Un peu de sociabilité [PV Terka]

Kou avait fait l'appel, Terka répondant toujours comme à son habitude. Pourquoi le professeur parlait de cette élève. Tout simplement car il avait remarqué que cette jeune femme était, certes, mignonne et silencieuse, elle n'était pas sociable.  D'après les autres professeur il s'agissait d'une élève assez solitaire, bosseuse, mais solitaire. Kou savait que bosser convenablement ne faisait pas tout et décida de la convoquer. Normalement il aurait dû faire une demande au secrétariat qui se chargerait de la convoquer par le micro. Kou ne voulant pas donner une mauvaise image à cette élève qui n'était pas méchante, préféra une autre méthode moins ... officiel.

Le professeur laissa donc une lettre dans le casier de l'élève, qui serait obligé de le voir quand elle changera ses chaussures pour sortir du lycée.  La convocation était construite de façon assez standard.

Lenfid Terka,

Vous êtes convoqué le 28 décembre à 16H00 dans le bureau des professeurs.
Votre professeur principal, Yama Kou, souhaitant s'entretenir avec vous.
Cette lettre vous fournira une absence justifiée.

Tout impossibilité se doit d'être connue avant l'heure du rendez-vous.

Cordialement

Yama Kou

Le professeur de science se dit qu'elle viendrait. Si Terka voulait protéger son apparence, on est jamais à l'abri d'une tsundere, elle ne ferrait pas faux bond.  Le professeur se permit de rester près des casiers, pour bien voir que Terka prenait conscience du contenue de la lettre. 

Kou revint le lendemain de bonne humeur, il vint même à autoriser les élèves à partir plus tôt que prévu. Il ne convoqua pas verbalement Terka, mieux valait rester discret. Il alla à la salle des professeurs et attendit l'élève. L'homme n'eut pas longtemps à attendre et invita Terka à s'assoir.

- Bien, nous allons pouvoir parler. Ne t'inquiète pas ce n'est pas pour de la réprimande, je souhaiterais mettre quelque point au clair.

Terka était une élève travailleuse mais très discrète. Quand elle venait en cours, c’est-à-dire tout le temps, elle écoutait le plus attentivement possible sans prononcer un mot de tout le cours. On ne l’entendait pas, sauf au moment de l’appel, et c’est à peine si on la voyait. Elle faisait en quelque sorte partie du décor.

Aussi, lorsqu’en sortant de cours elle vit une lettre de son professeur posée dans son casier, elle avait toutes les raisons du monde de s’inquiéter. Qu’avait-elle fait qui puisse attirer l’attention du professeur ? Et surtout, pourquoi ne l’avait-il pas convoquée de la manière habituelle, à savoir par le biais du secrétariat ? Que pouvait-il bien lui vouloir ?

"On se calme, frangine. Il veut peut-être juste une discussion officieuse, et c’est pour ça qu’il emploie des moyens officieux de te convoquer."

Terka soupira. Andizia, qui en ce moment était dans le même corps qu’elle, avait sûrement raison. Mais quel pouvait bien être le sujet de cette discussion officieuse ? Elle jeta un regard rapide sur le côté et le vit. Il la regardait. Vérifiait-il qu’elle lisait sa lettre ? Elle hocha la tête pour signifier qu’elle avait lu et qu’elle viendrait.

Et de fait, au moment du rendez-vous, elle était là. Terka était toujours ponctuelle, le moindre retard la rendait malade. Elle s’inclina poliment devant son professeur et obtempéra quand il l’invita à s’asseoir. Il expliqua qu'il n'avait pas l'intention de la réprimander. Cependant, Terka fronça malgré elle les sourcils. « Quelques points » ? Que voulait-il dire ?

"À ton avis ? Il ne peut rien te reprocher côté boulot ni côté respect, c’est forcément ton attitude générale qui ne lui va pas."

Un point pour Andizia, encore une fois. Terka se doutait qu’un jour son attitude lui causerait des soucis.

-Me suis-je mal comportée ? Je fais mon possible pour n’offenser personne…

Un éclair de génie traversa alors son esprit.

