A-t-il beaucoup changé ? Aux deux premières questions, elle affirme un oui effroyable, mais assumé. Quant à la troisième, elle demeure pour l'instant sans réponse.

De lourdes larmes tombent sur le papier du carnet, qu'elle découvre page après page même si elle ne comprend pas tout. Merde. Elle s'empresse de le refermer pour ne pas abîmer l'encre déjà mise à mal par le temps. Pleine à craquer, Scarlett essuie ses yeux, résolue à ne pas s'effondrer sur base de ces décevantes révélations.

Tout ça. Et bien ça vaut dix punitions.
Elle n'a pas le courage de ranger les affaires, dirige son regard vers la porte et prend une grande inspiration.



« Oui ahm...tout va bien, » répond Ekaterina dans un joli sourire. Elle est encore troublée de leur discussion précédent et se met à redoubler de peine pour Walker. Décidément, elle a le don de s'attirer la convoitise des hommes les plus distrayants de la planète.

« Je crois qu'Akina voulait aller au cinéma, et je ne suis pas contre. Un fast-food, ça me va. Voyons  ce qu'elle en... »

Pense. Elle n'achève pas sa phrase, car la concernée vient d'apparaître parmi eux. Ses grands yeux mordorés sont humides, elle a pleuré ou est sur le point de le faire. Au fait de ces choses, Kitty décide de leur laisser quelques minutes et prétexte un peu besoin urgent. Après s'être faite indiquer l'emplacement de la salle de bain, elle les abandonne, mal à l'aise.

« Je ne sais pas quoi dire... » avoue-t-elle en venant lui faire face. Elle n'est qu'à quelques centimètres de lui, sombre dans son odeur familière. Malgré tout, la colère reprend le dessus. Non, elle ne lui en veut pas à cause des morts, ou des crimes. La guerre appartient au passé, en l'occurrence son passé à lui. Cependant, elle possède un peu d'amour propre et c'est le mensonge qui déclenche son ire. Elle lui faisait confiance. Et il l'a laissée éprouver des sentiments pour lui, alors qu'il n'est qu'un mort en sursis. Elle est tombée amoureuse d'un fantôme du passé. Elle digère mal.

En fait, elle n'a pas le temps de penser. La gifle est partie automatiquement. Bam, en pleine figure de l'allemand. C'est un expurgatoire infaillible. Dans la foulée, Akina reprend le visage qu'elle vient de martyriser et l'embrasse de force, y déliant son amertume et son aliénation.  Ces deux gestes, l'un visant à l'assaut, l'autre à la passion, sont les faces d'une même médaille.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 87 mardi 09 septembre 2014, 22:34:57

Il regarde Akina revenir, détournant son attention de la russe. Hm. Il comprend assez l'Etat dans lequel elle se trouve. Il est triste pour elle, même... Promis. Il baisse d'ailleurs la tête comme pour ne pas regarder la honte qu'elle lui projette. Mais... Quelle honte ? Celle d'avoir oeuvré à la gloire de sa grande nation ? Il sait néanmoins que ce n'est pas anodin, ce qu'il a fait. Il comprend aussi que c'est le concept de révélation qui la dérange... Mais, qu'y peut-il ?

Ekaterina qui part. Il se surprend à le regretter, comme s'il avait besoin d'un soutien moral, ou de témoin pour se protéger... Mais c'est probablement Akina qu'il veut protéger de lui. Le regard des autres est l'une des seules choses qui l'empêche d'être une brute sauvage, parce qu'on lui a appris à bien se tenir en société. Elle disparaît. Ça y est, la jolie métisse est dans l'arène avec un fauve. Elle va se faire déchiqueter.

Le coup de griffe vient pourtant d'elle en premier. « Donnerwetter », murmure son esprit, sentant une trouble colère grimper en lui, disparate et désordonnée, comme un assaut au front. Une bombe tombe soudain en plein milieu de la troupe, stoppant net leur avancée : Elle jette ses crocs sur lui, l'embrasse aux lèvres et le mord au cœur. Il ne parvient pas à réagir sur l'instant, emporté par la passion qu'elle lui insuffle. Il faut la punir, il faut la punir. Le mot bat dans sa tête au rythme de ses tempes, en rappel perpétuel. Elle a transgressé ton autorité. Dépassé la ligne rouge. Sévis. Sévis.

