Nom/Prenom/Surnom : Ashley Toriiwa, dite Ash
Âge : 18
Sexe : féminin
Race : progéniture d'une E.S.P.er
Orientation sexuelle: hétéro jusque là
Situation de départ : une seule expérience
Comment avez vous connu le forum : Gougeule
Avez vous des moyens de faire connaître le site autour de vous ? Si oui lesquels: Nop pas vraiment ^^'
Je voulais voler.
Vous n’avez jamais voulu voler, vous ? Allons, tout le monde rêve de voler. Ca commence justement dans les songes, où on s’élance, on court et on finit par quitter le sol. On vole comme on peut ; on court dans les airs, on y nage, on a des ailes, on ne sait pas trop comment ça fonctionne, mais on voit le paysage défiler sous notre corps. Moi, ça a commencé alors que j’étais toute petite. Ma mère me raconte souvent qu’à peine haute comme trois pommes, je pointais déjà le doigt vers la fenêtre, par laquelle je m’ébahissais devant un quelconque pigeon roucoulant autour d’un autre sur le balcon. Elle s’émerveillait que je sois si attirée par la nature et ses gazouillements printaniers ; sûrement sans savoir ce profond intérêt que je garderai toute ma vie avec ces créatures ailée, et ce mystère qui a fasciné tant de grands penseurs tout au long de l’histoire : le vol. Être dans les airs, sans sentir la fermeté du sol sous ses pieds ; se sentir léger, loin de toute portée, loin de toute la lourdeur que m’inspirais la Terre et sa pesanteur. Prenez-moi pour une folle ; mais j’aurais voulu être un oiseau, plutôt que de pouvoir les comprendre et leur parler. Je ne sais ce qui paraît le plus fou dans ce que vous venez juste de lire. Vouloir quitter ma condition d’humaine, être intelligent et emplis de plaisirs dont la mère est Terre, pour jouer dans quelques courants d’air et y chanter quelques notes ; ou le fait que j’affirme communiquer avec ceux que j’enviais. Sans doute la deuxième option vous paraît la plus étrange, nombreux sont les hommes qui ont rêvé de dominer le royaume de l’air, ou au moins de s’y frotter. Mais lorsqu’au quotidien vous entendez des oiseaux se quereller entre eux pour quelques questions basiques et existentielles qui parlent bien souvent de nourriture, cela ne vous semble pas le moins étrange du monde.
Mes parents m’ont nommée Ashley, mais je n’ai jamais vraiment aimé ce prénom, et ai toujours martelé auprès de mon entourage de se contenter du diminutif Ash. Ma mère était d’origine américaine, brune avec de grands yeux de saphir dont j’ai, pour le plus grand bonheur du couple qui m’a élevé, hérité malgré mon métissage. Mon nom, quant à lui, est celui de mon père, d’origine japonaise. Savez-vous ce que signifie mon nom ? Le rocher aux oiseaux. Quelle ironie du sort, n’est-ce pas ? Quoi qu’il en soit, mon visage était celui de l’harmonieuse union caucasienne et asiatique. Etant enfant, les adultes s’émerveillaient de cette constante expression d’innocence et de douceur que mon visage dégageait. J’avais à cette époque été toujours en accord avec mon allure, obéissant mes parents avec attention et compréhension, apprenant de chaque erreur ma leçon. Il m’arrive encore aujourd’hui, à mes dix-huit ans, aube de l’âge adulte, d’avoir ces expressions d’enfant sage qui attendrissaient les parents dont la progéniture était quelque peu turbulente. Et si mon visage garde ces quelques restes du passé, mon corps, bien à mon avantage, est loin d’être resté celui d’une enfant. De taille moyenne, mes courbes sont celles d’une femme, sans aller dans l’excès des rondeurs qui font souvent fantasmer les hommes, ce qui n’est sûrement pas mon but premier. Je suis encore de ces lycéennes mi femme mi enfant, qui ont le corps adulte mais encore les rêves enfantins. Celui de voler, par exemple, réellement voler, dans les airs, plutôt que de vouloir voler un baiser. Je crois que je n’ai