Deisui n’était pas complètement réveillé. Il me le dit de lui-même, mais de toute façon ça se voyait déjà sur son visage.
-Tu devrais essayer, c’est radical.
Je ris avec lui. Puis je le regardai se lever et, immédiatement, se saisir de sa réserve d’alcool.
-Pff ! Ivrogne !
Ce n’était rien de plus qu’une pique amicale, lancée avec un grand sourire. Mon intention n’était pas de le vexer. Et de toute façon, je me doutais bien que je n’y arriverais pas. Cet homme semblait imperméable à toutes formes de moqueries ou d’insultes. Pas mal, pour un simple humain, et de la Terre qui plus est !
Il me tendit le bout de tissu avec lequel il venait de s’essuyer en sous-entendait très fortement que j’étais censée sécher mes cheveux avec. J’eus en réponse un haussement de sourcils dubitatif.
-C’est un peu dégoûtant, même si ma partie animale s’en fiche complètement.
Je pris tout de même l’objet et, frottant énergiquement ma longue chevelure argentée, j’écoutais attentivement Deisui qui exposait son plan pour nous faire atteindre les Terres gelées dans de bonnes conditions.
Pendant qu’il parlait, je me permis toutefois une petite remarque :
-Pour mes habits, sache que je n’en changerais pas même s’il fallait faire de l’escalade à mains nues, je porte la même robe depuis six ans.
Et ça se voyait, honnêtement. Ma pauvre robe n’avait plus sa blancheur des premiers jours et était froissée de partout. Mais au moins elle n’était pas abimée, et elle était toujours mettable.
Je vis alors mon ami sourire en me proposant ce qu’il considérait comme la chose la plus importante : un petit-déjeuner. Ma réponse fusa, du tac au tac :
-Bien sûr ! J’ai une faim de louve, et c’est le cas de le dire !
Je m’abstins de préciser que je pourrais sans souci manger les cadavres de la veille. Mieux valait ne pas lui faire trop peur, sinon je risquais fort de perdre mon guide…
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Après le petit-déjeuner promis et après avoir mis en pratique les explications données un peu plus tôt par Deisui, nous sommes partis. Direction le nord, destination la prochaine ville. J’avais hâte, tellement hâte d’arriver dans les Terres gelées !