Elle sait que l'aigle va la briser quand il referme ses serres sur sa chevelure pour la dégager avec une violence animale de lui, l'éloigner sèchement à bout de bras après ce long baiser, comme si c'était son dernier et qu'elle n'avait plus de valeur, faisant peser la poigne vers le bas pour l'obliger à pencher la tête sur le côté, et en arrière.

-Si tu veux...

Il a besoin de reprendre son calme. Il se connaît quand il est comme ça, dévastateur, taureau fougueux, voyant le rouge partout. Celui-ci masque sa vision, comme si le sang envahissant sa pensée, et avec ça le besoin de faire souffrir et tuer.

Longue inspiration.

-Si tu veux me faire des reproches, tu utilises d'autres moyens. Je suis diplomate, j'accepte de parler... Mais... Wolkenbruch...

Son ton est crispé, comme s'il devait accomplir un pénible effort pour déserrer les dents, sisyphique puisque le reprenant à chaque syllabe. Il parvient néanmoins à parler dans la langue de Thoreau clairement, teinté néanmoins d'un léger accent qu'on qualifierait presque de britannique.

-Mais tu ne me frappes pas alors même que je t'ai ouvert mon cœur et ma vie. Vie que j'ai remise entre tes mains.

En fait, après qu'il ait prononcé la dernière parole, ses traits le trahissent : Il est autant en colère qu'il est saisi par la tristesse. Un sentiment peu habituel chez lui, tant et si bien qu'on pourrait le croire fou de ressentir ainsi.

Il est au bord des larmes. Des pleurs de rage et des pleurs de peine. Si le barrage de ses paupières ne cède pas, c'est peut-être parce que les deux flots sont contraires, et qu'il faudra attendre que l'un prenne le pas sur l'autre pour voir se déverser les eaux.

Elle est emportée à deux mètres. Cachette conne : Au-dessus d'un meuble. Il n'a qu'à tendre le bras pour sortir un magnifique Glock, le même qu'elle aura vu au restaurant, la taille au-dessus cependant. Un calibre plus viril, qui lui sied plus dans la paume. Le ton est baissé, un regard vers la salle de bain, celle-ci est fermée, il peut parler tranquillement.

-1945. Moi et ma garde personnelle tuons 1020 soldats américains et japonais à notre poursuite, selon le rapport que j'ai eu entre les mains. Je suis le dernier en vie, je n'ai presque plus de balles, les yankees vont m'attraper. Regarde-moi. Dans les yeux.

Il applique le canon de l'arme sur le côté de son front. On voit son doigt appuyer sur la gâchette, mais la détonation ne part pas, comme s'il n'allait pas au bout du mouvement.

-J'étais mort ce jour-là. Tu comprends ? Si jamais un jour je suis compromis, je préfère recommencer plutôt que d'être traîné devant n'importe quelle cour. Je n'attends que ça : Etre de nouveau au pied du mur pour avoir l'ultime courage de me faire sauter la cervelle, en espérant que cette fois-ci, ça marche.

Il repose l'arme à sa place, et lâche enfin sa bien-aimée Scarlett, sa douce petite chose si fragile par rapport à lui.

-Quand tu veux, tu me tues. Mais tu ne me touches pas. Le privilège de la violence m'est réservé. Tu l'as accepté. Si tu n'es pas d'accord avec ça, sors d'ici et ne reviens plus jamais. D'ailleurs, tu sors. Emmène ton amie avec toi. Je ne veux plus te voir. Oublie tes punitions, je te les efface. Va. Finie l'obéissance.

Il fait un geste de vague de la main, s'éloigne pour taper doucement à la porte de la salle de bain, judicieusement toujours fermée.

-Mademoiselle, je suis désolé que vous ayez eu à me voir ainsi. Je tiens simplement à protéger ma vie et celle de ceux que j'aime. Pardonnez mon manque de tact. Vous êtes toujours la bienvenue ici. Je vous emmènerai au cinéma une autre fois.

Il ira ensuite dans sa chambre. La porte reste ouverte. Il constate que tout est encore sur le lit. Pourquoi a-t-il montré ça... Il aurait dû continuer à mentir. Des années qu'il ment au monde entier, des années que le monde lui fout la paix. Il s'accroupit au sol, commence à tout ranger consciencieusement, avec le soin qui le caractérise. Il sort d'un tiroir d'une commode un chiffon blanc pour passer un léger coup sur une médaille en longueur, semblant en argent, où l'on distingue clairement des feuilles de chênes sur les côtés, une dague et une grenade qui se croisent au centre, surmontés par l'aigle et la swastika.