jamais réellement voulu quitter mon enfance, alors que je me suis éternisée dans une crise d’adolescence et de rébellion, pourtant bien loin de ce que mon esprit mature pouvait prouver. Ce n’est pas pour rien que j’ai une année de retard et me retrouve ainsi une nouvelle année au lycée alors que je devrais déjà découvrir la liberté d’être étudiante. Mes professeurs ayant de la jugeote ont toujours su que j’avais les capacités d’avancer, mais je me bornais tout bonnement à refuser de le faire, accumulant toutes les conneries qu’un adolescent peut accumuler. Du tabac à l’herbe, d’un innocent verre de vin aux bouteilles de sky, mes parents ignoraient que mes escapades nocturnes s’avéraient être bien moins innocentes que ce que mon visage laissait transparaître. En effet, ils ne savaient rien de tout cela ; je le gardais pour moi, lorsque j’avais de longues nuits de liberté, passant par la fenêtre de la demeure familiale pour me hisser à l’arrière de la moto d’un de mes amis que je m’étais faite dans cette nouvelle vie, cet ami motard ayant été au passage ma première fois lors d’une nuit fortement alcoolisée. Rien de bien romantique à la hauter d’Ashley Toriiwa, la métisse aux yeux de saphir, qui avait été une élève modèle et brillante tout son collège, avant d’arriver au lycée où la décadence s’est pointée sans crier gare avec la crise d’adolescence. En fait, ce fut aussi la seule personne avec qui j’ai pu un jour finir dans le lit, si l’alcool ne m’a pas caché d’autres partenaires inopinés. Autant dire que nous préférions faire les quatre cent coups dans la ville plutôt que de tirer un coup. Mes amis, que des garçons, me respectaient et préféraient se taper de vraies filles qui ne crachaient pas par terre et ne menaçait pas de leur rendre l’entrejambe non fonctionnelle pendant quelques jours s’ils s’approchaient d’elles. Car il fallait préciser que c’est ainsi que je me suis liée d’amitié à cette bande de motards ; l’un d’eux s’était approché, j’avais répliqué, et je leur avais plu. Il a des amitiés inopinées qui parfois se créent contre toute attente, et celle-ci en était un bel exemple. Et puis, quelle agréable sensation d’être sur une moto qui file à toute vitesse ! Peut-être que ces sensations me plaisent autant puisque je sens le vent filer contre moi, et je me perds dans des rêves de ne plus sentir le siège sous moi, comme si j’étais en apesanteur. Mais tout ça, mes parents l’ignoraient aussi.
Mes parents n’avaient pas vraiment su expliquer mon échec scolaire de cette dernière année, et avaient mis cela sur le compte de notre déménagement. En effet, nous vivions en plein cœur de Tokyo, où la ville ne s’endormait jamais, immense et grouillante ; et où j’étais née et avait passé toute mon enfance. Mon père avait, lorsque je quittais le collège pour le lycée, décidé de retourner dans la ville d’où il venait, modeste et loin de la modernité de Tokyo. Peut-être, sans doute, avait-ce été un facteur clef à mon changement brusque de comportement en plus de ce que provoquaient mes hormones, puisque c’est en emménageant dans cette petite ville que j’ai commencé à me désintéresser de tout. Une année est passée ; et mes parents s’en sont voulu de m’avoir tiré de mon quotidien tokyoïte auquel je m’étais ancrée. Mon caractère était devenu quelque peu agressif, vif et perspicace, me permettant de me tirer de toute situation. Mais j’avais tout de même acquis une certaine arrogance qui n’existait pas l’année précédente, et ne menaçait même pas ; l’ingratitude était arrivée d’un coup, sans prévenir. Ils ont ainsi, pour ma nouvelle année, décidé de m’envoyer en internat dans la plus grande ville la plus proche dans l’espoir que me retrouver à nouveau dans cette agitation urbaine que j’affectionnais.La ville la plus proche était Seikusu.
