Le prix du vol.[L'Ordre de la Croix du Sud]

Il avait moins peur. Oh, il n’était toujours pas à l’aise, loin de là ! Mais il semblait se rassurer petit à petit. Et de son côté, Thalia commençait à apprécier cet homme, à le trouver, sinon sympathique, intéressant.

Il lui donna son nom, évoquant un changement d’identité dont il ne voulait apparemment pas parler. Et il précisa sa définition d’une créature. Mais cette précision n’avançait pas Thalia, qui ne savait toujours pas si ça incluait ou non les Espers, donc elle. Elle eut un léger rire.

-Tu ne m’aides pas, Samaëlle… Joli nom, en passant. Vois-tu, dans ce monde, que nous appelons Terra, il existe des êtres qui ont toutes les caractéristiques des humains mais qui n’en sont pas vraiment. La seule différence en fait, c’est que ces êtres possèdent un pouvoir magique. Mais à part ça, ils sont totalement humains. C’est pour ça que je voulais savoir ce que tu entendais par « créature », mais ta définition reste trop vague.

Elle s’arrêta un instant pour examiner le voleur de la tête aux pieds.

-On peut dire que tu as l’œil… Les vêtements que tu m’as volés sont d’excellente qualité, ils résistent à tout.

Quand on n’a plus rien à dire sur un sujet, on en change, c’est bien connu…

Le voleur ne fut pas flatté par le choix de son prénom, en cherchant bien, cela se rapprochait d'un nom de démon, pour inspirer la peur et paraître plus méchant qu'il n'en a l'air. Ce n'était pas un nom qu'il avait réellement choisit, l'organisation avait fait ce choix sans lui demander son avis. Il ne le portait donc que par contrainte, prendre son ancienne identité étant plus dangereux, lui qui était un fuyard. Il écoutait attentivement Thalia, tant qu'à connaître ce monde , autant essayer d'en collecter par sa bouche le plus d'élément possible.  Terra ... ce nom était un écho si semblable à la Terre que cela n'était pas le fruit du hasard. Venait une question sur l'origine de ce monde voire l'origine de la Terre. Laquelle des deux étaient née en première, laquelle avait été colonisé ? Vint une explication sur une autre forme d'humanité. Le voleur n'était pas tellement étonné par cette révélation, après tout il avait bien porté un masque lui conférant des pouvoir surhumain. Les propos de la blonde ne faisait que conformer qu'elle avait une capacité, chose qu'elle n'avait pas encore démontré.

Thalia changea de sujet, chose qui embêtait Samaëlle souhaitant en savoir plus, mais il était plus judicieux de suivre le nouveau sujet de conversation pour continuer sa récolte de donnée. Il porta sa main sur le tissu, qui était assez léger. La décoration était assez sobre, mais gardait une apparente richesse. Samaëlle allait devoir échanger des informations. De toute manière il était peu probable que l'organisation soit présente ici, sinon il aurait été tué dès son arrivé, de plus Thalia ne dégageait pas cette aura si particulière.

- J'ai reçu de nombreuse formations, comme par exemple savoir identifier les objets de valeurs ou ayant un poids sentimental suffisamment important.  C'est devenu comme un automatisme, voler ce vêtement n'était pas pensé, pas comme le choix d'avoir voulu te voler.  Il y aurait eu  une  personne plus riche il aurait été ma cible. Ce vêtement n'est pas en lin, le touché est différent, tout comme sa légèreté. En quoi est-ce fait ?

Samaëlle n’eut pas l’air d’apprécier plus que ça le compliment sur son prénom. Bon, d’un autre côté, c’est vrai que ça sonnait un peu comme une malédiction, mais au moins ça sonnait bien. C’était un prénom qui donnait de l’importance à celui qui le portait, à juste titre ou non.

Mais il était de la Terre, il ne pouvait pas comprendre. Seul un natif de Terra pouvait comprendre à quel point les noms de ce genre étaient importants. Le voleur avait dû choisir le sien un peu au hasard. Et le hasard faisait généralement bien les choses, tout le monde savait ça. Sauf les esclaves, bien sûr. Eux, le hasard ne leur fait pas de cadeaux.

Le voleur examina plus attentivement le vêtement qu’il avait pris. Heureusement pour lui que Thalia laissait toujours traîner quelques affaires… Il expliqua que…plein de choses, entre autres une histoire de formation. Puis il demanda en quelle matière c’était fait. Thalia sourit.

