Le prix du vol.[L'Ordre de la Croix du Sud]

Le voleur pouvait bouger légèrement, mais cela n'était pas suffisant pour le permettre d'éviter que le démon s'approche de nouveau et joue avec lui du pied.  L'annonce de la volonté de Talok de vouloir en finir avec Samaëlle, ne lui rassura pas du tout, bien au contraire, il ne voulait pas mourir. Le voleur ne put lutter sur la prise du démon, qui laissait voir son côté malfaisant.  Il avait alors l'opportunité de ne pas trépasser, opportunité qu'il ne laissa pas passer. D'une voix chevrotante, il répondit, ses yeux emplit de terreur.

- Je ferais ce que vous voudrez si  vous me laisser la vie sauve.

Il espérait que cette phrase allait pouvoir faire flancher le démon, pour le laisser en vie. Il était vraiment prêt à faire n'importe quoi pour rester en vie. La mort l'effrayait, comme tout humain lambda. Mais le choix final était au démon.

[HRP : Tu as la liberté de changer son apparence et d'en faire ce que tu veux.]

La voix du voleur tremblait tandis qu’il faisait une dernière tentative pour sauver sa peau. Le sourire de Talok s’effaça. Il réfléchissait, le tenant toujours à bout de bras à trente centimètres de son visage.

-Tout ce que je voudrai, hein ? Sais-tu seulement à quoi tu t’engages ?

Il le lâcha, le laissant tomber par terre sans s’en préoccuper. Il baissa les yeux sur sa victime.

-C’est d’accord, je ne te tuerai pas. Pas tout de suite. Mais tu vas vite regretter ce sursis.

Le démon délaissa l’humain pour se tourner vers Thalia. Cette dernière était toujours au même endroit et se débattait de plus en plus. Talok soupira. Il tendit la main vers elle.

-Nieya, soïn.

Aussitôt, la jeune femme se calma. Elle toussa une dernière fois et lança un regard interrogateur au démon.

-Oui, j’aurais pu faire ça depuis le début. Mais j’avais la flemme. Par contre, je t’ai piqué ton humain. Oh d’ailleurs…

Il se tourna à nouveau vers Samaëlle et lui prit directement le visage, toutefois sans méchanceté. Le voleur eut une sensation de grande brûlure. Quand le démon retira sa main, Samaëlle était marqué. Sur son front se trouvait désormais ceci.

-Quand j’aurai besoin de toi, cette marque te le fera savoir. Tu es à mon service pour dix ans, Samaëlle.


[J'ai fait soft, je ne voulais pas lui carrer une grosse brûlure éternelle sur toute la joue...]

Samaëlle ne cherchait pas à comprendre ce qui se passait dans la tête du démon. De toute manière il n'était guère doté à l'heure actuelle pour pouvoir se douter de la suite des événements, il aurait certainement choisit de prendre la mort au final, mais dans ce cas ce personnage n'aurait plus lieu d'être, rendant triste la divinité qui surveillait ses faits et gestes, allant même à guider ses paroles et ses actes sans qu'il ne puisse s'en apercevoir.  Les parole de Talok ne furent pas des plus rassurante et le voleur en savait tellement peu sur les êtres vivants sur Terra pour se rendre compte que ce démon pouvait tout aussi bien en faire un démon que le descendre au rang de simple  jouet.  Une fois la prise de l'homme défait, il atterrit avec une certaine rudesses sur les fesses, ses jambes ne pouvant le soutenir. Le joli brun se fit des plus discret, observant la scène.

Il apprit que le poison se dissipait par une formule, sans doute de la magie. Il prit connaissance du caractère flegmatique de cet étrange personnage qui attribua à nouveau son intérêt sur le voleur qui n'eut pas le temps d'esquiver la prise que déjà il pouvait sentir la poigne le saisir au visage, les doigts du démon lui semblait si puissants qu'il craignait que son crâne n'explose. La peur rendait la sensation de brûlure plus importante, augmentant davantage la peur initiale. Il était en larme quand le démon lança les conditions de sa survie. Le voleur prit ses distance et put voir, par le seul miroir présent, la fameuse marque.  Elle était clairement visible, aucun  moyen de la cacher. L'annonce de la servitude rendit le joli brun d'une telle pâleur que l'on aurait put croire qu'il avait vu un de ses ancêtres.

De nouveau ses jambes abandonnèrent le poids du voleur, tombant sur les genoux et sur ses cuisses, les jambes pointant vers l'extérieur. Son visage blême et son regard éteint de toute volonté de combattre, furent la trace de la perte de toute motivation à lutter. Samaëlle venait d'apprendre une bien cuisante leçon, à la fois pour son égo que pour ses espoirs, un peu naïve, de pouvoir survivre avec de simple mot et menace.

Talok se désintéressa immédiatement de son nouvel esclave pour aller détacher tranquillement Thalia, qui essayait de comprendre ce qui avait bien pu se passer. Il ne fit pas attention aux larmes de Samaëlle, dont il n’avait strictement rien à cirer. Il avait cherché les ennuis, il venait d’en avoir un avant-goût.

Sitôt que la jeune guerrière fut libérée la corde disparut et Talok fit un grand sourire.

-Promis, je ne te fais plus de cadeaux de ce genre. Ça va aller ?

-Je crois, marmonna Thalia. Mais tu me paieras ça.