Ils auraient très bien pu me renvoyer à Tokyo, en effet. Mais bien que ma ville de naissance me manque, je n’aurais jamais accepté et ceci du fait que je refusais de m’éloigner de ma famille. Cette mauvaise manie de ne rien faire de mes journées et de mes études après mon déménagement était en totale contradiction avec l’attachement et le respect que j’avais pour mes parents. Surtout pour ma mère.
Ma mère avait été ce qu’il y avait de plus exemplaire dans son rôle. Plus que ça, elle avait su m’écouter lorsque je lui avais parlé de ce qui se passait en moi lorsque j’entendais un chant d’oiseau. Je lui en avais parlé alors que j’étais toute jeune, et elle avait réagi avec un calme étonnant. Je dis étonnant puisqu’elle su m’expliquer que c’était un don que je devais garder pour moi, en secret. « On a tous des secrets sweetie, et il y en a qu’il ne faut pas dévoiler, puisqu’ils peuvent un jour se retourner contre toi. » Je ne savais pas en quoi comprendre les oiseaux pouvait m’être néfaste, mais j’ai bien vite compris que c’était quelque chose de pas normal, et que ce qui est pas normal, ça effraie. Et je ne voulais effrayer personne.
Ce que je n’avais pas compris, c’était pourquoi ma mère n’avait pas réagi comme la plupart des mères auraient fait. Quand une enfant de bas âge vous dit qu’elle parle avec les oiseaux, on rit et on trouve ça mignon ; lorsque le phénomène persiste dans l’adolescence, on se pose quand même de sérieuses questions sur la santé mentale de son enfant. Pourtant, ma mère ne m’envoya chez aucune psy et ne sembla jamais paniquer à chaque fois que moi l’inquiétude me prenait d’être différente. C’est une parenthèse que je ne pourrais qu’expliquer si je savais l’existence des E.S.P.er ; or ce n’était pas le cas, mais j’avais un respect bien trop profond pour ma mère pour me douter qu’elle aussi avait un secret, qu’elle cachait à tous, à moi, mais aussi à mon père, son propre mari ; puisqu’elle s’était immédiatement enquit du fait que je puisse avoir parlé de mon « don » à mon père. Ce n’était pas le cas, il était bien peu présent, pris par le travail ; c’est à ma mère que je disais tout, et c’est à elle seule que je m’étais confiée sur cette étrange capacité de communication hors du commun. Et elle m’avait demandé de ne pas lui en parler, et que cela restait entre mère et fille. Que ce soit dans les mots, ou dans le sang ; puisque ma particularité, aussi légère qu’elle soit, ne pouvait me venir que de ma mère.
Je ne me suis pas éternisée dans chaque détail de ma vie tout simplement puisqu’elle n’eut jamais rien de très particulier, ne serait-ce ces journées passées à comprendre ce que les oiseaux se chantaient, et c’est sans doute ce qui vous intéressera le plus chez moi qui n’ai rien de plus original que mon métissage ; je garde mon secret bien au chaud. Ce n’était pas des mots distincts, comme une traduction, qui me venaient ; c’était un étrange sentiment de compréhension, comme une illumination, alors que mon esprit me projetait ce que les êtres ailés se disaient. Croyez-moi, entre moi et les oiseaux, ce sont eux les plus effrayés lorsque pour la première fois je m’adresse à eux et qu’à la manière dont je les comprends, ils me comprennent. Il s’est avéré que mon don ai pu me servir à quelques reprises ; s’il me fallait espionner quoi que ce soit qui fut à la portée d’un oiseau, je n’avais qu’à siffler la promesse d’une récompense. Car oui, il ne fallait pas rêver, ce sont des animaux qui malgré leur grande intelligence dans bien de situations, pensent principalement avec leur gésier. Ils restent tout de même primitifs et que je vous cacherai pas qu’au printemps, j’ai bien plus envie de me boucher les oreilles qu’autre chose. Mais jamais je ne plaindrais de cette particularité qui me fait sentir un peu différente dans cette vie si monotone qu'une lycéenne désinvolte rêvant de voler peut vivre.
Quoi qu’il en soit, j’étais prête à partir pour Seikusu, sans même me douter de ce que je pourrai y vivre.