-Tu vas être surpris. En fait je n’en sais rien. C’est un démon qui me l’a offert, je n’ai jamais réussi à lui faire dire avec quoi il l’avait fait. D’ailleurs méfie-toi, les démons ont tendance à faire des cadeaux empoisonnés…

Même Talok, faillit-elle ajouter. Mais ça ne servait à rien d’embrouiller Samaëlle davantage.

Le voleur perçu chez Thalia un questionnement, il présentait que la réponse n'allait pas plus l’avancer sur la découverte de ce monde. Il n'avait pas encore vu les monstres ou les créatures séduisantes et dangereuse qui rôdaient dans la ville. Mais la réponse fut toute autre, il semblait au contraire plus intéressé par l'objet.

- Les démons existent ici ... très intéressant. Donc le tissu doit être à mon avis des Enfers. Je me demande si c'est résistant au feu.

Comme pour vérifier ses dire, il mit un bout de manche sous les flammes et vit que sa déduction était bonne. Il reniflait l'odeur qui était censé brûler et perçu une légère odeur. Le pauvre ne pouvait pas savoir que cette odeur allait lui causer des ennuis, car si elle n'avait aucun effet sur les hommes, elle en avait sur les femmes.

- Il y aurait un cadeau empoisonné ? Je ne pense pas que cela puisse rivaliser avec l'objet que j'avais.


[Je te laisse imaginer l'effet de l'odeur.]

Elle avait intéressé le voleur. Ça crevait les yeux. Cette histoire de démon l’intéressait beaucoup. Il lorgna sur le vêtement, se demandant à voix haute s’il résistait au feu. Il s’approcha de la cheminée.

-Tu ne devrais pas… Trop tard.

Oui, trop tard. Voyant la manche déjà dans le feu, Thalia soupira. Mais rien ne brûla. Du moins, pas le tissu. Une odeur étrange se répandit progressivement dans la pièce tandis que Samaëlle faisait une remarque sur l’expression « cadeau empoisonné ».

L’odeur passa au niveau du nez de Thalia et lui attaqua les narines. La jeune femme toussa. Puis elle commença à sentir les effets suivants… Sa tête lui tournait, elle voyait trouble, son audition était également brouillée… Elle prit appui sur le mur, se laissant malgré elle glisser jusque terre. Elle toussait de plus en plus fort.

C’est alors qu’une silhouette apparut juste devant Samaëlle. Cette silhouette prit consistance puis, très rapidement, une forme humaine. Le démon examina l’humain.

-De deux choses l’une… Soit j’ai une très mauvaise vue, soit il s’est passé un imprévu.

Entendant tousser derrière lui, il se retourna.

-Ah, Tal ! Je me disais bien, aussi ! Pas de chance, quelqu’un a ouvert mon cadeau à ta place.

-Enfoiré…

Une nouvelle quinte de toux l’empêcha de poursuivre.


[Et les effets ne s'arrêtent pas là, c'est juste un peu long à déclencher.]

Samaëlle vit Thalia être en difficulté, l'informant que cette odeur devait l'affecter. Peut-être était-ce parce qu'il était un humain de la Terre. Cela voulait sous-entendre que les humains de Terra et de la Terre sont inégaux face à certaine maladie, mais cela voulait aussi dire que des germes de Terra pouvait l'affecter. C'est alors qu'un démon apparut devant ses yeux. L'être des ténèbres eux beau prendre rapidement une apparence humaine, le voleur avait eut suffisamment de temps pour voir sa forme véritable. Un être de cauchemard, qui ferait pleurer les enfants et crier de terreur les adultes trop effrayé par un être pouvant apporter la mort. Samaëlle gardait son calme, même si intérieurement il était intimidé par cet être surnaturel. Avoir affaire à une humaine avec un pouvoir est une chose, faire face à une créature en était une autre. 

Le démon semblait quelque peu perplexe, s'attendait-il à ce que le porteur de cette tenue soit quelqu'un d'autre ? La phrase qu'il prononça par la suite ne fit que confirmer sa déduction. Le démon en avait clairement contre Thalia, le voleur réfléchissait au meilleur moyen de filer, seulement son corps se déplaça entre le démon et Thalia. Inconsciemment il avait utilisé un type de mouvement rapide et léger, ne laissant aucun bruit sur le plancher et soulevant les quelques grains de poussière sur son passage. Le jeune homme se mit à soupirer devant cette attitude qu'il ne pouvait expliquer, mais il avait à présent une autre source d'information.