-Mais peut-être est-ce justement à cause de ça que vous m’avez convoquée, sensei ? Je sais que le fait que je ne parle jamais ne plaît pas beaucoup.

Terka, d’un côté, était rassurée. Si elle avait vu juste, alors il lui suffirait de fournir son explication habituelle pour que le professeur ne lui pose plus de questions. Mais d’un autre côté, si elles s'était trompée, sa remarque risquait d’être mal perçue.

Le professeur de science pouvait que trop comprendre la nervosité de l'élève. Elle ne devait pas tout les jours être convoquée, surtout d'une manière aussi détournée. Seulement elle était sans doute assez intelligente pour comprendre que cette méthode visait à ne pas trop impliquer la classe. Aussi fut-il assez compréhensif quand l'élève se mit à parler et essayer de ce justifier. Kou laissa Terka parler, il était plus facile de laisser les personnes raisonner et ajuster la réflexion par de petite phrase.

Il se mit à croiser les doigts, posant ses mains sur le bureau. Le professeur aimait bien les personnes assez vives d'esprit, chose que Terka était.  Le professeur de science se vint à fouiller dans un tiroir un paquet de feuille. Il se mit à chercher un relevé de note, celui de l'élève et le sortie. Il se mit à lire à haute voix les notes, cela ne dérangerait personne, sauf peut être Terka.

- Effectivement tu n'offenses personne. Tu as de bonnes notes, aucune remarque sur ton attitude ou ton assiduité. Tu es d'une grande aide dans les projets de groupes, le seul défaut, comme tu l'as judicieusement soulevé c'est ton silence.

Le professeur se mit à faire glisser le relevé sur le côté, se concentrant sur l'élève. 

- Ce n'est pas que ton silence ne me plait pas. Mais, je suis tout de même inquiet pour la suite de ton parcourt scolaire. Tu as un potentiel c'est indéniable, tu as l'esprit vif et aussi une tendance à cerner les bonnes réponses.

Kou se mit à fouiller encore une fois dans sa paperasse, sortant une feuille d'orientation.

- Si cela ne te dérange pas j’aimerais savoir tes ambitions. Quel métier as-tu en tête ?  Je sais que normalement tu devrais le remplir toute seule, mais j'aimerais en savoir plus sur toi. J'aimerais t'aider dans ton parcourt et, si possible, t'aider à être plus ouverte.

Le professeur de science ne comptait pas laisser cette fille ruiner toute ses chances par manque de sociabilité. Il sentait chez elle un potentiel assez important, elle était mignonne, gentille et intelligente. Elle semblait pouvoir discerner les mauvaise intentions des bonnes. Bref, il ne la laisserait pas partir sans avoir répondu à certaine question.

Pendant que Terka parlait, son professeur en profita pour sortir une feuille. Elle s’avéra par la suite être le relevé de notes de la jeune fille, qu’il commença à lire à haute voix ! Terka, un peu troublée, garda le silence. Où voulait-il en venir ?

Il confirma alors ce qu’elle venait de dire : le problème qu’il voulait aborder était le mutisme permanent de Terka. Il lui fit part de ses inquiétudes, ajoutant quelques compliments sur ses qualités de travail, ce qui la fit légèrement rougir.

Il prit ensuite une autre feuille, une fiche d’orientation cette fois. L’un des sourcils de Terka se souleva. Elle était censée, comme il le fit remarquer lui-même, remplir cette fiche seule. Le fait qu’il propose de le faire maintenant était atypique.

"Ça fait donc deux trucs atypiques faits par ce prof vis-à-vis de toi. Il commence à me plaire.

Tais-toi, au lieu de dire des bêtises."

À la question concernant ses projets d’avenir, Terka mit un certain temps à répondre. C’est vrai, ça, qu’est-ce que je veux faire ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Quoique, en y réfléchissant bien…

-Je… J’avais envisagé de me lancer dans l’édition. C’est une idée encore un peu floue, mais c’est ce que je voudrais faire plus tard.

L’édition. Un panel de métiers pénibles, ingrats et offrant pour la plupart peu de débouchés. Difficile de faire un choix pire que celui-là, diront certains.

