Alors, après avoir visité 4 ou 5 bars rennais (j'ai un peu perdu le fil, au fur et à mesure que j'enfilais les verres et que je voyais des petits trains danser
), discuter avec un mec qui nous a parlé d'un club de strip-tease avec des serpents et des anacondas, et m'être fait deux cloques supplémentaires, je pense qu'on peut dire que je suis reçu ^^ Victoire totale, d'ailleurs : tous les membres de ma promo' ayant réussi les écrits sont passés.
J'ai encore un peu du mal à réaliser, après tous ces mois de révisions et d'examens, que j'ai finalement passé ce que je considère comme étant l'examen le plus difficile de mon cursus. Ma fierté est pour le coup d'autant plus forte que, contrairement à tous les autres de ma promo', je n'avais fait absolument aucune prépa'. Après coup, le seul truc décevant, c'est de réaliser à quel point mes révisions furent inutiles. Tout mon droit des obligations ne m'a servi à rien, vu que le commentaire d'arrêt portait sur un point assez précis, le préjudice lié à la perte de chance, que Bénabent n'avait quasiment pas expliqué dans son manuel. De même, mes heures sur le droit du travail n'ont été d'aucune aide, vu que le commentaire d'arrêt en question portait sur des éléments très faciles à comprendre dans le droit du travail (la protection particulière allouée aux représentants du personnel). Et, quant au Grand Oral, et bien, les 400 pages du manuel que je me suis fait chier à lire n'ont été d'absolument aucune aide, vu que la GPA n'en faisait pas partie
En définitive, mes révisions ne m'auront aidé que pour le droit international privé, et, là encore, le manuel que j'ai acheté n'a servi strictement à rien, car il était incompréhensible, et j'ai dû me rabattre sur mes cours de Master-2 et de Master-1, ainsi que sur le cours de l'UNJF (qui, pour le coup, était très complet).
Du coup, je n'ai pour l'heure plus rien à faire... Ce qui est un peu perturbant. Plus aucun stress, plus rien, je n'ai plus qu'à rester chez moi, et en profiter pour soigner mon putain de pied.
Pour revenir sur cette histoire de Grand Oral, je sais que toutes les IEJ (surtout parisiennes) ne fonctionnent pas pareilles, mais, à Rennes, je pense effectivement que ce qu'on demande aux étudiants, c'est vraiment d'offrir un raisonnement qui tienne la route sur le sujet proposé. Par exemple, je ne savais quasiment rien sur la GPA, je ne savais même pas qu'un récent arrêt de la Cour de cassation était sortie, afin de s'aligner sur la position de la CEDH. Je pense que j'ai sorti un raisonnement qui a su les convaincre que j'avais cerné les enjeux du sujet. Mon idée, en gros, c'était de commencer par établir qu'il n'existait aucune définition légale du "
droit à l'enfant", que ce soit dans la loi, la Constitution, ou les conventions internationales. Partant de là, j'ai fait une première partie en estimant que la notion n'était envisagée que sous différents aspects, et un second axe, plus général, en soutenant les risques tournant autour d'une consécration de cette notion, et en concluant sur le fait que ça amenait à s'interroger sur la place de la loi dans la société, et sur le fait de se demander si la loi avait vraiment pour but de réguler absolument tout, et s'il n'existait pas, au sein du cercle familial, une sorte de sphère devant échapper à la loi. L'un des examinateurs m'avait repris là-dessus, en me disant si la loi n'avait quand même pas un peu vocation à régir un peu les relations familiales, et j'avais dit que le problème était de savoir où fixer le curseur, ce que toutes les discussions d'il y a quelques années sur la loi "
antifessées" illustraient bien. Bref, rien de particulièrement poussé au niveau des connaissances juridiques, mais j'ai pu tenir un raisonnement qu'était pas trop foireux, et qui tenait à peu près la route, avec quelques notions intéressantes... Je pense qu'ils en demandaient pas plus.
Ceux qui ont été recalés l'ont souvent été parce qu'ils ont dit une grosse connerie, de ce qu'on m'a dit. Un mec avait par exemple sorti : "
la présomption d'innocence n'existe plus lors du procès"... Et une nana, qui s'est fait bouler aux Oraux pour la deuxième fois, avait sorti, l'an dernier : "
l'avocat ne sert à rien lors d'une garde-à-vue, et n'est qu'un frein à l'enquête"... Franchement, il faut vraiment être con pour sortir ça quand on cherche à devenir avocat x)
Et, pour le fun, j'ai une amie qui a eu comme sujet "
la liberté d'expression de l'artiste". Parmi les questions posées par les examinateurs, il y en avait une qui était très scabreuse : "
quelles sont les critères d'identification d'un film pornographique ?". Là, je sens qu'ils se sont faits plaisir xD Ils ont aussi cherché la petite bête : "
Vous avez défini en introduction la liberté d'expression, mais vous n'avez pas défini ce qu'était un artiste [...]
Comment définiriez-vous une oeuvre d'art ?" Je crois qu'ils se sont bien amusés
Moi, j'avais eu des questions assez pourries
Du genre : "
Quel serait le titulaire d'un droit à l'enfant ?" Euh.... Ça peut pas être l'enfant, vu qu'il est pas encore né, ni les parents, puisqu'ils sont pas encore parents... >___<
Bref, j'espère que tu l'auras toi aussi, James ^^ Parce que ce serait cool, quand même.
04h28Bon, maintenant que je l'ai, je peux faire mon gros salaud, et dire que, en fait, c'était facile !