- Tu dois être le démon qui a conçu ce vêtement ? J'aimerais savoir en quoi  il est fait et si les effets sur cette blondinette sont la cause de ses éléments où un petit quelque chose que tu as glissé dedans. Au passage très classe ton apparence humaine.

Samaëlle espérait qu'il allait être touché par la flatterie, il se trouvait dans une nouvelle situation où chacun des parties ne savaient quoi que ce soit de l'autre, seulement là il n'avait plus ses pouvoirs, tout allait se régler à l'ingéniosité.

L’humain n’avait pas peur. Talok était presque déçu. Mais sa déception fit rapidement place à de l’amusement quand il le vit faire barrière de son corps pour protéger Thalia. Il écouta la tirade du jeune homme. Puis il éclata de rire.

-Alors là, j’avoue que je suis sidéré ! Bon, hum.

Il toussota.

-Un peu de sérieux. Tout d’abord, oui c’est bien moi qui ai fabriqué ce truc que tu as piqué à mon amie. Pour ce qui est des effets, tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même.

Il jeta un regard un peu inquiet à Thalia, qui continuait de cracher ses poumons.

-D’ailleurs, je ne suis pas sûr qu’elle apprécie le « blondinette », surtout vu l’âge qu’elle a. Et enfin, merci du compliment.

Sur ces paroles, il souleva sans effort le voleur et le déposa, ni doucement ni brutalement, derrière lui. Puis il s’accroupit devant Thalia.

-Tu en as pour une heure. Plus précisément, il te reste cinquante-sept minutes à supporter ça, sauf que dans douze minutes il faudra que tu sois attachée.

Il joignit le geste à la parole. Empoignant une corde noire surgie de nulle part, il entreprit de ligoter consciencieusement la guerrière.

L'éclat de rire n'effraya pas le petit voleur, bien au contraire, il en était presque vexé de se faire rire au nez ainsi. Cependant, une fois que le démon avait fini de se moquer de lui, il prêta une certaine attention aux propos du démon, tout en restant méfiant, on ne savait jamais ce que cette vil créature pouvait inventer pour le séduire.  Il fut assez content d'avoir l'affirmation que c'était ce démon qui avait conçu cette tenue, contentement qui ne fut que de courte durée. En effet, il fut beaucoup moins heureux de se recevoir un pseudo sermon sur son attitude, pouvait-il savoir ce qui allait se produire ? Non  et il comptait le faire savoir à ce démon.

L'usage du terme "blondinette" n'était pas un choix fait au pif, bien au contraire. Le but n'était pas de vraiment insulter Thalia, mais plutôt était de faire croire au démon qu'il n'avait aucune considération envers Thalia, ce qui était tout autre, d'ailleurs il ne pouvait pas comprendre pourquoi elle semblait si précieuse d'un coup. Peut-être le fait qu'elle soit la première terranne croisée.  Il fut surprit de se faire soulever comme s'il n'était qu'une plume, lui apprenant qu'il n'était rien pour le démon, qui pouvait le balayer d'un revers, sans difficultés.

Le démon prit de nouveau la parole et ses propos firent frémir la nuque de Samaëlle.  Qu'allait-il se passer ? Thalia allait-elle perdre la boule ou quelque chose du genre ? Qu'arrivera-t-il une fois cette heure passée ? Il ne supportait pas d'être à ce moment transparent.

- Que va-t-il arriver ? Elle ne va pas mourir, hein ?

Sa voix était plus traître, on pouvait sentir chez le voleur une certaine panique. Il ne voulait pas avoir encore du sang sur ses mains.

Talok n’avait pas cessé de faire attention au voleur. Non, il avait simplement porté la majeure partie de sa concentration sur ce qui était un plus gros problème. En d’autres termes, il avait « rangé » l’humain dans un coin de son cerveau auquel il accéderait facilement.

Il nota bien les réactions successives, vexation, satisfaction, une pointe d’agacement, puis de la surprise et enfin de l’inquiétude. Non, pas de l’inquiétude…de la panique. Il paniquait à l’idée qu’il puisse arriver quelque chose à Thalia. Pourquoi ? Culpabilisait-il ? En tout cas, il voulait savoir de quoi il retournait. Le démon se tourna vers lui, désormais assis.