Il n'aura pas le cœur à relire l'album dont il connaît chaque imperfection, chaque point blanc sur les photos, chaque effacement de l'encre sur les caractères imprimés ou manuscrits. Il se contente de tout remettre là où ça aurait dû rester, et de ranger la chose en se gardant bien du regard de l'invitée.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 88 mardi 09 septembre 2014, 23:58:22

La poigne sur  ses cheveux, la crainte des coups et de leur douleur, ce n'est rien comparé aux mots qu'il lui jette ou au regret qu'elle éprouve d'avoir l'impression d'être à l'origine de son état. Dans sa poitrine, elle sent son coeur manquer de rompre, plusieurs fois. La vision de l'arme lui arrache un hoquet de surprise et elle ferme un court instant les yeux afin de l'écouter, une dernière révélation, un dernier vestige du passé. Elle ne veut pas y être mêlée, pas comme ça. Quand il lui intime de le regarder, elle trouve un vain courage à accomplir cet ordre. Même plongée dans la confusion la plus grande, elle obéit. Avec la dévotion qui caractérise toutes les soumises de ce monde, mais par amour également. 

Elle panique lorsqu'il manipule l'arme sur fond de récit morbide. De nouveau, elle clôt ses paupières. La vision du revolver contre lui-même, l'idée qu'il recommence.C'est insupportable, elle l'aurait supplié si elle avait la force de prononcer une seule syllabe. Enfin, il la relâche. Elle fait quelques pas en arrière, emportée par le désarroi et s'appuie au premier meuble venu, tétanisée. Et elle le dévore tout entier de ses prunelles vacillantes. 

Je ne veux plus te voir.
Bang.


Il s'en va, Ekaterina apparaît timidement en la couvant d'une œillade paniquée et navrée à la fois. Akina déglutit péniblement, un goût amer irrite sa bouche. Elle étouffe un premier sanglot,  et se hâte de récupérer son sac, délaissé quelque part. Elle va obéir. Comme à chaque fois, elle va partir et ne plus jamais le revoir. En deux enjambées, la russe est près d'elle. Après lui avoir agrippé fermement le bras, plantées au milieu du salon, elle parle d'une voix basse et empressée.

« Que fais-tu ? »
« - Je m'en vais...je...c'est trop dur. » confie Walker avant d'expirer un nouveau sanglotement.

Vodianovo fronce les sourcils et finit par la saisir aux épaules afin qu'elles puissent parler en se regardant dans les yeux. 

« - Cet homme...ca se voit qu'il n'est pas juste ton ami. Il a l'air....un peu fou, c'est vrai. Mais...c'est un homme bon. »

Si par bonté, on entend menacer untel de mort parce qu'il risque de vous enlevez ce à quoi vous tenez . La métisse secoue la tête. Elle n'a pas besoin de discours douloureux, de pathos et de mensonges. Même si elle reconnaît volontiers qu'il serait très difficile de vivre sans lui, malgré son lourd passif.

« - Il pourrait tuer pour toi. Tu n'en trouveras pas un comme tous les matins. Je ne sais pas ce qu'il t'a dit dans cette chambre, ni...mais il a besoin de toi. 
-Il souhaite que je parte à tout jamais.
- En as-tu envie ? Insiste la toute blonde, les sourcils arqués par l'appréhension.
- Non...
- Vas-tu franchir cette porte et regretter jour après jour de lui avoir obéi ? »

Silence. L'américaine ne répond pas immédiatement. Son attention se porte vers le couloir qui mène à la chambre, elle songe et entend la voix lointaine de l'allemand : Imagine, toi, Scarlett. Tu es face à un dilemme. Je t'ai interdit de faire quelque chose, formellement interdit. Mais tu sais qu'en transgressant cet interdit, tu me sauverais d'un quelconque danger. Alors, par ton intelligence, tu te dirais qu'il vaut mieux transgresser l'ordre, non ?... Mais par la même, en parlant simplement : Tu trahis en quelque sorte la loyauté, en la remplaçant par un autre genre. Il n'y a pas vraiment de réponse à cette solution. Tu sais... Si j'avais désobéi... J'aurais peut-être été passé par les armes, et ne serait plus là pour te parler, mais au moins, j'aurais agi selon ma conscience.