Le professeur de science se mit à saisir un stylo, non pour remplir la fiche, il le faisait tourner sur sa main.  Il attendait que la jeune femme réponde, le léger silence ne laissait aucun doute sur la situation.  Kou fut légèrement surprit de voir que cette jeune femme brillante et gentille n'ai pas réfléchit plus que ça à son métier d'avenir. Le professeur de science ne put retenir un rire, qui n'avait rien de moqueur.

- Excuse mon rire. Il est vrai que d'être dans ce genre de métier, où le contact humain est peu présent, tirait.

Kou rangea le stylo à l'endroit où il l'avait prit pour regarder Terka.

- Seulement le fait que ce soit flou est inquiétant. Dans ce genre de métier il y aura un salaire variable selon ton poste. Cela influera aussi le temps accordé dans ta vie de couple. Même si on a dû te rabâcher les oreilles avec ton avenir, il faut penser aux possibilités que tu te fermes, à ce que tu vas perdre.

Le professeur se mit à poser ses coudes sur le bureau, les mains jointe et la tête reposant presque dessus.

- Tu as encore quelques années pour y penser sérieusement, je ne chercherais pas à te réorienter. C'est à toi et toi seul de savoir si c'est ton vrai souhait. J'aimerais connaître deux choses. La première est la raison d'un tel domaine et la deuxième, tes rêves.  Désolée si je donne l'impression d'un interrogatoire, c'est pour mieux te cerner.

"Mais il se paye ta tête ?!

Non. Maintenant tais-toi."

En effet, le rire du professeur n’était pas une moquerie. Mais il se trompait sur un point : le contact humain est extrêmement présent dans les métiers de l’édition. La joueuse va te défoncer, d’ailleurs. Toi, on t’a dit de te taire.

La remarque suivante concernait le salaire, qui, de fait, varie beaucoup selon le métier. Terka trouva le commentaire sur la vie de couple inapproprié mais elle préféra se taire. Comme toujours, c’est justement ce qu’on lui reproche.

Le professeur avait arrêté de jouer avec son stylo et reprit les questions, s’excusant pour l’aspect « interrogatoire » de cet entretien. Terka laissa échapper un minuscule rire.

-Je n’ai pas l’impression d’un interrogatoire, c’est juste que vous êtes…un peu déconcertant dans votre façon de procéder.

Elle avait l’impression d’avoir dit une bêtise. Elle n’en tint cependant pas compte et répondit plutôt aux questions qu’il lui avait posées :

-Déjà, j’ai choisi ce domaine parce que…comment dire…les livres sont le domaine de l’imaginaire, et ça me fascine de voir à quel point l’imagination humaine est sans limite. Quant à mes rêves, eh bien je pense que c’est lié. Je me suis en quelque sorte lancé le défi de trouver les limites de l’imagination.

Un rêve bien étrange s’il en est. La vérité était un peu plus complexe, mais la jeune fille savait que les mots ne suffiraient pas à exprimer son véritable rêve avec adéquation.

Le professeur n'avait pas conscience de la bourde qu'il venait de dire sur le métier (le joueur non plus, n'étant pas un spécialiste en la matière et se basant donc sur des dires). Le professeur de science ne fut pas choqué de se faire dire que sa méthode était dérangeante.  Il était juste plus sérieux vis-à-vis de cette élève que pour les autres, ne voulant pas qu'elle gâche sa vie et la regrette par la suite.  Ce n'état pas tout le monde qui pouvait avoir le droit à autant d'attention et c'est sans doute cela qui dérangeait Terka.

Il se mit à écouter avec attention la réponse. Le professeur cherchait à comprendre son raisonnement. Kou comprit que Terka, sous ses airs sérieuse, devait avoir une partie rêveuse. Vouloir trouver les limites de l'imagination, voilà une rêve des plus atypique et aussi des plus intéressant. Avait-elle cependant la conscience que dans ce genre d'étude on pouvait facilement s'y perdre ? Le professeur se devait de le savoir.  Un sourire  se mit à se dessiner sur son visage.