-Mourir ? Elle ? Non, elle est increvable, c’est bien pour ça que cette tunique était pour elle. Ce que tu as déclenché en essayant de l’abimer est un système de protection. Toute personne autre que la porteuse, ou en l’occurrence le porteur, de ce vêtement est empoisonnée.

Derrière lui, la jeune femme commençait à s’agiter. Elle avait l’air de souffrir, mais elle semblait aussi en colère. Toutefois elle ne disait rien à cause de sa toux de plus en plus violente.

-D’ici une dizaine de minutes, elle sera incontrôlable. Elle essayera de tuer tout le monde, sauf toi puisque le vêtement t’immunise. Sauf que tant que tu le porteras, ta force physique et tes éventuels pouvoirs magiques seront très fortement diminués. C’est un cadeau démoniaque, il y avait forcément un petit piège dissimulé dedans. Ah, tant que j’y pense ! Comment t’appelles-tu ?

Il ne se souciait plus de Thalia. La corde qui la retenait était incassable, il était bien placé pour le savoir, et le nœud était indéfaisable.

Le voleur bien que paniqué, regardait le cordage du démon, s'inquiétant de savoir si le noeud serait assez fort pour retenir la guerrière si elle devenait folle furieuse. Le démon put donner des explications. Samaëlle parut un peu perplexe, si le porteur devait être empoisonné, il ne sentait rien sur lui.

- Je ...

Il se fit couper par la toux de Thalia, qui semblait ne pas s'arranger voire empirer.  Le démon en profita pour parler davantage des propriétés du vêtement, qui fit exploser dans les yeux du voleur un brasier de haine. Il n'avait pas de force de base et brider davantage celle-ci était encore plus contraignant pour lui. Seulement il ne laissa pas sa colère le pousser à le frapper.

- Samaëlle, c'est tout. Quand à ton explication elle m'étonne. Je serais censé être la personne empoisonnée, hors c'est Thalia qui l'est. Tu es sûr de ne pas te foutre de ma gueule.

Le voleur d'habitude poli avait mit de côté toute gentillesse verbale, il ne pouvait compter sur sa force physique, alors il ne pouvait que jouer avec une autre arme, ses mots.

- Et puis à supposé que c'est vrai, pourquoi elle ne voudrait pas me tuer ? Ce vêtement ne semble pas capable de la retenir, sans parer qu'elle a une capacité, ta tenue sera-t-elle capable d'éviter qu'elle l'utilise ? Je ne te contredit par sur le dit poison, mais tout porte à croire que tu voulais plutôt qu'elle se trouve dans cette situation pour la soutirer des choses.

Talok haussa un sourcil. Samaëlle était un nom de démon. Il connaissait personnellement un congénère qui s’appelait Samaël. Bref ! Manifestement, le voleur n’avait pas compris ce que Talok venait de lui dire. Le démon soupira, blasé.

"Les humains ne comprennent jamais rien, c’est affligeant."

Il laissa Samaëlle cracher tout son venin, l’air de s’en moquer royalement. Ce qui n’était pas si éloigné de la vérité, à bien y réfléchir.

-C’est bon ? Tu as fini, je peux te réexpliquer ? Bien ! Tout d’abord, si tu avais écouté, tu aurais entendu que tout le monde SAUF la personne qui porte ce vêtement est empoisonné. Bon, moi non plus mais c’est une autre histoire.

Il se leva et marcha jusqu’au voleur, lui prenant les épaules et rapprochant son visage du sien jusqu’à ce qu’ils se touchent presque.

-Ensuite, est-ce que le mot « démon » évoque pour toi autre chose que « le mal incarné » ? Parce que ça devrait. Les démons sont de puissants magiciens, et un poison démoniaque a des propriétés aussi bien physiques que magiques.

Un accès de colère le prit alors. D’un coup sec il envoya Samaëlle à l’autre bout de la pièce, à moins d’un mètre de la cheminée, et cria :

-Alors ne viens pas me dire que je mens, humain ! Et ne m’accuse pas à tort ! Provoquer un démon n’est jamais une bonne idée, même si le démon en question est moins cruel et fourbe que les autres.

Et, comme pour prouver ses dires, il enflamma son propre corps, toisant le pauvre voleur d'une façon qui ferait peur aux démons eux-mêmes.