Kitty semble remarquer son trouble, celui qui exprime le doute et la résolution à la fois. D'une main avenante qu'elle passe sous le menton de Scarlett, elle lui relève le visage et lui attribue un sourire fraternel. Un baiser sur le front et une ultime parole chuchotée avec tendresse :

« - Je vais retourner chez toi, si tu le veux bien. Je crois que...vous avez certaines choses à vous dire. Je ne suis peut-être qu'une pute, mais j'ai assez fantasmé sur les sentiments pour savoir que tu en as. Et je t'envie même cette insouciance. Nous nous ferons un cinéma un autre jour, entre filles. »

Elle n'ose pas remercier sa comparse, si ce n'est par une moue qui s'apparente vaguement à une tentative de sourire. Cinq minutes plus tard, elle franchit le seuil de la chambre. Elle ne s'est pas annoncée, n'a pas frappé à la porte puisque celle-ci était ouverte. Par nervosité, elle croise et décroise ses mains délicates puis se rapproche de lui. Comme de nombreuses autres fois, elle rejette son sac à terre pour s'asseoir à côté de lui, sur le lit qui accuse son poids tout féminin. Et elle l'admire de biais, sans oser le toucher encore.

« Le vrai courage...c'est celui d'avoir entamée une autre vie. Sans les gens que l'on aime, de changer un peu, peut-être beaucoup. » déclare-t-elle d'un ton très doux. « Vous m'aviez dit qu'un jour, en désobéissant, on remplaçait la loyauté par autre chose. Cette autre chose, c'est de tenir mes promesses. J'ai dit que je serai toujours là pour vous, et c'est vrai. C'est vrai même pour Anton Von Königsberg.»

Elle marque une pause, le temps de ménager cette joue qu'elle a offensé d'une caresse fugace.

« Je suis désolée pour le coup. Je ne suis pas aussi douce que les femmes du Vieux Continent. Mais que vous le croyiez ou non, je l'ai fait parce que je vous aime. Et que.... »

Akina lève les yeux au plafond, et pousse un soupir.

« C'est très dur de vous aimer. D'autant plus maintenant. Et que je ne peux rien à ça. Ca ne veut pas partir. Et je ne veux pas partir. »

Peut-être fait-elle preuve du même type de détermination dont avait usé Maria von Hartnung quand elle avait constaté que l'homme choisi pour honorer sa couche durant tout le reste de sa vie semblait indifférent à son égard. Quelques mèches décolorées se sont échappées de sa coiffure tressée et retombent sur son visage , barrant son regard qu'elle porte sur lui.

« Le pensiez-vous vraiment, Freiherr Anton ? Ne plus vous voir, jamais. Est-ce  ce que vous désirez ? »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 89 mercredi 10 septembre 2014, 01:26:36

Il a envie de l'envoyer chier. Genre sévère. Genre... Pas aimable. Genre Siegfried, en fait. Il sait dores et déjà comment ça va se passer s'il ne le fait pas : Deux trois larmichettes, des explications avec les violons derrière, on se fait un gros câlin et on repart de zéro, comme deux vieux amis que rien ne séparera.

Mes couilles. Il n'a pas envie que ça se passe comme ça. Il reste cependant attentif, ayant décidé de l'écouter avec patience. Assis sur son lit, là, dans cette antre du mal, où se cachent la plupart de ses souvenirs pré-1945, un temple dédié au nazisme et à ce que le monde occidental dans sa grande hypocrisie considère de pire... Il n'est pas à l'aise. Ce n'est pas normal. Serait-ce l'intrusion de son (ex-?)esclave ? Non, ça vient de lui-même, tout seul. Il n'a plus envie d'être là. Ca lui fait souvent ça en pré-injection, dans ces moments où il n'est pas grand-chose de plus qu'un quasi-cadavre rampant pour une dose de came. Ces moments où il prétend que s'allonger et attendre la mort serait plus doux. Il n'a pas appris de ces jours passés sans fix, perdu dans un Japon inconnu.

Par contre, il a retenu avant. Ces fois où il a obéit à une certaine raison, une « logique », plutôt que d'écouter son instinct, et de se laisser guider par l'inné. L'inné lui dit-il de lui en coller une avant de la foutre dehors à coups de rangers, ou de la pardonner et de l'embrasser ?

Et elle l'appelle finalement Anton. C'est ce petit truc, ce nom qui lui fait comme une petite décharge à chaque fois, un coup de jus. Il tique, ses paupières clignent à plusieurs reprises, ses narines frémissent.

Boum, il reprend du poil de la bête, se tourne immédiatement vers elle en la pointant de l'index.