Il se releva en riant.

-Quand tu veux ma jolie. Mais dans le fond, tu sais pertinemment que tu n’as aucune chance de me faire payer quoi que ce soit.

-C’est ce qu’on verra. Dis donc, même sous l’effet de ta saleté j’ai vu que tu étais en rogne, il s’est passé quoi ?

-Oh, trois fois rien… Juste un humain qui s’est cru assez fort pour tenir tête à un démon. N’est-ce pas, petit ?

Il se tourna d’un air moqueur vers Samaëlle qui examinait sa marque dans un miroir. Le pauvre voleur était tombé pour la énième fois. Talok faillit lui conseiller de changer de jambes, si celles-là lui faisaient défaut si souvent. Mais il se retint, se contentant d’un sourire narquois.

Samaëlle paraissait si abattu. Il pensait que tout était finit. Devoir attendre dix ans pour se faire convoquer par le démon, attendre dans l'angoisse de connaître l'objectif du démon, qui semblait juste s'amuser avec cet humain. Le voleur résistait à l'envie d'en finir, mais une petite voix lui disait que même s'il se tuait, le démon finirait par prendre son dû et pourrait même en attendre d'avantage d'une âme morte.  Alors que le démon fit une allusion à lui, Samaëlle n'eut aucune mouvement. Il voulait retourner sur Terre, espérant que ce démon ne puisse pas le suivre, il voulait disparaître pour ne pas se aire retrouver. La peur du chassé était présent, tout comme la peur d'être devenu un espèce d'esclave. Comme tout humain il essayait de penser à de nombreux échappatoire, mais la vérité finissait toujours par toquer à la porte de la raison. Il avait sous-estimé ce monde et il lui rendait la monnaie de sa pièce. Dire que tout cela avait débuté par le vol d'une arme.

D'une voix faible il se mit à parler à Thalia, la guerrière pouvait ressentir en lui la perte de sa volonté de combattre.

- Je voudrais sortir prendre l'air.

Tout trois savait qu'une fois le palier franchit, il allait marché dans les dédales de Nexus et s'y perdre, comme toute les personnes qui étaient devenu aussi faible psychologiquement que lui. Il avait très peu de chance de tomber sur une personne gentille et plus de probabilité de se faire voler, violer voire tuer. Samaëlle pouvait aussi tomber sur une créature qui en ferais quelque chose de mieux que la loque qu'il était devenu suite à son marquage.

Thalia jeta un coup d’œil à Samaëlle. Dire qu’il était au désespoir serait un doux euphémisme. Il allait devoir passer les dix prochaines années dans la crainte permanente d’être convoqué par le démon. La guerrière le plaignait sincèrement. Pour rien au monde elle n’aurait voulu être à sa place et elle ne l’aurait pas souhaité à son pire ennemi.

Quand le voleur lui parla, elle se leva, marcha vers lui et, chose qu’elle n’aurait jamais fait dans une situation normale, le prit dans ses bras.

-Je suis désolée. Tellement désolée de ce qui t’arrive.

Elle le pensait. En fait, c’était un peu sa faute, alors elle culpabilisait. Elle aurait voulu pouvoir remonter le temps, empêcher cet événement de se produire. Mais elle ne pouvait rien faire.

-Ah, j’oubliais ! Tu as une protection permanente. Plus précisément, chaque fois que tu auras des ennuis, il te suffira de toucher ta marque en pensant à mon nom et je viendrai. Pour rappel, je m’appelle Talok.

Thalia lâche Samaëlle…pour aller gifler Talok. Puis elle ouvrit la porte.

-Tu peux y aller, Samaëlle. Evite les ruelles trop étroites ou trop sombres, mourir ne te sera pas bénéfique.

Face à la tendresse de Thalia, le voleur restait de marbre, pire il n'avait même pas la force de la frapper pour cette phrase qui semblait, à ses yeux, hypocrite. Samaëlle  arrêta sa marche vers la sortie quand le démon vint à lancer une dernière information. Avec une voix mourante, il donna une réponse qui ressemblait à ses dernières paroles.

La mort est sans doute préférable à ta présence.

Il ne vint pas à constater que Thalia venait de gifler Talok pour l'obliger à se taire.  La guerrière ouvrit la porte et lança un ultime avertissement. Samaëlle ne réagit pas et sortie de la maison, le regard si vide d'expression, le dos légèrement voûté. Il continua sa marche, se dirigeant, sans le savoir vers une zone dangereuse, les bas-fonds, d'un certain côté qui pourrait s'en prendre à un humain aussi pathétique, si ce n'est une personne douée de mauvaise intentions

Pour lui son dernier espoir résidait à la destruction de cette marque, la magie … il fallait trouver une magie assez puissante pour l'effacer, rompre son lien avec Talok … seulement il n'avait à présent plus rien pour marchander cet apprentissage, le rendant encore plus prompt à errer sans fin jusqu'à ce que la mort l'emporte. Il avait gagné un sursit, dix an au lieu d'un mois, mais cela ne l'empêcherait pas de mourir prématurément.

Son caractère présent pouvait aisément surpasser son instinct de survie, dépérir dans un coin pourrait être une bonne solution contre la convocation du démon. Le pauvre ne pouvait savoir que la magie pouvait surpasser cette maigre frontière.

... TO BE CONTINUED