Samaëlle avait la désagréable sensation d'être traité comme un enfant. Il ne voulait que mettre les choses au clair. La curiosité était, certes, un des critères de l'enfance, l'enfant étant toujours là à poser l'éternelle question "pourquoi ?". La rectification fut cependant entendue par le voleur, se disant qu'il fallait effectivement que ce démon ne soit pas la victime de sa création. Le fait d'être un démon pouvait confirmer cette "autre histoire".

Saisit par les épaules, le voleur ne pouvait se défendre, ni se dégager. Il était vulnérable et cela le déstabilisait, mais ce qui lui fit le plus d'effet fut certainement la  face humaine du démon, son regard avait de quoi rappeler son statut actuel ... sans pouvoir et affaiblit par le vêtement.

En effet pour Samaëlle, le mot "démon" signifiait autre chose que le mal incarné, non. Cela signifiait surtout la puissance sans entrave, les démons n'étant pas connu pour respecter les règles humaines. Il reçu de manière rapide une petite instruction sur ce qu'était un démon de Terra. Un être fort au sens magique, un alchimiste qui savait concocter des poisons et donc les antidotes. Le fait de rajouter les "effets magiques" dans les poisons étaient des plus intéressant. Cependant, le démon envoya le voleur valdinguer, ce dernier sentit la douleur, une sensation qu'il n'avait pas connu depuis longtemps et qui le tétanisa de peur.

L'effet pyrotechnique et les propos du démon fracassa le visage serein de Samaëlle, qui était muet de par sa frayeur.

Talok était en colère. Même Thalia, sur le point de sombrer dans la folie, le sentait très clairement. Il allait craquer, reprendre sa véritable apparence et tuer Samaëlle. Ou du moins, il allait le faire si le voleur ne trouvait pas très vite un moyen de le calmer.

Voir le visage de sa victime se décomposer fut une source d’extrême satisfaction pour le démon. Mais il ne s’arrêta pas pour autant. Il avait besoin de sang. Il s’approcha, lentement, et souleva Samaëlle par le col, sans brûler son vêtement ni sa peau.

-Et maintenant ? As-tu compris ? Tu n’es rien, humain. Ne te permets plus jamais de te montrer hautain avec un démon. Ce serait la dernière chose que tu ferais de ta courte vie.

Il le jeta encore au loin, sauf que cette fois Samaëlle heurta violemment le mur.

L'approche du démon ne fit pas que décomposer son visage, son corps lui paraissait si lourd, comme s'il était fait en plombs. Même si son esprit le poussait à vouloir fuir le démon, son corps restait figé, comme destinée de façon inéluctable à subir l'agression de l'être furieux. Les flammes étant très proche, il frémissait à l'idée de finir en tas de cendres, ne pouvant que regretter ses paroles précédemment cités.

Face au questionnement de Talok, l'humain vint à hocher frénétiquement de la tête, faisant comprendre qu'il avait comprit la leçon et ne tenterais plus une telle folie. L'envoi contre le mur ne fut pas anticipé, son dos prenant violemment le choc, le paralysant momentanément, l’empêchant de ce fait de se replier en boule, comme le ferait un chat  terrifié.

L'humaine comprenait maintenant que ce monde était plus dangereux que Terra et venait à douter de sa survie sur cette planète, l'organisation semblait être des agneaux à côté.

Si le pauvre Samaëlle avait été une bête sauvage, on aurait pu dire avec certitude que Talok l’avait dompté. Absolument terrorisé et presque littéralement mort de peur, il mobilisait toutes ses forces mentales pour une tentative d’évasion, en vain. Il ne put que secouer avec vigueur sa tête de haut en bas pour signifier qu’il ne referait plus cette grave erreur que de sous-estimer un démon.

Le choc contre le mur lui coupa le souffle. Son bourreau, bien qu’ayant éteint ses flammes, n’avait désormais plus rien d’humain. Il marcha vers le voleur et le poussa du pied.

-Eh bien ? Déjà fini ? J’espérais que tu serais plus résistant. Quel dommage, je vais devoir te tuer.

Il le souleva à hauteur de son visage. Ainsi, Samaëlle put voir ses yeux intégralement noirs et ses crocs dévoilés par son sourire cruel.

-As-tu une dernière chose à dire avant de mourir ?


[HRP : C'est ta dernière chance de le sauver, après le pauvre gars va être défiguré à vie. Voire pire.]