- Je vois. Un rêve avec beaucoup d'ambition. Scientifiquement, l'imagination est procédé qui n'est pas encore maîtrisé et je doute qu'il le soit avant longtemps.  Je comprend mieux ton choix.  Cependant je n'aurais qu'un commentaire à faire, éviter de te faire emporter dans cette imaginaire.

Kou se mit à jouer avec ses index.

- Je vais sans doute paraître dur mais,  si tu ne peux pas devenir ce que tu souhaite, existe-t-il des métiers dans le quel tu pourrais te reconvertir ?

Le professeur écouta très attentivement l’explication de Terka, sans prononcer un mot. Quand elle évoqua son rêve, un sourire apparut sur son visage. Terka sut alors qu’elle avait capté son intérêt.

Et de fait, il embraya avec un conseil. Un conseil très scientifique. Il n’a pas bien compris le concept de l’imagination, je crois. Selon lui, il était facile de se perdre lorsque l’on explorait l’imagination.

-Je sais. Je fais très attention.

Que pouvait-elle dire d’autre ? Pas parler de moi, en tout cas. Il la prendrait pour une folle. C’est sûr.

Il posa ensuite la question de la reconversion. Une question un peu agaçante, puisque tous les lycéens espèrent tellement pouvoir suivre l’orientation qu’ils ont choisie qu’ils travaillent dur pour mettre toutes les chances de leur côté. Une reconversion est donc inenvisageable. Et c’est toi qui dis ça. Oh, la ferme. Il y a des exceptions à toutes les règles.

-Un autre domaine ? Oui, j’ai bien une idée, mais honnêtement, c’est plus par dépit que par intérêt. Dans le cas où les métiers de l’édition me seraient inaccessibles, j’avais pensé regarder du côté de la psychologie.

En même temps, quand on est un double-esprit, on comprend deux fois mieux comment pensent les gens. On se passera de tes commentaires, pour la énième fois.

Le professeur de science se mit à croiser ses jambes et prendre un peu plus ses aises, il n'aimait pas rester trop longtemps dans un cadre sérieux, le stress de cette tension constante commençait à se faire sentir sur ses épaules, qu'il massait, tout en écoutant Terka parle de son autre choix.

Il sentait que cette fille était un peu casse-cou, prendre un choix et s'y tenir coûte que coûte était à la fois admirable et inquiétant. Dire qu'avec son esprit visiblement inflexible elle pourrait postuler pour des métiers où un esprit comme cette élève pouvait être utile. Bon Kou savait que dans tout métier il y avait de tel poste, espérant que dans l'édition elle est en tête ce genre de poste.

La psychologie. De ce qu'il avait entendu du métier, les études étaient assez longue, au moins un BAC+3 pour pouvoir prétendre exercer dans la psychologie et des études plus longues dans le cas d'une spécialisation. Car la psychologie était varié. Parler d'un domaine aussi intéressant avait d'un coup détendu le professeur, quand il était enfant il voulait tout savoir du cerveau humain. Le destin l'avait emmené sur la voie de son père.

- Etudier le cerveau humain est intéressant. Par exemple, vous devez sans doute savoir que nous n'utilisons qu'une infime partie. Pourquoi ?  Que se passerait-il si nous l'utilisions aux maximum ? Vous parliez d'imagination tout à l'heure, mais qui vous dit que cette imagination est réellement fictive ?

Une lumière semblait s'allumer dans les yeux de Kou, il allait partir sur un sujet qu'il aimait traiter avec des personnes curieuse et vif d'esprit.

- Prenons l'exemple des légendes. La possession par exemple. D'après vous pourquoi les Hommes auraient créés une telle chose ?

Le professeur de science n'avait même pas prit la peine de regarder la réaction de l'élève, cette dernière devant se dire qu'il devait avoir perdu quelques neurones durant ses longues études.

Le mot « psychologie » sembla animer le professeur comme un frottement embrase l’allumette. Serait-il passionné de psychologie ? C’est un prof de SCIENCE. Et alors ? Tout le monde ne peut pas toujours accéder au métier de ses rêves.

Il parla du cerveau humain, mentionnant le problème principal de tous ceux qui l’étudient. Terka faillit exploser de rire. S’il savait !

"Tu peux bien lui en dire un peu, ça ne te causera pas d’ennuis."