-Ecoute-moi bien. Hmf... Je te dis trop souvent ça. Ecoute. Tu ne sauras jamais ce que ça signifie de tout perdre. Tout. Imagine-toi propriétaire d'une domaine de la taille du Vatican. Imagine qu'un jour, plus rien ne t'appartienne. Je suis mort, notre enfant est mort. Ton pays est complètement soumis à des armées ennemies – à un niveau autrement plus important que le Japon. Ton armée n'existe plus, tes chefs n'existent plus, désintégré, pendus, envolés, pouf, et tu as été condamnée à mort. Le monde considère que tu es une abomination sans avoir la décence de réfléchir à ce qu'ils disent. Tu vois, ça ? Ca, t'en es préservée. Tu as des problèmes, tu en auras peut-être des plus graves que ça, mais ça, tu ne connaîtras pas.

Il se lève et se dresse devant elle, prenant son menton sur son pouce. Aucune douceur, aucune rudesse.

-Tu ne me frappes plus jamais. Je ne supportes pas ça. Je t'y ai autorisé une seule fois, j'ai estimé que c'était légitime. Je devrais te tuer pour l'humiliation que tu viens de me faire subir.

Il est sérieux. Il a l'air sérieux. … Attendez, il est encore sérieux quand il parle de la mort d'Akina !?

-Je devrais te rendre la pareille devant elle. Dans la rue, même...

Sa rage grimpe de nouveau au fil de ses mots, comme si parler ne le soulageait pas, bien au contraire, excitait ses nerfs. Il commence à faire les cent pas. C'est mauvais. Le voilà parti, rouvrant à la volée la porte de sa chambre pour rattraper Ekaterina sur le départ. Il hésite à la toucher, il se ravise. Que dire ? Que dire ?

-Attendez. Je... Je passerais demain, chez Scarlett. Je veux vous parler sérieusement. Je ne vous ferais pas de mal, promis. C'est pour Akina. J'essaierais de passer à 15h, si possible.

Il aura parlé de sorte qu'Akina ne l'entende pas. Il n'attendra pas la réponse de la russe, la salue courtoisement, et s'en retourne vers Akina.

-Rappelle-toi la dernière fois que ton père t'a touché. Rappelle-toi la dernière fois que tu as fait l'amour. Rappelle-toi quand tu étais dans cette chambre d'hôtel, par une faute de ta part, de laquelle je suis totalement étrangère. Compare ces trois situations à maintenant. Demande-toi ce que tu préfères.

Chantage. Bâtard.

-Et rappelle-toi que c'est la dernière fois, Scarlett, la putain de dernière fois que je tolère que tu m'humilies ainsi. Je t'ai déjà laissé une chance une fois, et merde, tu as de la chance que je ne puisse pas me passer de toi facilement, ou je n'aurais pas la faiblesse de te pardonner une nouvelle fois.

On voit ses lèvres continuer de remuer tandis qu'il se regarde dans le miroir. « Last time, last time », semble-t-il répéter, comme pris d'une légère folie, avant de se reprendre.

-J'ai faim.

Il ment. Il a juste l'envie de manger, l'envie de boire quelque chose, l'envie d'utiliser sa force surhumaine et son endurance considérable pour s'user... pendant des heures s'il le faut.

Faire l'amour ? Oui. Mais pas avec elle. Étrangement, même une dégradation extrême de sa jolie soumise ne lui fait pas envie. Il se contentera de saisir une amandine pour la découper en deux. Poire. Couteau abandonné dans l'évier. Il soupire.

-Tu ne... comprends pas encore comment je suis. C'est ça le problème. Peut-être te dis-tu parfois la même chose à mon propos... Auquel cas je ne demande qu'à t'écouter. Je ne cherche à te modeler à la façon que je veux, mais je veux te faire devenir ce que tu es. Tu dois me parler. Nous ne parlons pas assez. Nous baisons trop. … Ou pas assez.

Un regard sur l'heure.

-Non, pas assez. Et nous ne parlons pas assez. En fait, nous ne... vivons pas assez normalement. Je vais parfois trop vite. C'est ta faute, tu as trop longtemps caché ton potentiel. La sodomie dès la première fois... J'avoue que j'ai été dépassé. Trop rapide. Parle-moi.  Dis-moi ce que tu as envie de me dire. De me demander. Vas-y. Tout ce qui te passe par la tête. Et.. Hm, du coup, on a une séance dans une heure, si tu en as toujours envie.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.


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