Le professeur enchaîna avec le sujet de la possession. Il était comme fou. Enlève le « comme », il est complètement givré ! Non, juste passionné.

Un immense sourire décorait maintenant le visage de la jeune élève. Son professeur venait de se lancer sur un terrain qu’elle connaissait assez bien, et sa langue se délia d’un coup.

-N’y voyez pas un manque de respect, mais je pense que vous vous trompez. Vous avez parlé, dans l’ordre, du cerveau, de l’imagination et de la possession. Je vais vous répondre dans cet ordre. Tout d’abord, le cerveau humain n’est de fait pas exploité au maximum de ses capacités, nous sommes bien d’accord. Tout le potentiel non utilisé correspond d’ailleurs à l’usage de ce que nous appelons magie.

Une lumière identique à celle dans le regard de son professeur s’alluma dans les yeux de Terka. Je l’avais pas vue comme ça depuis longtemps…

-Là où nous divergeons, c’est sur les deux autres points. L’imagination n’est pas fictive. Elle n’est seulement pas palpable, et c’est en cela que beaucoup la croient irréelle. Quant à la possession, c’est un procédé très complexe, mais certainement pas créé par les humains. Toutes les légendes ont un fond de vérité, sensei. Parfois plus proche qu’on ne veut l’admettre.

Une fois que Terka était lancée, on ne pouvait plus l’arrêter. Un peu comme toi, en fait. Eh, à ton avis, d’où ça te vient cette passion pour les légendes ?

Le professeur ne fut nullement choqué de voir l'élève émettre l’hypothèse d'une erreur. Cela le plaisait d'avoir à discuter avec des personnes intelligente, or Terka était tout sauf une idiote. Il était légèrement impatient de connaître l'argumentation de la jeune femme. Il apporta une attention quand elle vint à réemployer le raisonnement de l'homme, ce qui était les bases de la rhétorique. Un débat se construisait petit à petit, heureusement qu'elle était été convoqué après les cours, car cela promettait d'être assez long. L'usage que Terka mit en évidence fut quelque peu bancale pour Kou, mais par respect il ne dit rien, laissant la lycéenne développer son raisonnement.

L'ésotérisme n'était pas la tasse de thé du l'homme, mais cherchait tout de même à comprendre. Un légère incompréhension naquit dans son esprit. A entendre Terka, l'imagination serait réel, mais difficile à saisir. Voulait-elle émettre la possibilité que les phénix et autres créatures fantastiques existaient réellement ? La théorie sur la possession était très intéressante, bien que difficilement appréhendable pour l'enseignant.

- Vous m'intéressez, vraiment. D'après vous l'humain n'a pas créer la possession, cela voudrait donc supposer qu'il s'agit d'une autre espèce ? J'aimerais vous écouter développer davantage ce point

L’entretien tournait au débat, les deux personnes présentes étaient passionnées, ça se lisait dans leur voix et dans leur attitude. Seule différence, ils avaient des points de vue opposés, ou presque. Et c’est justement ce qui rendait cette conversation intéressante et même passionnante. Chacun défendait sa vision des choses avec une ardeur fascinante.

Le professeur parla de nouveau de ce sujet délicat qu’était la possession, demandant à son élève de développer son opinion. Elle ne se fit pas prier, reprenant ce qu’elle venait de dire et le complétant par ses connaissances.

-Bien sûr. Mais vous risquez de ne pas croire à ce que je vais vous dire. Il existe, dans ce monde ou dans d’autres, des êtres que nous appelons parfois démons. Ces démons sont capables de…comment dire…s’introduire dans un esprit plus faible que le leur et de le manipuler.

"Tu en sais quelque chose, je me suis déjà presque fait avoir…

Ça, il vaut mieux qu’il ne le sache pas."

La jeune fille réfléchit une seconde à ce qu’elle pouvait se permettre de dire, et ce qu’il valait mieux cacher.

-Certaines personnes résistent, et cette lutte entre les deux esprits a des répercussions sur le corps du possédé. C’est ainsi qu’apparaissent les symptômes plus ou moins violents qu’on retrouve dans les histoires de sorcières.